[EVENT] Tournoi de Port Réal : les joutes

Son coup mal placé fit mouche dans le public, libérant des cris de surprise et d’indignation. Sous son heaume, Duncan eut un sourire mauvais. Personne ne pouvait le voir mais cela l’amusait. Il refit exactement la même chose pour la deuxième charge. Mais le prince était solidement assis sur sa monture et ne voulait pas tomber. Alors il changea de stratégie, il fit mine de re viser le plastron et au dernier moment, il releva sa lance pour viser la tête du prince. Cette fois ci, le Targaryen mangea le sable et Duncan sortit de piste sous les huées de la foule.

Il descendit de son cheval et fut aussitôt apostrophé par un ouestien, Tournebaie. Il retira son heaume pour faire face au vassal du régent Lannister.
« Pourquoi voudrais-je tuer l’homme qui aurait pu être mon Roi ? Mais je sais que si je ne m’étais pas démarqué, le petit Roi aurait choisi son frère comme vainqueur. Une compétition reste une compétions Tournebaie. » railla faussement le Gaunt.

Mais il n’eut pas le temps de s’éloigner que la voix d’Aegon retentit. Lorsqu’il se retourna, le gantelet du Targaryen vint s’écraser dans son maxillaire. Le gout du sang envahit la bouche du doyen des joutes. Des chevaliers s’interposèrent entre eux, empêchant le prince argenté de réitérer et certains pour empêcher au couronnien de répliquer. Mais Duncan ne chercha pas à répliquer. Il eut juste un sourire moqueur de couleur carmin, le sang recouvrant ses dents. Il cracha un long filet de sang mêlé à de la bave et retourna vers sa tente.

Pour le deuxième tour, il se retrouvait face à Podrick Payne. Un jeune chevalier ouestien contre qui Duncan était particulièrement confiant. Il se remit en selle, malgré sa mâchoire douloureuse, et remis son heaume. Il entra aux pistes, sous les sifflements de la foule. Il se positionna à l’extrémité de la lice. Comme contre Aegon, ses rênes étaient courtes, cisaillant la bouche de sa monture qui enroulait son encolure vers le bas. Et quand le départ fut donné, il écrasa ses éperons dans les flancs de l’animal qui bondit vers l’avant, prenant un galop effréné. Là encore, Duncan joua mauvais joueur, cherchant un mouvement dangereux pour déstabiliser plus vite son adversaire. Cette fois ci, il décida de viser l’épaule au dernier moment, taper dans une articulation pour blesser, ou faire tomber. Dans tous les cas, s’il atteignait sa cible, l’homme serait mal au point derrière. Et Duncan prenait un malin plaisir à concourir de la sorte. Il était vieux, et s’il ne pouvait pas tenir la distance avec de la force, il ferait avec de la stratégie. Certes douteuses et qui ne plaisait pas, mais il pourrait continuer d’avancer dans la compétition.


Tire de dé : 2

Alyn se heurta à la jeunesse de l’Ouest. Le jeune Kenning résista au premier assaut, déstabilisant le bieffois. Il n’avait pas prévu autant de résistance, le jeune joutait à merveille. Il n’avait jamais douté des qualités martiales des ressortissants des Terres de l’Ouest, mais voir un jeune avec peu d’expérience se débrouiller aussi bien, laissa le des Essaims surpris.  Le deuxième assaut ne donna rien non plus. Et le troisième eut raison du puîné de la famille originaire de Mielbois. Il chuta dans le sable, fort heureusement sans gravité. Il eut le souffle coupé durant quelques secondes avant de se relever. Une fois sur ses jambes, il quitta la lice et retrouva son écuyer qui avait déjà rattraper son cheval qui soufflait fort sous l’effort fourni.
« Fais le marcher, qu’il récupère. Et laisse tes oreilles traînées pour savoir qui j’affronte pour la prochaine. Je vais tenter de récupérer également de mon côté. »

Joignant à ses mots un geste pour détendre ses articulations et ses muscles qui s’étaient contracté durant la chute. Il retira son heaume et ses gantelets, il but un verre d’eau avant de faire des mouvements larges de la tête pour détendre ses cervicales. Il fit quelques étirements faciles à faire malgré son armure. Il ferait les choses mieux, le soir venu une fois ses muscles refroidis et débarrasser des pièces de métal qui protégeait son corps.

Quand il se sentit un peu mieux, il remit ses gantelets, attrapa son heaume et sortit de sa tente. Il chercha son écuyer qui continuer de faire marcher l’équidé qui avait récupéré son souffle. Alyn lui caressa doucement l’encolure.
« Vous affrontez encore un chevalier de l’Ouest ser. Ashter Yarwyck je crois. »

L’abeille le remercia, et lui demanda de l’aider à se remettre en selle. Encore un ouestien. Il allait se méfier. Ils étaient visiblement très bon. Il ne connaissait pas du tout son adversaire, le nom de famille lui évoquait vaguement quelque chose mais c’était bien tout. Quand ce fut le moment de se remettre en piste, il remit son heaume et entra au trot pour saluer les tribunes et les spectateurs venus en grand nombre pour le spectacle. Il salua également son adversaire.

Il se positionna de son côté, et pris la lance qu’on lui tendit. Il respira profondément, sa monture était tendue, oreilles pointées vers l’avant. Bien immobile, l’animal attendait l’ordre de charger au galop. Puis ce fut le départ. Alyn ouvrit légèrement ses doigts sur ses rênes pour éliminer toutes tensions dans la bouche du cheval, il pressa également ses jambes à l’arrière de la sangle. Il n’en fallut pas plus pour qu’il bondisse en avant, galopant avec envie sur la piste. Alyn abaissa doucement sa lance, se concentrant pour viser le centre du bouclier adverse. Il gaina son corps prêt à encaisser le choc de l’impact.

Tire de dé : 8

Malheureusement pour le chevalier ouestien, l’affrontement ne fut à la hauteur de ses attentes et il ne put venger la pique silencieuse qu’Albion lui avait rapporté. Après deux assauts infructueux, il avait sentit le poids de la lancé peser dans son bras, les courbatures de ses cuisses rigidifier sa position. Au troisième assaut, il chuta. Bien que protégé par son armure, l’impact de son adversaire dans son bouclier résonna dans son bras et celui de son corps sur le sol s’ajouta en écho dans tout son être. Il songea aux hématomes qui ne manquerait pas de se dessiner sur son fessier tandis qu’il se relevait, à demi boitillant, refusant l’assistance inquiète qui arriva vers lui. Il n’eut qu’un signe de tête pour son adversaire, goûtant peut l’idée de l’entendre se pavaner face à cette victoire et retourna en coulisse.

La fierté du Swyft mise à mal ne l’empêcha cependant pas de se reconcentrer. Il n’obtiendrait peut être pas la victoire mais il pouvait espérer un classement plus honorable que la dernière place. Dans les dernières joutes, l’opposition entre le suzerain du Conflans et Lord Wendwater assura aux perdants qu’ils ne seraient pas bons derniers. Soulagé que cette éventualité disparaisse, Humfrey consulta les nouveaux échanges attendus pour ce second tour. Il ricana face au duel qui opposerait Ser Pynede à Ser Daven et son regard tomba sur son propre adversaire. Wydman. Famille du Val, sans doute l’une des rares à avoir pu fuir la région avant qu’elle ne tombe aux mains des traîtres. Cependant, c’était bien tout ce qu’il pouvait en dire. Aidé à remonter sur sa monture, Humfrey se dirigea vers la lice tandis que son blason était affiché aux côtés de ceux de Ser Maegor.un peu fatigué, il n’en demeurait pas moins déterminé et s’élança a peine le fanion lançant la joute abaissée.

Lancer de dé (8)

envoyer son adversaire au tapis avait l'avantage, non négligeable, de teinter de malice les iris du lion. Gagner la première joute était important, pour le moral des troupes. Le sien se gargarisait de victorie. Après tout, l'orgueil avait toujours été son plus grand défaut et, alors que son adversaire allait toucher terre, il inspira avec plaisir le parfum de la victoire. Peut-être un peu trop alors que l'étalon se redressait brusquement. Ses reflexes furent pris de court, une seconde trop tôt. Le mord ne servit à rien alors que l'étalon soufflait, ses naseaux dilatés au maximum. Un dragon s'attaquait à l'hippocampe. Invisible aurait craché le feu s'il l'avait pu. C'était la jument à l'origine de tout cela. Venu se frotter à la robe immaculée de l'animal, la queue relevée. L'antérieur de l'étalon se jeta, s'accrochant au poil gorgé de sueur.

La blessure était sans appel et si Daven mis pied à terre, son étalon continuait de souffler férocement.

Décidément, Ser Velaryon, vous semblez n'avoir aucun contrôle sur les femmes qui vous entoure. souffla-t-il, enlevant son casque.

La pique ne s'envola pas plus loin, soufflée entre eux. Le quolibet pouvait être mal pris. Daven ne se démoralisa pas, inclinant le buste envers la foule avant de lever le poing. La victoire n'était qu'une première mais être la coqueluche du public avait parfois certain avantage.

Ses yeux croisèrent ceux de sa femme, qu'il gratifia d'un sourire, avant de quitter la lice en tenant le cheval. Invisible était monté en pression, le poitrail ruisselant. Alors qu'il le confiait à un ecuyer, Daven ordonna qu'on le frotte avec de la paille et qu'on s'assure que son rythme cardiaque redescendait. Hors de question que l'animal fatigue ou se blesse.

Il s'offrit une pause bien méritée, veillant à ne pas boire d'alcool et à manger, un peu. Quelque grains de raisins de la Treille, de l'eau sur le visage et dans la gorge avant que son tour ne revienne. L'armure ne pesait qu'à peine à côté de celle qui avait abimé sa chair à la guerre. Il se sentait presque léger.

Son nouvel adversaire, Symon Pynède. La famille n'était pas des plus glorieuse mais il avait gagné son premier combat. Au fil du tournois, on ne jugeait plus les prouesses mais bien l'endurance des combattant. Et, contrairement au Valeryon, le Pynède fut courtois, le saluant sans moquerie. Son sourire était communicatif et Daven ne pu que lui rendre.

Que les Sept vous sourient Ser. Mais croyez moi, je n'aurai fais tant de lieux pour rien.

Bon joueur, il lui rendit sa tape avant de rejoindre Invisible. Plus une once d'écume sur le poitrail du cheval. Daven observa une seconde ses lèvres, vérifiant que le mord n'avait pas abimé la chair avant de se mettre en selle. Ses yeux observèrent l'adversaire, de sa position à sa manière de tenir le bouclier. Il cherchait des failles dans un combattant certes moins expérimenté mais qui ne devait pas être sous estimé pour autant. Il mit son casque, continuant, alors que ses yeux n'étaient plus vraiment visible, son analyse.

Puis les trompettes retentirent, à nouveau, et le chevalier s'élança, lance baissée, bouclier en garde. Les talons bas, les appuies fort. Les foulées d'Invisible avalait la distance comme si elles ne pesaient rien. Jusqu'à l'impacte.

lancé de dé (7)

Le deuxième tour des joutes commença, il devait s’annoncer plus calme. Le tableau des vainqueurs attaque faisant s’affronter @Daven Lannister et Symond Pinède (@Vaelle Velaryon). La joute du lion fut plus cordiale qu’au premier tour. Il fallut deux assauts pour que le lion viennent à bout du chevalier protecteur de l’écuyer du prince Aegon. Fort heureusement, chute sans conséquence, l’homme fut rapidement remis sur pied pour saluer la foule.

Ils laissèrent place à Durran Cressey (@Cersei Lannister) et Jacaerys Velaryon (@Waldon Wynch), la foule retint son souffle. Deux combattants expérimentés… Le premier assaut ne donna rien, le second non plus. Mais le troisième les départagea et ce fut l’époux de la princesse qui vola dans les airs pour tomber sans gravité derrière sa monture. Derrière son heaume, le Velaryon avait un gout de satisfaction dans la bouche. Les rivalités parlaient à travers le sport.

Puis l’aigle arriva en compagnie de la surprise du premier tour, le jeune Arryn Lydden (@Darren Kenning). Tout comme le duel précédent, il fallut trois assauts pour que Patrek Mallister (@Myrielle Lannister) vienne à bout du chevalier de l’Ouest. La foule fut quelque peu déçu, ce jeune homme avait réussi à gagner le cœur du public avec sa belle performance. Mais le chemin s’arrêter là pour lui aujourd’hui. Mais il pouvait quitter la piste fier et avec une bel expérience d’emmagasiné.

Quand le prochain jouteur arriva, la foule hua tout ce qu’elle put. Duncan Gaunt (@Jayne Targaryen) venait d’entrer en piste pour faire face au jeune Podrick Payne (@Melleah Yarwyck) qui avait eut les faveurs de la foule suite à sa joute très propre face à son beau-frère. Mais face à la façon de jouter de son adversaire, il ne fit pas le poids. Encore une fois, le Gaunt ne frappa au centre du bouclier et le pauvre Podrick valdingua et tomba lourdement, inconscient. Probablement, qu’il aurait de sacrée séquelle… La foule hurla sa colère contre le chevalier couronien, qui s’éclipsa tranquillement.

L’entrée en piste d’Arys Manning (@Robar Royce) et Bryce Caron (@Bethany Selmy) calma un peu les ardeurs de la foule. Mais l’ambiance était électrique. Pour couronner le tout, la jument du Manning vint titiller l’étalon de l’orageois. Mais la maîtrise du Sire des Marches n’était plus à refaire et cela ne l’empêcha pas en un seul assaut de désarçonner son adversaire sans la moindre difficulté. Ce dernier d’ailleurs se releva péniblement, la chute avait été rude. Une blessure probablement sans gravité mais l’empêchant de continuer pour la suite. Un spectacle comme on aimait les voir.

Le dernier binôme du tableau des vainqueurs arriva, @Brynden Nerbosc contre le cerf couronné, Renly Baratheon (@Wyllam Erongué). Le schéma fut similaire à la joute précédente, il fallut qu’une charge à la Corneille pour mettre à terre le petit frère de Stannis Baratheon. Tout comme le Manning, il eut du mal à se relever mais cela semblait fort heureusement sans gravité. Ce tableau des vainqueurs se terminaient avec panache.

Le tableau des perdants pu alors avoir lieu. Ser @Humfrey Swyft et ser @Maegor Wydman entrèrent en piste. La joute fut compliquée, très serrée car il fallut trois assauts aux chevaliers pour se départager et pour que le valois en exil l’emporte sur le ouestien. La chute du coq fut sans gravité et il se remit rapidement sur ses jambes.

Le deuxième duel put prendre place, Bief contre Ouest de nouveau. Cette fois ci, l’abeille de mielbois ne se fit pas avoir face la jeunesse de l’Ouest. Au bout du deuxième assaut Alyn des Essaims (@Naerys Des Essaims) réussit à désarçonnée @Ashter Yarwyck de sa monturee. Sans gravité là aussi, le chevalier put quitter la lice sur ses deux jambes sous les applaudissements du publique.

La troisième joute de ce tableau, fit réapparaître le prince Aegon (@Rhaenys Targaryen) face à Lambert Tournebaie (@Vaelle Velaryon), qui avait fait sensation avec son heaume fraise. Le prince était tendu, tout le monde pouvait le voir. Il n’était pas redescendu de la manière de jouter du Gaunt. Sa rage fut peut-être ce qui le fit gagner, car au bout du deuxième échange, ser Tournebaie rejoignit le sable proprement. Pas blessée, il put se remettre sur ses pieds et saluer la foule à sa manière.

Puis la dernière joute de la journée arriva. Ser Harlan Veneur (@Alyria Targaryen) contre le jeune Duncan Mossegonde (@William Mossegonde). L’expérience du garde royale parla. Une charge et le pauvre orageois décolla de sa selle et tomba. Tout comme ser Payne et ser Wendwater avant lui, il ne put quitter la lice, inconscient par le choc. Voilà comment se clôtura cette première journée.

Les tableaux du lendemain fut annoncée. L’après midi seraient consacrée aux joutes, laissant la matinée de repos pour les sportifs et afin de laisser la dernière journée pour les finales tant attendues. Mais qui pourra accéder à la dernière journée ? Après tant de suspense et de rebondissement il était difficile de prédire qui pourrait l’emporter notamment entre lord Caron et lord Nerbosc. Une finale avant l’heure pour beaucoup…

Le nom de Gaunt était sur toutes les lèvres de sa tribune, tous se questionnaient sur les raisons de son comportement. Par vanité ou par acte de folie passagère, il avait marqué les esprits des spectateurs en tout genre et tourmenter un prince de Westeros. Même s'il ne gagnait pas ses joutes, Sir Gaunt avait imposé sa marque et sans aucun doute, il sera tout aussi évoqué que le vainqueur de ce tournoi. Daenerys écoutait attentivement les avis de ses proches sur la question, entendait l'incrédulité et la colère dans leurs voix, mais son attention se focalisait sur un tout autre sujet. Son époux. D'un geste discret de la main, tandis que tous regagnaient leurs places, elle fit approcher son ami Ser Jorah : pourriez-vous vous enquérir de l'état de Ser Wendwater ? La voix de la jeune femme était enrouée par le manque d'activité, mais elle restait toujours aussi douce et tranquille. Avec toutes ces années de mariage, la princesse aux cheveux argentés pouvait se targuer de bien connaître son mari. Gagner contre un autre était le but de chaque compétition sportive, mais elle savait que cette victoire avait un goût amer.

Assise sur sa chaise inconfortable, le bas du ventre douloureux par le manque de mouvement, Daenerys continua à observer le spectacle qui se déroulait devant elle. En attendant sagement le retour de Ser Jorah, elle applaudissait la victoire du jeune lion et sourit aimablement au chevalier protecteur de l’écuyer du prince Aegon. Le deuxième tour semblait se dérouler plus sobrement, apaisant les tensions, mais il n'en était rien. Dany réagit comme la foule, elle retint sa respiration à chaque fois que les adversaires s'élançaient, lance pointé vers l'autre. Jacaerys Velaryon avait remporté cette joute et Durran Cressey avait mangé le sable de la lice. Une main sur son ventre, elle fut rassuré de le voir se relever. Ce fut au tour de Patrek Mallister de remporter la victoire, humblement comme l'homme qu'il était.

La foule se leva, vociféra à l'arrivée de Duncan Gaunt, il n'avait certes pas les faveurs des spectateurs, mais il avait cette hargne. Plus la foule hurlait, plus il semblait prendre des forces et ce fut ce jeune Payne qui en subit les conséquences. Il tomba lourdement sur le sol et contrairement à l'époux de sa tendre nièce, il ne se releva pas. Ce Duncan n'avait donc aucune limite et une idée effrayante germa dans son esprit.. Et si Brynden était son futur adversaire ? Lui qui remportait victoire après victoire, qui ne montrait aucune faille dans sa défense... Ses applaudissements furent plus appuyés en observant son époux quitter la lice, mais elle ne souriait pas, elle était trop inquiète pour cela. Le tableau des perdants fut sans doute plus calme, moins électrisant que celui des victorieux. Ser Wydman, Des Essaims, ainsi que Veneur remporta leur joute. Tout comme son neveu, encore marqué par sa défaite contre le Gaunt.

Ce n'est que lorsqu'elle descendit les marches de l'estrade, entourée de ses enfants, qu'elle retrouva Ser Jorah. Le jeune homme était en vie, mais il était toujours inconscient. Plus tard, elle irait présenter ses hommages, en signe de respect se dit-elle, ignorant alors que sa femme priait secrètement que son époux ne se réveil jamais.

Les joutes se poursuivent et la journée s’achève après ce second tour. Les affrontements avaient été éprouvants et un classement commençait à pointer le jour. Consciencieux dans sa fonction de garde royale, Harlan reprit sa juste place auprès du jeune roi une fois son affrontement avec ser Duncan Mossegonde achevé. Il retrouva également la reine, en secret, quelques heures plus tard, alors que la nuit était tombée sur Port-Réal et que tous les convives du moment, les courtisans éternels et les serviteurs étaient couchés. Leur rendez-vous intime était plus que discret et chacun veillait à ce que personne ne les voit. Voilà bien des années qu’ils opéraient ce petit manège quasiment quotidiennement. Quelques personnes de la maisonnée devaient se douter de quelques choses. Harlan était conscient qu’un secret à Port-Réal ne le demeurait jamais vraiment longtemps. Désolé de ne pas pouvoir être le vainqueur ultime des joutes, afin de couronner la reine-mère, reine d’amour et de beauté, Harlan affichait une mine déçue, comme ayant failli à son devoir. Alyria s’approcha de lui, portant une main à son visage, annihilant toute forme de culpabilité qui pouvait habiter le garde royal. Ils passèrent la nuit ensemble et le lendemain matin, avant même le levé du soleil, le garde avait quitté la couche de la reine avec une discrétion hors-pair.

La suite des joutes se déroula dans l’après-midi. Toute la matinée, Harlan demeurait à son poste, près de la reine-mère, près du jeune roi. Il avait également pris connaissance du tableau des joutes et fut agréablement surpris de voir qu’il jouterait contre le prince Aegon en personne. Voilà un affrontement qui promettait d’être intéressant. La foule avait acclamée les vainqueurs des premiers tours. Ser Daven Lannister contre ser Jacaerys Velaryon. Lord Patrek Mallister contre ser Duncan Gaunt. Lord Bryce Caron contre Lord Brynden. Quatre affrontements auxquels Harlan assista avec beaucoup de plaisir. Voilà des noms qui promettaient et un de ceux-là allait remporter bientôt le tournoi royal de Port-Réal. De son côté, il faisait parti des perdants et s’il était destiné à affronter Aegon Targaryen, ser Maegor Wydman allait devoir affronter ser Alyn Des Essaims. Il monta sur son cheval et alla se présenter devant la tribune royale, saluant ainsi la maison qu’il servait depuis de nombreuses années maintenant. Il dirigea ensuite sa monture en direction du prince qu’il salua respectueusement.

- C’est un véritable honneur pour moi, Votre Altesse, que de concourir face à vous. Puissent les Sept m’accompagner dans cette joute. Puisse R’hllor vous accompagner de votre côté.

Puis Harlan se coiffa de son heaume et alla se mettre en place. Tout comme sa monture, il avait pu pleinement se reposer pour faire face à ce nouvel adversaire. Il prit la lance fermement dans sa main droite, tenant son bouclier de la main gauche. Son regard avait changé. Il respectait énormément le prince mais désormais ils étaient sur un terrain de joute. Il n’y avait ni titre, ni préséance, ni étiquette. Juste deux jouteurs montés sur deux montures, tenant tous deux une lance, visant tous deux l’autre. Le coup d’envoi fut donné et Harlan lança son cheval au galop en direction du centre. Les deux lances étaient pointées l’une vers l’autre. Le choc était imminent et inévitable.

HRP:

- Bravo père, vous avez réussi à vaincre ser Swyft !

- Ce fut serré néanmoins.

- Oui mais vous l’avez fait. Je suis fière de vous.

Rhaenys vint se blottir contre son père, tout sourire, le regard pétillant de fierté tandis que Maegor arborait une mine fatiguée et déçue. Il faisait partie du bas du tableau malgré sa victoire contre l’Ouestien. Un peu de repos ne changerait pas cela et qu’importe son adversaire du lendemain, il demeurerait un perdant. Les mots de sa fille le réconfortaient néanmoins. Un peu. Il passa ainsi la soirée avec ses deux enfants. Alesandor avait fait de nombreux progrès depuis qu’il était devenu l’écuyer de ser Gormon tandis que Rhaenys devenait une jolie jeune fille. Qui sait ce qu’il était advenu de son épouse et de ses quatre autres enfants. Les deux aînés étaient loin de leur mère. Les quatre benjamins étaient loin de leur père. Quelle vie les attendait toutes et tous désormais, éloignés des uns des autres, loin d’être réunis, loin de se revoir, loin de se retrouver.

Le lendemain après-midi, Maegor reprenait le chemin des joutes, apprenant ainsi qu’il affronterait ser Alyn Des Essaims. Le visage fermé, il laissa sa fille à nouveau le serrer dans ses bras avec qu’elle ne daigne enfin rejoindre sa septa et son frère dans les gradins. Il resta le temps des joutes précédentes près de sa tente. Il regardait de loin les autres chevaliers et seigneurs, s’affronter, se viser, tomber pour certain. Puis vint son tour. Vêtu d’une armure modeste, il se dressa sur sa monture, se présenta à la tribune royale puis fit un crochet devant celle où se situaient Rhaenys et Alesandor. C’était pour eux qu’il allait jusqu’au bout de l’aventure. Perdant, il saurait l’encaisser. Déserteur, jamais. Jamais Maegor n’abandonnerait une tâche dans laquelle il s’embarquait. Faisant abstraction du reste du monde, il se concentra sur son adversaire. Loin sur la piste, à l’opposé même, Maegor le toisait. Lance pointée vers lui, heaume en place, armure serrée, bouclier plaqué, monture prête, il ne restait plus qu’aux deux concurrents de s’élancer l’un vers l’autre jusqu’à l’impact tant attendu par la foule venue voir du spectacle.

HRP:

Les Sept avaient été heureux avec lui. Daven n'arrêtait de froncer les sourcils, concentré à l'extreme. Il refusait de passer à côté du poduim et s'il ne se gaussait plus de  terminer premier, il ferait tout pour au moins marquer les souvenirs. Et les Sept étaient bienheureux avec lui car il combattait en premier, presque à chaque fois. L'occasion d'observer  de loin la suite pendant qu'un écuyer s'occupait de son cheval. Le Valeryon fatiguait. Les écarts se creusaient, lentement mais surement et l'homme fatiguait. Un autre Valeryon, que Daven esperait moins insultant que le premier.

Il avait la soirée pour se reposer, attendre, réfléchit. Daven la passa en famille avant de s'enquérir auprès d'autre des derniers tournois du Valeryon. Analyser son adversaire. Comprendre sa manière de combat. Un chevalier n'était pas bon que dans l'arène et Daven comptait bien le prouver. Si il n'avait à proprement parlé eux d'exploit militaire durant la guerre contre la Mort, Viserys et sa catin prenant tous les lauriers, il savait manier son épée. Il était noble, pas simple guerrier. On lui confiait des troupes, de la stratégie. Et s'il n'était Alyx, capable de gerer une maison sans fléchir, il le faisait de ses analyses.

La nuit fut reposante. C'est avec humour qu'il repensait à ses premiers tournois, à l'alcool coulant à flot et aux catins qui partageaient ses soirées. Il était jeune, fougueux et surtout célibataire. Un regard tendre fut coulé à sa dame avant qu'il ne prenne la direction des écuries.

Invincible avait été complémenté. Si le cavalier et sa monture formaient un duo de combattant, Daven refusait de prendre le moindre risque. Le cheval trépignait déjà d'impatience et l'observation du guerrier se fit plus méticuleuse. Ses membres n'étaient pas enflés. La commissure de ses lèvres n'était pas abimée. Le cheval gris fut passé  au peigne fin avant d'être sorti, le temps qu'il jette son feu avant d'entrer dans la lice.

Daven visait une victoire. Et il s'approchait méticuleusement, sans oublier les détails.

Ils entrèrent de concert et Daven salua à nouveau la foule, heaume ôté pour que son sourire de séducteur s'offre à toutes. Ils approchaient des quarts et le soutien du public enflammait les coeurs.

Que les Sept soient de votre côté. offrit-il à son adversaire. J'espère que votre chute ne sera pas trop douloureuse. ajouta-t-il, si bas qu'il ne su si l'autre l'avait entendu.

Le Lannister offrit un dernier regard à la foule, un ultime sourire charmeur avant de se mettre en selle et de reprendre son heaume. Paré, de pied en cap, il inspira calmement. Cette victoire. Et il n'aurait plus à rougir de sa place.


lancé de dé (5)

Aegon eut du mal à faire redescendre la tension qui régnait en lui. La première lance ne donna rien, trop sur les nerfs pour faire quelque chose de correct. Il tenta de se relâcher physiquement, détendre ses muscles, souffler un bout coup malgré son heaume. Il attrapa la lance et relança sa monture vive allure vers son adversaire. Pour penser à autre chose, il se concentra sur la foulée et décompta. Quatre… trois… deux… un…impact. Cela fonctionna, le Tournebaie rejoignit le sable. Cela détendit le prince, qui fit un léger geste de la main à la foule avant de disparaître et descendre de cheval. La journée se clôturait, il allait pouvoir se reposer et redescendre en émotion, et gérer le cas Gaunt avec le reste de la famille et du Conseil Restreint.

Le lendemain, il passa la matinée avec son épouse et ses enfants avant de se rendre sur les lieux de la joute. Les courbatures dû à sa chute de la veille se faisait sentir. Ses cervicales étaient raides et son dos râlaient à chaque mouvement qu’il faisait. Mais Aegon prit sur lui et alla s’équiper avec Monterys, qui avait nettoyé l’armure du prince soit dans la soirée soit le matin même. Il se hissa en selle. Il devait jouter contre Harlan Veneur. Le garde royal allait il prendre le risque de faire perdre le prince ? Et potentiellement le blesser ? C’était un risque qui était plausible dans les joutes, un écart à son devoir qui était autorisé, pour le sport. Le seul moment où un manteau blanc pouvait lever une arme contre un membre de la famille royale. La seule certitude qu’avait Aegon, c’était que le valois jouerait de façon loyale et honorable. Cela mit le Targaryen dans une humeur plutôt bonne à l’entrée de la joute.
« Je vous remercie ser. Je vous autorise à ne pas m’épargner dans ce combat à venir malgré votre vœux. »

Aegon alla se positionner, baissa la visière de son homme et la température derrière le métal grimpa aussitôt, venant coller quelques mèches argentées le long de cou et de ses tempes. Dès que le départ fut donné, il relâcha la tension exercée sur ses rêves, serra ses mollets pour demander à l’animal de bondir vers l’avant en poussant sur ses postérieurs. Il abaissa sa lance, visant le centre du bouclier adversaire et comme la veille contre le Tournebaie, il compta les foulées. Quatre. Trois. Deux. Un. Impact. Il gaina ses muscles malgré ses douleurs pour encaisser le choc et espérer tenir à cheval, tandis que les lances se brisaient sur les boucliers des deux chevaliers.


Tire de dé : 7

Bryce ne força pas contre Arys Manning s’économisant pour la suite du tournoi. Il envoya voler le chevalier des Terres de la Couronne avec une seule lance. Il vit du coin de l’œil que son adversaire se relevait péniblement, le risque des joutes. Il retourna vers sa tente et avec Erich, ils défirent l’animal de tout son attirail de joute. Il avait bien transpiré, son encolure était trempée, ainsi que la zone où avait reposé la selle. Les grassets et l’arrière des cuisses étaient également humide. Erich aida son père à enlever son armure avant qu’il ne lui demande d’aller faire marcher l’étalon pour le faire récupérer. Bryce retira les vêtements humides de transpiration qui lui collait à la peau et enfila une chemise sèche afin de ne pas attraper froid malgré les températures chaudes de l’été.

Il alla chercher un seau d’eau et quand Erich revint, il montra à son fils comment aider son cheval à récupérer d’un effort intense. Il mouilla les membres et commença à masser là où se trouvaient les tendons afin d’éviter qu’il ne gonfle et engorge dans la nuit. Après quoi, ils le remirent dans son paddock avec du foin et de l’eau. Avant de partir, il passa voir le panneau d’affichage des joutes. Brynden Nerbosc. La finale avant la finale. Les deux chevaliers les plus expérimentés allaient s’affronter le lendemain, pour un spectacle qui saurait ravir les spectateurs.

Le lendemain matin, Bryce passa voir sa monture et en profita pour le marcher et vérifier son état général. Pas de boiterie, pas de gêne dans les membres, mais probablement quelques courbatures vu les quelques raideurs. Il allait devoir bien l’échauffer avant la joute afin qu’il puisse être délié et disponible. Après vingt grosses minutes de marches, il alla le remettre dans son paddock avant d’aller retrouver sa famille pour le repas du midi où il mangea de bon cœur avant d’embarquer son fils pour aller se préparer. Erich était plus guilleret que la veille, voir les joutes où son père se débrouillait bien, lui avait mit des étoiles dans les yeux. Bryce se prépara et ils allèrent préparer l’étalon. Erich marcha l’animal longuement tandis que le Sire des Marches s’échauffait également. Il sentait le poids de l’âge commencer à venir le titiller, même sans chute, ses bras étaient quelque peu douloureux. Erich revint avec l’animal et aida son père à se mettre en selle, qui continua d’échauffer sa monture. Puis ce fut l’heure.

Bryce entra dans l’arène au petit galop pour aller saluer la tribune royale et son adversaire. S’il n’avait que peu parlé depuis le début, face à cet adversaire, il prit la parole.
« Lord Brynden, puisons-nous les divertir avec du grand spectacle. Que le meilleur gagne. »

Il retourna vers l’extrémité de la lice, attrapa son heaume qui mit sur sa tête et attrapa la lance qu’on lui tendait. Il la cala à la verticale en attendant le départ. Même courbaturer de la veille son cheval était chaud bouillant, sachant pertinemment ce qu’on attendait de lui. Véritable cheval de guerre et de spectacle, il se cabrait légèrement, impatient de s’élancer à toute allure. Du bout de ses éperons, Bryce entretenait gentiment ce feu qui frémissait sous sa selle. Et quand le départ fut donné, il laissa l’animal bondir en avant. L’orageois abaissa sa lance et visa le bouclier du conflanais. Il n’entendait plus rien que les battements de son cœur dans ses tympans et le martèlement des sabots des chevaux sur le sable…jusqu’au bruit de l’impact qui résonna dans tout son corps.
Tire de dé : 6

Contre le jeune ouestien, ce fut un jeu d’enfant. Il n’opposa aucune résistance face à Duncan qui l’envoyage valdinguer avec violence. Le Payne ne se releva pas, provoquant encore une fois la colère de la foule. Duncan quitta la piste au trot et garda l’allure jusqu’à sa tente dans laquelle il disparut. Personne ne le vit réapparaitre dans la soirée et même le lendemain matin. Pourtant au début des joutes, il réapparut. Son écuyer alla lui chercher le nom de son adversaire : Patrek Mallister. Normalement, la compétition allait se corser. Et l’aigle de Salvemer était un adversaire de taille. Duncan allait devoir maintenir son jeu agressif s’il voulait avoir une petite chance de l’emporter. Mais il n’espérait rien, il était déjà allé bien plus loin qu’il ne l’avait espéré. Il avait sortie sa maison de l’ombre et espérait secrètement que ses agissements remontent jusqu’au Val. Son épouse était anxieuse de ses agissements, probablement à cause de son affiliation à l’épouse de Viserys III Targaryen, elle était la tente d’une Reine. Même si beaucoup avait oublié son nom de jeune fille, il suffisait de regarder dans les registres pour vite faire le lien. Mais Duncan s’en fichait un peu. Il avait vécu toute sa vie en attendant de prendre la place de son père, désormais trop vieux pour prendre des décisions pour sa famille. Il n’était seigneur que parce qu’il était vivant, mais son héritier était aux commandes, et il avait prit cette initiative au tournoi du Roi. Certes il y avait la paix qui avait été instauré mais après tout, il ne voulait pas que le Val oublie qu’ils avaient encore quelques maigres soutiens en dehors. Car Duncan se sentait oublié. Sans véritable alliée dans la Couronne. Alors même si sa vie se terminait dans une geôle du Donjon Rouge ou avec sa tête détaché de ses épaules, il avait envoyé un message à tout Westeros, en particulier au deux clans Targaryen.

Il entra en lice sous les sifflements de la foule, salua la tribune royale et son adversaire avant de se positionner. Il réfléchit rapidement à sa stratégie. Patrek Mallister s’attendrait probablement à un coup foireux sur lui. Il allait parait à cette éventualité pour esquiver un coup mal placé qui pourrait le blesser ou le faire perdre. L’aigle restait mine de rien expérimenter. Duncan n’eut pas trop le temps de la réflexion que le départ fut donné. Il éperonna violemment sa monture qui partie au galop, fonçant droit devant lui. Puis l’idée lui vint. Il fit mine de viser le bouclier de son adversaire, induire en erreur, faire croire qu’il avait fini son petit jeu. Mais que nenni. Une foulée avant l’impact, il visa directement la monture du Mallister, déviant sa lance, espérant que cela fonctionne.


Tire de dé : 3

Le combat fut rude contre Durran Cressey. Jacaerys s’y attendait mais il tint bon. Et lors du troisième assaut, il réussit à faire vider la selle de l’époux de la princesse. Une mission rondement menée, il était pleinement satisfait. Il quitta la lice, la tête haute et fière. Il mit pied à terre et s’occupa de sa monture avec son écuyer avant de retrouver sa place à la cour où il profita des festivités en l’honneur du Roi. Il mangea et but du vin sans se soucier des joutes du lendemain. Le maître des lois accepta volontiers les félicitations pour son parcours dans les joutes. Les encouragements pour le lendemain furent également nombreux, ce fut donc fier et rechargé à bloc qu’il alla se coucher pour profiter des bienfaits de la nuit.

Le lendemain matin, il ne se reposa pas, malgré la légère migraine qui lui saisissait le crâne. Le Conseil Restreint ne se mettait pas en pause pour l’anniversaire du Roi, il put s’échapper un peu avant le début des joutes. Il jeta alors un coup d’œil à l’affichage des duels et vit qu’il affrontait Daven Lannister. Encore un duel corsé mais à l’approche des finals c’était normal. Il se concentra, il était un peu fatigué de la veille et de son dernier duel mais il espérait qu’il en soit de même pour le lion. En arrivant près de sa tente, il vit que son écuyer avait déjà préparer son cheval, il le remercia et ce dernier l’aida à se préparer, enfilant de nouveau son armure.

Il approcha des lices et entra avec le lion qui lui adressa un mot, le valyrien lui répondit d’un léger mouvement de tête, il cru entendre quelque chose supplémentaire mais avec le bruit de la foule, il ne sut dire si c’était le lion ou une bride de conversation entendu depuis les tribunes. De retour au bord des lices, il mit son heaume et attrapa la lance. Il se concentra, retenant difficilement sa monture qui voulait en découdre avec le Lannister. Ils étaient ceux qui ouvrait les festivités de cette nouvelle journée, il fallait donner du spectacle. Alors quand le départ fut donné, Jacaerys laissa filer ses rênes pour laisser à son cheval la liberté dont il avait besoin pour s’exprimer et charger. Le Velaryon abaissa sa lance, visant le bouclier de l’ambassadeur de l’Ouest. Il se prépara à l’impact, serrant ses jambes autour de sa monture pour gagner encore un peu en vitesse et espérer ne pas tomber au premier choc entre les lances.


Tire de dé : 1

Il avait fallu trois assauts pour les départager. Si Patrek savait pouvoir compter sur son expérience d'homme mûr, le Lydden était vif et audacieux et il sortit de leur duel le souffle court, le coeur battant à tout rompre et les muscles endoloris. Le jeune Ouestien constituait un bel adversaire contre lequel il avait eu plaisir à jouter. Il restait sur cette belle impression de la première journée de la compétition mais en prenant connaissance du tableau des joutes du lendemain, son regard s'assombrit.
Son prochain adversaire serait Duncan Gaunt, un homme qui s'était singulièrement illustré aujourd'hui. Ce ser ne joutait pas à la loyale et semblait chercher querelle. Il s'en était violemment pris au prince Aegon tout d'abord, puis au jeune Payne, les envoyant tout deux rejoindre le sable de la lice en usant de méthode contraires à toutes les règles de la chevalerie. Avait-il un goût si grand pour la victoire qu'il préférait encore se dévoyer ainsi? Sûr que quelque soit l'issue de son parcours à ce tournoi, tout le monde se souviendrait de Duncan Gaunt... Son nom était l'objet de murmures, de rumeurs et de mépris. Personne n'était venu ici pour si mal honorer son nom, sa maison et celui de leur jeune roi.

La soirée s'était achevée avec une partie des invités venus du Conflans que le Mallister connaissait et appréciait, dans une humeur des plus fraternelles. Chacun y allait de son analyse, de ses conjectures, et dans leurs discussions animées les affrontements étaient rejoués à l'envie, et le destin sans cesse remis en cause. Les conseils qu'ils lui avaient adressé pour préparer sa joute contre le Gaunt, l'Aigle les avaient écoutés patiemment, sans savoir encore comment aborder ce duel et cet adversaire peu scrupuleux.

Myrielle avait instillé le doute de ses lèvres roses. Un murmure dans l'obscurité de leur chambre, alors que ni l'un ni l'autre ne parvenait à trouver le sommeil. La première fois, on avait peut-être pu lui accorder le bénéfice du doute... Mais la seconde? Gaunt recommencerait. Avec lui. Et si la chute était trop mauvaise? Finirait-il le dos brisé, les jambes rompues ou... pire? Plutôt lui que toi, avait-elle dit. Il lui avait opposé l'honneur. Mais que vaut l'honneur face à un adversaire qui n'en a pas? Elle avait parlé des enfants, de l'avenir de Salvemer, d'eux...

Alors au moment de rentrer en lice sous une pluie de sifflets destinés à son adversaire du jour, plus arrogant encore que le veille, et de considérer cette lance fourbe qui avait déjà blessé deux hommes plus jeunes avant lui, Patrek était en proie au doute. Devait-il faire fi des règles qu'on lui avait enseigné pour se préserver, lui? Pour laver l'affront fait à la chevalerie? Etait-ce seulement son rôle... Au moment de se présenter devant la tribune d'honneur, contrairement à ses deux premières rencontres, l'Aigle n'adressa aucun regard, aucun salut, à son adversaire. Parvenu à l'extrémité de la lice, maîtrisant son étalon piaffant d'impatience, il rentra en lui même. Il suffirait de dévier de peu sa lance pour qu'elle atteigne l'homme à l'épaule ou au bras...

Le signal donné, Mallister libéra sa monture qui s'élança au triple galop vers leur point de rencontre. Il ne pouvait plus reculer, sa décision devrait se prendre à l'instinct, en un battement de cil. Une seule certitude pourtant, le choc serait brutal.

Si Brynden savait que ce qui était arrivé à Torrhen Wendwater n'était pas entièrement de son fait, il fut soulagé de constater que le jeune cerf se relevait, certes bougon mais sain et sauf. Avec son égo pour seule blessure Renly Baratheon se remettrait vite de cette journée, songea le Nerbosc alors qu'il ramenait sa monture dans les coulisses de la joute. On vint lui annoncer que c'était son dernier affrontement du jour et il ne manqua pas de s'en montrer ravi : si l'exercice exacerbait ses sens, il n'en pouvait plus d'être perché sur son cheval, le poids de la lourde armure de joute sur le corps. On l'aida a descendre de cheval et il laissa Brandon l'aider à s'extirper de sa prison métallique avant d'aller serrer la main de son adversaire, s'assurant que le jeune homme allait bien, et regarder les dernières joutes depuis son emplacement. Il ne se détourna que lorsque Duncan Mossegonde alla manger le sable, désarçonné par Ser Harlan Veneur et annonça à son jeune protégé qu'ils s'en allaient rejoindre les gradins avant que Daenerys ne les quitte afin de l'escorter jusqu'au Donjon Rouge.

La nuit avait été des plus reposante mais Brynden sentait le tiraillement de l'exercice de la veille sur ses muscles. Il roulait toujours des épaules, cherchant à se délasser lorsqu'Edmund et Brandon vinrent lui remettre son armure. Les conversations de la veille lui revinrent en mémoire autant que le bourdonnement de la délégation conflanaise à la fin de la journée. Entre ressortissants outrés et ceux prompt à la fête de voir deux des leurs encore en jeu, Brynden avait eut le sentiment de changer d'ambiance à chaque changement de conversation. Malgré l'assurance qu'il s'occuperait de tout cela dès la fin des joutes, l'humeur de son cadet était toujours maussade. Seul différence avec les humeurs de la veille, le Nerbosc en connaissait désormais la raison : peu désireux de voir le mécontentement lui gâcher la journée, il laissa son frère à ses sombres pensées pour se concentrer sur son adversaire du jour, Bryce Caron. Cet affrontement avait un gout de revanche pour le conflanais qui se remémorait très bien la manière dont l'orageois l'avait sorti du tournois de Lestival, un peu moins de dix années plus tôt. « C'est un honneur, Lord Caron. J'attendais ce tour avec impatience ! » répondit le suzerain avec un sourire aux salutation de son adversaire avant que ne vienne l'aider à monter sur son cheval. Tandis qu'il ajustait son heaume et attrapait la lance qu'on lui amenait, Brynden peinait à cacher son engouement : si jouter contre Wendwater et Baratheon était intéressant, Caron était un challenge bien plus appétissant à ses yeux. Il savait de quoi l'orageois était capable et il avait plus que hâte de s'essayer de nouveau à sa personne. Flattant l'encolure de son cheval de sa main libre, il se mit rapidement en position tandis que les organisateurs du tournois s'avançaient pour le décompte qui marquerait le début de la joute. Une inspiration, une expiration, une inspiration, une expiration. Le drapeau tomba et, comme si l'animal comprenait de lui même ce que le geste impliquait, le suzerain n'eut qu'une pression des jambes a effectuer pour qu'il parte de lui même. Son coeur battait en rythme avec l'écho des sabots, son regard fixait le rossignol du bouclier, ses jambes se serrèrent autour du corps de sa monture, dans l'attente de l'impact.



Lancer de dé (10)