[EVENT] Bataille de Winterfell : les flancs

   Un sang chaud et poisseux continuait de se déverser de sa blessure, glissant entre ses doigts désormais crispés contre son abdomen. A peine prit-il conscience des bras qui vinrent le soutenir alors qu’il vacillait à nouveau, le souffle rauque et court. La voix était celle du maître d’arme de Rougefort mais il ne reconnut pas immédiatement. Ses oreilles bourdonnaient et sa vision se troublait. Seul ser Eldric l’empêchait de s’effondrer complètement. Surtout ne pas abandonner, tentait-il de se raisonner alors qu’une autre voix lui susurrait de se laisser glisser dans la neige. Ses prières semblèrent exaucées alors qu’il sentait qu’on l’aidait à retrouver le sol. Ses yeux d’azur se posèrent aussitôt sur lord Horton venu en soutien de son beau-frère pour protéger leur suzerain. Un sourire douloureux répondit au Rougefort avant que celui-ci ne cherche à faire cesser le flot qui s’écoulait de la plaie. Harrold serra les mâchoires, réprimant difficilement un hurlement tandis que le seigneur valois pansait sa blessure du mieux qu’il pouvait. Haletant, il posa les yeux à demi-fermés dans sa direction, murmurant un faible « merci » qui se perdit au bord de ses lèvres. Horton Rougefort se figea alors sur place avant de s’écrouler. « NOOOOOON ! » hurla alors le blond que toute notion de douleur avait aussitôt quitté. En même temps que les hommes autour d’eux, il voulut redresser le sire de Rougefort mais le grand gaillard n’était déjà plus. Harrold trouva la force de se relever mais ne parvenait pas à quitter le visage de celui qui fut son mentor pendant si longtemps, cette figure quasi paternelle qui était mort en essayant de lui sauver la vie.

Le suzerain du Val avait retrouvé ses esprits mais il aurait donné tout ce qu’il possédait pour que cela ne se fasse pas de cette façon. Mychel les avait rejoints aussitôt, le chagrin de son ami transperça Harry aussi sûrement que les yeux de glace que posa lord Horton sur eux. Son cœur cessa de battre quelques instants, il manqua perdre l’équilibre alors qu’il reculait précipitamment. Les mots se bloquèrent au fond de sa gorge. Jamais il n’avait été plus terrifié qu’en cet instant. Il assista impuissant à la seconde mise à mort du seigneur de Rougefort, de la main de son propre fils cette fois-ci. « Va. » souffla-t-il simplement à son ami qui ne souhaitait qu’une chose désormais, rejoindre ce qu’il lui restait de famille. « Va. » répéta-t-il plus fermement alors qu’il sentait ses propres forces l’abandonner. Un ennemi lui fit de nouveau face, il reconnut les corbeaux noirs de la maison Corbray. Il ne rêvait donc pas. C’était bien réel. Les morts venaient de se relever.

Ses vertiges le reprenaient, il perdait de la vitesse. Par deux fois, son adversaire manqua faire mouche, par deux fois il parvint à parer il ne savait comment. Il lança une riposte désespérée qui parvint à atteindre son adversaire qui replongea aussitôt dans les bras de la Mort qu’il n’aurait jamais dû quitter. Mais ce seul effort avait vidé Harrold de ses dernières forces. S’effondrer, fermer les yeux et tout oublier. Était-ce la chose à faire, murmurait à nouveau l’insidieuse petite voix. Il voulait l’écoutait, lui obéir. Mais c’était impossible. Tous ces hommes qui combattaient désormais leurs propres frères, leurs propres pères, ces hommes étaient les siens. Ils avaient besoin d’un commandant, il serait le dernier à tomber s’ils devaient tous tomber ici, sur les plaines enneigées de Winterfell. « Ser Eldric, je... » Mais ses ultimes ordres se perdirent à jamais dans le néant tandis qu’il fermait les yeux et s’effondrait de toute sa hauteur.
   

Eldric laissa finalement Horton s’occuper du jeune suzerain, lui permettant de se battre plus libre contre le spectre qui s’acharnait sur lui. Mais le spectre était coriace et la lourde armure de fer recouvrant le corps du maître d’arme de Rougefort. Ses bras fatiguaient, son souffle se faisait plus compliquer. Il se concentra pour venir à bout de la créature. Mais le hurlement de Mychel lui glaça le sang. Il se retourna vivement pour voir son beau-frère s’effondrer. Son cœur loupa un battement, il n’arriva pas à croire à ce qu’il venait de voir. Le bruit de son ennemi réattaquant le força à se détourner de l’horrible vision. Son cœur était serré, la rage gagnait peu à peu son esprit. Puis avec horreur il assista à la relever des cadavres autour de lui. Il vit Mychel reculer et tomber, Eldric aurait voulu l’aider mais son spectre le réattaqua. Jurant, il se défendit comme il put. Les choses parurent interminables. Quand il entendit son suzerain l’appeler, son sang se glaça. Non, ce n’était pas possible. Il attrapa enfin une torche et il frappa au niveau de la tête le spectre. Le feu rongea la glace. Il se retourna et tomba sur Mychel blême, le corps de son père à ses pieds, loin de l’endroit où il était mort quelques minutes plus tôt. Le Elesham comprit ce qu’il venait se passer. Il s’agenouilla rapidement auprès du fils de son beau frère. « Ressaisissez-vous Mychel. Pensez à dame votre mère. Rentrez lui vivant. Pensez à Jasper...Il aura besoin de vous. Debout jeune homme ! » Il releva le benjamin d’Horton et chercha Harrold du regard. Il le vit, il entama alors sa course vers le suzerain du Val d'Arryn pour lui porter secours.


Lancés de dés

@Cassandre

“Je ne me suis jamais senti aussi frais.” ironisa Lucas en s’adressant à son frère, prenant sa gourde pour absorber une nouvelle gorgée d’alcool. Après avoir frôlé la mort comme il l’avait fait, l’ironie n’était que partielle. Sa chaire demeurait sensible là où le fer l’avait transpercé en début de bataille, mais le soldat avait le nécessaire, il le sentait nettement, il avait repris des forces grâce à cette pause qui leur avait été accordée. Il aurait évidemment préféré que la bataille soit terminée, mais ça n’était pas le cas, et cela ne lui ressemblait pas que de laisser les autres faire le travail à sa place. Aussi il reprit son épée et suivit son frère pour retrouver le champ de bataille. Mais ils n’eurent pas besoin d’aller bien loin, déjà un spectre se jetait sur eux, visant Brynden. Lucas n’eut d’autres choix que s’écarter vivement alors que le suzerain du Conflans faisait tournoyer sa nouvelle rapière pour tenter de s’en débarrasser.

Puis soudainement le temps se suspendit pour l’émissaire conflanais. Ses yeux venaient de se poser sur la créature la plus terrible qu’il n’avait jamais vu ou imaginé voir un jour. Elle n’était pas hideuse par ses lambeaux de chaires putréfiés, tout juste rattaché à ses eaux comme tous les marcheurs blancs qu’ils avaient combattus jusque là. Pas inquiétante par sa carrure comme le géant qui l’avait blessé dès la première passe d’armes. Non, c’était toute cette magie et cette noirceur qui émanait de sa peau diaphane et de ses yeux bleus perçants. Il était le Roi de la Nuit, cela ne faisait aucun doute. Si Lucas était terrifié, il ne pouvait cependant pas le quitter du regard. Il ne pouvait pas s’en détourner. Il n’y avait d’ailleurs qu’une seule chose qu’il puisse faire. Il brandit Vérité, la tenant à deux mains, armée au niveau de son épaule droite. “L’HONNEUR PLUS CHER QUE LA VIE !!!” hurla-t-il en courant jusqu’au monstre sordide.

Tout juste remis sur pieds voilà qu’il se jetait à nouveau dans la gueule du loup. Peut-être. Mais ça n’était pas ainsi qu’il le voyait. Il n’avait aucune pulsion suicidaire. Simplement son honneur de Nerbosc et cette volonté d’enfin pouvoir faire face à ses démons après tout ce qu’il avait traversé. Cependant, peut-être n’aurait-il pas du hurler, puisque le Roi de la Nuit tarda son regard brillant sur lui et ne fut nullement surpris par son attaque. Quand bien même Lucas y avait mis tout son coeur, il ne parvint pas à toucher son ennemi et ce dernier n’eut pas de difficulté à contre attaquer malgré les blessures déjà infligées sur sa personne. Peut-être avait-il senti la trace de la blessure faite par son sbire, mais voilà que sa cuisse saignait à nouveau, laissant Lucas tomber à genoux avec un cri de douleur, tandis qu’il continuait son chemin de destruction.

@Brynden Nerbosc

Lancé #5 - attaque du NK - échec et blessure grave

La frénésie de l’assaut avait laissé place à un combat boueux où hommes et chevaux se battaient pour survivre. A présent, la victoire n’était plus la seule chose qui importait, mais la survie de tous. L’aîné des Royce priait les dieux pour ne pas avoir à pleurer les siens. Ce fut la raison qui le poussait à rester debout, malgré la blessure grave qui l’empêchait de courir en direction de son frère. Nul regret ne l’étreignait car personne ne devait être laissé sur le bas-côté. Comment pourrait-il regarder sa grand-mère dans les yeux s’il n’avait su protéger son fils ? Il ne voulait infliger cela à la Dame de Fer et tous les Vanbois restés dans le Val. En levant les yeux au ciel, le combat avait aussi lieu dans les airs. Des flammes sorties de la gueule des dragons pourfendaient le ciel. Le Roi de la nuit montrait des premiers signes de faiblesse, désormais sur les remparts de la demeure des Stark, il en fut rapidement délogé pour se retrouver au sol, vulnérable. Pendant un instant, Andar eut la sensation que peut-être la réussite n’était pas si loin. Aussi fou pouvait-il être, leur ennemi n’était pas invincible. Quelque chose venait de mettre à mal sa surpuissance. D'ailleurs, au loin, son coeur rata un battement lorsqu'il aperçut @Lucas Nerbosc tenter une attaque envers le Roi de la Nuit.

Néanmoins, la réalité l’obligeait à dégainer son épée, alors qu’il s’appuyait sur son oncle, ce dernier l’aidait à tenir debout car la fatigue gagnait tout son corps. Son sang rejoignait la boue, comme des milliers d’Hommes avant lui d’ailleurs. Autour de lui, la bataille continuait de faire rage dans un brouhaha incompréhensible. Ce furent les mots de Donnel (@Anya Vanbois ) qui parvinrent à le garder connecté au monde réel.

« Donnel, Roland est là, allons l’aider et nous rejoignons mon frère ! »

Hurla-t-il en boitant jusqu’à son cousin @Roland Vanbois qui faisait face à un assaillant plutôt tenace. Il tenta de mettre à terre le décharné, mais son coup arracha seulement le bras de l’Autre, ce qui ne suffisait pas à l’arrêter. Obligé de reculer, l’aîné des Royce manqua de perdre de l’équilibre et se rattrapa in-extremis grâce à son arme, son entaille à la cuisse le rendait impotent. Presque à bout de souffle, il parvenait tout de même à parler. Non loin de là, son petit frère @Robar Royce luttait tout autant contre la fatigue.

« Roland ! Va aider Robar, il est en difficulté ! »

Pourquoi diable était-il aussi faible ? Pestant dans sa barbe, le Seigneur de Roches-aux-runes s’en voulait terriblement de ne pouvoir faire plus. Le Marcheur Blanc se jetait sur lui dans un ultime assaut, le mettant à terre. Il le parait à l’aide de son épée. L’enfer n’était pas encore terminé.