Prendre le temps de savourer la vie

Le soleil s’était levé depuis un moment déjà. Même endormi Ashter ressentait la chaleur sur son visage. Il avait senti Sacha se lever et quitter le lit pour laisser entrer ce soleil radieux. Et pourtant, il restait là, endormi, profitant d’un rêve qu’il appréciait. Cela lui faisait du bien après les quelques cauchemars qui le tourmentaient. Il avait tellement peur de la perdre qu’il se créait des cauchemars dans lesquels on l’éloignait d’elle. Quelle idée ! C’est une fois sa douce à ses côtés qu’il consentit à ouvrir un œil, puis un second. Le premier regard fut pour elle. Elle était si radieuse le matin. Il lui fit son plus beau sourire. Basculant sur le dos, il l’embrassa passionnément bien qu’encore un peu endormi. Cela la faisait rire. Il adorait la voir rire. Ashter était quelqu’un d’attentionné et il détestait les gens tristes, encore plus quand lesdits gens sont la personne qu’il aime le plus au monde.

- Tu n’oserais pas ?

Bien sûr que si elle allait oser si cela le faisait sortir du lit. Il la prit alors dans ses bras et lui caressa la joue tout en l’embrassant une nouvelle fois. Il consentit enfin à se lever. Il est vrai qu’il faisait beau. Il s’habilla en vitesse et revint sur le lit, prenant alors le petit-déjeuner que Sacha lui avait préparé. Quelques minutes plus tard, il était de nouveau sur pied, regardant à l’horizon, prêt à sortir sous ce temps merveilleux. Il passa rapidement en revue les missives qui attendaient. Il y en avait quelques-unes et encore ce matin, il se dit qu’elles attendraient. Il ne voulait pas que Sacha lui reproche de trop travailler ou s’occuper des affaires dès le réveil. Et pourtant… c’était sa responsabilité en tant que Lord Yarwyck. Il balaya les missives dans un coin de la table. Cela pourra encore attendre un peu. C’est alors que son regard fut attiré par une lettre encore scellée. Il reconnut de suite le sceau et sut immédiatement que c’était important. Il la glissa dans sa ceinture afin que Sacha ne la remarque pas et se rendit dans la cour où elle l’attendait.

- Tu t’es décidée à me dire où on allait ou pas ?

Montant sur sa monture, Ashter sut enfin où Sacha voulait l’emmener aujourd’hui. Loin du travail, loin de toute responsabilité, loin des obligations qui lui incombaient. Aussi, ils filèrent tous deux vers une crypte que Sacha avait trouvée sur la côte. Ils y seraient alors à l’abri des regards curieux et indiscrets, tranquille, uniquement tous les deux. Le but était pour les amoureux de profiter d’un repas, d’une baignade et plus selon leurs envies. Cela plaisait à Ashter et il ne regrettait pas de ne pas avoir refusé pour travailler. Cela faisait déjà plusieurs fois qu’il refusait cette escapade. Comme il l’avait vu sur sa table, les missives et autres lettres s’empilaient. Mais ce que femme veut… Ils arrivèrent donc à cette petite crypte et en effet, le chevalier devenu seigneur put remarquer que la crypte était un endroit bien tranquille où des amoureux pouvaient se retrouver.

- J’espère que l’endroit vaut le coup…

C’est le sourire aux lèvres qu’il se permit cette remarque, anticipant totalement ce qu’allait répondre sa femme. Il aimait la taquiner comme à l’époque où elle n’était qu’une fille des rues. Une époque bien révolue maintenant qu’il en avait fait une Dame. Elle avait bien changé la Sacha farouche dont il était tombé amoureux à Castral Roc. Désormais, elle était une femme dont il était toujours fou amoureux et qui avait accepté de devenir la Lady de Bulwark. Ils avaient fini par se marier, contre toute attente. Ashter avait eu l’approbation de son père, Weslar, sur son lit de mort. Ashter avait finalement réussi à être aimé de son père, lui qui n’avait eu de cesse de se montrer odieux avec le jeune chevalier. Désormais, le jeune couple profitait de leur mariage, de leur vie ensemble sans obstacle, sans embuche qui viendrait ternir cette vie à deux qu’ils aimaient tant. Sans attendre, Ashter courut sur la plage, ôtant ses vêtements, les jetant au loin, dévoilant ainsi son corps nu avant de se jeter dans l’eau. Quitte à profiter de cette journée, autant profiter à fond, non ?

Ashter était heureux de cette escapade à deux. Il ne s’était pas retrouvé seul avec Sacha depuis quelques jours déjà. Être Lord était un travail à temps plein et Bulwark lui donnait tellement de travail. Quoiqu’il en soit, il était là pour profiter avec Sacha. Elle finit par le rejoindre, enfin, et tous deux se tenaient la main, se regardant plus amoureux que jamais, plus heureux que jamais. Il pensait à toutes ces années où des femmes l’avaient fait chavirer mais qu’Ashter ne ressentait rien, qu’il les accueillait dans son lit juste pour le plaisir comme le lui avait appris son frère. Depuis le jour où il croisa ce regard farouche, le Lord chevalier s’était qu’elle était la femme de sa vie et que personne ne pourrait l’empêcher d’être avec elle, pas même son père.

- Tout comme j’ai déteint sur toi le jour où tu m’as avoué m’aimer, non ?

Ashter se mit à rire et se rapprocha de sa douce et farouche Sacha. Il l’embrassa passionnément et amoureusement. L’observant quelques secondes, Ashter trouvait Sacha différente. Différente de quand il la rencontra mais aussi différente depuis quelques semaines. Le chevalier se doutait bien que quelque chose avait changé. Mais, au moment de se demander quoi, Sacha le fit tomber dans l'eau. Il but la tasse, reprit le contrôle puis sortit de l’eau en toussant. Il rigolait, il ne lui en voulait pas, bien au contraire. Il avait été distrait et elle en avait profité pour lui donner une bonne leçon en souvenir de la première fois qu’ils avaient été dans les bras l’un de l’autre. C’était une bien belle journée qui s’annonçait bien plus belle qu’Ashter ne voulut le croire. Ils se dirigèrent tous deux vers le petit endroit qui semblait avoir été fait pour eux, dans un coin de la crypte, calme et silencieux. Ashter remit ses vêtements après cette baignade sauvage improvisé. Il se dirigea vers Sacha, lui prit la main, lui sourit, la regardait dans les yeux et posa délicatement son autre main sur son ventre. Il sourit de plus belle, les yeux pleins d’étoiles, comprenant enfin la signification de ce petit ventre arrondi. Impossible de sortir un son, il ne put qu’articuler ce qu’il voulait lui dire : « Je t’aime ».

Ashter et Sacha, c’était l’histoire d’amour dont tout le monde rêvait. Ce chevalier, héritier d’une famille mineure de l’Ouest, rencontra un jour une jeune roturière, simple épée-lige d’une dame de l’Ouest. Elle savait manier l’épée comme aucune autre femme. Ashter lui apprit énormément de choses au détriment de leur entourage, au premier abord septique à l’idée d’un noble chevalier succombe aux charmes d’une simple roturière. Et pourtant, les voilà aujourd’hui marier. Ashter est devenu plus sauvage. Sacha est devenue plus. Ashter est devenu Lord Yarwyck de Bulwark, vassal de la Maison Lannister. Sacha est devenue Lady Yarwyck. Ils avaient tant accompli ensemble. Ils avaient de Bulwark une vraie place forte sur les côtes de l’Ouest. Lord Tywin tenait en haute estime Ashter et avait fait de lui l’un de ses conseillers les plus proches tout comme l’avait été son père avant lui. Même si le travail l’épuisait et lui prenait tout son temps, il pouvait enfin se dire qu’il était heureux, heureux d’être avec la femme qu’il aime et non celle qu’on a choisi pour lui. Heureux d’être enfin maitre de son destin.

Ashter Yarwyck allait être père. C’était une chose à laquelle il n’avait jamais réfléchi jusqu’à la mort de Weslar. Être père. Cela signifiait tellement de choses. C’était un cap à passer. Être père, c’est grandir une fois de plus. Ashter n’est plus le jeune homme de vingt ans, écuyer de son frère et bourreau des cœurs. Désormais, Ashter a vingt-quatre ans, est seigneur, marié à la femme qui l’aime et sur le point d’assurer la descendance des Yarwyck. Car être père, c’est également assurer un avenir, préparer la succession. Ashter se sentait prêt et il le fallait car dans huit lunes un petit Yarwyck allait pointer le bout de son nez. Il était si heureux qu’il se rapprocha d’elle, l’enlaça et l’embrassa dans un sourire. Par la suite, il s’assied à terre, le regard vers l’horizon, ses cheveux mi-longs dans le vent, le sourire aux lèvres, incitant Sacha à faire de même. Que pouvait-il rêver de mieux ? Il avait un château, une femme, bientôt un bébé. Ils avaient la belle vie tous les deux et c’était bien suffisant. Ashter ne désirait rien de plus, n’aspirait à rien si ce n’est la situation dans laquelle il était depuis maintenant deux ans et demi. Reportant son attention sur sa belle brune farouche, il installa devant eux le repas qu’elle avait emporté pour leur escapade en amoureux.

- Tout ceci a l’air délicieux. C’est toi qui as préparé tout ça ?

Ashter se régalait avec la tourte. Il souriait un peu naïvement sirotant une coupe de vin. Il en oublia totalement la lettre qu’il avait pris ce matin. Et lorsqu’il remarqua que la lettre avait glissé, il était trop tard. Il voyait l’expression de colère de Sacha et cela ne sentait clairement pas bon pour le seigneur. Il avait enfreint la règle qu’ils s’étaient fixés : pas de travail lors des moments de repos ou à deux. Ashter était incorrigible et Sacha le lui rappelait. Était-ce important ? Oui, mais Ashter ne connaissait pas encore le contenu de la lettre. Il la lui reprit des mains, restant silencieux, ne sachant quoi dire pour sa défense. Il se leva, fit de nouveau face à l’horizon, à la mer. Il avait bien évidemment reconnu le sceau. C’était pour cette raison qu’il avait emporté la lettre avec lui. Il se doutait de ce qu’il y avait écrit à l’intérieur. Il se retourna, regarda Sacha dans les yeux et dit.

- Je sais, mon amour… Mais, cette lettre semble vraiment importante et puis, je comptais l’ouvrir plus tard. Je voulais que nous profitions au maximum d’être ensemble avant, ici, là, maintenant. Je… Je suis désolé…

Il s’agissait là d’excuses sincères. Ashter comptait effectivement ouvrir la lettre à un moment plus tardif lorsque Sacha se baignait ou bien au moment de repartir. C’était le genre de lettre qui n’attendait pas. C’était le genre de lettre qui faisait laisser tomber tout ce que l’on faisait. C’était le genre de lettre à passer avant les autres. Regardant de nouveau la lettre, il décida de l’ouvrir. Puisqu’Ashter voulait en avoir le cœur net quant au contenu de la lettre et que Sacha, furieuse, voulait des réponses, il ne restait plus qu’au seigneur qu’à l’ouvrir et la lire. Le sceau, que Sacha dut reconnaître au moment où Ashter se rapprocha, représentait un dragon à trois têtes, reconnaissable entre toutes les armoiries. Les Targaryens. Ashter, seigneur de Bulwark, chevalier de l’Ouest, venait de recevoir une lettre du roi Rhaegar. C’était inattendu. Ashter se doutait déjà du contenu mais semblait surpris à la lecture.

- … Votre réputation vous précède, seigneur Yarwyck de Bulwark. Aussi, j’ai l’honneur de vous…

Ashter se stoppa. Il n’en croyait pas ses yeux. Il en fit tomber la lettre par terre. Il était invité à Port-Réal, à la capitale, chez les Targaryens, lui qui n’avait presque jamais mis les pieds dans l’Est. Le roi Rhaegar avait eu vent de son incroyable vaillance, notamment aux côtés des Lannister contre les raids incessants des Fer-nés. Bien évidemment, Sacha était également invitée elle aussi. Il s’agenouilla auprès d’elle, reprit la lettre avant qu’elle ne s’envole et continua la lecture. Il avait presque les larmes aux yeux et était tout sourire, prenant alors la main de Sacha tendrement.

- … il sera organisé en votre honneur et pour vos services rendus pour la couronne, un grand banquet, durant lequel je vous nommerai…

Ashter laissa la lettre à Sacha et se leva, plaquant ses mains dans ses cheveux regardant le ciel hurlant alors de joie. Le roi allait le recevoir pour lui offrir un titre honorifique, le glorifiant de ces quelques faits d’armes déjà accomplis à son jeune âge. Ce moment, il en rêvait depuis qu’il était écuyer. Il resta ainsi là, à contempler l’horizon, suivre le mouvements des vagues et des remous de la mer. Qu’est-ce qu’il était heureux !

Les heures passèrent. Les jours passèrent. Les lunes passèrent. Ashter et Sacha attendaient avec impatience de recevoir dans leur vie un petit être. Ashter ne se sentait clairement pas prêt. Il avait tellement peur de rater des choses, de ne pas être un bon père. Durant quatre lunes, il se plongea dans le travail au grand désarroi de Sacha. Il n’y pensait pas et c’était plutôt bien. Et cela ne l’empêchait pas d’être là pour sa femme dont le ventre s’arrondissait petit à petit. Ashter était plus présent ces deux dernières lunes. La grossesse se présentait mal et Sacha devait rester au lit, ce qui ne lui plaisait clairement pas. Devant la porte, ouverte, de la chambre, Ashter discutait avec le mester. Les choses s’annonçaient moyennement bonnes. Ce n’était pas catastrophique mais les dernières semaines allaient être compliquées. Ashter était inquiet. Il faisait confiance à son mester mais il s’agissait de sa femme et de son enfant. Sacha était tout pour lui et le bébé qui arrivait allait être également quelqu’un d’important pour Ashter. Il construisait son monde autour d’eux, autour de ces personnes qu’il aimait.

- Je ferai en sorte qu’elle ne quitte pas ce lit, vous avez ma parole, mester. Merci pour vos conseils. Je vous verrai plus tard, j’ai d’autres affaires à voir avec vous.

Fermant la porte derrière lui, il revint auprès du lit. Sacha semblait vouloir parler de quelque chose. Ashter, déjà inquiet pour la grossesse, sentit en lui un sentiment d’inquiétude encore plus intense et… douloureux. Il s’assied à ses côtés, la regardant droit dans les yeux, se demandant bien ce qu’elle pouvait bien vouloir lui annoncer. Car, en effet, cela sonnait comme une annonce de nouvelle. Dans sa vie, les « je peux te parler » avait une mauvaise connotations pour Ashter. C’est la phrase que son père lui avait dit avant de le fiancer à une petite dame de l’Ouest. C’est la phrase que son premier amour de jeunesse lui avait dit avant de lui annoncer qu’elle partait se marier dans le Bief. C’est la phrase que sa sœur lui avait dit pour lui annoncer la mort de leur père. Cela faisait ressortir beaucoup de choses pour Ashter. Son inquiétude se lisait sur son visage et il se préparait psychologiquement à ce qu’elle allait lui dire. Toujours plongé dans son regard, il lui demanda.

- Qu’y a-t-il, mon amour ?

Et la nouvelle tomba. Lady Cersei. Castral-Roc. Meliodas. Félicité. Ashter se recula de quelques centimètres bien que Sacha lui caressait la joue. Cette lettre que lui tendit sa femme, il l’avait redouté depuis le jour où il était parti avec elle. La Lionne de l’Ouest avait encore de l’emprise sur la jeune conflanaise. Ashter pensait qu’avec le temps, cela s’estomperait mais il faut croire qu’il avait tort. Il ne dit mot mais ce n’est pas pour autant qu’il consentait à la laisser partir. Il était en proie au doute. En soi, l’idée était plutôt bonne quand on sait que la grossesse allait se termine dans des conditions difficiles. Ashter reconnaissait volontiers que le mestre de Castral-Roc était plus performant que le sien, que là-bas elle avait beaucoup de personnes qu’elle connaissait. Seulement, s’il la laissait partir, en la faisant accompagner de son fidèle garde, Beren, Ashter n’était pas sûr de pouvoir aller à Castral Roc. Il y avait énormément de choses à gérer ici. Le mariage d’Alerah était sur le point de s’organiser et il allait avoir lieu à Bulwark même. De plus, s’il l’envoyait là-bas, il n’était même pas sûr qu’elle revienne. Il l’aime, elle l’aime, c’est indéniable mais face à des manipulateurs comme Cersei et Méliodas à qui elle devait obéir jour et nuit, pas sûr qu’elle puisse rentrer après l’accouchement. Ashter était donc en proie à un énorme dilemme dans lequel la santé de sa femme et de son bébé étaient en jeu.

- Sacha...

Elle se blottit contre lui. Il l’embrassa sur le front puis doucement, il prit de nouveau du recul, se levant même du lit, faisant désormais face à la fenêtre. Ce n’est pas très loin Castral Roc, il le savait. Il pourrait la rejoindre dès qu’il aurait un moment, c’est sûr. Si Ashter acceptait qu’elle y aille ? En se posant la question qu’elle venait d’elle-même lui poser, le seigneur lui fit face. Bien sûr que non, en aucun cas, il ne voulait la voir partir mais ce que Sacha oubliait c’est que le jour du mariage, Ashter lui avait dit une chose des plus importantes, que plus jamais elle n’aurait besoin d’obéir aux ordres de qui que ce soit, pas même les siens. Ashter connaissait cette tradition de la femme qui doit obéir à l’homme mais il s’en moquait. Sa femme était libre. Certes, il pouvait ne pas être d’accord, taper du poing quand vraiment cela ne lui plaisait pas mais il ne dérogeait jamais à ses principes et à ses promesses. Seulement là… là, il doutait. Il ne voulait que son bien. Il hésitait et dans sa tête, il admettait qu’il y avait plus de points positifs que de points négatifs à ce que Sacha se rende à Castral Roc. Se passant une main sur son visage, sentant sur ses joues les prémices d’une barbe, Ashter s’approcha, se rassied sur le lit, prit les mains de Sacha qu’il embrassa tendrement et daigna enfin lui répondre.

- Je ne veux que ton bien et celui du bébé, mon amour… Aussi… bien que la décision finale te revienne, il serait en effet préférable que tu te rendes à Castral Roc pour les derniers temps de la grossesse. Le mestre de Lady Cersei est très compétent et a déjà vécu ce genre de situations. Tu seras mieux là-bas qu’ici pour accoucher…

Il marqua une courte pause, relevant le regard vers elle, sentant les larmes monter. Il l’aimait tellement, il ne supportait pas être loin d’elle plus d’une journée. C’était sa bouffé d’oxygène. C’était son monde, son univers, son tout. Il ne l’expliquait pas. C’était comme ça. Alors pour elle, pour le bébé, il consentait à la laisser partir, car il savait que c’était mieux pour elle. Il reprit alors, la voix très faiblement marqué par l’émotion.

- Je t’aime tellement, Sacha… Et si jamais tu décidais d’aller à Castral Roc, je ferai tout mon possible pour venir te voir car… dès que tu auras mis un pied en dehors de Bulwark, mon cœur ne sera plus entier…

Et il plongea dans son cou, déposant alors de doux baisers, ravalant ses larmes, ne montrant aucune faiblesse sur son visage. Ashter était un chevalier. Ashter était un Lord. Un Lord ne pleure pas. Un Lord est fort. Ashter était fort et il allait devoir l’être jusqu’au retour de Sacha.