Le loup et le dragon [Viserys Targaryen / Robb Stark]

Peut-être était la tristesse qu'il avait entendu dans la voie du Loup, ou la simple compréhension qu'il avait atteint un point sensible, mais le Prince tenta de se rattraper en posant sa main sur son épaule. Robb, légèrement surpris, releva les yeux tantôt dans le vague vers lui. Il avait de plus en plus de mal à comprendre les sentiments du Dragon à son encontre. La sincérité qu'il affichait en ce moment à son attention était-elle réelle? Se souciait-il réellement de la façon dont ses paroles avaient été perçues? Il choisit d'accorder le bénéfice du doute à Viserys, et ses yeux bleus se firent compréhensifs. Les raisons personnelles au final ne comptaient pas, l'important était que grâce au Dragon, il allait enfin voir sa famille.

Il hocha donc légèrement la tête aux paroles du Prince pour montrer sa compréhension. Il était surprenant de contaster à quel point leur relation avait évolué depuis son arrivée de Peyedragon. Tout d'abord séparé par des griefs familiaux et conceptuels bien plus grand qu'eux, voilà qu'ils étaient maintenant rapprochés par des problématiques similaires! Le destin pouvait jouer parfois d'étranges tours aux autres humains.

Robb laissa sans un mot Viserys s'éloigner de lui pour servir du vin dans deux coupes, acceptant celle qu'il lui tendait d'un signe de tête avant d'y boire avec un peu trop d'empressement. La douceur épicée du breuvage lui réchauffa la gorge et lui fit un peu de bien. En tant qu'enfant élevé à la Couronne, il avait une habitude bien plus grande des vins de la Cour que de la bière abondamment consommée dans le Nord. Voilà l'un des innombrables détails auxquels il se devrait de faire attention pour ne pas attirer sur lui le mépris des Nordiens.

-Vos excuses sont acceptées, mon Prince. Je suis sûr que vous ne pensiez pas à mal, et je vois votre désarroi face à votre mariage futur avec la Princesse Martell.

Dans l'absolu, le Jeune Loup savait qu'il n'avait rien à pardonner,car Viserys était dans le vrai. Ce qu'il avait pu tenter de construire au fil des ans avec les différents membres de la famille royale ne relevait pas tant de la véritable relation que de l'illusion protocolaire, faite pour lui permettre de mieux accepter son statut d'otage. Si le Roi avait pu ressentir à son encontre de véritables sentiments, ils n'en demeuraient après tout pas moins basés sur sa présente au Donjon Rouge, qui était en tant que pupille, existant pour empêcher une nouvelle rébellion du Nord. Quand il n'était encore qu'un jeune enfant, quand il avait compris que le Roi n'était pas son père, que Aegon n'était pas son frère, il avait fait des mois durant des cauchemars dans lequel son père Lord Stark faisaient quelque chose qui ne plaisaient pas aux Targaryen et où on l'exécutait en punition. Il n'avait pas plus de quatre ans à l'époque sans doute, mais Robb gardait un souvenir très précis de ces cauchemars. Que les relation soient sincères ou non n'avait au final que peu d'importance, elles étaient basées sur sa situation d'otage. Rien ne pouvait être réel.

-Mon devoir m'appelle auprès des miens tandis que le votre vous en éloigne. Et la certitude qu'on fait ce qu'il faut pour sa famille ne peut toujours suffire, je le sais bien.

Robb savait que sa place avait été à son enfance, comme preuve de la paix entre Stark et Targaryen. Cela l'avait-il rendu heureux pour autant? Non. Mais, comme il l'avait dit à Ser Barristan le jour de leur conversation sur les remparts, il lui importait peu de porter la disgrâce des Stark à Port-Réal au nom de son père pour en épargner le seigneur du Winterfell. Il n'en était pas heureux, mais il s'agissait de son devoir, du fardeau dont il avait hérité alors qu'il venait à peine de naître.

-Si je suis me permettre de vous poser cette question, mon Prince, pourquoi votre frère le Roi a-t-il cru bon de vous fiancer à une Princesse d'une autre maison? La proposension des Targaryen à se marier au sein de leur famille n'est pas chose inconnue après tout, et les Princesses Daenerys et Rhaenys sont assez proche de vous en âge.

Le prince écouta tranquillement les dires de Robb, il était satisfait qu'il accepte ses excuses. Elle n'était pas totalement sincère. Le prince regrettait qu'il ait potentiellement blessé le jeune loup, mais il en restait pas moins que c'était la vérité, et qu'il était nécessaire de la dire.

"Pour répondre à votre question et je vous fais confiance pour ne pas ébruiter l'affaire. Rhaegar a besoin de ses alliances pour consolider ses alliances. Il n'est pas le roi fort qu'il aspire à nous faire croire, et son règne est fragile. En liant deux membres de la famille royale à deux grandes familles, il s'assure leur soutient. Daenerys avec Willors héritier et futur lord du Bief, et moi avec Arianne princesse de Dorne. Deux régions fortes et toute deux loyalistes."

Le cœur du prince, ce serra, un instant quand il songea à la conversation qu'il eut avec son frère ainé le roi. Et au tenant et aux aboutissants de celle-ci. Il était navré de la tournure des événements. Le royaume était dans un état de faiblesse conséquent, et cela, par la faute de son père et de Rhaegar. Parfois, Viserys regrettait de n'avoir eu aucun rôle majeur a jouer durant le conflit. Il était bien trop jeune pour tout comprendre et il avait était mis en sécurité à Peyrdragon ou il n'en avait plus bougé.

"Le roi ne m'a laissé un faux choix. Je pouvais aller me lier au Tyrell, et Daenerys aux Martell, mais il savait et moi aussi que Daenerys serai malheureuse là bas, et que le Bief par conséquent plus logique pour elle. S'il y a bien une chose plus importante que ma propre personne, c'est ma petite soeur la princesse. Nous ne sommes plus que bon a cela. Rhaegar a Aegon et sa fille, et nous son frère et sa sœur, nous sommes bons qu'à être marié. Voilà ce qu'il en est."

Le prince glissa un instant sa main au visage... Il ne se sentait pas bien. Sa tête commençait à tourner sévèrement, et il lâcha sa coupe qui tomba au sol, éclaboussant le beau tapis du liquide rouge écarlate. Sa respiration se fit plus lourde, plus difficile, alors que son regard se fit absent comme s'il n'était plus présent. Puis il s'effondra rapidement au sol. Le prince était à des mille de l'endroit ou son corps avait chu. Il voyait des scènes du passé, des antiques souvenirs de sa famille, des grandes batailles, voyageant au travers les époques.

De visible pour l'héritier du Nord se trouvais le Dragon de L'Est au visage extrêmement pâle. Avec pour contraste, un filet de sang qui dégoulinait lentement de sa narine gauche pour glisser sur ses lèvres.

A sa question concernant la raison de ce mariage d'alliance, Viserys eut une réponse qui ne manqua pas de surprendre légèrement le jeune Nordien. Le Roi avait donc un réel besoin de ces alliances? Le Nordien ne voulait pas le croire. Après tout, si le mariage de la Princesse Daenerys avec Ser Willos pouvait se comprendre -la famille Tyrell était forte et loyale, mais n'avait pas de lien du sang récent avec les Targaryen-, la nécessité d'un mariage avec la famille Martell étonnait sincèrement Robb. Aegon et Rhaenys, soit le Prince héritier et la Princesse, n'étaient-ils pas tous deux à moitié Dorniens, à moitié Martell, de par la Reine Elia leur mère? L'alliance entre le Trône de Fer et Dorne n'était-elle pas déjà très forte, plus qu'entre aucunes autres familles du continent, aussi bien par l'histoire que par des évènements plus récents?

Robb ne faisait après tout pas partie des plus hautes sphères du pouvoir de la Couronne et n'espérait donc pas comprendre dans sa totalité les raisons du Roi à souhaiter un tel mariage avec la Princesse de Dorne. Mais la suite le surprit et l'indigna d'autant plus, en apprenant que le Roi avait opposé un faux dilemme au Prince Viserys. Soit lui partait épouser Arianne Martell, soit ce serait à la Princesse Daenerys de s'y marier, sans doute avec Quentyn Martell pour ce que le Jeune Loup pouvait supposer. Il ne connaissait que peu la jeune soeur du Roi, mais cela était suffisant pour savoir que l'érudit héritier du Bief lui conviendrait sans doute mieux que n'importe qui, surtout par rapport aux contrées du sable. Savoir que Rhaegar avait organisé un tel dilemme pour obliger le Dragon à accepter un mariage sans pour autant répondre à la question de fond -la raison pour laquelle un tel mariage était nécessaire alors que l'héritier du Trône était à moitié Dornien- retournait le coeur du Jeune Loup, qui n'avait pour des raisons évidentes que peu de sympathie envers les chantages organisés avec la famille comme moyen de pression. Que même les Princes et les Princesses soient des pions sur le Jeu des Trônes était quelque chose que Robb n'ignorait pas, mais il ne pouvait pour autant pas accepter l'idée que ce soit fait avec si peu de considération. Mais après tout, qu'attendre d'un monde qui l'avait arraché aux bras de sa mère alors qu'il venait tout juste de naître pour l'envoyer à l'autre bout du continent servir d'assurance à un règne.

Robb était en train de chercher ses mots pour répondre sans laisser éclater le sentiment de colère que tout cela lui inspirait quand il se rendit compte que le Prince portait la main à sa tête, comme si cette dernière le faisait souffrir. Son autre main trembla et laissa échapper sa coupe de fin, qui tinta au sol.

-Mon Prince? Vous allez bien?

Bien évidemment le Dragon n'allait pas bien, et avant que Robb n'ait le temps de venir à sa rencontre pour éviter la chute, le Prince s'effondra au sol, du sang lui coulant par le nez.
Le coeur du Jeune Loup rata un battement à cette vue, et reposant sa propre coupe avec brusquerie sur la petite table, il mit un genou à terre devant le Prince, posant sa main sur sa gorge pour s'assurer qu'il respirait toujours.
Avait-il été empoisonné? Non, le Dragon était trop prudent pour consommer quoi que ce soit qui ne soit pas goûté auparavant, et lui-même aurait eu la même attaque puisqu'il avait vu le même vin.

Rassuré de le sentir toujours respirer mais profondément inquiet malgré tout, le Nordien se releva précipitamment et courut à l'extérieur de la chambre. La petite cour venue d'Essos de Viserys attendait patiemment dans une antichambre, dans laquelle il débarqua, un peu paniqué. Il chercha le conjurateur des yeux:

-Venez vite! Le Prince a eu un malaise!

Sans attendre la réponse du Qarthi, le Nordien retourna dans la chambre, ou le corps de Viserys gisait toujours, inconscient. Juste derrière lui, l'inquiétant conjurateur l'avait suivi, et après avoir rapidement examiné son maître, commença à manipuler toute sorte d'herbes et de fioles parfaitement inintelligibles pour Robb, lui demandant d'amener le Prince sur son lit, juste à côté. Hochant la tête, le Nordien mit de nouveau un genou à terre et se saisit délicatement de lui -ils avaient bien sept ans de différence, mais la stature mince du Targaryen ne posa aucune difficulté- avant de l'allonger sur les brocarts du lit.

Le Qarthi s'affairait sans plus lui accorder la moindre attention, allant et venant entre le Prince et sa médecine sans que Robb comprenne ce qui se passe. Viserys était-il sujet à ce genre de crise? Ou le conjurateur avait simplement déjà été confronté à une telle chose? Le Nordien choisit de ne pas interrompre le magicien, se contentant de rester au côté du Prince à attendre son réveil.

Robb ignorait combien de temps il était resté là, assis au chevet du Prince, ne levant même plus les yeux vers le conjurateur qui s'affairait, et qui de toute façon agissait comme s'il ne se trouvait pas dans la pièce. Le Nordien ignorait donc complètement si l'état du Dragon s'était déjà produit pat le passé, ni même si le Qarthi savait vraiment ce qu'il faisait. Il commençait même sérieusement à se poser la question de savoir s'il ne devait pas appeler...quelqu'un, le grand mestre, prévenir le Roi, et mettre qui de droit au courant de la situation.

Mais, au moment il songeait vraiment à quitter la pièce pour appeler le grand Mestre au chevet du Prince, ce dernier reprit conscience. Le Nordien s'attendait à le voir affaibli, ou même fatigué d'une quelconque façon, et certainement pas avec cette lueur presque...folle dans les yeux, son acuité mentale absolument intacte, pour peu que le Jeune Loup pouvait en juger.

Il ne semblait pourtant pas avoir remarqué sa présence, et il parlait à son conjurateur comme s'il était absent. Ce qu'il dit troubla le jeune homme. Il avait vu...des choses? Etait-ce un délire provoqué par le malaise qu'il venait d'avoir? Pourtant, l'allure du Dragon et ses paroles ne pouvaient pas réellement laisser penser à un délire fiévreux.
Venait-il d'avoir une vision, ou quelque chose comme ça? Robb n'était pas enclin à tout de suite opter pour l'hypothèse mystique tant qu'il n'avait pas cherché à écarter les hypothèses les plus évidentes, cependant cette situation le troublait quelque peu, bien qu'il restât silencieux, conscient que Viserys n'avait plus conscience de sa présence.

Le Dragon finit néanmoins par tourner les yeux dans sa direction, et l'expression qu'il afficha acheva d'assurer le Jeune Loup qu'il avait été totalement oublié dans la pièce. Mais cet air embarrassé l'étonnait plus que la surprise. Etait-il en train de se reprocher d'avoir dit cela au Qarthi devant lui? Qui ou quoi était "elle"? Viserys semblait bien comprendre le sens de quoi que ce soit qu'il venait de vivre, et se reprochait d'avoir laissé échapper cela devant lui.

Il lui demanda d'ailleurs de jurer qu'il ne parlerait pas de ce qu'il venait de voir. Voilà un serment qui ne lui couterait pas bien cher, dans la mesure où rien de ce qui était arrivé n'avait le moindre sens à ses yeux. Quant au risque de le voyage vers le Nord soit annulé, le Jeune Loup y voyait surtout une tentative pour Viserys de lui donner une bonne raison de tenir sa langue. Après quelques secondes de silence, son visage revenu à cette expression neutre et fermée une fois qu'il avait compris qu'il n'y avait plus de danger pour le Prince, il dit:

-Si cela vous sied, mon Prince. Je vous fais la promesse de ne pas parler de ce qui vient de se passer...Quoi que cela puisse être.

Il était inutile de lui demander, que ce soit par sincère soucis ou plus simple curiosité, ce qui était arrivé au Prince durant cette inconscience, il était clair que le Dragon ne s'en ouvrirait pas à lui. Le Jeune Loup choisit donc de rester laconique.

-Vous souhaitez peut-être que vous laisse? Vous semblez entre de bonnes mains.

Robb cachait bien les sentiments que lui inspirait cet étrange événement, et promettre de ne pas en parler ne l'empêcherait pas de réfléchir à la question, bien que les indices en sa position soient plus que minces.

L'expression du prince était jubilatoire, comme si le mariage et toutes ses contrariétés avaient disparu. Son visage rayonnait de satisfaction et un sourire en coin s'illustrait impeccablement sur sa face pâle et fatiguée.

Visiblement, Robb ne parlerait pas et le prince en était pleinement satisfait. Il savait que les rumeurs à la cour étaient fort contagieuses, et qu'un malaise d'un membre de la famille royale pouvait avoir des conséquences fâcheuses en premier lieu sur sa propre réputation, et par la suite sur ses propres projets. Il prit la parole lentement.

"Ma santé n'est pas en danger, Robb si c'est ce qui vous inquiète. Je ne vous ferai pas l'affront de vous mentir en vous disant cependant que c'est tout à fait normal. Il s'agit cependant, je le pense de l'aboutissement de longue étude sur les arts anciens et oublié que seuls certains mestre de la citadelle, et les pyromanciens comprennent aujourd'hui. La magie a disparu de nos terres pour beaucoup, mais pourtant le feu grégeois est issu de la magie selon les pyromanciens. Un secret qu'ils gardent jalousement et a la puissance conséquente."

Le prince prit un instant pour reprendre son souffle, et fit signe au conjurateur de lui apporter une coupe de vin, il avait la gorge sèche et irritée. Il lui fallait le vin épicé pour faire partir cette gêne désagréable. Une fois la coupe en main, il prit une gorgée, et glissa un regard entendu à Robb

"Il est possible que j'aie eu une vision tout comme mon illustre ancêtre Daenys la Rêveuse avant moi qui avait prédit la chute de Valyria avant l'heure. Il est possible que cela soit un vulgaire rêve, bien que je m'en souvienne avec une certaine netteté peu commune. Je ne m'ouvrirais pas sur ce que j'ai vu avant d'être certain de tout cela. Je suis assez intelligent pour savoir que les gens pourraient croire que j'ai hérité du trait de la folie de mon défunt père."

Viserys esquissa un sourire. Il voulait bien montrer au jeune héritier du Nord qu'il possédait encore toutes ses capacités à discourir, et toute sa tête, et il pensait être assez convainquant en la matière. Sa bouche se posa encore sur la coupe argentée pour avaler le délicieux breuvage.

"Si vous souhaitez partir, vous le pouvez. Je vous donne toute licence pour le faire. Cela dit si vous souhaitez rester, vous le pouvez également, j'apprécie nos conversations Robb Stark. "

Viserys termina sa coupe, et la posa sur la table a coté de son lit, alors qu'il fixait le prince de ses yeux améthyste.

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Les yeux améthystes du Prince étaient presque effrayants, animés par cette lueur de folie, ou peut-être de simple enthousiasme, Robb ne pouvait le dire. Mais il était maintenant certain que Viserys ne venait pas souffrir d'un malaise, ou d'une quelconque attaque. Il ne serait certainement pas aussi allant et emporté, si tel était le cas.

Ce dernier ne tarda pas d'ailleurs à confirmer son soupçon à ce sujet, lui assurant que sa santé n'était nullement en danger. Le Nordien se sentait certes rassuré...Mais un peu seulement. Au moins le Dragon ne risquait pas une seconde attaque, quelque chose qui pourrait lui être fatal, mais n'était-ce au final peut-être pas moins dangereux que ce qui venait de se produire réellement, quoi que cela puisse être? Le Jeune Loup demeurait circonspect.

Les paroles suivantes du Prince achevèrent de confirmer son inquiétude. Il affirmait avoir reçu une vision, tout comme son ascendante Daenys la Rêveuse, bien qu'il ne voulût pas lui en révéler la teneur. Le Nordien supposait donc qu'il avait découvert l'emplacement de quelque chose ou de quelqu'un, mais il n'avait pas le plus petit indice sur la nature de cette révélation. Cela devait néanmoins être quelque chose de primordial aux yeux du Dragon pour éveiller chez lui une telle frénésie soudaine.

-Je ne doute pas de votre santé mentale, mon Prince, mais je comprends votre inquiétude. La magie est une chose rare et incertaine sur notre continent. Cela peut être dangereux.

Il ne s'inquiétait pas tant pour le Prince, qui semblait aller bien, que à propos de sa vision et des conséquences que cette dernière pourrait avoir pour la Cour, et peut-être pour tout Westeros. Cela ne pouvait qu'être important, comment expliquer autrement cette frénésie?
Les intentions du Dragon avaient toujours été une chose énigmatique pour le Jeune Loup. S'intéressait-il à lui par véritable compassion, même motivée, ou ne voyait-il qu'un pion de plus sur l'échiquier de la famille Targaryen, une somme de sentiments à manipuler dans la direction qui semblait la plus souhaitable? Il était après tout le futur suzerain du Nord et également la pupille du Roi, et il représentait donc un pion particulièrement utile pour qui cherchant du pouvoir. Peut-être Viserys en faisait autant, avec seulement plus de subtilité que les nobles de son enfance. Comment savoir? La seule possibilité, dans un premier temps, était d'accepter l'immense privilège que lui accordait le Prince avec la reconnaissance qu'il méritait...Sans pour autant accepter de se laisser facilement berner. La prudence n'était pas qu'une précaution au Donjon Rouge, elle était un moyen de survie.

Quand il proposa au Prince de le laisser seul, ce dernier lui offrit la possibilité de rester. Robb apprécia l'intention, mais il sentait bien tout de même qu'il était de trop dans cette pièce. Viserys voulait manifestement s'adresser au conjurateur sans pour autant avoir des oreilles indiscrètes qui traînent. Le Nordien ne voulait pas apparaître comme un obstacle alors que sa présence n'était pas nécessaire. Il avait de toute façon suffisamment de quoi se réjouir avec l'annonce de leur départ imminent pour le Nord.

-Je vais prendre congé, mon Prince, vous avez sans doute besoin d'intimité après...après cet étrange incident. Je vous reverrai sans doute bientôt pour planifier notre départ quoi qu'il en soit, ce pour quoi je vous remercie infiniment encore une fois.

Robb se leva et s'inclina devant Viserys comme le protocole l'exigeait de lui, avant de quitter lentement la pièce, fermant la porte derrière lui. Il était partagé entre l'immense joie de l'idée de quitter Port-Réal et l'inquiétude par rapport à cette étrange vision. Peut-être venait-il d'assister à un tournant de l'histoire de Westeros, qui sait?

Viserys baissa la tête pour saluer le jeune loup, le voyant s'incliner devant lui. Espérons qu'il tienne sa langue pensa-t-il. Il n'était pas encore totalement prêt pour ce qu'il devait préparer. Il reprit une gorgée de vin avant de prendre la parole

" Ce n'est rien jeune loup, retournez à vos affaires, et préparez vous au mieux pour notre grande épopée."

Le nordien quitta la salle, et le jeune prince se dressa rapidement pour se diriger vers son bureau, et surtout ses cartes. Tout cela allait être compliqué, il fallait qu'il trouve une escorte discrète des gens ne posant aucune question. Et surtout un moyen de la récupérer discrètement. Pour l'heure, son voyage au nord lui prendrait énormément de temps, et il devait profiter de sa liberté pour la récupérer. Une fois enchainé a Dorne, il allait être complexe de bouger comme il le souhaiterai. Les dorniens s'interrogeraient et il ne voulais pas que plus de nez se mettent dans ses affaires.

Le prince étudia ses cartes en silence la mine songeuse. Il était certain que ce n'était pas un délire tout avait eu l'air si vrai. C'était indubitablement une opportunité que les dieux offraient a Viserys d'enfin faire ses preuves. Ils lui fournissaient une des pièces pour facilité son plan et faire ses preuves

"Momir, il me faudra tout ce que vous avez sur la cité de Bravos, je serai curieux d'en savoir plus en détails sur cette cité si charmante. Il est possible que dans l'avenir un voyage s'impose. Cartes, ouvrage, habitude des habitants. Je sais que vous allez faire le nécessaire pour me contenter."

Le conjurateur s'inclina en silence et quitta les quartiers du prince, pour se diriger en quête des dites informations. Cela lui prendra sans doute du temps, mais Viserys n'était, en aucun cas, pressé.

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