[EVENT] Bataille de la péninsule de Goëville

Bataille de la Péninsule de Goëville

Eddie

Il était soulagé d'avoir réussi à réveiller le grand guerrier qu'était Lord Tallett( @Teora Veneur). La main tendue, après avoir reçu des remerciements, le chevalier vint à accepter son aide pour le remettre debout. Restant à l'observer, il voulait être certain qu'il n'allait pas retourner, ne sachant pas la gravité de sa blessure, mais Lord Tallett arriva à trouver son équilibre et le jeune archer, hocha la tête vers lui, par respect. Il devait, à présent, retrouver une place stratégique pour pouvoir viser le dragon. Celui-ci s'éloignait, mais il était patient.

Comme à son habitude, il chercha du regard, son amant ( @Maddy ) et il réalisa qu'il ne le trouvait pas. Il vint à imaginer le pire et réalisa qu'une vie sans Sam, lui serait impensable et pourtant, à ce moment-là, il se devait de rester serein. Se stoppant, il se concentra de nouveau sur le dragon, il ne devait penser qu'à son ennemi, se persuadant que Samwell était en vie, en train de se battre, c'était un grand guerrier et il le sentait, il était encore en vie.

Bandant son arc, il se concentra à nouveau sur sa respiration, et même si le dragon paraissait loin, tira une flèche pour calculer la distance. Il devait attendre que Viserys ( @Viserys Targaryen )  se rapproche, mais lançant une nouvelle flèche, il n'arrivât pas à atteindre sa cible.

Dé 4:

De bataille rangée, les rangs s’étaient petit à petit distendus de part à d’autre du champ de bataille. Seules les couleurs affichées par certaines personnes permettaient encore de discerner les deux entités qui s’affrontaient. La boue et le sang maculaient les étoffes et les armures. Le sol en était rendu boueux, glissant également. D’une certaine manière, le fait que le mercenaire n’ait reçu que des blessures mineures tenait d’une sorte de miracle. L’homme ne voyait cependant pas les choses de cette manière. On lui avait plusieurs fois vanté le sens du combat et de l’honneur des Valois. Plusieurs de leurs discussions avaient tourné autour de ce sujet, lors de leur traversée. Pour le moment, il n’avait cependant pas eu l’impression de s’en rendre compte par lui-même. Ce gamin qu’il avait achevé tenait davantage du serf que d’un réel combattant.


Le regard furieux du mercenaire se posa alors sur un homme. Équipement de bonne qualité, bien que déjà quelque peu éprouvé par les combats ( @Teora Veneur ). Quelques blessures également dont certaines semblaient assez importantes. Un animal blessé. Et pourtant se tenait-il bien droit, du moins autant que faire se pouvait. Ainsi, le mercenaire avait-il trouvé un adversaire digne de ce nom ? Il y avait lieu de le penser. Raffermissant sa prise sur ses chaînes, l’homme projeta l’une d’entre elles dans la direction de celui qui aurait pu être son adversaire. Qui aurait du être son adversaire.


Car à l’instant où Chains allait projeter son arme aussi étonnante que meurtrière, un cheval esseulé passant au galop le força à se reculer de plusieurs pas afin de ne pas finir piétiné. Attirant sa chaîne à lui, le mercenaire l’enroula à nouveau autour de son bras, fusillant les alentours du regard. Perdu. Il avait perdu l’homme qu’il avait pourtant repéré quelques instants auparavant. Maudite créature que celle qui l’avait détourné de sa cible ! A croire que la Mort ne voulait pas qu’il soit l’un de ses envoyés pour cette fois ! Crachant dédaigneuse sur le sol tâché de sang, Chains ne pouvait cependant pas se permettre de rester statique. Si les dieux le voulaient, cet affrontement manqué aurait lieu. Mais pour le moment, il devait rester en vie et aider à la victoire de cette armée. Tel était ce pourquoi ils avaient été payés.

@Robar Royce était de nouveau visible, et en vie. Le seigneur était évidemment soulagé de le savoir bien portant, pour l'instant. Ce dernier était occupé avec un adversaire dont le sang coula par la suite, permettant aux deux frères Royce de se rejoindre un instant. Ce n'était pas la première âme que les valois prendront, ni la dernière malheureusement. La bataille faisait rage autour d'eux. "Il en faut plus pour m'abattre." Disait-il en esquissant un faux sourire au chevalier rouge. Ils devaient survivre, pour le bien des leurs, pour le Val. Viserys ne devait pas accéder au pouvoir, un homme tel que lui n'en n'était pas digne.

Soudain, il aperçut la silhouette de Gerold @Ilyn Selmy, dont la lame venait de mettre à taire l'un de ses hommes. Son sang ne fit qu'un tour, devenant probablement aussi brûlant que le feu du dragon. Ce sale lâche... songea-t-il à l'égard de son beau-frère qu'il n'avait jamais porté dans son cœur. "Il nous faut couper l'une des têtes du Serpent." Seul Robar pu l'entendre avant qu'il ne charge en direction du Grafton. Levant sa lame, elle fut parée par son adversaire, venant simplement entailler sa joue. "L'ambition aura raison de vous, félon." Vociféra Andar dont le visage était déformé par la colère. Il ne supportait pas les intrigues et surtout les traitres. Gerold était donc prêt à combattre ses anciens frères pour ses propres intérêts ? Était-il assez stupide pour croire que Viserys partagerait son pouvoir ? De sa bassesse, le Royce en était persuadé depuis longtemps, mais pas de pareille traitrise. Peu importait le lien qui les unissait, il n'avait rien d'un beau-frère, pas après avoir ainsi tourné le dos au Val et à son honneur. Il avait ployé le genou pour Harrold Hardyng et nul autre. La mort était la seule chose qu'il méritait et il comptait bien lui donner.

4eme lancer:

Il n'eut le temps de dire un mot, Andar était déjà reparti. La fougue de son aîné inquiétait le chevalier rouge qui craignait que cette rage ne le pousse à faire de mauvais choix, à se précipiter vers la mauvaise personne. Le chaos n'était que plus grand à mesure que le temps avançait et au loin, Robar entendit les hurlements des malheureux qui subissaient le feu du dragon. Ses flammes réchauffaient l'air ambiant, lequel devenait plus brulant dans les bronches de ceux qui se trouvaient à proximité. Robar détestait cette sensation de chaude humidité qui lui donnait l'impression de s'étouffer à chaque respiration. Et le dragon ne se trouvait pas au dessus de lui.

Perdu sur ce vaste champ de bataille, il sentait la fatigue monter en lui : son armure commençait à peser sur ses muscles endoloris par le combat contre l'étranger d'Essos. Bon gré, mal gré, il trouva un autre opposant. ( @Talya de Tyrosh) Il portait les mêmes couleurs que celles de l'homme qu'il avait tué. Maudits Grafton, n'avaient-ils donc aucun homme pour défendre leurs ambitions qui louaient les services de mercenaires ?  « Ah ... » fut tout ce qui s'échappa de lui tandis qu'il sentait une vive douleur l'envahir.

Il avait été trop lent cette fois.

4e lancer:

Un petit groupe s'était amassé autour des deux frères Grafton dont l'aîné reprenait peu à peu ses esprit. Marq se tourna vers le Sunderland ( @Wynafryd Manderly) et hocha la tête. « Il va tenir le coup ! » affirma-t-il au chevalier de la garde qui s'en repartit rapidement vers les combats après que Gerold eut siffler le venin de son égo malmené. Marq n'était pas totalement en désaccord avec le Sunderland : ils ne pouvaient se permettre de perdre Gerold. Dans le ciel, Viserys Targaryen faisait office de général lointain, de roi inaccessible : c'était l'état de Gerold qui était déterminant pour la suite du combat. Le seigneur de Goëville ne pouvait tomber ou toute l'alliance valoise tomberait avec lui. Malgré ses blessure, le Grafton se releva, son cadet dans son sillage, rappelant la raisond e leur présence. Marq hocha la tête, toujours inquiet. Et @Cassandre dut le sentir. Elle lui conseilla de demeurer non loin de son aîné, prêt à intervenir au cas où.

Il ne put rien faire en voyant son beau-frère, @Andar Royce se lancer contre Gerold mais ne s'interposa pas : cela faisait des années que les tensions existaient. Si Gerold voulait avoir une chance de soumettre les Royce, il devait vaincre Andar. Il aperçut la tignasse blonde du second frère Royce mais s'en détourna, le jugeant trop loin. Un homme portant les couleurs de Roches-aux-Runes, défendant le sillage de son maitre, lui parut une meilleure cible : près de Gerold mais ne le laissant pas dans l'inaction. Sa lame rencontra la gorge exposé de sa victime qui s'écroula dans l'herbe rougissante. Il espérait que son frère mettrait rapidement fin à son combat contre le mari d'Alys, craignant qu'il ne se fatigue bien vite.

4e lancer:

Bataille de la Péninsule de Goëville

304, lune 5, semaine 1, jour 4

Samwell n'avait pas entendu le dragon grondé, il était concentré sur le combat, sur le soldat des Gratfon. Il allait vite, cherchant à épuiser son ennemi, plus imposant, plus chargé que lui. Il en était certain, si l'autre tombait au sol, il ne pourrait se relever. Pourtant, une petite voix dans sa tête le poussait à la prudence, celle du maître d'armes qui portait le même prénom que le sien. S'il se rapprochait de trop, le soldat pourrait aisément l'écraser. Alors il préférait la prudence, et esquivait ses coups. L'autre devenait cramoisit, agacé d'être baladé et de toucher constamment le vide. Plus le temps passait, plus ses gestes devenaient hasardeux, moins précis. Son plan fonctionnait, mais Samwell sentait que lui aussi fatiguait.

C'est comme une danse, se rappelait-il alors qu'il se mettait à sauter pour éviter une nouvelle attaque. C'est une danse, se répéta-t-il silencieusement. Le Nord lui avait appris à se fier à son instinct, après tout, c'était grâce à lui qu'il avait survécu à ses montres, et c'était grâce à cette bataille qu'il avait osé affronter ses sentiments pour lui. Inspirant profondément, il attendit une ouverture. Lorsque le soldat étendit son bras une nouvelle fois, tendant sa jambe pour avoir un meilleur appui, lui mit un genou à terre et trancha nette le tendon de sa cheville. L'homme hurla de toutes ses forces, mais ce n'était pas sa voix qu'il entendait, c'était le grondement du dragon. Un peu plus loin, un nouveau jet de feu s'abattit sur la terre. Et d'autres voix se mêlèrent à son râle de douleur.

Il resta quelques secondes sans bouger, à observer le soldat se rouler au sol. S'il n'avait pas eu l'enseignement de Strong Sam, peut-être l'aurait-il laissé agoniser sur la terre souillée du Val. Après une telle blessure, jamais il ne pourrait reprendre son ancienne vie, il resterait marqué à jamais par cette entaille, maintenant, il ne représentait plus aucun danger. Mais il avait appris à respecter chacun de ses ennemis. Avec rapidité, il transperça son cœur. Un mort rapide, sans souffrance. Une mort digne pour un soldat du Val.

4 ème dé:

Malgré son faux pas, la combattante ne battait pas en retraite. Elle répondait à chacune des tentatives de Roland avec rapidité et dextérité. Malgré tout, il y avait quelque chose dans l’ampleur de ses gestes et la précision de ses attaques qui le laissait penser qu’il était chanceux qu’elle soit si lourdement protégée par son armure. « Elle n’est pas d’ici, » pensa-t-il tandis que l’épée de la femme percutait son bouclier. Ses mouvements étaient plus fluides que lourds. Un vrai serpent.
Le chevalier ne se laissa pas démonter pour autant. Il était ici chez lui et c’était le Val qu’il défendait. Il tiendrait, comme les châteaux centenaires tenaient les montagnes.

Le dragon continuait de déverser ses flammes sur les combattants, touchant cette fois autant ses ennemis que ses alliés. Pour tenter d’échapper à cette lave venue du ciel, les soldats déguerpissaient aussi loin que leurs jambes étaient capables de les porter.
Une troupe aux abois rentra subitement dans son champ de vision, emportant son adversaire comme si elle n’eut été que du bois flotté dans la marée.

Il profita de cette accalmie pour chasser la bruine qui se perdait dans ses cils et coulait sur ses joues. Son gantelet était humide de terre et de poussière. Une profonde inspiration lui brûlait les poumons.

Ses muscles ne purent se détendre. Derrière lui, une charge le fit agrandir les yeux.

Il eut juste le temps de faire volte-face et de présenter son bouclier en-devant pour cueillir une lame qui aurait très bien pu se planter dans son crâne s’il n’avait pas été assez rapide.
Le choc lui fit serrer les dents et il dut mettre un genou à terre. Plus près du sol, sa force d’inertie lui permit de prendre appui, de s’élancer et d’écarter brusquement le bras, repoussant son nouvel adversaire qui glissa sur le côté.

Sa détermination ne l’ayant jamais quitté, il se remit en garde.

Bataille de la Péninsule de Goëville

304, lune 5, semaine 1, jour 4

On ne saurait dire que sa place au sein de la Garde Emeraude serait usurpée. Il se refusait à ce qu'on en arrive un jour à murmurer cela dans son dos depuis qu'il avait revêtu le manteau de frère juré. L'emblème des Florent flottait peut-être dans le Bief au premier rang des soutiens du futur Viserys III Targaryen, mais sa position ne saurait être dû qu'à cela. Contrairement à son ainé vieillissant et ambitieux, lui était né pour se battre. Un chevalier des Sept Couronnes comme le peuple et les septons en chantaient les louanges. S'il n'avait pour lui le droit d'ainesse qui lui aurait permis de compter parmi les puissants, c'est dans son devoir de protecteur du futur souverain du royaume que se déversait son ambition. L'homme qui lui faisait face, peut-être deux fois moins âgé que lui, était un obstacle de plus à ce devoir. Cette ambition. Plus fringuant, plus rapide dans ses gestes, il lui manquait l'expérience. Celle-là même qui avait permis à Ser Axell de lui infliger les blessures qui lui coûterait la vie. Touché à une jambe, une épaule en lambeaux et l'armure enfoncée par endroits, l'homme des Vanbois n'offrait plus un spectacle aussi impressionnant que ce à quoi on pourrait s'attendre d'un chevalier du Val. Sentant sa fin arriver, le valois tenta une dernière charge lame en avant, mais ne réussit qu'à finir à genoux dans la boue lorsque le Renard l'esquiva en touchant à nouveau la blessure qu'il avait à la cuisse.

- « Désolé gamin, tu as juste choisi le mauvais roi... » Finit par déclarer le biefois en guise d'adieu. Arrivé dans le dos du malheureux livré à son destin, son épée s'enfonça de haut en bas dans sa nuque. Un flot de sang en jaillit, maculant l'armure du banneret de Chênes-en-Fer avant qu'il ne s'étale au sol, mort.

A peine eut-il le temps d'accorder un regard à sa victime qu'un souffle ardent le fit frémir d'appréhension au milieu de la mêlée. Le rugissement de la bête chevauchée par son roi et les flammes qui s'échappèrent de sa gueule vinrent jusqu'à lécher les rangs d'hommes autour de lui. La plupart n'étaient que légèrement blessés, lui-même n'était que sonné. Mais non loin de là, les abominables cris de souffrances des hommes trop malchanceux pour avoir survécu à cette attaque, couverts de brûlures atroces qui leur coûteraient la vie dans la journée tout au plus, auraient de quoi  en hanter plus d'un. Si quelques uns tentèrent de prêter main forte aux blessés et mutilés, le biefois en dissuada plus d'un de son camp de gâcher son temps dans de vains efforts. Ralliant derrière lui des hommes de Goëville comme des mercenaires, il s'empara de la monture laissée en panique du valois qu'il venait de terrasser pour rejoindre ses frères jurés.

- « Leurs archers vont redoubler d'effort pour abattre le roi après ça. Nous devons les déborder ! » Hurla le cadet le Lord Alester à son commandant et au frère juré qui l'accompagnait. ( @Cassandre,  @Wynafryd Manderly )

Depuis sa selle, le Florent avait une vue plongeante sur la mêlée. Il leur fallait atteindre l'arrière des lignes valoises pour se débarasser pour de bon de leurs archers. La vie de leur souverain en dépendait. Il était prêt à suivre la charge si la femme nommée commandante de la Garde Emeraude l'ordonnait.

Bataille de la Péninsule de Goëville

304, lune 5, semaine 1, jour 4 | Simon Sunderland

Aux côtés des Grafton, Simon s’inquiétait de l’état de santé de son suzerain (@Ilyn Selmy) qui venait de frôler la mort, proposant de l’évacuer hors du champ de bataille. Mais visiblement, le seigneur de Goëville n’avait pas dit son dernier mot, ce que confirma son puiné (@Randa Baratheon). Il ne comptait pas rencontrer l’Étranger tout de suite. En tout cas, il préférait le voir épée en main, plutôt que son séant sur un fauteuil à l'abri des combats. Le Sunderland hocha donc la tête d’un geste bref, avec un léger grognement d’approbation. Mais visiblement l’attention qu’il gagnait dans leurs rangs commençait à l’agacer. Il haussa la voix, preuve du sang encore palpitant dans ses veines, et exigea qu’on cesse de le materner. “Entendu !” répondit Simon, froidement comme toujours, puis il tourna les talons pour s’occuper des fameux archers évoqués un peu plus tôt. Il ne servait à rien de dire au Grafton de faire attention à présent, il avait été très clair sur ce point. Après tout il avait raison, il était assez grand pour prendre ses décisions en pleine conscience et en assumer toutes les conséquences. Simon comptait en faire tout autant, fidèle à lui-même. @Cassandre resta quelques secondes de plus tournée vers les Grafton avant de se retourner et d’avancer dans sa direction. Encore sur son cheval, contrairement à elle, le Sunderland la dépassait indéniablement, mais le ton de la guerrière ne laissait aucun doute quant à l’identité du Commandant des Gardes Royaux.

Alors qu’ils avançaient à nouveau vers la ligne des archers adverses, Nemesys revint au-dessus d’eux, brûlant les hommes à terre sans distinction de camp. Pour la première fois, le cheval de l’insulaire céda à la panique et cabra. “Bordel !” jura-t-il dans son coin. Les flammes n’étaient pas passées loin cette-fois et il ne pouvait plus se permettre de subir les craintes de sa monture. Dès que cette dernière fut quelque peu calmée, de retour sur ses quatre fers, Simon démonta. Il donna un coup vif sur la croupe du cheval pour l’inciter à fuir le champ de bataille. Il se trouvait à présent au même niveau que Cassandre et avancerait à la même vitesse. Ser Axell (@Petyr Baelish) arriva à leur niveau, répétant sa volonté de s’occuper de la ligne archère des ennemis. “C’est ce qu’on essaie de faire !” bougonna-t-il pour toute réponse. Et il se détourna du bieffois pour abattre son épée aux reflets carmin sur l’ennemi. Le coup fut fulgurant, atteignant le valois pile dans la nuque, dans le petit espace entre son armure de plates et son heaume, là où les artères n’étaient protégées que par la côte de mailles. Par chance pour le Sunderland, celle-ci était déjà abîmée par un coup précédent et le valois hurla de douleur. Mais malheureusement pour lui, le coup n’avait pas été assez fort pour le tuer sur le coup. L’affrontement n’était pas terminé, mais il ne donnait pas long feu à l’archer.

Dé #4 - 49 (ennemi gravement blessé)

Bataille de la Péninsule de Goëville

304, lune 5, semaine 1

Malgré les flammes destructrices de Némésys, cette bataille est incertaine et les troupes du Val font honneur à leurs couleurs, se battant vaillamment contre les mercenaires qui ont envahis leurs terres.

Les gouttelettes qui depuis quelques instants tombaient de façon irrégulières cessent bientôt leur danse, promettant aux combattants une accalmie bienvenue. La pluie s'est arrêté et au loin on remarque que le ciel s'éclaircit. Au moins cet adversaire-là rend les armes. Mais c'était sans compter sur le souffle mortel et destructeur du monstre ailé qui sans prévenir déverse toute sa rage sur les lignes d'hommes, sans chercher à choisir un camp. D'atroces hurlements de douleur s'élèvent alors du champ de bataille devenu brasier en quelques endroits. Et bientôt une terrible odeur de soufre se répand partout sur la plaine.

Pourtant éloignés l'un de l'autre, les éléphants cèdent à la panique après la dernière attaque de Némésys et deviennent incontrôlables et dangereux. Dans cette atmosphère suffocante les pachydermes sèment le chaos tout autour d'eux et ne répondent plus à rien si ce n'est à la peur. Et durant quelques secondes qui semblent durer une heure, tous les hommes ne se battent plus pour un camp mais simplement pour ne pas mourir écrasé sous le poids de ces gigantesques bêtes.

Et puisse le Guerrier veiller sur vous.

La Bataille de Goëville

An 304, Lune 5, Semaine 1

- Mais c’est pas vrai !

La voix grave du capitaine des archers pestait contre les cavaliers qui l’avaient coupé de sa proie. Voilà qu’il se retrouvait écarter à nouveau de son ennemi. Se retournant, il esquiva de justesse un coup d’épée d’un jeune soldat bien trop audacieux. Il voulut répliquer mais l’attaque de Némésys puis le barrissement de l’un des éléphants interrompirent la bataille. Le dragon avait, semble-t-il, effrayé les bêtes grises qui s’élancèrent dans le tumulte de la bataille désordonnées, apeurées, tapant tout sur leur passage. Les soldats des deux camps commencèrent à courir dans tous les sens. Balaq n’eut pas le temps d’esquiver cette fois, le mouvement de foule fut trop fort et l’emporta. Il se retrouva quelques pas plus loin, à terre, presque piétiner par les soldats qui fuyaient l’éléphant qui avait chargé sur eux. L’un d’eux monta sur sa jambe gauche et Balaq sentit une vive douleur qui le fit grimacer. Il voulut sortir de ce bazar dangereux mais à peine il tenta de se hisser qu’un de ses camarades d’arme tomba à la renverse, une dague à la main, celle-ci se plantant dans la cuisse de Balaq. Il se mit alors à hurler et à insulter le bougre qui s’était étalé sur lui.

- Dégage idiot ! Pu***…

Le mouvement se tassa, le calme reprit, la bataille reprit surtout, les éléphants prenant une autre direction. Balaq arracha la dague de sa cuisse. Dans son malheur, il avait eu de la chance. La dague s’était logée dans sa cuisse gauche, jambe qui avait été écrasée par un froussard. Se relevant avec peine, la douleur étant intense, le sang ruisselant le long de sa jambe, il eut tout juste le temps de saisir une épée avant de faire face à un nouvel ennemi. Son visage lui disait vaguement quelque et cela lui revint en entendant dans les cieux, le dragon du prince. Le jeune archer avait à plusieurs reprises tirer ses flèches vers le haut. Balaq voulut lui décocher une flèche en pleine tête mais remarqua alors que son arc avait été brisé en deux. Jurant à nouveau, il serra son épée avec force et entreprit d’occire le jeune homme.

Lancé n°5

Il fonça sur le jeune homme, brandissant son épée, grimaçant à chaque pas, la douleur intense le faisant atrocement souffrir. Bien sûr, le soldat le vit arriver au vu de son allure. La distance était encore grande entre eux et alors qu’il commençait à reprendre un rythme plus rapide pour réduire cette distance, il entendit un léger bruit qu’il reconnut entre mille et une douleur dans le bras gauche. Une flèche. La rage pouvait se lire sur son visage. Le petit lâche s’amusait avec son arc et ses flèches. Il fit trois pas et en reçut une autre dans l’épaule gauche. Il continuait d’avancer et le jeune garçon continuait de tirer. Une, deux, trois flèches atterrirent dans son abdomen, le freinant, le faisant fléchir même à un moment mais il se releva. Seulement, alors qu’il atteignait presque sa cible, brandissant faiblement son épée, il se stoppa net. Son épée tomba au sol et il porta machinalement sa main sur son cou au travers duquel s’était logé une flèche. Sa gorge se remplit de sang et il commença alors à suffoquer. Ainsi s’achevait le combat de Balaq le Noir, s’écroulant au sol, s’étouffant dans son sang, quittant cette vie, périssant des flèches d’un archer. Comble de l’ironie.

Tout avait été flou l’espace de quelques instants.


Chains se souvenait de cet homme qu’il avait combattu. Il lui avait porté un coup. Le sang avait giclé. Plus rapide. Malgré la surprise, il avait été plus rapide que ce chevalier. La qualité de son armement allait en ce sens. Déjà, les couleurs qu’il portait s’étaient effacées de sa mémoire. Seul son sang restait, gouttant de la seule lame qu’il avait emporté avec lui. Ses chaînes suffisaient, en temps normal. Mais en ces lieux, était jamais trop armé, semblait-il.


Toute arme était cependant inutile, face à la panique provoquée par plusieurs éléphants chargeant. Chains ne connaissait que trop bien ces créatures, pour les côtoyer fréquemment. Courir, ils devaient courir s’ils voulaient vivre. Tous autant qu’ils étaient. Pris dans la foule qui cherchait à fuir les énormes créatures, le mercenaire sentit plusieurs lames se glisser dans sa chair. Il n’était plus question d’une bataille rangée, ou même d’une bataille tout court. Ils n’étaient plus que des moutons courant dans une même direction, tentant d’éviter autant que possible les pattes meurtrières de immenses créatures qui couraient derrière eux, affolées.


Bientôt, la panique sembla se dissiper. En partie du moins. Sans doute s’était-il assez éloigné pour ne plus risquer de finir piétiné par ces grosses bêtes grises. A cet instant, Chains ne pouvait qu’éprouver une profonde haine pour les personnes en charge des éléphants. N’aurait-il pas fallu les acclimater au dragon ?! Ou au moins à ses flammes ?! Le mercenaire n’eut pas le temps de se poser davantage de questions. Une armure aux reflets verts. Voilà qui était étonnant. Cette couleur ne semblait pas avoir la préférence des chevaliers de cette contrée. Une armure verte… Quel idiot pouvait-il faire ! Il s’agissait de l’un des hommes de la garde rapprochée du dragonnier qui volait au-dessus d’eux.


Malgré ses blessures ensanglantées, le mercenaire s’approcha de la forme qui se trouvait sur le sol. Une femme. Il n’y en avait qu’une dans cette garde, s’il ne faisait pas erreur. Une garde menée par une femme et qui semblait avoir perdu connaissance. S’approchant de Cassandre, Chains la saisit sous les épaules, tentant de la remettre sur ses jambes. On la disait originaire d’Essos. Encore une personne prête à bien des choses, quitte à mourir sur un continent qui n’était même pas le sien.


« Sir Cassandre, Sir Cassandre ! »


L’homme secoua la femme avec un peu plus de vigueur. Alors que cette dernière retrouvait conscience, ainsi que quelques couleurs rappelant que la vie courait toujours dans ses veines, Chains prit le temps de s’assurer qu’elle tenait bien sur ses jambes. Ceci fait, le mercenaire la lâcha, lançant un regard sur le champ de bataille. Les combats semblaient s’être calmés. Les éléphants avaient fait de sacrés dégâts, mais cela ne suffirait pas pour faire cesser cette bataille.


« Faites gaffe aux éléphants. lança finalement l’homme, tout en détournant de la guerrière. Ils sont encore affolés, personne ne peut savoir comment ils vont se comporter. »


Après avoir lancé ces mots, le mercenaire enroula l’une de ses chaînes autour de son bras. Rester immobile, cela signifiait signer son arrêt de mort. Cassandre ne tarderait pas à faire de même, l’homme le savait. A bien des égards, elle leur ressemblait. Il avait fait ce qu’il pouvait, à présent, il devait assurer sa part du contrat tout en conservant son propre souffle.