[EVENT] Tournoi de Port Réal : les joutes

Port Réal était en effervescence depuis plusieurs jours. Les nobles étaient arrivés en masse et les inscriptions aux différentes épreuves du tournoi battaient leur plein et ce même jusqu’à tard dans la nuit précédant l’ouverture des festivités. Les joutes ouvriraient le spectacle sur deux ou trois jours, avant l’affrontement spectaculaire de la mêlée pour finir le dernier jour sur le tournoi de tir à l’arc. La lice avait été dressée au pied des murailles de la ville et d’immense gradins avaient été construits afin d’accueillir les spectateurs.

Dès tôt le matin, de nombreux nobles et roturiers avaient commencé à s’installer afin d’avoir les meilleures places et la meilleure vue sur le spectacle qui allait s’annoncer. Le tableau des joutes était cependant vide, laissant le suspense grimper en même temps que le soleil dans le ciel. Il n’apparut qu’une fois la délégation royale arrivée, car ce fut le petit roi qui tira au sort les paires qui allaient s’affronter, laissant ainsi sa main innocente attraper les tissus aux couleurs des chevaliers. Il annonça alors aussi fort qu’il le pouvait le nom du chevalier tandis qu’un écuyer du Donjon Rouge ajoutait le nom du chevalier à la paire. Certaines joutes étaient déséquilibrées alors que d’autres allaient être serrées. Une chose était sûre, les parieurs s’en donnaient à cœur joie et on se chuchotait à bas mot que Bryce Caron ou Brynden Nerbosc pourraient être une jolie finale s’ils ne s’affrontaient pas avant. L’un était arrivée deuxième à Lestival face à Oberyn Martell et le second avait créé la surprise. D’autres parieurs étaient plus aventureux, pariant sur des chevaliers tout aussi expérimentés, tels qu’Aurane Velaryon, Daven Lannister ou bien encore Patrek Mallister. Les chevaliers les plus jeunes espéraient pouvoir donner du spectacle bien que certains n’avaient guère d’espoir face à leur adversaire. Le spectacle s’annonçait grandiose et les dragons d’or s’échangeaient gaiment.

Les trompettes claquèrent dans l’air déjà chaud de la fin de matinée, annonçant les deux premiers jouteurs. Le public se calma tandis que les deux chevaux montés par leurs cavaliers en armures allaient saluer Aerion Targaryen, premier du nom. Que le spectacle commence !

L’étalon frappait le sol du sabot de son antérieur droit, impatient et nerveux car il savait ce qu’il se préparait. L’animal à la robe noire soufflait fort et hennissait en quête d’une réponse quelconque de l’un de ses congénères. De son côté, Durran achevait de revêtir ses gants, son faciès transpirant le calme et la concentration là où sa monture n’était que fougue et nervosité. Même le jeune homme qui lui servait d’écuyer pour l’occasion peinait à maintenir l’animal immobile.

- Donne-moi les rênes. Il les lui tendit et se mit prestement en selle, son mouvement quelque peu ralenti par le poids de son armure. Et par les Dieux, qu’il en était fier…Le Heaume des Cressey de Sixpierres, sur son épaule droite, répondait au dragon à trois têtes des Targaryen sur son épaule gauche, celui de son épouse. Aujourd’hui, il ne joutait ni pour son nom, ni pour l’honneur des siens. Aujourd’hui, il portait les couleurs de la Princesse Rhaenys Targaryen, le rouge et le noir. Même son bouclier était peint du légendaire blason de la famille royale. Une fois en selle et son bouclier en main, un simple relâchement de ses doigts sur la tension exercée sur les rênes de son destrier suffit à lui faire comprendre qu’il était temps de rejoindre la lice et la foule des spectateurs.

L’étalon noir se savait observé, peut-être même admiré autant par les humains dans les gradins que par les juments dans les écuries. Il galopait fièrement et Durran, tout aussi fier, saluait la foule lorsque son nom fut clamé haut et fort par le héraut. Ce n’est qu’en arrivant près de la tribune royale qu’il ralentit l’allure et jaugea brièvement son adversaire du regard. Le jeune Ser Hereward de la Maison Graceford ( @Clifford Swann ) lui semblait encore peu expérimenté mais il n’allait certainement pas compter sur sa jeunesse et son potentiel manque d’expérience en la matière pour briller dès la première joute sur la lice. Il mit son impulsivité de côté et salua dignement son adversaire avant de tourner son regard vers la tribune royale. Son inclinaison alla en premier au jeune Roi ainsi qu’à Lord Tywin Lannister, Régent du Royaume. Mais les personnes les plus proches notèrent tout de suite la différence lorsqu’il salua son épouse, radieuse, dont il portait les couleurs. Amour, respect et honneur ; voilà ce que les plus observateurs purent lire dans son regard, dans le sourire qu’il lui adressa et dans la lance en bois qu’il lui tendit à elle seule pour qu’elle y laisse un morceau de tissu de son choix ou n’importe quoi d’autre, tant que cela venait d’elle ( @Rhaenys Targaryen ). Et si sa trop grande volonté à lui faire honneur était sa faiblesse, lors de ce tournoi ? Peut-être est-ce ce que beaucoup de spectateurs – et potentiellement son adversaire aussi – durent se dire en le voyant galoper vers l’extrémité de la lice d’où il s’élancerait. Un jeune garçon d’écurie lui tendit son heaume, celui ayant jadis appartenu à son père ainsi qu’à son père avant lui. La lance brièvement confié au jeune garçon, il enfila son heaume, l’ajusta puis le ferma avant de reprendre sa lance dans la main droite, son extrémité pointant vers le ciel.

Puis le départ fut sonné et son étalon s’élança sur la lice, soulevant de furieuses gerbes de sables derrière lui.

Dé + nombre de mots:

 | dialogue : gras | pensées : italique

Lambert faisait tourner le casque dans ses mains déjà gantées. Rhaegar Targaryen avait eu un heaume surmonté d’une féroce tête de dragon. Oswell Whent arborait de menaçantes ailes de chauve-souris. Des heaumes de légende. Des heaumes à faire trembler.

“Ne vont-ils pas être terrorisés, mes ennemis, en m’apercevant au loin avec ça ?”

Avec tout le sérieux du monde, il enfonça le casque sur sa tête. En forme de fraise, son frère avait même eu la délicatesse d’y faire forger une petite tige de métal au sommet, de sorte que s’il tirait dessus, une partie du heaume se retirait comme un chapeau, laissant apparaître ses flamboyantes mèches rousses.

“De quoi ai-je l’air, Joff ? Menaçant ?”

L’adolescent qui l’avait aidé à se préparer leva vers lui un regard incertain. Lambert retira la petite tige de métal avant de mettre ses mains sur ses hanches.  

“Mieux ?”

Le garçon pinça des lèvres, ne sachant quoi dire devant une telle vision. Le chevalier lui retira le doute en lui donnant une bonne claque entre les omoplates, accompagnée d’un gros rire.

“Ne sois pas timide, tu peux le dire, j’ai une allure de vainqueur !” Il renfonça la tige sur son crâne. “Bon, allons-y, je ne voudrais pas faire attendre mon adversaire… Qui était-ce, déjà ?”

“Arys Manning,” répondit-il en tenant les pans de la tente.

Dehors, l’air était chaud. Une luminosité blanche, aveuglante, fit grimacer Lambert pourtant protégé par son heaume.
Frodrick, son cheval baie, attendait sagement, décoré de la robe des Tournebaie. Lambert flatta amicalement l’encolure de sa monture.

“Nous faisons la paire, mon bon Frodrick. Un vrai étal de maraîcher.” Joff l’aida à grimper sur son dos. “Merci, Joff. J’aurais dû porter tes couleurs, tiens !” Il éclata de rire. “Cela aurait moins fait scandale que ce Velaryon avec la Reine-Mère. Quel coquin, celui-là. Enfin, laissons-les se battre entre eux pour le cœur de la Reine avec Veneur.”

Bonhomme, il guida son palefroi jusqu’au terrain de terre battue. Quelques éclats de lances avaient été poussés sur les côtés.

Dans les gradins, le public s’éventait comme il pouvait. Les remparts de la ville n’offraient que peu d’ombre au zénith ; heureusement des tendues les protégeaient un peu mieux.

Lambert fit le tour de la lice en rasant les gradins, offrant de grands gestes joyeux aux spectateurs. Il retira même son petit chapeau lorsque les acclamations étaient assez bruyantes, histoire d’arracher quelques rires aux moins regardants en termes d’humour.
Il termina sa ronde par un salut respectueux envers le roi Aerion, sa mère et Tywin Lannister avant de prendre place à l'extrémité du terrain.
Joff lui tendit son écu et sa lance - plus longue que la moyenne - avant d’ajuster une dernière fois son manteau d’arme strié, rivé sur son épaule gauche. Son frère avait brisé quelques lances avec ça.

“Comment s’appelle-t-il déjà ?” chuchota-t-il à Joff.

“Arys Manning !” s’agaça le jeune homme.

“Doucement, doucement ! Tu sais bien que je n’ai pas la mémoire des noms. Quelle cruauté, Joff.” Il se redressa sur Frodrick. “Bonne chance, ser Manning ! Ne visez pas dans la fente de mon heaume, je vous prie ! Vous ne le voyez pas, mais j’ai de très beaux yeux et j’aimerais les garder.”

Lambert sécurisa sa lance dans son rochet avant de la caler sous son aisselle droite. Il souffla un dernier mot d’encouragement à Frodrick et, au clairon, s’élança droit devant.

Lancé de dé et nombre de mots:

@Robar Royce

D’aucuns auraient renoncé en apprenant le nom de leur adversaire. Pas Hereward, qui sifflait un air vif en nettoyant son bouclier peint à l’effigie de la Mère et aux couleurs des Graceford. Certes, il serait l’outsider, mais il apprendrait. On ne joutait pas tous les jours contre un chevalier comme Durran Cressey. Ca ne pouvait que lui être profitable. Pour le reste, il ferait de son mieux et advienne que pourrait. Hery avait un naturel humble et optimiste. Il tirait le meilleur parti de chaque situation que la Mère mettait sur sa route.

Son frère Arthur, qui lui servait d’écuyer, entra alors qu’il fixait ses jambières.  « Flammèche est prêt ? Bon. File-moi un coup de main, mon vieux. » Hereward désigna le reste de son armure, à commencer par le haubert. L’armure datait et était plus fonctionnelle que belle. Mais ça ferait l’affaire. Il l’enfila avec l’aide de son cadet, lui laissant le loisir de faire la conversation. « Mère se demande comment tu fais pour être aussi calme. » Annonça Arthur alors qu’il l’aidait à attacher ses spalières.  C’était bien le genre de Mère, ça. Toujours à s’inquiéter pour eux. Hereward sourit et haussa les épaules, ce qui lui couta du fait de la lourdeur des plates. « Il y a pire que de perdre une joute. » Rubriant l’avait rendu philosophe. Rien ne pouvait lui arriver de pire que cette blessure, du moins aimait-il à le croire en oubliant volontairement les possibilités d’accidents.

Hereward n’eut guère le temps d’y penser plus. Il était temps de y aller. Accompagné par Arthur, il rejoignit la stalle où l’attendait placidement Flammèche, le hongre alezan qu’il monterait. Une fois en scelle, Arthur l’aida à fixer son bouclier et lui tendit son heaume. Hery l’ajusta et pris une grande inspiration, puis entra sur la lice alors qu’un héraut annonçait son nom.

Qu’est-ce qu’il aimait cette ambiance !  Il sourit, heureux de renouveler l’expérience de Hautjardin. Puis Graceford se concentra sur son adversaire, qui faisait le tour de la lice dans une armure de fort belle allure. On disait Cressey impulsif : était-ce un avantage dont il pourrait jouer ? En tout cas la foule en avait fait son favori. Hereward eut cependant droit à des acclamations lorsqu’il fit le tour de la lice. Bieffois chauvins, parents, amis, ou parieurs audacieux, qu’importe, il était content d’être encouragé. Avisant des visages connus, il s’arrêta devant eux pour demander une faveur : « Lady Aemma (@Aemma Massey), me permettrez vous de porter vos couleurs ? » Elle consentit et Hery releva sa visière pour lui parler une dernière fois : « Souhaite moi bonne chance, je crois que j’en aurais besoin. » Il était ravi de son coup. Dans les gradins, il avait repéré  @Rhoane Tarly  et espérait que ça l’agacerait – à défaut de pouvoir jouter contre son mari…

Le jeune homme termina son tour de lice en saluant Aerion Ier, le Régent, et la Reine-mère, observant avec curiosité cet enfant roi qu’il voyait pour la première fois. Puis, d’une légère pression du genou, il poussa Flammèche à opérer un demi-tour pour faire face à Durran (@Cersei Lannister), qu’il salua d’un geste de la main : « Ser Durran. C’est un honneur de jouter contre vous aujourd’hui. » Arthur s’approcha ensuite pour lui tendre sa lance. Hereward baissa la visière de son heaume – à présent, son monde se limitait à la bande de sable devant lui et à son adversaire – et assura fermement sa prise. Puis le héraut sonna le départ et il s’élança dans un nuage de poussière.

Depuis la tente, on pouvait entendre le grondement des tribunes qui roulait comme l'orage. Wendel Frey ne se déconcentrait pas. Il n'était plus un jeune écuyer inexperimenté et ses doigts qui ajustaient l'armure étaient rapides et précis. Il savait donner un peu d'aisance aux liens de cuir pour que les mouvements aient la souplesse nécessaire, sans rien sacrifier à la solidité de l'ensemble. Il avait déjà eu l'occasion de constater la violence des joutes et n'ignorait pas que le pire pouvait parfois s'y produire. Comme au combat, l'erreur n'était pas permise. Lord Mallister se félicitait que l'apprentissage du jeune homme ait si bien porté ses fruits et se sentait en confiance entre ses mains.

"Puisse le Guerrier soutenir votre lance, Ser." encouragea l'écuyer lorsqu'il ne restait plus à Patrek qu'à enfiler son heaume d'apparat aux ailes déployées. Celui-ci le remercia d'une tape sur le bras et s'avança vers l'étalon qui lui avait été préparé. Une belle bête, solide et nerveuse, harnachée aux couleurs argent et indigo des Mallister. Il ne l'avait monté que quelques fois avant aujourd'hui en guise d'échauffement, pour que la bête se fasse à son poids et à son odeur. Restait qu'il n'était pas tout à fait en mesure de prévenir la moindre de ses réactions, et il ne pouvait alors compter que sur son expérience pour empêcher la débâcle.
Peut-être aurait-il dû choisir une monture plus docile, sa blessure reçue à Winterfell rendait sa cuisse fatigable et plus raide. Patrek Mallister avait beau avoir atteint les quarante années, il gardait le panache de ses années vertes et présumait sûrement bien au delà de ses forces. Mais ce qu'il n'avait peut-être plus en jeunesse et en fougue, il l'avait gagné en entraînement et c'est confiant qu'il avait signé sa participation à cet exercice périlleux.

A son entrée en lice, le soleil d'été lui fit cligner des yeux tandis que se découpaient en ombres mouvantes les bannières de toute la fine fleur de la chevalerie du continent. Les veines en ébullition de l'enthousiasme qu'il sentait monter dans les tribunes comme la Lune soulève la marée, Patrek Mallister mena son destrier au pied de la tribune royale pour honorer le jeune souverain. C'est là qu'il le vit: son adversaire désigné par le sort, son écusson frappé d'un arbre d'or. Il le salua avec respect et considération, comme l'enseignaient les règles de la chevalerie. Ce que tous attendaient ici, c'était que le spectacle soit beau.

Mais avant tout, il lui fallait la trouver. La mère de ses trois enfants, le joyau qui brillait à ses côtés depuis presque dix années. Elle s'était levée et surplombait à présent la fosse au bord des gradins, ses faveurs -d'indigo coupées d'or- entre ses doigts. Ce fin sourire sur ses lèvres, il le connaissait. Il n'y avait rien qu'il n'aimait tant que de la voir resplendir et c'était un moteur de réussite au moins aussi puissant que celui de défendre l'honneur de sa lignée.

Le ruban de sa dame noué, Lord Mallister conduisit sa monture à l'extrémité de la lice. La visière rabattue, le monde tenu à distance, les battements de son coeur emplissant ses tempes, l'Aigle attendit le signal avant d'éperonner l'étalon et de le lancer au galop. Toutes serres dehors.

C’était unanime, Symon était considéré comme quelqu’un de chanceux. Ce n’était jamais de fait d’événements extraordinaires, mais plutôt de coïncidences bienheureuses et de hasards fortuits. Comme cette fois où il s’était fait embrocher comme un ortolan et que la lame était passée à quelques millimètres de son cœur. “Un peu plus et vous trépassiez, ser !” s’était alarmé le mestre qui l’avait soigné. Ce à quoi Symon avait répondu par un sourire goguenard, bouffi de cette confiance tranquille que les Sept veillaient sur lui depuis le berceau.

“Allons mettre à terre ce Swyft !” s’engaillardit-il alors que son aide - un garçon d’environ quatorze ans aux dents en avant et aux cheveux d’un blond pâle - l’aidait à enfiler son torse en plates.

Symon ne savait pas s’il se satisfaisait de ce tirage au sort, d’ailleurs. Il était ravi de ne pas être tombé contre un perdreau de l’année car, quand un homme jeune et vigoureux se bat contre un adversaire plus faible, la sentence est double : vaincu, le triomphe de son antagoniste s’en trouve au moins triplé ; et vainqueur, il est accusé de forfaiture et de facile audace.
Cependant, il ne parvenait à se satisfaire d’Humfrey Swyft. Certes, l’homme devait avoir son âge et il apparaissait en pleine santé, mais son nom manquait de l’aura que charriaient des Daven Lannister ou des Harlan Veneur. S’il s’était trouvé contre un de ces trois lascars, c’était son triomphe à lui qui aurait été triplé ! La perspective d’une défaite ne l’effleurait absolument pas.

L’armure pesait un âne mort, mais lady Velaryon n’avait pas lésiné sur la qualité. Elle était sobre, mais robuste. Les articulations lui permettaient des mouvements relativement fluides et le cuir suivait sans raideur le moindre de ses gestes. Les longues heures d’ajustement avaient porté leurs fruits. Elle ne reluisait peut-être pas comme celle de Cressey avec ses dragons, mais Symon n’avait pas besoin de fioritures pour gagner. Il avait sa chance dans une poche et son expérience dans l’autre.

Dehors, la clameur de la foule lui arracha un sourire radieux. Son cheval, un étalon alezan qu’il avait affectueusement surnommé Robert, était aussi affable qu’il était impatient d’en découdre.
Tête découverte, il encourageait les applaudissements du public, en leur faisant signe de se montrer plus bruyant encore. Puis, il arrêta Robert à hauteur de la tribune où était installée lady Velaryon. Il lui présenta sa lance de joute, striée aux couleurs des Pynède.

“Ma Dame !” appela-t-il Vaelle. “Votre faveur !”

L’expression de franche surprise qui se peignit sur les traits de sa mécène le ravissait.
L’anneau tressé de rubans argentés et turquoises glissa jusqu’à la garde. Il le porta ensuite à son visage pour l’embrasser. Les galons qui sentaient la lavande lui chatouillaient les narines.

“Me voilà déjà vainqueur !” lança-t-il avec un clin d'œil avant d’enfiler son casque.

Il termina sa parade devant la loge royale qu’il salua avant de baisser sa visière.

Du bout de la lice, il harangua son premier adversaire du jour, un brin provocateur :

“Bonne chance, lord Swyft !”

Dans l’interstice de lumière que lui offrait son heaume, Symon visualisa l’endroit où il frapperait le jouteur. Il raffermit la prise sur sa lance comme s’il eut s'agit du prolongement de son bras.

La trompette retentit. La foule se tut. Et Symon éperonna Robert qui s’envola. Droit devant.

Lancé de dé et nombre de mots:

@Humfrey Swyft

Jacaerys n’avait pas rejoint la délégation royale, participant à la joute il devait se préparer en avance. Son nouvel écuyer l’attendait déjà sous la tente, prêt à l’aider à revêtir son armure. Le Maître des lois lui demanda d’aller préparer sa monture et de bien vérifier le matériel. Il ne valait mieux pas que les étrivières ou ses rênes ne lâchent en pleine joute, cela serait extrêmement dangereux pour le chevalier qui pouvait faire une très mauvaise chute et perdre le contrôle de son étalon. Le Velaryon enfila son gambison, et ferma les petits lacets de cuir d’un geste expert et rapide. Il réunit ses cheveux argentés en une queue de cheval basse afin de ne pas avoir des mèches de cheveux dans le visage et pour qu’aucune pression ne soit exercé contre son crâne quand il mettrait son heaume. Quand le jeune garçon revint, il l’aida à enfiler la lourde côte de maille avant de commencer à mettre les différentes pièces d’armures.
« Le Roi a-t-il tiré les pairs qui allaient s’affronter ?
- Oui ser, vous affrontez ser Maegor Wydman au premier tour. Et vous passez en 3ème position.»

Il acquiesça, il avait vaguement vu le valois cinq ans plus tôt quand ce dernier avait fui le val. Il avait apporté des informations précieuses sur la situation du Val d’Arryn et il avait été en charge d’écouter à la frontière ce qu’il pouvait se passer d’intéressant. Mais Jacaerys ne savait pas réellement ce qu’il valait en joute.

Rapidement, il sortit de sa tente et alla vers son étalon. Il vérifia rapidement le matériel et ressangla l’animal. A l’aide d’un montoir et de son écuyer il se hissa péniblement en selle. L’armure pesait trop lourd pour qu’il puisse monter sans aide. Il alla échauffer l’animal qui avait comprit ce qui allait se passer. L’étalon à la robe alezan trépignait et rapidement une fine pellicule d’écume blanche vint recouvrir son encolure et son grasset.

Il entendait les exclamations de la foule qui vibrait sous les premiers assauts des jouteurs. Puis ce fut à son tour. Son écuyer accrocha rapidement autour de la lance un bout de tissu vert bordé d’or. Les couleurs des Tyrell. Même si cela faisait plusieurs années qu’Elinor était décédée, il n’avait aucune autre dame à honorer. Il alla saluer le roi et son adversaire, le visage fier avant de revenir à l’extrémité de la lice. Il enfila son haume et se saisit de sa lance qu’il cala sur son pieds. Rapidement la température grimpa dans son armure et de grosses gouttes de sueur perlèrent le long de son front et dans sa nuque. Le champ de vision réduit, il riva ses yeux sur le valois. Quand le drapeau s’abaissa, il éperonna l’étalon qui s’élança en poussant fort sur ses jarrets pour gagner de la puissance et de la vitesse. Il abaissa sa lance et visa le centre du bouclier adverse. Il retint son souffle et gaina tout son corps lorsque l’impact intervint dans un horrible craquement de lances brisées.

Tire de dé : 8

Un jour glorieux, qui aurait pu imaginer il y a de cela cinq ans que j’aurais pu me retrouver là où j’étais aujourd’hui ? J’étais haut perché sur ma jument, à jouer à un jeu qu’il m’aurait été interdit d’envisager il y a encore quelques années. Je jouissais du moment, je jouissais de me voir moi, ayant grimpé les échelons jusqu’à ce moment fatidique. C’est moi qui allait ouvrir les joutes, les joutes du Roi, là où toute la Cour serait présente, toute la fine fleur du Royaume, d’ailleurs, en d’autres circonstances jamais je ne me serais essayé à cette activité. Elle paraissait ridicule, un fait dépassé, d’une noblesse si éloignée de moi et de ce que j’étais. Finalement jouter ici, dans ces conditions, c’était crier ma victoire au monde entier, j’étais un chevalier de la maison Velaryon, mon épouse était une Frey, j’approchais enfin de ce que je pouvais nommer la réussite. Et ce tournoi allait être un petit couronnement pour moi aussi, une entracte entre le début de ma montée fulgurante et ma gloire totale.

J’avais fière allure sur ma jument blanche, je portais une tenue personnalisée, sur le haut de mon haume un hippocampe se dressait comme une corne. Par dessus mon armure et sur mon cheval trônait un hippocampe sur fond rouge, seule Vaelle devait se souvenir qu’elle avait été derrière ce blason personnel. J’entrais sur le sol battu, les premières acclamations retentissaient en même temps que l’annonce de mon nom. Je levais ma main pour saluer la foule. Quelques fleurs étaient jetés aux sabots de mon cheval. Un serviteur devant guidait ma monture, je continuais de saluer la foule tandis qu’il m’avançait vers la tribune royale.
“Mes quotes, combien ?”
“Ser ?”
“Mes quotes, elles sont à combien ?”
“Ser, je ne sais pas très bien… On donne Lannister vainqueur.”
“Mh, vous avez une réserve ?”
“Huits dragons d’or… C’est tout ce que j’ai.”
“Pariez-les sur moi !”
Finalement je passais devant la tribune royale, je donnais un petit geste de la tête à Tywin Lannister, après tout il était mon bienfaiteur et je m'apprêtais à vaincre son… neveu ? Cousin ? Quelque chose comme ça. Devant le Roi je m'appliquais à une plus grande révérence, je devais tendre ma jambe sur mon étrier pour ne pas chuter dans l’exercice. Je reprenais les rênes à mon guide pour passer brièvement à la tribune où était présente la maison Velaryon. Je surjouait, malgré mon casque, un baiser à mon épouse, je passais ensuite devant Vaelle. J’arrêtais la jument. On m’apportait ma lance bariolé de rouge et de bleu, je faisais semblant de l'abaisser vers ma belle-soeur pour qu’elle y pose ses couleurs avant de me raviser, et dans un éclats d’étonnement de la foule je rebroussais chemin vers l’estrade royale. Arrivée face au petit Roi, je voyais les chuchotements étonnés de la Cour et des spectateurs. Je parlais le plus fort possible à travers le métal de mon heaume.
“Si son Altesse Royale, la Reine-mère voudrait bien…” Je tendais alors le bout de ma lance vers l'extrémité de l’estrade, obligeant la Reine à se lever pour y attacher ses couleurs. Les murmures du public s’intensifièrent.

Daven Lannister faisait son entrée, une fois les acclamations et présentations terminées je me portais à son niveau, apparemment nous étions censé nous saluer et nous souhaiter le meilleur. “Ne vous inquiétez pas Ser, si je vous blesse aujourd’hui, je serais volontaire pour m’occuper de votre épouse pendant votre convalescence.” Je repartais au trot vers ma place pour attendre, lance en main, le départ de cet affrontement. Là encore, je savais que j’allais triompher, comme toujours, je triomphe toujours.

Tire de dé : 9

Alyn profita de la fraîcheur du matin pour aller se préparer avant le tournoi. Il commença par aller voir sa monture, vérifier que la nuit avait été bonne et qu’il n’y avait aucune contre-indication. Il le sortit pour le faire marcher un peu avant que le stress du tournoi ne les gagne tous les deux. Il espérait ne pas se blesser afin de pouvoir participer au tournoi d’archerie à la fin de la semaine. Perdu dans ses pensées il ne vit pas Naerys arrivée vers lui. Il ne réagit que lorsque son hongre se redressa. Il tendit son encolure pour renifler les mains de la jeune fille à la recherche d’une possible friandise, mais elle n’avait rien et elle se contenta de caresser le bout de ses naseaux.
« Je suis surpris de ne te voir que maintenant. Et non, tu ne m’aideras pas à préparer Anaror, ta place est dans les tribunes je te le rappelle. » coupa-t-il court avant même que sa nièce ne puisse dire quoique ce soit. Il la connaissait trop bien pour savoir qu’elle allait le lui demander. « Mais si tu veux, je te laisse le marcher jusqu’à ce que mon écuyer arrive. »

Il n’en fallut pas plus à Naerys pour attraper la longe et partir avec le cheval son oncle. Alyn se dirigea vers sa tente pour s’équiper. Il ignorait encore qui serait son adversaire. De toute manière, à part s’il avait de la chance et qu’il tombait sur un très jeune chevalier qui participait à son premier tournoi, il doutait de pouvoir aller au-delà du second tour. Son écuyer arriva et l’aida aussitôt à s’équiper. Il donna également le ruban appartenant à son épouse Jeyne dont il portait les couleurs en tournoi. Une fois presque totalement prêt, le garçon alla chercher la monture de son chevalier l’équiper également. Alyn jeta un coup d’œil afin d’être sûr que sa nièce reparte vers les tribunes.

Il se rendit vers la lice, pour voir le tirage au sort pour savoir contre qui il allait tomber. Il eut un soupire de soulagement. Aryn Lydden, un jeune chevalier. Il avait peut-être une chance. Mais il ne sous estimait pas la jeunesse, qui pouvait créer la surprise. Il retourna vers sa tente, et il vit son cheval prêt à partir. Le biefois se mit dans sa bulle, tentant de faire abstraction de la foule et demanda à son écuyer d’aller échauffer l’animal en attendant son tour.

Dans quelques minutes, le tournoi allait commencer et la foule allait vibrer au rythme des affrontements. Il ferma les yeux, et se concentra sur sa respiration faisant abstraction du bruit. Puis ce fut à son tour. Il sortit de la tente et s’avança vers son hongre. Une fois à cheval, il se dirigea vers la lice. Quand les chevaliers le précédent quittèrent la piste, il gagna le centre de la lice au trot pour aller saluer le roi et le jeune ouestien. Il tourna la tête vers le clan des Essaims où se trouvait son épouse et sa fille aînée pour leur faire un bref signe de tête. Puis il retourna vers l’extrémité de la piste, rabattant son heaume et se saisissant de sa lance.

Le départ fut donné. Desserrant les doigts de ses rênes et serrant ses mollets contre la sangle, l’animal bondit en avant, prenant un galop digne du cheval de guerre qu’il était. Il abaissa la lance, se concentra pour viser juste tout en pensant bien à respirer pour ne pas trop se crisper. Il attendit le choc et savoir si le sable se rapprocherait de son corps ou non.


Tire de dé : 4

Les derniers ajustements à l’armure du plus jeunes des, jadis, trois frères Baratheon, se terminaient tandis qu’à l’extérieur de sa tente, le bruit des lances et boucliers brisés, accompagnés des exclamations de la foule, lui parvenaient par intermittence. Renly redressa la tête, se tenant droit et fier au centre de la tente qui lui fut prêtée pour sa préparation. Du coin de l’œil, il observait son bouclier peinturluré aux couleurs de son épouse, Desmera née Redwyne. Un sourire se dessina sur ses lèvres au souvenir du Tournoi de Lestival, où il avait fait sensation sans gagner pour autant en concourant sous les couleurs des Tyrell et de son seul et unique amour, Loras, arraché à lui par la distance d’abord puis par la maladie. L’effet de surprise ne marchait qu’une fois mais il aurait préféré concourir sous les couleurs de sa maison, plutôt que d’afficher celles d’une femme, qu’il respecte, certes, mais qu’il n’aimera jamais. Seul son heaume portait les bois du Cerf Baratheon, unique signe distinctif dans les couleurs bleues, vertes et violettes de la Maison Redwyne.

Un jeune homme tenait les rênes de son destrier, lui aussi couvert des couleurs de la maison de son épouse.

- Ser Renly, le salua le jeune homme en baissant la tête, avant de relever le regard vers le Cerf. Ce dernier nota la flamme de curiosité et de désir qui brûlait dans son regard et il en fut flatté. Si le tournoi ne se tenait pas à la capitale et n’avait pas rameuté les seigneurs, dames et chevaliers les plus importants du royaume, peut-être bien qu’il se serait permis de se perdre dans ces bras juvéniles rien qu’une nuit. Mais il s’était pour une fois juré de bien se comporter, si ce n’est pour son frère au moins pour Desmera. Il ne répondit rien à l’invitation à peine voilée du jeune homme mais lui offrit néanmoins un sourire et se mit en selle prestement.

- Parie sur moi, lui conseilla-t-il en lui lançant un clin d’œil complice. Puis il talonna son cheval et s’élança au trot vers l’entrée de la lice. Ce n’est qu’une fois entouré des gradins qu’il prit le galop, saluant la foule. Sa première halte fut bien sûr devant la tribune royale. Il salua respectueusement le jeune roi puis se tourna vers le Vieux Lion et fit de même. Rejoint rapidement par son adversaire, qu’il reconnut être Ser Duncan Mossegonde (@William Mossegonde), le frère de William, Renly fit pivoter son cheval pour lui faire face et le saluer :

- Ser Duncan, puisse le meilleur d’entre nous l’emporter.

Puis il le laissa saluer à son tour la tribune royale et se mit en quête de son épouse, qu’il finit par trouver sur sa gauche. Lance à la main, il la tendit vers elle pour qu’elle puisse y attacher un ruban de couleur bleu clair.

- Ma Dame, la remercia-t-il sans sourire avant de s’élancer au galop vers son point de départ, en attente du signal.

Dé + nombre de mots:

 | dialogue : gras | pensées : italique

L’attente avait été longue, passée à tenter de distinguer les fracas des lances et boucliers ou à compter les cris de la foule qui résonnaient derrière les gradins. Encore, était-il à l’abri des regards, son attention entièrement concentrée sur son destrier blanc, sur son souffle, le bruit de ses sabots frappant le sol, le frémissement qui parcourait son encolure. Poussant un soupir nerveux, Thaddeus tenta lui aussi de libérer la tension qui était venue coincer sa poitrine. La cuirasse, cependant, rendait cela plus difficile encore. Ce fut donc les mâchoires serrées, qu’il passa une dernière fois sa main le long des branches du sorbier doré, engravées sur le chanfrein de l’étalon.
Ça en fait un bout de temps qu’on se connaît toi et moi, n’est-ce pas ?
En effet, lorsque Gahael était venu au monde, dans l’étable de Boisdoré, sa soeur était encore en vie. Naïf qu’il était, il avait pensé que de le nommer en son honneur apaiserait son esprit tourmenté. Mais il y avait des maux que l’on ne pouvait guérir… Moins encore en donnant un prénom stupide à une simple bête.

« Sir, il est temps. »

Après une légère hésitation, Thadd acquiesça d’un air presque assuré.
À partir de cet instant-là, le temps parut lui filer entre les doigts. Bientôt, il se trouva déjà face à l’enfant-roi, à Tywin Lannister et à la moitié des habitants de Port Réal. Un frisson parcourut son échine. Oh, il comptait bien mieux faire que lors de son précédent tournoi. Peu importaient les dés qui lui étaient jetés. Et qui sait, peut-être que la chance leur donnerait à tous deux une revanche.
La hargne lui offrit finalement un regain de confiance. Après ses quelques années passées à Corcolline, il portait enfin à nouveau l’arbre des Rowan sur son bouclier, l’or et l’argent de son carapaçon allant jusqu’à engloutir le chasseur des Tarly brodé sur la croupe du cheval. Ne lui manquait plus qu’un détail.

Il crut tout d’abord qu’elle refuserait. Le temps d’un battement, la foule sembla se tenir en haleine, dans l’attente d’un scandale. L’héritière Tarly humiliant son époux devant l’entièreté du Royaume. Pourtant, dans toute sa grâce, Rhoane finit par se pencher au-dessus de la balustrade, et fit doucement glisser son ruban le long de sa lance.

« Essaie de faire de ton mieux », lui souffla-t-elle du haut de son piédestal, une pointe de venin dans la voix.

Thaddeus crut sentir des serpents de glace lui remonter sur la peau. Il y avait quelque chose de profondément déconcertant chez Rhoane. Ses cheveux d’or sombre, ses yeux couleur marron…parfois il retrouvait cette même lueur que celle qui avait animé le regard d’Abigaëlle durant ses derniers jours. Une sensation de danger, qui le ramenait au petit garçon qu’il était, jadis.
Garce.

Ce fut donc frustré et irrité, qu’il s’avança vers son adversaire. Cependant, la réalité de l’instant le rattrapa bien vite, le gamin perturbé laissant place à l’envie mordante de vaincre. Pour sa famille, pour lui, et pour lui prouver, à elle.
Le salut fut bref, courtois. Lord Mallister préféra éviter les fioritures. Tant mieux. Thaddeus le comprit bien vite : il ne resterait bientôt plus de place pour ses pensées. Sans trop savoir comment, quand et pourquoi, l’affrontement fut lancé. Le cou de la bête s’étira. Un coup de sabot, et Gahael se propulsa dans un galop effréné.

Dé - 6:

Aegon avait rapidement abandonnée les siens pour aller se préparer pour les joutes. Le prince était quelque peu anxieux, c’était un gros tournoi avec beaucoup de participation. Cela ravivait de vieux souvenirs, des souvenirs d’Harrenhal, où il était perdu, pas dans le moment. Suite à ce tournoi, il avait déçu sa famille et Jaelix était né. Tant de bouleversement. Mais probablement que les évènements seraient différents cette fois. Il était plus serein, moins de pression régnait sur ses épaules. Mais il devait néanmoins ce concentrer, il ignorait quel serait son adversaire, son frère devant faire le tirage au sort.

Aegon faisait les cents pas sous sa tente, tandis que son écuyer, le jeune Monterys Velaryon préparer sa monture. L’adolescent aurait probablement voulu participer et rien n’interdisait un écuyer à participer aux joutes. Mais le Targaryen ne le jugeait pas près et il l’avait raisonné en lui disant que cela ne plairait pas à sa mère (@Vaelle Velaryon) de le voir prendre autant de risque et risquer de se blesser pour juste du spectacle. Même s’il s’illustrait, Aegon ne l’aurait pas adoubé pour autant. Il avait encore beaucoup de chose à apprendre, il progressait vite mais il n’était pas encore prêt à devenir un véritable chevalier de R’hllor.

Une fois totalement prêt, il envoya le garçon assister au tirage au sort d’Aerion tandis qu’Aegon inspectait le travail de l’adolescent. Il n’avait rien à redire. Très bien. Il attendit qu’il revienne pour lui annoncer son adversaire : Duncan Gaunt. Un couronnien, un homme mur. Le Prince ne le connaissait pas et n’avait pas le souvenir de l’avoir déjà vu jouter. Il allait devoir se méfier, car il pouvait avoir de l’expérience et se montrer dangereux. Même avec un meilleur matériel, il pouvait se trouver se faire battre. L’arrogance de sa jeunesse lors des tournois n’étaient plus la même. Il avait appris de ses erreurs. Il récita une prière silencieuse au Dieu rouge en fixant une bougie avant de se mettre à cheval et d’entrer au liste pour aller réclamer les couleurs de son épouse. Tendant sa lance vers les tribunes royales. Son regard se fit fière quand la couronne de ruban glissa le long de son arme. Il adressa un léger regard au reste de sa famille avant de faire volte-face, ignorant son adversaire.

Il se positionna à l’extrémité de l’arène et riva son regard améthyste sur son adversaire. Les traits de son visage se durcir. Il ferma la visière de son heaume, d’un geste rapide. Il était prêt à en découdre. Sa monture se cabra légèrement durant quelques secondes, jarrets pliés, prêt à bondir. Il ronfla telle un dragon, l’impatience le gagnant. L’hongre devenait de plus en plus intenable. Aegon n’aurait aucun mal à le faire se lancer sur la piste à vive allure. Et quand le départ fut donné, le prince bascula son poids vers l’avant, ouvrant ses doigts sur ses rênes n’entravant plus l’équidé dans son mouvement. Il serra son bas de jambe et l’animal remit un coup d’accélération. Le Targaryen demanda à son cheval de rester en accélération constante, jusqu’à ce que l’impacte vienne résonnait dans l’air de la capitale.  

Tire de dé : 4

Je vérifiais une dernière fois que mon armure était bien attachée, je jetais un regard circonspect au garçon d’écurie, il me tendait mon heaume. Ce casque était la pièce la plus simple de mon armure, une pièce unie, sans couleur, simplement le fer forgé directement. Notre maison n’était pas riche et le plastron était la pièce que William avait cru bon de moderniser, il était noir mat avec l’étoile à Sept branches peinte d’or sur le torse. J’avais rajouté, en hommage à Clarysse mon épouse, une couronne de fleurs autour de mon cou.
Le garçon m’enfilait le casque sans ménagement.

La bête était un animal puissant et grand d’un brun sombre, une vraie furie selon William, un bon cheval de guerre. La guerre ne m’avait jamais fait peur, les combats non plus mais je n’avais quasiment aucune expérience dans le domaine. Après tout le soldat, le chevalier brillant, l’excellent jouteur de la famille, c'était William, pas moi. J’étais un cadet, un homme de l’ombre, un conseiller avisé qui savait calmer les ardeurs de son aîné et lui servir de garde-fou. Malheureusement et aujourd’hui pour moi, je ne réussissais pas toujours. C’était le cas aujourd’hui, j’avais lamentablement échoué à mettre un terme à cette aventure ridicule. L’idée était que dans la retraite de William, alors qu’il adorait jouter et qu’il aurait donné tout ses écus pour être à ma place, je devais moi, plus jeune, plus en forme représenter l’avenir de la famille, notre honneur. Je l’avais souvent accompagné à des tournois, lui servant parfois d’écuyer. Aujourd’hui je me retrouvais à sa place, dans une armure copié sur la sienne à devoir défendre ses idées, ses principes. Même si j’avais fait miennes ses ambitions, pour l’unité et le besoin de notre famille, je me trouvais aujourd’hui bien embarrassé de devoir me trouver là dans de telles circonstances.

Un cor résonnait, on beuglait mon nom. Le garçon d’écurie me poussait au postérieur afin que je monte sur l’étalon. Il me tendait ma lance, noire et peinte elle aussi de l’étoile à sept branches. Je déglutissais difficilement, j’aurais bien voulu pouvoir m’enfuir de là. Bordel, je ne m’étais jamais battu à cheval, mes entraînements dans les Bief étaient si lointains… Et la campagne de Renly dans les Marches n’avait mené à aucun combat, nous avions servi de gardes frontières pendant des lunes. Aujourd’hui c’est face à ce freluquet même, Renly Baratheon, l’indécis, que je m’étais employé à invité à Mosscoast pour la cause de mon aîné et qui nous avait presque ri au nez, j’allais me couvrir de ridicule face à ce con… A force de porter les couleurs de William je me mettais à penser comme lui. Renly tu es un con, un sale con. Tu nous as tourné le dos et voilà que tu va m’envoyer dans la poussière devant ma femme et mon fils.

Je m’avançais, les applaudissements étaient timides à mon approche. Je passais devant la tribune royale, abaissant ma lance et mon heaume devant le jeune Roi et son impressionnant Régent, lord Tywin Lannister. Je trottait jusqu’à une tribune plus éloignée où se trouvaient les Mossegonde. Je voyais mal à travers la fente de mon casque et Clarysse dû s'y prendre à plusieurs fois pour faire glisser ses couleurs sur ma lance. Finalement, je croisais ce baratineur de Renly, il me souhaitait bonne chance, je restais silencieux, aussi bien rendu muet par la peur que par le mépris. Je me rendais à ma place… J’attendais l’annonce pour la cavalcade, le départ en trombe… J’attendais, une boule dans l’estomac et les jambes molles.

Dé de tour : 6

Tournoi de Port-Réal

An 310, lune 1, semaine 2

Ashter avait demandé au moins cinq fois à Loreon de répéter ce qu’il venait de lui dire tandis qu’il nettoyait son armure. Les paires avaient été annoncées pour les joutes et le destin en avait décidé ainsi. Il jouterait contre son beau-frère. Voilà un hasard des plus curieux qu’il n’aurait pas le temps de partager avec son épouse. Il s’attela à nettoyer son armure. Même s’il ne passait qu’en septième position de ce premier tour de joutes, il voulait être prêt. Loreon s’activait également de son côté. Il s’agissait là pour le seigneur de Bulwark le premier tournoi auquel il participait. Évidemment, il avait assisté à bon nombre de tournoi depuis le début de son écuyage. Mais voilà qu’il tentait sa chance, une chance de débutant, face à un autre débutant. Aidé de son disciple, il était venu temps de revêtir l’armure, de préparer le cheval et d’aller saluer la foule, avide de ces jeux et de ces rencontres. Ashter avait récemment abandonné sa chevelure blonde mi-longue pour une coupe plus courte. Les poils de son visage repoussaient à peine, il avait demandé à Loreon de le raser quelques jours plus tôt, lui qui arborait depuis quelques années maintenant une légère barbe aux teints blonds et roux. Il s’avança avec son cheval et se retrouva ainsi aux côtés de son beau-frère.

- Alors Pod’, prêt ? J’avoue que je ne m’attendais à ce qu’on nous mette l’un contre l’autre. Promis, je te ménagerai… si tu en fais autant de ton côté.

Il lui lança un large sourire suivi d’un clin d’œil avant de donner un coup de talon, faisant avancer son cheval. Il se présenta devant la tribune royale, saluant le jeune roi, Aerion, la reine-mère qui se trouvait à sa gauche ainsi que le régent qui se trouvait à sa droite. Il salua également les princesses (@Margaery Targaryen et @Rhaenys Targaryen) et se dirigea ensuite vers une autre tribune où il tendit la lance que son écuyer lui avait confié quelques minutes. Lady @Melleah Yarwyck se trouvait là aux côtés de leurs filles, de ser Beren, son épouse et leurs enfants. Fier, heureux, ravi, il ne pouvait porter que les couleurs de son épouse pour ce tournoi. Il lui ferait honneur, c’était une promesse d’un regard, d’un sourire tandis qu’elle y apposa un ruban de ses couleurs. Il prit ensuite position, baissant son heaume, relevant la lance, pointant son regard vers ser Podrick. Ser Podrick. Cela sonnait bizarre et pourtant le jeune homme était bien chevalier, marié même, père de surcroit. Les temps avaient bien changé. La vie avait bien avancé. Pensant à tout ce qu’ils avaient vécu, il était temps pour lui, sous les acclamations du public, de s’élancer sur la piste, pointant sa lance vers son adversaire. Le cheval galopait, Ashter contrôlait sa respiration, tenait fermement la lance, redoutant quelque peu l’impact qui devait arriver dans cinq… quatre… trois…

Duncan était tendu, cela faisait quatre ans que sa famille faisait profil bas, que Viserys avait remporté le Val et qu’une trêve avait été signé entre les deux clans Targaryen. Les Gaunt avait vu les Crabe et les Gondregué tombés. C’était un miracle qu’eux même n’est pas subi une venue des loyalistes chez eux. Après tout il était marié à une Caswell qui se trouvait être la tante de l’épouse de Viserys Targaryen. Participer aux évènements mondains étaie,t en quelques sortes une façon de se fondre dans la masse, faire comme si. Duncan était venu au tournoi avec son épouse et ses deux enfants les plus âgés. Il participait à la joute et son fils au tournoi de tir à l’arc. Si Faenor n’avait aucune chance de remporter le tournoi, il pourrait prendre de l’expérience. Quant à lui, c’était juste pour le plaisir. Il savait qu’il ne pourrait pas briller. Il était vieux, probablement le doyen des joutes avec sa cinquantaine d’année.

Son fils vint lui annoncer qu’il affrontait le prince Aegon Targaryen. Avait-il une chance ? Peut-être, peut-être pas. Il n’en savait rien. Faenor l’aida à s’équiper, attachant les différentes pièces d’armures qui était totalement patiné face à l’usure. Mais l’ensemble restait en bon état. Mais face à la qualité de l’équipement du prince dragon, il n’aurait pas une fière allure. Il se hissa en selle non sans difficulté et alla faire trotter son cheval afin de s’échauffer. Aussi bien pour l’animal que pour lui. Ses articulations n’avaient plus l’habitude de porter autant de poids. S’il ne voulait pas se blesser autant bien s’échauffer articulairement et musculairement parlant. Les premières joutes faisaient rages, déchaînant les foules. Est-ce que cela plaisait au petit Roi qui fêtait ses dix ans ? Duncan n’en avait strictement rien à faire, il n’était le roi qu’il avait décidé de suivre. Il n’était là que pour son image et celle de sa famille. Que l’enfant s’amuse de ce spectacle était le cadet de ses soucis.

Vint alors son tour, il alla saluer ce roi et son régent. Il jeta un rapide coup d’œil au prince qui l’ignora superbement.
« Arrogant ! » siffla Duncan entre ses dents.

Il tira sur ses rênes pour faire pivoter sa monture et aller chercher les couleurs de son épouse. Il était d’aucune douceur avec l’animal, aussitôt les rubans tombés au bout de la lance, qu’il talonna l’animal pour se rendre à l’extrémité de la lice. Il tirait fort sur les rênes pour empêcher l’hongre de galoper. L’animal secouait la tête d’inconfort, la bouche grande ouverte, bavant face à la douleur du mors lui cisaillant les barres et la langue. Quand le signal fut donner, toute la tension dans les rênes disparus et Duncan éperonna l’animal jusqu’à ce qu’il ait une vitesse qu’il jugea acceptable pour l’impact. Abaissant sa lance, il visa le cœur du Targaryen et non le bouclier, décidant de jouter de façon agressive. Port Réal voulait du spectacle ? Il allait lui offrir le spectacle.

Tire de dé : 4