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Banquet des Martell

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Teora
&
Dorne
Le cœur ment, la tête joue cent tours, les yeux seuls voient juste.
L’aura imposante du chevalier Allyrion imposa silence quelques secondes à la jeune Teora. La rousse se fendit d’un aquiescement empressé presque maladroit s’il n’avait été accompagné d’une curiosité bien réelle à l’égard du couple qui avait finalement marqué du sceau de l’influence son époux. Elle ne s’était pas attendue à ça et glissa une boucle derrière l’oreille, comme pour se donner contenance. « Vous avez cruellement manqué, ser Allyrion. » Elle avait si peu de souvenirs de ses noces. La même vision qu’au milieu d’une tempête de sable, un Ulwyck maugréant à ses côtés et faisant du gringue au reste de la salle, une peur tenue au ventre et l’imagination flottant sur d’autres paysages, loin, loin où rien ne la retiendrait. Le souvenir de la raison de l’absence des Allyrion ne l’effleura pas immédiatement, l’esprit vagabondant toujours trop vite à travers les brumes des souvenirs, elle lui adressa pourtant un sourire timide, sincère aussi. Il lui rappelait la sévère élégance de son père.

La discussion revint sur le prince et Teora s’en voulu un peu d’en avoir parlé. Elle était pourtant avide de savoir ce qu’Oberyn en pensait. Leur prince allait parfois faire briller le soleil orange de Dorne vers les contrées de la couronne. « Déjà parlons-nous de lui ? J’aurais pensé avoir davantage de répit avant d’aborder le sujet Viserys. » Les joues de Teora se colorèrent et elle accueillit non sans soulagement les enfants Uller. Elle était heureuse que le prince confirme à demi mots ce qu'elle avait perçu sur la bonté du dragon de glace. Il était bon de savoir Dorne en paix après l'agitation qu'avait causé la belle et tragique Elia.

« C’est un peu nouveau mais très agréable et les pâtisseries sont délicieuses, lady Ellaria. » Oh. Non. Pourquoi parlait-elle toujours de gourmandise ! Une lueur de panique zébra son œil azur avant qu’elle ne profite de l’arrivée de lady Ynis pour fermer son clapet sucré. Le reproche sur sa voix trop fluette la mit mal à l’aise et elle fronça délicatement les sourcils, incertaine du mode d’emploi dans pareille occasion. Sa mère lui avait toujours dit qu’elle était trop sensible, qu’elle ne savait pas jouer les convenances mais on ne lui avait donné aucune indication et elle jeta un coup d’œil à Ulwyck dont le bras protecteur lui imprima un sourire, creusant une fossette sur sa joue pâle. Elle se laissa silencieusement aller contre lui, son flanc chaud contre le sien.

« Lady Ysis, lady Boiseleau. » Le salut charmant s’éclipsa dès que la princesse fit son entrée. Teora resta silencieuse n’ayant jamais été en sa présence ou de façon bien trop lointaine pour vraiment la voir. « Je suis navrée, j’ai interrompu une conversation, de quoi parliez-vous ? » Cette fois-ci Teora secoua son visage avec douceur, les boucles voletant gentiment sur les tempes. Ils n’allaient tout de même pas répondre que son altesse Viserys -son promis- avait été le sujet de la discussion, pas plus les sucreries dont les tables étaient garnies. « Il n’y a pas besoin d’animation particulière lorsqu’on est accompagné de personnes que l’on apprécie. » La rousse coula un regard discret vers Arianne, si sûre d’elle. Avait-elle peur ? Teora avait été si atterrée à l’annonce de son propre mariage, n’était-ce pas la règle ? Aucune idée. « Mmmm mais peut-être des tireurs de cartes comme il y en a dit-on à Volantis ? Il leur faudrait donner uniquement de bonnes nouvelles. » Teora était bien placée pour savoir que personne ne voulait jamais entendre ni de mise-en-garde ni d’horreur. Encore moins un jour de noces. « Princesse Ariane. » Le sourire se fit plus sincère sous l’élan d’enthousiasme. Elle avait loupé son propre mariage, fantôme innocent à peine présent, c’était excitant de savoir qu’on allait en assister à un bien plus grand.
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Banquet des Martells

Lune 1, semaine 4 de l’An 299



Ryon Allyrion

De nouveau son menton s’abaissa, réponse au sourire doux et sincère de la lady Uller, comme un encouragement, car la jeune fille paraissait plus une enfant qu’Ynis l’avait jamais été à ses yeux. Mais la née-Ferboys avait été préparée à prendre un jour le titre de Gardien de la Voie des Os, quand la jeune épousée d’Ulwyck avait grandi entourée d’une soeur et d’une mère dont la force de caractère était connue depuis longtemps. Contrairement à la plupart des invités présents, l’Héritier de la Grâcedieu ne tenait dans ses mains ni coupe remplie d’un vin épicé, ni une bouchée de l’abondance de mets disposés sur un buffet démesuré. Oberyn avait vu les choses en grand -trop- de son avis, la piété des Allyrion n’était pas feinte, leur mode de vie austère ne tolérait pas le gaspillage. “Sans vouloir te contredire, les compliments que tu lui concède si généreusement ne sont rien en comparaison des louanges qui étaient autrefois adressées à son frère.” Ses yeux sombres avaient rapidement salué la politesse de son ancien écuyer, ce dernier s’étant enfin rendu compte de sa présence, avant de se porter de nouveau vers ceux tout aussi noirs du Prince Martell. “Nous avons été témoins de la façon dont il a fait honneur à toutes ces flatteries.” Son attention fut détournée par le geste d’Ynis qui déposait leur si jeune fils. Une anxiété nouvelle entourait l’affection que le couple portait à celui qui serait leur héritier, si les Dieux lui accordait le destin qui aurait dû être celui de son aîné. L’enfant blond ne titubait pas sur ses jambes, mais il se collait timidement à la jambe de sa mère, comme s’il voulait disparaître dans les voiles rouges et or. Pendant que le sujet du Prince Targaryen ne paraissait plus n’interesser que les deux bruns, leurs compagnes respectives faisaient connaissance avec la jeune fille rousse, et l’époux de cette dernière se complaisait manifestement dans cette compagnie exclusivement féminine, laissant le Martell et l’Allyrion aux questions politiques qui n’avaient jamais attisé sa curiosité. Mais malgré la présence de la redoutée Vipère Rouge, Ryon Allyrion ne pouvait s’autoriser le luxe de profiter de l’amitié de ce dernier pour vomir au milieu de la foule tout le mal qu’il pensait de ce mariage à venir. Il était en revanche convaincu de son droit établi de parler comme il lui plaisait de Rhaegar Targaryen, un privilège qu’il s’était accordé à lui-même après avoir failli laisser la vie sur le champs de bataille, dans une guerre qui avait autorisé le vaniteux dragon à monter sur le trône qui avait manqué de lui échapper. “Mais de ce que j’ai pu entendre, cette année ne verra pas un mais plusieurs mariages de dragons. Notre Roi pacificateur semble bien pressé de marier ses semblables...de même que le Prince Aegon, et la Princesse Rhaenys.” Par les routes du Bief et de l’Orage, jusqu’à l’Oasis de la Grâcedieu, les nouvelles portées par les marchands étaient arrivées aux oreilles des Allyrion. Tout commentaires qui avait pu être faits, ils les avaient gardé pour eux, dans l’attente d’une réaction possible -mais surtout espérée- du Prince Doran devant cet éparpillement soudain et généreux du sang royal, réduisant par là-même la valeur du “privilège” accordé après de longues négociations à la Maison Martell. La Princesse Arianne Martell choisit cet instant pour s’approcher du groupe que les trois couples formaient, et son arrivée n’aurait pu être plus à propos. Ryon Allyrion s’inclina respectueusement devant la jeune femme. Il ne la connaissait presque pas, malgré sa relation passée et déjà lointaine avec son fils bâtard. “Princesse Arianne. Le plaisir est partagé." Il laissait à son ami de longue date -et oncle de la brune- le choix de parler en public de ce fiancé qu’elle ne connaissait guère mieux que l’Allyrion.

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Banquet des Martell

An 299, lune 1, semaine 4




Les hôtes finirent par cesser d’entrer dans la salle de banquet. Enfin, l’assemblée fut complète. Tous étaient arrivés et le spectacle de salutations lointaines, de regards complices et de salutations mimées s’apprêtait à prendre fin. Ce petit monde provoquait un vacarme étonnant. Le concert de paroles indistinctes envahissait la salle, dont il fallait saluer les qualités acoustiques : dans cet empêtrement de dialogues discontinu résonnait les musiciens, toujours appliqués à la tâche qu’ils exécutaient avec un talent irréfutable. La musique n’était pas trop forte, des échos lointains et vagues s’entendaient, on devinait l’évocation de certains sujets fâcheux, de vieilles rancunes, mais également de sujets chaleureux et la frénésie des embrassades s’abattait çà et là, sans qu’on eût pu la soupçonner. Ces dissonances inévitables d’états d’âme s’accusaient difficilement.

Ces phénomènes, qu’on ne pouvait trouver singuliers, apparurent bien évidemment au sein même du groupe qui s’était formé autour d’Oberyn. Les paroles de l’Allyrion flottèrent au-dessus d’eux, transformèrent quelques instants durant l’atmosphère qu’avait instaurée la Vipère. Un silence évocateur accusa ses mots. Oberyn n’avait été étonné – il en fallait bien plus, mais il était devenu songeur. Lorsque lui-même avait consciemment tu ses opinions orageuses, l’homme de la Grâcedieu les évoquait précipitamment. Le Royaume tout entier accusait le frère de Doran d’être tempêtueux, impulsif, incontrôlable. On lui attribuait des pensées violentes, des colères démesurées. Pourtant avait-il fait le choix délibéré de se taire, et cela s’était évidemment deviné : il avait parlé pour ne rien dire, car ses quelques paroles frivoles sur le prince ne représentaient rien de ses réelles pensées. Voir le sujet fâcheux être évoqué si subitement n’avait été dans ses desseins. Il resta un lourd moment interdit, sans trop savoir que répondre à son ami. Oui, on eut pensé du bien de Rhaegar. On eut été suffisamment sot pour croire en ces rumeurs qui juraient sa bonté. On l’eut même pensé loyal.
Mais la belle Arianne Martel fit une entrée judicieuse et les paroles qui commençaient à bouillonner dans sa gorge y demeurèrent, tandis qu’il accueillit chaleureusement sa nièce. Il n’avait perdu son sourire, encore fixement accroché sur ses lèvres. Après avoir répondu à sa salutation, il profita de ce détournement général d'attention pour s'approcher de son ami et lui murmurer. « Morbleu. Je ne saurais que te répondre, Ryon.  » déclara-t-il en trahissant une bien triste et profonde honnêteté. Son regard s’était reporté sur le vieil homme, qu’il considérait gravement. « Je peux toutefois t’assurer que jamais plus je ne serai victime de faute de jugements.  » par cela réfutait-il la bienveillance feintée qu’il avait exprimé envers ledit prince. D’une étrange légèreté, il s’était déplacé de quelques pas pour se rapprocher plus encore de Ryon. Maintenant si près de lui que ses paroles se fondraient sans peine dans la tempête sonore, il se permit de conclure son propos. « Mais que veux-tu, Ryon ? Que veux-tu que j’y fasse ? Qu’on y fasse ? Je crois qu’il faille se résoudre, mon ami. Nous serons les tristes témoins d’un regrettable métissage. Si tu penses que cela me réjouit de voir la descendance dornienne devenir mi-dragon. Mais nous en parlerons davantage une autre fois. » Cela n’avait été suspect, tant l’instant de proximité avait été court. Déjà s’était-il vivement éloigné de lui et progressait dans la foule, sans négliger de saluer ses connaissances, tantôt de frappes amicales, tantôt de brefs sourires feintés. Il alla rejoindre l’orchestre pour lui commander de se taire, tandis que, pendant ce temps, le groupe composé des Uller, Allyrion, Martell et Sand était rejoint par de nouvelles têtes, notamment Trystan qui avait fait son entrée depuis déjà un moment, mais qui s’était rendu invisible dans la masse. Oberyn alla rejoindre son groupe pendant que la foule entendait la musique se mourir graduellement, jusqu’à s’éteindre définitivement. Le volume ne baissa pas, et toujours le vacarme faisait rage, mais il suffit d’une seule requête de silence de la part du Martell pour que les bouches se ferment. Bientôt, tous les regards se dirigeaient vers lui, il s’était emparé du capital de l’attention et n’attendit pas pour en jouir. « Regardez-vous, si belle foule réunie dans ces somptueux Jardins. La famille Martell vous accueille une nouvelle fois pour ces banquets que nous apprécions tant. La tradition s’était perdue ces dernières années, cela devenait urgent de la sauver. Vous tous, qui êtes là ce soir, vous êtes d’une façon ou d’une autre liés à notre famille, mais plus important encore, vous participez à la fierté dornienne.  » Qui sera très bientôt salie… encore. « Le mariage de mon Arianne et du prince Viserys se profile et se déroulera dans moins de cinq lunes dans notre fière capitale. J’ai songé judicieux de nous réunir une ultime fois, avant d’accueillir … » puisque nous en sommes obligés « … un nouvel homme parmi nous … » qu’as-tu fait Doran ? « … comme s’il était des nôtres. » ce qu’il ne sera jamais. « À toi, Arianne. Puisse votre union briller d’éclats, et puisse cette alliance profiter à notre région. » et puisse ton honneur être épargné. Sois suffisamment maligne, je t'en prie. Il invita ses amis à trinquer, et dans une chorégraphie cérémonieuse, tous portèrent leur verre à leurs lèvres. Il y eut comme un instant de battement, que personne n’osa briser. Un silence singulier accompagnait son simulacre de discours. Soudain, alors que la foule était tournée vers Oberyn, entrèrent par les gigantesques portes une troupe de visages étrangers. Pris de court, les invités, qui faisaient dos à l’entrée, se tournèrent simultanément et découvrirent de quoi il retournait : des bohémiens, visiblement. Deux des hommes qui composaient cette société d’artistes faisaient danser dans les airs des objets enflammés de toutes les formes, qu’ils tenaient solidement par des chaînes. Celles-ci ne cessaient d’émettre des claquements métalliques, auxquels se mêlaient le bruit des flammes et du vent. Ces joueurs enflammés se répartirent dans la salle, tandis que des femmes, qui leur avaient emboîté le pas, exécutaient des chorégraphies sensuelles et exotiques qui allaient de pair avec leurs parures provoquantes. Enfin, un homme conclut le modeste cortège. Il était grand de taille, empoté comme peu l’étaient, et portait sur chacun de ses bras une multitude de serpents de différentes tailles. La foule, encore réunie, s’esbaudit quelques instants durant, avant de se séparer instinctivement pour s’approcher des différents artistes. Dans cet éparpillement général, la musique de l’orchestre reprenait, mais changea aussitôt de registre pour favoriser les rythmes exotiques et langoureux, auxquels se mêlèrent les voix des danseuses.
Oberyn reparut aux côtés de l’Uller, qui n’avait pas lâché sa nouvelle épouse. Il arborait un sourire charmeur et avait en ses mains un bol de raisins qu’il avait négligemment agrippé dans son déplacement. D’un pas dansant, il accorda toutes ses faveurs à ladite mariée, qu’il aborda sans attendre. « C’est un bonheur pour moi de percevoir une tête étrangère ce soir. Vous devez être la chanceuse qui a obtenu le serment de ce bon vieux Uller. » Il jeta un regard complice à son ami, avant de plonger ses yeux sombres dans ceux de la jeune femme. « Sans doute n’êtes-vous guère familière de ce genre de festivités. N’ayez crainte, personne ne vous mordra. Pas même les serpents de ce vieux San-Sans-Langue qui vient de faire son entrée. Quoique… » Il s’avança une nouvelle fois, pour s’approcher de son oreille et lui murmurer d’une voix complice « la rumeur veuille que ce soit une de ces bêtes qui lui ait volé sa langue. Mais rien de tel ne vous arrivera. J’en fais le serment. » Et pour mettre un terme à la discussion, de ses mains, il arracha quelques fruits de la grappe pour venir les présenter aux lèvres pulpeuses et juvéniles de Teora. « C’est de ces grappes que nous faisons notre meilleur vin. Gouttez donc cette délicieuse quintessence. »


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Banquet des Martell

An 299, lune 1, semaine 4




Le Chevalier sentit le corps de son épouse contre le sien comme si elle cherchait chaleur ou appui en se rapprochant de lui. Ser Ryon lui accorda un regard des suites de ses paroles puis la dame à l'honneur lors de ces festivités fit son entrée. La Princesse héritière de Dorne, Arianne Martell fit finalement son apparition. Toujours aussi somptueuse et irrésistiblement belle. Un charme envoûtant de Dorne typique à n'en pas douter, toucher de quelques pointes de Norvos. Le Uller s'inclina légèrement pour répondre à sa salutation et se permit d'y aller dans son petit commentaire.

« Je vous excuse, Princesse Arianne. Tout vient à point à qui sait attendre ! Nous échangions quelques banalités.»

Ulwyck reprit sa place contre son épouse, Teora, et préféra laisser les dames répondre à la princesse avec plus de précision. De plus, l'oncle de la jeune femme était sans doute le plus à même de lui résumé la situation.  En observant la Princesse puis le Prince Oberyn, il se demanda combien d'Aspic serait de la fête. Il trouvait toujours les moments passés en leur compagnie comme distrayant et agréable. Son attention se concentra alors sur un autre fait. Le Prince Oberyn avait requit le silence qui s'était imposé dans la pièce aussi naturellement que les rayons du soleil chauffaient les terres de Dorne. Il écouta attentivement le discours du Prince et ne sut qu'en penser. De ce qu'il en savait et avait pût comprendre en écoutant les discussions, la Princesse de Dorne ne porterait pas le nom du dragon. Le Prince Viserys devrait se soumettre à la façon de faire de Dorne et jamais il ne verrait ses enfants porter le patronyme de cet ancienne famille valyrienne. Une bonne chose en soit. Ulwyck ne connaissait pas le caractère du prince et il ne l'intéressait pas. Peu importe le type d'homme qu'il était, le dragon de la capitale succomberait à son charme et se ferait dresser par la fougueuse fille du Prince Doran. Le jeune homme observa calmement comme hypnotisés quelques instants par le spectacles des artistes puis il remarqua la présence du Prince Oberyn non loin de lui.

A l'écoute des paroles de l'Amant de Cœur de sa nièce, le Chevalier ne pût s'empêcher de sourire fièrement, avec une lueur de malice dans le regard. Il lui sortit tout un tas de phrase à propos d'un serpent puis il tendit quelques raisins à Teora. Le Uller invita son épouse à les prendre du regard, caressant la taille de celle-ci du bout des doigts. Il ignorait ce que cherchait à faire le Prince. La séduire ? La mettre à l'aise ? Si tout au fond de lui il y avait une pointe de jalousie, il ne l'afficha aucunement, prenant une gorgée de vin dans la nouvelle coupe qu'on venait de lui présenter.

« Pour peu je pourrais croire que vous essayez de séduire mon épouse, Prince Oberyn !»

Une boutade tout au plus. Teora était libre d'explorer divers hommes si elle le désirait mais Ulwyck n'était pas convaincu que c'était ce que la jeune femme désirait au plus profond d'elle. La rouquine n'était pas des plus faciles à cerner et quand on était aussi égocentrique que le Uller, cela devenait un véritable défi. Il changea ensuite totalement de sujet, la voix pleine d'entrain, passant du coq à l'âne comme seul le Chevalier de Denfert savait si bien le faire.

« Je n'ai pas encore aperçu la moindre de vos aînées, Prince Oberyn. Ne vont elles pas se joindre à nous ? Tyerne est pourtant souvent dans le sillage de la Princesse Arianne»

Son visage se tourna vers Teora et il huma délicatement le parfum de ses cheveux avant de reprendre ses caresses subtiles du bout des doigts sur le tissus de sa robe au niveau de sa hanche.


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« Les Jardins aquatiques sont un lieu magnifique. Cela est surtout le mélange des couleurs qui me change de La Grâcedieu. Cela me rappelle un peu Ferboys. » répondit en souriant Lady Allyrion à la remarque de Ser Uller. Elle avait apprécié la discrétion et surtout la délicatesse dont il venait de faire preuve en n’évoquant pas la sensation de mal être qui pouvait se dégager d’elle. Ynis avait ensuite confié son fils à sa suivante et amie, lady Boisleau. La jeune femme la suivait un peu partout, telle une ombre protectrice et rassurante. Avec la jeune femme à ses côtés, Ynis était toujours plus sereine concernant ses enfants. Comme si deux paires yeux veillaient mieux qu’une pour veiller sur eux.

La discussion n’alla pas plus loin. La jeune et charmante princesse Ariane Martell venait de faire son entrée. Arrivée un peu en retard, elle salua les membres du groupe avant de s’excuser de ce retard. « Le plaisir de vous voir est partagé, princesse. Vous êtes d’ailleurs parfaitement excusée. » fit en inclinant respectueusement la blonde dornienne des Montagnes. La fille de Doran demanda quelle conversation elle avait bien interrompu en arrivant à l’improviste. « Vous êtes radieuse princesse Ariane. » ajouta la blonde en agrémentant ses mots d’un clin d’œil. On disait les filles Martell sublimes et la fille de Doran n’avait rien à envié à sa défunte tante, la princesse Elia. Puis l’Allyrion s’effaça alors que la vipère rouge, le frère du prince de Dorne, Oberyn s’approchait d’elles après avoir fait un petit discours. Ynis se perdit dans ses pensées. Le prince Viserys serait bientôt le nouvel époux de sa princesse. Elle ne savait qu’ne penser. Elle n’aimait pas les Targaryen pour l’affront qu’ils avaient fait à Dorne. Ou plus exactement que le prince Rhaegar avait fait à se jeune épouse, la sœur de Doran en allant courir la belle Lyanna Stark. Certes la Nordienne était belle mais un homme se devait d’être fidèle, surtout quand la fleur convoitée avait déjà été donnée à un autre. Les Ferboys avait clairement exprimé leur mécontentement en n’envoyant que peu d’homme soutenir l’armée du Prince. Et une chose était certaine, les Ferboys avait cédé une fois, ils ne cèderaient pas une deuxième si le frère de ce roi infidèle adoptait le même comportement. Et puisqu’un jour Ynis serait Lady de La Grâcedieu, il était fort à parier qu’elle userait de tout son talent pour rallier à sa cause son époux. Elle avait des arguments qu’avait nulle autre personne. Ils avaient traversé ensembles les ires tempêtes et un lien fort les unissaient. Surtout qu’elle le pressentait, sa fatigue n’était que le timide témoin d’une nouvelle grossesse dont elle parlerait très prochainement à Ryon. Même si la née Ferboys ne se faisait aucune illusion sur le fait qu’il le soupçonne déjà.

La réaction de Ser Uller au sujet du comportement du prince Oberyn arracha néanmoins un sourire à la jeune mère. « Je ne pense point que son altesse se permettrait ce genre de chose, Ser Ulwyck. » lâcha non sans insister sur le lourd sous-entendu qu’elle laissait entendre à la vipère. « Dans le cas contraire je vous conseille de vous méfier d’un éventuel duel » renchérit la dornienne en fiant de ses yeux azur le frère du roi.
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Teora
&
Dorne
Le cœur ment, la tête joue cent tours, les yeux seuls voient juste.

Ils vivent dans la poussière et les souvenirs. Un court instant, elle est presque tentée d’intervenir, d’ajouter foi aux propos, d’appuyer ce qu’elle sent si lointainement du prince Viserys. L’appréciation est épidermique, Teora ressent, l’empathie intense qui prend à la gorge et à l’âme, ça n’a aucun poids face aux vieilles rancunes ruminées ici. La vipère a la langue plus taciturne que son sourire ne laisse deviner, quand au soleil, il porte son noir au fond des iris et Teora garde silence à l’ombre protecteur d’un époux désengagé.

Elle pourrait en rire en vérité. Le mariage est pouvoir ici et ailleurs. Dorne garde jalousement les siens, à peine plus que du sable étincelant dans un beau sablier. Le mariage évite la guerre mais ce n’est pas ce que les hommes veulent après tout. Ils rêvent de lances et de combats, de rires crépusculaires autour de cadavres. On s’amuse plus autour des tombes. La rousse observe l’un puis l’autre, la voix des dames si plaisante tout près d’elle. Un camouflage nacré. On leur laisse les chiffons et les enfants, le soin d’être l’objet des colères et des rages. Il n’en est rien.

« Je peux toutefois t’assurer que jamais plus je ne serai victime de faute de jugements. » Elle se tait la petite souris rousse, la mine timide et le silence d’argent. Elle n’est pas censée entendre. Elle pourrait le lui dire pourtant en promesses chatoyantes « Si, tu te tromperas encore. » On se fourvoie si souvent, si facilement. A raison.

Il est si charmant, Oberyn. C’est un délit.

L’éloignement est salutaire et elle écoute les autres maintenant. Les banquets brillent et épuisent, les danses et la musique enivrent autant que le vin. « C’est un bonheur pour moi de percevoir une tête étrangère ce soir. Vous devez être la chanceuse qui a obtenu le serment de ce bon vieux Uller. » Chanceuse ? Elle esquisse un sourire énigmatique. On l‘a trainé de force à ce mariage son chevalier, comme on le fera avec tant d’autres, ne le sait-il donc pas ? Ce pauvre Uller. La bouche s’entrouvre sans malice, comme un réflexe inné, l’arrondi du fruit glissant sur la langue. Pulpe contre pulpe. Le prince est de ses pôles magnétiques qui font vibrer n’importe quel métal et il y a du bronze en elle, sur elle. L‘éclat des cils roux tremblent légèrement sous le croquant du fruit ou peut-être est-ce le secret murmuré comme serpent de velours aux accents hypnotiques. Elle chantonne son acquiescement d’une voix un peu perdue, le trouble aérien, la main d’Ulwyck sur sa taille.

Elle ressent toujours trop vite et les yeux se font confusion avant de devenir poignard. Quelques secondes, à peine. Il joue, s’amuse d’elle, trace des volutes de miel sur des tapis de perdition et sourit en la voyant trébucher. Elle lui en veut un peu à Oberyn, d’autant plus qu’elle y a prit un plaisir étrange, le danger délicieux, les mots sans aucune importance susurrés à l’oreille.

Seul le souffle compte.

« Dans le cas contraire je vous conseille de vous méfier d’un éventuel duel » Camouflage encore. « Ce serait une faute de jugement que de faire ça. » Elle ne dit pas de qui, le rose léger sur les joues, le sourire timide, à peine visible sur la bouche en cœur « C’est un peu dépassé tout ces duels. » Les hommes ont trop de temps à perdre surtout et ils aiment bien trop le bruit des épées et des pointes de fer.

Peut-être qu’elle aime ça aussi. Elle n’en sait rien.

«  Mais s’ils vous en prend l‘envie… faites. » Le sourire se teinte un peu plus, couleur vermillon du vin et du raisin. Elle lui en veut un peu à Oberyn de s’être jouée si délicatement - dans l’implacable envoutement de ses regards- d’elle. Ce n’est pas très gentil.  Mais elle devine que sous les ocres et les soieries, on n’est pas si gentil que ça à Dorne. « Ou peut-être qu’il vaut mieux nous faire danser, messires. C’est un combat aussi… »

La main glisse, les festivités reprennent. On parle et on mange. On rit et on danse. Le vin est trop lourd, l’atmosphère est trop dense, les boucles rousses s’échappent. Elle a un peu chaud, se déleste d’un châle, se complait dans la verdure rafraichissante des jardins. C’est joli ces banquets. Elle voit du coin de l’œil, remarque les petits détails, perçoit les liens, s’invente des secrets intérieurs. C’est joli mais c’est une représentation, du théâtre tout au plus. Elle complait la poupée laiteuse, apprend vite, note les gestes suaves d’Ynis, apprends de la façon dont Ellaria impose, prends conscience du charme d’Arianne. C’est un tourbillon. Elle danse un peu, avec qui elle ne s’en souvient plus trop. Elle a les yeux sur les pieds des gens, ce n’est pas vraiment gracieux. Elle préfère tourbillonner seule sous le clair de lune et les étoiles mais nous sommes à Dorne et il faut s’emmêler les membres et le corps les uns contre les autres sous un soleil écrasant.

Les sables des Martell happent. Les langues se délient. C’est dans le vin opaque, dans les odeurs merveilleuses, les couleurs enchanteresses.  

Teora se retrouve à nouveau près d’Oberyn, miel et cuir. Elle se penche, elle chuchote. « Il faut avoir confiance. Dans le prince Viserys. Je le connais. » L’éclat tranquille brille dans le bleu pâle. Ce n’est pas un raisin qu’elle lui glisse entre les lèvres mais pire. Une vérité.

Oh il va lui en vouloir aussi un peu en retour.

Ce sera charmant.
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