[EVENT] Tournoi de Port Réal : les joutes

Cette fois ci il ne se fit pas avoir par un chevalier de l’Ouest. Le premier assaut ne donna rien mais le second lui permit de remporter sa joute. Son adversaire chuta sans gravité offrant une victoire au bieffois. Il était encore dans la course et la compétition ne reprendrait que le lendemain. Il descendit de sa monture et son écuyer l’aida à retirer l’armure et à prendre soin de sa monture avant qu’ils ne retrouvent tous les deux le clan des Essaims pour profiter de la soirée. Alyn se coucha néanmoins tôt, exténuer par sa journée de compétition, le lendemain il remettait ça et il voulait être en forme.  

Il profita de la matinée du lendemain pour continuer de se reposer avant de retourner sur le terrain de la compétition. Les courbatures se faisaient sentir mais l’adrénaline n’allait pas tarder à les faire disparaître. Il équipa une nouvelle fois sa monture avec son écuyer, surveillant de ne pas voir sa nièce arriver pour venir l’aider mais la petite abeille rêveuse avait décidé de rester sage ce jour-là. Il remit également son armure. Aujourd’hui, il allait affronter Maegor Wydman, un chevalier valois plutôt expérimenté. Alyn ignorait s’il avait la moindre chance, il ferait de son mieux mais ne s’attendait à rien. S’il gagnait tant mieux pour lui et pour sa maison, s’il perdait ce n’était pas grave, il avait son possible face à plusieurs chevaliers expérimentés et il n’aurait pas à rougir de sa défaite. Après tout il était loin d’être dernier au classement général.

Quand il entendit qu’on l’appelait, il se dirigea avec son hongre vers la lice allant saluer la tribune royale ainsi que son adversaire du jour. Le valois avait le visage fermé, peu commode. Alyn ne se laissait pas déstabiliser et gagna le bord de la lice. Il ferma sa visière, attrapa son bouclier et sa lance. Il attendit le départ. Sa monture avait bien récupéré de la veille et semblait disponible pour l’assaut. Le des Essaims lui parla doucement, lui promettant que c’était peut-être la dernière, qu’il fallait tout donner maintenant. Les oreilles de l’animal faisaient des allers retours vers son cavalier et devant lui, observant l’autre équidé lui faisant face.

Le départ fut donné, et Alyn serra ses jambes, talonnant gentiment son hongre qui comprit qu’il pouvait s’élancer. Il poussa sur ses postérieurs pour soulever une gerbe de sable et foncé droit devant lui. Alyn mit légèrement du poids vers l’avant tout en abaissant sa lance pour l’impact et limiter la projection en arrière. Il attendit l’impact, gainant tout son corps pour encaisser.

Tire de dé : 7

Les chevaliers restant étaient tous d’excellent chevaliers avec de l’expérience. La compétition allait devenir serrés. La première joute laissa s’affronter ser Daven Lannister contre ser Jacaerys Velaryon. La première charge ne donna rien, allant titiller l’égo du lion qui ajusta son assaut et put désarçonner l’hippocampe la deuxième fois. Ils laissèrent la place à la deuxième joute où les sifflets et les mécontentements fusèrent de toute part. Tous prièrent pour que l’aigle de Salvemer réussisent à vaincre le Gaunt. La première charge ne donna rien mais tous notèrent que Patrek avait décidé de ne pas se faire avoir comme ses prédécesseurs. Il jouait au même jeu que son adversaire. Et il eut raison, il fit mordre la poussière à son adversaire permettant à la foule d’exploser de joie. Des fruits volèrent vers le chevalier à terre qui dès qu’il fut sur ses deux jambes fut emmené par la garde royale pour répondre de ses actions. Le héraut demanda aux spectateurs de se calmer pour laisser place à la final avant la final. Bryce Caron contre Brynden Nerbosc. La foule vibrait, retenant son souffle. Le premier assaut fit trembler tout le monde. Mais rien ne semblait ébranler le chevalier et le seigneur conflanais. Une deuxième charge commença qui ne se solda sur rien du tout. Les deux hommes tenaient toujours fièrement sur leur monture. Allait-on seulement pouvoir les départager ? Pourtant la troisième charge offrit la victoire à la corneille, laissant le rossignol choir au sol. Mais il se releva sans encombre. La foule était plus que ravie du spectacle.

Le tableau des perdant commença alors. Un noble valois contre un noble bieffois. Là aussi, trois assauts furent nécessaires pour les départager, le niveau étant très serré entre les deux chevaliers. Ce fut finalement ser des Essaims qui réussit à se dépatouiller pour obtenir la victoire face à Maegor Wydman. La deuxième joute fut tout aussi excitante entre le prince Aegon et le garde royal Harlan Veneur. L’expérience du gardien de la Reine Mère face au talent du jeune dragon tricéphale rendit le combat serré également. Trois assauts furent nécessaire pour que l’expérience du Veneur puisse l’emporter sur le dragon.

Les finals commençaient à se dessiner. Dans le tableau des perdants, ser Alyn des Essaims affronteraient ser Harlan Veneur. Mais dans le tableau des gagnants, on retrouvait seulement trois chevaliers. Difficile de faire deux paires avec seulement trois chevaliers. Le régent se leva et annonça un repechage sur le chevalier le plus performant lors de ce dernier tour. Cela permit alors à lord Bryce Caron de restait dans la compétition et un nouveau tirage au sort fut effectué afin d’éviter au rossignol et à la corneille de s’affronter de nouveau. Il fut convenu que ser Daven Lannister affronterait lord Brynden Nerbosc et que Lord Mallister affrontera Lord Caron pour les demi-finales.

L’affrontement contre ser Alyn des Essaims fut plus que serré. Il fallut au Bieffois (@Naerys Des Essaims) trois assauts pour qu’enfin les deux perdants se départagent et que Maegor manque la victoire de peu. Ce n’était là uniquement pour le spectacle et pour les départager dans le classement mais les deux chevaliers avaient mis du cœur à l’ouvrage. Saluant son adversaire vainqueur, Maegor quitta la piste sans montrer sa déception. Il était venu ici pour montrer de quoi il était capable. Il repartait seizième de la compétition sur vingt-quatre. Heureusement son père n’était pas présent. Malgré la défaite et son classement peu honorable selon lui, sa fille Rhaenys était plus que fière de son père. Comment faisait-elle pour le supporter ? Il n’en savait rien mais ses mots le réconfortaient. Cela faisait au moins une personne qui croyait en lui, même dans la défaite. Il n’avait pas eu cette habitude avec son père. Quant à sa mère, elle était partie bien trop tôt pour pouvoir l’encourager. Le tournoi s’acheva dans le reste de la semaine avec la mêlée et le tir à l’arc mais Maegor resta plutôt en retrait et n’assista même pas aux deux autres épreuves. Il était fatigué et épuisé des joutes mais aussi du quotidien qu’il vivait depuis cinq ans avec sa fille. En quelque sorte gracié par le Régent, Maegor était au service de la Couronne, au service du Conseil Restreint et il n’avait d’autres choix que d’exécuter les ordres lorsque ceux-ci venaient à lui. En contrepartie, il avait pu élire domicile la demeure de lord Olyvar Rosby, seigneur de Rosby pour lequel il travaillait officiellement. Ses missions pour le Conseil étant du ressort du maître des Chuchoteurs, l’affaire ne devait pas se savoir.

Le tournoi terminé, les Rosby repartirent pour Rosby. Maegor et Rhaenys effectuaient le trajet à cheval, suivant la cariole seigneuriale. Rhaenys avait appris à monter avec son père mais son éducation était assurée par la septa et par lady Rosby. Quant à Maegor, il s’occupait de quelques affaires pour le seigneur. Tel était leur quotidien au père et à la fille. Loin du Val, loin d’Arwen, loin des autres enfants. Un nouveau chapitre s’écrivait pour eux deux à Rosby et ils s’en sortaient plutôt bien. Mais par moment, le manque venait terrasser ce petit bonheur retrouvé. Plusieurs fois Maegor retrouvait sa jeune fille en pleurs car sa mère lui manquait. C’était là une épreuve bien plus difficile qu’une simple joute où un homme tient une lance avec laquelle il doit viser son adversaire. Il n’y a pas de règle. Il n’y a pas de points à gagner. Cette épreuve était parfois insurmontable et personne ne pouvait en sortir gagnant. Dans ces moments-là, Maegor se demandait s’il avait fait le bon choix, si se révolter contre la décision de son père avait été un choix judicieux. Tout le ramenait à une réponse négative mais il était là bien trop tard pour faire machine arrière. Une fois le cheval lancé, il était impossible de l’arrêter jusqu’à ce que l’une des deux lances touche l’autre. Réconfortant sa fille, Maegor la laissa s’endormir dans ses bras et ils demeurèrent là, tous les deux, le père et la fille, laissant derrière eux un jour qui s’achève sans savoir ce que celui qui commence leur réservera.

Le prince et le garde s’affrontèrent avec beaucoup d’entrain. Le combat laissa le public pantois. Le spectacle était au rendez-vous et personne n’avait semblé déçu. Quoiqu’il en soit, l’expérience du garde royal avait fini par primer sur la jeunesse du prince. Aegon était vaincu et Harlan pouvait encore espérer se hisser à une place supplémentaire en affrontant, cette fois, ser Alyn Des Essaims, qui avait remporté la joute précédente contre un chevalier Valois. Il avait encore le temps de se préparer et de reprendre un peu de force. Les joutes duraient depuis deux jours maintenant et le restant des participants commençaient à fatiguer. Pour certains, comme Harlan, il n’était plus de toute première jeunesse. On ne joute pas à cinquante ans comme on pouvait jouter à vingt-cinq, cela va de soi.

Harlan put assister aux joutes finales tout en se préparant pour la sienne. Le quatuor final donnait du spectacle et le vainqueur de celui-ci aura eu tout le mérite au vu des joutes incroyables qu’il y eut à ce tournoi. Il restait ainsi deux perdants à départager. Ser Alyn Des Essaims (@Naerys Des Essaims), frère de l’héritier de Mielbois, d’un côté et ser Harlan Veneur, garde royal et protecteur de la reine-mère, de l’autre. Les deux hommes se saluèrent, saluèrent les tribunes et se positionnèrent pour leur ultime joute car pour les deux chevaliers encore en lice, il s’agissait là de leur ultime joute. Montant sur sa monture, ajustant son armure, sa position, son heaume, Harlan jeta un petit regard furtif vers la tribune royale où se trouvaient la famille royale et le Régent mais c’est sur Alyria que son regard se posa tandis que le coup d’envoi venait d’être donné.

Pris de court, il s’élança en retard de quelques secondes par rapport à son adversaire et eut bien du mal à équilibrer sa position. La lance était légèrement décalée et il y avait peu de chance qu’il réussisse à la redresser à temps. Mais Harlan ne s’avouait pas encore vaincu et tenta le tout pour le tout. Dans un dernier et ultime effort alors que sa monture galopait à toute vitesse vers le centre de la piste, Harlan se pencha légèrement à gauche et pointait sa lance dans le bouclier de ser Alyn. Le public était en émois, Harlan pouvait le voir çà et là. Le corps crispé, le regard sur le bouclier de son adversaire, le bras gauche presque coincé et le bras droit en tension pour redresser la lance, l’impact ne se fit pas attendre et des copeaux de bois volèrent en éclat sous le coup du choc et de l’entrechoc. Qu’importe le résultat désormais, les jeux étaient faits et d’ici la fin de la journée, le champion des joutes serait couronné par le roi et pourra couronner à son tour sa reine d’amour et de beauté.

Lancé n°4 : 1/10

Daven se ménageait et ménageait sa monture. Hors de question que l'étalon monte au sang. Son retour et la mise à terre du Velaryon, ne voulait pas forcement dire qu'il gagnerait. Il attendait la suite mais un oeil au tableau lui apprit que le Caron revenait sur le devant de la scène. Hors de question pour Daven de voir ce dernier gagner, même de l'affronter. Le chevalier préférait les vainqueurs, pas ceux repéché par la foule car il n'y avait pas assez de chevalier.

Au moins, immédiatement, avait-il un adversaire valeureux. Brynden Nerbosc n'était pas n'importe qui et c'est avec respect que le chevalier inclina la tête. Ils s''étaient croisés à tant de reprise en dehors de la lice. L'avantage était pour le lion. En face de lui, l'homme fatiguait. En face de lui, les combats continuaient.

Daven offrit un regard à sa femme, dans les gradins. Leur fille était là également. Pouvait-il gagner ? Les dieux et surtout son habileté étaient de son côté. Ses doigts flattèrent l'encolure d'Invisible. Le cheval secoua la tête, ses grands yeux noirs vriller sur le cheval de son adversaire. La monture ressemblait à son maitre. Daven entrainait l'étalon depuis si longtemps que ses réactions lui étaient devenues communes.

Seigneur Nerbosc, offrit-il comme simple politesse, inclinant la tête, pas encore casqué. Daven, en vieillissant, ressemblait de plus en plus à son ailleul. Bientôt, il le savait, il quitterait le chemin des tournois. Pas encore. pas tout de suite. leo n'était pas mort, Alyx pas maitresse de la Dent d'Or. Mais les années marquaient les chairs bien plus qu'avant. La guerre avait laissé une trainée de sang sur toutes les âmes, glissant dans les sillons des rides avec plus de férocité qu'autrefois.

Il flatta une dernière fois l'encolure d'Invinsible avant de monter sur son dos, le regard grave. Concentré. Plus de rire moqueur, plus de jeunesse idiote. Daven mit son casque, descendit la visière et attendit que sonnent les cloches pour bondir. Les foulées d'Invisible avalaient le sable, se gavaient de la distance partageant les deux combats.

Avant le choc final et l'éclat des lances contre les boucliers.

lancé de dé (10)

C'était tout ce qu'elle aimait. Les bannières claquant au vent, l'exaltation de la foule, le souffle écumant des chevaux, la compétition haletante, les murmures curieux dans les tribunes qui laissaient la place de temps à autre à un hoquet de stupeur. La poitrine vibrant à tout rompre sous ses atours, se composant un visage de retenue digne encadré par des tresses coiffée à la mode de la capitale, Myrielle rayonnait. A peine avait-elle dévoilé un croc blanc lorsque son époux avait désarçonné Gaunt. Il l'avait entendue. Quoique cela ait coûté à son honneur, il l'avait entendue. Et alors que les tribunes vrombissaient des acclamations pour l'Aigle et des quolibets pour Gaunt, Myrielle se sentait plus que jamais fière de son époux et de leur mariage.

Ne restaient désormais plus en lice que trois autres hommes. Bryce Caron serait le prochain adversaire de lord Mallister. Myrielle ne le connaissait que peu personnellement mais, marié à sa tante maternelle Alysanne, elle savait le mariage heureux qu'ils formaient et elle le comptait désormais de sa famille. Elle réussit à capter le regard de sa tante à quelques places d'elle et lui adressa un sourire complice à l'annonce de ce duel. Elle n'ignorait pas le palmarès de lord Caron, l'homme s'était illustré à maintes reprises dans des tournois et sa réputation n'était plus à faire. Il n'y aurait pas de honte à s'incliner face à un adversaire comme celui-ci, mais en cas de triomphe le prestige n'en serait que plus grand.

Lord Brynden, suzerain des Mallister, se trouvait dans l'autre paire de jouteurs. Il était lui aussi un combattant expérimenté, sa présence dans la lice était non seulement méritée mais aussi l'assurance d'un beau spectacle. Face à lui, arborant les couleurs Lefford de son épouse et cousine, son frère Daven. Superbe et redoutable dans son armure irradiant des feux du soleil. Elle l'avait soutenu avec ardeur jusque là et le ferait encore jusqu'à ce que le sort l'oppose peut être à son époux. Car si elle chérissait tendrement son frère et lui reconnaissait une supériorité indéniable sur le terrain de joute, l'orgueil de Myrielle était bien présent lui aussi, flottant à la hampe de la lance de lord Mallister.

Pour l'heure, elle fixait de son regard émeraude empreint d'une admiration silencieuse sur l'Aigle et le Rossignol qui contenaient tout juste leurs étalons nerveux et s'apprêtaient à s'élancer l'un contre l'autre au signal du héraut, décidée à ne rien perdre d'un spectacle qui s'annonçait féroce et grandiose.

Comme un scorpion, le dard de Gaunt avait été imprévisible et vicieux, poussant Patrek dans ses derniers retranchements. Calquant son style sur celui de son adversaire, orientant sa lance vers les endroits qui étaient d'ordinaire interdits, il en était finalement venu à bout au terme d'un affrontement acharné et ce n'est que lorsque la carcasse cuirassée de l'homme toucha le sol que l'Aigle s'autorisa à reprendre son souffle.

Il goûta les acclamations avec modestie, ce n'était pas ainsi qu'il aimait faire la démonstration de ses talents de chevalier. Mais, bien qu'il préférait les joutes où l'honneur prévalait, il ne pouvait nier la satisfaction d'être resté en selle, victorieux face à un adversaire aussi rusé. Il lui fallu un moment pour reprendre ses esprits après ce duel acharné, le coeur en cavalcade jusque dans ses tempes.
Patrek s'isola dans sa tente, profitant du calme relatif qui régnait à l'écart de la lice et des tribunes. C'est là que Wendel Frey vint lui annoncer le nom de son prochain adversaire: Bryce Caron de Serena. Lord Mallister esquissa un sourire fataliste. Affronter le plus virtuose des chevaliers après le plus vil, comment ne pas voir dans ce hasard la facétie des Dieux?

Cette annonce le resserena et Gaunt fut bientôt reléguer dans les limbes de l'oubli. Ne comptait plus que le Rossignol, solide sur ses appuis, précis à l'impact. Caron était rompu à l'exercice et le seigneur de Salvemer avait déjà eu l'occasion de le voir à l'oeuvre et d'admirer ses prouesses.
Il se réconforta dans la certitude que Caron était un homme de principes, un adversaire noble. Cependant, cette pensée n'effaça pas entièrement la tension qui montait en lui. L'enjeu était de taille, et Patrek savait qu'il devait être au meilleur de sa forme pour rivaliser avec un chevalier aussi réputé.

Le champion de Lestival serait difficile à battre mais Patrek aimait la compétition, lorsque le destin vous provoque sans que l'on sache s'il va vous embrasser ou se dérober à la dernière seconde. Face à Bryce Caron, point de fourberie ou de coup bas à craindre. Tout serait franc et net, victoire comme défaite.

Les deux étalons firent leur entrée sur la terre battue et se dirigèrent vers la tribune pour saluer le jeune Roi. Visière relevée, Lord Mallister salua son adversaire avec estime, ses yeux bleus acérés scrutant avec attention les traits du seigneur de Serena dans l'espoir d'y trouver une quelconque faille. Faille que bien d'autres avant lui avaient espéré trouver de la même manière avant de finir lourdement sur le sol. Caron lui semblait impénétrable.

Prenant place à son extrémité de la lice, Patrek se sentait emplis d'une détermination sereine. Lui revenait en mémoire le souvenir de sa première joute, alors qu'il n'était encore qu'un jeune chien fou. Tombé avec fracas, c'était pour un duel comme celui-ci, avec un adversaire de cette envergure, qu'il était remonté en selle, encore et encore.

Les trompettes déchirèrent l'air et l'Aigle éperonna sa monture sous les cris du public. Ses pupilles rivées sur l'écu du seigneur de Serena qui se rapprochait à grande vitesse, Patrek Mallister abaissa sa lance, tous ses muscles tendus, prêts à encaisser le choc du tonnerre entre le Rossignol et l'Aigle.

Tous ses muscles étaient en tension, chaque assaut contre Brynden Nerbosc lui demandait un véritable effort physique pour tenir en selle. Même son étalon sentait la puissance du choc, il ronflait sous l’effort et son corps se maculait doucement d’une fine écume blanche sous protection qu’il portait. Mais lors du troisième assaut contre la corneille, celle-ci resta perché sur son arbre tandis que rossignol prenait son envol pour venir atterrir sur le sable. Il grogna à l’impact, mais il put se relever sans trop de difficulté. Le tournoi s’arrêtait donc là pour lui, aux portes des demis finals. La gorge serrée, il quitta la piste et attrapa les rênes de sa monture qui avait été récupérer par des écuyers.  Il retourna à sa tente, la mine sombre et donna l’animal à Erich qui eut l’ordre de le faire marcher pour le faire récupérer de l’effort qu’il venait de fournir.

Bryce s’isola, enlevant son heaume ruminant sa défaite. Il ne pourrait pas couronner le soleil de Serena Reine d’amour et de beauté. Là où à Lestival il avait failli couronner une femme qui ne le méritait pas, aujourd’hui il en était si loin et cela le rendait plus qu’amer. Les dieux aimaient jouer avec les Caron et cela l’agaçait prodigieusement.
« Père ! Père ! Père !
- Quoi encore ? Je t’ai demandé de marcher mon cheval ! » dit-il d’un ton sévère.

L’enfant d’une dizaine d’année ne se laissa pas démonter, son visage était rayonnant, beaucoup trop face à celui de son père qui était trop sombre lui.
« Vous êtes repéchés !!! vous continuez la compétition ! »

Bryce fronça les sourcils sans comprendre.
« Il n’y avait plus que 3 chevaliers pour les demi-finales et ils ont repêchés le meilleur de ceux ayant perdu pendant les quarts de final. Et c’est vous père ! Vous pouvez encore gagner ! Le tirage au sort vous fait affronter lord Patrek Mallister. »

Le Sire des Marches resta un moment interdit, son esprit analysant l’annonce fait par son fils. Il n’était pas éliminé. Une nouvelle qui le laissait plus que surpris mais il devait se ressaisir car lord Mallister était un concurrent dès plus sérieux. Moins menaçant que le Nerbosc mais à ne pas sous-estimer pour autant. Bryce se leva et fit quelques mouvements amples pour voir s’il n’avait rien de déplacer suite à sa chute. Il épousseta son armure avant de sortir et de se remettre en selle et se dirigea vers la piste. Il y entra au trot, voulant préserver le vieil étalon pour les assauts. Il avait dépensé pas mal d’énergie contre la corneille, il ne voulait pas le fatiguer inutilement. Il salua l’aigle et le dragon avant de retourner à l’extrémité de la lice. Il posa une main sur l’encolure de sa monture, il pouvait presque sentir l’humidité du poil à travers son gantelet.
« Allez, encore une mon vieil ami. Montre que l’âge ne t’arrête pas. » souffla-t-il à l’animal qui tourna l’espace de quelques secondes ses oreilles vers son cavalier.

Comme pour signifier qu’il avait compris, il se cabra légèrement en balançant ses antérieurs loin devant lui et secouant la tête avec force, effrayant le pauvre écuyer chargé de lui donner sa lance. Bryce la lui arracha presque des mains, voyant le gamin ne pas vouloir s’approcher de l’étalon. Il la cala fermement et quand les trompèrent claquèrent pour donner le départ, ses éperons vinrent simplement effleurer le poil luisant du cheval qui bondit furieusement en avant pour en découdre. Bryce abaissa sa lance, visant le bouclier du conflanais, et se prépara au choc.  

Tire de dé : 4

Contre tout attente Alyn résista à l’assaut de Maegor Wydman, il fit même mieux en réussissant à le désarçonner. Tout sourire et fort de cette nouvelle victoire, il quitta la piste non sans un petit geste pour sa famille. Il n’était pas mécontent de son parcours même si les joutes n’avaient pas super bien débuté pour lui, il avait remonté la pente avec succès. Il lui restait désormais un seul adversaire. Et dans tous les cas, il ne pourrait pas gagner, le des Essaims ne voyait pas comment il pourrait rivaliser face au prince Aegon ou face à un garde royal qui transpirait l’expérience. Son seul objectif sur la prochaine joute serait de ne pas trop se blesser pour qu’il puisse concourir pour le tournoi de tir à l’arc. Il attendit dans sa tente, faisant les cents pas, buvant un peu d’eau pour s’hydrater.

Le verdict tomba : Harlan Veneur, le garde royal. Il resta concentré, et inspecta son matériel : sangle, étrivières, rênes. Ils ne voulaient pas qu’un petit morceau de cuir lâche et ne lui cause une chute malencontreuse lors de l’impact contre le chevalier servant la famille royale. Mais Alyn ne put s’empêcher de légèrement stresser, il sentit une boule se former au fond de son estomac. Et sans surprise, il transmit sa nervosité à son hongre. Il entendait déjà sa nièce lui rabattre les oreilles comme quoi son cheval ressentait ses émotions et qu’il fallait qu’il les contrôle… Mais face à un garde royal, que pouvait-il espérer ? Juste ne pas se blesser. Même s’il ne voyait pas comment il pouvait gagner, il donnerait le maximum. Autant essayer de briller un minimum même si on se savait perdant.

Il se remit donc en selle quand ce fut son tour. Il alla saluer son adversaire et la tribune royale. Il jeta un rapidement cœur d’œil au clan des Essaims. Leur visage était serein, loin de l’inquiétude qui s’était emparé d’Alyn. Il respira profondément par le ventre trois fois de suite et expira longuement pour calmer les battements de son cœur. Il attrapa sa lance et riva son regard vers son adversaire. Il raffermit sa prise sur ses rênes sentant son cheval ne pas tenir en place, ressentant la nervosité de son cavalier. Le puîné des Essaims lui chuchotait de vagues paroles pour le rassurer, mais rien ne fonctionnait réellement. Il devait attendre le départ qui dès qu’il fut laissa l’animal prendre le galop pour charger son adversaire. Alyn continuait de serrer ses mollets contre les flancs pour gagner en vitesse, avançant légèrement sa main tenant les rênes pour laisser l’encolure libre dans le mouvement de l’animal. Il abaissa sa lance, se penchant légèrement en avant pour avoir le moins de déséquilibre possible lors du choc et mettre plus de poids dans son impact. Il compta les dernières foulées pour mettre une dernière petite impulsion à sa lance juste avant le choc.


Tire de dé : 7

« N'es-tu pas déçu qu'il ait été repêché ? » demanda Edmund tandis que Brynden remettait ses gantelets, se préparant à la prochaine joute après une brève pause qui avait amené les organisateurs du tournoi à s'interroger sur la manière de résoudre le manque d'un dernier demi-finaliste. La corneille secoua la tête, lançant un regard au blason du rossignol que l'on remettait en place aux côté du barral des Nerbosc, du lion Lannister et de l'aigle des Mallister. Une belle demi-finale, songea le suzerain. « Pourquoi le serais-je ? » rétorqua-t-il avec bonne humeur. « Je ne suis pas chevalier, Ed. Et Lord Caron est un très bon jouteur. » Alors que les participants approchaient de l'ultime affrontement, les tensions ne faisaient que grandir que ce soit dans les gradins où les spectateurs étaient bien plus calmes que lors des premières heures de lice, qu'entre les tentes des participants où la concentration était le maître mot. Brynden, lui, sentait au contraire le poids du classement quitter ses épaules. Lors du tournoi de Lestival il avait été éliminé par Lord Bryce et son objectif cette année avait été de prendre une revanche sportive qui s'était plus que concrétisé lorsque l'orageois avait été désarçonné, chutant sur le sable. A présent, le reste n'était plus que du jeu : comme il venait de le signifier à son cadet, il n'avait jamais été oint, jamais reçu l'éducation martiale des chevaliers de Westeros, il n'y avait nul honneur en jeu et s'il appréciait l'idée de pouvoir couronner Daenerys, il considérait que le parcours qu'il avait fait jusque là était fort honorable pour un guerrier tel que lui.

Aussi alla-t-il saluer son adversaire avec une étrange décontraction : si cela devait être la fin, autant partir avec panache ! Il ne put, cependant, nier apprécier la politesse du Lannister, lui qu'il avait observé, depuis les coulisses, toiser ses adversaires d'une mine moqueuse que l'assurance des ses talents en tournoi lui offrait. Etait-ce le fait d'être arrivé si loin dans la compétition ou son rang, Brynden l'ignorait mais il était certain que le respect de ces salutations rendait Daven Lannister plus sérieux que s'il lui avait offert railleries et cynisme. Les adversaires humbles étaient toujours les plus dangereux. « Ser Daven. » lui répondit-il avec un signe de tête avant d'offrir un regard à la loge royale ou la chevelure blanche de Daenerys la rendait si aisément reconnaissable. A elle aussi il offrit un sourire avant de se détourner pour rejoindre le bord de l'arène.

Dans sa vision périphérique, le champ écarlate du blason au lieu se confondait presque avec le champ de gueule semé de corbeaux des couleurs Nerbosc dans un mélange étrangement poétiques. On aurait presque pu croire à une parodie des chansons de geste s'apprêtant à conter quelques récits historiques à travers une épopée animalière. Brynden inspira, son regard fixé sur l'armure brillante de Ser Daven. Un. Sur un champ carmin se rencontraient lion et corneille. Le drapeau tomba lançant le début de la joute et il perçut, au loin, les cuisses du Lannister se presser contre les flancs de l'animal. Deux. Le lion prit son élan pour attraper sa proie. Dans le même temps, il sentit ses mains se resserrer sur le cuirs des rênes, l'amplitude de ses jambes s'accentuer pour laisser le poids de l'armure indiquer à sa propre monture qu'il était temps d'y aller. Trois. La corneille prit son envol.

Lancer de dé (9)

Le public était ravi, la qualité des joutes étaient exceptionnels, d’un niveau plus élevé qu’à Lestival comme si la guerre qui avait eu lieu entre avait donné plus d’expérience aux chevaliers qui s’affrontaient en ce jour. La joute où s’affrontait le lion et la corneille était particulièrement spectaculaire. Aucun des deux cavaliers ne semblaient vouloir lâcher prise et au bout de trois lances brisées sans résultat, ils furent arrêtés. C’était au jeune Roi de décidé qui serait le vainqueur. Tout le monde vit Tywin Lannister se pencher vers Aerion, et d’une main dans le dos l’invita à se lever pour désigner le vainqueur. Le jeune garçon observa les deux chevaliers, bien embêté par la situation puis finalement il désigna ser Daven Lannister comme vainqueur. Dans la foule il y avait autant de satisfait que de déçu, chacun avait ses favoris et les paris coulaient à flot, les dragons d’or et cerf d’argent s’échangeant comme des petits pains dans l’espoir de se faire un peu d’argent.

La deuxième joute était tout aussi spectaculaire et tout aussi équilibrée. Si Bryce Caron semblait plus expérimenté, il avait lourdement chuté contre Brynden Nerbosc, son corps devait accuser le choc. Finalement au bout de la troisième lance, le rossignol réussi à vaincre l’aigle de Salvemer. Sans gravité. Le nom des deux finalistes était enfin connu. Le Lion contre le Rossignol. L’Ouest contre l’Orage.

La troisième joute, celle du tableau des perdants, vit s’affronter Harlan Veneur de la garde royal contre Alyn des Essaims. Les paris allèrent de bon train pour le né valois mais le bieffois créa la surprise et réussi au bout de 3 lances à désarçonner ser Harlan. Un beau spectacle qui s’arrêta là pour ce deuxième jour des joutes. Le troisième jour était réservé pour la finale. On annonçait déjà des gradins pleins à craquer pour observer le duel qui allait se jouer.

Et vous sur qui allait vous parier pour ce troisième jour de festivité ?

Charger, encore et encore. Charger pour pousser l'adversaire à la faute ou, mieux encore, au sol. Invisible écumait sous son cavalier. Sa robe grise se parait de reflet plus sombre. Le cheval n'était pas blanc, au grand damn des inconnus de l'équitation qui parait le public. C'était d'ombre qu'il s'habillait quand tombait la fatigue. Une charge. Une deuxième. Une troisième.

Se fut le roi qui offrit réponse sur l'identité du vainqueur et, contre toute attente, à peine Daven eut-il mis pied à terre qu'il s'approcha de son adversaire. Enlevant son casque, il n'offrit nulle morgue sur le visage et inclina simplement martialement la tête. Vous avez été un adversaire à la hauteur de votre réputation, Seigneur Nerbosc. Merci pour ce duel. Quand avait-il changé à ce point ? Quand avait-il perdu l'humour et la suffisante inerrante à son nom de famille ? Daven n'aurait su le dire mais le rôle de l'ambassadeur se pressait dans ses veines. Un ultime regard à Alyx. Elle serait fière de lui.

Cette fois, il ne s'arrêta pas à observer le second affrontement. Il devait se reposer avant son nouveau combat. Il n'était pas arrivé si loin pour perdre malencontreusement. C'est un écuyer qu'il envoya espionner, pour lui rapporter le moindre petite détail. Une blessure. Une jambe fatiguée. Un bras un peu gauche.

Bryce Caron ser.

La nouvelle ne l'enchanta pas. Bryce était un combattant redoutable. S'il pouvait compter sur la chance que ce dernier ait perdu quelque instant plus tôt, tant sur son moral que sur sa capacité physique, le tournois était long. Les entrainements et la guerre l'avaient apprit à l'endurance. C'était plus pour Invincible qu'il réfléchissait. Etrillez le et donnez lui à boire. Coupez l'eau, qu'il ne se noie pas dans son seau. Ce soir, Invisible doit pouvoir se dérouiller. Offrez lui un paddock de qualité, qu'importe le prix, vous avez carte blanche. Il ne regarderait pas à la dépense.

Car ce soir, Daven se ferait ascète. Nourriture fine. Un verre de vin des Treilles. Une histoire grandiose pour ses filles alors qu'elles le supplieraient de gagner le combat. Troisième jour de joute. Troisième et ultime moment qui départageait les deux hommes. Ouest contre Orage. Ce n'était plus qu'une question d'égo. S'il devait s'attacher à son cheval pour ne pas tomber, Daven le ferait. Têtu comme une mule, jusqu'au dernier instant.

Il s'endormit vite, tout habitué aux défiances militaires mais l'aube le trouva éveillé très tôt. Un bain brulant pour les courbatures puis une promesse aux oreilles de sa femme. Je vous rapporterai la victoire. Les mots devaient devenir certitude. Il n'avait aucune peur.

Invisible avait reprit. Séché avant d'être amené en extérieur, il avait fini la nuit en box. Sa monture se tendit d'un hennissement joyeux en le voyant entrer. Il voulait l'étriller, à défaut de le préparer. Un instant hors du temps, juste tout les deux.

Puis la préparation, méticuleuse, du chevalier. Inspection des pièces d'armure, évitant tout défaut. Marche pour observer le roulement des métaux. Il était prêt. Et lorsque Daven entra en lice, il se prit à lancer la foule. A réclamer les "houra" du public. C'était la finale, la grande finale d'un anniversaire qui resterait mémorable. Que le public hurle. Chante. Paris. Acclame son héros.

Lui parada, sur sa monture avant de s'arrêter devant la loge royale. Puisse ce tournois être aussi grandiose que votre règne Majesté. Tête baissée. Il aurait eu le genou à terre que s'aurait été identique. Il s'éloigna, offrit un mouvement de tête à sa famille avait d'enfiler son heaume.

Bryce était prêt. Lui était prêt. Que le meilleur gagne.


lancé de dé (8)

Sa victoire contre Patrek Mallister fut arrachée dans la douleur, ses muscles hurlaient de mécontentement à chaque choc de lance contre les boucliers. Bryce n’en pouvait plus et quand il vit l’aigle Salvemer vider sa selle, ce fut un véritable soulagement. Il sentait qu’il n’avait pas la même fraîcheur et la même fougue que lors du tournoi de Lestival, huit ans plus tôt. Il mit pied à terre, jambes flageolantes et regarda rapidement qui serait son adversaire pour la final. Encore Brynden Nerbosc ou son neveu par alliance Daven Lannister ? Le petit roi avait choisi le lion, un duel familial car il affronterait le neveu de son épouse. Caron contre Lefford. Deux Lefford étaient en lice pour se faire couronner Reine de d’Amour et de Beauté. Serait-ce la nièce ou la tante ? Tout reposait entre les mains des deux chevaliers.

Bryce s’occupa de son étalon avec son fils, s’assurant que ce dernier récupère un maximum. Mais il avait conscience qu’au vu de son âge et de l’intensité des joutes, l’animal était courbaturé et le serait également le lendemain. Tout comme son cavalier. Il sentait ses quarante six ans dans ses muscles. Mais le Caron ne se plaignait pas, souffrant en silence comme il l’avait souvent fait. Mais ses proches pouvaient voir la fatigue sur son visage, sur son corps. Il ne participa à aucune festivité ce soir-là, profitant du calme de sa chambre pour se reposer et être le plus en forme possible le lendemain.

C’était sans compter les courbatures du premier jour qui venait se coupler avec celles du second jour. Bryce ne savait pas s’il aurait préféré faire tout d’un coup plutôt que de jouter sur plusieurs jours. Trois journées d’affilées étaient éprouvant aussi bien pour les humains et que pour les animaux qui se montraient vaillant de porter le chevalier plus le poids de son armure.

Pour ce troisième jour, il prit le temps de préparer son étalon pour se concentrer, se mettre dans sa bulle dans l’espoir de pouvoir couronner Alysanne. Lui qui avait failli couronner Abigail… Il se retrouvait dans la même position qu’à Lestival, à deux doigts d’offrir ce titre à son épouse, mais cette fois le cœur y était vraiment. Et ce n’était pas parce qu’il joutait contre son neveu par alliance en face, qu’il lui ferait des cadeaux. Le lion était talentueux, il n’y avait pas rien à dire là-dessus. Mais peut être trop impulsif et vaniteux pour l’emporter.

Bryce se mit en selle après s’être également équiper à l’aide d’Erich. Il grimaça face à toutes les douleurs qui se réveillèrent. Mais il n’était pas le seul à être dans cet état. Le vieil étalon était également bien raide. Il marcha longuement, le laissant le temps de dérouiller, tout comme lui. L’échauffant longuement mais sans y mettre trop d’intensité pour ne pas le fatiguer. Juste pour l’assouplir un maximum afin qu’il soit disponible et qu’il puisse galoper avec force et vitesse sur la piste quand leur de jouter sera arrivée.

Quand Bryce pénétra sur la piste avec Daven, ses oreilles bourdonnèrent face à la puissance des acclamations de la foule venue en nombres. Il laissa le Lannister parader, lui allant directement à la tribune royale saluer le Roi puis là où se trouvait le clan Lefford. Saluant son épouse mais également sa nièce, femme de son adversaire. Puis il partit au petit galop vers l’extrémité de la lice, fermant son heaume, dardant ses yeux clairs sur Daven. Il attrapa sa lance, la callant contre lui et attendant le départ. Le dernier de ce tournoi. Le dernier de sa monture.

Les trompettes sonnèrent. Bryce relâcha toute la pression, laissant l’animal pousser sur ses postérieurs. Il abaissa sa lance, visant le bouclier écarlate du lion doré. Il attendit le choc, concentré.

Tire de dé : 2

La foule avait retenu son souffle lors de la charge des deux chevaliers. Les lances se brisèrent dans un craquement de bois percutant. Mais aucun bruit sourd significatif d’une chute n’arriva. Certains exprimèrent leur soulagement, d’autres leur déception. La tension monta d’un cran, les deux cavaliers arrêtèrent à peine leur monture pour attraper la deuxième lance et repartir à l’assaut. Les naseaux des chevaux étaient dilatés sous l’effort, leur respiration se calant au rythme de leur galopade effréné. Les deuxièmes lances se brisèrent également, dans le même bruit fracassant que les premières. Et toujours rien. Bryce Caron et Daven Lannister se livraient un duel sans merci, personne ne voulant concéder la victoire à l’autre. Le public tremblait d’excitation, tentant de se maîtriser dans le bruit ambiant afin de ne déconcentre aucun de leur favori et ne pas trop effrayé les chevaux. Le troisième assaut débuta, toujours avec la même puissance. Mais les yeux les plus aguéris et les plus affutés auront remarqué un léger tressaillement de fatigue dans le bras armée du Rossignol Orageois. Même sa monture poussait moins vaillamment sur ses postérieurs. Et ces petits détails eurent raisons de lui, il n’avait pas la fraîcheur du lion. L’âge du chevalier et de sa monture combiné à sa chute de la veille entamma la force de Bryce Caron qui sous l’impact de la lance troisième lance de Daven, vida ses étriers pour s’écraser lourdement sur le sable. La foule explosa, applaudissant le vainqueur qui put parader autour de la lice.

Le sourire fier du lion, son égo gonflé à bloc faisant briller le nom des Lannister et rappelant à beaucoup son cousin décédé. Sur certaines lèvres on pouvait entendre chuchoter le nom de régicide. Puis une fois Bryce Caron de nouveau sur ses jambes et quittant la piste, on donna à ser Daven une couronne de fleurs blanches afin qu’il puisse couronner sa Reine d’Amour et de Beauté. Il alla sans trop de surprise, et sans aucun scandale, déposer la couronne sur les cheveux bruns de son épouse, l’héritière Lefford.

Les chevaliers furent rappelés à l’exception de ser Duncan Gaunt, emprisonné suite de sa défaite de la veille et une remise des prix eu lieu, chacun repartant avec un petit quelque chose pour les récompenser de leur vaillance et leur participation. Le lendemain aurait lieu la mêlé.