Quand la vipère retrouve l'étalon. ϟ Nymeria & Nakhti.

« The Dornishman's wife was as fair as the sun, and her kisses were warmer than spring. But the Dornishman's blade was made of black steel,
and its kiss was a terrible thing. The Dornishman's wife would sing as she bathed, in a voice that was sweet as a peach
. But the Dornishman's blade had a song of its own, and a bite sharp and cold as a leech. As he lay on the ground with the darkness around, and the taste of his blood on his tongue. His brothers knelt by him and prayed him a prayer, and he smiled and he laughed and he sung, "Brothers, oh brothers, my days here are done, the Dornishman's taken my life. But what does it matter, for all men must die, and I've tasted the Dornishman's wife! »

Quand la vipère retrouve l'étalon.

La vipère des sables préférait ne pas répondre à certaines choses. Il insistait à vouloir la protéger alors qu'elle n'aimait pas cela, soit, c'était lui qui risquait sa vie inutilement, son père lui avait bien appris qu'on avait pas à forcer les gens à faire ce qu'ils ne voulaient pas, dans ce cas là, elle n'avait pas à forcer Nakhti à repartir à Dorne s'il ne le voulait pas ni à rester loin d'elle alors qu'il désirait rester aussi près. Bien, elle acceptait, il le fallait bien, s'il ne poussait pas trop loin le vice, alors pourquoi pas.

Elle avait quelque instants posée sa tête sur le torse de son ancien amant, un geste qu'elle n'avait pas eu depuis très longtemps, elle se devait aussi d'avouer que l'odeur typiquement viril de Nakhti lui avait manqué, la sueur après l'effort et les épices d'un bain pris il y a un certain temps, certaines femmes auraient pu être dégoûtée, écoeurée, mais Nymeria n'était pas de ces femmes là, elle était de ces femmes qui aimaient voir les hommes en pleine action, travailler dur ou en plein combat, elle acceptait tout ce qui allait avec. C'était donc surprenant qu'elle soit dans les bras chaque nuit d'un homme qui était propre, sentait bon, avait de beaux habits et ne se battait plus depuis des années - certains ici semblaient malgré tout avoir oublié quel fier combattant pouvait être Rhaegar - raison pour laquelle Nymeria ne désirait pas les voir un jour s'affronter, elle ne doutait pas des talents de Rhaegar une arme à la main. Elle avait passé tant d'années de sa vie aux côtés de combattants qu'elle savait les reconnaître, eux et leur talents - et elle en était toujours aussi admirative.

Elle fût néanmoins vexée lorsque Nakhti retirait sa main de sa barbe, oserait-il l'empêcher de faire quelque chose qu'elle désirait ? Ce serait bien la première fois. Elle fronçait ses fins sourcils et le fusillait quelque instants du regard. Elle gardait sa main dans la sienne mais elle n'en restait pas moins vexée. "Fais toi une raison, Nymeria, Nakhti n'est plus ton jouet." soit.

Si elle avait vu la scène d'un point de vue extérieur, nul doute qu'elle se serait reculée. Si égoïste pouvait-elle être parfois qu'elle ne voyait pas les regards envieux de Nakhti envers elle, trop concentrée sur sa petite personne et ses envies de rejoindre un autre qu'elle ne voyait pas ce qu'elle avait sous les yeux. L'ancienne Nymeria l'aurait secouée, sans doute giflée pour sa naïveté. D'un point de vue extérieur, il était clair que les autres commenceraient à émettre des doutes sur sa relation avec le roi en voyant à quel point elle était proche de ce nouveau forgeron, ou peut-être se diraient-ils que la dornienne était insatiable, comme l'est son père, et qu'elle désirait toujours plus d'hommes, peut-être même que certains penseraient - il en était même certain - qu'elle fricotait avec le roi par pur intérêt alors qu'elle était avec ce fameux forgeron sorti de nul part.

Son visage se déridait néanmoins lorsqu'il bafouillait, parlant d'une chevauchée. Elle lâchait un rire - un peu aiguë, certes - de surprise avant de lui répondre.

« Si nous rentrons avant le couché du soleil, ce sera avec plaisir Nakhti, il y a longtemps que je n'ai pas monté... mon cheval. Tu as ton travail, je comprends. Merci de t'occuper d'Aznar, je l'ai un peu négligé ces derniers temps, à croire que je laisse peu à peu tomber mes plus fidèles amis, quelle femme je fais. Je serai très probablement aux jardins du donjon, tu n'auras qu'à me faire passer le mot. »

Elle se mit à nouveau sur la pointe des pieds et déposait un baiser contre sa joue, puis elle se remit bien et lâchait la main qu'il tenait. Elle s'était aussi permise une petite plaisanterie pour détendre un peu l'atmosphère assez pesante - trouvait-elle. Elle lui offrit un dernier sourire, à lui ainsi qu'aux personnes autour les regardant puis elle se reculait.

« N'hésite pas. »

L e regard sévère de Nymeria me saute aux yeux lorsque j'enlève sa main de ma barbe. Pas que je n'aime pas -bien au contraire- mais elle ne fait que nourrir ma tentation en faisant cela. Je lui ai promis que je ne céderais pas, je tiendrais ma promesse. Je prend alors un air sincèrement désolé. Peut être ne se rend t'elle pas compte que chacun de ses gestes engendre une réaction chez moi. Des frissons, des envies. J'aime cette femme comme je n'ai jamais aimé, et comme je n'aimerais jamais. S'est irrémédiable, je le sais au fond de moi.

Je profite une dernière fois de l'avoir dans mes bras. Peut importe les regards. Peut importe les avis. Ce moment est le notre. Il me soulage, m'offre un souffle d'air, une chaleur... il me redonne espoir.

« Notre amitié est fidèle, comme tu le dis. Nous seront toujours derrière toi, quoi qu'il arrive. » Dis je alors à sa remarque, sans relever la petite boutade qu'elle y a glissé.

Rien que de l'imaginer avec un autre me répugne. Me dégoute. M'horripile. J'allais devoir lutter contre moi même lorsque mes yeux se poseront sur leur couple. Une guerre acharnée. Effroyablement violente. Elle n'est plus a moi, elle ne l'a jamais été. Nymeria est pour moi l'indomptable. L'a t'il seulement soumise a ce point?

Je souris à son dernier baisé. Elle ne se rend compte de rien, car je souhaite rester discret, mais l'envie irrésistible de m'emparer de ses lèvres torture mon esprit. De m'emparer d'elle. L'enlever. Fuir loin de tout. Loin de ce lieu. Loin de lui. La garder rien que pour moi.

« Je n'y manquerais pas.... » Dis je alors avant de me résigner à la lâcher.

A contre cœur, je la regarde un instant s'éloigner. Je la regarde. Comme si s'était la dernière fois. Mon cœur se sert. Je souffle, et me retourne enfin pour finir le travail que j'ai commencé.