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S'il n'y avait que mes mains en sang…

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S'il n'y avait que mes mains en sang …
Sacha & Melleah Payne
A l’évidence, Sacha était contente de l’avoir revu avant son départ, ce qui la contenta grandement. Le plaisir était partagé. Posant son livre sur la table, elle lui adressa un sourire radieux.

« N’est-ce pas ? » s’exclama-t-elle, ravie et quelque peu soulagée, « Je suis très heureuse que cela ait eu lieu moi aussi. Je gage que ces rencontres nous auront permis d’apprendre à mieux nous connaître et j’espère que nous aurons l’occasion de réitérer cela. »

Sa joie était sincère. Elle ignorait bien quand elles se reverraient mais une chose était certaine, elle n’hésiterait désormais point à lui écrire. Une correspondance serait encore la meilleure façon de garder contact. De plus, elle voudrait s’assurer que Sacha se portait bien. Qu’elle allait un peu mieux que ce jour, et que ses ampoules guérissaient bien. Et surtout, qu’elle continuait à s’entraîner pour un jour -peut-être ?- devenir chevalier, ou l’équivalent qu’on voudrait bien la laisser devenir. Melleah se plaisait à penser qu’elle serait l’une des premières à avoir bien connu cette jeune femme qui allait changer l’histoire. Car elle s’était renseignée depuis son arrivée à Castral-Roc et elle en était désormais certaines, c’était bien celle dont on entendait de plus en plus souvent parler dans l’Ouest. La femme qui se bat, celle qui porte l’épée et sait s’en servir comme un homme. La simple idée d’être amie avec un tel phénomène la rendait fébrile comme une enfant !

Elle s’apprêtait à lui confier ces pensées lorsqu’elles furent interrompu. Une jeune lady blonde, dont elle reconnu facilement le maintien à présent qu’elle la savait au côté de Sacha lors du bal, se planta devant elles. Elle la salua d’une révérence parfaitement maîtrisée -très gracieuse en ourtre-  et Melleah lui retourna la politesse en se levant.

« Ma lady. » dit-elle en s’inclinant à son tour.

Aussi douce avait-elle l’air, son mécontentement était évident. Se tournant vers Sacha, elle la morigéna sévèrement. Melleah comprit alors qu’elle s’inquiétait du sort de son amie depuis un certain temps et se mordit la lèvre d’un air coupable. Mince, elle l’avait retenu durant trop longtemps … Sans doute même était-ce la raison de la réticence de la jeune femme à converser avec elle. Elle avait d’abord cru à des ennuis mais peut-être était-ce seulement de sa faute ? Peut-être l’avait-elle dérangé et retenu tout ce temps ?! Un air plus catastrophé encore s’afficha sur ses traits tandis qu’elles les observa se débattre l’une avec l’autre.

Son regard fit le tour de la pièce et elle remarqua quelques regards sur eux, ce qui la fit rosir. Elle s'empressa d'afficher un sourire de circonstance. Finalement, lady Félicité s’excusa auprès d’elle et elle la regarda à nouveau. Elle s’empressa de la détromper en esquissant un geste apaisant de la main.

« Oh mais ne vous excusez point ! Je n’ai guère été dérangée, c’est même moi qui vous doit des excuses. J’ignorais que Sacha était attendue, je ne l’ai que trop retenu auprès de moi. », elle se tourna alors auprès de sa nouvelle amie qui lui souhaita un bon retour, « Merci Sacha, se fut un plaisir. J’espère que nous nous reverrons bientôt. Lady Félicité, je suis ravie d’avoir fait votre connaissance, même brève. »

Les deux femmes s’éloignèrent alors et Melleah les regarda faire en se tordant les mains. Elle avait menti, elle n'était guère ravie de cette rencontre-ci. Elle espérait cependant ne pas avoir fait de gaffe. Une voix la sortit alors de ses pensées, alors que la porte de la grande bibliothèque s’était depuis longtemps refermée sur elle.

« Ma lady, est-ce que tout va bien ? »

Elle tourna la tête vers sa préceptrice, qui la fixait d’un air préoccupé, et lui adressa un sourire incertain. A présent -alors qu’elle s’y refusait un peu plus tôt, heureuse d’avoir assez d’intimité pour converser avec la roturière- elle aurait aimé que la religieuse eut été présente, ainsi aurait-elle su si sa conversation avait été aussi catastrophique qu’elle ne le pensait. Elle n’avait pourtant pas l’impression d’avoir été indiscrète ou impolie mais la façon dont la rencontre s’était déroulée, et surtout comme elle s’était achevée, lui laissait une amer impression. Et cette façon qu’ils avaient tous de se comporter avec la jeune combattante … Cette façon d’exiger d’elle. Elle eut un pincement au coeur tant cela lui apparu intolérable. Un nouveau regard à la porte accompagna son murmure :

« Très bien Septa Mirella. Ne vous inquiétez pas pour moi. »

Elle, en revanche, s’inquiétait quelque peu. Et elle n’eut qu’une seule pensée : pourvu que Sacha aille bien.
An 302, lune 9, semaine 3
(c) princessecapricieuse