[EVENT] La bataille de Trois Tours

ELorsque la bruine laissa place à un déluge innommable, le seigneur de Trois-Tours sentit l’eau pénétrer à l’intérieur de son armure, alourdissant cette dernière et le glaçant jusqu’aux os. On ne voyait plus à dix mètres et lui-même ne pouvait à présent que deviner la présence de ses fils à ses côtés. Lorsqu’il entendit Owen (@Marianne Harlton) hurler le prénom d’@Aladore Costayne à quelques pas de lui, lorsqu’il vit son cadet s’effondrer plus loin, il sentit une main lui enserrer le coeur. Malgré tous les différents qu’ils avaient pu connaître Aladore restait son fils, l’honneur de leur maison au même titre que les autres. Et s’il le savait moins bien taillé que ses frères pour la guerre, s’il devait perdre la vie en ce jour il ne savait réellement ce qui prendrait le pas entre l’amertume et le chagrin d’avoir perdu un fils. Le vieux renard (@Viserys Targaryen) le lui paierait, assurément. Owen s’en chargeait déjà, tandis qu’il aperçut ser Andrew Vouyvère (@Talya de Tyrosh), oncle de sa bru, venir en aide Aladore. Ce dernier chancelait mais il était debout, c’était bien tout ce qui comptait.

Non sans quitter du regard le combat qui opposait ce félon Florent à son fils aîné, prêt à dégainer de nouveau s’il le fallait, Tommen aperçut quelques pas plus loin l’héritier Varnier (@Arys Manning) qui connut le même triste sort que son propre fils. Il voulut lui venir en aide mais sous le violent orage, le champ de bataille était devenu une mare de boue gluante dans laquelle on s’enfonçait jusqu’aux mollets. Atteindre le chevalier serait difficile mais Tommen entama pourtant le chemin, aussi pénible celui-ci puisse-t-il être. Mais le jeune homme était loin, beaucoup trop loin, sur ce sol impraticable. Et le Costayne ne parvint pas à faire plus de trois pas avant qu’un adversaire ne vienne s’interposer entre lui et sa cible.

Sur le jeune soldat, un mioche qui vivait sûrement sa première guerre, il reconnut les armoiries Florent et un sourire dans lequel se lisait une sourde colère se dessina sur les lèvres du seigneur bieffois. “Toi ou un autre, petit, je compte bien avoir la pelisse mitée de tous les renards du coin.”

La Bataille de Trois-Tours

An 304, Lune 5, Semaine 1

Le vieux soldat se mit à suivre son ennemi, il titubait, essayait de se protéger en fuyant. En soit, il aurait pu le laisser, il s'effondrait bien à un moment, mais l'inconnu avait son épée enfoncée dans ses entrailles. C'est en le suivant qu'il sentit les premières gouttes d'eau lui tomber sur la nuque, puis des torrents. De quel côté étaient les dieux ? C'était à se demander. La guerre allait devenir plus difficile, mais Nesta se fichait pas mal des conséquences de cette pluie. Il était trop pauvre pour porter une armure, mais il était suffisamment vieux pour avoir des rhumatismes. Il avait l'impression que ses genoux grinçaient davantage. Que ses poignets avaient des difficultés à manœuvrer correctement. Il était trop vieux pour continuer à combattre. C'était sa seule constatation, là, debout dans de la boue aqueuse.

Tout autour de lui, il n'y avait plus que des formes dans des gouttelettes d'eau, comme si tout était recouvert d'un voile, mais il voyait toujours le Quentyn ( @Elias Dunn). Ne voulant pas s'éloigner davantage du Mullendor, Nesta attrapa l'autre en entoura son bras autour de son coup. Ce n'était pas fair-play de sa part, de l'étouffer de la sorte, mais c'était la guerre. Et il ne reculait devant rien pour garantir la victoire à son camp. Son torse contre son dos, il entendant ses râles, il sentait tous ses muscles se tendre sous l'effort. Le vieux guerrier tenait sa prise, attendant simplement que l'autre cède, qu'il lâche prise. Mais il continuait à lutter pour sa vie. Il lui tirait les cheveux, essayait de griffer ses yeux, il voulait vivre. Il s'attendait à ce qu'il se défende coûte que coûte, mais pas à son désespoir. Il ne l'avait pas anticipé. Alors que l'inconnu semblait abandonner et rendre son dernier souffle, il fit l'impensable. De ses deux mains, il enfonça l'épée dans son abdomen dans un hurlement strident, blessant par la même occasion son assaillant.

Nesta ressentait une immense douleur sourde, comme s'il n'avait pas encore conscience de la morsure de sa propre lame. L'autre vacilla, l'emportant dans sa chute. Avec la force qu'il lui restait, il repoussa le corps de l'autre. Tous les deux dans la boue, arrosée par les larmes du ciel, les deux soldats semblaient attendre leurs heures. Mais alors que lui appuyait sur sa blessure, l'autre se mit à rire, comme s'il était en train de dire : "je vais mourir, mais tu mourras avec moi".

Lancé 5:

La Bataille de Trois-Tours

An 304, Lune 5, Semaine 1

Aladore se sentit partir. Sa vie défilait devant lui. Les conseils avisés de sa grand-mère, les colères incontrôlées de son père, les câlins réconfortants de sa mère, les moqueries de ses frères, les rires de ses sœurs, l’amour de Melior, le regard étincelant de ses enfants. Il voyait là sa fin. Sa vue se troublait, son corps le faisait souffrir. Son bras droit piètrement pensé le lançait, son épaule qu’Alester Florent ( @Viserys Targaryen ) venait de transpercer le faisait atrocement souffrir. Il sentit alors une tape sur sa main gauche, violente. Il en lâcha son épée et tenta alors de se relever mais il ne le put. Il était bien trop faible. Gémissant de douleur, il ne comprit pas ce qu’il se passait, vacillant entre la réalité et la mort de plus en plus présente. Il sentit des coups sur son heaume, son visage se retrouvant alors tout ensanglanté à mesure que son ennemi le ruait de coups. Il lui demandait de rester à terre mais Aladore n’entendait rien. Il était… ailleurs. Face à lui, les visages d’hier et d’aujourd’hui. Les Costayne. Les Vouyvère. Sa famille. C’était la fin. Se laissant aller dans la boue, son heaume fendu en deux, le visage en sang, son épaule se vidant allègrement, son épée à quelques pas de lui, Aladore s’évanouit, tombant dans l’inconscience mais possédant encore en lui un souffle de vie. Dans les dernières secondes, il entendit une voix, celle de son frère Owen ( @Marianne Harlton ) crier son nom…

Arraché des bras confortables de la mort, Aladore reprit soudainement connaissance. Tout lui revint alors, comme son esprit s’éveillait enfin. La bataille. Le soldat Nègrebar. L’héritier Des Essaim. Alester Florent. Aladore avait envie de pleurer. Il ne voulait pas être là. Il ne voulait pas se battre. Il ne voulait pas mourir non plus. La soudaine adrénaline apaisait ses douleurs mais il souffrait malgré tout. Son bras droit était complètement immobilisé et en le regardant tandis qu’Andrew ( @Melior Vouyvère ) le secouait, il espérait naïvement qu’aucune lourde séquelle ne demeure. Il reprit forme, aidé par celui qu’il considérait comme un oncle en plus d’avoir été son mentor. Reprenant son épée, il vit le chevalier se remettre sur son cheval. Il peinait encore à avoir l’esprit clair mais il tenait miraculeusement debout, c’était déjà ça. Il n’avait pas le temps de pleurer, de se plaindre, d’avoir peur. Il était au beau milieu d’un champ de bataille boueux, la pluie battant son plein et rendant les mouvements plus lents et les armures plus lourdes. Il laissa à terre son heaume brisé. Il n’en aurait nul besoin. Il étouffait à l’intérieur. Il leva alors le regard vers Andrew et usa de toute ses forces pour sortir quelques mots.

- Mon onc… oncle… mer… merci !

Secouant la tête pour reprendre ses esprits, il fut alors conscient de ce qu’il se passait autour de lui. Des hommes se battaient entre eux. Les Costayne voulaient regagner leur demeure. Un jeune soldat était devant Andrew et lui. Il lui revint soudain qu’il s’agissait d’un soldat qui demeurait proche de lui depuis le début de la bataille. Il vit alors son frère Owen en proie au vil renard qui l’avait presque tué. Puis son père, Tommen ( @Tyerne Sand ) face à l’un de ses soldats. C’est là qu’il vit le corps au sol d’Ethan Varnier ( @Arys Manning ). Quittant son oncle, le jeune garçon, il se fraya un chemin jusqu’au jeune héritier de Midburg, afin de le sauver.

Lancé n°6

Par chance, il réussit à l’atteindre et péniblement, il secoue le Bieffois jusqu’à ce qu’il se réveille. Grimaçant de douleur, il ne peut dire un mot mais constate que son confrère est bien en vie. Peut-être auront-ils la chance de survivre à toute cette folie...

Il avait triomphé de son adversaire. L'homme des Higthtower gisait sous lui, le crâne défoncé et la cervelle à demi répandue sur l'armure du Taureau... Pourtant le succès n'avait été qu'éphémère. Sa blessure n'avait pas cessé de le vider de son sang, si bien qu'il lui fut impossible de rester éveillé. Plongé dans une torpeur de plus en plus profonde, l'ancien mercenaire parut condamné à une lente agonie au rythme du sang qui finirait de quitter son corps au travers de son épaule meurtrie. Au moins ne dirait-on pas qu'il avait tourné les talons à la veille de son funeste destin. La réputation d'opiniâtreté du taureau des Bulwer était sauve. C'est Victaria, le seul amour de sa vie, qui devrait guider et assumer l'avenir de leur fille désormais.

Malgré son état lamentable et chancelant, le bieffois finit pourtant par entendre des sons étouffés autour de lui. Il était incapable de bouger ou même de parler, mais un reste de sensations lui parvint lorsqu'il sentir qu'on l'agrippa pour le sortir du guêpier dans lequel il s'était fourré. D'abord un homme, puis d'autres, rameutés par le premier, crut-il comprendre malgré son état à moitié comateux. Lorsqu'il émergea finalement, la mêlée toute proche d'eux, il avait un jeune homme de noble naissance devant lui à en juger son attirail. (@Roslin Frey). Complètement sonné, le visage couvert du sang de son bourreau et le corps comme passé sous un cheval au galop, le Bulwer comprit difficilement qu'on l'avait extirpé pour un temps du gros de la bataille, son bandage de fortune barrant son épaule tailladée.

- « Je... vous dois... la vie. » Trouva t-il difficilement la force de bredouiller à l'égard de son bienfaiteur.

Si on chercha tant bien que mal à le dissuader de retourner au combat, Durran trouva sous ses doigts la poignée de Mordeuse qui ne demandait qu'à goûter de nouveau au sang. Le tranchant vermeil de la lame forgée à Qohor n'avait pu faire honneur au prestige qu'elle avait acquise en Orient. Aussi, peut-être mû par une fierté mal placée et une lucidité effacée par son état, le chevalier se remit difficilement sur ses pieds pour retourner dans la mêlée. Mal lui en prit, car une dizaine de pas plus loin, la lance d'un adversaire en quête d'une proie facile fendit les rangs de ses sauveurs avec des renforts. Et se trouva une place dans le flanc du père de la Dame de Noircouronne. Dévisageant "l'importun" d'un regard effaré, il tomba de nouveau à genoux...

Il n'avait pas voulu de cette bataille en pleine campagne. Peut-être payait-il de cette façon son manque de foi...

Il regarda le Des Essaims repartir vers la bataille, mais le perdit rapidement de vue. Autour de lui, la fine bruine se transformait en une averse affreuse qui s'insinuait sous le metal de son armure et humidifiait le cuir de ses vêtements. Il se sentait plus lourd, ses jambes portant le poids de son corps et de l'eau qui gonflait ses vêtements et la terre s'accrochait à ses bottes, rendant la marche compliquée. Il ne lui semblait croiser que cadavre ou combat en cours, ses propres alliés mais nul ennemi à abattre. Lord Randyll était toujours hors de vue et, voyant les blessés et décédés, Parsifal envisageait le pire. Se pouvait-il que son seigneur eut été victime d'une lame ? Et si oui, de laquelle ? Il châtierait de ses propres mains ceux qui aurait attaqué et blessé son seigneur en faisant fi de l'importance qu'il avait pour leur cause. Sans leur Roi à leur tête, Randyll Tarly demeurait leur leader. Un leader de l'ombre, caché dans les armées de l'ennemi mais qui saurait retenir ses coups pour ne pas gaspiller des vies humaines. Pourvu que les idiots qui avaient partagé son rang au début de la bataille n'ait pas oublié ce détail ... L'héritier Des Essaims (@Roslin Frey) réapparut brièvement dans son champ de vision et ce fut un nouveau blessé qui attira son attention, victime d'une lance ennemie.  « Non mais ce n'est pas possible ça ! » pesta-t-il en se frayant difficilement un chemin vers le blessé. Il vérifia qu'il respirait encore et le traina tant bien que mal derrière la carcasse d'un cheval tué dans les premières minutes de la lutte.

Il le reconnut. Tout comme Lord Florent, son blessé était encore un homme d'importance pour leur armée. @Durran Bulwer. Il était venu de Noircouronne, oncle de la petite Dame Bulwer et sans doute celui sur lequel il aurait misé au début de la campagne. Mais le bandage qui barait son épaule trahissait une première blessure pansé à la hâte. « Aller Ser Bulwer. » grogna Parsifal tout en essuyant de contenir la blessure en appuyant dessus. « Réveillez vous ! » Il redressa l'homme contre la carcasse du cheval et contiua d'appuyer sur son flanc pour faire diminuer le flot carmin qui s'échappait de la plaie. Lorsqu'il papillona à nouveau des yeux, Parsifal soupira de soulagement. « Bienvenue chez les vivants. Mais je crois que vous allez devoir vous arrêter là pour aujourd'hui? » ironisa-t-il malgré tout. « Bougez pas. » lui intima le chevalier qui passa une tête au dessus de leur abris de fortune pour trouver un écuyer ou qui que ce soit capable de l'aider à ramener le blessé vers l'arrière et les guérisseurs.

5e lancer:

Alors qu’Andrew s’affairait à remettre @Aladore Costayne sur pieds, un cri lui était parvenu. Owen Costayne. Il ne pouvait s’agir que de lui. Andrew le connaissait, comme il connaissait tous les Costayne. Owen s’éloigna cependant bien vite, prenant la suite du vieux renard. L’ayant perdu de vue, la plus âgée des Vouivre reposa son regard sur celui qui avait été son écuyer. Au moins tenait-il debout désormais. Alors que le Costayne se délestait de son heaume brisé, Andrew jeta un regard autour d’eux, comme pour s’assurer que personne n’approchait. D’eux-deux, il était sans aucun doute le plus en forme. Lorsque les mots de son neveu lui parvinrent, le Vouyvère cessa sa garde quelques instants, reportant son attention sur lui.


« Prends garde à toi. »


Des mots que le chevalier avait sans doute prononcé bien trop souvent par le passé. Et pourtant, comme leur importance était grande à présent. Comme l’homme aurait aimé ajouter autre chose. Il n’était cependant pas de ceux qui appréciaient les longs discours, encore moins dans de telles circonstances. Peut-être qu’une fois que tout cela serait terminé, lorsqu’ils s’en seraient sortis… Andrew chassa ces pensées de son esprit. Haranguant deux hommes portant les couleurs de son lignage, Andrew leur fit signe d’approcher. Les traîtres étaient encore trop nombreux à son goût, profitant sans doute de la présence des Costayne tous proches. Sans eux, leur demeure ne pourrait être reprise. Cela n’aurait plus que peu de sens. Alors qu’Aladore s’occupait à son tour d’un blessé, l’homme au heaume de vouivre suivit ses hommes, s’éloignant de quelques pas. En faisant corps, ils pouvaient triompher.


Dégainant à nouveau son épée, Andrew ne tarda pas à trouver un autre ennemi à sa portée. Environnés de traîtres. Quel venin pouvait courir dans le Bief pour qu’une telle chose soit possible ? Car c’était bien la livrée des Bulwer que cet homme portait. Et dire qu’il avait plusieurs fois mangé à la table de ces hommes qui se battaient désormais pour des desseins si peu nobles. Plusieurs coups furent échangés, les lames s’entrechoquant entre elles. Le soldat avait de la ressource. Plus que la Vouivre n’avait pu l’imaginer jusqu’alors. Redoublant d’ardeur dans ses coups, le Vouyvère adressa un premier coup à son adversaire dans l’épaule, le surprenant. Le sang gicla. Encore. A nouveau.


Profitant de l’effet de surprise, maudissant cet homme qui avait choisi un bien triste camp, Andrew adressa ce qui devait être le coup fatal. Malgré la pluie, malgré la boue, il n’échouerait pas. Sa lame luisante de sang fendit l’air, dessinant le dernier sifflement que ce malheureux entendrait. A nouveau, le sang gicla, s’écoula sur le sol. Le Guerrier et l’Étranger avaient fait leur œuvre.

La Bataille de Trois-Tours

An 304, Lune 5, Semaine 1 | Randyll Tarly

Le temps au dessus du champ de bataille était à l'image de l'humeur du suzerain inofficiel des lieux. Alors qu'il se redressait de tout son séant, les gouttelettes se transformèrent en lourdes gouttes. Il n'attendit pas que la situation s'aggrave plus encore pour marcher vers le soldat Nègrebar qui peinait à se relever. Il tira Corvenin de son fourreau et marcha droit sur lui, les mâchoires serrées. Il était temps d'en finir. Plus que temps. Voilà trop longtemps qu'il cherchait à se convaincre que la botte suivante serait la dernière et pourtant l'ennemi avait tenu bon, ne faisant qu'accentuer la colère du seigneur de Corcolline. Mais cette fois-ci fut la bonne. Les Sept l'avaient peut-être entendus ou tout simplement était-il maître de son destin et sa stratégie avait été la bonne, bien que longue. Il brandit donc son épée d'acier valyrien et l'abattit avec rage au niveau de la nuque du soldat. Celle-ci rencontra la peau et l'os dans un bruit sordide, et le sang ne tarda pas à se mêler à la boue qui se formait sous eux. Randyll poussa un cri féroce, exultant toute la frustration accumulée.

Puis le Tarly se retourna vers le coeur de l'action. Ces affrontements avec le Nègrebar l'avait quelque peu isolé du reste des troupes et il lui fallait retrouver le chemin des affrontements, même si tout son corps ne réclamait que du repos et du calme. Il retira son heaume d'un geste brusque. Tant pis, il aurait la tête exposée, mais à cause de la pluie battante, il ne voyait plus rien. Il préférait éviter de se faire surprendre... Il put constater que pas mal de corps jonchaient déjà le sol détrempé du Bief. Il lui semblait que la bataille prendrait bientôt fin. Il suffisait de la mort d'un seigneur important d'un côté ou de l'autre pour que l'abdication vienne. Évidemment, il espérait plutôt que ce mort soit le Galant, plutôt que son beau-père... mais ça, il ne pouvait le dire. L'issue était proche, l le sentait, mais elle n'était pas encore là, aussi son travail et ses combats n'étaient pas terminés.

Dé #5 fatigue importante > 1 (ennemi tué)

Un autre Costayne beugla dans sa direction. Le vieillard en armure se tourna vers l’homme, le premier fils Costoyane. Maniant l’épée et le bouclier, les deux guerriers s’affrontaient déjà depuis quelques minutes. La fougue de son adversaire face à la morgue du renard qui malgré le début de la bataille en sa défaveur avait repris du poil de la fourrure. Tout n’était que tumulte dans ce combat, et le vieux renard et l’héritier Costayne faisait jeu égal.

« Jeune Fat ! Je joutais que tu étais encore dans les langes de ta mère. » Ricana le seigneur Florent tout en parant une énième attaque. Le vieux seigneur faisait de son mieux pour maintenir le combat. Il commençait à fatiguer, car s’il avait la technique et les vieilles ruses, il n’était plus tout jeune, et commençait à accuser les coups. Le salut vient d’une ouverture qui fut créée, un des soldats de la maison florent, un jeune conscrit avec une masse vit son seigneur en danger et frappa dans le dos l’héritier Costayne ce qui suffit pour que le vieux Florent puisse planter d’un mouvement du poignet adroit sa lame dans l’épaule de son adversaire.

« Je te fais grâce en t’octroyant une mort rapide. Cela sera sans doute moins douloureux que de connaître les flammes du dragon de mon seigneur et maître. »

Il donna un coup de bouclier sur le visage de son agresseur en l’assommant et sortie sa lame couverte de sang de l’épaule du Costayne. Il héla le petit conscrit qui se trouvait non loin, celui qui avait tenter d’aider son seigneur.

« Félicitations mon petit, si tu survie, ton avenir est assurer à Rubriant. Retourne te battre maintenant, ce n’est pas encore fini.»

Le vieux seigneur, s’éloigna du corps d’Owen Costayne. Quand ces idiots apprendraient-ils que les renards mangeaient toujours les poules ?

@Marianne Harlton

troisieme lancer :

Jetant un dernier regard négligent en direction de l’homme qui venait de s’affaisser aux sabots de sa monture, Andrew releva la tête en entendant un corps qui chutait non loin de lui. Owen. Il s’agissait d’Owen ( @Marianne Harlton ) . L’héritier des Costayne ne se trouvait qu’à quelques pas de lui, alors qu’il veillait encore sur Aladore. Ce vil goupil avait décidément plus de ressources que n’avait pu l’imaginer la Vouivre. Forçant sa monture fatiguée à avancer dans la direction du blessé, Andrew descendit de selle, prêtant garde à ne pas glisser dans le mélange de boue et de sang qui maculait le sol.


Sans perdre de temps, profitant d’une légère accalmie dans les combats l’entourant, Andrew ne se posa pas plus de question. Une blessure à l’épaule, le visage marqué par un autre coup. Le chevalier à la Vouivre était persuadé d’apercevoir un coup au niveau du dos du Costayne. Quel duel avilissant, si toutefois il était possible de parler de duel ! Saisissant l’héritier sous les épaules, l’homme le chargea comme il le put sur sa monture. Un sourire aigre étira ses lèvres, alors que le blessé émettait comme un râle à cette occasion. Tout n’était pas encore perdu, il pouvait le sauver !


« Je crains que le combat ne s’arrête pour vous, Owen. Tâchez de garder connaissance, je vais nous mettre en sécurité. »


Tirant sur les rênes de sa monture, Andrew s’éloigna autant que les éléments lui permettaient, rapidement rejoint par l’un des hommes qui l’avait accompagné. Faisant descendre Owen de sa monture, Andrew arrêta le flot de sang qui s’écoulait de son épaule avec un morceau d’étoffe. Au vu de l’état de son visage, Andrew doutait que l’homme n’ait pas le nez cassé. Les Mestres pourraient faire plus que les maigres soins qu’il avait pu offrir. L’héritier de Trois-Tours semblait déjà avoir retrouvé quelques couleurs, cependant. Adressant quelques mots à l’homme à la livrée portant une vouivre d’argent, lui indiquant de veiller sur le Costayne, Andrew reporta ensuite son attention sur l’homme qu’il venait de sauver.


« Vous feriez mieux de retourner à l’arrière, Owen. Les Mestres doivent prendre soin de vous. Ce garde vous y aidera, vous avez sa parole et la mienne. »


A Owen de faire un choix. Andrew ne pouvait le forcer en rien. Le chevalier ne comprenait que trop bien que le Costayne souhaitait venger l'affront fait à sa famille. Quant à lui, il avait fait son devoir. Reprenant son épée en main, délaissant sa monture bien trop épuisée pour poursuivre le combat, l’homme au heaume de Vouivre poussa un soupir. Cette bataille n’avait déjà que trop durer.

La Bataille de Trois-Tours

Quentyn Mullendore

Sur le haut de son crâne, le pan que Nesta ( @Selyse Dunn ) lui permettait de faire pression sur sa blessure légère. Son esprit était encore troublé, mais Quentyn savait qu'il était en cet endroit pour se battre, de rendre à la famille de son épouse son fief. Depuis toujours, il avait aimé cette femme, sa timidité l'avait empêcher de la courtiser à son plus jeune âge, mais il avait toujours rêvé de leur union et au final, il lui avait fallu attendre, puis attendre pour comprendre que l'élue de son coeur, ressentait les mêmes sentiments. Elle était son âme soeur, le but de sa vie et il espérait pouvoir la retrouver et voir son premier enfant naître. La guerre mettait en péril, le futur de son enfant, de son amour et il était prêt à mourir, pour leur donner un bel avenir.

Faisant face à un nouvel ennemi, de par sa blessure à la tête, il n'arrivait à distinguer s'il avait déjà croisé cet homme, mais c'était un homme d'importante en vue de sa tenue, de sa façon de se battre. Leurs épées se fracassèrent et une grave blessure à la jambe, le fit crier. Mais il ne pouvait se lamenter, combattre, survivre, était le mot qui se répercutait dans son esprit. Criant pour se donner davantage de courage, pour oublier la douleur, il leva son épée pour combattre, mais l'homme vint à frapper son autre jambe et Quentyn s'écroula sur le sol. Incapable de pouvoir se relever. Il arriva à se retourner, sortant un couteau pour tenter de blesser son adversaire même au sol, mais ses diverses blessures l'affaiblissaient. Son ennemi vint à appuyer avec son pied sur son torse le maintenant au sol et il se sentait s'enfoncer dans la gadoue. Là, il plongea son regard dans celui de l'homme. Quentyn savait ! Là, il ferma les yeux, pour la voir, elle, un sourire éclaira son visage, elle était là, il pouvait la voir sourire, elle était la lumière de sa vie. Une dernière parole s'échappa de sa gorge :

- Je t'aime Mer...

L'ennemi ne lui laissa pas terminer sa phrase et enfonça son épée dans son torse. Ses yeux vinrent à s'ouvrir par cette dernière douleur et du sang sorti par flot de sa bouche. L'héritier Mullendore vint a arrêter de respirer, son regard était clos, il ne souffrait plus, mais son amour pour Meredyth lui avait permis d'affronter cet instant sans peur.

dé 6: