mad world || Arya&Robb

Je crains que ça ne m’évoque rien. Rien qui ne sente bon en tout cas avec ce pied qui sort de la couette. Ancien… Ce pied… Encore heureux était couvert d’une chaussette en laine grise… Peut-être avait-elle été blanche un jour ! Cependant, elle semblait avoir sans doute bien vécu, çà et là je voyais que la laine avait légèrement filé, des petits morceaux de fils qui sortaient des mailles qui étaient toute simple. Mais cette couleur grisâtres, sans compter l’odeur de sueur qu’elle avait absorbé vaillamment encore et encore. Non, cette pauvre chaussette en laine qui fut un jour blanche, aujourd’hui grise, et qui ressemblait maintenant, si on l’ôtait de ce pied, sûrement plus à un chiffon bon au feu qu’une chaussette pour le suzerain du Nord. Je finis par m’incliner :

« Pardonnez-moi mon bon roi, seulement vous puez bien trop des pieds pour que finalement je me contente de votre chaussette. »

Beurf, même pas en rêve je touchais ce pied du bout de mes doigts ! Beurf ! J’en étais dégoûtée ! Même si c’était pour une blague, je ne pouvais pas me résoudre à toucher ces pieds.Mon dégoût devait s’étendre telle une ombre verte sur mon visage, je n’aimais pas beaucoup les légumes verts comme les épinards. C’était quelque chose de pas naturelle de manger du vert, ou de toucher les pieds puant de son frère aîné. Non, vraiment, j’imaginai bien trop bien un fumet verdâtre sortir des pieds de mon frère pour couler sur mon visage tellement j’étais dégoûtée de l’odeur ou de l’idée de toucher cette vieille chaussette en laine. Mais qu’importe ! Je le taquinai profondément sur Kylis et il devient tout rouge et j’éclatai d’un rire maléfique en me frottant les mains. Avant de rester surprise une seconde avant d’à nouveau éclater de rire en haussant les épaules :

« J’aime bien les ours, mais je préfère bien plus les Loups ! Quoi que… P’tre qu’un clan des montagnes ça peut être bien… T’en penses quoi ? »

Je me surpris à imaginer une seconde, Robb, roi de tout Westeros, portant sur le trône de fer la couronne du Nord, une couronne de bronze sur ses boucles noires, les couronnes du Nord étaient toujours plus simples que celle des autres. Un roi noble et honorables sur le trône. Un roi qui saurait calmer les dissensions et poser les règles et faire grandir une ère de paix entre toutes les maisons et royaume, pour le meilleur des mondes. Robb régnait déjà sur un royaume aussi grand que toutes les autres grands royaumes réunis et avec autant de maisons différentes que sans doute, à mes yeux, que dans le reste des royaumes. Mais cela ne se réaliserait jamais, ce n’était qu’un doux rêve de quelques secondes après tout. Et mon frère voulait bien jouer aux dés avec moi. Je fouillais pour prendre les dés et les lancer en l’air avant de les rattraper avant de prendre le plateau pour m’asseoir avec lui sur son lit.

« Marché conclu, je dirais que… j’étais allée voir père. »

Ce qui était assez… régulier que j’aille le voir après tout : presque tous les jours, j’aimais bien lui parler après tout. Et j’évoquai ce que mère pouvait faire. Et son air de chien battu me fit éclater de rire.

« Je savais que t’avais une tête de cul, mais mère confondra pas ton petit visage poilu à tes fesses. Ou alors c’est qu’elle est devenue aveugle ! Mais je ne pense pas. Mais bon… c’est vrai que toi tu as l’immunité otagière. Pas moi. Et crois-moi, c’est Mère la plus dangereuse dans ses punitions ! Oh que oui ! Il ne faut pas oublier qu’avant d’être suzeraine du Nord jusqu’à ton mariage avec ta douce Géante, elle est une mère ! »

Je hochais la tête avec un petit sourire amusé avant de lui tendre les dés.

« Parce que je suis gentille. Je te laisse commencer. »

Qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ? Ce n’était qu’un jeu de hasard…

« D’ailleurs, quelles règles ? Histoire que tu m’enfumes pas avec des règles de on additionne les +2 ou les +4 ou je sais pas quoi d’autre ! Là avec les règles des sudistes bizarres. »

J’eus un rire en remuant le nez.

Carlos Ruiz Zafon l’Ombre du Vent, édition Pocket, format de poche.

Sa jeune sœur exagère, elle se bouche le nez avec force, mais sans doute y’a-t-il dans ses exclamations quelques vérités : il ne s’est pas lavé, en dehors de quelques toilettes de chat, ces quinze derniers jours qui ont constitué son trajet en calèche entre Fort-Terreur et Winterfell. Il faudra, dès qu’Arya aura décampé, qu’il demande à se faire couler un bain brûlant dans lequel il pourra se prélasser un moment, avant d’entreprendre de se raser la face et de laver son corps et ses cheveux. S’il se passe une main derrière le crâne, il peut sentir que ses boucles brunes sont très emmêlées et sèches. Ses plaies sont toutes propres, toutefois. C’est bien la seule chose dont il s’est occupé ces derniers temps, pour éviter toute fièvre, sur recommandation des meilleurs mestres du Royaume.

Les deux Stark continuent de rire, et par la fenêtre sur la cour, Robb peut entendre deux sombreloups qui s’écharpent. Sans doute les leurs, Vent-Gris en tous cas doit être très heureux de retrouver sa camarade de jeu favorite, Nymeria. C’est que la louve est à l’image de sa maîtresse, elle veut amuser la galerie, comme le fait Arya quand elle suggère un mariage avec un héritier des clans des montagnes, ce qui ne peut empêcher de tirer au Suzerain du Nord un soupir désespéré : « Je ne savais pas que tu les aimais aussi poilus … »

Puis, continuant toujours dans sa lancée de divertissement, Arya suggère une partie de dés, que Robb accepte à condition de ne pas porter le chapeau si le Maestre venait à se demander où est passée son élève préférée. Arya trouve alors une excuse toute faite, qui n’empêche pas le cœur de son frère de manquer un battement : elle dira qu’elle est allée voir leur père, si les choses en arrivent à là. Cela fait émerger chez Robb un besoin irrépressible de descendre, lui aussi, à la crypte, pour retrouver le souvenir de son père et tenter d’échanger avec lui. De lui raconter, au moins, ces semaines d’horreurs à Fort-Terreur. De lui demander, en espérant entendre une réponse, s’il a bien agi.

Arya va chercher une paire de dés, tout en racontant les horreurs que leur mère lui fait subir – tellement que Catelyn doit en avoir les oreilles qui sifflent. Robb affiche un air décomplexé, il faut bien qu’il ait quelques avantages à avoir grandi loin de Winterfell, et il ne comptait pas passer à côté… « Pauvre petite chouette … je vais pleurer pour toi, bientôt …» chouine-t-il, pour l’embêter. Trop gentille, Arya lui propose quand même de commencer, et même d’établir les règles. Décidément, aujourd’hui, la vie lui est douce et facile ! « On la joue en combien ? 66 ? Le premier qui arrive à 66 gagne ? Si on sort un 7, on repart à 0, et si on sort un 12, on a le droit de … Pincer son adversaire ? Et de rejouer, bien sûr… » Il affiche un large sourire, et son visage semble avoir repris quelques couleurs.  « Prête ?! Et pas de triche, hein, je commence à te connaître ! »

Est-ce que j’aimais les poilus… ? Je lui offris un regard tellement noir qu’il était, sans doute, trop noir pour être sérieux sur ce regard noir. Je les aimais loin de moi les hommes de toute manière. Enfin, sauf ceux de ma famille, mais c’était autre chose après tout. Je préférais taquiner et embêter un peu mon grand-frère, rien que pour le faire sourire. Et il répondait ! S’il répondait c’était qu’il allait bien ! De toute manière cela se voyait que le moral semblait aller bien ! C’était très important. Si le moral suivait, la guérison irait plus vite.

« Je les aime surtout TRÈS loin ! »

Loin de moi. Mais c’était autre chose. Je continuais de lui évoquer l’enfance, horrible !, avec mère. C’était faux, mère avait été adorable et juste. Alors avec emphase je lui racontai un peu avec un sourire amusé. Je lui offris une grimace à sa remarque. Comme il se moquait de moi ! Jamai autant que moi e me moquais de ma propre personne :

« Si c’est pour avoir du réconfort, attends Kylis tu pourras même lui faire un câlin en plus. »

Je pris le plateau et des dés pour revenir vers lui. Un soixante-six, si on arrive à sept, on repart à zéro et à douze… on se pince ? J’eus un rire :

« C’est parti alors ! »

Je haussais un sourcil à sa remarque

« Je ne triche jamais ! »

Rétorquais-je avant de le regarder lancer ses dés, ni un sept, ni un douze. ! Il ne pourrait pas me pincer.

« Je te laisse retenir les chiffres, moi au cas où je les note pour que tu ne triches pas ! Je te connais moi ! »

C’était surtout en réalité moi qui pourrais tricher, mais j’étais trop honnête en réalité pour cela. Je soufflais sur les dés pour me donner de la chance avant de lancer les petits objets en corne sur le plateau :

« Je vais te battre ! »

Oui, alors ça Arya c’était pas sûr !

Peut-être que d’ici quelques années, quand Robb mentionnera le mariage à sa jeune sœur Arya, celle-ci ne prendra pas un teint vert et un air dégoûté pour lui répondre que jamais de la vie, aussi loin que possible. Peut-être qu’elle lui dirait que pourquoi pas, un jour. Cela suffira au Seigneur Stark pour se considérer gagnant, même si cette éventualité est tardive et qu’elle ne se solde pas véritablement par une union sous un barral. Juste l’entendre dire que c’est dans le champ des possibles … Il peut toujours rêver, n’est-ce pas ? Et en attendant, il n’a qu’à se contenter de ses réponses élusives, de toute façon, il n’aura pas grand-chose de plus. Il est d’ailleurs suffisamment étonné qu’elle ait osé aller si loin dans cette discussion, et il n’insistera pas. Après tout, Arya n’a encore que … Anciens ! Quatorze ans !

« Arya ! Excuse-moi ! Je viens d’y penser ! Je ne t'ai pas souhaité un bon anniversaire ! Oh, je suis désolé d’avoir manqué ça, j’aurais aimé abattre ce Bolton plus vite pour être rentré à temps pour fêter ça … » Robb baisse les yeux sur sa couverture, un peu honteux d’avoir manqué cet événement d’une seule petite semaine. Depuis qu’il est rentré à Winterfell de son pupillage, quelques années plus tôt, il aime être aux côtés des siens pour ce genre d’événements, et s’assure toujours d’organiser de jolies festivités pour rattraper toutes celles qu’il a manquées pendant ses années à Port-Réal. Il n’aura pas eu l’occasion de fêter celle-là, et espère que sa sœur ne lui en veut pas trop. « Vous vous êtes un peu amusés, j’espère ? Tu as eu de beaux cadeaux ? »

Il n’a pas eu le temps de lui en trouver un avant de partir – d’ailleurs, il n’a pas même pensé à en chercher un, ces quelques mois plus tôt, car il croyait en effet que cette histoire se règlerait un peu plus vite que ça n’a finalement été le cas. Robb se promet alors de s’appliquer à chercher Jon aujourd’hui même pour qu’ils trouvent tous les deux quelque chose à lui offrir (Jon connait mieux les goûts d’Arya que Robb, ne lui en déplaise).

Finalement, Robb lance le jeu avec un petit score de 5, qu’il croit décevant jusqu’à apercevoir le 4 d’Arya, ce qui lui arrache un sourire victorieux alors que la petite jure qu’elle ne triche jamais : « Bien sûûûûr, Arya Stark ne triche jamais. File moi un bout de parchemin, d’ailleurs, moi aussi je vais garder une trace des scores … Et d'ailleurs, tu vois ça ? Ton grand frère préféré gagne déjà ! »

Valait mieux deux arbitres trop zélés qu’un seul complètement corrompu … Il griffonne alors, espérant ne pas avoir trop mal au crâne et toujours savoir compter : 5 + 6 ...

Je levai les yeux vers mon frère qui s’excusait. Hein ? De quoi?… Mon anniversaire ? Cela m’était complètement sortie de la tête. J’étais née lors de la septième lune ! De la première semaine. Mais je crois que c’était sorti de la tête de tout le monde. Je haussais les épaules.

« Pas beaucoup ils ont pensé tu sais. Mon anniversaire ne tombe jamais bien. J’ai eu quelques paroles, mais pas grand-chose. Le beau cadeau que j’ai eu tu me l’as fait : Arrêter ce sombre… »

Je me mordis la langue juste à temps pour ne pas finir ma phrase par une insulte qui ferait tinter les oreilles de mère même si elle ne l’entendait pas.

« Arrêter ce… vil personnage ? Est un très beau cadeau. »

Non, réellement, depuis quelques années, mon anniversaire tombait TOUJOURS très al. Je ne me rendais pas toujours compte que c’était mon anniversaire. Je l’oubliais. Mais c’était vrai : j’avais quatorze ans. Merde, quatorze ans. Je grandissais. Je n’avais pas l’impression. Mais c’était l’heure de jouer ! J’attrapai un morceau de parchemin avant de rire à sa remarque. Merde ! J’avais fait que quatre !

« Nan ! Je triche pas ! Je contourne les règles pour gagner ! C’est pas pareil ! Tu mènes que d’un point ! Regarde ça ! »

Je pris les dés pour les lancer…

Les dés roulèrent sur le plateau et leur face montrèrent…

« Sept ?! Mais c’est pas juste ! »

Je repartais à zéro maintenant ! Mme si d’un point de vue stratégique, mettre sept c’était compliqué ! Avec deux dés c’était la combinaison qui sortait le plus ! Je grognais comme Nymeria et jetais un regard faussement mauvais.

« T’as pipé les dés ! »

C’était impossible, les dés étaient en os, cela ne se pipait pas facilement. Je m’installai plus confortablement sur le lit. Impossible sûrement qu’on finisse la partie ! Mais c’était autre chose bien sûr.

« T’inquiète pas pour moi, je me vengerais ! Et je gagnerais ! »

Mais c’était autre chose. Le jeu ne faisait que de commencer après tout.

Robb affiche une mine attristée quand il apprend que sa sœur n’a pas reçu beaucoup de cadeaux pour son quatorzième anniversaire, ni même qu’on le lui a beaucoup souhaité. Il faut dire que Jon et lui étaient sur le chemin du retour de Fort Terreur quand la date est passée, que Brandon était quant à lui quelque part à manier une épée dans le Conflans non loin de Sansa, qui elle devait sans doute être en train de pouponner sa petite truite tout juste née. Il ne restait que Catelyn et Rickon à Winterfell pour célébrer Arya ; c’est bien la peine d’avoir une aussi grande famille ! Mais peut-être six enfants ne sont pas assez. Kylis et lui en auraient dix, alors, comme ça ses enfants n’auraient jamais à supporter de passer un anniversaire trop seul. Il en avait connu trop, dans son enfance à Port-Réal, et ne souhaitait cela à personne.
Comme il aurait aimé réveiller sa sœur en fanfare avec un beau cadeau, et s’assurer que les cuisinières du château préparent toute la journée ses plats préférés. Arya rassure comme elle peut son frère en lui disant qu’arrêter Ramsay Bolton est le cadeau qu’elle attendait. Il ne peut pas s’empêcher de rajouter d’une voix sombre : « Je t’offrirais même sa tête, si tu la souhaites », avant de se mordre la langue. Son père lui aurait donné un coup dans les reins à l’entendre parler ainsi à une Lady. Il secoua le crâne. « Excuse-moi, Arya. C’est pas joli joli, ce que je te propose… Mais je te promets, je me rattraperai ! » Rougissant un peu, il ajouta : « Ne raconte pas à notre mère que je t’ai proposé ça … Sinon elle risque vraiment de devenir violente avec moi »  

Arya jure qu’elle ne triche jamais, et Robb fait semblant de la croire : « Ah bon ?! D’accord, d’accord … » C’est que s’il insiste trop, il ne pourra pas légitimement tricher à son tour. Légitimement tricher … C’est drôle, non ? Au moins autant qu’Arya qui, dès son deuxième tour de dés, sort un sept. Robb éclate de rire alors qu’elle l’accuse d’avoir pipé les dés : « rien de tout ça, minus ! Allez, soit-pas mauvaise joueuse ! » Mais la jeune fille ne se laisse pas démonter, et promet une vengeance… « Allez, comme je suis trop sympa, je ne tire que de deux dés et toi, tu auras le droit d'en tirer quatre ... Comme ça, moins de chance de faire 7, et un peu plus de faire 12 ! » Et il fait rouler les dés sur la couverture ...

5+6+5

J’eus un rire légèrement méprisant à sa remarque. Pas parce que cela ne me plaisait pas ! Mais parce que je savais ce que j’en ferais. Mais ce n’était pas à moi de le faire…

« Lyanna serait jalouse. Ce type a tué sa mère. »

Ce qui… n’était pas rien quand même. S’il avait fait ça à mon père, j’aurais découpé son corps en morceaux pour le filer aux cochons avant de planter sa tête sur une pique avec des clous dans les yeux et une pancarte accrochée entre ses dents indiquant « Traître ». Je devrais sans doute m’apaiser un peu. Je ne savais pas trop. J’offris un petit coup de poing sur l’épaule de mon frère avec un petit sourire :

« Crains la mère des Loups ! Tes petites fesses deviendraient plus rouges qu’un gratte-cul ! »

J’oublie assez souvent mon propre anniversaire pour ne pas le prendre mal qu’on oublie le mien. En réalité… je n’en voulais à personne de l’oublier. Même si… Il fallait l’avouer, j’avais parfois un peu de mal à trouver ma place parmi ma grande fratrie. Et pourtant, je ne pourrais pas imaginer ma vie sans eux. Je finis par lancer les dés… Et définitivement les dés, c’était pas pour moi ! Deux dés contre quatre. Je remuais le nez :

« Ouais ! Prends pas trop confiance ! Je te battrais à plat de couture ! T’es pas prêt mon p’tit loup ! »

J’attrapais les dés pour souffler dessus avant de les lancer pour le premier lancé, je repris les dés pour les relancer aussitôt sans laisser le temps à mon frère. Avec de la chance je prendrais la tête ! Il n’était qu’à seize points après tout ! J’inscrivis soigneusement les résultats sur mon parchemin. Je finis par ôter mes chaussures, dévoilant une paire de chaussette tant reprisée qu’elles n’étaient plus qu’un mélange de fils multicolores.

« Bam !! T'as vu ça ?! Un lancé et je reviens au score ! Tu vas regretter de m'avoir défié vile Loup barbu ! »

Est-ce que j'en faisais trop ?
Oui
Est-ce que je m'amusais ?
Oui !

Arya évoque Lyanna Mormont, jeune pupille de leur mère, victime collatérale des ambitions destructrices de Ramsay Bolton. Le regard du Suzerain du Nord s’assombrit à nouveau : il espère que la jeune fille, du même âge que sa sœur ou presque, a pu ressentir quelque soulagement à savoir la course du Seigneur de Fort-Terreur arrêtée. Il espère que sa douleur sera apaisée, au moins un peu, par le procès à venir et par la fin, toute proche, de l’existence de la meurtrière famille Bolton. « Il nous tarde à tous, je crois, de voir disparaître tout à fait cette famille de la carte ». Robb parle là pour lui et pour sa meute, pour les Mormont de l’Île-Aux-Ours, et puis pour Geneva Flint qui, tout du moins jusqu’à un nouveau mariage, sera encore forcée de s’appeler Bolton. Ramsay s’est vanté, sur le champ de Bataille, de la naissance d’un fils, un petit Brenton ; le Seigneur de Winterfell lui a répondu qu’il ne le rencontrerait jamais. Désormais assuré de cela, il s’arrangerait aussi pour que ce petit ne connaisse jamais les murs de Fort-Terreur ni ne puisse porter les couleurs de son père. Ça serait là son travail, comme Gouverneur, pour venger le Nord.

Arya lui assène un coup de poing sur l’épaule et le met en garde sur la mère des loups. Robb rit et répond : « Pardonne ma vulgarité, Ô grande mère truite », les mains croisées en signe de prière. Certes, le poisson n’est pas bien impressionnant, mais il a été marié des décennies durant au loup qui lui a appris quelques tours.
Arya jure qu’elle va se refaire, et son frère la regarde lancer quatre dés qui lui permettent de revenir au score, tandis que lui traîne à ne produire que des chiffres inférieurs à cinq ou six. Evidemment, il a été trop gentil avec sa pauvre petite sœur en lui proposant ce marché. Lui désormais risque de faire à nouveau un pauvre cinq, ou pire encore, de sortir un sept. Il décide alors de chopper les mêmes quatre dés que sa sœur, et de tenter sa chance.   « Treize ! Arg, à un près ! » Loupée, sa chance d'asséner à sa soeur la pichenette du siècle et de relancer quatre dés d'affilée. Toutefois, maintenant qu'il atteint la trentaine de points, la victoire ne lui a jamais semblé aussi proche.

5+6+5+13=29