[EVENT] Siège de Bandallon

Attaquer, être attaqué, attaquer, être attaqué…ça n’avait pas de fin. Theodore n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien se passer à côté et il n’y pensait plus tellement. Cela aurait pourtant eu de l’importance, de savoir ça. Car même s’il tuait son adversaire, il pouvait tout aussi bien mourir l’instant d’après en tombant sur la garde de Bandallon. Et puis où étaient les autres ? Sa sœur, pour commencer ? s’était-elle ralliée, serait-elle heureuse de le voir, d’être sauvée, ou le détesterait-elle ? Et Garth, avec son armée poireautant à l’extérieur des murailles, que devait-il se dire ? Et Andrew, réussissait-il sa mission, celle de trouver des otages ? Et son fils ?

Tyrell n’en savait rien. Il était à présent seul contre ce garde et rien ne comptait plus que ça. Le bougre se défendait bien malgré sa blessure à l’épaule. D’autres se seraient écroulé depuis longtemps, mais pas ce type là, ce qui suscita une certaine admiration chez Theodore. Mais lui aussi tenait le choc et il ne se laisserait pas faire. Il comptait bien gagner, alors il continua à attaquer, à parer, et à reattaquer, bloquant les coups, tentant une feinte, dans un éclat de métal ricochant et sonnant. Il avait envie de croire que le garde se lasserait avant lui, car il était en plus mauvais état, et qu’il allait pouvoir continuer sa route, ce n’était qu’une question de temps. Alors il tenait le choc, encore et encore, avec l’énergie du désespoir. Pourquoi ne veux-tu pas mourir, songea-t-il avec rage en tentant de lui asséner son épée à travers le crâne, ce qui manqua. Qu’on en finisse, à la fin, que ça facilite la vie de tout le monde. Probablement que son adversaire devait se dire la même chose, car il l’attaqua avec la même intensité. Theodore para sans trop de difficulté ; tout restait à jouer.

Lancers de dé - combat - Joueur VS PNJ:

Il maniait son épée avec la rage d'un homme prêt à mourir pour défendre les murs qui l'avaient vu naitre. Pris à partie par un homme dont l'écusson lui était difficilement discernable à la seule lueur des torches, Leo n'était pas prêt à céder un pouce de terrain sans trépasser. Engoncé dans son armure et de lourdes couches de mailles, le chevalier rompu au maniement de l'épée trouva dans son adversaire un bretteur à sa mesure. Pas une seule de ses feintes ne parvint à percer la garde de son adversaire, pas une seule attaque ne le toucha. Au lieu de cela, c'est lui qui fut victime du tranchant de la lame de l'inconnu. La morsure de l'acier lui trancha la chair de l'épaule, là où les plates de son armure rejoignaient son plastron. Etouffant un profond râle de souffrance entre ses dents serrées par la rage et la douleur, le chevalier manqua de lâcher son arme au sol sous le coup de la surprise de cette blessure qu'il ne pensait pas se voir infligé aussi facilement...

Mais il ne serait pas terrassé aussi aisément. On ne s'attaquait pas à son foyer sans en subir les conséquences. Si Bandallon devait tomber, ce serait au prix d'un bain de sang qui resterait dans les chroniques. Qu'on ne dise pas que les siens avaient plié par peur de croiser le fer. Comme nombre de maisons du Bief, le chevalerie était une tradition ancrée dans leurs racines les plus profondes. A ce titre, chacun d'entre eux et de leurs sujets devaient vendre chèrement leur peau. Si le château devait tomber cette nuit par traitrise, qu'on se souvienne du prix à payer pour un telle audace ! Confinant une autre plainte de douleur entre ses dents, Leo raffermit la prise de ses mains sur son arme, là où elle avait trépassé l'espace d'un instant sous le choc. Faisant fi de la douleur, il revint au contact sans coup férir, priant peut-être un peu pour que les Sept lui accordent la victoire.

Ou une mort honorable, à défaut d'autre chose.

Parer et attaquer. Attaquer et parer. Encore. Et encore. La répétition tue, songea Theodore un peu instinctivement, sans s’y arrêter. Il fallait qu’il y mette un terme. Ils se tournèrent encore un moment l’un autour de l’autre, chacun jaugeant l’autre dans un silence tendu. A gauche ? A droite ? Tous deux cherchaient la faille, le point d’entrée, à tromper l’adversaire et aussi à deviner ses mouvements. Plongera ? Plongera pas ? Dans les yeux sombres du garde, Tyrell lisait ceci : « Réfléchis. Pense. Tu me trouveras toujours sur ton chemin. Car moi aussi, je réfléchis et je calcule. » Il avait des yeux intelligent, cet homme, et c’était un bon bretteur.

Tyrell fit mine de plonger à gauche, et se rétablit rapidement, changeant de main et rusant pour attaquer à droite. Mais son adversaire l’avait vu venir et compris la manœuvre. L’homme réussit à parer in extremis. La peste soit de lui, songea Theodore, qui tenait le coup malgré le temps qu’il répandait partout à chaque mouvement. Il était vraiment bon. Le chevalier faillit se ruer en avant sans prévenir, pour en finir, perdant ses nerfs, mais il se reprit juste à temps. Un bon instinct de bretteur, lui aussi, et cela paya. Réfléchis. Calcule. Le ballet avait repris. Soudain, il eut une idée.

De nouveau, il plongea à gauche. Son adversaire sembla croire à une répétition de la même manœuvre et para vers la droite. Cette fois, Theodore attaqua réellement à gauche. Et l’homme ne para pas. L’armure céda à la poitrine, et sa lame s’enfonça proprement. Le garde eut un hoquet et laissa tomber son épée au sol : « J…joli… » Murmura-t-il à Tyrell. Curieusement, son visage n’arborait pas une mine de terreur mais plutôt une expression résignée. Il s’écroula lorsque le chevalier retira sa lame, et mourut avant d’avoir touché le sol.

« Les Septs aient son âme, c’était un rude gaillard… » Essuyant le sang qui avait giclé sur son visage, Theodore recula et manqua de trébucher sur le corps d’Emon Cuy. Son expression passa de l’épuisement satisfait de son coup à la tristesse. « Je vous jure qu’on vous vengera, mon vieux. » Murmura-t-il. « Si les Sept me prêtent vie, en tout cas. » Car il ne pouvait se permettre de se reposer sur ses lauriers, même s'il n'était pas mort cette fois ci et qu'il avait vaincu son adversaire. Il devait reprendre sa quête de la porte, avant qu’on ne le prenne. Arrachant une torche du mur, Theodore reprit sa route à marche forcée vers ce qu’il espérait être la sortie de Bandallon et leur victoire.

Lancers de dé - combat - Joueur VS PNJ:

Il lui tenait toujours la main, tandis qu'il resserrait son emprise avec l'autre sur son épée. Des bruits venus de beaucoup plus loin, raisonnaient dans les couloirs. Addam n'avait pas peur, il ressentait même une sensation d'excitation, enfin le siège était derrière eux, enfin, il allait pouvoir prouver sa valeur. Certes, il préparait déjà Elissa à la possibilité de son échec, mais c'est qu'il restait prévoyant. N'était-ce pas son frère qui devait être à sa place normalement ? La maladie l'avait emporté et cette attaque pourrait le faire toute autant avec lui. L'étranger pouvait être sans pitié, mais au moins, il mourrait avec l'épée à la main ou du moins sûr de ses convictions et pas chétif dans son lit.

Pressent le pas, personne ne vint à leur rencontre puis finalement, ils atteignirent destination, déjà des soldats s'était postés dans la chambre de ses deux jeunes enfants. Les laissant passer, les petits se précipitèrent vers leur mère. Ce fut à ce moment où il remarqua l'absence d'Elwood. Ou il était encore rendu celui-là ? Échangeant un regard avec son épouse, il hocha la tête avant d'attraper la clef de la chambre d'un des gardes et de lui confier :

- N'ouvrez à personne, je vais laisser les gardes faire le guet un peu plus loin vers une autre porte, pour qu'il soit présent, mais sans faire penser que votre présence est dans cette chambre !

Là-dessus, il détourna les pas et comme il l'avait dit à Elissa ordonna à des gardes de se poster plus loin, voulant jouer de subterfuge. Il espérait aussi que ses enfants, allaient garder le silence, mais il ne doutait pas de la persuasion d'Elissa.

- Vous, aller à la recherche de mon fils Elwood pour le mettre à l'abri !

Là, il fit signe à un autre garde de le suivre. Le seigneur de Négrébar était prêt à protéger son château et surtout à prouver sa valeur.


@Naerys Des Essaims.

Sa route continuait imperceptiblement vers la porte. C’était une route solitaire et lente, et Bandallon prenait ici des allures de labyrinthes, complexe et sans fin. Pourtant, il était dans la bonne direction. Mais à force d’être interrompu par des gardes, forcément… Au moins, se dit Tyrell, il avait vengé Cuy et c’était déjà quelque chose. Mais ce n’était qu’une maigre source de satisfaction. Il aurait préféré arriver plus tôt, sauver Emmon et pouvoir continuer les recherches avec lui.

Theodore n’eut pas le loisir de se trouver longtemps solitaire et d’avancer beaucoup dans ses recherches. A peine eut-il changé de couloir qu’un nouveau garde lui barra la route. C’est impossible, songea-t-il, quelqu’un m’en veut, c’est la seule explication. « Arrière ! » Hurla-t-il en agitant sa torche. « Arrière ou on te tue ! » Le garde était jeune et il recula dans un premier temps, croyant avoir affaire à un groupe, avant de réaliser qu’il n’était face qu’à un seul homme et de se mettre en devoir de l’affronter. Tyrell soupira, excédé. Il avait espéré que le gosse soit effrayé et s’enfuie. Peine perdue, il était tombé sur un courageux, quoique le garde ne fut pas très impressionnant en lui-même. Il en aurait presque rit si le gamin ne lui avait pas barré le chemin. S’il n’avait pas du se battre. S’il n’avait pas pertinemment su que celui-ci aussi, à peine plus âgé que Luthor, son fils, devrait mourir également. Rien de tout ceci n’arrangeait ses affaires.

Il perdait son temps, lui semblait-il, un temps qu’il n’avait pas plus que l’armée qu’il dirigeait ou que les hommes qu’il avait mené dans Bandallon, trop peu nombreux mais ayant encore une chance de réussite. C’était tout de même incroyable que cette foutue porte lui résiste, mais qu’il tue autant d’hommes. Par les Sept, il allait entrer dans l’histoire de cette guerre comme un boucher incapable de pousser deux battants en bois, quelle plaie. C’était ridicule. Affligé, cela le mit en colère, et il bondit, trop vite et de façon trop bouillonne, sur le jeune soldat en le frappant du plus fort possible avec sa torche, mais ne réussit qu’à le bruler un peu sans l’empêcher de se battre.

Lancers de dés:

Tout cela prenait bien trop de temps. N'auraient-ils du pas déjà être sortis ? Ou avoir donné un quelconque signe de vie ? Que pouvait-il bien se passer ?

Les hommes commençaient à s’impatienter et Garth à s’inquiéter même s’il n’en montrait rien. Il avait déjà missionné quelques hommes pour s’approcher davantage, afin de jauger la situation. Mais rien. Rien de plus que l’attente. Du moins, jusqu’à cet instant. Alors que Garth se trouvait en compagnie d’une partie de son commandement, un homme se glissa à ses côtés, murmurant quelque chose à l’une de ses oreilles. Alors, l’homme fronça les sourcils. Ils avaient été repérés, cela ne faisait plus de doute étant donné qu’ils ne pouvaient plus entrer par le passage savamment découvert par Agramore. Si tel était le cas, il fallait agir au plus vite afin de leur ménager une retraite, à défaut de pouvoir mener cette bataille comme ils l’auraient souhaité au départ.

Les ordres partirent et Garth fit de même. Il était temps de sortir de leur torpeur et d’apporter leur soutien à leurs courageux camarades désormais aux prises avec l’ennemi ! Ces portes ne pourraient pas résister à la fine fleur des soldats et des chevaliers du Bief ! Il n’était plus question de crochetage désormais mais de forcer l’huis directement. Chose à laquelle on s’attela, sans que la porte ne cède pour le moment. Du temps, ils allaient finir par en manquer malheureusement. Avec force, Garth harangua les personnes qui se trouvaient à ses côtés, ordonnant à d'autres de se tenir prêt pour un assaut plus frontal, le cas échéant. Il leur fallait du temps et il allait leur en donner, fusse-t-il provoquer la panique derrière ces murailles pour cela.

Chaque tintement de sa lame contre celui de l'anonyme lui coutait des efforts surhumains. Il avait beau être un épéiste accompli, vétéran de plusieurs batailles, ses forces diminuaient peu à peu à mesure que sa blessure suintait des gerbes d'hémoglobine. L'incommensurable volonté de vivre qu'il avait en cherchant à défendre son foyer s'amenuisait sans doute moins rapidement que son existence, mais elle ne finirait pas moins par disparaitre si le sort d'acharnait encore. Pourtant, il avait toujours le force de résister. Dans ce couloir où se projetaient les ombres de leur lutte de façon sinistre, les bruits de lutte continuaient. En plus de gagner en intensité, ce qui amena Leo a supposer que la forteresse de ses ancêtres devaient désormais grouiller en tous sens des laquais de Hautjardin. S'il survivait à cette nuit, il lui faudrait racheter la négligence qui avait mené à ce désastre.

Hurlant de rage et de douleur une nouvelle fois, le Nègrebar tenta une nouvelle botte de son cru pour mettre en difficulté son assaillant. Mettre son échec sur sa condition déclinante ou les talents de bretteur de son adversaire aurait pu constituer un sujet de réflexion pour son esprit embrumé. Au lieu de cela, il s'efforçait tant bien que mal de survivre, à défaut de mettre à mort avec panache son opposant. Son épée tournoya une nouvelle fois alors qu'il regagnait tant bien que mal son équilibre après s'être jeté en avant. Un vertige manqua de le gagner l'espace d'un instant, vite oublié lorsqu'il para une autre attaque. Ce duel ne pouvait durer... Il avait la responsabilité de la défense de cette forteresse. Il devait mettre à mort cet homme et endosser me rôle qui était le sien... Bandallon devait tenir.

Quoi qu'il en coûte.

Joueur VS PNJ, Blessure Importante:

Il ne faudrait pas longtemps pour que celui-ci tombe, estima Theodore, un peu cruellement. C’était un peu cruel, un peu froid, mais il n’avait pas le loisir de s’interroger plus avant sur le sort de ce jeune garde inexpérimenté ou de voir ce manque d’expérience comme autre chose qu’un atout à utiliser, une faiblesse qui jouait en sa faveur. Le gamin était terrifié, probablement, par l’enragé qu’il était et qui le poursuivait de ses moulinets d’épée alors qu’il reculait en essayant de parer. Mais il ne tiendrait pas longtemps, déjà blessé, et ses mouvements étaient brouillons et un peu désordonnés.

Bientôt, Tyrell trouva la faille. Un mouvement d’épée rapide lui permit de passer la garde et d’enfoncer sa lame dans la cage thoracique du garde. Celui-ci lui cracha un flot de sang au visage et s’effondra en avant. « Désolé, gamin, rien de personnel. » Il dut le rattraper pour pas qu’il ne lui tombe dessus, mais le regard de terreur qu’il capta suscita un instant la pitié de Theodore. « Ca va, ça va. Tu t’es bien défendu. » Cela suffirait-il à l’apaiser, à ce qu’il parte en paix ? Aucune idée. Et peut être aucune importance. Mais le chevalier n’était pas inutilement cruel et il jugeait que cela ne servait à rien de terroriser un mourant, même s’il s’agissait d’un ennemi.

Le garde mort, Theodore le repoussa en arrière, et il resta au sol, mort, comme les gardes précédents – la route qu’il dessinait derrière commençait à être bien sanglante. Il fallait mettre une vraie armure, eut-il envie de signaler, un peu dans le vide, comme lorsqu’il enseignait, un peu bourru, à son fils ce qu’il devait faire ou ne pas faire au combat. Un instant, il se demanda encore ce que devait penser Luthor, justement, et puis Garth. Mais il fallait continuer. Reprenant sa torche tombée sur le sol de pierre et qui avait noirci celui-ci, Tyrell reprit sa route encore une fois.

Dé de combat (Joueur en forme vs. PNJ):