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Sans langue de bois [Valena Allyrion & Cletus ALlyrion & Elbert Arryn]
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Sans langue de bois
An 300, Lune 7- Harrenhal - Conflans
Valena Allyrion & Cletus Allyrion & Elbert Arryn
Ce procès n'avait pas plu à Elbert. Ni son déroulement, ni sa conclusion. Partant d'une noble intention de faire à la fois régner la justice mais aussi d'empêcher une exécution sommaire devant la foule et d'éviter à Rhaenys de faire preuve d'impulsivité et de la faire passer pour une dame aussi prompte à donner la mort que ne l'était son grand père, Aerys II le Fol, cet acte lui laissait à présent un goût amer. Une cruelle déception tant dans l'application de la double sentence que par le simple fait que la Reine du Sud ne l'avait nullement concertée, rependant la justice sur ses terres comme si elle régnait également sur la partie Nord du Royaume. Face à une telle débauche de punition, Daenerys aurait très certainement sût trouver les mots pour calmer sa nièce. Elbert ne disposait pas de cette influence sur la Reine du Sud. Toute cette histoire le décevait amèrement mais au moins, il avait le mérite d'essayer de rétablir un semblant de justice et de véritable attention royale en ce jour en ayant proposé et en acceptant de recevoir la famille du bâtard réduit au silence par une lame bien trop tranchante.
Différents plats étaient disposés sur la table ainsi que des coupes vides et un pichet de vin. Les dorniens n'auraient peut-être pas d'appétit mais mieux valait se montrer accueillant avec eux. Le Régent ne pensait pas qu'ils oseraient amener leur bâtard, responsable de tous ses maux. Celui-ci devant à la fois récupérer et ne disposait plus d'une élocution et d'une expression lui permettant de s'entretenir avec le régent. D'autant plus, il ne désirait pas que ce dernier ternisse les préparations des cuisines par un crachat savamment adressé à leur encontre. Quant à au dornien blessé, il y avait peu de chance qu'il se joigne à eux dans son état. Le Arryn tapotai du bout des doigts la table, attendant l'arrivée des dorniens, pensant à Sansa Stark qui avait dût subir par sa faute cette mascarade de procès. Il lui aurait épargner cette vision s'il avait connu le résultat d'avance. La pauvre jeune dame de Winterfell avait au moins pût se rendre compte du milieu dans lequel elle mettait les pieds et à quelle genre d'énergumène elle allait pouvoir être confronter. Aucun servant ou servante n'était présent afin que l'entretien reste privé. Ses appartements d'Harrenhal était spacieux quoi qu'un peu austère à son goût. Néanmoins ce n'était point la faute de la propriétaire des lieux qui avait sût l'aménager avec bon goût. C'était plutôt la pierre qu'il trouvait lugubre mais cela n'engageait que lui.
Un garde vint lui annoncer l'arrivée de Lady Valena Allyrion et de son cadet, Messer Cletus. Il ne doutait pas que la conversation risquait d'être âpre, surtout avec ce dernier qui maniait les mots avec autant de dextérité que le faisait son bâtard de frère avec les insultes. Il donna à l'homme l'autorisation de les faire entrer. D'un ton qui se voulait accueillant et quelque peu seigneurial, le Régent du Royaume du Nord prit alors la parole.
«Lady Allyrion. Ser Cletus. Venez et prenez place. Je suis ravi que vous ayez répondu favorablement à mon invitation.»
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An 300, Lune 7- Harrenhal - Conflans
Valena Allyrion & Cletus Allyrion & Elbert Arryn
Elle pouvait encore le voir. Ce morceau de chaire rouge, tenu entre les mains gantées de cuir du Garde Royal. Elle pouvait encore l’entendre. Ce hurlement sourd qu’avait vomi Daemon lorsque la lame blanche avait fait son cruel office. Elle pouvait encore l’éprouver. La respiration hachée de son cadet qui se froissait contre sa joue pâle. Elle pouvait encore la sentir. L’odeur métallique du sang qui flottait dans l’air comme une insulte. Elle pouvait encore la goûter. La saveur amère de la colère et de l’impuissance qui pesait sur sa langue et tapissait sa gorge d’acidité.
Ses mains se frottaient l’une contre l’autre si fort que sa peau aurait pu la faire souffrir. Ses phalanges, blanches d’être pressées les unes contre les autres, laissaient cependant apparaître les gerçures bleues d’avoir trop trempée dans l’eau gelée. Depuis qu’elle et Cletus avaient été raccompagnés comme des otages par les hommes de la folle qui se plaisait à s’appeler Reine, elle grattait ses paumes à s’en arracher les ongles pour faire disparaître dans la bassine au liquide déjà rose le sang de son frère. Sans avoir l’esprit fiévreux, de voir les écailles à peine séchées disparaître l’aidait à se focaliser sur quelque chose. Un but précis qui occuperait son esprit assez longtemps pour l’empêcher de retourner dans ce hall lugubre où la cruelle sentence avait été rendue. Malgré sa gorge serrée et ses dents grinçant les unes contre les autres, elle ne s’était pas laissée aller à l’ire terrible qui s’était emparée d’elle lorsque Daemon avait été rendu agonisant à la Grâcedieu. Plus réfléchie, elle se contenait cependant pour rester la plus calme possible. Seule une grimace de dégoût déformait la commissure de ses lèvres qu’elle avait trop mordues.
Lorsque ses domestiques arrivèrent, affichant tous l’air grave qui les faisait ressembler à des statues de marbre, elle se laissa faire sans rechigner, ce qui était contraire à ses bonnes habitudes. Les deux femmes retirèrent prestement l’habit de cérémonie noir poissé d’éclaboussures avant de l’emporter loin de sa vue. Il avait appartenu à son père. Elle brûlerait ce chiffon plus tard.
Elles revinrent avec une longue robe de la même couleur, moins austère, que Valena repoussa d’un revers de bras. Elle n’était pas son père. Elle ne le serait jamais. Il ne servait plus à rien de se déguiser en prétextant le contraire. Ce procès l’avait bien prouvé. Elle se vêtit de la longue tunique cramoisie aux reflets sombres que sa génitrice, dans un de ses rares élans de lucidité, lui avait conseillé d’emporter. Elle était encore loin des couleurs vives qu’elle s’était amusée à porter adolescente, mais au moins, ce n’était plus ce deuil pesant qu’elle avait sur le dos. Ni l’espoir futile d’un jour ressembler à Ryon.
Quittant l’alcôve, elle rejoignit le petit salon de leurs appartements où Cletus était resté, presque prostré, assis près de la cheminée. Malgré sa proximité avec les flammes, son visage blafard ne se nourrissait pas de sa chaleur réconfortante. Ses yeux bleus restaient inlassablement fixés dans la danse langoureuse des étincelles. Son aînée resta à ses côtés, muette, incapable d’ouvrir la bouche durant de longues minutes, son regard lui aussi fasciné par l’âtre crépitant. Sa main vint finalement se poser sur la sienne, serrée autour de l’accoudoir de son fauteuil. L’absence de Daemon, soigné par le mestre des Arryn, se ressentait comme une douleur physique pour sa cadette qui ne parvenait même pas à s’imaginer les nouvelles souffrances dans lesquelles il se trouvait plongé. Encore une fois.
« Comment gères-tu la situation ? » finit-elle par demander.
Comment vas-tu ? Elle se serait mise en colère si quiconque avait osé lui poser la question. On ne pouvait faire plus stupide. Comment pourraient-ils aller bien après le spectacle dont ils furent les témoins, malgré leur volonté d’être acteurs et de faire valoir leurs opinions et leurs avis ? Comment pourraient-il aller bien après l’injustice doublée d’un inacceptable refus de duel judiciaire, s’opposant ainsi à la volonté des Sept ? Comment pourraient-ils bien aller après avoir été les victimes d’une reine capricieuse à l’égo écrasant ? Comment pourraient-ils bien aller après avoir vu leur frère mutilé et s’égosillant de douleur ?
La lady était inquiète pour Cletus, peu habitué aux démonstrations de violence. Elle ne s’était pas tenue ainsi, aussi proche de lui, tant physiquement que psychologiquement, depuis de nombreuses lunes. Les Sept avaient une drôle de façon de se moquer d’eux. Fallait-il toujours qu’une catastrophe les frappe pour que les frères et la sœur se rapprochent ? Fallait-il toujours qu’ils se tiennent tous les trois au bord du précipice pour qu’ils se décident enfin à se tenir la main avant qu’une main obtuse ne se décide à les bousculer dans le vide ?
« Je ne peux pas te promettre d’arranger les choses, » commença-t-elle. « Tu sais que je ne suis pas douée pour ces choses là. »
Elle pinça ses lèvres et s’arracha à sa contemplation passive des flammes pour regarder le visage de son benjamin, si différent du sien.
« Mais je te jure Cletus, que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire valoir nos droits et pour faire éclater la justice que ce soit ici ou à Dorne. J’y perdrais peut-être ma langue, mes doigts, mes mains, mes pieds ou ma tête, mais je ne vous laisserai ni toi, ni Daemon être menacés et blessés de la sorte à nouveau. Plus jamais. »
Une promesse qu’elle avait faite des semaines et des semaines auparavant. Mais comme son père lui avait juré de revenir du Bief, les lords et les ladies de la Grâcedieu semblaient avoir du mal à tenir leur parole, malgré leurs efforts.
Les deux dorniens s’avancèrent dans les couloirs froids et lugubres d’Harrenhal, à la rencontre du Roi du Nord. Valena ne savait encore ce qu’elle devait penser de lui. Tantôt allié, tantôt ami de la Reine, il était évident qu’il pensait avant tout au bien de son royaume et qu’il ne les considérait pas pour leurs beaux yeux.
Elbert Arryn les attendait, presque caché derrière des collines de mets. La jeune femme n’y jeta pas un œil, écœurée, mais espérait que son cadet se serve.
Elle s’installa comme demandé, mais à travers son visage autrefois fermé et glacial il était aisé de distinguer la meurtrissure profonde d’une sœur blessée et d’une lady humiliée. Elle aurait pu se mettre à hurler et à tous les maudire, comme au procès, mais ne sentant pas de menace imminente émanant de la part du Régent, elle resta de marbre.
« Roi Elbert, » le salua-t-elle à son tour. « Vous souhaitez revenir sur le procès. Nous vous écoutons. »
Laconique pour une fois, la brune avait déversé tout son venin et toute sa hargne face à la Targaryen. Elle ne restait cependant pas vidée de sa colère et de sa rancœur qui ne demandaient qu’un tison pour être réchauffées. Mais son père lui avait appris une chose. Ne jamais cracher sur une main qui osait peut-être se tendre vers eux. Rhaenys l’avait fait. Et elle ne s’enorgueillirait pas de faire la même erreur.
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SANS LANGUE DE BOIS
An 300, Lune 7- Harrenhal - Conflans
valena allyrion & cletus allyrion & elbert arryn
Le procès était terminé, et la sentence était tombée, cruelle, mais aussi injuste aux yeux de Cletus, qui ne pouvait se défaire de la vision de son frère semblant vomir du sang, alors qu’il avait collé ses mains à sa bouche blessée, quand le liquide rouge et épais dégoulinait d’entre ses doigts. Etait-ce vraiment là la justice ? Etait-ce vraiment là, ce dont leur père leur avait mainte fois fait la leçon ? Personne n’aurait pu être plus impartial que le Soleil Noir, qui voyait la justice comme le pilier central de la Paix. Tous les hommes étaient égaux lorsqu’ils étaient jugés sous le regard des Sept. Mais comment trouver la volonté d’accepter le jugement, lorsque l’accusé était son propre frère ? Le cadet Allyrion n’avait jamais douté du bien-fondé de la pensée de leur père, il y croyait, dur comme fer, à cette justice qui promettait de rétablir l’ordre bousculé par la faute d’un Homme. Mais tout était différent à présent. Ses yeux clairs étaient encore rougis par les larmes qu’il n’avait su retenir dès qu’ils avaient franchi les portes de la Grande Salle d’Harrenhal, et son regard était baissé vers les flammes qui dansaient dans l’âtre. A demi avachi dans un fauteuil, sa main qu’il avait lavée du sang qui la tâchait alla chercher le médaillon de cuivre ciselé au bout de la longue chaine qui reposait sur sa poitrine. Tenant le bijou entre ses doigts, il l’observa longuement, faisant jouer les reflets des bougies allumées dans la pièce sur la pierre rougeoyante et massive. Ses yeux allèrent alors du l’objet au feu qui crépitait, et dont le parfum de bois brulé avait envahi les appartements, à un tel point que l’encens dornien qu’un serviteur avait fait brulé peu avant leur retour avait disparu. A de maintes reprises depuis déjà plusieurs lunes, il était arrivé à l’Allyrion de contempler les flammes des heures durant, cherchant à deviner le sens caché des visions qui n’apparaissaient qu’à ceux que le Dieu de lumière avait touché de sa grâce. Mais les formes que léchaient les langues flamboyantes étaient le plus souvent étranges, et quand elles apparaissaient clairement, il n’arrivait qu’à se méfier de ce qu’il voyait. L’avenir restait invisible, même pour ceux qui pouvaient lire dans les flammes. Pourtant Cletus regrettait de ne pas avoir prévenu la malheureuse issue du procès de son frère, qui lui aurait peut-être apparu, si seulement il avait voulu faire confiance à ce don qu’il était encore loin de maîtriser.
L’arrivée de sa sœur ne le fit pas bouger, bien qu’elle le sorti enfin de la solitude dans laquelle il se morfondait. La présence seule de son ainée aurait pu réchauffer son cœur, si elle ne rappelait pas tant l’absence du troisième membre de leur fratrie, qui était encore aux soins du mestre auquel il avait été immédiatement confié dès que la sentence eut été exécutée. La main de la lady vint se poser sur la sienne, mais lorsqu’elle le questionna, ce n’est pas avec des mots qu’il répondit, et, sans se tourner vers elle, le cadet avait retiré sa main pour mieux pouvoir prendre celle de sa sœur dans la sienne, la serrant à la manière de l’enfant qu’il était autrefois. Un enfant qu’il n’avait plus le loisir d’être désormais. La promesse de sa sœur était belle, et sincère, il le savait. Mais elle était trop belle pour pouvoir être tenue, et le destin des lords de la Grâcedieu semblait s’assombrir au fil des lunes, sans que leurs efforts ne puissent rien y changer. Jusqu’où tout cela irait-il, quand ils attendaient encore de savoir quelle serait la réaction de leur prince face à tout cela ? Resterait-il sans rien dire, comme il l’avait fait lorsque leur père avait été assassiné sous les yeux de Rhaenys Targaryen ? Est-ce qu’il comprendrait ce qui avait mené à cela, et se montrerait-il clément envers la Maison qui n’avait jamais bafoué son allégeance aux Martell ? Cletus n’en était pas si sûr. Doran voudrait maintenir la paix avec ses voisins, et ce, quelqu’en soit le prix, quitte à punir ses propres sujets, quitte à risquer de s’attirer leur ire. Valena se souciait de Daemon et de lui, mais elle était sans doute la première pour laquelle elle devrait s’inquiéter, lorsqu’elle devrait faire face aux décisions du Prince de Dorne.
Un pas derrière son ainée, le cadet de la Grâcedieu l’avait suivie jusqu’aux appartements où les recevrait le Roi du Nord, tout en essayant de se reprendre, afin de ne pas arriver devant le valois en affichant trop en évidence le choc qu’il venait de subir. La tablée qui les attendait n’éveilla guère l’appétit du dornien, dont l’estomac noué serait sans doute incapable d’avaler la moindre bouchée des mets que le Arryn avait fait préparer pour eux. L’attention était là, mais Cletus se méfiait de ce que l’homme aurait à leur dire. Après tout, ils avaient en face d’eux l’oncle par alliance de la même femme qui avait ordonné que l’on trancha la langue de leur frère. Devant des ambassadeurs d’une région bien moindre comparée au territoire du Nord, que pouvait bien espérer le Roi régent de cet entretien ? Inclinant respectueusement la tête devant le jeune souverain, l’Allyrion prit ensuite place à la droite de sa sœur. Cette dernière entama la discussion, et il n’ajouta rien à ce qu’elle dit au valois, attendant tout d’abord de voir quelles intentions il pouvait avoir, en les invitant ainsi dans ses appartements, au risque de froisser son homologue du Sud en agissant de la sorte avec ceux dont le frère l’avait offensé. Il hésita un instant à se servir du vin qui les attendait dans une carafe posée sur la table, mais comme il se savait prompt à l’ivresse, le jeune chevalier préféra s’abstenir. Ses yeux bleus s’étaient posés sur le régent, jaugeant attentivement son attitude. Alors que ce dernier s’apprêtait à répondre à la lady de la Grâcedieu, Cletus pensa à la réaction qu’aurait eût leur père si on lui avait dit qu’un jour son fils cadet et son héritière se retrouveraient à parlementer d’une façon si privilégiée avec le Roi du Nord, et cette pensée lui arracha un demi-sourire.
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Valena Allyrion & Cletus Allyrion & Elbert Arryn
La Allyrion s'était changée. Elbert doutait que ce soit pour l'occasion mais plutôt dans le but de ne plus afficher la moindre trace carmin, témoins de la sentence prononcée. Son frère cadet, Ser Cletus s'était joint à elle. La jeune femme ne semblait pas dans son assiette. Elle n'allait certainement pas manger ou alors pas de bon cœur mais qui était Elbert pour le lui reprocher ? Ce ne fut pas le chevalier qui s'adressa à lui mais bien la dame de la Gracedieu. Il était néanmoins heureux de voir le représentant mâle de la maison, non pas que l'affaire devait être traitée forcément avec un mâle, mais plutôt car celui-ci était moins sujet à l'emportement que ne l'était Lady Valena.
«En effet Lady Valena mais avant toute chose, n'hésitez pas à vous servir, que ce soit en denrées ou en vin. Je doute que l'appétit vous vienne en ces heures tragiques mais le vin est ma foi fort agréable en bouche.»
La tâche de l'hôte étant maintenant exposée, Elbert pensait qu'il était temps d'entrer dans le vif du sujet. Il ne comptait pas se pavaner face aux dorniens, ni leur paraître autoritaire ou totalement compatissant. Il comptait agir selon ses valeurs : honneur, droiture et justice. Un grand homme savait reconnaître ses erreurs.
«Je tenais à m'excuser auprès de la maison Allyrion pour la tournure dramatique qu'a prise ce procès. J'ai jugé bon d'initier un jugement pour éviter que l'impulsivité de la Reine du Sud n'éclabousse ce tournoi de sang. J'ai ma foi totalement échoué. Je m'en excuse sincèrement. Je croyais fermement que la justice serait appliquée en proportion de l'insulte.»
Elbert était sincère. Il se devait de reconnaître son erreur et d'avouer s'être trompé. Ce procès lui laissait un arrière goût dans la bouche, tout comme la sentence appliquée d'une traite.
«N'allez pas croire cependant que j'excuse l'attitude de votre frère. Je comprend votre colère, Lady Allyrion et la hargne dont vous avez fait preuve vous honore tout comme le flegme de votre cadet. La fierté de votre frère l'a conduit à envenimer la situation là où elle aurait pût être apaisée. Je m'en veux de ne pas avoir prévu que son animosité n'en serait qu'exacerbé. Je m'en veux également que ce procès vous ai conduit à perdre vos relations avec le Royaume du Sud.»
Il n'appréciait pas la position dans laquelle il se trouvait. Ce tournoi avait été placé sous le signe de la paix et des terres étrangères avaient reçues des invitations dans l'esprit de cette volonté. Personne n'aurait sans doute pu prévoir les agissements du bâtard mais pour l'heure. Par les Sept pourquoi lui infliger cela ?
«La fierté est une arme à double tranchant. Elle peut marquer les esprits comme vous jouez des tours. En ce jour, la Reine du Sud a marqué les esprits et votre frère y a perdu beaucoup. Sans cette fierté, la justice n'aurait pas été appliqué aussi promptement et sans mon consentement. Je n'excuserai pas Rhaenys mais elle n'as pas été formée à régner. Elle a été catapultée sur un trône pour lequel elle n'a pas été préparé et ce pour d'obscurs raisons légataires. J'ignore d'ailleurs toujours les raisons de leur application mais ce n'est pas le sujet de jour, je le crains.»
Le Régent trempa ses lèvres dans sa coupe de vin et goûta calmement le vin. Si par ce simple geste, les dorniens ne comprenaient pas qu'ils pouvaient également goûter ce cru, Elbert ne pouvait rien faire pour eux.
«Je m'excuse à nouveau et je prend l'entière responsabilité de toute cette affaire sur mes épaules. Vous m'en voyez navré pour la perte de votre père. Elle m'a été apprise dans les grandes lignes mais jamais dans les moindre détails. Désirez vous en discuter ? Je cherche à comprendre l'origine de toute cette sombre affaire.»
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