There are ghosts everywhere, we carry them with us {Boadicée}

Date d'inscription : 11/09/2016

# Sam 4 Avr - 14:13

There are ghosts everywhere, we carry them with us

Je haussai tout doucement les épaules a sa remarque sur Lady Ynys. Je ne voulais pas en parler en mal, elle était une femme bonne… Mais tout ce que je voyais c’était qu’elle m’avait pris ma fille, ma petite… Edwyn avait beau faire les allés-retour, ce n’était pas pareil. Et Lady Ynys n’aimait pas Edwyn. Vraiment pas. Elle ne lui aurait fait jamais de mal, mais… elle ne l’aimait pas. Elle ne le trouvait pas assez présent, trop aventureux à son goût. Moi je l’aimais comme ça Edwyn : aussi libre qu’un vagabond. C’était comme ça, et pourtant jamais il ne trahirait le moindre secret. Je le savais. Vagabond sûrement, mais sur qui on pouvait compter. Il avait toujours été là pour moi… Qu’importe la situation, il sacrifiait tout pour moi… Et j’espérais qu’une fois de retour, que tout irait mieux, il partirait quelque temps pour lui aussi se retrouver d’une manière ou d’une autre.

Je le sentis se tendre à la mention de sa future épouse. Un nouveau joyau dans la collection des mariages arrangés de cette triste terre. Peut-être était-ce une chance finalement d’être une bâtarde et même si sous les yeux des dieux je ne pourrais jamais épouser Edwyn, jamais je ne pourrais le laisser reconnaître ma fille puisque c’était trop dangereux… Au moins nous vivions une relation bien plus idéale que bien des couples de cette terre. J’eus presque un rire, à Dorne, le Nord représentait l’enfer avec son froid et sa neige. Je soufflai :

« Seul l’avenir pourra vous le dire… Quant aux températures… une bonne fourrure et cela passe très bien. J’ai bien survécu au passage du Nord a Dorne en quelques semaines… Le pire pour moi était les épices. »

Je ne dis plus rien en entrant dans le cimetière, me dirigeant vers la tombe de Feng. Quand je la vis proche de moi, mes jambes se dérobèrent sous moi. Je sentis l’homme me retenir contre lui et je me laissais aller dans ses bras sans pouvoir retenir mes larmes. Je le laissais me guider à terre jusqu’à ce que mes genoux rencontrent l’herbe. Je me recroquevillai contre lui alors que l’image de la pierre tombale où étaient inscrit le nom de mon fils ainsi qu’une citation d’Edwyn que je n’étais jamais parvenue à lire, à chaque fois je pleurais trop. Je sentis la main de Nymor tapoter dans mon dos. Je sentais des tremblements secouer mon corps. J’avais l’impression avec cette fausse couche d’avoir moi-même assassiner mon fils alors que je n’y avais été pour rien. Ce n’était pas ma faute Edwyn me l’avait dit et répété encore et encore, j’arriverais peut-être à m’en convaincre réellement. Je réussis à bégayer à Nymor :

« … L’… l’épitaphe… Vous… vous pouvez me la lire ? »

Jamais je n’avais réussi à la lire et Edwyn n’était pas toujours là pour me la lire… Il ne me l’avait lu, nous étions venus, mais il ne me l’avait jamais lu parce qu’il pleurait aussi et qu’il me soutenait. Alors je laissai malheureusement cette lourde tâche à Nymor. Je ne pouvais faire autre chose que pleurer, recroquevillé contre lui, agrippée à lui, pour ne pas m’endormir sur la tombe de mon fils.
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# Ven 10 Avr - 20:17

There are ghosts everywhere, we carry them with us

avec @Boadicée Sand

« Lancehélion | 302, lune 10, semaine 1 »

Boadicée fit le choix de ne rien répondre à la mention des Allyrion et plus précisément d’Ynys. Nymor n’eut d’autres choix que de constater ce silence et cette absence volontaire de réaction. Clairement il y avait là quelque chose, une histoire. Mais ça n’était pas sa place de la lui demander si elle ne l’offrait pas d’elle-même. Cela ne regardait que la dame de la Grâcedieu et la bâtarde à la crinière de feu. Le contexte se détendit un peu plus lorsqu’elle se mit à répondre à ses plaisanteries sur les températures nordiennes. Elle n’avait pas tort, pour affronter des températures glaciales, il suffisait de se couvrir. Mais voilà quelque chose qui n’était pas du tout habituel pour les dorniens. Et rien que l’idée de se sentir engoncé sous d’épaisses couches de vêtements le mettait mal à l’aise et il lui semblait suffoquer à nouveau. Il se contenta de lui répondre par un sourire amusé, son visage se baissant un instant vers leurs pieds qui foulaient le sable froid du sol. Non, il ne pouvait pas s’imaginer être privé de la caresse brûlante du soleil dornien pendant trop longtemps. Le mode de vie à Dorne était unique pour les Sept Couronnes. Si Boadicée pouvait se fondre dans la masse des nordiens et mieux s’intégrer, il en serait bien différent avec sa peau halée et sa culture dornienne prononcée, il le savait. Oui, Essos l’attirait bien plus que le Nord n’en serait jamais capable.

Mais ni l’un ni l’autre n’eut plus le coeur à plaisanter lorsqu’ils approchèrent de la tombe de son fils mort-né. Nymor put remercier ses réflexes, empêchant la jeune femme de s’effondrer à ses pieds. Il prit le soin néanmoins de la faire glisser avec précautions sur le sol, continuant de la tenir contre lui pour éviter un accident. Il fit de son mieux pour la rassurer et l’aider à calmer ses nerfs. Il n’aurait pas su dire combien de temps cela avait duré avant que Boadicée ne reprenne la parole entre deux sanglots. Le temps s’était à nouveau suspendu. Il baissa ses yeux d’onyx sur elle, étonné par sa demande, avant de relever son visage en direction de la pierre tombale qui avait mis la jeune mère dans tous ses états. Il plissa les yeux, mais à cette distance, dans la nuit, il en était incapable. “Je… je ne parviens pas à lire d’ici Boadicée.” s’excusa-t-il, se raclant la gorge, gêné. “Je dois m’approcher encore un peu. Vous avancez avec moi ?” demanda-t-il doucement. Il ne se sentait pas de la laisser seule derrière pour aller lire l’épitaphe de la tombe de Feng. Mais il pouvait patienter encore, le temps pour elle qu’elle se sente suffisamment forte pour approcher un peu plus.

HORS RP:

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Date d'inscription : 11/09/2016

# Sam 11 Avr - 19:10

There are ghosts everywhere, we carry them with us

J’avais échoué dans tellement de chose dans ma vie. Feng était mon échec le plus cruel, à chaque fois que j’y repensais j’avais l’impression que c’était bien moi qui avais assassiné mon propre fils. Edwyn avait beau dire que je n’y étais pour rien, que j’avais été fatiguée, que c’était malheureusement commun dans ce monde… Mais je n’y arrivais pas… Je me sentais fautive de priver Sarelya de sa mère, de priver Edwyn de sa liberté de voyager… De tout et n’importe quoi. Je me cramponnai à Nymor pour ne pas céder alors qui me tenait contre lui. C’était l’enfer cette situation. Je ne souhaitais pas cette situation même à ma pire ennemie. La douleur était trop forte… Je levais les yeux vers Nymor qui ne parvenait pas à lire de là où nous étions. Se rapprocher… Je hochais la tête.

J’inspirais profondément, un tremblement secoua mon corps alors que je forçai sur mes jambes pour me mettre à avancer. Je sentis les cailloux rentrer dans ma chair, mais ce n’était pas très important. Une marque de plus dans ma chair ou une de moins dans ma collection quelle importance ? Das l’obscurité, je pouvais distinguer quelques maigres brins d’herbes pousser autour de la tombe. J’avançai, chaque pas m’arrachait le cœur jusqu’à ce que moi-même entre mes larmes je puisse distinguer les lettres sur la pierre. Je respirai profondément en me mordant les joues, le prénom de Feng dansa devant mes yeux. J’inspirais profondément en baissant les yeux sur la pierre. Je sentais toujours la présence de Nymor près de moi. Ce n’était pas mon vagabond de mon compagnon, mais il était assez solide pour me porter et me porter au besoin. J’avalais ma salive en forçant à nouveau sur mes jambes pour être sûre que Nymor puisse lire. Mais je ne savais plus quoi faire d’autres, je n’arrivais pas à lire, je glissais ma main libre sur la pierre glaciale pour la tapoter légèrement comme-ci j’aurais put obliger mon fils à se lever et revenir en moins pour le protéger.
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# Dim 19 Avr - 21:10

There are ghosts everywhere, we carry them with us

avec @Boadicée Sand

« Lancehélion | 302, lune 10, semaine 1 »

Nymor savait qu’il en coûtait à la jeune femme de s’approcher plus encore, sinon elle ne se serait jamais effondrée de la sorte. Cependant, la nuit faisant il ne pouvait pas satisfaire sa requête sans se trouver plus près de la tombe de son fils. Ayant conscience de cela, il ne la brusqua pas et chercha son accord avant tout. Il la vit hocher la tête doucement et lui offrit un sourire compatissant en retour, continuant d’user de gestes réconfortants à son égard. Puis ses mains quittèrent son dos pour venir la soutenir au niveau des avants-bras et l’aider à se relever. “Doucement, doucement.” souffla-t-il.Le Gargalen resta à ses côtés, la soutenant à chaque pas, remarquant à quel point ceux-ci étaient douloureux pour elle. Puis enfin ils furent assez proches pour que le dornien puisse comprendre les inscriptions récentes faites dans la pierre. “Là, c’est assez Boadicée.” dit-il en espérant que cela mettrait fait au calvaire. Ou du moins à une partie du calvaire. Le fils de la Cocatrix voyait distinctement le nom de Feng gravé sur la pierre tombale. Il plissa légèrement les yeux pour décrypter l’épitaphe inscrite en dessous. “Il est écrit… « Nous t'avons aimé avant même de te connaître, et nous t'aimerons même sans t'avoir connu ».” Nymor se tut, laissant la Sand s’imprégner des mots et digérer leur effet sur son organisme. “C’est une belle promesse.” souffla-t-il simplement après s’être doucement raclé la gorge, serrant amicalement le bras de Boadicée. Puis le Gargalen jeta un regard aux alentours, il n’y avait pas âme qui vive, seule la nuit les enveloppait. Même lui commençait à avoir froid et pourtant il n’était pas pieds nus comme elle. Il se racla à nouveau la gorge. “Vous voulez rester encore un peu ou retrouver la tiédeur des couloirs ?” Encore une fois il lui laissait le choix, peu enclin à la brusquer vers l’une ou l’autre des options, parce qu’il était on ne peut mieux placé pour savoir à quel point c’était douloureux et compliqué.

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Date d'inscription : 11/09/2016

# Dim 26 Avr - 20:07

There are ghosts everywhere, we carry them with us

Des tremblements secouaient mon corps alors que je voyais la pierre tombale de Feng s’approcher à chaque pas. Je m’arrêtai quand Nymor m’affirma qu’il n’avait pas besoin d’être plus proche que cela de la pierre. Je fermais les yeux sans rien dire, écoutant ses mots. Un amour… Un amour vagabond qui n’aurait pour cible qu’une pierre tombale… Des yeux fermés, des cils blonds sur des yeux fermés, un corps mince, déjà glacé par le sang quand je l’avais pris. L’immense solitude qu’avait dû ressentir Edwyn de n’avoir pu sauver son fils… Et moi… juste sentir le poids d’un corps silencieux dans mes bras. Le corps de mon fils. Cette promesse… Pourrait-on réellement la tenir quelque part ? Cette promesse… Une belle promesse… Cette situation était un enfer… Je voulais juste que cela se termine… Que le froid de la pierre se glisse dans mon corps et arrête un cœur qui ne battait… pour rien.

La voix du chevalier me ramena brusquement à la réalité. Je levai les yeux vers lui, il m’avait suivi dans les couloirs parce qu’il pensait que j’étais le fantôme de son épouse… Peut-être était-il en réalité un messager de la vie… Dans ses yeux je lus… Je ne pus définir ce que je lus, mais je repensais à Edwyn, à ma petite, à ma Sarelya… Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre… Ma fille, ma puce, mon ange… Il fallait aussi penser à elle. À eux. Je ne ferais qu’assassiner Edwyn si je me laissais mourir. Je hochais la tête en regardant le sol et les quelques brins d’herbe qui poussaient aux pieds de la tombe de mon fils.

« Rentrons… »

Fis-je d’une voix rauque. Je forçais sur mes jambes pour me lever doucement. Il fallait l’accepter cette mort… C’était l’idéal bien sûr… Mais… c’était aussi ma faute et je devrais porter ce fardeau seule… La douleur on ne pouvait pas la porter que seul. Que faire d’autre ? J’observai une dernière fois la tombe avant de murmurer une prière aux anciens, qu’ils veillent sur mon petit. Je restai agrippée à Nymor, le laissant me ramener vers le palais.
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# Dim 3 Mai - 20:13

There are ghosts everywhere, we carry them with us

avec @Boadicée Sand

« Lancehélion | 302, lune 10, semaine 1 »

Frissonnant légèrement alors que le vent hivernal soufflait au dehors, Nymor attendait néanmoins patiemment la réponse de Boadicée, prêt à demeurer une heure encore dans cette position et ce climat si c’était ce dont elle avait besoin. Au moins il n’était pas obligé seul avec ses pensées et le souvenir de Leonah. Peut-être même qu’il éprouvait un certain plaisir à sentir la morsure des froides températures sur sa peau, se disant qu’il l’avait très probablement mérité, qu’il n’avait pas le droit de se plaindre pour quelques degrés trop bas à son goût lorsque son épouse avait été privée de son avenir du jour au lendemain sans crier gare. Au moins s’il souffrait, c’était qu’il savait qu’il était en vie. Une simple pensée dans laquelle il trouvait une once de réconfort. Sa mâchoire se crispa de plus en plus alors que ses pensées dérivaient de la sorte dans le silence nocturne. Jusqu’à ce que Boadicée le ramène à la réalité. Il cligna plusieurs fois des yeux puis resserra sa prise autour du bras de la rouquine pour l’aider à retrouver l’équilibre sur ses deux jambes et à progresser vers les couloirs du Palais Vieux. “Oui.” dit-il simplement en hochant une fois son visage, noyant celui-ci derrière ses épaisses boucles brunes, ramenant un peu de chaleur sur ses joues gelées.

Ainsi, ils rebroussèrent chemin, silencieusement, solennellement, jusqu'à retrouver la lumière et la chaleur réconfortante du palais des Martell. Un long frisson le parcourut de la tête aux pieds alors que sa peau de bronze se recouvrait d’une fine chaire de poule, s’adaptant à la douceur de son nouvel environnement. Ils firent encore quelques pas avant que le Gargalen ne tourne son regard sur la bâtarde de La Grâcedieu. Ce qu’il vit lui tira un sourire sincère. “Vous avez meilleure mine Boadicée, je crois que vous reprenez déjà des couleurs.” ajouta-t-il doucement et avec bienveillance. Comme si elle avait choisi de revenir entièrement au monde des vivants. Cela n’ôtait rien à la peine, mais cela permettait de savoir qu’il y aurait un avenir avec des jours meilleurs. C’était ce que Daria lui avait dit à l’époque. Il se raccrochait encore à son discours dans ses moments de doutes. “Est-ce que vous voulez boire ou manger quelque chose ?” Reprendre des couleurs n’était pas suffisant, il fallait qu’elle reprenne des forces maintenant. “Je crois que j’ai quelques restes dans mes appartements si vous le souhaitez.”

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# Sam 9 Mai - 17:17

There are ghosts everywhere, we carry them with us

Je sentais encore mon corps parcouru de tremblements. Je me disais que si les Anciens avaient mit le Gargalen sur mon chemin alors que je sortais pour aller m’endormir sur la tombe de mon fils en priant pour ne plus jamais me réveiller… Peut-être qu’eux-mêmes ne voulaient pas que je meure ? Je repensais à mon vagabond d’Edwyn, ses yeux clairs et ses boucles blondes… Non… je ne pouvais pas l’abandonner seul avec notre fille… Avais-je été si égoïste dans ma peine que je n’avais pas pu me souvenir de mon compagnon et de ma fille. Je ne pouvais pas les abandonner… Malgré toute ma douleur, ils avaient encore besoin de moi. J’avais bien compris que je m’étais enfoncée dans la tristesse, et cette dernière avait bien manqué de m’assassiner. Sombre silhouette que je croyais parfois voir dans les ombres. Je suivis l’homme sans forcer, avançant tout doucement. Je savais que cette prise de conscience, avec le soutien de Lady Ellaria, et sans aucun doute d’Edwyn et Sarelya m’aiderait à guérir d’une manière ou d’une autre. Lady Ellaria m’avait indiqué la sortie de l’enfer, mais les dieux incarnés dans le corps de Nymor, ou du moins le guidant de cette manière, m’avait confirmé ce que je devais faire.

Je sursautai presque quand le brun reprit la parole. Je levais les yeux vers lui et eu un pauvre sourire à sa remarque. Est-ce que j’allais mieux ? Je ne savais pas réellement si c’était vrai ou non… Mais je forçais un petit sourire. Je clignais des yeux à sa remarque et hésitai un peu. À quand datait le dernier bol de bouillon ou de tisane que j’avais pris ? Je ne me souvenais plus vraiment. Peut-être que je devrais accepter ? Nymor Gargalent devant véritablement être un messager des dieux. Je finis par hocher la tête tout doucement.

« … Je crois… que cela serait l’idéal que je mange un peu avant de dormir… Je vous remercie de votre sollicitude Ser Nymor. »

Je lui fis un pauvre sourire en hochant la tête avant de le suivre sans opposer de resistance.
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# Mar 26 Mai - 20:41

There are ghosts everywhere, we carry them with us

avec @Boadicée Sand

« Lancehélion | 302, lune 10, semaine 1 »

Nymor vit apparaître un sourire sur le visage de Boadicée et ne put s’empêcher de le lui rendre avec une certaine chaleur. Il voyait bien que ce sourire n’était pas tout à fait naturel, un peu forcé, il n’y avait nul joie dans son regard, mais c’était une signe de sa persévérance et c’était une petite victoire qu’il acceptait sans rechigner, bien au contraire. Quand elle accepta sa proposition de se sustenter un peu avant de tenter de retourner dans ses propres appartements, il hocha doucement le visage, satisfait. “Bien. Venez. Les Gargalen sont hébergés dans cette aile du palais.” expliqua-t-il doucement en l'entrainant dans les couloirs, toujours d’un pas lent et discret.

À nouveau les deux dorniens avancèrent tranquillement, bras dessus bras dessous, avec un silence entre eux qui n’avait rien de gênant, bien au contraire. Nymor trouvait cela agréable de se trouver en compagnie d’une personne qui le comprenait et savait qu’il n’y avait pas toujours quelque chose à dire. Et que face à de tels sentiments, parler pour ne rien dire était un exercice des plus douloureux. Au bout d’un moment ils arrivèrent enfin dans le couloir que le fils de la Cocatrix avait quitté une heure plus tôt, espérant fuir ses démons de la sorte. Il ralentit plus encore et s’arrêta finalement devant sa porte. Il en actionna le mécanisme le plus discrètement possible, évitant aux gonds de trop grincer puis s’écarta pour laisser la rouquine pénétrer dans ses appartements, avant de refermer la porte derrière lui avec la même délicatesse.

Il ralluma une chandelle rapidement puis s’approcha du buffet de bois. L’espace était assez large. Non loin du buffet se trouvait un espace avec une large méridienne et deux fauteuils qui lui faisaient face, une jolie table de bois trônant entre. Un jeu de cyvosse s’y trouvait. Il avait eu connaissance du jeu il y a quelques années maintenant, s’en était pris d’intérêt avant de le délaisser. Mais d’avoir vu celui de Doran dans ses appartements lui avait redonné le goût du jeu et il en avait fait demander un. “J’ai de l’eau, du vin de Dorne et un reste de thé aux fruits froids.” dit-il à voix basse. “Il me reste également du pain et du fromage de mon dîner, ainsi que quelques pâtisseries au miel.” Il désigna le dessus du meuble, soulevant une cloche métallique qui protégeait les mets. “Qu’est ce qui vous fait envie ?”

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# Mar 2 Juin - 9:32

There are ghosts everywhere, we carry them with us

Je suivis à pas lents l’homme, dans les couloirs obscurs de Lancéhelion. L’ambiance était toujours étrange, pas forcément plus légère… mais elle était là. Alors, j’avançais silencieusement près de l’homme, m’appuyant toujours sur lui. J’avais du mal à marcher, mais j’y allais pas à pas avec lui. Comme toujours, Le silence était toujours un précieux allié et d’agréables conseils. Même si je préférais le bruit des jouets de ma fille ou bien les chants d’Edwyn. Mais dans la solitude le calme était sans doute mieux… Même si on se retrouvait seul avec ses propres pensées. Mais je n’étais pas seule actuellement, j’étais avec Nymor, c’était sans doute mieux comme cela. Leliah avait beau me tenir compagnie, elle n’était pas Edwyn, elle ne le serait jamais, et c’était sans doute pour le mieux. Je me concentrais sur marcher, avancer pas à pas dans les couloirs, c’était déjà difficile pour moi en cet instant. Je laissais le jeune homme ouvrir la porte en silence, c’était tant mieux.

La lumière de la chandelle me fit battre des cils, la pièce était très belle. Peut-être que la mienne aussi ? Je ne savais pas, je ne regardais pas spécialement ma pièce depuis très longtemps. Je m’approchai du jeu de cyvosse pour prendre une pièce au hasard et l’observer longuement. Le jeu était magnifique. Le Cyvosse ou le jeu des rois. Je n’y avais jamais joué la moindre partie. J’étais plus une des pièces du plateau que le joueur derrière. Qui était véritablement le joueur et qui était vraiment la pièce. Parfois savoir sa place permettait de briser le jeu et sortir du plateau. J’eus un sourire en pensant à Edwyn. N’y avait-il pas la pièce du « Vagabond » ? Personne ne voulait de cette pièce imprévisible, indomptable… Je reposais la pièce en entendant les paroles du chevalier. Pas du vin, je n’avais pas envie d’alcool, thé aux fruits… Edwyn préférais que je prenne du sucré. Je souris au chevalier et inclinais la tête.

« Le thé et les pâtisseries. Visiblement j’ai besoin de reprendre du poids. Je serais trop maigre. »

J’eus un vague rire, presque triste, j’avais beaucoup perdu de poids, et déjà que je n’avais jamais été très épaisse. Je glissai une mèche en arrière en m’approchant de la table avant de regarder le chevalier.

« Partagez-vous ce repas avec moi ? »

Si j’étais seule à manger… c’était triste et peu agréable pour lui. Déjà que je n’osais pas m’asseoir.
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# Dim 14 Juin - 19:51

There are ghosts everywhere, we carry them with us

avec @Boadicée Sand

« Lancehélion | 302, lune 10, semaine 1 »

Alors que Nymor se retournait pour proposer un choix de collation à Boadicée, il eut le plaisir de la trouver face à son jeu de Cyvosse, l’air sérieusement intriguée alors qu’elle faisait danser une des pièces entre ses doigts fins. “Va pour le thé froid et les pâtisseries alors.” dit-il calmement en se retournant afin de servir une coupe à la Sand comme promis. Il attrapa du bout des doigts quelques unes des pâtisseries pour les placer dans une petite coupelle puis s’approcha de la rouquine pour lui tendre les deux éléments avec un sourire encourageant. “Je crois que vous pouvez effectivement vous permettre de gagner quelques kilos.” On entendait souvent qu’il valait mieux faire envie que pitié. Avec ses cernes, son teint extrêmement pâle, sa mine triste et ses muscles décharnés, on classait plus facilement Boadicée dans l’une des deux catégories que l’autre. Pourtant il voyait à ses traits qu’elle avait tout d’une jolie femme. Mais elle ne pouvait pas continuer de se priver de nourriture de la sorte. La voix de cette dernière le tira de sa réflexion et il releva précipitamment ses yeux noirs dans son regard vairon, haussa les sourcils. “Je ne voudrais pas avoir l’air bouffi le jour de mon mariage.” dit-il avec légèreté pour plaisanter. Il avait déjà entendue des mariées dire cela, s’inquiéter de ne plus rentrer dans leur robe le jour J. Mais son sourire s’estompa aussitôt lorsqu’il se rappela que la dernière fois qu’il l’avait entendu, c’était dans la bouche de nulle autre que Leonah. Il sentit son coeur se serrer dans sa poitrine et ne put s’empêcher de se détourner, le temps de respirer un bon coup. En deux pas, il fut retourné jusqu’au buffet pour se servir une coupe de vin dornien. Il en avait bu bien plus qu’auparavant depuis son arrivée à Lancehélion. L’alcool avait une manière de lui calmer les nerfs qu’il appréciait. Puis le fils de la Cocatrix revint jusqu’à la Sand, leva sa coupe pour preuve. “Si je vous accompagne comme cela, ça vous irait ?” Ce n’est qu’alors qu’il la remarqua, figée dans le décor, mal à l’aise. “Je vous en prie, prenez place Boadicée.” dit-il en désignant les fauteuils et méridiennes qui entouraient la table basse à côté d’eux, la laissant faire son choix. Et pour qu’elle n’hésite pas plus longtemps, il prit lui-même place sur un des fauteuils, toujours sa coupe de liquoreux entre les mains. “J’ai vu que vous regardiez le plateau de Cyvosse tout à l’heure. Êtes-vous familière avec le jeu ?” demanda-t-il finalement, curieux de voir les réactions de la Sand lorsque la conversation répondait à sa curiosité sans la ramener à sa peine actuelle.

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# Dim 21 Juin - 20:31

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J’inclinais la tête pour remercier le chevalier et prit délicatement thé et pâtisseries. Lady Ellaria me poussait à manger à reprendre des forces, comme Edwyn. C’était bien plus facile à dire qu’à faire de mon côté, je luttais pour manger, pour me forcer et parfois l’abandon était plus facile pour moi que de me forcer à manger. Tout comme le silence à la parole, je soufflais donc :

« Merci. »

Bouffi ? Il n’était pas bouffi… Et je doutais qu’une pâtisserie puisse l’engraisser. Oui… bon c’était sûr que de mon côté… J’avais tout intérêt à en manger des pâtisseries. Je souris maladroitement :

« Alors soyez assuré que je mangerais votre part pour préserver votre ligne jusqu’à votre mariage. »

Il fallait que je reprenne des forces, c’était vrai. Pour moi, Pour Edwyn, Sarelya… Ellaria. Il fallait que je reprenne des forces, je le savais. Et déjà j’en avais beaucoup repris. Peut-être que cela ne se voyait pas, mais j’avais déjà repris un peu de poids. Je souris à sa coupe et hochai la tête :

« Parfait. »

Je n’osais même pas m’asseoir, je l’observai juste, toujours immobile comme une cruche à le regarder. Je m’avançais avant de m’asseoir doucement et de poser le thé. Je pris une pâtisserie entre deux doigts avant de mordre délicatement dedans et arraché une bouchée que je mâchais délicatement pour m’imprégner du goût et surtout que je puisse l’avaler sans difficulté. Le thé froid l’aida à descendre dans mon estomac. Je tournais la tête vers le plateau de Cyvosse pour le regarder avant de secouer la tête :

« Pas du tout, je n’y ai jamais joué, je connais à peine les règles. Mais je le trouvais magnifique à regarder. Vous y jouez souvent vous-même ? »

Je mâchais à nouveau avec lenteur une nouvelle bouchée jusqu’à finir la pâtisserie. Le sucré ou les fruits passaient mieux que le reste. En dehors du liquide bien sûr. Je bus une nouvelle gorgée de thé en observant le chevalier avec attention, comme-ci je pouvais fouiller sous son crâne pour trouver la moindre indication.
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# Dim 28 Juin - 21:21

There are ghosts everywhere, we carry them with us

avec @Boadicée Sand

« Lancehélion | 302, lune 10, semaine 1 »

Nymor avait retrouvé un semblant d’assurance et de contenance à être revenu dans ses appartements de la sorte. Il savait ce qu’on attendait de lui et ce qu’il devait faire lorsqu’il était un hôte et recevait quelqu’un, quand bien même cela soit des appartements aussi récents que ceux de Lancehélion, qu’il ne fréquentait que depuis quelques semaines. Cependant son propre humour, était venu le déstabiliser. L’allusion à la crainte des futures mariées de prendre du poids juste avant la cérémonie avait ravivé en lui un vif souvenir de Leonah peu de temps avant leur union. Il avait revu sa chevelure rousse s’agiter autour de son beau visage diaphane, alors qu’elle avait éclaté de rire. Le mariage avec Arianne était si proche et pourtant, pas l’ombre d’une complicité entre eux. Ils s’étaient peu fréquentés finalement depuis son arrivée, il avait trouvé la compagnie des Gargalen et de Doran bien plus rassurante. Il se racla la gorge doucement, pour retrouver à nouveau son sérieux. “Je compte sur vous.” répondit-il avec un sourire bienveillant à l’égard de la bâtarde. Après tout, elle avait bien plus besoin de ces pâtisseries que lui.

Le fils de la Cocatrix fut soulagé de constater que Boadicée ne lui reprochait pas son maigre menu de son côté, ou sa préférence pour une boisson alcoolisée. Il espérait d’ailleurs que celle-ci saurait l’aider à retrouver le sommeil par la suite. Il prit finalement place face à la rouquine, l’observant croquer difficilement dans les pâtisseries qu’il lui avait proposées. Puis ayant remarqué son regard intéressé sur le jeu de cyvosse, il avait finit par lui demander si elle y jouait. Cela n’était pas le cas, mais cela ne l’empêchait pas pour autant d’apprécier la beauté de l’objet. Une réflexion que Nymor comprenait parfaitement. Il avait été gâté sur la qualité du produit, il le savait. Et la diversités des pièces sur le plateau ne faisait qu’accentuer cette impression. “Vous avez raison, le Prince Doran ne s’est pas moqué de moi. J’y ai joué au tout début, il y a quelques années, lorsque le jeu est arrivé par chez nous, mais je l’ai finalement délaissé jusqu’à il y a peu. D’en revoir un dans les appartements de Doran m’a motivé à m’y remettre. Ce sont de longues parties, avec plein de coups stratégiques à voir à l’avance, mais c’est très intéressant. Cela dévoile un certain nombre de choses sur le joueur d’en face également.” Ses yeux quittèrent le plateau pour venir retrouver le regard vairon de la jeune femme. “Et vous, comment occupez-vous votre temps-libre habituellement ?” l’interrogea-t-il, sincèrement curieux.

(c) DΛNDELION

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# Dim 5 Juil - 21:24

There are ghosts everywhere, we carry them with us

J’eus un rire et secouais la tête à sa remarque en hochant la tête. Je ne dirais rien et m’assurerais tranquillement que je mangerais sa part. J’en avais bien besoin, je le savais, j’étais trop maigre, trop fragile. Même si je l’avais toujours été, mince et fragile en apparence. En apparence du moins avant, maintenant c’était vrai. Même si j’avais déjà repris des forces. Mais ce n’était pas ça encore, vraiment pas. C’était une autre histoire. Je l’écoutai ce jeune chevalier en mangeant lentement, me forçant à mâcher lentement chaque morceau de pâtisserie que j’avais en bouche. Cela me permettait d’éviter d’avoir un haut-le-cœur.

Un joueur occasionnel donc… Je notais qu’il devait avoir une certaine proximité avec le prince Doran puisqu’il semblait avoir ses entrées dans ses appartements. Et qu’il avait oublié une fois son titre. Je réfléchis à comment on pouvait voir la personnalité de la personne en face. Avant de comprendre. Comment la personne voyait les troupes. Manière de diriger, j’eus un sourire et hochais la tête :

« Je vois, je pense que vous trouverez quelques joueurs ici pour vous offrir quelques parties haletantes et forte intéressante. »

Mais pas avec moi. Non, je n’aimais pas spécialement ces jeux, je n’étais pas faite pour diriger, mais pour être dirigée. Il fallait le reconnaître, certaines personnes n’étaient pas des rois nés. Je finis d’avaler ma bouchée en buvant une petite gorgée. Je posai la pâtisserie avec un petit sourire :

« En dehors de l’entraînement ? Je ne suis pas quelqu’un très calme normalement. Alors, avant, je sortais beaucoup avec ma jument, ou je jouais avec ma petite fille. Sinon, je lisais beaucoup. »

Appuyée contre une colonne, assise à même le sol sur les dalles fraîches, à regarder ma fille jouer avec ses figurines de cornes, alors qu’Edwyn était parti, ou alors occupé à jouer de la musique, à dessiner. Ce genre de chose. J’eus un sourire en évoquant ma fille.

« Elle a un an et demi maintenant. Elle devrait arriver d’ici quelques jours avec lady Ynys… Je ne l’ai pas vu depuis quatre lunes. Elle a dû beaucoup grandir, elle a les cheveux roux et les yeux très bleus. »

Elle m’avait terriblement manqué pendant quatre lunes. Cette petite fille d’amour qui démontrait un étrange caractère, aussi actif que le mien, mais avec ses longues phases de contemplation.
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# Sam 18 Juil - 18:49

There are ghosts everywhere, we carry them with us

avec @Boadicée Sand

« Lancehélion | 302, lune 10, semaine 1 »

Nymor n’eut aucun mal à parler de sa relation au cyvosse et comment ce jeu était revenu dans sa vie grâce à l’intervention de Doran. C’était un jeu qu’il appréciait et comme il l’avait confié à la rouquine des sables, qui permettait d’en apprendre un peu plus sur le caractère de son adversaire. Le fils de la Cocatrix prenait donc un certain plaisir à s’entraîner avec son futur beau-père de temps à autre avant le mariage. Cela le rassurait un peu d’une certaine façon. Il respectait énormément son suzerain, son esprit vif et sa sagesse. Il eut un sourire amusé à la réponse de Boadicée sur ses adversaires. “Je n’en doute pas.” dit-il doucement.

Ayant entendu que Boadicée n’y jouait pas, il lui demanda donc ce qu’elle faisait de son temps libre habituellement. Le mot entraînement lui fit froncer les sourcils. Il l'examina plus consciencieusement, tout en buvant un nouvelle gorgée de vin. “L’entraînement ? Vous êtes de ces femmes guerrières ? Il vous faudra manger plus si vous voulez recommencer.” ajouta-t-il avec un sourire bienveillant. Les femmes de sa famille et celles qu’il avait côtoyé à Spectremont n’était pas vraiment des guerrières bien que la plupart étaient tout sauf effrayées et maladroites avec un poignard. Mais c’était encore différent. “Quelle est votre arme de prédilection ?” l’interrogea-t-il avec curiosité.

“J’imagine que vous avez hâte de la revoir ? Cela vous fera probablement du bien.” ajouta-t-il avec toujours ce sourire emplit de douceur. Elle était jeune, pleine de vie et avait besoin de sa mère, contrairement à son frère pour qui plus personne ne pouvait plus rien faire. “Comment s’appelle-t-elle ?” Il connaissait le nom de celui qui n’avait pas survécu, il se devait de connaître celle qui était toujours parmi eux. Il avait retrouvé son sérieux, tandis que son coude se levait à nouveau pour lui permettre de prendre une nouvelle gorgée de vin dornien. Son regard s’arrêta alors sur la coupe de son invitée et son assiette. Il avait réussi à la faire grignoter. “Comment vous sentez-vous à présent ?” Daria se serait probablement moquée de lui. Si prévenant avec la jeune femme, et si ignorant de ses propres malaises et mauvaises habitudes dues à son deuil.

(c) DΛNDELION

Date d'inscription : 11/09/2016

# Dim 26 Juil - 19:48

There are ghosts everywhere, we carry them with us

Il pouvait toujours me demander de jouer avec lui au Cyvosse, je n’en serais pas capable. Aussi bien parce que j’en ignorai les règles, mais surtout que même avec des explications, je n’étais pas sûre de savoir comment m’y prendre. Quand bien même si j’arrivais dans un premier temps à me souvenir de partie en partie des règles. Et cela était une toute autre histoire. Machinalement je cherchai à l’arrière de mon crâne la minuscule cicatrice que j’avais gardée de la chute. Je pris tout doucement une autre gorgée de tisane avant de hocher la tête, un sourire étira mes lèvres :

« Oui. Mon père est maître d’armes et il n’avait que ça à m’apprendre pour canaliser mon énergie. Considérez que je mange beaucoup à cet instant. Il y a quelques lunes rien qu’avaler les potions du mestre était un exploit pour moi. »

Manger du solide revenait tout doucement. Mais je n’avais jamais été très épaisse, tout dans la finesse et une apparente fragilité. Cela me permettait d’être sous-estimé par mes ennemis. Enfin, pour l’instant niveau ennemi j’avais juste à me regarder dans une glace pour en voir un. Mon arme ? Je me massai la nuque avant de m’obliger à nouveau à mâcher une bouchée et de répondre :

« L’arc. Je me débrouillais très bien à l’arc, j’ai dû perdre la main depuis les lunes que je n’ai pas pratiqués. Mais même à cheval… j’arrivais à toucher le centre de la cible. »

Et avec une jument aussi caractérielle que Galitaca… ce n’était pas rien après. Parler de mon petit ange me fit naturellement sourire. Belle comme un ange avec son quadruple métissages. Ce n’était pas rien. Des yeux bleus des cheveux roux, une peau blanche, mais surtout les traits Yi-ti de son père. Ce n’était vraiment pas quelque chose qu’on voyait régulièrement. Je hochais la tête. J’avais plus que hâte de la revoir… Elle et mon compagnon. Mon Edwyn.

« Oui. Beaucoup. Mon compagnon m’écrit pour me donner des nouvelles. Mais j’ai hâte de pouvoir la serrer dans mes bras. »

Je détournai les yeux en écoutant sa question, le temps de boire une gorgée et de le regarder à nouveau. J’allais aussi devoir lui expliquer pourquoi le petit frère qu’on lui avait promis… Ne viendrait jamais. Mais je ne devais plus penser à ça.

« Seralya. Nous avions choisi un prénom dornien pour notre premier enfant. Pour le second, on voulait un prénom rappelant les origines de mon compagnon. »

Feng nous avait plus pour un petit garçon. Je me frottai machinalement les yeux avant de finir ma pâtisserie et ma tisane avant de hocher la tête.

« Un peu… merci. Et vous ? »

Lui aussi avez eu besoin de soutient.
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