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Event 2: le siège de Fort-Terreur (tous les nordiens)

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Il était très difficile pour Alysane de se concentrer sur le duel. Déjà, parce que dès que Ramsay ouvrait la bouche, elle avait l'irrépressible envie de sortir son épée du fourreau pour lui trancher la gorge. Elle avait inspecté du regard ces alliés, comme pour y chercher une permission de passer à l'acte. Elle n'était tout de même pas la seule à vouloir cela ? Si ?
Si seulement elle avait eu la présence d'esprit de régler le compte de l'ancien bâtard au mariage de Dacey... Cela aurait jeté un 'froid' sur la cérémonie, mais, au moins, sa sœur aînée ne serait pas prisonnière à l'heure actuelle !

Il était dangereux de nourrir ainsi son cœur de remords. La jeune maman savait cela, elle devait éviter son esprit d'être envahie de ce genre de pensée dangereuse. Alors, elle essayait de nouveau de se concentrer sur leur champion qui faisait mordre la poussière à celui des Bolton. Elle aurait tué pour être à la place de Jon, mais elle avait confiance en la montagne de muscle qui leur servait de champion. Bien sûr, Alysane aurait préféré se couper la langue que de dire ce genre de chose à voix haute (surtout à portée d'oreille du principale concerner). Une amitié plutôt tendue la liait avec l'héritier des Omble. Ils avaient des caractères un peu trop similaires pour que çà ne fasse pas quelques étincelles de temps en temps.

Le plus dur pour la Mormont était d'empêcher son regard de dévier en direction de Fort-Terreur ou sa sœur de cœur tentait l'impossible en solitaire. Était-elle en passe de réussir ou bien sa présence chez l'ennemi avait été découverte tandis que l'attention du bâtard Bolton était reporté ailleurs ? Le moindre regard de l'oursonne pouvait vendre la mèche, raison de plus pour se concentrer sur le présent.

Alysane hurla de joie devant la victoire de Jon Omble, celle-ci étant d'autant plus savoureuse devant le fait que Ramsay ne la réalisa pas tout de suite. Par contre, l'oursonne déchanta vite. La joie de voir les captifs de leur camp revenir disparus lorsqu'elle vit à l'œuvre le caractère mauvais perdant du rat responsable de l'enlèvement de sa sœur aînée. Ce lâche s'acharnait sur son propre champion ! À peine avait-elle fait un pas pour commenter la scène que la Mormont sentit les mains des soldats les plus proches se poser de manière préventive sur ses épaules, prête à la saisir si la guerrière menaçait de faire un geste coupant court à toute tentative diplomatique. Devant ce geste, la frustration d'Alysane grandit encore d'un cran (si cela était encore possible). Elle ne pouvait même plus réagir à ce qui se passait devant ces yeux ! Comment était-elle devenue inutile à ce point ?

La jeune maman se dégagea d'une secousse et retourna vers leur campement à la recherche de... N'importe quoi qui pourrait prouver l'utilité de sa présence ou, à défaut, quelque chose sur quoi se défouler sans compromettre l'état de siège. Elle avait prévenu Eleyn avant de quitter sa tente que si elle n'avait aucun signe d'elle après le duel, elle défoncerait elle-même la porte, mais Alysane avait beau être inquiète pour les siens se trouvant derrière les lignes ennemies et se sentir impuissante, jamais elle ne commettrait un acte aussi dangereux. Ce qui ne l'empêchait pas de ruminer son désir de vouloir joindre la parole aux actes.

Son errance dura jusqu'à ce que Jon Snow la retrouve. La Mormont avait réussi à calmer ses nerfs en s'acharnant sur le fil d'une épée qui n'avait nul besoin d'être aiguisée. Il ne s'agissait heureusement pas de Grand-Griffe, son oncle la tuerait si elle osait infliger un traitement pareil à l'épée familiale. La crainte l'étreignit alors qu'elle voyait Jon se précipiter vers elle en bousculant quelques hommes au passage. Était-il arrivé quelque chose ?

Face aux questions concernant Eleyn, Alysane essaya d'afficher le visage le plus neutre possible même si elle se savait dépourvu de talent de bluff. Pourquoi n'avait-elle pas eu la présence d'esprit de cacher l'armure d'Eleyn ?

"Eleyn ? La dernière fois que je l'ai vue..." Répéta-t-elle d'une voix forcée en feintant creuser dans sa mémoire et en se tapotant le menton avec la pierre à aiguiser qu'elle tenait.

Elle poussa un soupir et leva les yeux au ciel. À quoi bon continuer la comédie. Alysane regarda autour d'elle puis fit signe au bâtard Stark de la suivre. Lorsqu'ils se trouvèrent assez loin pour qu'aucune oreille curieuse n'entende la suite, Alysane cracha le morceau.

"Elle avait un plan pour nous aider depuis l'intérieur du camp ennemi." Avoua-t-elle à contre-cœur tout en veillant à ne pas parler trop fort, par un excès de prudence.

D'habitude, l'oursonne savait garder des secrets, mais là, la vie de sa sœur ainé et peut-être celle d'Eleyn à présent étaient en jeu.

"Si çà peut te réconforter, elle aurait sans doute prétexté qu'on aurait reconnu ton visage où qu'il y avait moins de risque à s'infiltrer seul qu'à plusieurs si tu avais voulu l'accompagner."

On sentait bien au ton employé qu'Alysane avait eut droit à ces arguments. L'oursonne quitta son air renfrogné et une lueur de détermination scintilla dans ses yeux alors qu'elle tenait toujours une épée dans une main et la pierre à aiguiser de l'autre.

"Si tu veux tenter quelque chose, je viens avec toi."

Et, cette fois, elle ne cédera à aucune argumentation logique !
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Etait-ce vraiment étonnant qu'Eleyn n'en fasse qu'à sa tête et lui tourne ainsi le dos ? Non. Pas du tout. Néanmoins il était contrarié, fort contrarié, ils avaient déjà tous assez d'ennuis pour en plus se jeter dans des batailles idiotes et des missions suicides. Oui, il fallait agir, mais il fallait réfléchir avant de sauter dans le tas bêtement.

Puisqu'il fallait agir... Jon allait réalisé un de ses propre plan, peu discret, très risqué mais il s'y lançait. Première étape, Alysane. Après l'avoir vu, appris ce qu'Eleyn faisait, son sang ne fit qu'un tour. Elle lui proposait de l'aider et il acceptait volontiers.

« C'est une mission où nous risquons de ne pas revenir, Alysane. Soit sûre de toi, pour toi et ta famille. Si tu es réellement partante, alors suis moi, tu es la bienvenue. »

Une personne dans son équipe, c'était déjà ça. Il ne connaissait pas fort bien Fort-Terreur mais il avait rencontré lors de sa route un homme qui y avait été, pendant de nombreuses années, lors de leur route cet homme c'était montré plutôt bavard sur les manières dont on pouvait prendre Fort-Terreur : grimper ? Risqué, ils risquaient surtout de finir empalés ou tués par des flèches. Des portes arrières ? Trop gardé et cela prendrait trop de temps de passer par là. Et il y avait les souterrains, de vrais labyrinthes, risqués eux aussi mais Jon avait fini par se dire : mais qu'est-ce qui n'est pas risqué dans cette histoire ?

Il bousculait à nouveau les hommes pour se rendre auprès de Rodrick Cassel, mais cette fois-ci, Jon ne le laisserait pas décider ce qu'il avait à faire ou non. Jon aurait peut-être du y réfléchir à plusieurs fois avant de se lancer là dedans mais savoir Dacey et Eleyn en danger lui donnait d'autant plus envie d'agir que réfléchir, ainsi donc, il annonçait à Rodrick :

« Je m'en vais par les souterrains, j'ai un plan. Vous, postez vous près des portes, si tout va bien, nous vous ouvrirons. »

Rodrick lui retenait le bras lui disant alors « Que fais-tu mon garçon ?! Ne sois pas idiot ne... » mais Jon l'interrompit.

« Je ne vous demande pas votre avis Rodrick, il faut agir, je ne compte pas rester plus longtemps à regarder ses murs en attendant qu'ils tombent par magie. Si vous voulez m'aider, confiez moi quelque uns de vos hommes, les plus courageux si vous le souhaitez ou ceux qui n'ont plus rien à perdre, c'est à votre convenance. »

Jon déclarait ensuite à l'attention des autres nordiens, soutenant Stark et Mormont.

« Si vous avez envie de faire quelque chose contre ça, c'est maintenant ou jamais. Suivez-moi, ou restez ici en attendant qu'un miracle arrive. »

Il les laissait ensuite sur place pour retourner dans la forêt retrouver Ghost. Il lui ordonnait de retrouver Vent-Gris et de les rejoindre, tandis qu'un petit groupe d'homme rejoignait Jon.

« Quelqu'un saurait me dire où se trouve l'entrée des souterrains de ce Fort ? »

Il n'était jamais venu par ici, comment aurait-il pu deviner où ils se trouvaient ? C'est le même homme qui lui en avait parlé qui se pointait, épée à la main « Je vais vous guider, bâtard ». Ainsi, avec leur petit groupe d'homme et les deux loups, Jon allait s'aventurer vers l'entrée des souterrains bien cachée et plutôt reculée de leur terrain.

« Sachez bien que l'on risque de ne pas rentrer, que nous prenons un grand risque en pénétrant dans ce tunnel. Restez en sécurité avec les autres ou venez avec moi jusqu'au bout. Les loups sauront nous guider. »

Ghost et Jon échangèrent un regard avant de s'avancer vers cette entrée. Vent-Gris connaissait bien l'odeur de Dacey et connaissait bien les ordres à donner, il ne serait pas compliqué, se disait-il, de retrouver Dacey avec leur aide. Il aurait peut-être du réfléchir à plusieurs fois à la dangerosité d'une pareille action. Mais il voulait agir et passer vite à l'action, passer vite à autre chose, que Dacey soit enfin délivré et que les Bolton paient pour ce qu'ils avaient fait.
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Eleyn inspira profondément tandis qu'elle rassemblait ses idées. Il était important, essentiel même, qu'elle ne se laisse pas dépasser ni par la fatigue, ni par ses émotions. Car si la crainte pour un simple statut de champion parvenait à la déstabiliser, que se passerait-il si elle rentrait dans Fort-Terreur et qu'elle découvrait sa soeur en fâcheuse posture ? Sur une des fameuses croix du bâtard, par exemple ? Sans aucun doute, une réaction trop sanguine signerait leur arrêt de mort à toutes les deux. Elle releva son visage vers Alysane, visiblement inquiète.

" Oui, oui, tout va bien. J'ai juste ... Faim, je suppose. " répondit-elle tandis qu'elle se remettait sur ses jambes, ressaisie. Elle empoigna doucement les épaules de l'oursonne et lui fit face, plus déterminée que jamais. " Je vais tout faire pour qu'elle sorte de là en vie, Alysane, dussé-je y laisser la mienne. Je te le promets. " Plutôt deux fois qu'une. Il n'y avait qu'à ce prix que la garde pourrait se pardonner d'avoir failli à la protection de Dacey. Même si, pour cela, elle devait se mettre d'autres êtres chers à dos ...

L'homme dont elle avait chargé la mission de lui rapporter les vêtements nécessaires à son entreprise se présenta dans sa tente durant la soirée. Aussi, à l'aube, tandis que ce traître et pervers de Ramsay faisait lever la herse et s'avançait avec sa garde, Eleyn était déjà changée. Elle avait pris le temps de se farder le visage de poussière - pas trop, cependant. Trop de crasse aurait pu éveiller les soupçons. - et ses mèches brunes, d'ordinaire attachées, pendaient autour de ce dernier afin de dissimuler le gros de ses traits. Les arguments qu'elle avait avancé à Alysane étaient, au final, valables pour elle également. Elle n'était certes pas une Mormont ni d'une quelconque noble importance, cependant, ayant assisté à l'enlèvement, sans compter le temps depuis lequel elle évoluait aux côtés de sa famille adoptive, il suffisait qu'elle croise quelqu'un qui la reconnaîtrait et son plan tombait à l'eau.

Elle espérait être aussi invisible qu'en ce moment-même dans la foule entourant le cercle du futur combat. Nul ne prêtait attention à elle et pour le mieux, elle espérait que cela continue ainsi. A peine les premiers grognements des combattants retentirent-ils qu'elle commença son long cheminement vers l'entrée. Un pas après l'autre, sur le côté, en arrière, capuche rabattue sur sa tête et sens aux aguets derrière une fausse mine neutre  ... Elle rejoignait les rangs des Bolton. Le sang ne cessa de battre à ses tempes et elle devait prendre garde à chacun de ses gestes. C'était une chose que de se précipiter vers l'ennemi toute lame dehors mais c'en était une toute autre de s'infiltrer au coeur de ses troupes ; et autant dire qu'on était loin de son domaine de prédilection. Surtout qu'à part une dague dissimulée sous son jupon, elle n'avait pas d'autre arme. Séparée de son épée et de son armure, elle se sentait terriblement vulnérable, sans pour autant que ce constat parvienne à la détourner de son objectif. Elle évitait soigneusement toute pensée ne concernant pas ce dernier, repoussant son âme lourde qui lui prédisait une mort certaine - ou de sacrés comptes à rendre pour peu qu'elle s'en sorte vivante.

A la fin du combat, remporté haut-la-main par P'tit Jon, Eleyn était parvenue à se mêler aux curieux de Fort-Terreur et leur emboita le pas tandis qu'ils retournaient à leurs tâches. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où ils détenaient Dacey, néanmoins, elle dut évoluer avec assurance jusqu'aux cuisines quasi-désertes afin de n'éveiller aucun soupçon. Il y récupéra un plateau au hasard avant de s'enfoncer dans la Forteresse. Elle savait que le moyen le plus efficace de se renseigner était encore de demander son chemin. Naturellement, comme elle n'était pas en voyage de plaisance, il n'allait pas s'agir d'arrêter un aimable paysan et parler du mauvais temps. A un croisement, elle avisa un petit couloir désert plongé dans la pénombre et s'y dissimula. Quelques minutes d'attente plus tard, des pas retentirent non loin, bientôt suivis de l'ombre d'une silhouette. La garde jaillit de son trou tel un diable hors de sa boîte, entraînant la servante chargée de linge avec elle, une main plaquée sur sa bouche, l'autre armée de sa dague se pressant contre la peau de son cou.

" Un cri et je t'égorge, compris ? " Tremblante de peur, la jeune fille acquiesça. " Où est Dacey Stark ? " Elle relâcha lentement la pression sur ses lèvres, guettant la réponse qui ne tarda pas à venir malgré les balbutiements entrecoupés d'un début de sanglots. " J'espère pour toi que tu ne m'as pas menti. " La domestique n'eut pas le temps de répondre. Elle retira la dague avant de lui asséner un coup sur la tempe avec la poignée de cette dernière. Sa victime s'affaissa telle une poupée de chiffons entre ses bras et elle tira le corps inanimé dans un débarras avant d'entreprendre de le débarrasser de sa robe. Elle ne serait peut-être pas de trop pour faire sortir l'otage de ce dédale ennemi.

La dissimulation de son méfait accomplie, elle fourra le vêtement sous sa propre robe et le lissa au mieux de manière à faire croire à un ventre de femme enceinte. Pour qui y regarderait de trop près, il ne s'y tromperait pas, seulement, elle n'avait guère d'autre endroit où le cacher. De toute façon, le temps jouait déjà contre elle. Elle récupéra le plateau abandonné et prit la direction indiquée par la domestique. Le trajet lui parut honteusement long; elle rasait les murs, tête basse, parfois obligée de bifurquer lorsqu'elle croisait un groupe  possiblement armé. Il s'agissait vraiment d'aller à l'encontre de tout ce qui avait forgé son existence de combattante, aussi fut-elle en partie soulagée quand, enfin, elle arriva dans le couloir supposé mené aux appartements de Dacey. Au moins était-elle traitée avec l'honneur qui lui était dû. Un poids en moins. Maintenant, il restait à flouer les deux gardes qui campaient devant sa porte.


" Qu'est-ce que tu veux toi ? " l'alpagua l'un d'entre eux alors qu'elle s'approchait, toujours nez baissé et bras chargés. " Le petit déjeuner de Lady Stark, messire. " Il fronça les sourcils et se tourna vers son comparse, lequel piquait à moitié du nez contre le mur auquel il était adossé. Ils avaient probablement passé la nuit en faction et leur surveillance se relâchait. " On le lui a pas déjà apporté y a une heure ? " Les mâchoires d'Eleyn se contractèrent. Elle avait compté sur la relève, malheureusement, celle-ci n'avait pas encore eu lieu. L'autre répliqua tout en faisant un pas vers eux : " J'sais pas. Mais attend ! " D'une pression du pouce et de l'index, il la força à relever le menton. " Je te connais ! Tu serais pas la ... " Il n'acheva pas sa phrase. Tandis que le plateau valdinguait en plein dans la face patibulaire de son binôme, elle profita de l'effet de surprise pour enfoncer sa dague dans la jugulaire de son interlocuteur. Le garde restant se jeta sur son dos, enserrant ses épaules et prêt à rameuter les renforts, mais un violent coup de coude dans les côtes l'en empêcha. Elle pivota aussitôt sur ses talons, lui décocha un coup du droit dans le nez et il eut à peine entamé la première syllabe de son "sale garce" qu'elle le faisait taire définitivement, sa propre épée, qu'elle avait récupéré à son fourreau, dans un même mouvement s'enfonçant dans son ventre. Ses adversaires éliminés, elle contempla brièvement le carnage. Son plan incluait, certes, de passer la garde, néanmoins, elle aurait préféré que cela se fasse sans altercation. Du moins, pour l'entrée. Elle avait surtout eu de la chance qu'une nuit de veille ait passablement émoussé leurs réflexes. Les événements se précipitaient dangereusement ... Et sûrement en leur défaveur si elle ne se pressait pas.

Elle se précipita sur la porte - Dieux merci, elle n'était pas verrouillée -, le bois grinçant sur son passage pour le moins indélicat. " Dacey ! " s'exclama-t-elle en reconnaissant sa soeur de coeur. Cette dernière lui présentait son dos, l'air happé par l'extérieur que lui offrait la fenêtre avant que le son de sa voix ne la fasse se retourner. " Aide-moi à rentrer ces deux-là ! " Malgré son ordre précipité, Eleyn ne put s'empêcher de sourire. Pour un peu, elle se serait laissée tomber à genoux de joie. Elles étaient peut-être loin, très loin, d'être sorties de Fort-Terreur mais sur le moment, la seule chose qui lui importait, c'était qu'elle l'avait trouvé. Saine et sauve. Pour l'instant.
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Event 2: le siège de Fort-Terreur (tous les nordiens) - Page 2 Fly03q

« ♫ ♪ Les Mormont lascives lancinent la libido du Ramsay ! ♫ ♪ »
♫ ♪ Je vais leur envoyer mes molosses qui molestent pour leur maître.♫ ♪
♫ ♪ Leurs museaux vont musardés les miches des Mormont ! ♫ ♪
♫ ♪ Les vicieuses coquines attendent l’appel du rut ! ♫ ♪
♫ ♪ Les petites cailles tortillent des hanches sous les regards libidineux des ours ♫ ♪
♫ ♪ Affriolante Alysane, Déroutante Dacey, Eblouissante Eleyn ♫ ♪


« Jeune sire ? »

« Oui ? »

« Le captif est prêt. »

« Ah, parfait ! »

La salle de torture des bas-fonds de Fort-Terreur. Votre hôte : Ramsay Bolton en personne. A côté de Locke, il y avait un prisonnier tout en muscle qui était enchainé sur la croix de Ramsay. L’ignoble bâtard le reluqua en pensant à tous les endroits où il pourrait le taillader.

« Lamar, de tous les abrutis qui habitent les terres de mon père, tu es le seul d’après ce que l’on sait à avoir voyagé longuement à Atre-les-Confins. Mon gars, je pense sans risque d’erreur, qu’on peut parler de toi comme de quelqu’un qui sait des choses sur le Stark du pauvre. »

« Einh ? »

Locke expliqua au captif :

« Il veut dire par là qu’il cherche à savoir des choses sur Jon Omble. Il veut ramener sa tête à son père pour lui faire plaisir et venger l’affront que le P’tit Jon a fait subir à notre maison en terrassant notre champion. »

« Et comment ! Il faut lui apprendre la brutalité qui a cour sur le domaine de la maison Bolton. »

Ramsay lécha un de ses couteaux.

« Lamar, tu n’a pas fait de tapage quand je t’ai fait enchainé sur ma croix, ce qui change un peu. Tu n’as pas commencé à appeler à l’aide, ce qui puisque tu es captif à Fort-Terreur, est un bon gage de ton intelligence. Maintenant tu vas me parler de Jon Omble. Si tu nous en apprends assez sur lui, Locke restera assis à côté de moi et ne se lèvera pas pour venir te trancher la main comme il y excelle. »

Lamar bégaya. Ramsay leva les yeux au ciel et fit un signe à Locke. Il se leva et vint frapper le prisonnier du revers des deux mains : gauche/droite/gauche/droite/gauche/droite.

« Juste une petite admonestation pour te montrer de quoi mon ami Locke est capable. Et à partir de cet instant je m’accommoderais de ton bégaiement. Jon Omble, alias le Stark du pauvre : je t’écoute. »

Bé-bé-bégaiement. Lamar les yeux fermés, plissés, verrouillés.

« Nous attendons mon petit morceau de viande. »

« F-f-f-f-f-fa-fa-faut pas af-af-af-affronter Jon Omble. Il est plus fort que tous ses frères. »

« Je ne te crois pas, il ne fera pas le poids face à ma meute. »

« La-la-la v-vé-vérité. »

Ramsay fit un signe, Locke frappa bras et jambes. Lamar encaissa, stoïque, pas de geignements, pas de supplications.

« Mon petit morceaux de viande, tu possèdes un seuil de déplaisir très élevé. Commente-moi Jon Omble ou bien l’ami Locke mettra ce seuil à l’épreuve. »

Lamar, sans bégaiement :

« Il va venir, ils vont tous venir, ils vont tous vous réduire en charpie, y compris toi bâtard. »

« Locke mon ami, montre à ce bout de viande mon opinion sur les morceaux de courage à l’improviste. »

Lamar se mit à se marrer, très fort. Ramsay se mit à rire aussi, encore plus fort. Ils s’esclaffèrent et cessèrent tous les deux en même temps. Locke sortit son épée et trancha la main de Lamar qui se convulsa sur sa croix en hurlements.

« Il ne m’amuse plus. Je l’écorcherais tout à l’heure, on mettra son cadavre dans une catapulte et on le balancera sur le camp des Stark pour leur envoyer un cadeau. Si possible en plein sur la tente de Jon Omble. »

…………………………

L’heure de la corvée. Ramsay aurait préféré allez voir Robb l’ours et lui donner un prisonnier en pâture. Il aurait aussi préféré allez jouer avec ses chiennes au chenil. Mais non, son père le chargeait de recevoir un émissaire Stark envoyé par Rodrick Cassel. Roose Bolton le prudent restait cloitré dans ses appartements. Roose Bolton le méfiant ne voulait pas rencontrer cet émissaire en personne. Roose Bolton le paranoïaque craignait une tentative d’assassinat. Ramsay avait hérité de la rencontre. On avait baissé et relevé le pont-levis. Le Hérault envoyé par ser Rodrick arborait une bannière blanche pour les pourparlers. Ramsay l’accueillit tout sourire dans la cour du château. Il le conduisit dans la grande salle et l’invita à s’assoir.

« Le sire Roose Bolton, seigneur de cette place est indisposé. Je suis chargé d’écouter vos propositions à sa place. »

« Vous ? Un vulgaire serviteur ? Soit. »

Visiblement l’émissaire ignorait qu’il avait affaire à Ramsay.

« Rodrick Cassel promet que la maison Stark sera indulgente envers la maison Bolton après ce regrettable incident. Aucun prisonnier ne sera exécuté si vous nous livrez le château et vous rendez. Nous savons que le seigneur Roose craint l’exécution, c’est pour ça qu’il résiste et refuse de libérer la dame Stark. S’il le fait et s’avoue vaincue, il ne sera pas tué, il sera autorisé à finir ses jours sur le Mur et renoncera à tout pouvoir sur ses anciennes terres. »

Ramsay jubila, si ça se peut, il pourrait être celui qui allait hériter de Fort-Terreur et des terres ancestrales des Bolton, après que son père soit envoyé en exil sans retour dans la garde de nuit. Il s’empressa de demander :

« Et qu’adviendra-t-il de son fils ? »

« Le bâtard ? »

Ramsay tout sourire qui serre ses poings.

« Oui… »

« Rodrick Cassel a été intransigeant sur le sujet. Le bâtard de sire Bolton a trop commis d’exactions sur les terres de Corbois et de Winterfell. Ser Rodrick veut le décapiter en personne après l’avoir fait castrer pour châtiment. »

« Je vois… oh mais notre seigneur Bolton trouvera sans doute cet accord honorable et l’acceptera. Buvons à la fin des hostilités. »

Ramsay s’en alla et revint avec son serviteur Schlingue qui portait un plateau munis de deux verres. Ramsay en prit un et tendit l’autre à l’émissaire.

« Buvez ça, Roose Bolton est un hôte qui sait vivre. »

L’émissaire haussa les épaules et rafla le verre. Ramsay avait mit dedans un alcool fort avec des amandes amères et un extrait de venin. Le tout constituait un puissant soporifique. L’émissaire en avala une gorgée et ouvrit des yeux ronds. La gorgée suivante lui ferma les paupières, la troisième l’étendit raide. Ils trainèrent le corps inconscient jusque dans la salle de torture de Ramsay. Le bâtard aiguisa ses couteaux.

« C’est le moment ou jamais ! »

« De quoi maître ? »

« De savoir ce qu’il y a en dessous de la peau du visage. J’ai toujours eut envie de le savoir. »

« Mais maître, c’est un émissaire, si on le tue, les Stark seront en colère et votre père aussi. »

« Mais non, je ne vais pas le tuer, je vais juste regarder un peu sous sa peau pendant qu’il dort. Après il pourra partir.»

Ramsay lui incisa la peau du visage, des pommettes au menton, et il épongea le sang avec un tissu poisseux. Ramsay se prit plusieurs giclées de sang sur sa tenue. Il arracha les tendons du visage avec les pointes de ses couteaux. Il observait impressionné.

« Regarde Schlingue, on est comme ça en dessous ! »

L’émissaire des Stark ouvrit les yeux et se réveilla de sa torpeur. Il hurla. Ses cris effroyables chassèrent Ramsay et Schlingue. Ils décampèrent de la pièce en courant comme s’ils avaient des marcheurs blancs à leur trousse. Ils déboulèrent dans le couloir et prirent la fuite. Le vacarme se mit à envahir tout les sous-sols de Fort-Terreur, et même le reste du château. Les mains sur ses oreilles, Ramsay gloussa :

« J’aurais du faire ça au mariage de Robb et Dacey Stark, ça aurait mit l’ambiance qui manquait. »
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P'tit-Jon n'était pas très connu pour sa patience, il attendit un petit bout de temps Jon Snow, puis il s'en alla, ayant marre de rester debout comme un poireau. Il se rendit au centre du camp, où se trouvait Rodrick Cassel, ainsi qu'un assez grand groupe de soldats. Il croisa les soldats Stark, qui avaient été prisonniers dans Fort-Terreur, ces derniers le remercièrent et qu'ils lui étaient redevables maintenant. Il prétexta qu'il n'avait fais que son devoir, il s'empressa de leur demander s'ils avaient vu Dacey pendant leur séjour dans les geôles. Mais d'aucun d'eux ne l'avait aperçu, ils en avaient pas eu l'occasion, ils s'étaient fais coincés avant. Ils auraient pu lui donner des informations précieuses sur l'endroit où était détenu la jeune Stark. Mais bon, ils lui donnèrent quelques indications, notamment le chemin qu'il fallait prendre pour rejoindre la surface depuis les geôles. Leurs propos étaient assez confus, ils venaient juste de sortir, il pouvait les comprendre, il se souviendrait de ce qu'il avait appris. Ça pouvait lui être utile.

Les anciens prisonniers lui proposèrent un verre, mais il déclina, il préférait attendre pour savourer comme il se devait la fin du siège. Cela ne serait donc que partie remise. Il vit Snow revenir, celui-ci semblait pressé et déterminé. Il s'approcha pour entendre la discussion qu'il avait avec Rodrick. Les souterrains hein ? Plutôt une bonne idée, les murs et autres entrées étaient bien moins discrètes et surtout plus gardées. Cependant ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils trouveraient sous la terre. Mais bon si ça permettait de retrouver Dacey, c'était un bon plan. Le fils de Ned proposa aux soldats volontaires présents de le suivre dans son plan. L'Omble non plus ne pouvait pas rester ici à rien faire. Son épée le démangeait, il avait besoin de faire quelque chose et de se rendre utile. Le Lard-Jon ,présent à ses côtés, vit que son fils bouillonnait sur place et s'exprima:


"- Vas-y et prends deux hommes avec toi . Sois prudent et fais honneur à notre maison, fils ! Si tu en as l'occasion, décapites ce maudit bâtard et son félon de père !"

"- Les Bolton paieront pour leur traîtrise, père ! Je m'en assurerais moi-même !"

Deux guerriers de l'Âtre s'avancèrent, ayant entendu les propos de Lord Omble. P'tit-Jon les connaissait bien, c'était de bons combattants, ils feraient parfaitement l'affaire pour cette mission. Les talents de guerrier de la maison Omble étaient connus même au-délà du Mur et l'héritier comptait bien les mettre à contribution du jeune Snow. Ils suivirent donc Jon jusqu'à la forêt, un petit groupe s'était déjà formé pour le joindre dans sa folle aventure. Chacun voulant délivrer Dacey ou s'illustrer en essayant, chacun sachant qu'il pouvait bien y perdre la vie. Mais tous les nordiens présents savaient ce qu'ils avaient à faire , c'était des hommes libres, ils avaient pris une décision et savaient à quoi s'en tenir.

Il reconnut Alysane dans l'expédition, une aventure dangereuse pour une jeune maman comme elle, elle avait de la famille qui l'attendait sur l'île aux ours. Mais P'tit-Jon comprenait qu'elle voulait sauver sa sœur des griffes des Bolton, et puis c'était une Mormont, il serait ainsi donc impossible de la raisonner. Il espérait qu'ils n'y auraient pas de querelles entre eux et qu'ils pourraient se concentrer sur leur objectif commun. Snow s'exprima, l'Omble ne put s'empêcher de retenir un rictus. Lui rester en sécurité pendant que les autres risquaient leur peau ? Jamais ! Le groupe suivit les loups et Jon, ils entrèrent enfin dans les souterrains. La lumière du jour arrêta de les éclairer pour laisser place à l'obscurité.

Au fil de leur avancée, l'air se faisait de plus en plus lourd, l'ambiance était très lugubre. Ils étaient sur le territoire des Bolton, des rumeurs disaient que cette maison possédait une pièce où ils disposaient les peaux de leurs ennemis comme trophée. Mais il était trop tard pour reculer de tout de façon et il en faudrait bien plus pour l'effrayer, il avait la rage et rien ne pourrait lui faire rebrousser chemin . Alors qu'ils continuaient d'avancer, ils entendirent des cris, de longs cris d'agonie et de souffrance. Il ignorait qui était en train de crier comme ça, mais il devait vraiment souffrir le martyre. P'tit-Jon dégaina son impressionnante épée à deux mains, il ignorait qui était en train de crier, mais si c'était... si c'était Dacey! Ils devaient se hâter, savoir qui était derrière ce remue-ménage.
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Event 2 : le Nord  


Dormir dans un tel endroit lui était impossible. Même sa chambre ressemblait à une salle de torture, non par son agencement qui était simplement parfait, non, c'était de savoir ce qui se passait dans ses murs. Ramsay était un monstre appâté par le cri et le sang, un seul faux pas et elle deviendrait sa proie. Il n'était pas chose aisée d'effrayer Dacey, les menaces, elle connaissait depuis son enfance, ne comptant plus le nombre de fois où elle avait vu les Fer-nés et les Sauvageons envahir les petits villages de pêcheur de la baie des glaces. Ça, elle savait le combattre, une bonne masse et une épée, le tour était joué, mais la torture, serait-elle capable de rester forte ? Elle avait beau le souhaiter, personne ne pouvait le savoir, même pas elle.

Lady Stark était donc décidée de rester dans sa chambre, non pour se lamenter sur son sort, mais bien monter un plan pour s'évader. Elle ne pouvait pas demander à d'autres de sacrifier sa vie pour elle. Avant d'être une Stark, c'était une Mormont et une femme Mormont devait savoir se débrouiller seule, même dans ce château imprenable. Expirant un grand coup, elle devait bien s'avouer qu'elle était prise comme un rat. Hormis la grande porte, elle ne voyait aucune issue possible. Le couteau qu'elle avait réussi à dérober à un de ces gardes, se trouvait toujours dans sa manche, prêt à servir au moindre danger.

Isolée dans sa chambre, une servante vint lui déposer un plateau, dessus était reposé un repas plus que convenable. La jeune femme l'observa, c'était la première fois qu'elle la croisait, où était celle qui venait d'habitude ? Dacey n'avait pas la force de lui sourire, mais elle la remercia, pensant que celle-ci allait ensuite filer, mais elle s'approcha de plus près et lui dit tout excitée que Jon Omble avait vaincu le champion des Bolton, les hommes de l'armée des Stark qui avait essayé de la délivrer et s'était retrouvé piégé, avaient été délivrés. La guerrière fut heureuse d'entendre ses paroles, une pincée d'espoir l'envahit, peut-être qu'après tout, ils trouveraient un moyen de pénétrer dans le château. La jeune servante changea les draps de son lit et prit la direction de la porte, prête à vaquer à ses autres occupations.

Ayant à peine touché à son repas, elle continuait à regarder par la fenêtre ouverte, si elle pouvait voler, elle serait déjà loin. Elle aimait sentir l'air frais sur son visage, le vent lui apportait la part de liberté qui ne lui appartenait plus. Cela faisait des années que Dacey ne s'était pas retrouvée aussi seule et étonnamment, elle se remit à rêvasser, chose qu'elle s'était promise d'arrêter. Se demandant d'ailleurs, pourquoi elle avait arrêté ? Qu'est-ce qui s'était produit pour qu'elle devienne si terre-à-terre ? La réponse lui vint aussi vite que sa question, les Fer-nés. Comment rêver quand la vie vous met au défi de survivre à chaque instant ?

Des bruits extérieurs lui parurent étranges, mais cela ne l'éloigna pas de sa fenêtre, après tout, ici, il n'y avait rien d'étonnant, d'entendre hurler ou pire chanter. Si un jour, elle avait le droit de punir Ramsay, elle lui couperait la langue avant sa tête, pour qu'il comprenne ce qu'était le silence et surtout qu'il garde ses chansons pour lui-même.

" Dacey ! "

Pour le coup, cette voix la surprit. Ce n'était pas possible . Se retournant, elle distingua les traits d'Eleyn dans une tenue de servante. Elle eut un petit moment d'inertie totale, cherchant à savoir si elle ne subissait pas une hallucination. Puis sa soeur de coeur la ramena à la réalité.

" Aide-moi à rentrer ces deux-là ! "

Lui souriant, elle passa sa tête dans le couloir pour être sûre qu'il n'y avait personne et rentra un de ses gardes, laissant l'autre à Eleyn. Ce n'était pas ce qu'elle appelait être discrète, mais ce n'était rien d'étonnant de la part de sa soeur adoptive. Une fois, le corps emmené dans la chambre. Elle se précipita à attraper les draps dans son lit pour frotter le sang, si une seule personne passait par là, c'était la fin. Quand elle vit enfin que le pire était passé, elle referma la porte et put enfin réagir en grande soeur.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ?! Tu es complètement folle, tu aurais dû rester hors de Fort Terreur. Si Ramsay te voit, je n'ose imaginer ce qu'il te fera subir. C'est une bête furieuse !

Du Dacey toute crachée, s'inquiéter pour le sort des plus jeunes au lieu du sien, mais cela, au moins réanimait sa flamme de guerrière, rien de mieux d'avoir une autre à protéger pour devenir un véritable ours. Finalement, elle vint la prendre dans ses bras, se laissant aller quelques secondes à pouvoir retrouver un contact avec une personne qu'elle aimait. S'éloignant, elle lui murmura :

- On doit filer, s'ils voient que je suis ici et qu'aucun garde ne garde ma porte, ils donneront l'alerte.

De là, elle vit la tenue de sa servante, celle qui s'était montrée sympathique à son égard. Regardant Eleyn d'un air sceptique.

- Tu ne l'as pas tuée, j'espère ?

Défaire des vêtements pratiques pour le combat, pour enfiler une robe n'avait jamais été dans ses projets, mais elle avait raison s'était mieux pour pouvoir filer. Enlevant le couteau de sa manche, elle laissa tomber sa tenue au sol pour mettre celle de la pauvre servante. Replaçant le couteau à sa place, prendre une épée serait trop voyant, elle opta donc pour son plateau sur lequel, elle laissa simplement un pichet et avant de franchir la porte demanda à Eleyn :

- Tu es rentrée par où ?  


 
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Jon Snow ne fût guère surpris de voir l'Omble le suivre. D'un côté, c'était rassurant d'avoir des personnes sûres avec lui, non pas qu'il n'avait pas confiance aux gens se battant pour les Stark : les Stark étant tout de même réputé pour leur honneur, mais il avait espéré avoir avec lui des gens qui ne fuiraient pas devant le danger. Alysane faisait parti de ces gens, Jon Omble probablement aussi.

Deux hommes se chargeaient de prendre de quoi éclairer le passage, des torches faites avec des vêtements déchirés sur des grosses branches et allumées grossièrement, il ne fallait pas non plus s'attendre à ce que les Bolton leur servent tout le matériel sur un plateau.

Jon ne savait pas ce qu'il se passait dans ces tunnels ni lesquels emprunter. Il ne fit que regarder autour de lui, à mesure qu'il avançait il se demandait ce qui était le pire, l'odeur de moisissure, de pourriture ou les cris qui résonnaient au loin. Les loups grondaient, Jon se demandait un instant si ça n'était pas là leur façon de communiquer. Ghost restait près de Snow, c'était Vent-Gris qui allait en avant, Jon lui avait demandé de retrouver Dacey et il n'avait pas eu à lui donner de vêtement quelconque à renifler comme on aurait fait avec un chien. Les oreilles de Ghost se redressaient sans que Snow ne comprenne pourquoi, il n'avait pas son odorat ni son ouïe, il n'avait pas la même capacité à voir dans le noir. Le bâtard de Winterfell avait réclamé la plus grande des discrétions envers ses compagnons car on ne savait pas ce qui était de l'autre côté du tunnel. Ils suivirent les loups qui ne semblaient pas se poser plusieurs fois la question quant au chemin à suivre, Jon ne remettait jamais en question leur aptitude, tant pis si les autres le faisait, il fallait suivre son instinct plus que jamais.

Quand Jon Omble dégaina son épée, Snow restait de marbre. Non pas que la peur le tiraillait mais il voulait faire ça bien dans la mesure du possible. Les Bolton étaient des écorcheurs, leur bannière parlait pour eux, les cris qu'il entendait, il essayait d'y faire abstraction : évidemment que c'était horrible, évidemment que c'était pénible. Mais il fallait rester discret tant qu'ils ne savaient pas combien ils étaient en face et ce qu'il se passait. Snow leur murmura, lorsqu'il commençait à apercevoir au loin de la lumière.

« Ne sautons pas dans le tas, regardons d'abord combien ils sont et ce qu'ils font, ne prenons pas plus de risques. »

Il demandait ensuite aux loups de rester en arrière, les loups n'étaient pour l'instant là que pour les guider dans l'obscurité et pour leur odorat sur-développé, pas pour attaquer. Pas maintenant du moins, il ne fallait pas risquer de déclencher une alerte ou une émeute, c'était la principale inquiétude de Jon, déclencher une alerte qui ferait que tout le monde apprendrait ce que les Stark ont fait. C'était vrai que d'un certain point de vue, Eddard Stark ne serait pas passé par les souterrains, Jon en était sûr, qu'Eddard aurait attendu à la porte, pourquoi pas à tenter de convaincre les assaillants que cela finira mal, ou en tout cas pas passer par des tunnels sous le Fort pour entrer comme des rats. Mais Eddard n'était pas là, c'était à Jon de prendre ses propres décisions et il ne voyait pas de meilleures que celle-ci.

Près de la lumière, Jon ne vit personne d'autre qu'un homme attaché à une croix, sauf que celui-ci semblait mort et charcuté. Il lui semblait voir des tas de viande en décomposition ça et là, du moins, il était presque sûr que c'était ça à en juger l'odeur immonde. Il n'y avait pas âme qui vivait, Jon se décidait donc à remonter jusqu'à la porte et écouter, il n'entendait rien, il prenait donc la peine d'ouvrir cette porte... Et faire face à une dizaine d'homme des Bolton. La première réaction de Jon ne fut pas de leur parler, de discuter avec eux. Mais de dégainer son épée.

« Essayez d'en garder un, nous arrêterons de marcher dans le noir, il nous guidera. »

La dizaine d'homme de Bolton ne leur laissait guère le choix, en voyant cette porte s'ouvrir en sachant que personne n'aurait du se trouver derrière, ils dégainèrent à leur tour. Jon Snow perçait l'un d'eux de son épée avant qu'il ne l'atteigne avec son épée, il dégageait le corps d'un coup de pied, l'homme tombait aussitôt au sol, s'écrasant. Les hommes leur fonçaient dessus, Jon Snow comptait donc sur sa rapidité et sur la puissance de Vent-Gris qui profitait pour sauter sur l'un de ces homme et lui arracher la tête, tandis que Ghost restait en arrière de sorte à ce qu'aucun d'eux ne fuit, lui aussi, par les tunnels ou par une autre porte que les Omble, Stark et autre compagnons n'auraient pas vu. Voyant que ses compagnons ne suivaient pas forcément ce qu'il demandait, il se décidait lui-même à attraper le dernier survivant par les cheveux, lui donnant un coup derrière les genoux pour le faire tomber au sol.

« Où est Dacey Stark ? Dis le nous et j'épargnerai ta vie ! »

Mais l'homme lâchait un long rire et lui répondait « épargner ma vie, hein ? » il crachait sur les pieds du bâtard Stark, c'est un compagnon de Jon Snow qui reprit donc : «  parle ! » « je ne vous dirai rien ! Tuez moi maintenant, j'préfère ça qu'me faire charcuter par Ramsay parce que j'vous ai tout dit ! » . Snow se retrouvait face à un mur. Il regardait ses compagnons, il n'était plus temps d'agir comme un enfant, mais il ne fallait pas non plus agir comme un Bolton ou un quelconque barbare, mort, il ne servirait à rien mais il ne comptait pas utiliser la torture. C'est Ghost qui s'approchait de cet homme, son pelage encore blanc il n'avait pas encore tuer d'homme. Jon en profitait donc.

« Mon loup a faim, je ne suis jamais passé sous la lame de Ramsay Bolton mais je suis sûr que c'est préférable à se faire dévorer vivant par un loup géant. Je ne te tuerai pas. Je ne promets pas que mes compagnons d'armes tiendront cette parole. Parle et nous t'amènerons avec nous et les Bolton ne te feront rien. »

L'homme angoissait en voyant la tête du loup blanc aux yeux rouge s'approcher de la sienne, il finissait donc par parler : « Je vais vous guider, mais en échange vous me promettrez qu'vous me laisserez pas ici et que j'pourrais repartir en vie et sans blessure »

« Si tu tiens parole et ne nous emmène pas dans une embuscade, alors oui. »

Et surtout : s'ils s'en sortaient vivant. Un point fort important, s'en sortir vivant... Avec Dacey.
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Le groupe continuait d'avancer vers la probable source des hurlements, ces derniers s'étaient interrompus. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Peut-être que quelqu'un avait mis fin aux tourments de ce malheureux. Peut-être était-ce mieux ainsi, il pourrait trouver enfin le repos. Deux hommes éclairaient la marche avec des torches improvisées, les loups guidaient leurs pas. Snow semblait faire confiance à ces créatures, P'tit-Jon savait que le bâtard les avait élevé depuis leur naissance. Mais pour l'Omble, ça restait des créatures sauvages qui pouvaient s'avérer imprévisibles. Il avait affronter plusieurs fois des loups dans le bois-aux-loups, ces bêtes étaient coriaces et travaillaient toujours en meute. Mais cette fois-ci, c'était différent, Vent-gris et Ghost étaient bien plus gros, il ne donnait pas chair de sa peau s'il devait être leur ennemi un jour. Oui mieux fallait les avoir de son côté ces deux là.

Snow avait dû le voir en train de dégainer son épée, il préféra le groupe sur le fait qu'il fallait être aussi discret que possible, il fallait savoir combien ils étaient. Cela leur permettrait de savoir s'il fallait les éliminer ou alors trouver un autre chemin par peur que l'un d'eux donne l'alerte. Il prit l'avertissement en compte, mais son envie de se battre était grande. Il ne pouvait cependant pas mettre en péril la mission, il ne pouvait pas mettre en danger la vie de Dacey. Il aurait bien l'occasion de passer sa colère sur quelques hommes d'armes des Bolton dans peu de temps, ça il en était certain.  

Ils s'approchaient de plus en plus de la lumière, les loups passèrent en arrière du groupe pour éviter qu'ils ne trahissent leur présence ou qu'ils attaquent trop vite leurs adversaires. Le fils d'Eddard passa en tête, l'Omble le talonnait, c'était un "Stark" et il était prêt à tout pour le protéger. Snow passa la porte, suivi de ses compagnons. Dix adversaires se pressentaient à eux, ils dégainèrent leurs armes en apercevant des personnes étrangères qui ne devaient pas se trouver là.

Le maître de Ghost les prévint qu'il fallait en garder au moins un vivant. Il leur servirait de guide dans leur avancée à travers les souterrains de Fort-Terreur. En garder un vivant, c'était facile à dire, mais encore fallait-il en avoir l'occasion. La mêlée s'engagea, P'tit-Jon n'avait pas vraiment le temps de s'occuper de ses alliés dans cette situation. Il chargea l'un de ses adversaires, l'acier rencontra l'acier, plusieurs coups s'échangèrent, le géant réussit à percer la garde de son adversaire en le désarmant  et lui trancha la tête avec son épée à deux mains.

Il se rémora les paroles de Snow, en garder un vivant. Il alla porter assistance à un de ses hommes en difficulté. L'ennemi ne pouvait assurément rien faire contre ses deux opposants. P'tit-Jon réussit à plaquer l'épée du soldat vers le bas et allait en profiter pour le désarmer. Mais son compagnon profita de l'occasion pour lui enfoncer sa lame dans le cœur. Il pouvait dire adieu à l'idée d'en prendre un vivant, du moins de son côté. Le combat semblait fini, in ne semblait pas y avoir de pertes de leur côté, du moins il en avait l'impression. Il vit la croix où était accroché l'homme, ce dernier avait connu une des pires morts imaginables. Son visage lui avait été arraché, ses tourments avaient pris fin désormais. Il reconnut l'uniforme qu'il portait:


"- L'armure des soldats Stark ! Il devait faire parti de ceux qui ont voulu libérer Dacey. Ces chiens de Bolton ! Même pas capable de tenir leurs engagements ! L'enfer glacé, qui les attend, sera bien doux comparé à ce que je leur réserve ! "

Il ignorait en fait qu'il s'agissait de l'émissaire de Rodrick Cassel, mais ça il ne pouvait pas le savoir, croyant qu'il était l'un des prisonniers qu'ils auraient dû récupérer lorsqu'il avait le combat. Il détacha l'homme de la croix et lui ferma les yeux. Il revint vers le reste de groupe attroupé auprès de Jon Snow qui était en compagnie de son loup. Ce dernier voulait l'effrayer avec son loup, mais P'tit-Jon savait qu'il n'aurait jamais lâché sa bête contre un homme à terre et désarmé, du moins il le pensait.  Cela fonctionna, ils avaient enfin un guide.

Le groupe se remit en marche pour continuer leur joyeuse aventure dans les enfers des souterrains de la maison Bolton. Il se demandait vraiment ce qu'ils allaient encore croiser sur leur chemin. Mais ils avaient un guide désormais, cela pourrait leur faciliter la tâche.
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Alysane ne savait pas comment était élevée les autres femmes du Nord ou même du Sud, mais, sur l'île aux ours, on avait toujours l'incertitude de voir le soleil se coucher. On pouvait très bien survivre au dernier raid des sauvageons et périr sous les coups de l'attaque suivante. Lorsque la Mormont avait au revoir à son mari et ses enfants avant de partir pour l'état de siège, elle avait été gagnée par cette même incertitude, cette sensation si familière d'avant la bataille.

De ce fait, elle avait parfaitement conscience des risques en acceptant de suivre Jon Snow dans sa tentative de pénétrer derrière les lignes ennemies. Pourtant, le bâtard Stark lui rappela qu'elle devait penser à sa famille, être sûre de sa décision.

"Ma famille. J'y pense justement. C'est elle qui guide ma décision de te suivre." Répondit-elle alors qu'elle se tourna pour contempler Fort-Terreur, non pas avec crainte ou hésitation, mais avec détermination.

Dacey était sa grande sœur. Comment revenir auprès des siens la tête haute en annonçant qu'elle n'avait rien fait pour aider à sauver son aînée, simplement parce qu'elle ne voulait pas que ces enfants grandissent sans la présence de leur mère, alors que de parfait inconnu avait risqué leurs vies à sa place ? La réponse était simple : elle ne pourrait jamais prendre une telle décision. Qu'importe sa vie si cela pouvait permettre à sa sœur de sortir de là.

Son seul regret concernait le plan secret de sa sœur de cœur qu'elle avait été obligée de révéler.

L'affaire était donc close. Jon alla trouver Rodrick Cassel, la jeune maman, quant à elle, alla vers sa tente pour se préparer au mieux. Elle avait déjà une épée, mais ne comptait pas partir sans un bouclier. Un objet qu'elle avait beaucoup plus l'habitude de manier que la longue lame de Grand-Griffe.

Ces préparatifs furent vite faits. Rien d'étonnant puisqu'elle s'était tenu prête à intervenir dès son arrivée et boulonnait d'impatience, rongée par l'impuissance depuis. A présent, un certain soulagement naissait dans son cœur. Enfin ! Qu'importe l'issue, même si par malheur, cela devait mal se finir pour elle, au moins, elle pourra se dire qu'elle aura tout tentée.

Elle arriva dans la forêt en même temps qu'un petit groupe d'hommes. Elle croisa le regard de P'tit-Jon et le soutenu au cas où leur champion aurait voulu émettre un avis sur sa présence dans l'expédition. Elle avait le droit d'être là, tout comme les autres. Être une jeune mère ne vous transformait pas en statut de porcelaine ! Cependant, la Mormont garda ce commentaire pour elle, ne voulant pas provoquer une joute verbale en un instant pareil. À la place, elle hocha la tête comme pour montrer qu'elle approuvait la présence de l'héritier des Ombles parmi eux. Un atout appréciable, même si P'tit-Jon avait déjà eu sa part en affronter le champion du camp adversaire (ce qui faisait éprouver une certaine jalouse à Alysane).

Un autre événement attira son attention. La conversation se porta sur la méthode d'entrée dans le Fort. Un homme déclara vouloir les guider. Ce n'est pas cette proposition qui fit froncer de désapprobation les sourcils d'Alysane mais plutôt le fait d'avoir traité Jon Snow de bâtard. Certes... c'était la vérité... mais, tout de même !

"Le seul qui mérite d'être appelé bâtard en cet instant, est celui qui se terre dans ce Fort sordide et non la personne qui se trouve devant moi." Déclara-t-elle avec le ton bourru qui lui avait déjà causé bien des malentendus.

Dire que Ramsay portait à présent le nom des Bolton alors que Jon était toujours un Snow. C'était vraiment injuste ! Et, comme toujours, Alysane ne prenait pas de gants lorsqu'il fallait dire son opinion.

La Mormont resserra sa prise autour de ses armes alors que Jon rappelait les risques de leur intrusion. Puis son regard dériva vers les loups et s'y concentra lors de leur route dans les souterrains. Mieux valait cela que de porter son regard sur le décor.

Alysane se concentra sur sa progression, essayant de la rendre la plus silencieuse possible tout en veillant à ne pas se laisser distancer. Elle se forçait à ne penser à rien d'autre. Dans ce genre de situation, l'esprit pouvait se montrer traître, vous insufflant des pensées terrifiantes en se nourrissant des rumeurs concernant les Bolton. Malgré tout, elle ne put s'empêcher de trésaillir lorsque des cris se firent entendre au-dessus d'eux. Pendant un horrible instant, elle avait redouté le pire, de reconnaître dans ces cris de douleur des intonations familières. Tout en étouffant un soupir de soulagement, la Mormont s'en voulut d'avoir cédé à ce moment de faiblesse et espérait que personne n'en avait été témoin.

Alysane avait beau se ressaisir, les cris entendus avaient semé la peur en elle. La peur d'arriver trop tard. Et si Eleyn s'était fait prendre ? La Mormont se serait volontiers donne des baffes pour s'aider à chasser ce genre de pensée de son esprit.

Comme pour l'aider à reporter son attention ailleurs, Snow leur murmura de ne pas prendre de risque. Le fait que la jeune maman se contenta d'acquiescer en silence témoignait que ses craintes restèrent profondément encrées en elle, malgré ces efforts.

La suite alla très vite. Elle talonna Snow et les autres tandis que le groupe approcha de la lumière... pour tomber sur une dizaine d'hommes. La surprise passa très vite pour laisser place aux vieux réflexes du combat. Alysane entendit à peine la recommandation de Jon Snow. Elle fonça vers un de ses adversaires, lui décocha un coup de bouclier pour l'étourdir avant de poursuivre son élan en dégainant Grand-Griffe. Hélas, elle avait mal estimée la longueur de la lame. Son élan fut coupé alors que l'épée n'était qu'au trois-quarts dégainé. Alysane écarquilla les yeux, son adversaire aussi. C'est sans doute ce qui lui sauva la mise, peut-être même la vie. Avant que le guerrier ne se resaissise, elle donna un autre coup de bouclier au niveau de la gorge et put finir de sortir la lame de son fourreau pour achever son adversaire. Une fois le guerrier adverse mort, l'oursonne retenu un juron avant de se diriger vers son prochain adversaire.

Le reste de la bataille fut bien moins maladroit, dans le plus pur style féroce de la Mormont. Une fois le calme revenu, Alysane remit en place quelques mèches rebelles qui lui tombaient devant les yeux. Ensuite, elle essuya la lame, mais n'osa pas la rengainer, de peur de refaire la même erreur et d'avoir moins de chance.

Entendre le nom de sa sœur lui fit redresser la tête en direct du dernier survivant. Elle se pressa pour s'approcher, bousculant sans ménagement ceux qui osaient se mettre sur son chemin.

« je ne vous dirai rien ! Tuez moi maintenant, j'préfère ça qu'me faire charcuter par Ramsay parce que j'vous ai tout dit ! »

La mine sombre, Alysane avança d'un pas pour se proposer de motiver leur captif. Peu lui importait en ce moment de se montrer aussi barbare que ceux détenant sa sœur. Heureusement, Ghost la devança en s'approchant, ce qui inspira Jon Snow. Le prisonnier se montra plus coopératif et un sourire se dessina sur les lèvres de la Mormont.

C'est avec les paroles de P'tit-Jon qu'elle prit conscience de la croix et du pauvre bougre qui s'y trouvait. Son sang se glaça. Si les Bolton étaient incapables de respecter leurs paroles dans quel état allait-elle retrouver Dacey ? Alysane avait tout de même confiance en sa grande sœur, elle ne se laisserait jamais faire sans rendre les coups.

"La discrétion n'est plus vraiment de mise." Marmonna-t-elle en parcourant du regard les neuf combattants Bolton tombé et le corps décroché de sa croix par l'héritier des Omble.

Tant mieux ? Ce trait n'avait jamais été son fort. Ce n'était pourtant pas une bonne chose étant donné leur situation. Leur prisonnier ne valait rien si leurs présences venaient à être découvertes, mais ils ne pouvaient perdre du temps à couvrir leurs traces. Elle ne voulait pas essayer de convaincre P'tit-Jon qu'il aurait mieux valu laisser le mort mutilé sur sa croix. Son esprit bouillonnait alors qu'elle suivit docilement le groupe. Alysane redressa la tête en entendant une autre sorte de cri. Un cri familier. Animal. Un nouveau sourire étira ses lèvres.
Que les Anciens Dieux fassent en sorte qu'elle ne se soit pas trompée ! Connaissant l'esprit tordu de leur hôte, il y avait peu de chance que se soit le cas.

"Snow." Souffla-t-elle en s'approchant du bâtard, tout en lui touche le bras pour attirer son attention.

"Notre présence va forcément être découverte après ce qui s'est passé." Murmura-t-elle avec précipitation. "J'ai une idée pour distraire les occupants de ce Fort. Laisse-moi la mener à bien et les corps que nous avons laissés derrière nous seront le dernier de leurs soucis."

Alysane pouvait se montrer extrêmement têtue lorsqu'elle avait une idée derrière la tête, cependant, étant donné la situation, elle allait attendre l'approbation du chef de l'expédition avant de se lancer.
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Le garde pesait comme un âne mort. Peut-être parce qu'il l'était. Un âne pour avoir ouvert la bouche avant de dégainer - bien qu'Eleyn n'était pas non plus certaines qu'il l'ait reconnu comme appartenant à l'ennemi. Et mort, bel et bien, avec sa gorge percée suintant sur les dalles de pierre. Elle le hissa jusque dans les appartements de Dacey. Puis, elle imita sa sœur, récupérant un drap afin d'éponger le sang de leur courte bataille. Décidément, elle avait été aussi discrète qu'un ours au milieu d'une salle de banquet et elle remercia les Dieux que nul ne passa dans le couloir le temps qu'elles terminent d'effacer les traces.

A peine eut-elle jeté le tissu imbibé dans un coin de la pièce que Dacey l'alpagua. Elle était adorable avec ses sourcils froncés et l'inquiétude perçant dans sa voix, pour autant, son attitude maternante n'empêcha pas la jeune femme de lever les yeux au ciel, peu concernée par les menaces que son interlocutrice lui servaient.

" Si Ramsay me croise, ce sera bien la dernière chose qu'il verra, justement ! " répliqua-t-elle, un dégoût profond perçant dans son ton. Le bâtard honteusement légitimé était peut-être un meurtrier mais il restait un piètre combattant. Qu'on les laisse en tête à tête et elle lutterait jusqu'au bout pour qu'il perde la sienne ! " Et comment peux-tu t'étonner de ma présence ? La charge tardait alors que le temps filait à toute allure ! Crois-tu vraiment que j'aurais pu attendre sans rien faire ? Je te défends de m'insulter ! J'aurais rampé dans les égouts s'il l'avait fallu ! "

Son emportement avait, somme toute, quelque chose d'assez infantile au vu de la situation. Sourcils froncés, elle renvoya à Dacey un regard furibond avant qu'il ne disparaisse tout à fait une fois que cette dernière l'eut prise dans ses bras. L'espace d'un instant trop bref, Eleyn put se laisser aller à la joie de l'avoir retrouvé saine et sauve. Tant de scénarios terrifiants, faits de torture, de viols et autres horreurs, avaient hanté ses rêves depuis sa capture. On lui avait pourtant assuréé qu'en tant qu'hôte de marque, Dacey Stark devait être traité avec les honneurs dus à son haut rang. Les Bolton ne devaient guère souhaiter que leur forteresse ne soit rasée par les armées du Nord. Ils avaient bien fait. A la moindre trace sur sa chair, il y aurait eu davantage que deux victimes lors de son entrée. La garde la serra contre elle, à la fois pour partager son soulagement, mais également de manière à s'assurer que tout ceci était bien réel. Qu'elle avait au moins réussi ça.

Malheureusement, le moment n'étant pas aux élans d'affection, elles durent se séparer tout aussi vite. En écho aux murmures de Dacey, Eleyn acquiesça d'un signe de tête et releva à nouveau sa robe afin d'en extirper la seconde tenue de servante qu'elle y avait dissimulé. Elle la tendit à sa soeur, cette dernière s'inquiétant que la domestique ait subi le même sort que ses vigies.

" Cela n'a pas été nécessaire. Elle se repose dans un placard à l'instant où nous parlons. " répliqua-t-elle non sans une pointe d'humour. Il fallait compter sur elle pour trouver à rire aux moments les plus inopportuns. Elle reprit cependant rapidement son sérieux tandis qu'elle se dirigeait vers un broc d'eau qu'elle versa sur ses mains ensanglantées. Puis, elle rabattit sa cape sur sa robe éclaboussée et avisa une pile de linges propres abandonnés sur un fauteuil et s'en empara, non sans avoir coincé l'épée d'un des gardes contre son flanc en premier lieu. Contrairement à sa soeur, ses frusques lui permettaient de cacher une arme plus voyante, maintenant que, de toute façon, elles risquaient d'être surprises à tout instant. Sa dague ne suffirait pas si elles tombaient sur une escouade plus en forme. Son regard croisa brièvement celui de Dacey alors qu'elle l'interrogeait à nouveau. " Par la grande porte. J'ai profité du combat des champions pour rejoindre les rangs des gens des Bolton. " Seuls Alysane et le garde Winterfell qu'elle avait mandaté connaissaient son plan. Et probablement Jon Snow, à l'heure qu'il était ... Elle préféra chasser cette pensée. Il ne lui pardonnerait probablement jamais cette trahison.

Elles débouchèrent dans le couloir et se mirent à cheminer côte à côte, les prunelles d'Eleyn balayant de tous côtés. Les choses avaient été faciles jusqu'à présent, elle doutait que cela soit le cas par la suite. Déjà, parce qu'elle n'avait pas la moindre idée de comment la faire sortir. Le peu d'entrées que comptaient Fort-Terreur étaient gardées d'une embrasure à l'autre. A part, peut-être, les souterrains ... Dans lesquels elles risquaient de se perdre puisque ni l'une ni l'autre ne les connaissaient. Comme pour faire écho à ses pensées, des hurlements, étouffés, mais d'une souffrance inouïe retentirent dans le château. [i]Venu d'en-dessous, ça dévore tout[I]. Un frisson parcourut l'échine de la garde. Ramsay ...

" J'ai ouï dire que Fort-Terreur comptait une entrée destinées aux domestiques, quelque part dans leurs quartiers. " souffla-t-elle, faisant mine de ne pas s'émouvoir de cette probable agonie. " Mais rien n'est moins sûr ... As-tu convenu d'un plan depuis que tu es ici ? "

Car la jeune femme avait peut-être entrepris sa folie seule, de manière très approximative, elle n'en restait pas moins assez intelligente pour ne pas l'avoir fait sans raison. Et cette raison était Dacey. Elle était persuadée que sa soeur avait pensé à un plan d'évasion à peine ces murs franchis. Elle avait dû attentivement étudier les lieux. Une mission solo destinée à devenir un duo. Si tel n'avait pas été le cas, Eleyn se serait laissée périr sans scrupules.
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« ♫ ♪ Les petites Mormont sucent des citrons et se défrisent ♫ ♪
♫ ♪ Elles sont éprises éperdument jusqu’à l’égarement du Ramsay ! ♫ ♪
♫ ♪ Elles aiment goûter aux gâteries de Fort-Terreur ! ♫ ♪
♫ ♪ Dacey aime la brûlante beauté des écorchés ! ♫ ♪
♫ ♪ Dacey la douce diva détourne les yeux du Ramsay ! ♫ ♪
♫ ♪ Alysane lorgne son ours et sa lascive oursonne !  ♫ ♪
♫ ♪ Les filles Mormont sont des poulettes malpropres qui veulent me pomper le pontife sur une paillasse putride ! ♫ ♪»


Ramsay chantonnait en frappant du gourdin comme un marteau pour enfoncer une tête décapité sur une pique autours de l’enclot de Robb l’ours. Il estimait qu’entouré de têtes décomposés, l’abri du gros ours en paraitrait plus menaçant encore. La tête était pleine d’asticot. Ramsay l’avait surnommé « Dacey ». Un garde de la maison Bolton râla en douce :

« J’en ai marre de l’entendre chanter, c’est un supplice pour nos oreilles. »

Ramsay saisit le propos. Il décrocha une autre tête d’une pique (qu’il avait surnommé « Alysane ») et la balança sur le fâcheux. Ramsay continua à siffloter en tapant de son gourdin sur une autre tête qu’il venait d’enfoncer sur une nouvelle pique de l’enclot à ours. Il avait surnommé celle-ci « Jon Snow ». Ramsay jeta un caillou sur Robb l’ours :

« Allez gros lard ! Agite-toi un peu ! Montre-moi tes griffes ! Montre-moi tes crocs ! Bouge tes fesses, fais quelque chose mais arrête de dormir tout le temps !»

Tout à coup les gardes Bolton surprirent un appel d’une sentinelle au bout de la cour et quittèrent tous le spectacle de l’ours en dégainant leurs épées. Visiblement il s’était passé quelque chose dans le château et on criait à l’aide. Ramsay, le dernier à saisir ce qui se passait, s’empressa de talonner les hommes de son père avec un sourire jovial. Il brandissait dans sa main gauche son gourdin. Et dans sa main droite une tête décapité en putréfaction qu’il avait surnommé « P’tit Jon ».

« Attendez-moi ! Si c’est des Stark qui attaquent les murs du château je veux leurs têtes ! Il me manque un « Robb » et un « Eddard » à ma collection ! »

« Dacey Stark est introuvable ! »

« QUOI ?! »

Ramsay eut tout à coup une idée. Il quitta le groupe d’hommes en armes qui se dispersait à travers le château à la recherche de leur illustre captive en fuite. Il fonça vers le chenil. Il y trouva Schlingue assoupit dans la paille près des cages à chiens.

« DEBOUT SCHLINGUE ! »

Son infortuné serviteur sursauta et Ramsay fébrile qui agitait sa tête décapitée dans tous les sens lui résuma la situation.

« Alors on lâche les chiennes pour la retrouver maître ? »

Questionna Schlingue en désignant du doigt les gros chiens de chasses trapus et musculeux de Ramsay qui aboyaient la bave aux lèvres.

« Non ! Mieux encore ! Je vais lâcher mon carcajou ! »

« Vous êtes sûr maître? La dernière fois que vous l’avez lâché dans le château pour trouver une de vos filles en fuite qui se cachait, votre carcajou a tué le mestre après lui avoir bondit dessus. Votre père n’était pas content. »

Le carcajou était dans les forêts du Nord l’un des animaux les plus néfastes. Ces bêtes attaquaient des animaux souvent supérieures à leur taille. Les ours et les loups fuyaient parfois en leur abandonnant leurs proies. Les carcajous attaquaient souvent par surprise pour s’emparer du restant de leur nourriture. Un jour Ramsay avait pu observer sur les terres de son père, des carcajous qui avaient prit goût aux daims qui batifolaient près de la Larmoyante. Les carcajous se cachaient dans les arbres et jetaient de la nourriture, des petits morceaux d’écorce pour attirer le daim vers eux avant de lui sauter sur le dos et de lui arracher la jugulaire jusqu’à la trachée. Une fois qu’ils avaient reniflé l’odeur du sang, on ne pouvait plus les arrêter. Ramsay avait aussi entendu parler de carcajous qui avaient traquées des loups blessés au cours de bagarres au moment du rut. Ils les attaquaient par derrière crocs en avant, leurs arrachaient quelques lambeaux de chair et s’enfuyaient. Un petit bout de viande par-ci, par-là. Jusqu’à ce que le loup soit presque saigné à blanc. Lorsque le pauvre loup est presque mort, le carcajou l’attaque de face, puis lui arrache les yeux à coups de griffe.

Ramsay ouvrit l’une des portes de barreaux en fer. Un grondement sourd glapit dans l’ombre. Schlingue se recula effrayé. Ramsay aussi qui avait du mal à s’habituer aux bruits sordides de sa créature, afficha un air révulsé, mais finit quand même par sourire tout heureux de sortir une de ses choses de sa collection d’horreur sanglante pour jouer avec.

Event 2: le siège de Fort-Terreur (tous les nordiens) - Page 2 Ramsay-Bolton-game-of-thrones-38468064-245-369

« Allez Glouton ! Viens ici ! »

Un captif avec des vêtements en lambeaux bondit de l’obscurité. Il portait accroché au visage un immonde râtelier cadenassé sur sa tête, qui alignait toute une collection de crocs effroyables. Ramsay avait torturé le pauvre type pendant 3 mois d’affilés jusqu’à briser sa personnalité et en avait fait un carcajou humain. Il l’avait doté de cette espèce de râtelier bricolé par le forgeron avec toutes ces dents de vrais carcajous, que les chiennes de Ramsay étaient parvenus à tuer dans la nature au cours de chasses. Quand la chose de Ramsay ouvrait la bouche pour mordre, le râtelier en cuir et en fer bougeait aussi comme un faciès affreux et de ses crocs de vrais carcajous, il assénait des morsures terrifiantes.

La chose en loque bondit en grognant sur Schlingue et lui mordit la gorge. Il croqua avec fureur et lui arracha le cou. Ramsay donna des coups de têtes désordonnés et frénétiques avec le truc décapité surnommé « P’tit Jon » qu’il se trimballait par les cheveux depuis quelques instants.

« Assez Glouton ! C’est pas lui qu’il faut manger ! Arrête ou je te renferme dans ta cage ! »

La chose avec son dentier infernal plein de crocs de carcajou cessa de bâfrer le serviteur de Ramsay raide mort qui se vidait de son sang. Ramsay leva les yeux au ciel en réalisant qu’il allait devoir se trouver un nouveau Schlingue. Pourquoi pas ce Jon Snow s’il parvenait à le capturer pour le torturer sur sa croix ? Ramsay lâcha son gourdin et fouilla dans sa poche pour en sortir un morceau déchiré d’un des vêtements de Dacey, une étoffe de tissus qu’il avait conservé après l’avoir accidentellement arraché sur la demoiselle lors de son enlèvement. Le bâtard tendit le tissu devant la mâchoire sanglante de son pauvre esclave.

« Allez Glouton renifle ! Renifle ! Renifle ! Retrouve moi cette garce. Elle doit pas être bien loin. Ramène-moi Dacey et en récompense Glouton, je te donnerais une de mes têtes pour que tu puisses jouer avec dans ta cage ! »

Ramsay agita sa tête décapité. Sa chose décampa du chenil et se lança à la poursuite de Dacey à travers le château qui commençait à s’agiter à cause des intrus.
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Le bâtard de Winterfell respirait profondément, réfléchissant au meilleur moyen de ne pas se faire prendre trop tôt. Il semblait évident, oui, qu'ils seraient repérés tôt ou tard, mais il valait mieux que cela arrive le plus tard possible, qu'ils réussissent à avoir une certaine marge, quitte à éliminer le plus de garde possible avant de tomber sur Ramsay ou Roose et leur plans. Il décidait néanmoins à écouter l'avis d'Alysane sur la situation - cette même femme qu'il avait côtoyé à l'île aux ours et qui, quelque minutes auparavant, avait pris sa défense - il estimait que chacun ici avait droit à la parole et qu'il n'était pas le chef de l'expédition quand bien même c'était lui qui avait pris la décision de foncer dans le tas – peut-être à tort – il se tournait donc vers Alysane, essuyant la sueur de son front avec une de ses manche.

«  Je t'écoute Alysane. Si tu as une idée, alors je t'en prie, fais ce que tu as en tête. Ne prends pas de décision trop risquée, nous aurons besoin de toi. »

Ce qu'elle avait en tête, Jon l'ignorait mais il ne pouvait veiller sur chacun d'entre eux en plus de devoir sortir Dacey Stark. Ils étaient partis tous dans l'idée qu'ils pouvaient ne pas revenir, dans l'idée qu'il fallait sauver Dacey au risque de leur vie, ce qui indiquait pour Jon que si l'un d'eux disparaissait ils ne pouvaient se retourner à sa recherche – cela dit, au moment venu, continuerait-il vraiment à avancer si son groupe venait à se dissoudre ? Pas sûr. Si Alysane avait un plan, il lui appartenait, à elle, de le mettre à éxecution.

« Si tu as besoin d'hommes prends en. Mais nous devons avancer, on ne sait pas ce qui arrive à Dacey, nous devons faire vite »

Il se tournait à nouveau vers les autres et leur dit alors

« Si Alysane a besoin de vous, suivez la. Les autres, suivez-moi. Dacey a sûrement besoin de nous à l'heure qu'il est, peut-être même que d'autres hommes comme ceux-ci ...» dit-il en pointant du doigt les hommes morts sur les croix « ...auront besoin de nous. Ne nous laissons pas abattre par ces horreurs. »

Et à nouveau, il prit les devants, entraînant avec lui cet homme qui serait leur guide. La mission de Jon était de retrouver Dacey, en vie, morte, mais la retrouver, et si possible en vie, c'était tout de même préférable. Qu'importe qui il fallait tuer pour la retrouver, il faisait cela pour le Nord, pour l'honneur des Stark, il n'avait presque que ça en tête : se battre pour les Stark.

Peu violent de nature cependant, n'aimant pas blesser pour le plaisir de blesser, il s'était contenté d'attacher les mains de l'homme dans son dos et le laisser marcher pour les guider, lui faisant malgré tout comprendre que le Snow avait toujours son épée à la main prête à être utilisée s'il tentait de fuir. Ils avançaient, tentant de se faire discret, égorgeant lorsqu'ils en croisaient des gardes de Bolton, jusqu'à faire face, à nouveau, à plusieurs directions. Laquelle était la bonne ? L'homme qui les guidait semblait incapable de lui répondre. Gauche ou droite ?

Snow soupirait à nouveau et se tournait vers les autres.

« Divisons-nous. »
« La porte de gauche vous guidera vers la cours mais celle de droite vous fera monter nombre d'escaliers pour aller dans les étages »

Ce que Jon comprit était : « soit vous trouvez Roose, soit vous trouvez Ramsay, mais Dacey, on sait pas ». Il reprit donc.

« Faisons deux groupes. L'un prend la porte gauche et l'autre de droite. Je prends celle de gauche. »

Vers les cours, il avait la possibilité de trouver Ramsay. Dans son cœur et dans son esprit, Jon Snow n'était pas digne de tuer un homme du titre de Roose Bolton, ce droit revenait à Robb ou à Eddard. Et qui sait, s'il trouvait Roose, comment cela se passerait. Ramsay en revanche, il n'aurait aucun remord à lui trancher la gorge après cet affront. Il poussait le captif, choisissant pour lui qu'il guiderait dans les étages supérieur ceux qui choisiraient la direction droite. Ils étaient peu mais ils tiendraient bon, il le fallait.
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Jon vit Alysanne engager la discussion avec Snow, il était assez proche pour entendre ce qu'ils se disaient. Elle craignait que leur présence soit découverte. C'était fort probable après ce qui venait de se passer. La disparition de la dizaine d'hommes d'armes de la maison Bolton ,qui venait de mourir, ne passerait pas inaperçue. C'était certain. Ils devaient être de garde dans les souterrains quand le groupe leur avait tombé dessus. Ils devaient probablement référés à un officier ou un responsable, ce dernier s'inquiéterait de l'absence de ses hommes ou de ne pas les voir revenir. Oui, c'était certain maintenant, ce n'était plus qu'une question de temps avant que l'alerte soit donnée. Autant dire que ça ne serait plus le moment de faire la discrétion, les gardes seraient sur le qui-vive et leur mission deviendrait bien plus compliquée qu'elle ne l'était déjà.

Il fallait se hâter, sinon ils étaient certain de ne jamais mettre la main sur Dacey. La Mormont avait une idée pour faire distraire les Bolton. P'tit-Jon se demandait bien ce qu'elle avait derrière la tête, enfin il lui faisait confiance pour mener son plan à bien. Bien que ça n'a pas toujours était au beau fixe entre eux, l'Omble reconnaissait ses talents de guerrière et il savait que ses ennemis avaient du soucis à se faire.  Le groupe continua d'avancer, la marche se faisait de plus en plus rapide, car le temps était compté. Snow accepta l'idée d'Alysanne et se tourna vers le groupe pour leur dire que ceux qui voulaient suivre la Mormont étaient les bienvenus, quant aux autres, ils suivraient Jon.

Le groupe continua d'avancer, ils tombèrent à nouveau sur quelques gardes qui furent passés rapidement au fil de l'épée. Ils arrivèrent à une intersection à laquelle le groupe s'arrêta, il fallait choisir le meilleur chemin. C'est là que leur guide allait rentré en action. Snow proposa de se diviser, puis leur prisonnier leur dit que la porte de gauche conduisait à la surface et que celle de droite menait dans les étages. Pour P'tit-Jon, c'était clair, il irait par la porte de gauche, il voulait enfin quitter les souterrains, quitter tous ces endroits clos et combattre à l'air libre. Le groupe se divisa en deux. Il espérait qu'Alysanne saurait mener son plan à bien.

Le groupe de Snow passa la porte de gauche pour commencer leur avancée vers la surface. Jon espérait pouvoir y ouvrir la herse et le pont-levis, ainsi cela permettrait l'arrivée de renforts et ils pourraient enfin prendre d'assaut la forteresse. Mais pour cela, il fallait également s'assurer que Dacey soit sauve, sinon sa vie pourrait être mise en danger. Alors qu'ils avançaient, une porte s'ouvrit et un garde sortit. Il regarda dans leur direction et allait dégainer son épée. L'Omble, qui courait en tête au côté de Snow, vit un tonneau à proximité, il s'élança et donna un bon coup de pied dedans. Le tonneau était assez lourd, pour quelqu'un de normal, la tâche aurait été compliqué, mais pour le géant ce n'était rien. Le tonneau s'éleva dans les airs, retomba au sol et roula à toute vitesse dans la direction de l'ennemi. L'objet faucha les jambes du garde à pleine vitesse et violemment. Il se retrouva à terre et sans qu'il n'ait le temps de réagir, P'tit-Jon lui décocha un violent coup de pied dans la mâchoire. Il entendit un "crack". Il devait surement l'avoir cassé, en tout cas il était inconscient ou mort désormais. Au moins il s'était débarrassé de lui. Il s'adressa à Snow pendant qu'ils reprenaient la route:


"- Bon, autant de ne pas traîner dans le coin ! Une fois dans le cour, on fait quoi ? On ouvre le pont-levis et la herse pour que Dacey et Eleyn puissent s'échapper ? Nos forces pourraient ainsi lancer l'assaut."
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Event 2 : le Nord  


Entre chercher à s'enfouir et réussir, il y avait une grande différence. Dacey n'aurait jamais sans doute jamais tenté de se déguiser en servante pour trouver un moyen de s'échapper, s'il n'y avait pas eu Eleyn. Il était de son devoir de grande soeur de la sauver, tout comme le devoir d'Eleyn de la sauver. Chacune était là pour l'autre, s'apportant un courage mutuel. Lady Stark n'avait que pour arme un couteau bien aiguisé dans sa manche. Elle tenait dans sa main un plateau sur lequel reposait un simple pichet.

Avant de s'engager dans le couloir, elle demanda à Eleyn par où elle était passée. Tout était à prendre pour sortir de cette forteresse.

" Par la grande porte. J'ai profité du combat des champions pour rejoindre les rangs des gens des Bolton. "

Une merveilleuse idée qui ne le serait d'aucune utilité dans ce sens. Certainement plus simple de rentrée que de sortir après tout. Elles arpentaient les couloirs, gardant un calme olympien. Leurs costumes de servantes marchaient, ayant croisé deux gardes, aucun d'eux ne se retourna vers elles, non, ils s'activaient et les dépassaient rapidement. Une chose les affolait, mais quoi ?Sa disparition avait-il été remarqué ? L'esprit de Dacey allait dans tous les sens, elle se remémorerait toutes les informations qu'elle avait réunies durant sa captivité. Encore à présent, pour elle la seule solution de s'échapper restait la grande porte. D'un coup, des hurlements retentirent dans le château, entre les chansons du bâtard et ça, il était facile de comprendre pourquoi Dacey avait passée la plupart de son temps soit près de l'enclos de l'ours ou dans sa chambre. Fort-Terreur était comme les histoires le racontaient, un lieu de torture. Torture exécutée par un fou.

" J'ai ouï dire que Fort-Terreur comptait une entrée destinées aux domestiques, quelque part dans leurs quartiers. Mais rien n'est moins sûr ... As-tu convenu d'un plan depuis que tu es ici ? "

Était-ce possible pour l'entrée destinée aux domestiques ? Pour une forteresse imprenable, cela lui paraissait étrange, mais après tout, c'était possible. Elle en avait jamais entendu parler contrairement au souterrain, mais jamais elle ne s'y risquerait, c'était le royaume de Ramsay. Finalement, elle répondit toute en gardant une allure tranquille.

- Beaucoup, mais il y a toujours une faille et je n'ai jamais pu me rendre dans le quartier des Domestiques pour vérifier tes dires. Pour moi, la seule solution est la grande porte, si on arrive à l'ouvrir, ça peut aider l'armée à rentrer. C'est soit ça, soit sauter des murailles.


Une pincée d'humour dans un moment plein de suspense, oui, c'était un moyen de se détendre comme un autre. Connaissant le chemin par coeur pour la cour, Dacey n'eut pas de mal à guider sa soeur de coeur, mais alors qu'elles s'engageaient dans le dernier couloir. Une sorte de grognement qui se rapprochait au fur à mesure, la fit se figer et se retourner.

- Tu entends ce bruit ?

Elle n'eut pas le temps dans dire davantage qu'un truc indestructible lui tomba dessus par simple réflexe, elle attrapa le pichet dans sa main et vint fracasser la tête du monstre, avec. Celui-ci fut sonné, mais cela ne durerait pas longtemps. Un regard rapide à Eleyn, Dacey lui attrapa le bras pour la forcer à la suivre jusqu'à l'extérieur en courant. Fini la discrétion, elle n'avait pas le choix de se dévoiler.

Arrivées dans la cour, son regard se posa sur les gardes, entre eux et la chose qui les suivaient, elle ne vit qu'une solution. Laissant Eylen s'occuper des gardes. Lady Stark gagne l'enclos de l'ours et contrairement à sa première tentative réussie à l'ouvrir. L'animal ne sembla pas bouger, mais d'un coup, il se leva sur ses deux pattes, tandis que la guerrière lui faisait face d'assez loin.

- Tu es libre !

Certes, elle mettait sa vie en danger tout comme celle d'Eleyn, mais pour elle, c'était la seule façon de se défendre contre le monstre vu qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de récupérer une vraie arme. À ce moment-là, elle sentit une chose s'accrocher à sa robe, donnant un coup de pied de toutes ses forces, le bas de sa tenue se déchira et elle tomba au sol. Restant quelques secondes stupéfaites, elle réalisait que la chose n'était pas un animal, mais un homme, enfin ça avait dû être un homme. Ce fut à ce moment-là que l'ours surgit et donna un coup de patte au monstre. Lady Stark en profita pour se relever et comme si le sort s'acharnait sur elle, une personne la saisit par-derrière.

Laissant le couteau glisser dans sa main, elle fit volte-face en enfonça celui-ci près de l'épaule. Tout allait si vite, viser le coeur lui aurait permis de le tuer, mais ce n'était pas ce qui s'était passé. À présent, elle se trouvait désarmée devant Locke. Celui-ci dégaina son épée, elle évita de peu de se faire toucher en bondissant en arrière. Attrapant un seau qui traînait, elle s'en servit comme bouclier et finalement frappa le visage de Locke avec, mais celui-ci arriva à la blesser à l'épaule.

Le souffle court, Locke en l'insultant de tout le nom, prenait le dessus et après quelques échanges d'épée contre objet de bonne fortune, elle se retrouva au sol, mal au point, épée prête à la frapper. C'est à ce moment-là que le bâtard de Winterfell et son loup vinrent à sa rescousse. Dacey se décala du combat qui s'annonçait, tandis qu'elle sentit un souffle dans son coup. Son estomac se serra, ne sachant pas si elle avait encore la force de combattre, s'imaginant le monstre derrière-elle, mais par chance, il s'agissait de Vent-gris.


 
fiche codée par Empty Heart
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Les deux jeunes femmes s'efforçaient de maintenir une allure tranquille malgré l'incertitude flagrante concernant leur but. Toutes deux craignaient qu'un garde ne surgisse au moindre détour de couloir, ainsi que le trahissait leurs postures respectives. Néanmoins, elles parvenaient à converser sur un ton calme, là encore, marque de leur conscience quant aux lieux où elles se trouvaient. Eleyn jeta une oeillade en coin à Dacey alors que cette dernière lui répondait. Sa belle détermination vacilla intérieurement, quoi qu'en dise le fin sourire qu'elle affichait. La cour. A découvert. Là où tout le monde pourrait les voir. Des dizaines d'hommes se tenaient entre la herse et elles. Les armées du Nord ne lui avaient jamais paru si éloignées. Le salut de sa soeur, encore davantage. Mais grimper ? La tâche lui paraissait encore plus folle. Certainement parce qu'elle l'était.

" Allons-y pour la cour, en ce cas. " répliqua-t-elle, sourcils froncés. " Je n'ai pas l'âme d'une araignée. " Petite touche d'humour en réponse à celle de la Lady Stark. Un peu de complicité en ces temps de malheur. Un peu de légèreté. Pour le peu qu'elle va durer ... La garde le sentait. Tout comme, à l'instar de Dacey, elle entendit parfaitement le grondement résonner au détour de l'ultime couloir. Sa main sa porta à la garde son épée d'emprunt, ses yeux vacillant de tous côtés à la recherche de l'origine du bruit infernal tandis qu'elle s'arrêtait. " Qu'est-ce que ... " Sa question mourut dans un violent heurt qui l'envoya s'affaler sur les dalles. Quelque chose venait de littéralement leur tomber dessus. Ou plutôt, sur Dacey, envoyant l'autre jeune femme valser au passage ! Le temps qu'Eleyn se redresse, son amie avait réussi à sonner l'infâme créature qui l'avait assailli. Eleyn eut tout juste le temps d'apercevoir un visage qui n'en était plus vraiment un, la bouche encerclée de fer surmonté de crocs métalliques, avant de se faire entraîner dans la cour.

Sur le chemin, elle se débarrassa de sa cape, maudissant cette maudite robe pour laquelle elle ne pouvait malheureusement pas en faire autant et où ses pas précipités manquaient s'empêtrer. Quand bien même elle pouvait se battre en toutes tenues, ainsi qu'elle l'avait appris, celle-ci restait la plus gênante. Sans compter que l'arme qu'elle tenait au poing était plus lourde que la sienne, laissée au campement. Elle devrait redoubler de force en l'abattant sur l'assemblée de gardes qui les attendait dans la cour. Fabuleux comité d'accueil. Si on prenait en plus en compte l'hybride mi-homme mi-bête qui leur collait au train, on pouvait dire qu'elles étaient bien entourées. Un euphémisme pour "cernées de toutes parts". Tant pis pour la bienséance et la pudeur, elle se baissa et déchira une large longueur de robe, de quoi lui accorder plus de libertés de mouvements au niveau des jambes. Pas question de finir les quatre fers en l'air, elle y laisserait sa tête à coup sûr. Et elle partit à l'assaut de la marmaille se précipitant déjà vers elles.

Un premier s'effondra tandis qu'elle parait l'assaut d'un second. Elle protégeait Dacey, se tenant au plus près d'elle, faisant tout pour qu'aucun ne puisse l'atteindre.

" Par tous les Dieux ! Qu'est-ce que tu fabriques ?! " hurla-t-elle alors que sa soeur ... Forçait la cage de l'ours ? Le libérait ? Non, elle ne rêvait pas. Elle recula instinctivement, un second adversaire tombant sous sa lame. Son geste faillit lui valoir sa perte. Un bouclier la percuta en plein plexus et elle vola un peu plus loin, le souffle un instant coupé. Un garde en profita pour se jeter sur elle, toute lame dehors, qu'elle évita de justesse en roulant sur elle-même. La lame crissa contre la pierre du mur et saisissant sa chance, elle coupa les tendons de l'ennemi d'un coup de dague.

Elle rampa jusqu'à son épée lâchée dans sa chute, la tête commençant enfin à ne plus lui tourner. Un quatrième s'éventra sur elle, encore à terre. Ils arrivaient de tous côtés, innombrables. Pire, elle ne voyait plus Dacey. L'odeur de la mort ne lui avait jamais paru aussi proche, aussi certaine. Cela ne l'effrayait pas. Elle combattrait jusqu'au bout. Sur ses jambes ou ses genoux, peu importait. Non, tout ce qui importait, sur l'instant, était d'atteindre le but que Dacey leur avait fixé.

Soudain, le nombre d'assaillants diminua en même temps que retentirent des hurlements de loups, si près qu'elle en était persuadée, ils étaient dans la cour eux aussi. Vent-Gris. Ghost. Peut-être les deux. Ils n'étaient pas seuls, ça aussi elle en avait la certitude. Elle ignorait qui avait réussi à s'introduire dans Fort-Terreur et comment et elle n'eut pas l'esprit de se poser la question. Elle devinait les silhouettes plus qu'elle ne les voyait à travers son rideau de cheveux et sa course effrénée vers les rouages de la herse. Elle réalisa alors qu'elle saisissait les piques de bois de la roue que ce n'était pas ses mèches, mais bien du sang qui lui obscurcissait la vue. L'un des gardes avait entaillé profondément son front. Elle essuya un peu du flot vermeil d'un revers de manche et avisa l'un des hommes venu à leur rescousse. Autant dire qu'avec cette stature, elle le reconnut tout de suite, ensanglanté(s) ou non.

" Omble ! " l'alpagua-t-elle, projetant sa voix par-dessus le tumulte. "  Aide-moi à lever cette putain de herse ! "

Limites de sa force, elle n'y arriverait pas seule. La roue ne tournerait pas sous ses seuls bras. Peut-être même serait-il plus efficace que trois hommes combinés, allez savoir. Les grilles se soulevèrent lentement sous leurs poignes conjuguées. Lentement car ils devaient s'interrompre pour repousser la défense Bolton, aussi déterminée à empêcher le Nord de prendre leurs murs qu'eux l'étaient à les y faire pénétrer. D'ailleurs, l'un d'entre eux réussit à éloigner Eleyn des rouages d'un coup de pommeau dans le menton. Elle ne se battait plus qu'avec sa dague, l'épée décidément trop encombrante pour les tâches multiples que toute cette situation lui demandait. Elle se mordit violemment la lèvre, la peau cédant sous l'assaut de ses dents, sa tête ricochant contre les pavés alors qu'elle s'étalait à nouveau. C'était une chose de se battre contre des Fer-Nés et des Sauvageons; une toute autre de parer les attaques d'hommes du Nord bien entrainés. Elle évita de peu un coup d'épée dans le ventre, ce dernier perçant sur son flanc pour y laisser une autre entaille. Un allié lui sauva la mise, transperçant son assaillant, et elle put se redresser, péniblement, ses jambes la portant avec peine.

Juste à temps pour voir la herse élevée, bien haute, prête à accueillir le reste du Nord.
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