[EVENT] Bataille de la péninsule de Goëville

Bataille de la Péninsule de Goëville

304, lune 5, semaine 1, jour 4

Sous l’or, l’aigre acier.

Le sol tremblait sous les sabots des montures qui battaient la mesure. Les chevaliers de l’exil foulaient à nouveau la terre de leurs ancêtres. Fondée à la suite d’un combat fratricide au sein de la maison des dragons, la Compagnie Dorée apparaissait en ce jour tel un symbole. Un signe que tout n’était qu’un éternellement recommencement et que les hommes n’étaient finalement bons qu’à se faire la guerre. N’en avaient-ils pas rêvé de ce jour glorieux où Westeros serait de nouveau à eux ? Aegor Rivers n’avait-il pas expressément demandé à ce que son crâne se trouve plongé dans l’or dans cet unique but ? Rentrer victorieux à la maison. Et voilà que le Dragon de l’Est, la légendaire Feunoyr eu poing, leur offrait tout ceci.

Fraîchement débarqués sur les terres valoises, les mercenaires ne tardèrent pas à se mettre en mouvement sous les ordres de lord Gerold Grafton, la Tour Enflammée dressée fièrement sur les étendards qui claquaient au vent. Les murs de Roche-aux-Runes n’étaient plus très loin. Faire ployer toute la péninsule valoise et le château de cartes ne tarderait pas à s’effondrer. Voilà ce que pensaient les dissidents. Mais le Val ne tomberait pas aussi facilement, en témoignaient la Roue brisée des Vanbois, les tourelles écarlates des Rougefort et les étendards bronze et noirs des Royce qui fièrement leur faisaient face. Le Val d’Arryn ne plierait pas sans combattre. Et comptait bien renvoyer dans l’oubli ces mercenaires sans honneur et leur usurpateur de roi.

L’aube se levait à peine, le soleil parvenant à naître sous un ciel orageux. Les armées se faisaient face, se jaugeaient dans un silence de mort seulement troublé par les assauts du vent et des vagues lointaines. Et soudain une grande ombre sembla avaler les belligérants qui levèrent la tête dans un même mouvement. Si le monstre aux écailles émeraudes les sauva autrefois des ténèbres, il pourrait bien être leur fossoyeur en ce jour décisif.

L’Etranger, en vérité, ne connaît nul camp.

Le sol sentait la pluie. Le printemps était tout autour d’eux. Dans les nuages enflés d’eau. Dans les blés et les lins qui germaient à l’ouest. Dans la terre herbeuse qu’ils foulaient à l’unisson. Dans les alouettes qui survolaient la plaine, inconsciente de la grande partie d’échec qui se tramait, juste sous elles.

Partie d’échec qui, bientôt, se muerait en un chaos sanglant.

Dans l’air lourd, les bannières claquaient dans le vent tiède. « L’orage, » songea Roland sans lever les yeux vers les cieux. « Qu’il puisse nous être favorable. » Comme pour répondre à sa prière, une fine bruine se mit à pleuvoir doucement, sans bruit, formant des halos fantomatiques autour des silhouettes armées.
Autour de lui, il pouvait sentir le souffle des Royce, des Rougefort et des Vanbois. Trois familles séparées par le nom, mais unies par le sang. Et bientôt, ils en seraient tous tachés.

Il prit une profonde inspiration, son regard planté dans les ennemis qui leur faisaient face. Dans leurs armures dorées, ils luisaient comme des soleils sous cette lumière diaphane. Ils voulaient les mettre à genoux. Renverser l’ordre établi.

Ils voulaient les tuer.

Sa main se resserra sur son épée. Sa mâchoire se crispa.

Roland était calme. Concentré. Il ne laisserait aucune place au hasard. Il avait des gens à protéger. Sa famille, ses cousins, Harrold. Ils étaient le dernier rempart avant qu'ils ne se déversent sur le Val. Alors, il se battrait. Jusqu'au bout.

Après un regard vers son cousin Royce et vers son oncle Rougefort - chacun à la tête de leurs armées respectives - il hocha la tête.

« Armez ! » hurla-t-il à l’intention des archers en dernière ligne. « Attendez ! »

Il leva son bras haut en l’air, comme pour crever les poitrines blanches des alouettes qui s’amusaient dans les courants d’air.

Un vrombissement se saisit du sol à pleine poignée.

La Compagnie Dorée et les traitres chargeaient. Comme une créature marine, la vague ennemie ondoyait à l’horizon.

« Attendez ! » répéta-t-il. « Encore, encore, encore… »

La marée innarêtable s’approchait. Toujours plus vite. Toujours plus prêt. Bientôt, on discernerait leurs yeux et les traits de leurs visages.

Roland abattit son bras.

« Tirez ! »

Les arcs déchirèrent l’air opaque qui craqua comme un sac de graines. La pluie se déversa sur eux comme les flèches sur leurs adversaires.
Certains furent arrêtés nets dans leur course, s’écroulant comme des pantins désarticulés dans la boue. Les autres, bouffis d’adrénalines, continuaient leur course effrénée sans même se retourner.

« Chargez ! » ordonna-t-il de sa voix sévère.

Il talonna sa propre monture. D’un seul mouvement, l’ost pro-Val dévala la légère colline surplombant la plaine dans un malstrom de rouge, de bronze et de vert.

La collision entre les force belligérantes eut des allures de tonnerre, bien qu’aucun éclair n’illumina encore le ciel. L’acier hurla, l’acier siffla, l’acier trancha. Partout des tintements, des bruits mous, des gargouillis et des cris.

Roland ajouta sa pierre à l’édifice. Son épée chanta tandis qu’il trancha la première poitrine qui se présenta à lui. Avec l’élan et le tranchant de la lame, la gorge nue de son ennemi n’opposa aucune résistance. Le rouge gicla et il s’écroula face contre terre.

Une grande ombre recouvrit le champ de bataille.

Cette fois, Roland leva les yeux.

Il n’y avait plus d’alouettes.

Simplement les écailles luisantes d’un dragon.

Cassandre leva la tête en direction du ciel alors qu’une bruine légère venait arroser le champ de bataille avant que le sang des combattants ne vienne l’abreuver. Sous les nuages aux mille nuances d’orage, ils étaient des centaines à se faire face, épée au poing, prêts à en découdre. Des centaines, des milliers, prêts à sacrifier leur modeste existence pour départager deux frères qui s’écharpaient pour un trône. Vêtue de son armure dans laquelle on pouvait remarquer quelques reflets verts, l’ancienne gladiatrice afficha sur ses lèvres un sourire carnassier, satisfait. Ce jour marquait un tournant dans cette guerre fratricide, elle en avait la certitude. Si elle était connue de l’autre côté du Détroit pour sa rapidité et son agilité, la combattante craignaient que ses capacités se voient grandement restreinte avec l’armure qu’elle portait sur le dos et dont elle n’avait pas encore tout à fait l’habitude.

A ses côtés se tenait six hommes qu’elle connaissait encore assez peu. « Messieurs, en ce jour nous nous battons pour le roi légitime de Westeros. » Elle marqua une pause, regrettant d’avance ce qu’elle allait ajouter. « Le roi choisi par les Sept. » Elle fit son possible pour ne pas chercher ser Marq Grafton (@Randa Baratheon) du regard et ignorer parfaitement le valois s’il venait à entendre cette tirade forcée. Les Sept ou les autres, elle n'en avait pas grand chose à faire. A la droite de la commandante se trouvait ser Axell Florent (@Petyr Baelish), non loin de lui se trouvait le Sunderland (@Wynafryd Manderly). Il fut le premier sur qui elle posa un regard dur et déterminé. Elle ne tolèrerait ni écart ni échec de la part des hommes qu’elle commandait désormais et comptait bien voir en ce jour de quoi ils se révélaient réellement capables. Ce qu’ils avaient dans les tripes. Et s’ils méritaient de vouer leur vie à servir Viserys Targaryen, Troisième du nom.

Elle ne sut pas vraiment qui de lord Gerold ou du commandant de l’armée adverse donna le premier le signal de s’élancer mais bien vite telles deux marées humaines les armées se mirent en mouvement et les épées s’entrechoquèrent dans un fracas assourdissant. Cassandre, une dernière fois, adressa une œillade lourde de sens à ses hommes. « Pour votre Roi ! »

Et comme pour lui répondre, un hurlement animal déchira le ciel d’orage et tous levèrent la tête en direction de la créature ailée qui fit son apparition. Le sourire de Cassandre s’élargit. Rien ne saurait les arrêter. Dans un mouvement vif, elle coupa l’élan d’un soldat qui s’effondra lourdement sur le sol avant que la meereenienne n’enfonça son épée jusqu’à la garde dans l’abdomen du malheureux qui expira dans une gerbe sanguinolente. Coincée dans le métal de l’armure, Cassandre dut forcer pour libérer son épée qui vint alors éclabousser son gantelet de quelques gouttelettes carmin qu’elle regarda luire sur l’éclat brillant de l’acier.  

La Bataille de la Péninsule de Goëville

Balaq le Noir | An 304, Lune 5, Semaine 1

Balaq le Noir se tenait droit et fier sur le champ de bataille, observant l’horizon lointain qui s’offrait à eux. Le voyage d’Essos à Goëville avait été périlleux. Ils avaient perdu quelques hommes en chemin, peu voire pas habitués à la mer. Toutes les créatures n’avaient également pas survécu à ce voyage si long. Mais le capitaine des archées de la compagnie Dorée, lui, se tenait bien là, l’arc à la main, le carquois rempli de flèches, son manteau de plumes revêtis, le démarquant ainsi de ses congénères. Ses cheveux longs et blancs flottaient dans les airs. Son regard était sérieux, son esprit réfléchi, sa stature droite. Il avait attendu ce moment depuis un petit moment, depuis que le général de la Compagnie leur avait annoncé s’être mis au service du prince Viserys Targaryen et son dragon Némésys. Il avait demandé les services de la Compagnie pour prendre le trône de Fer, qui faisait parler de lui jusque dans des lointaines contrées d’Essos. Balaq se retrouvait ainsi au milieu d’une guerre fratricide où le sang coulerait à flot. Peu importe car il ne s’agira pas du sien. Agile et bon combattant, il maniait aussi bien l’arc que l’épée mais demeurait bien meilleur dans le maniement de la première arme. Ce n’était pas pour rien qu’il avait été nommé, par feu son mentor, le capitaine des archers de la Compagnie Dorée.

Les deux armées se faisaient face et la bataille ne tarda pas à débuter. Personne n’aurait pu dire qui des deux camps avaient donné le coup d’envoi de cette bataille. Balaq n’avait en tout cas pas bouger d’un poil et voyait déjà les hommes courir, brandir leurs épées, foncer vers leurs adversaires. Il restait là, silencieux, le regard de ses archers braqués sur lui. Il attendait. Il attendait. Il attendait. Puis soudainement, il leva, d’un air tout naturel, le bras et une pluie de flèches partit en direction de l’ennemi. Il ne savait aucunement si ce-dernier avait été touché ou non. Au vu de la position des armées, il ne pouvait pas se donner le luxe d’une seconde salve. Le combat était déjà trop rapproché, il risquerait de toucher des alliés et il ne pouvait pas se permettre de perdre des hommes dès le début des hostilités. Toujours sans un mot, il brandit son arc et se mit à courir, rejoignant les hommes de la Compagnie Dorée. Il avait repéré le seigneur du fief par lequel ils étaient arrivés quelques jours plus tôt. Il menait lui-même ses troupes. Il se demandait alors où se trouvait le véritable meneur de ces hommes et la réponse vint dans les cieux. Une ombre passa au-dessus d’eux. Une créature ailée majestueuse montée par Viserys Targaryen lui-même. Au même moment, il avait entendu une femme hurlée « Pour le Roi ! » à l’encontre de ses hommes. Viserys n’était pas son roi et pourtant, Balaq s’engouffra malgré tout dans la bataille.

Lancé n°1

Il ne tarda pas à trouver un ennemi à son goût et la violence de son attaque vint trancher la main de son adversaire. Le voyant tomber à terre, hurlant à la mort, Balaq en fit de même, riant au passage, faisant signe ainsi à ses hommes d’avancer, de brandir leurs lames et de terrasser le plus d’ennemis possible.

Winterfell lui revenait soudainement en mémoire tandis qu'il se trouvait, une fois de plus, aux côtés de son frère. Les armées Vanbois et Rougefort était arrivées à point nommé et maintenant, la vraie bataille pouvait commencer. Vêtu de son armure rouge, Robar tentait de demeurer dans l'instant présent, de prendre conscience de la terre humide sous ses bottes, des murmures dans l'assemblée, de l'odeur métallique se dégageant des cotes de mailles. Il voulait oublier l'importance qu'il y avait à l'emporter. Oublier les ventres ronds de Maddy et d'Alys, les attendant dans la forteresse des Royce, oublier qu'une fois de plus, ils prenaient le risque de laisser leur maison entre les mains d'un enfant si malheur leur arrivait. S'il n'avait tenu qu'à Robar, Andar serait rester au château mais la fierté d'un valois était une chose contre laquelle on ne pouvait lutter. Le blond eut le sentiment que son bras, soudainement, le lançait tandis qu'il dégainait son épée. La vieille blessure que lui avait administré le spectre avait cicatrisé et il avait retrouvé en grande partie sa mobilité et sa force. Mais l'anxiété qui naissait dans son coeur, ce jour là, ravivait la douleur fantôme qui subsistait. C'était tôt. Très tôt. Peut être même trop tôt. Ils avaient à peine eut le temps de panser leur blessure, de pleurer leur mort, d'envisager un avenir. Winterfell avait été le témoin d'une lutte acharnée il y a plus d'un an et demi, mais pour Robar, la longue nuit avait eut lieu la veille.

Il adressa un regard lourd de sens à @Andar Royce. Cette bataille serait sans doute la première d'une longue série avant qu'un ou l'autre des partis ne l'emporte. S'ils survivaient à ce jour, ils s'engageraient dans bien d'autre conflit avant de pouvoir trouver la paix. Il resserra les doigts autour du pommeau de son épée et, ses yeux toujours dans ceux de son aîné, songea à Alys et à Maddy, qui scrutaient sans doute l'horizon depuis les fenêtres avec angoisse, il songea à sa grand-mère, au loin, et au nombre de ses descendants qui se trouvaient ici, prêt à donner leur vie pour défendre le Val. Il se surprit à avoir une pensée pour Rhaenys, à Port-Réal, en se demandant si elle savait que son oncle avait jeté son dévolu sur la péninsule pour débuter sa conquête. Il inspira profondément. Expira. « Ensemble ? » demanda-t-il à Andar, comme ce jour à Winterfell.

Il fut happé par les combats bien plus rapidement qu'il ne l'aurait cru. Telle deux vagues humaines entrant en collision, les armées ne s'étendirent guère en attente insoutenable et ce fut contre un homme à la peau ébène et à l'armure dorée, que Robar se retrouva. Son adversaire le dépassait de quelques centimètres et son regard n'exprimait rien : ni peur, ni regret, ni crainte. Juste une détermination qui chamboula le chevalier. Ne se laissant pas démonter, Robar releva son épée et esquiva un coup avant de riposter. La lame, pourtant aiguisé, n'atteint pas la nuque de son opposant, plus grand que ce que Robar avait calculé mais elle entailla quand même son bras, duquel sorti un liquide poisseux colorant la peau de l'étranger. Il regarda la blessure avant de reposer son regard onyx sur le chevalier rouge. Un regard mauvais appelant à la revanche.

1er lancer:

Cela faisait comme une éternité qu’ils attendaient ce moment.


Le regard perdu au loin, Chains guettait l’instant décisif. Celui qui lancerait cette bataille, ce torrent d’hommes venus d’Essos pour combattre de l’autre côté de leur terre d’accueil. Non loin de lui, il ne lui fut pas malaisé d’apercevoir Balaq (@Catelyn Grafton), entouré de quelques uns ses archers. Son manteau permettait de ne faire aucune erreur, à ce sujet. Aucun d’entre eux n’en était à sa première bataille ou à son premier combat. Chains ne faisait pas exception à cette règle, son surnom même rappelant ce fait. Son style de combat était pour le moins atypique. Un fait qui le démarquait sans mal, tout en surprenant plus d’un homme. La dernière surprise qu’ils connaîtraient, en somme.


Son fléau de chaînes reposant sur l’un de ses bras massifs, l’homme esquissa un sourire alors qu’une ombre passait au-dessus d’eux. Il leva les yeux dans sa direction, admirant un temps ce dragon, réelle arme qui ne pourrait que changer le cours de la bataille. Le signal était donné. Leur danse macabre allait commencer et Chains comptait bien être l’un des derniers danseurs ! Un cri résonna alors. Un cri de femme, destiné à rappeler l’allégeance de ces prêteurs de serments. Il n’était cependant pas question d’y songer davantage. S’élançant à la suite de ses alliés avec une vitesse impressionnante en comparaison de sa carrure et l’arme qu’il portait. Balaq avait sans aucun doute fait de même, l’autre mercenaire l’ayant perdu du regard malgré son manteau bigarré.


Resserrant sa main libre sur son fléau de chaînes, le mercenaire projeta sans mal son extrémité en direction des lignes adverses.  Plusieurs hommes évitèrent cette attaque de justesse, reformant leurs rangs plus loin. L’un d’entre eux s’effaça cependant, reculant comme il le pouvait. A moins qu’il ne soit terrifié ? Tel était le fardeau des armées rassemblées autour d’eux. A bien des égards, et sans trop de difficultés, la Compagnie Dorée amassait bien plus d’expérience que ces hommes parfois levés à la va-vite, qui maniaient mieux la fourche que l’épée dans bien des cas. Un gâchis dont Chains ne se plaignait pas, bien que le triomphe en serait moindre. Sa cible tentait de fuir, semblait-il. Il ne lui laisserait pas cette chance.


Faisant tournoyer l’une de ses chaînes, le mercenaire la projeta à nouveau comme s’il avait s’agit d’un fétu de paille. La chaîne toucha l’homme au niveau des jambes, le faisant tomber sur le sol. Alors, Chains se rapprocha, tel un immense fauve. Sa première cible. Sa première proie, à bien des égards.

Bataille de la Péninsule de Goëville

304, lune 5, semaine 1, jour 4

Le Val allait se gorger de sang. Il allait brûler sous les efforts du roi qu'il avait choisi de servir et défendre jusqu'à son dernier souffle. En ralliant la cause de Viserys Targaryen, la maison Florent espérait gagner en importance dans le Bief, s'extirper du marasme dans lequel il se complaisait depuis tant d'années. Tout ceci, il ne le connaitrait pourtant pas. Voué à la Garde Emeraude et sa mission sacrée de protection du futur souverain des Sept Couronnes, Ser Axell Florent n'a pas seulement accepté sa fonction par seul attrait du prestige qu'elle engendrait pour lui et les siens. Fervent croyant des les enseignements des Sept, le vieux chevalier voyait dans l'avènement de son monarque le moyen de remettre le royaume sur les rails de la piété et de l'ordre. Qu'il faille pour cela commencer par le ravager n'était qu'une première étape pour le voir renaitre de ses cendres. Pourtant, malgré sa certitude dans la justesse de ses choix et son allégeance, le biefois ne savait trop quoi penser de son lord commandant. Venue d'Essos, femme adoubée chevalier par Viserys, elle défiait toutes les conventions ouestriennes. Et s'il ne savait trop quoi penser de l'intéressée, son dévouement et sa maitrise de la voie des armes en faisant une arme redoutable pour leur camp. 

Cela devrait lui suffire. 

Au côté de la meereenienne, Ser Axell tira l'épée d'une main ferme comme il l'avait fait de nombreuses fois auparavant. Certain de vaincre, son camp n'obtiendrait toutefois la victoire qu'au prix de lourdes pertes sur un sol qui leur était étranger. Un champ de bataille qui deviendrait bientôt boueux et gorgé de sang, le combat n'en étant que plus compliqué pour les chevaux et les archers. Entouré de ses frères de la Garde Emeraude, le chevalier s'élança l'arme au poing, gardant pour lui la clameur de rage qui montait en pleine charge. Galvanisé par les discours des meneurs de leur ost, le frère de Lord Florent ne le fut que d'avantage lorsqu'un cri strident et bestial déchira le ciel. Leur roi venait appuyer sa prétention au trône et rappeler à tous la devise de sa lignée au moyen de son dragon, le feu de la créature incendiant les rangs des valois loyalistes. 

La mesure dont il avait fait preuve en entamant la charge fut dès lors de l'histoire ancienne, le chevalier clamant son allégeance à Viserys l'épée en avant. S'efforçant de rester rang avec ses camarades, Ser Axell se promit de faire honneur aux talents de bretteur qui supposait son rang. Croisant la route d'un homme d'armes de Roches-Aux-Runes, il ne lui fallut que quelques passes d'arme pour mettre à mal son adversaire. Très certainement moins aguerri que lui, le malheureux vit son existence se terminer lorsque la lame du chevalier en armure lourde rencontra sa gorge dans un violent coup d'estoc. Manquant de le décapiter, le coup fit jaillir une gerbe de sang qui macula le heaume de son bourreau. 

Décidément... Qu'il était bon se battre pour changer le royaume et voir les siens s'y élever...

Andar n'avait pu rester entre les murs de son château. Oh non, pas quand une bataille se tenait aussi proche de sa demeure. Il n'était pas de ceux qui restaient à attendre gentiment Viserys. Cet homme n'avait pas la dignité de Roi et ne l'aurait jamais. Il ne pouvait se résigner en voyant autant de traîtres se rallier au lézard exilé. Le Val ne devait pas tomber entre leurs mains.

Ils avaient survécu aux Marcheurs Blancs pour arriver en ce funeste jour. Et pourquoi allaient-ils s'affronter jusqu'à la mort ? Pour un vulgaire prince aveuglé par ses ambitions, prêt à mettre à feu et à sang le continent tout entier pour y parvenir. La même folie avait animé Robert Baratheon lors de la rébellion, et cela n'avait rien engendré de bon. Alors qu'espérait ce félon ? Sans son dragon, Andar était persuadé qu'il n'était qu'un homme bien trop fragile pour manier l'épée. Le voici donc sur sa monture à toiser l'armé adverse. Il songea avec amertume à sa famille non loin d'ici. A la différence de Winterfell, la menace était immédiate. S'ils échouaient, Roches-aux-Runes tomberait entre leurs mains. Une chose était sûre, il se battrait corps et âme, le Val ne ploiera pas le genou sans avoir lutté. Jetant un œil entendu à son frère @Robar Royce , il promettait silencieusement de veiller sur lui. Un d'eux devait revenir vivant, car un Royce devait demeurer dans les murs de Roches-Aux-Runes. Puis, son regard sombre oscilla entre Roland Vanbois @Anya Vanbois et @Jasper Rougefort . Ils étaient ensemble en ce jour décisif. Ensemble dans la mort ou dans la victoire, ainsi était la fraternité entre leurs familles soudées par le sang mais surtout l'affection qu'il se portait.

Les deux armées se faisaient face dans un silence mortifère. "Pour le Val !" Héla le seigneur des Royce à l'égard de ceux qui étaient à ses services. Puis, ils chargèrent, les flèches emplissaient le ciel tandis que les épées croisaient le fer avec violence. Les deux armées entrèrent en collision dans un chaos inouïe. Il fut happé par les combats brutalement, brisant ses réflexions sur la suite. Pour l'heure, il devait se concentrer sur le moment présent. Ils devaient tenir. Il n'y avait qu'un seul Roi des Sept Couronnes : Rhaegar et nul autre.
Sa lame rencontra celle d'un membre de la Compagnie Dorée. Celle-ci ne causa qu'une légère entaille dans la cuisse de son adversaire qui leva un regard courroucé en sa direction, probablement prêt à se venger. Non loin, les flammes de Némésys dévoraient les archers Vanbois. La bataille ne faisait que débuter et allait être terriblement longue.

1er lancer:

Des lunes, des années de préparation pour en arriver à ce moment précis, à cet instant. La vision qu'il avait était presque poétique : des couleurs se mélangeaient dans le ciel, bannières s'entremêlant, témoignant de la présence des plus nobles maisons du Val, venues en ce lieu pour l'inévitable, la première bataille. Il retrouvait la légère appréhension précédant un combat mais Marq était confiant : au delà des plans, élaborés par les têtes pensantes de leur alliance, la présence de son Roi et de Némésys leur assurait un sérieux avantage que la présence de la compagnie dorée ne venait qu'appuyer. Il regrettait les vies qui seraient gâchées dans cette lutte inutile mais la fierté des soldats qu'il affronteraient, des seigneurs étaient louables: ils respectaient un serment, défendaient terres et familles. C'était tout à leur honneur. Mais il espérait que lorsqu'ils finiraient, écrasés par l'évidence de leur impuissance, ils lâcheraient prise et reconnaitraient autant leur défaite que la légitimité de la cause qu'il défendait aujourd'hui.  @Cassandre n'eut pas un discours aussi philosophique et il la regarda avec un sourire en coin avant de reporter son attention sur leurs opposants. Au milieu de cette armée valoise, se trouvait sans doute le mari de sa soeur ... Tant pis pour lui, songea Marq tout en lançant une oeillade à Gerold (@Cassandre) comme pour déceler ce qu'il pensait.

Il n'eut à attendre très longtemps et au premier signe de son aîné, Marq s'élança, veillant à ne pas s'éloigner de la guerrière sur qui il avait toujours un oeil. Puisse leur binôme être aussi victorieux et efficace qu'à Winterfell ... Il ne vit cependant le cadavre de l'adversaire de la brune qu'après avoir lui même mis à terre son opposant : un soldat aux couleurs bleutés dont il ne se souvenait, déjà plus, du blason. Il ne vit pas davantage les premiers tombés, victimes de l'expertise au combat des mercenaires venus d'Essos. Il resserra sa prise sur son épée, quand il sentit l'air ébouriffer ses cheveux noirs, l'ombre de Némésys  passa au dessus d'eux, les toisant comme s'ils n'étaient que d'insignifiantes fourmis. Voilà ce qu'était un Roi ! Un être au dessus des autres, inaccessible pour le commun des mortels, pas un fou furieux toisant ses ouailles du haut de sa chaise mais impuissant face à sa chute. Il vit le feu du dragon s'abattre sur les rangs adverses et un nouveau sourire naquit sur ses lèvres : la bataille venait de commencer.

1er lancer:

Bataille de la Péninsule de Goëville

304, lune 5, semaine 1, jour 4

Samwell avait entendu le dragon, le battement d'ailes menaçantes, un bruit sourd reconnaissable et c'est après avoir observé la scène, qu'il fit percuter de plein fouet par les hurlements. Même avec cette distance, il sentait la chaleur sur son visage, et plus il tentait de s'éloigner du brasier, plus il se sentait oppressé par les images qui s'imposaient à lui. Leurs frères d'armes Vanbois se décomposaient. Leurs corps se tordaient par la douleur. Leurs peaux fondaient de leurs visages. C'était comme observer la neige se liquéfier sous la chaleur du soleil. Tout autour d'eux, les flammes rugissaient et alors que ses sombres iris essayaient de se focaliser sur autre chose, sur ses ennemis qui lui faisait face, il observait un homme courir dans tous les sens, puis s'effondrer en silence. Comment pouvait-il l'entendre avec le fracas des épées ?

Prit tout entier par cette terreur de finir comme eux, il se fit surprendre par une épée, puis une autre. Tout autour de lui n'était que chaos, il n'arrivait pas à faire disparaître ses visions d'horreur et encore moins de s'habituer à l'odeur. Portée par le vent, la fumée enveloppait les troupes valoise. Il avait l'impression que c'était lui qui brûlait. Dans l'épouvante et les hurlements de rage, Samwell se sentait dépassé, il n'arrivait pas à se focaliser sur ceux qui l'entouraient. C'était comme s'il n'était pas réellement présent, même ses propres ennemis évitaient de le frapper avec leur épée.

Et pourtant, dans cette marée humaine et ce flot de fracassements métalliques, il réussit à se focaliser sur ce dragon. Ses grandes ailes projetaient une ombre menaçante sur l'armée, sur ses frères d'armes, sur Eddie. À cet instant, il n'eut qu'une seule idée en tête, protéger les siens, son seigneur de cette fin funeste. Bien que le soldat n'avait aucun espoir de blesser le monstre ailé de l'exilé, il prit une profonde respiration, et projeta sa lance aussi haute qu'il pouvait, avec une force dont il ne pensait pas être capable. Il l'avait touché, mais pas blessé (@Viserys Targaryen). Mais malgré cet échec, il savait à présent que la bête pouvait être touchée.

1 er lancé contre le dragon:

Bataille de la Péninsule de Goëville

Eddie

Le gardien des murs de Roches-aux-runes, tel avec toujours été sa place. Lui armer de son arc à veiller sur les terres des Royce, comme son père avant lui, comme beaucoup de générations d'hommes de sa famille. Certes, aucun patronyme ne suivait son prénom, mais Roches-aux-runes était sa maison, les Royce, la famille à servir et protéger. Le jeune homme n'avait jamais quitté ses terres, n'ayant pas rejoint l'Ost pour Winterfell, car sa place était auprès du château, ce château qui avait tenu et tiendrait encore, il n'avait aucun doute là-dessus. Aucune peur en lui, car si sa mort devait venir, il l'accepterait et cela serait un honneur pour lui de mourir pour cette cause qui l'avait toujours guidé. 

Se tenant auprès des archers de l'armée des Royce, il ne put s'empêcher de porter un regard à son amant. Un secret entre les deux hommes depuis bien des années, mais Samwell lui apportait davantage de force. Il avait passé une belle nuit dans ses bras avant d'affronter le brasier à venir. 

Il pouvait sentir la bruine légère, il observait cette armée de traître qui osait venir s'en prendre à Roches-aux-runes. Puis, il entendit son seigneur  (@Andar Royce)  dire ses simples mots qui lui lui fit encocher sa première flèche, une flèche tirer vers la troupe d'ennemi qui leur faisait face. Et là, la vision du dragon le fit se stopper un instant. Là était la véritable menace pour les habitants de Roche-aux-runes, le feu de cette créature. Le feu qui vint a s'abattre sur les archers de l'armée Vanbois, le feu qui apporta de l'affolement. Des hommes brûlés vifs, des hommes qui auraient pu être lui, cherchant rapidement du regard son Samwell (@Maddy), il fut soulagé et surpris de la voir lancer une lance contre le dragon, il n'eut pas le temps d'observer s'il avait atteint sa cible qu'un homme vint à lui faire face, épée à la main. Par simple réaction rapide, il décocha une flèche qui vint à se planter tout droit dans l'oeil de son adversaire qui tomba mort sur le sol. Il était le premier homme qu'il avait tué de sa vie, et cela, dans une telle rapidité qu'il n'eut pas réellement le temps de s'y intéresser davantage. La bataille était en place et il se rapprocha le plus qu'il pouvait de ceux qu'il se devait de protéger. 

Dé:

Tout dans l’air annonçait la fièvre des combats qui se profilait. Une bruine légère commençait à tomber et Gerold leva alors les yeux en direction du ciel chargé. Il espérait que l’averse soit de courte durée, si un déluge venait à s’abattre sur eux, la terre s’alourdirait sans tarder et cela pourrait compliquer les affrontements à venir. D’un mouvement du poignet, le seigneur de Goëville réajusta le gantelet de sa main opposée, fixant la ligne d’hommes qui leur faisait face avec une grande détermination dans le regard. Fous que vous êtes. Tous les efforts consentis ces dernières années étaient sur le point de porter leurs premiers fruits. Il n’était plus question de reculer, si cela avait déjà été dans ses plans. La défaite ne leur était pas permis. Il ne quitterait ce champ de bataille que victorieux. Tout autre possibilité n’était pas envisageable.

Derrière lui l’emblème de la maison Grafton flottait au vent. Tout près de lui, se tenait son cadet. Fidèle parmi les fidèles qui jamais ne viendrait à lui faire défaut, contrairement au reste de leur famille qui représentait une source de déception de plus en plus grande à mesure que le temps passait. Il eut une pensée fugace pour la plus grande de toutes, Alys. Epouse dévouée fidèle à une cause perdue qu’il méprisait au plus haut point. Et s’il comptait la sauver de son aveuglement contre son gré s’il le fallait c’était simplement à cause du sang qui coulait dans ses veines. Il sentit alors le poids du regard de Marq sur lui mais n’en fit nul cas. Il se contenta de lui répondre d’un simple regard dur et implacable, sûr de leurs forces. De l’autre côté se tenait Harry Paisselande, capitaine de la Compagnie Dorée. Gerold glissa une ultime œillade circonspecte en direction de l’essossien. Dès l’instant où il l’avait rencontré, l’homme fort de la plus brillante troupe de mercenaires venue d’Essos lui avait offert une impression fort mitigée tant il était à mille lieues de l’image qu’il avait pu se faire d’un homme de sa trempe. A l’aube des premiers combats, il espérait que la légende de cette compagnie n’était pas surfaite mais il s’était surpris à remettre tout ceci en question lorsqu’il avait croisé cet homme terne et bedonnant qui à ses yeux n’avait en rien l’étoffe d’un meneur d’hommes.

Comme pour souligner ses dernières pensées, Gerold lança alors son cheval au petit trot pour longer la colonne humaine qu’il avait sous son commandement. « Soldats, le devenir de Westeros se joue en ces lieux. Deux choix s’offrent à vous. La décadence de notre royaume qui lentement glisse vers les Ténèbres ou la promesse d’un avenir de grandeur et de changement. Cet avenir- là, vous le tenez au bout de vos lames. Ne l’oubliez pas. Qu’en ce jour, le Val d’Arryn tremble pour se relever plus fort qu’il ne l’a jamais été depuis les prémisses de la Conquête. Un nouveau Conquérant réclame le Trône de Fer et il est de notre devoir de le lui offrir. » D’une voix forte il lança alors ses hommes dans la bataille et très vite le choc assourdissant des premières lames se fit entendre.

Son orgueil l’avait-il rendu trop sûr de ses capacités ? Ou bien avait-il été distrait par l’arrivée toute en panache de son souverain qui dans une gerbe de flammes avait déjà commencé à entamer les rangs ennemis ? Il l’ignorait totalement. Ce fut comme si les minutes avaient défilé sans qu’il en prenne conscience, comme si la douleur l’avait subitement remis violemment au cœur de la réalité. Une lame venait de sérieusement lui entailler le flanc et il sentit ses entrailles se dérober lorsque celle-ci en sortit. Un violent éclair blanc l’éblouit tandis qu’il tomba à genoux, surpris par ce choc. Il parvint cependant à lutter contre l’évanouissement et à resserrer sa prise sur son épée. Et tout en se redressant, titubant malgré tout, il lança un regard empli de haine en direction du soldat qui venait de s’attaquer à lui. « T’as fait le plus facile, enfant de putain. »