La lance et l'épée Ulwyck ∮ Elia

# Lun 21 Mar - 22:53

La question d'Elia le prit un peu à contre-pied. Ulwyck ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui émette pareille interrogation. Cela ne le gênait pas d'en parler mais il n'avait pas non plus envie de s'étendre sur le sujet. Pour l'instant, il préférait taire le nom de la femme en question. Non pas par honte ou peur mais simplement par respect envers cette charmante donzelles. C'était un peu bizarre d'avoir ce genre de conversation avec la petite Elia qui dans sa tête restera toujours l'enfant qu'il avait vu grandir. Le Chevalier noya quelque peu le poisson en tentant de rebondir sur le comportement de « Lady Lance ».

«C'était plus ou moins bien. Je n'avais pas d'expérience donc j'ai commis sans doute quelques erreurs mais dans l'ensemble, j'ai trouvé cela assez plaisant pour recommencer encore et encore. D'une manière en les effrayant tu te rends inaccessibles et crois moi, nous les hommes apprécions certes les femmes à la vertu légère à mettre dans nos couches, mais il n'est de plus belle fierté que de séduire une femme difficile à atteindre. D'une certaine façon en en effrayant certains, tu les pousses à tenter de te séduire, petite Elia.»

C'était une façon de l'encourager. A son âge, on ne comprenait pas forcément comment le sexe opposé fonctionnait. Même en tant qu'adulte, le Uller allait parfois de surprise en surprise, certaines agréables et d'autres nettement moins. Le sens de la famille, elle le possédait déjà sinon elle ne chercherait pas à s'entraîner avec son oncle. Il y avait assez de guerrier et un maître d'arme à Lanecehélion pour lui dispenser des leçons. Elle veillait également sur ses petites sœurs. Elle voyait peut-être ce que les autres membres de sa famille faisaient pour elle mais pas l'inverse. Sans doute possédait-elle trop d'humilité pour l'admettre.

«Tu possèdes déjà ce sens de la famille petite Elia. Il coule dans tes veines et tu le montre déjà en t'occupant de tes sœurs. C'est le devoir des aînés des de veiller sur leurs cadets. Que ce soit par des gestes tendres ou par la pointe de leur lame ou de leur lance ! »

Il éclata de rire lorsqu'elle parla d'être comme lui plus tard. Ce n'était pas possible. Personne ne pouvait être comme lui. Il y avait bien des gens qui lui ressemblaient, comme Daemon Sand mais ils ne parvenaient pas à l'égaler, du moins dans son esprit. Ulwyck Uller était sans doute pour sa propre personne, l'un des hommes les plus illustres que ce monde avait jamais porté. Fine lame et amant merveilleux. Leader né doté d'un charme inégalable. Un homme libre de ses pensées, prenant ses propres décisions et agissant à sa guise. A nouveau, le Uller lui tapota la tête calmement en affichant un large sourire.

«Comme moi ? Voyons Elia, il n'y aura jamais qu'un seul Ulwyck Uller. Tu devras te forger ta propre voie en t'inspirant de tes aînées mais je serais ravi que tu marches sur mes pas. Par contre, tu devras t'entraîner encore et encore et encore pour espérer pouvoir rivaliser un jour avec moi, une lame ou une lance entre les mains. Il y a en effet peu de chose qui me font peur mais ne va pas croire que je suis insensible à cette vieille catin. Perdre les gens qui me sont proches, ceux que j'aime et que je chéris, m'effraye réellement. Le plus important face à la peur est de ne pas y céder, mais de l'empoigner par le col et de lui coller un bon coup de genoux dans les bourses. Il faut l'affronter face à face.»

# Dim 27 Mar - 6:07

L'Aspic laissa échapper un soupire libérateur. Ulwyck était doué pour cerner les gens, une qualité qui avait parfois pour but d'effrayer la petite teigne (elle qui appréciait parfois ses moments de réclusions pour cacher ses faiblesses). Laissant ses pensées évasives, elle ne prêta désormais attention qu'aux paroles de son oncle. Elle aima très vite la manière dont t-il lui résuma sa toute première aventure. C'était d'ailleurs, à quelques mots près, l'idée que s'était faite Elia sur ce qu'elle imaginait. Une chose vite fait, mais bien fait (un bon petit résumé pour décrire son oncle). Ulwyck enrobait décidément le monde d'un peu de lumière en ces temps sombres ! Elia en ria d'ailleurs, elle qui avait tant besoin de sourire en ce moment.

La suite fut tout aussi amusante, quoique qu'assez surprenante pour elle. Ulwyck était néanmoins de fins conseils pour les choses de l'amour. Elia s'en délecta, prenant un soin religieux à écouter ce qu'il pensait de sa petite technique d'approche. Elle fut surprise de son analyse, mais plutôt contrainte d'admettre sa véracité. Elia avait certainement du plaire, peut être sans s'en rendre compte. Ce petit côté ronchon avait certainement du charme pour les dorniens un tantinet pet sec.

Une femme difficile à atteindre .. souffla t-elle rêveuse. Elle regarda en l'air, aimant répéter ce terme qui lui convenait beaucoup. Une femme telle que la reine Nymeria ou Meriah.. Voilà comment voulait être perçut Elia.Tu doit avoir raison, comme toujours.. avoue la brune le ton approbateur. Dans ce cas, j'espère que l'un d'eux aura assez de courage pour tenter de m'approcher, il lui faudra beaucoup d'audace pour ça. La petite tigresse remua son nez, mignonnement.

J'ai toujours pensée que mes passions révulserait les hommes d'un certains dégoûts. Par exemple.. Pratiquer la lance n'est généralement pas un critères des plus valorisant. Ils regardent souvent les filles aux longs cheveux, qui s'habillent, se maquillent, se parfumes, portes des bijoux.. S'écorcha t-elle en mâchant chaque mots, mais les filles des bordels ne baisent jamais avec une armes à la main et c'est bien dommage, car elles meurent plus rapidement que celles qui savent s'en servir. Elle illumina son visage à ses dernières déclarations.

Dit toi que je serait la première à essayer d'y arriver ! Mais je ne garantie pas la réussite de mon oeuvre.. un petit rire et l'aspic écouta attentivement les remarques de son oncle. Minaudant un sourire enfantin et doux lorsque celui ci tapota sa tête. Je te jure que j'essayerait. Je te le jure. J'espère arriver à te faire tomber un jour tu sait ? Mais j'ai surement encore beaucoup de travail et t'es conseils me sont très précieux. Je pense que c'est à ce moment là que je serait fière. Mais en attendant.. Elle regarda le sol jouant l'anxieuse. Je tacherait d'éviter de tomber !

# Dim 27 Mar - 22:08

L'analyse du Uller semblait plaire à la jeune femme. Ulwyck n'était sans doute pas un fin psychologue ou un homme d'intrigue mais pour ce qui était des choses de l'amour, il était sans un doute un homme des plus expérimentés et capable d'émettre un avis. L'étalon de Denfer apprécia le fait que sa nièce prenne le temps de réfléchir à ce qu'il lui avait dit. Le jeune homme lui avait parlé franchement et impulsivement. On lui avait souvent conseillé tout au long de sa vie de ne pas s'emporter et de plus utiliser sa matière grise mais comme à son habitude, le Uller n'en faisait qu'à sa tête. Les gens lui donnaient souvent tort mais sa nièce faisait l'inverse ce qui le rendait quelque peu fier de cette petite personne. En l'entendant parler de manier la lance, activité ô combien loin des habitudes féminines des femmes et des dames de Lancehélion en général, le Chevalier de Denfert se mit à rire à gorge déployée. Une fois qu'il eut retrouver son sérieux, il reprit la parole pour répondre du tac au tac à sa jeune nièce.

«Regarde Obara. Elle est l'une des femmes les moins féminines que je connaisse. Ça ne l'empêche pas de rencontrer un certain succès malgré ses différences. Tous les goûts sont dans la nature, des plus communs au plus étrange. Il faut juste que tu apprennes à avoir plus confiance en tes capacités, et encore plus quand tu n'as pas une lance entre les pognes.»

Le chevalier de Denfert l'écouta de nouveau. La petite Elia semblait reprendre confiance en elle mais sans excès vu qu'elle avoua publiquement ne pas être sûr d'atteindre un jour le niveau de celui de son grand oncle. C'était tout à fait normal de l'avouer. Le Uller possédait un talent naturel affiné au fil des ans qui était difficile à atteindre pour d'autres. Le guerrier n'était pas une des plus fines lames de Dorne pour rien. Le jeune homme lui tapota à nouveau affectueusement la tête avant de lui dire le fond de sa pensée.

«Tu peux certes tenter de m'égaler et cela te rendrait certes fière et moi aussi. Tu peux également trouver ta propre voie et te forger ta réputation. Rien ne t'oblige à marcher dans les pas de quelqu'un mais si tu le désires vraiment, tu n'es pas obligé de porter la même paire de bottes que cette personne.»

Il était naturel pour lui que les jeunes souhaitent s'inspirer de sa personne comme modèle. Cependant, il était convaincu qu'il fallait garder sa propre part de liberté. Trop s'inspirer d'une personne risquait de vous priver de votre liberté de pensée et de vous enfermer dans le carcan d'une personnalité qui ne vous appartenait pas. Le jeune homme se décida finalement à croquer dans un fruit et il en savoura le jus sucré. D'un revers de la main il s'essuya les lèvres. Le sucre du fruit lui rappela Arianne et il se demanda ce que son amante pouvait bien faire en ce moment. Le Chevalie reprit la parole à nouveau.

«Tu tomberas et tu tomberas, encore et encore. Des fois tu auras envie de tout arrêter mais tu devras t'accrocher et te relever plus forte et plus déterminée qu'avant de choir sur son postérieur. C'est le seul moyen qui existe pour que tu puisse un jour espérer frôler le niveau de ton oncle !»

# Ven 1 Avr - 7:04

On devina facilement la joie de la brune lorsque son oncle conseilla à la petite teigne de suivre sa propre voie. Il n'était pas rare que la dornienne songe à cela, mais à des fins plus radicales. Car comme beaucoup de gens de sa nature, Elia était férue d'aventure et de quête..
Une tare qui l'opposait souvent à se poser des questions délicates. Quitter Dorne lui traversait l'esprit depuis toujours. Entreprendre une nouvelle vie, pour tout ce que cela implique et le fait de se voir reniée par les autres patries pour son statut de bâtarde. Le monde était hélas ainsi fait et Elia avait à coeur de le connaitre, même s'il devait le décevoir. Les aventuriers de tout temps avait déjà pu constater les travers de Westeros et ses valeurs toutes faites. Mais les opinions, comme la jeunesse, se forgeaient par les voyages et l'apprentissage rude par les échecs.

Elia regarda son oncle croquer dans un fruit. Elle ne manqua pas de distinguer son air pensif qu'elle attribua au manque de sa tendre Arianne. Tourmenté ? Ulwyck ne l'était jamais. Mais elle se doutait que sa présence lui manque, surtout maintenant que ses responsabilités lui devenaient de plus en plus importantes.

Tu pense toujours à elle n'est-ce pas ? Fit t-elle le ton mélodieux J'aimerais aimer comme ça un jour, cela doit être paisible et merveilleux avoue t-elle. As tu peur ? je veux dire, pour Oberyn et mes soeurs, qu'en pense tu ?. Elle gratta sa tignasse indomptable et mordit ses lèvres en signes d'angoisse. Tout deux connaissaient assez bien Oberyn pour se douter qu'il ne s'excuserais pas aussi facilement.

Quant à Tyerne et Nymeria, rien n'était moins sur, même si elles avaient héritée la fierté de leur père. Ils risquent l'exil.. dit t-elle sur un ton grave. voire pire..
Mère me dit que cela est injuste, elle dit qu'un choix sera peut être à faire pour nous autres.. marmonna t-elle en pensant à ses petites soeurs.

Pour la première fois depuis longtemps, j'ai peur. Un sifflement venteux entrecoupa la conversation. Elia fixait alors le sol en serrant les poings pour contenir sa colère qui ne faisait que croître. Un silence de plomb enroba alors l'espace laissant oncle et nièce à leurs réflexions.

# Sam 2 Avr - 15:48

Oui ses pensées étaient bien souvent vouées à Arianne et il n'en pouvait rien. D’habitude c'était lui qui provoquait ce genre de sentiments chez les femmes, de nobles lignées comme de la plus basse extraction. Peut-être était-ce un problème pour sa personne mais pour le moment, il n'arrivait pas à se passer de sa dépendance à son amante de cœur. Il n'avait pas besoin de se préoccuper de cela. Il ne s'en faisait pas plus pour que cela pour Oberyn. C'était l'un de ses meilleurs amis et il savait que ce dernier rebondirait toujours sur ses pattes même si une sanction risquait de lui coûter très cher. C'était plus pour les filles de ce dernier qu'il s'inquiétait. Elles avaient certes du caractère mais étaient loin, aux yeux d'Ulwyck d'arriver à la cheville de leur père. De toute manière, il ne pouvait strictement rien faire pour elles si ce n'était attendre comme tout le monde le faisait, que ces personnes soient des détracteurs ou des soutiens à leur cause.

«Je n'ai pas peur pour le Prince ton père. Il dispose de plus de ressources d'esprits que n'importe qui à Dorne. Peu importe la sanction, je suis convaincu qu'il rebondira de façon étonnante. Pour tes sœurs, rien n'est moins sûr. A moins d'une intervention de ton père en cas de sanction trop lourde, je crains qu'elle ne puisse que subir ce qui leur arrivera. Nous n'y pouvons rien et devons simplement attendre le résultat des décisions du Prince Doran. Je déteste attendre mais nous n'avons point d'autres choix.»

Son avis seraient peut-être moins tempérés et modérés si c'étaient les quatre petites dernières et Ellaria qui risquaient l'exil. Son sang ne pouvait subir pareil humiliation. Ellaria devait penser différemment car elle avait côtoyé les aspics comme s'il s'agissait ses propres enfants. De plus, il avait promis à Arianne de ne rien tenter de stupide donc il allait se tenir à carreau pour éviter de perdre sa princesse sensuelle. Le choix ne lui appartenait pas et Ulwyck ne voyait même pas ce à quoi sa nièce faisait allusion.

«Un choix de quoi parle-tu petite Elia ? Qu'est ce qu'Ellaria a derrière la tête ? »

La jeune fille allait sans doute lui donner la réponse qu'il attendait. Par contre, il comprenait parfaitement la peur que pouvait ressentir sa petite nièce. Voir une grande partie de sa famille condamnée à l'exil serait horrible. On lui enlèverait ce qu'elle avait de plus cher. Ellaria partirait sûrement avec Oberyn ce qui signifiait que ses filles la suivraient également et qu'elles s'en iraient toutes loin d'Ulwyck ! Était-ce cela le choix dont Ellaria avait parlé à sa fille ? Rester ou suivre Oberyn ? Non cela ne se pouvait pas ! Le Uller ne supporterait pas de se savoir éloigné d'autant de membre de sa famille qu'il appréciait tant.

«Ce choix dont tu parles ... serait-ce un choix qui concerne votre futur ? Suivre Oberyn ou rester à Dorne la tête haute ? C'est à cela qu'elle réfléchit ? C'est cette idée qui traverse l'esprit de ta mère, petite Elia ? Dis moi tout ? Tu sais que tu peux tout dire à ton oncle n'est ce pas ?»

Le Uller essayait de gagner la confiance de sa nièce et de se montrer assez protecteur pour qu'elle décide de se confier totalement à lui dans une démarche quelque peu égoïste.

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