[EVENT] Siège de Bandallon

“Eh bien, si vous tenez absolument à entendre la suite…” Elle se contenta de répondre par un sourire mécanique tandis que l’homme qui lui faisait face gonflait le torse avec une importance ridicule. Et tandis qu’il poursuivait la besogne odieuse et licencieuse à laquelle ils s’adonnaient depuis plusieurs interminables minutes, il poursuivit son récit de la prise de Trois-Tours. Un récit qu’elle connaissait par coeur tant il lui avait été conté. Le plus étrange, pour ne pas dire le plus ironique, était que chacun des hommes qui trouvaient du réconfort entre ses bras avaient su briller par leur audace et leur courage. Tant de héros qui lui faisaient l’honneur de la choisir comme putain. Quelle chance insolente…

Les yeux rivés sur le plafond, Alayne se concentrait sur une tache d'humidité qui était là depuis des lunes. C’était toujours à cette petite tache qu’elle se raccrochait pour ne pas accorder trop d’importance à ces hommes qui piétinaient sans vergogne une vertu qu’elle avait envoyé aux quatre vents depuis longtemps. Elle lui trouvait toujours des formes différentes et elle l’envoyait toujours voguer vers des contrées inconnues quand elle ne lui renvoyait pas au visage des souvenirs de l’époque où elle avait été heureuse. Ce matin-là, elle se rendait compte que la flaque avait grossi et elle lui trouvait, elle ne parvenait pas à lui trouvait de forme définie mais elle avait envie de croire que c’était à ça que devait ressembler Essos. Elle ne connaissait rien de ce continent mais en cet instant elle aurait donné le peu d’or qui constituait sa richesse pour s’y trouver.

Le soldat avait encore ses chausses sur les chevilles lorsqu’il jeta sur la couche crasseuse les quelques pièces qu’il tenait dans la main. En plus du cerf d’argent qu’elle réclamait toujours, Alayne remarqua trois sols. “Pour ta peine, ma douce…” lui répondit le soldat avant de la quitter. La jeune bieffoise serra son poing sur les pièces, ravalant ses larmes de colère et de honte. C’était à ça que la guerre l’avait réduite. Un vulgaire morceau de chair auquel on balançait quelques piécettes pour sa peine… Si elle continuait de travailler à l’auberge, c’était désormais son activité annexe qui lui permettait essentiellement de subvenir aux besoins de son petit frère qui à son grand désarroi regardait tous ces hommes d’armes avec les prunelles brillantes d’un éclat d’admiration. Parce qu’il voulait être chevalier, comme eux. Parce qu’il voulait sauver Westeros du joug du traître dragon, comme eux. Parce qu’il voulait donner sa vie au service de la noble maison Tyrell, comme eux. Alayne se retenait de fracasser ses rêves en lui assénant qu’avant que ces hommes ne viennent assiéger la demeure des Nègrebar leur vie avait été bien plus simple. Que tous chevaliers qu’ils étaient, ils représentaient le même fléau que ceux qui avaient choisi la voie de la trahison.

Alayne quitta bientôt l’auberge pour se rendre au campement des troupes loyalistes. C’était un rituel auquel elle s’adonnait quotidiennement désormais. Elle déambulait entre les tentes de commandement, le regard sensuel et le sourire timide, à la recherche de quelques cerfs aisément gagnés. Elle n’était pas la seule sur ce marché de la honte et si elle avait désormais quelques habitués, il était toujours difficile de se faire une réelle place. Elle ne représentait rien aux yeux de ces hommes qui jetaient sur elle des regards primaires. La guerre lui avait pris beaucoup et il ne lui restait désormais rien de plus que sa fierté, son courage et cette colère qui gronde en elle.

Garth ne pouvait que partager les sentiments de ses frères d’armes. Cette forteresse tenait tant et si bien que le Bieffois en avait presque l’impression que les Sept étaient derrière tout cela. Foutaises que cela ! Le Guerrier et le Ferrant ne laisseraient pas une telle chose se produire ! Non, quelque chose d’autre se préparait. Agramore devrait arriver d’une seconde à l’autre et avec lui, cette opportunité que tous attendaient depuis bien trop longtemps à présent. Alors, Garth salua en silence, mais avec bienveillance, les différents meneurs de ce siège sans fin alors que leur entrée se faisait au compte goutte. A présent, leur petite troupe était réunie.


C’est alors qu’Agramore entra dans la tente, avec cette étincelle dans le regard que Garth ne connaissait que trop bien. Le Flowers jubilait. Le Hightower esquissa un sourire à cette vue. Quelque chose s’était passé. Leurs prières avaient été entendues, enfin ! Naturellement, l’homme lui fit signe d’approcher. Quittant sa place quelques instants, Garth se plaça non loin de son protégé. Ce dernier déroula un parchemin avant de l’étaler sur la table de commandement. Intrigué, Garth fronça les sourcils. Le schéma présenté ici avait été tracé à la va-vite. Son contenu restait lisible cependant. Le Higthower était bon joueur cependant. Agramore avait bien droit à son moment de gloire, après tout !


« … Une porte ? répéta Garth, une réelle surprise dans la voix. Vous êtes décidément porteur  de bien bonnes nouvelles Agramore ! »


Gris-Acier n’en croyait pas ses oreilles. Sans crier gare, Garth adressa une bonne tape, bien que puissante, dans le dos de son ancien écuyer (@Selyse Dunn). En voilà une nouvelle extraordinaire ! Pas de doute, conserver Agramore dans son entourage avait été une riche idée à plus d’un titre. Déjà, la discussion s’animait autour de la table. Cette découverte pouvait tout changer. Ser Théomore fut le premier à énumérer les contraintes et les solutions qui étaient à leur disposition. En silence, Garth observa une dernière fois le dessin avant de se redresser un peu. Cette porte ne lui semblait pas bien grande. Y faire entrer un bataillon sonnerait l’alarme à coup sûr. Ruser semblait être la meilleure des solutions. Après tout, leurs adversaires eux-mêmes ne semblaient pas avoir connaissance de cette entrée dérobée.


« Dégager cette porte doit devenir notre priorité, en effet. Cette tâche peut sembler importante mais nous ne pouvons y adjoindre trop d’hommes. Le bruit aurait vite fait d’attirer l’attention sur nous et nos chances d’user de cet avantage seraient réduites en poussière, même avec une diversion savamment préparée. Garth reporta son regard sur Théomore (@Clifford Swann) avant de poursuivre. Ce sont là des stratégies risquées mais qui peuvent en valoir la chandelle, je vous l’accorde. Si nous attendons la venue de la nuit, gageons que moins de monde se trouvera dans les couloirs, ce qui permettrait d’augmenter nos chances de réussite. Nous pourrions envoyer quelques hommes, afin de nous assurer qu’au moins l’un d’entre eux parvienne à son but. Un château endormi est bien plus facile à mettre à bas, vous en conviendrez. Qu’en pensez-vous, Messieurs ? »


Le regard de Gris-Acier se posa alors sur le reste de l’assistance. Le Bieffois était ouvert à toutes les possibilités, à toutes les stratégies. Le plus important était de conserver l’effet de surprise aussi longtemps que possible. Pour le reste, toutes les idées pouvaient être étudiées afin de n’en garder que la meilleure. Que chacun parle à sa guise, le simple fait de savoir que ce siège allait peut-être s’achever devait leur mettre du cœur à l’ouvrage.

- Ma foi, je vais aussi bien qu’il m’est possible. A mon âge, on ne vit plus un siège comme à votre âge, je le crains, répondit-il à Emmon Cuy ( @Sacha) . La politesse aurait voulu qu’il lui retourne sa question mais les voilà tous deux franchissant les lourds pans de la tente de Ser Theodore Tyrell ( @Clifford Swann), dont le fils, Luthor ( @Delena Pommingham) , était en train d’ajuster son armure. Andrew se posta sur le côté de la tente, afin de n’en point gêner l’entrée. Après avoir salué le père et le fils et émit son observation concernant l’apparente tranquillité des murs de Bandallon, Andrew garda le silence et se contenta de saluer les nouveaux venus qui les rejoignaient petit à petit. Bras croisés, le regard sévère, il écoutait plus qu’il ne parlait mais son attention redoubla lorsqu’Agramore Flowers ( @Selyse Dunn) fit son entrée, de façon presque victorieuse. Et, à l’entendre, il y avait de quoi car, enfin, le siège de Bandallon semblait avancer, après des jours et des jours de stagnation mortellement longue et ennuyeuse.

Andrew se redressa et se rapprocha de la table au centre de la tente, sur laquelle Flowers venait d’étendre le parchemin qui pourrait être le tournant décisif dans ce conflit. Il darda ses yeux sombres sur le plan et l’observa méticuleusement.

- Je partage l’avis de Ser Garth. Néanmoins, si vous me le permettez Ser, reprit-il en se tournant vers Garth Hightower ( @Melior Vouyvère), je le nuancerais légèrement.

Là-dessus, il s’interrompit quelques secondes puis reprit à l’attention de tous.

- Les Negrebar ne sont pas idiots et ce n’est pas parce qu’il fera plus sombre, de nuit, qu’ils vont diminuer leurs rondes, leurs surveillances ou leurs présences dans les couloirs du château. Au contraire, je serais même d’avis qu’ils l’augmentent. Avec notre présence à leur porte, fou et idiot serait celui qui penserait que la nuit leur apporterait quelque sécurité supplémentaire. Ce passage dérobé est notre chance mais nous devons l’utiliser astucieusement. Nous devrions faire diversion en plusieurs endroits, pas uniquement à la porte. Envoyons des archers ici, et là, dit-il en désignant du doigt, sur la carte, des tours de guet. Faisons-les défendre plusieurs points en même temps. Plus ils seront séparés et divisés dans leur défense, plus nos chances de succès seront fortes. Je ne souhaite personnellement pas me porter volontaire pour ouvrir les portes de l’intérieur mais si je puis vous demander une faveur, c’est de me permettre de chercher ma nièce, Lady Elissa, si d’aventure nous parvenions à concrétiser ce projet.

 

Elwood voulu ouvrir la bouche. Sa langue lui fit cependant défaut. Aux mots de sa mère, un sourire apparu sur le visage du garçon. Un sourire fin, mais qui avait le mérite d’être là. Cette réponse, il l’avait déjà entendue bien des fois. C’était toujours la même chose. Toutes les journées étaient identiques, à de rares détails près. Le garçon avait l’impression que ses mains ramollissaient, qu’il ne pouvait plus tenir ses couverts convenablement. Non, pas question ! Elwood prit sur lui. Il fallait qu’il se ressaisisse. Plus encore si leur père venait à leur rencontre. Mieux valait ne pas lui offrir une bonne raison de sévir à son égard. Il était écuyer, à présent et voulait paraître comme tel.


« D’accord, je comprends. répondit simplement le garçon, sa cuillère toujours à la main, désormais vide. Je suis sûr qu’il fait de son mieux pour nous tous. Tout le monde fait de son mieux. »


Elwood se voulait confiant. Le plus important était d’y croire, pour tordre le cou aux inquiétudes de son frère, de sa sœur et de sa mère. Et pourtant, depuis quelques temps à présent, son épée de bois était toujours fourbie. En ce jour, on pouvait l’apercevoir sur ses genoux, à plat. Une petite épée de bois clair, comme tant d’enfants pouvaient en avoir, dont la garde disparaissait sous une lanière de cuir noir. Il y avait des nœuds dans le bois, bien plus sombres que le reste. Dans ses moments d’ennuis, qui s’étaient faits de plus en plus nombreux, Elwood feignait de les inscrire dans des dessins imaginaires. Une manière bien commode de se distraire. Le simple fait de tenir la garde au creux de sa main lui permettait de ne pas se morfondre trop longtemps.


« Vous avez des idées de jeu pour aujourd’hui ? s’enquit Elwood, à l’égard de ses cadets. Oncle Leo n’aura pas besoin de moi tout de suite. Une petite partie de Monstre-et-fillettes, ça vous dirait ? »


Le garçon n’avait plus l’âge pour ça. Mais pour sa sœur, c’était différent. Il pouvait bien faire une petite entorse à ses principes d’écuyer. Leur mère pourrait aussi prendre un peu de repos, ainsi. Elle tenait sa petite sœur dans ses bras, avec sa douceur habituelle. Habituelle et rassurante. Et dire que dehors, ils avaient de la famille. Du moins, d’après ce que le garçon avait compris. Une Vouivre avait été aperçue parmi les bannières adverses. La Vouivre de leur tante. Un sujet que le garçon qui ne fleurissait jamais sur ses lèvres cependant, pas même en présence de sa mère.

"Il est propre à tout", disaient ses amis, ce qui signifiait toujours qu'il n'avait pas plus de talent pour une chose que pour une autre, ou en d'autres termes, qu'il n'était propre à rien.* C'était probablement la raison pour laquelle il était aujourd'hui ici, devant la porte close d'une noble dame qui refusait le luxe de se nourrir en plein milieu d'un siège, trop habituée toute sa vie durant à avoir assez de tout, et suffisamment insouciante pour hésiter à lui répondre. Après toutes ces années, Bertrand savait faire la différence entre une porte absente et une morte muette.    
Son état d'isolement et de perpétuel bouleversement mettait les nerfs des domestiques à lourde épreuve. Qu'y avait-il de plus troublant qu'un ennemi aux portes de sa maison ? Un ennemi dissimulé dedans. Il fallait dire que Mildred Négrebar (@Melleah Yarwyck) avait le profil parfait pour incommoder toute la maisonnée, et ce à plus d'un égard. Une chieuse quoi. Bertrand le pensait avec exaspération, mais sans méchanceté, au fond. Malgré sa dévotion envers les Négrebar, la tante du Seigneur n'était pas l'élément le plus simple à appréhender, tant à cause du lieu où elle avait passé la majorité de sa vie qu'à cause de son caractère aussi dru qu'une brosse.  
En son absence, le doute nerveux qui avait pris possession de la plupart des domestiques aurait probablement été dissipé par un souverain déterminé, quand bien même fut-ce par orgueil et désir de prouver sa valeur. Si la Lady Tyrell avait bien voulu expirer un peu plus tard, Mildred serait restée auprès de sa maîtresse vénérée, au lieu d'imbiber le domaine de Bandallon par son aura doucement méphitique. Ils auraient tous préféré qu'elle demeure ailleurs, à les maudire trop loin pour qu'ils puissent les entendre, mais elle était ici, et chacun sentait à sa façon le jugement, le doute et l'inquiétude qu'elle éprouvait non pas pour leur défaite, mais au contraire, pour leur réussite. Et en même temps, personne ne voulait la voir mourir ; donc il fallait la supporter souffrir, non pas pour eux, mais pour les autres.    
En entrant, il lui rendit son regard tranchant. Si parmi les militaires, la discipline n'avait fait que se renforcer, les conventions dans la population civile s'était quelque peu effritée. Bertrand se mordait régulièrement la langue, se disant qu'à force, il allait se la sectionner pour de bon. De plus en plus régulièrement, le sang lui montait à la tête y déverser un peu trop de sel. Je vous aurais bien dit qu'on prendrait un incroyable plaisir à nous repaître de votre cadavre une fois votre décès acté pour prolonger encore un peu plus le siège, ma petite Dame, mais la vieille carne que vous êtes serait autant difficile à mâcher qu'à digérer et si on en venait à cette extrémité, je crains que tous les habitants de la demeure ne finissent par clamser dans d'affreuses souffrances. A moins qu'il ne s'agisse de votre plan machiavélique ? Empoisonner les Négrebar rebelles et ouvrir les portes du domaine aux fameux spectateurs massés à vos fenêtres, qui d'ailleurs devaient bien moins vous gêner lorsqu'ils défilaient devant votre maîtresse fraichement périclitée ?  
Bertrand soupira.  
« Les seuls qui se réjouissent de notre famine, ma Dame, ce sont ces fameux spectateurs, dit-il avec beaucoup de dignité, pour remettre le matristère au milieu de l'île. Et pour régler ce souci logistique, votre sacrifice seul ne suffirait pas, fit-il un trait d'humour avec les lèvres pincées. En revanche, si vous consentiez à vous nourrir, vous remonteriez grandement le moral de bon nombre de vos domestiques, qui ne souhaitent voir personne finir ainsi, accentua-t-il ses dernières paroles. Surtout pas vos petits-neuveux... » 

" Le lettré, un peu ébahi, ne trouve pas de mots pour répondre " (L'éternité n'est pas de trop, François Cheng, page 87). C'était sans doute la première fois qu'il était aussi admiré par ses paires et par des seigneurs qui plus est ! Agramore n'aurait pas su expliquer les raisons, mais il avait l'impression qu'une lumière jaune émanait de lui, comme s'il était le soleil qu'on attendait impatiemment après une tempête calamiteuse. Il devait le reconnaître, il adorait ça. Cette sensation de béatitude, être celui qui apportait LA solution à un problème épineux. Mais surtout, il se sentait honoré par la fierté qu'il lisait dans le regard de Garth et par toute la force qui émanait de sa main lorsqu'il tapa son dos, récompensant cette découverte. Cette chaleur, il tenta de la préserver le plus possible, car il savait qu'elle allait vite disparaître. " Peu d'hommes seigneur Tyrell, seulement des soldats robustes et silencieux. La végétation a repris ses droits, nous n'avons pas pu évaluer l'ampleur de notre tâche, mais ce n'est pas l'extérieur qui pourrait poser des difficultés. Nous ne savons pas ce qui se trouve derrière cette porte, elle est peut-être emmuré et là, impossible de rester silencieux ", il n'arrivait pas à s'empêcher de jubiler devant sa découverte, encore trop enhardit par les félicitions et les regards impressionnés des seigneurs.

Rapidement, cette admiration laissa la place à des stratégies verbalisées et validées par des hochements de têtes. Cette discussion était des plus attrayantes, plus ennuyeuse certes, mais des plus agréables. Car il y avait des plans qui s'y dégageaient, des promesses d'action et peut-être, bientôt une récompense. La victoire. Agramore aimait l'idée du Vouyvère, divisé pour mieux régner. Attaquer sur plusieurs fronts pour les déboussoler. Ça, c'était un plan comme il les aimait !

Sortant de ses appartements, prêt à rejoindre son bureau comme il le faisait chaque jour, il vint finalement à croiser son ami et conseiller de l'ombre, Morgil. Il était la personne qui arrivait le mieux à canaliser son esprit tourmenté, à faire taire les voix de culpabilité en lui. Le Hill était sa ténacité face à l'épreuve du siège. Il hocha simplement la tête sans dire mot, tandis que son ami lui demandait comment se passait cette journée.

- Il y a des jours, Morgil, j'aimerais qu'on nous annonce un moindre mouvement, qu'on puisse...

Ce fut à ce moment-là qu'il fut coupé par un serviteur, une urgence, son épouse lui demandait de les rejoindre. Aucun autre détail, le serviteur vint à se mettre à bégayer, agacé par ce fait. Il fit un simple signe de la main pour lui dire de disposer.

- Allons voir ce qu'il y a d'aussi important !

Le chemin se fit dans le silence, pour dire vrai Addam pressait un peu le pas, à la fois agacé, mais aussi intrigué, pour ne pas dire inquiet. Qu'est-ce qu'il pouvait d'y avoir d'aussi urgent pour envoyer un serviteur le quérir ? Un de ses enfants, étaient-ils malade ? Blessé ? Finalement, il arriva dans une pièce, ou ses enfants avaient l'air d'aller fort bien et son regard se fit plus sévère face aux questionnements à ses cadets d'Elwood qui ne semblait pas l'avoir entendu rentrer.

- Était-ce l'urgence une partie de jeu ? S'approchant d'Elwood. Vous ne pensez pas que vous devriez plutôt vous entraîner au lieu de jouet à des jeux d'enfants..Si mon oncle est trop occupé aujourd'hui, Morgill peut prendre sa relève pour la prochaine heure et vous apprendre une autre façon de se battre ! Se tournant vers son ami Morgill ! Mon héritier à besoin de se confronter à une personne moins conciliante !

Son regard vint finalement à croiser celui de son épouse. Elle protégeait beaucoup trop Elwood, il se devait d'être en adéquation avec la réalité. Qui sait si bientôt son fils ne serait pas seigneur de ce lieu ? Finalement, cette pensée lui rappela la vision de son frère et le fait de savourer des temps en famille. 

- Ou nous pourrions passer un moment en famille ? Était-ce ce que vous recherchiez en m'annonçant une urgence, Elissa ?

Comme lui avait signaler Morgil, ils seraient prévenus aux moindres mouvements des Tyrell, peut-être qu'il était temps d'oublier ce qui se passait à l'extérieur et passer du temps auprès de son épouse et de ses enfants. 

@Aladore Costayne, @Aemma Massey, @Naerys Des Essaims.

Le seigneur des lieux (@Torrhen Holt) n’avait pas la grande forme, le bâtard Ouestien pouvait le voir aisément et pour cause. Le siège de Bandallon durait depuis des semaines. Toutes et tous ici étaient épuisés mais aucun mouvement ennemi n’avait été entrepris. Qu’attendaient-ils ? Qu’espéraient-ils ? Lord Addam n’était pas du genre à se rendre de la sorte ! Alors qu’il laissait entrevoir une volonté que l’ennemi se manifeste, un serviteur les interrompit dans leur marche et dans leur conversation. Lady Elissa (@Naerys Des Essaims) appelait urgemment son époux. Les deux hommes se lancèrent donc en chemin vers la dame des lieux. Voyant son seigneur lige silencieux tout le long du chemin, Morgil préféra suivre le mouvement, ne clamant nul mot, ne déclarant aucune phrase. Ils arrivèrent ainsi dans la pièce où se trouvaient lady Elessa et son entourage dont les enfants du couple. Voilà une urgence bien étonnante, ce que Morgil préféra ne pas relever. Il était proche du seigneur mais mesurait ses mots à la présence du couple seigneurial. C’est en entendant son prénom qu’il prêta attention à la scène familiale. Entraîner Elwood (@Aemma Massey) ? Ma foi, le jeune garçon avait effectivement besoin d’un entraînement martial régulier, mais était-ce le moment ? Même Morgil comprenait finalement l’urgence de lady Elissa. Dans ce contexte de siège, il était primordial que les membres de la famille Nègrebar restent soudés. Revenant sur sa décision, le maître des lieux appela plutôt à un moment de partage en famille. Morgil fit quelques pas en arrière, se positionnant tel un garde protecteur des lieux, attendant un ordre de son seigneur et ami. L’homme affichait néanmoins une mine intriguée. Le calme opéré par les loyalistes ne pouvait durer et se demandait à nouveau ce qu’ils pouvaient bien attendre de la sorte, aux portes de Bandallon.

Emmon écoutait les propositions en silence. Cette porte était une diable de bonne nouvelle et ils devaient en profiter. Les idées sembler fuser avec d’excellentes remarques. Attaquer en plusieurs points et de nuit serait effectivement la meilleure solution pour pouvoir dégager ensuite la porte. Mais une fois la porte dégager, envoyer qui à l’intérieur ? Tuer tout le monde ? Prendre en otage ? Ou alors infiltrer plusieurs groupes de soldats à l’intérieur pour empoisonner les troupes ?

« Je suis d’accord avec les idées qu’il y a eut, autant attaquer en plusieurs points pour attirer l’ennemie. De nuit, nous aurons un avantage certains : ils sont bien visibles, nous non. »

Il était sans doute bouillant de retourner au combat mais pas complètement stupide. Il aurait avoir quelques trébuchets pour ouvrir quelques brèches. Il poursuivit calmement en se frottant le menton :

« Il faudrait que la porte soit ouverte et déblayée pour ensuite envoyer plusieurs groupes d’hommes, sans aucun doute prendre des otages, femmes et enfants… soit pour les attaquer de l’intérieur. »

Il savait que les otages n’étaient pas forcément toujours le meilleur plan, surtout qu’ils devraient les faire sortir.

« Sinon envoyer des hommes ouvrir les portes en allumant par exemple quelques incendies également à l’intérieur des murs. »

Non, empoisonner les vivres ne seraient pas une bonne idée : il y avait des innocents y l’intérieur, cependant, avoir des otages comme les enfants, voir la femme bien qu’une femme ait moins de valeur qu’un héritier, serait un très bon moyen de pression de quoi déstabiliser le seigneur des lieux et le pousser ou à l’abandon, soit à la faute. Ils pouvaient également le défier en duel singulier, mais il doutait que cela fonctionne avec des traîtres sans honneur. L’honneur également… seulement tous le savaient : le siège avait trop duré et avec les nouveaux affrontements… Ils avaient besoin de cette victoire pour pacifier le grenier de Westeros et peut-être ensuite aider d’autres des soutient de leur roi légitime.

EN tout cas la conversation et l'idée de mettre fin à ce siège avait calmé les nerfs, en partie, de l'homme.

Andrew avait parlé. A présent, il écoutait. D’ordinaire peu enclin à la prise de parole, le fait qu’un membre de sa famille soit présent et pourrait même être en danger a poussé le Vouyvère à faire fi de son côté un peu trop introverti pour s’exprimer clairement face à ces chevaliers et seigneurs. Désormais, le pion était dans leur camp et il guettait avec attention les expressions du visage, les mimiques, la façon dont certains inspiraient et expiraient, ce qui pouvait en dire long sur ce qu’ils ressentaient intérieurement. Cependant, à sa plus grande déception, personne encore, du moins aucun de leurs hauts gradés, n’avait vraiment arrêté de stratégie. « Nous perdons du temps » songeait-il tandis que son index tapait nerveusement sur son avant-bras recouvert de cuir et de mailles.

Il tourna légèrement la tête vers Emmon Cuy ( @Sacha ) qui avait émit lui aussi plusieurs propositions, certaines plus intéressantes et pertinentes que d’autres. Au moins, il faisait preuve d’imagination et proposait d’agir là où d’autres restaient obstinément silencieux, ce qui commençait sérieusement à l’agacer. Lorsque le jeune homme à ses côtés eut terminé de parler, il n’y tint plus et s’avança ni plus ni moins vers Theodore Tyrell (@Clifford Swann ) :

- Mon Seigneur, pardonnez-moi d’insister, mais nous perdons un temps précieux. Je dois vous paraître pressant d’agir, surtout qu’à présent, vous savez tous, ici présent, qu’un membre de ma famille se trouve toujours entre ces murs, fit-il en désignant d’un doigt tremblant la position de la bâtisse derrière les pans de tissus de la tente. Je vous ai fait des propositions, de même que Ser Emmon et que dire des plans rapportés par Flowers. Nous avons entre les mains de quoi agir et nous perdons du temps en tergiversations !

Il avait parlé avec emportement et un peu trop de verve. Il s’en rendit compte au regard un peu interloqué que certains posaient sur lui. Aussi se racla-t-il la gorge et se replongea dans le silence.

 

Tandis que les gardes se succèdent, les tensions sont palpables dans les deux camps. Addam en homme strict et acculé ne cède sur aucun terrain malgré les tentatives des siens pour obtenir un semblant de normalité. Tandis que Morgil semble obtenir la charge d'entrainer le jeune héritier, ce peu de routine qu'ils parviennent à trouver se montre aussi cruelle que la guerre qui fait rage.
Deux groupes, cependant, semblent se former : d'un côté, la famille, accompagnées des soldats, dans une discussion fort peu agréable et de l'autre, Bertrand aux prises avec la terrible Mildred Negrebar et son refus de manger. Ces deux derniers pourraient devenir l'étincelle mettant le feu aux poudres tandis que sur le plateau apporté plus tôt, se trouve un couteau.

Au bas des remparts, la situation en apparence profitable des loyalistes pourraient mener à une impasse tandis que deux camps s'opposent dans la tente de commandement : les partisans de l'attaque éclair, désireux de profiter d'un effet de surprise avant que la porte ne soit remarquée et agir tout de suite, et les prudents préférant la sécurité de la nuit et misant sur le sommeil éventuel des habitants.
Toutefois, l'engouement d'Agramore rejoignant la tente a été remarqué de quelques soldats qui commencent à s'amasser devant cette dernière, espérant voir l'inactivité des derniers jours s'effacer pour tenter une offensive.

Tous attendaient une décision. La sienne. Autant dire que la pression montait d’un cran et que le fait d’être pressé par tous ne l’aidait pas. « Je le sais, ser Andrew. Inutile de me le rappeler. » Le ton avait été plus sec qui ne l’aurait voulu. Oui, le temps filait et se diviser n’aiderait en rien. Tyrell se radoucit : « N’oubliez pas, de votre côté, que ma sœur est aussi entre ces murs. Je sais ce que vous vivez, inutile de nous diviser. Nous allons trouver quelque chose…et j’entends votre demande. »

A force, une idée lui vint, comme une synthèse de tout ce qui venait d’être dit. « Nous allons déblayer la porte cette après-midi. Ser Agravaine (@Selyse Dunn), prenez avec vous Portifer. Je vous charge d’évacuer son extérieur et de la démurer si besoin est. Prenez des hommes si besoin – pas trop, attention. Nous allons tâcher de vous couvrir en attirant leur attention à l’opposé de la porte. Vers nous…et vers la mer. » Il pointa sur la carte la mer et le mur du château qui devraient être visés. L'incendie lui semblait une idée dangereuse et incontrôlable. Quant à attaquer avec des archers, cela ne serait probablement pas suffisant... « Entrainement pour tous les hommes dans l’après-midi. Faites tourner la consigne parmi vos hommes. Qu’ils s’habillent de pied en cap et qu’ils fassent le plus de bruit possible. Je veux que dix hommes sonnent comme cent ! Ser Garth  (@Melior Vouyvère) , puis je vous charger de faire passer le mot à la flotte ? Qu’ils trouvent un moyen de les occuper, comme ils le souhaitent, par des manœuvres par exemple. Qu’ils croient que l’assaut viendra de la mer. »

A chaque parole, l’excitation d’avoir la solution, là, devant lui, et d’un dénouement si proche, lui donnait de l’assurance : « Si nous parvenons à déblayer la porte…nous attaquerons au crépuscule. Nous savons que c’est à ce moment que la garde se relaye. Ils ne diminueront pas leur vigilance, ser Andrew  (@Cersei Lannister) a raison, mais ils seront, à cet instant, occupés ailleurs, et comme le dit ser Garth, le reste du château dormira. A ce moment là, nous passerons à l’action. » Theodore se mettait à croire à ce qu’il disait, à ses propres talents de chef et à la qualité du plan tiré des observations de chacun et tentant d’en retenir le mieux à chaque fois : « Deux groupes de vingt hommes. Quatre par quatre. Le premier groupe sera chargé de se diriger le plus rapidement possible jusqu’à la porte pour l’ouvrir. Le second de libérer nos proches et de prendre des otages. Ainsi, si l’un d’entre eux échoue l’autre aura tout de même une chance de réussir. Et après nous ouvrirons la porte. »

Quels otages, qui ferait quoi ? Voilà les questions qu’ils devaient à présent résoudre. « Ser Emmon (@Sacha) a raison sur l'utilité des otages. Je veux Négrebar et son héritier, a minima. Ils céderont plus facilement ainsi. Il me semble que lady Elissa et lady Olene sont ensuite deux personnes…importantes à récupérer. Et si possible, les autres enfants de notre ami le seigneur de Bandallon. Dans tous les cas et j’insiste là-dessus, messer, je ne veux pas de femmes et d’enfants blessés. Je ne conduis pas une armée de bouchers. » Il leur lança un dernier regard et inspira profondément : « Si personne n’a d’objection, je vous propose de nous répartir les tâches pour l’assaut de ce soir. Je vais prendre la tête du groupe qui ouvrira la porte, s’il n’y a pas de volontaire. Il faut quelqu’un pour diriger l’opération de capture des otages et quelqu’un pour commander les troupes qui mèneront l’assaut une fois la porte ouverte. » Et Luthor ( @Delena Oldflowers) ? C'était la question. Il n'avait pas encore décidé pour son fils...pourtant il allait falloir, et à ce moment précis, l'enthousiasme de Theodore retomba un peu.

Dans un silence presque religieux, Garth écouta Theodore énoncer ce qui semblait être leur meilleure chance de réussite. Leurs avis avaient convergé, il était temps de les mettre en pratique. Qui plus est, un peu d’exercice ne ferait pas de mal à leurs hommes. Cela entretiendrait l’illusion voulue tout en occupant l’esprit d’autant de personnes que possible. Car il n’était pas question que leur plan s’ébruite de trop. Plus encore au vu du nombre de personnes qui s’agglutinaient autour de leur tente. Il allait falloir rapidement y mettre pour ordre.


« Je me charge de nos chers amis marins. Je suis certain que toute cette attente aura permis à quelques idées de mûrir dans leurs esprits et qu’ils seront à même de suivre nos ordres. Assura Garth, une lueur combattive dans le regard. Je partirai dès que nous en aurons fini ici, afin qu’ils puissent nous porter leur concours au plus vite. Puis-je laisser mes hommes sous votre direction d’ici à mon retour ? Demanda l’homme à Theodore ( @Clifford Swann). Je ferais au plus vite mais il serait bien dommage qu’ils ne puissent pas participer à cette clameur populaire, dirons-nous. »


Un sourire avait accompagné cette phrase. Depuis la nouvelle d’Agramore, Garth revivait ! Alors que Theodore poursuivait l’exposé de leur futur plan d’action, Gris-Acier laissa traîner son regard sur ceux qui se trouvaient autour de cette table. Il serait rapidement revenu. Du moins, il l’espérait. Un homme de plus ne serait pas de trop dans de telles circonstances. Néanmoins…


« Ser Andrew ( @Cersei Lannister) pourrait s’occuper de la question de nos otages ? Proposa Garth. Pour des raisons évidentes, il est celui qui a le plus à cœur de les voir s’en sortir sains et saufs, de même que ses hommes. Je gage que certains d’entre eux ont connu Lady Elissa dans ses jeunes années et qu’aucun d’entre eux ne lui ferait de mal. Je pense pouvoir revenir rapidement de ma mission en mer, si j’ose dire. Ser Emmon  ( @Sacha ), que diriez-vous que nous nous partagions les rôles restants ? Je peux attendre à l’extérieur avec nos hommes tandis que vous prendrez à votre charge le deuxième groupe, à la suite de Ser Theodore ? Qu’en dites-vous ? Ainsi, je suis certain d’être à vos côtés même dans le cas où mon retour tarderait quelque peu. »


Ser Theodore et Ser Emmon en tant que meneurs de l’opération dans le château, Ser Andrew aux otages et lui à l’extérieur. Cela permettrait de lui laisser une marge confortable pour s’en revenir des navires, le cas échéant, tout en participant à l’assaut final. Qui plus est, il avait pour lui un certain nombre d’hommes fidèles à sa maison. Si Ser Theodore partait à l’assaut du palais, autant que ce soit lui qui ait à charge le reste de leurs hommes, à son sens.

Le plan commençait, Enfin !, à se dessiner et il plaisait à Emmon. Son regard se posa sur Theodore Tyrell qui avait bien à perdre dans cette histoire avec sa sœur. Mais la guerre était la guerre et les femmes ne la faisaient pas. Quelques Quelque part Emmon espérait que la sœur de l’homme pourrait être sauvé. Peut-être n’était-elle pas tant impliquée. Le plan était simple, mais fort bien pensé : une distraction et une double intrusion en petits groupes au moment du changement de garde cela serait parfait. Il inclina la tête aux remarques de Theodore :

« Nous sommes des hommes du Bief Ser Théodore, pas des ferné. Aucune femme ou aucun enfant ne sera blessé ou malmené. J’ai bien noté que vous voulez Négrebar et son héritier en priorité. »

Avec des petits groupes, cela serait sans doute possible de tous les capturer et de peut-être faire quelques exemples pour montrer le sort des traîtres. Gareth s’occuperait de la marine, lui aurait un rôles pour capturer les otages, au cœur de l’action… encore heureux, sinon il serait devenu fou à devoir juste distraire les gardes. Bien que Ser Andrew s’occuperait des otages… Emmon hocha la tête, il valait mieux que son sang chaud serve dans les rues. Il hocha la tête.

« Il vaut mieux que je passe effectivement en deuxième. Vous me connaissez au combat, je pourrais vous couvrir au besoin ou aller vous chercher, mais je pense qu’il n’y aura pas besoin d’aller vous chercher. Pour autant m’occuper du deuxième groupe me convient. Je doute, avec mon emportement, d’être le meilleur gardien d’otage. »

Il fallait bien reconnaître ses défauts après tout : il avait le sang chaud et il s’emportait facilement. Ne pas le laisser avec les otages était une meilleure idée. Lui confier une petite partie du massacre des gardes extérieurs seraient sans doute bien mieux. Quant aux civiles… il doutait qu’ils interviendraient. Pourquoi ? Parce qu’ils n’avaient pas d’arme ni formation militaire et qu’ils voudraient sûrement vivre.

Même si son fils n’en montrait rien, Elissa pouvait sentir une pointe de déception chez son fils. La situation devait être terrible pour des enfants de leur âge. Et leur père n’aidait en rien à les aider à se sentir mieux, à la rassurer. La née Vouyvère devait rivaliser d’astuce pour cela mais le siège traînait en longueur et elle fatiguait. Comme probablement les soldats de leur maison.

L’enfant finit par changer de sujet, proposant une partie de jeu à ses cadets. Elissa n’eut pas le temps de réagir à la proposition, voulant encourager sa fille à répondre que la voix d’Addam retentit dans la salle. Il ne semblait pas prendre l’ampleur de la situation qui pesait sur leur enfant. Il réprimanda Elwood qui ne voulait que bien faire. Les yeux clairs de l’épouse du seigneur des lieux se refroidirent malgré le changement d’opinion d’Addam par la suite. Elle se redressa, laissant sa fille plonger son regard dans son assiette qu’elle ne toucha pas plus qu’au début du repas.

Elle se rapprocha de son époux, attrapant son bras pour l’éloigner de la table afin que leurs enfants ne les entendent pas.
« Vos enfants ont besoin d’être rassuré Addam. Elwood prend son rôle de grand frère à cœur. Notre fille ne mange plus à cause de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Elle a trop peur. L’urgence est qu’ils ont besoin d’être rassurer par leur père. Pas de remontrance parce que notre aîné propose une distraction à ses cadets pour leur changer les idées. Alors oui, un moment en famille est peut-être ce dont ils ont besoin. »

Tout cela durait depuis trop longtemps et la santé de leur enfant était en jeu. Même s’ils s’en sortaient, Elissa veillait au bien être de ses fils et de sa fille. Car à quoi bon s’en sortir si leur corps n’était que des coquilles vides à cause de la situation trop dur à vivre pour eux  ?