[EVENT] La bataille de Trois Tours

Jason entendit le hurlement de son adversaire tandis que la lame s’enfonçait dans les chairs, les traits du Hightower soudain figés par la douleur causée par le coup. Le Nègrebar ressortit sa lame désormais tâchée d’un sang carmin et se remit aussitôt en position de défense car il savait que la réplique ne tarderait pas. Mais le jeune héritier de Villevieille avait perdu en vigueur et en vitesse, ce qui faisait grandement les affaires du chevalier de Bandallon.

Au-dessus de leur tête, le ciel continuait de déverser toute sa haine, comme si les Sept eux-mêmes voulaient participer à la bataille qui faisait rage. Peut-être était-ce ainsi qu’Ils montraient leur désapprobation quant à ce qu’il se passait sous leurs yeux. La pluie s’intensifiait et ruisselait sur l’armure du chevalier qui était désormais trempé jusqu’aux os. A peine arrivait-il à distinguer la silhouette de son adversaire. Alors se concentrait-il exclusivement sur lui, oubliant tous ceux qui les entouraient. Ce fut une erreur. On venait de le bousculer sans qu’il ne puisse l’éviter. Épaule contre épaule avec l’un de ses hommes qui combattait un soldat Hightower, il s’enfonça plus encore dans l’épaisse bouillasse qui entravait ses mouvements. Empêtré comme il l’était, il s’épuisa à tenter d’en sortir.

Le jeune Hightower, visiblement plus mal en point que ne l’avait envisagé son adversaire, profita de la situation pour s’éloigner, préférant gagner quelques instants de répit plutôt que de profiter des difficultés du Nègrebar pour lui porter le coup fatal. Grimaçant sous l’effort, Jason parvint enfin à s’extirper du piège de boue dans lequel il se trouvait, exhalant un râle guttural nourri tant pas l’effort que par la frustration de s’être ainsi fait avoir comme un jeune novice.

Il ne devrait pas reculer et pourtant, face à son adversaire, face à la pluie, face à la plaie dans son corps dont il ne parvenait encore à trouver l'origine tant tout son être lui faisait mal, il le devait. Sa famille avait d'autre fils et s'en remettrait. Sa femme également. Mais il était héritier. Il avait été formé. Et son orgueil, plus que tout, prenait le dessus sur ses idées.

Alors Dorian chancela sur ses appuies avant de fuir pour de bon. Rejoindre le gros de la troupe. Retrouver Garlan pour reparir à leur côté. Il ne voyait rien sous l'eau. Incapable de savoir, de faire état des dégats. Peut-être étaient-ils tous mort, peut-être avaient-ils vaincu ? Il ne devait pas se laisser gagner par le désespoir.

Une main sur l'aine, il remonta vers la dernière vision de Garlan. Le combat faisait pourtant toujours rage et un inconnu, au blason ennemis, tomba sur lui.  La surprise, le coup. Il hurla mais se traina plus loin. Il ne devait pas attendre. Il devait avancer, toujours. Rejoindre les troupes Tyrell. Rentrer chez lui, par les Sept.

1er lancer:

La Bataille de Trois-Tours

An 304, Lune 5, Semaine 1 | Randyll Tarly

Son heaume abandonné derrière lui, sur l'herbe gorgée d'eau, Randyll avançait tête nue, Corvenin à la main. La pluie battante faisait battre ses paupières avec vigueur, pour l'aider à percevoir ce qui l'entourait. Quelques soldats à la marge se trouvait là, mais le gros de la bataille avait migré plus en amont. La boue et le sang rendaient le sol glissant, mais il tenait bon. La fatigue était présente, mais il n'avait pas à se plaindre d'une véritable blessure. Rien qu'un homme de sa trempe ne soit pas capable de tolérer. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait du brouhaha des affrontements, les potentiels adversaires se faisait de plus en plus nombreux. La plupart étaient déjà aux mains avec quelqu'un du camp adverse. D'autres tentaient de sauver leurs proches d'une mort certaine. L'Étranger était passé parmi eux et s'était régalé, cela ne faisait aucun doute. Beaucoup de familles pleureraient leurs morts ce soir.

La pluie rendait difficile l'identification des couleurs et des visages, lorsque ceux-ci étaient découverts. Les soldats fidèles aux Tyrell qui le reconnaissaient le laissaient passer, après tout, il était le second commandant après Garlan. Et ceux du camp adverse n'avaient visiblement plus à coeur de l'attaquer à ce stade de la bataille. Randyll put progresser ainsi pendant plusieurs minutes avant qu'enfin un homme ne s'interpose face à lui, l'air décidé et belliqueux. Le Tarly sourit froidement, continuant de s'approcher. Mais au moment où son visage fut identifiable, le visage du soldat changea du tout au tout. Il secoua la tête brièvement et parti dans la direction opposée, se perdant derrière ses comparses. Il ne servait à rien de lui courir après à présent, il l'avait perdu de vue. "Incapable !" cria-t-il tandis que la fatigue et la lassitude commençaient à le gagner sérieusement.

Finalement, il remarqua à l'écart une monture sans cavalier, qui attendait visiblement que les choses se calment. Randyll s'en approcha et se hissa dessus avec une certaine difficulté compte tenu de son état et de l'armure. Il ne servait plus à rien à présent de foncer dans le tas comme un idiot. Il avait suffisamment d'expérience pour savoir que la bataille venait à son terme, la fatigue était bien présente partout. Un camp allait devoir plier le genou. Il ne pouvait cependant pas rester sans rien faire, il devait toujours faire bonne figure. Aussi il élança son cheval prudemment, compte tenu de la mobilité du sol, dans une ligne parallèle au gros de la bataille, passant dans les rangs, épée brandit. "Du nerf soldats ! Du nerf ! La fin est proche ! Faites honneur à votre seigneur !" Si certains voulaient changer la donne, quelque soit leur camp, c'était le moment et il le leur rappelait.

Dé #6 fatigue importante > 63 (ennemi qui fuit)

La Bataille de Trois-Tours

An 304, Lune 5, Semaine 1

La plaine ne sera plus jamais la même. Tandis que les nuages se dissipent, que la pluie cesse, le soleil se met à nouveau à briller sur une étendue autrefois verte et désormais teintée de sang. La bataille est terminée. Un cor sonne la retraite des troupes et tandis que les vaincus fuient le champ de bataille, la victoire garde un goût amer face aux vies gâchées. Ce jour, l'Étranger a emmené beaucoup de Bieffois. Beaucoup trop. Des anonymes comme Leo et Darvin, qui soutenaient le drapeau du Dragon de l'Est mais aussi des nobles dont Quentyn Mullendore, tout juste marié, qui laisse derrière lui sa jeune épouse et leur enfant à naître pour avoir défendu le seul vrai Roi.

Les bannières noires et blanche, les taureaux, les renards et les ruches se retirent, laissant derrière eux les mourants pour retrouver la sécurité des remparts de Trois Tours. La bataille fut rude pour les meneurs rebelles, Alester Florent et Durran Bulwer, qui, bien que sauvés d'une mort certaine, n'ont pu venir à bout des résistances loyalistes. Une telle déception traverse l'esprit de l'héritier Des Essaims ou de Ser Jason Négrebar qui auront d'abord à se remettre de leurs blessures avant de faire le bilan de cette bataille. Plus discret mais gardant en tête la promesse du seigneur de Rubriant, Parsifal Conklin suit les vaincus avec l'inquiétude de n'avoir pu retrouver son maitre dans le chaos. Pourtant, Lord Randyll Tarly, bien que blessé est parvenu à faire illusion au sein de la mêlée, se débarrassant, certes, d'un soldat Nègrebar, mais protégeant sa fausse allégeance à Lord Willos. La bataille est perdue pour les soutiens de Viserys Targaryen, mais la guerre ne fait que commencer. Quelques hommes à la rose dorée reprendront bien vite leurs esprits pour se mettre à leur poursuite, laissant le gros des troupes les rejoindre plus tard, lorsque les blessés tels que Nesta ou Kayl auront été pris en charge et que les corps malmenés auront goûté à un peu de repos. En effet, tous n'ont pas été transportés par l'adrénaline comme ce fut le cas de Tommen Costayne pour qui la lutte aurait pu durer plus longtemps. Ses fils Owen, Moribald et Aladore ont survécu et lui ont fait honneur. Si l'héritier de Midburg, Ethan Varnier mettra du temps à se remettre de la blessure qui a failli lui coûter la vie, les autres généraux envoyés en renfort, Garlan Tyrell, Andrew Vouyvère et Dorian Hightower se portent bien mieux et pourront commencer à préparer la prochaine attaque : le siège de Trois Tours où leurs ennemis se sont réfugiés.

Ainsi s'achève la première bataille en terres bieffoises mais les combattants savent que ce n'est que le début.

Tous les participants remportent 20 points pour leur présence active.
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