[EVENT] Bataille de Winterfell : les flancs

Tout se passa en un éclair, le seigneur de Havrenoir se précipita vers la créature des Ténèbres, se brisant dans cette confrontation. Le monstre fut affaibli encore un peu plus mais le Dondarrion lui tomba lourdement sur le sol. La seconde suivante, ce fut au tour du prince revenu d’entre les morts de tenter sa chance. Malgré le coup porté par lord Béric, le roi des morts ne faiblissait que peu et sous ses terribles coup Aegon dut battre en retraite. Aux côtés de Thoros de Myr, elle se lança à la poursuite des élus de R’hllor. Ils devaient leur venir en aide. Alors qu’ils approchaient, Neina aperçut une femme asséner le coup fatal au maître des morts qui en tombant, entraina tous ses disciples dans sa chute. Les Morts n’étaient plus. Les Ténèbres étaient vaincues.

Lord Stannis avait déjà rejoint le corps inerte du Dondarrion. Elle comprit alors qu’il ne se relèverait pas. Béric Dondarrion, seigneur de Havrenoir, premier homme qu’elle ait servi sur cette terre qui n’était pas la sienne, était mort. « Valar Morghulis mon ami. » souffla-t-elle alors, la voix étrangement étranglée. Valar Dohaerys, compléta-t-elle intérieurement. Leurs destins à tous avaient été scellés par R’hllor depuis longtemps. Béric Dondarrion était tombé pour permettre à la Lumière de survivre. Telle était sa destinée. Mais cette victoire laissait un goût amer dans la bouche de la prêtresse. Silencieuse, elle se tenait près de Thoros, lui qui aurait désormais la lourde tâche de veiller sur la toute jeune veuve qui ne devait attendre de si funestes nouvelles. L’aube se levait, la Lumière prenait définitivement le pas sur les Ténèbres. « Maître, n’oubliez pas ceux qui sont tombés pour vous cette nuit. » murmura-t-elle alors en haut valyrien, en ignorant l’unique larme qui se perdait à la commissure de ses lèvres.

   Il reprit connaissance, ne sachant trop comment ni même où il se trouvait et ce qui avait pu se passer. Il secoua la tête comme un somnambule qu'on venait de réveiller en sursaut, la vision encore brouillée et le souffle court. Il lui fallut quelques secondes pour reconnaître Eldric Elsham penché au dessus de lui. Le maître d'armes de Rougefort le saisit par le bras pour l'aider à se remettre sur pieds avant de lui rendre l'épée qu'il avait laisser choir à côté de lui au moment où il perdait connaissance. Il était incapable de prononcer le moindre moment, n'était même pas certain de pouvoir faire le moindre pas. Il avait la sensation d'être prisonnier d'un corps qui n'était pas le sien au milieu d'une guerre qui n'était pas la sienne. Il était sur le point de retomber dans les bras terribles des ténèbres lorsqu'il se rendit compte que ce qu'il voyait n'était pas le fruit de son imagination. Les morts s'effondraient les uns à la suite des autres. Tous sans exception. Ils avaient gagné. Il peinait à comprendre par quel miracle.

Il fit le tour de lui même pour embrasser le champ de bataille du regard. Le Val avait connu de lourdes pertes. Il saurait s'en relever mais il faudrait probablement du temps. L'heure n'était pas encore au bilan. Il leur restait à savourer cette aube étrange qui aparraissait timidement sous leurs yeux. « Je vous dois...la vie. » souffla-t-il alors d'une voix toujours trop faible à l'attention du Elesham. « Je ne l'oublierai pas. Soyez en assuré. » Il n'oublierait rien de cette nuit-là, c'était un fait indéniable. Ni le geste de ser Eldric ni le sacrifice de lord Horton. Ni Mychel qui à aucun moment ne l'avait abandonné. Moins encore oublierait-il ces morts auxquels il refusait de croire et qui pourtant manquèrent l'occire de peu. Une nuit. Cela n'avait duré qu'une nuit et pourtant il avait la sensation qu'une éternité s'était écoulé entre cette aube naissante et le moment où il avait quitté le Val tout drapé qu'il était dans son arrogante confiance. Cela n'avait duré qu'une nuit et pourtant le jeune seigneur du Val avait la sensation douloureuse que plus rien ne serait comme avant. Au moins étaient ils victorieux mais Harrold Hardyng découvrait en ce jour le prix terrible que réclamait parfois la victoire.
   

Quelques crachats sanguinolents s'echappèrent entre les lèvres du jeune cerf tandis qu'il revenait à lui. Son état n'était pas des plus brillants mais au moins était il encore parmi les vivants. Les morts eux, s'étaient à nouveau relevés. Le désastre était total. Ilyn le craignait. Car sur les armures de ses nouveaux ennemis c'étaient bien les couleurs et les blasons des maisons orageoises qu'il devinait. Le monstre qui menait l'armée des morts avaient rallié à sa cause ceux qui étaient tombés en l'affrontant. La Garde Arc-en-ciel de retour auprès de Renly, Ilyn put s'éloigner de quelques pas pour poursuivre le combat. Une bataille qui le répugnait plus encore à présent qu'il savait que ces hommes qu'il transperçait, avait il plaisanté pu trinqué à leurs côtés quelques jours ou lunes plus tôt. Morts ils étaient et morts ils devaient le rester.

Alors que son adversaire lui donnait du fil à retordre, il redevint poussière sans que le Selmy ne puisse l'expliquer. Il prit alors conscience que ce fut le sort de tous les spectres autour d'eux. Était-ce...terminé ? Il peinait à y croire. La fatigue accumulée depuis des heures s'empara de lui avec une violence inattendue, l'obligeant à s'accroupir pour reprendre son souffle. Il croisa alors le regard de Renly Baratheon venu à sa rencontre. Affaibli mais bien vivant. « Vous n'avez nulle dette à payer ser Renly. Je n'ai fait que mon devoir. Rien de plus. » repondit il précipitamment en se relevant. « Je suis soulagé de vous savoir debout. Il en va de même pour vous, ser Raymund. Ser Renly ne serait sans doute plus des nôtres sans votre aide. » Ils avaient gagné, c'était tout ce qui lui importait. Il ne voulait entendre parler de dette à son encontre alors qu'il n'avait fait qu'écouter son instinct et son honneur. Il était un Selmy des Eteules, petit-neveu de Barristan le Hardi. Il ne pouvait laisser qui que ce soit en arrière.

Il regardait l'aube se lever et inonder les plaines enneigées d'une faible lueur. « Puissions nous retrouver bien vite nos contrées orageoises. » Ses pensées y fuyaient déjà. Vers celle qui pas un seul instant ne l'avait quitté. Rentrer. La revoir et la serrer dans ses bras. L'aimer aussi fort qu'un homme qui avait affronté la mort pouvait le faire. Il pensa aussi à Jyana et il priait les Sept pour que le sort fut tout aussi favorable à Arys. Une aube nouvelle se levait sur tout Westeros, il avait été l'une des nombreuses pièces d'une bataille décisive qui marquerait l'histoire. Lui n'en avait cure. Seuls les siens comptaient en cet instant.

   
La bataille avait fait rage. Et dès le début, les spectres se montrèrent sans pitié. Les premiers à tomber furent Tylan Cole et le prince Aegon Targaryen. Le moral des hommes qui combattaient fut mis à rude épreuve. Dans le ciel un balai aérien terrifiant avait prit place. Wynafryd Manderly et son dragon Vraël étaient pris en chasse par le terrible dragon des glaces monté par le Roi de la Nuit. Viserys Targaryen lui s'en sortait sans mal, venant en aide aux hommes à terre en brûlant en pagaille leurs ennemis. D'autres morts vinrent secouer les rangs des vivants, Rodrik Forestier rendit l'âme et Horton Rougefort succomba à une lame alors qu'il venait en aide à son suzerain Harrold Hardyng. Les hommes faiblissaient, les blessures s'enchaînaient, la neige devenait de plus en plus un mélange de boue et de sang. Une jeune femme nommé Myranda succomba également.

Dans le ciel, le Roi de la Nuit sembla faiblir, une étrange magie lointaine, trop lointaine pour lui, venait d'affaiblir ses pouvoirs. La lumière avait fait un pas en avant. Dans un ultime effort, le chef de l'armée des morts, releva ceux qui avait péri, n'épargnant pas ceux qui était terré à Winterfell. Et quelques instants plus tard, il fut attaqué par Viserys Targaryen et son dragon Nemesys. Le Roi de la nuit chuta de sa monture et son dragon s'écrasa contre les remparts de Winterfell sous les coups répétés de son ennemi.

Mais les prêtres rouges n'avaient pas dit leur dernier mots eux non plus. Juste avant cela, menée par une de ses visions, Neina la grande prêtresse des Baratheon demanda à rejoindre le corps du prince. Escortée par son suzerain Stannis ainsi que Béric Dondarrion et Thoros de Myr, ils affrontèrent l'hiver et les spectres pour retrouver le corps d'Aegon. Seul Béric et Thoros y parvinrent et après plusieurs mots incompréhensibles et de longues minutes d'incertitude, Aegon Targaryen fut ressuscité. Finissant d'affaiblir son ennemi du ciel qui finit par chuter sous les coups de Viserys. La dernière ligne droite de la bataille était lancée. Nombreux furent les braves à tenter leur chance. Robb Stark s'élança en premier, en vain. Puis d'autres suivirent. Arstan Cafferen s'élança trois fois, s'il rata sa première tentative, il toucha son ennemi la deuxième, mais la troisième lui fut fatale. Une jeune nordienne du nom d'Aubelia Locke tenta également sa chance avec succès. Certains malgré leur état, allèrent se sacrifier dans un ultime élan de courage, comme le firent Gyles Ardoise, Harbois Fell ou encore Béric Dondarrion. Les orageois furent particulièrement motivés pour aller affronter leur ennemi, Corwin Herston réussit à atteindre son ennemi une première fois avant d'échouer lors de sa deuxième tentative. Edrik lui échoua dans son attaque mais sa compagne Alysane Mormont réussit. Le Conflans fut également à l'honneur avec Lucas Nerbosc qui tenta sa chance mais échoua suivit de près par Desmond Mallister qui échoua également. Les Terres de la Couronne répondirent présentes avec Arys Manning qui fit un essai infructueux. L'Ouest également avec le succès d'Ashter Yarwyck. Le prince Aegon lui même tenta sa chance en vain. Finalement, le coup de grâce vint d'une femme. Répondant au nom de Cassandre, ancienne esclave des arènes de Meereen, elle vint achever l'ennemi et mit fin à la bataille.

La nuit s'achevait. Un gout amer dans la bouche. Certes les hommes avaient gagné, mais à quel prix ? Un nombre incalculable de blessés, des morts en pagaille, le château des Stark en partie détruit. Le temps est au deuil, aux hommages et à la reconstruction... sauf si les affres politiques viennent reprendre le dessus rapidement...