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Retrouvailles fraternelles [Flasback Owen Tyssier - Gwynesse Tyssier]

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Retrouvailles fraternelles
« Brother and Sister »


L'araignée se rassura en voyant qu'elle avait réussi à garder l'attention de son frère rien que pour elle. Cette attitude égoïste ne lui ressemblait pas du tout, mais après dix ans de séparation avec cet être cher, qui donc pourrait l'en blâmer ? Par contre, le voir se rappeler de leur réalité actuelle lui fendit le cœur en millier de petits morceaux. Elle ne voulait pas le voir triste, même si c'était beaucoup demandé durant pareil situation. Quoi que si ça aurait été son père qui aurait rendu l'âme … moui, elle ne serait pas plus triste que cela. Aussi horrible que ça semblait, elle ne pleurerait pas son père. Un être tel que lui ne méritait aucune de ses larmes.

« Oui, maman était très aimée. Ce n'est pas étonnant après tout, c'était une personne merveilleuse. »

Elle offrit un sourire à son aîné et l'accompagna jusqu'à l'une des maisons que la jeune fille identifia tout de suite comme celle du forgeron et sa famille. Un vieil homme très honorable, qui avait passé le flambeau à son premier fils. Ce dernier martelait une nouvelle création dans l'insoutenable chaleur de la forge. Non loin, son père le supervisait tout en laissant ses vieux muscles se détendre avec l'humidité ambiante. Ce fut lui qui aperçut la Lady et l'homme l’accompagnant, étrangement familier. Il fit signe à son fils d'arrêter dans son travail et la blonde en profita pour le saluer d'un geste de la main.

Owen parla et Gwynesse fut agréablement surprise de voir qu'il se souvenait du nom de l'ancien artiste du métal. Le dit Baël attrapa sa canne et se leva pour étudier de plus près l'héritier des Tyssier avec de rire un peu et sourire. L'araignée quand à elle rougis légèrement et ricana au compliment.

« Votre père nous prive d'un gentil petit garçon et vous nous revenez en homme, il marqua une pause, semblant ravi de revoir le jeune homme, bienvenue chez vous, Owen. »

Ce instant eut pour conséquence de faire sourire de fierté la petite blonde qui porta sur son frère un regard affectueux. Il n'était pas tant que ça un étranger finalement. Il restait après tout, l'héritier de l'endroit. Quelques autres personnes approchèrent, intrigués par cette discussion entre Baël et l'homme accompagnant Gwynesse. Certains était là juste pour être au fait de potentiels ragots, les autres – les plus âgés pour la plupart – semblaient eux aussi avoir reconnu le dernier Tisseur de la maison. Owen prit la main de la jeune fille qui la serra en retour, pas prête un seul instant à affronter les visages peinés de ces gens qu'elle aimait tant. Heureusement, ce fut son aîné qui prit la lourde charge d'annoncer la triste nouvelle.

Une vague de murmures traversa le petit attroupement, qui attira d'autres gens autour. Quelque-uns restaient sans voix, d'autres aux bords des larmes et les derniers affichaient un air empli de condoléances à l'égard des deux Tyssier qui étaient les premiers touchés par la disparition de Rowena. Une dame s'approcha et posa une main réconfortante sur l'épaule de la benjamine.

« Ma pauvre enfant... rassure-nous, tu n'as pas assisté à sa mort ? »

Gwynesse secoua négativement la tête, incapable de dire un mot, sa gorge bloquée par l'émotion. De nouvelles larmes roulèrent sur ses joues et sanglota en cachant son visage contre le torse de son frère. Elle sentie une caresse réconfortante le long de son dos et sut d’instinct qu'il s'agissait de cette même dame. Malgré tout, cela ne fit pas cesser son flot de gouttes salines la douleur encore toute vive au fond de son petit cœur en peine.

« Je-je, j'ai encore de la difficulté à le croire... J'ai l'impression que c'est juste un mauvais rêve et que d'ici quelques secondes elle me prendra dans ses bras pour me bercer et me souffler de gentils mots. »

Sa voix tremblait et était parfois entrecoupée de respirations bruyantes. Ses doigts fins se resserrèrent sur le tissus du chandail d'Owen. Comme elle se sentait misérable, à paraître aussi faible devant son peuple. Elle voulait leur montrer à tous qu'elle était forte, digne de sa défunte mère. Ma ça faisait si mal... c'était impossible à braver. L'araignée se demandait comment son aîné arrivait à rester calme en telle situation. Elle leva vers lui un regard triste et brillants de larmes. Les mots gentils et condoléances ne l’atteignaient pas, seul son frère chéri la rassurait en cet instant. C'était lui son pilier en la demeure Tyssier désormais.


© Garrett
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Le forgeron semblait content de le revoir mais sans doute devait-il se poser une fatidique question : le fils marcherait-il dans les traces de sévérités et de dureté qu'aurait laissé son père à sa mort ? Owen avait la conviction que non. D'une part parce qu'il ne voulait pas ressembler à son paternel mais d'autre part car il estimait qu'entretenir des relations cordiales avec ses gens les amèneraient à accomplir leur tâche avec plus de productivité ce qui ferait rentrer plus de Dragons dans ses caisses mais leur permettrait sans doute à tous d'évoluer dans un meilleur cadre de vie. Il n'était pas adepte de la tolérance zéro. Il fallait trouver un juste milieu pour qu'il ne s'empâte pas et exige plus que ce que leur rang exigeait et aussi qu'ils ne vivent pas dans la peur constante de commettre une erreur et de s'en voir punis.

«C'est un homme fait et un chevalier qui revient vers vous. Je ferai en sorte de me montrer digne de mon statu d'héritier. Je suis ravi de vous revoir. De nombreuses têtes ont changées depuis mon départ mais cela me donne le sourire d'en revoir certaines connues. Vous pourrez dire à votre fils que je ne tarderai pas à lui apporter mon armure et mon épée. Passez une bonne journée.»

L'annonce de la mort de Rowena Tyssier, née Bonleu sembla toucher le petit peuple de Froide-Douve. Il serra sa sœur dans ses bras. L'émotion était trop forte pour sa cadette. Il ne pouvait lui en vouloir. Se montrer humain face à ces gens était tout à fait naturel même si certains pourraient être tentés de profiter de la situation. L'araignée se contenta d'abord de répondre à la question de la dame qu'elle avait posée à l'attention de Gwynesse.

«Nous avons tout deux été épargnés par ce funeste moment. J'ai eu la chance de m'entretenir avec elle une dernière fois, quelques heures avant sa mort. Elle a dut tenir pour me voir une dernière fois et dans sa grande bonté m'a demandé d'aller me reposer sans aucun doute pour m'épargner d'assister à son trépas. »

Gwynesse semblait inconsolable. Il sortit un bout de tissus de son haut et essuya ses larmes. Sa mère avait passé le flambeau avant de mourir. C'était à lui de veiller sur elle. Aucun mot ne pourrait sans doute la réconforter mais il se devait d'être fort pour elle. Plus fort qu'il ne l'avait jamais été et ne pas montrer un seul instant de faiblesse, sauf quand il serait sûr et certain d'être seul.

«Ça va aller Gwynesse. On va traverser cela ensemble. Je suis là pour veiller sur toi maintenant. On va se serrer les coudes. Puis je ne serai pas le seul. Tous les gens de Froide-Douve seront à tes côtés. Je vous remercie pour vos sollicitudes à tous. Bien que le Lord mon père risque de s'y opposer, je m'arrangerai pour que vous puissiez lui rendre un dernière hommage dans le Septuaire. C'est la moindre des choses pour vous qu'il avez tous connu et qui l'appréciez temps. Quand j'étais enfant, elle avait toujours un mots gentils, que ce soit pour nos lavandières, notre forgerons, nos garçons d'écuries, nos gens de cuisines ou encore nos servants. Je suis convaincu qu'elle serait honorée d'apprendre que vous êtes venu vous recueillir au Septuaire en sa mémoire. Ne serait-ce pas une délicate attention Gwynesse ? »

Lord Tyssier n'allait sûrement pas apprécier. Son fils à peine rentrer qui prenait des décisions qui allait lui déplaire allait sûrement déclencher sa colère. Owen savait qu'il devait marcher sur des œufs avec la menace qui pesait sur sa tête mais son orgueil et son envie de rendre hommage à la femme d'exception qu'avait été sa mère était plus forte que ses craintes et appréhensions.
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Retrouvailles fraternelles
« Brother and Sister »


Un petit sourire naquis sur les lèvres de l'araignée lorsqu’elle sentit un tissu sur son visage pour essuyer ses larmes.  Elle murmura un merci à l'intention de son frère et fit disparaître les reste à l'aide de la manche de sa robe. Par les Sept, elle devait se ressaisir ! Agir en femme et pas en gamine. Comme la Lady qu'elle était. Du moins, qu'on souhaitait voir en elle. Elle devait au moins tenter de garder ses pleurs pour l'intimité de sa chambre où les bras sécurisant de Barroth. Pour avoir bonne figure devant le peuple et son frère. Et surtout pour narguer son père. Mais c'était une autre histoire ça.

Un semblant de calme retrouvé, Gwynesse hocha faiblement la tête pour répondre à l'affirmative aux encouragements de son aîné. Il avait raison. Elle n'était pas seule pour affronter tout ça. Elle l'avait lui, et tout Froide-Douve pour la supporter. Elle ne pouvait que se montrer forte avec tant de courage qui lui était offert. L'inverse serait comme une insulte à leur égard … Donc elle n'avait pas le choix.

« Tu as raison. Tout ira bien, tu es là maintenant, elle se tourna vers les gens autour pour leur adresser des mots de remerciements, et je sais aussi que vous tous serez là pour m'apporter le soutien dont j'ai besoin. Comme vous l'avez toujours fait.. J'espère que je serais capable de vous rendre la monnaie de votre pièce et que je serais à la hauteur de vos attentes. »

On aurait beau lui assurer le contraire, la petite blonde vivait dans cette peur constante d'être indigne de toutes ces vies placées sous sa responsabilité. Elle les aimaient tellement, dans son cœur rien n'importait plus qu'eux. Alors jamais elle ne pourrait trop en faire pour leur bien. Enfin, de son point vue. Rien ne sera trop beau pour Froide-Douve.

Elle sourit franchement quand Owen annonça  la possible idée qu'ils puissent tous venir rendre un hommage à leur défunte mère. Si son père accepte ou pas, ça elle s'en contre-fichait. Cette idée était merveilleuse ! Voilà une preuve de plus que c'était de l'héritier Tyssier dont la famille avait besoin pour diriger. Pas de l'actuel et cruel Seigneur qui lui servait de paternel. Son frère était attentionnée, gentil et sérieux. Oui, il ferait le meilleur des Seigneur pour les araignées. Et Gwynesse serait là pour l'aider. Toujours.

« Délicate ? C'est plutôt la moindre des choses ! Le peuple à le droit de dire quelques mots en la mémoire de sa regrettée Dame. Le Lord mon Père ne pourra aller contre cette normalité. Chacun  à le droit de demander aux Sept de guider l'âme de Mère. »

L'adolescente se leva sur la pointe des pieds pour parler directement dans l'oreille de son aîné. Les mots « mon Père » avaient été crachés avec un haine à peine dissimuler. La gamine n'aimait pas son géniteur, ce n'était un secret pour personne.

« Je m'occupe de Père. Je n'ai pas peur de son courroux et ce ne serait que coutume si cela se finit en dispute. »

Ses pieds se reposèrent au sol et elle sourit à tous comme si elle n'avait rien dit à son frère. Elle n'étais pas stupide, elle savait bien qu'Owen allait tenter de la dissuader de provoquer Reynard, mais c'était peine perdue. La benjamine des Tyssier pouvait être têtue quand elle le voulait, et en cet instant elle était bien décidée à faire savoir à son père que le peuple de Froide-Douve rendrait hommage à sa mère. Aussi prit-elle congé et se mit à courir en direction du château à la fois pour réussir à attraper son but et aussi pour se donner une avance sur son frère.

La blondinette courut à en perdre le souffle et grimpa les marches quatre à quatre, manquant plusieurs fois de faire plus ample connaissances avec le plancher. Elle vérifia la chambre de son père, puis d'autres salles où il avait l'habitude de rester. Il semblait qu'il s'était volatilisé puisqu'elle ne le trouvait nul-part. En chemin elle croisa le mestre et se planta devant lui pour l'intercepté. Lui devait savoir où se cachait son père. Allant droit au but, elle lui demanda – ordonna même - de manière un peu agressive.

« Mon père, il est où !? »

Le vieil homme fut surpris de ce ton si inhabituel dans la voix de la jeune Lady et il fit un faible geste de la main pour l'envoyer voir ailleurs.

« Lady Tyssier, votre père est occupé à des affaires importantes. Il ne veut pas être dérangé.. »

« Ce n'est pas ce que je vous ai demandé, Mestre. Ou. Est. Mon Père !? Dite le moi tout de suite ! »


© Garrett
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Le soutien affiché par son frère sembla requinquer la cadette de la famille Tyssier. Gwynesse semblait reprendre des couleurs et de la motivation. Elle confirma l'acceptation du soutien du peuple, de leur gens qui étaient négligés par leur père. En Gwynesse, Owen revoyait un peu de sa mère. Cette attitude courageuse qu'elle affichait par le passé. Ce n'était pas du courage propre à un chevalier partant affronter seul un légendaire dragon mais plutôt celui de quelqu'un capable de résister au mauvais coups et aux affres du temps sans pour autant contre-attaquer. La jeune dame semblait croire que son père serait obligé de laisser les gens assister aux funérailles de leur mère mais c'était faux, archi-faux. Ces gens vivaient déjà dans la crainte lorsqu'il était partit mais à présent, lorsque le nom du Lord Tyssier était mentionné, il pouvait lire de la terreur dans leur regard ou de simples gestes qui manifestaient une envie de fuir. Le sujet semblait brûlant mais comment pouvait-il leur en vouloir ? Si son père était encore la moitié de l'homme qu'il était lorsque le blond était enfant, il y avait de quoi avoir la frousse. Elle semblait cependant déterminée et lui souffla à l'oreille qu'elle allait s'occuper de père. Était-elle folle à ce point ? Il valait mieux ne pas se le mettre à dos. Owen ne pouvait pas se le permettre, pas après avoir juré de veiller sur sa cadette, à sa mère sur son lit de mort.

La petite araignée se mit à courir et le jeune homme la suivit d'un pas rapide, suffisamment lent pour qu'elle ne le sente pas sur ses talons mais suffisamment rapide pour ne pas se laisser trop distancer. Il savait ce qu'elle avait en tête. Sans aucun doute, la blonde partait trouver leur père. La poursuite dura un bon moment avant qu'elle ne finisse par tomber sur le Mestre et lui poser la question fatidique. Ce dernier sembla noyer le poisson mais Gwynesse fit preuve de présence d'esprit. Lorsque le Tyssier pénétra dans la pièce, il entendit sa sœur poser sa dernière question. Il dévisagea quelque peu le Mestre avant d'écouter sa réponse. Owen le soupçonnait toujours d'avoir administrer du poison à sa mère. Ce n'était plus l'homme bienveillant dans ses souvenirs. Son cerveau l'associait à présent plutôt à une vipère mordant les gens dans leur sommeil.


«Il est parti ce matin faire une tournée des villages. Il sera sans doute de retour ce soir si les Sept lui permettent ou dans quelques jours.»

Plutôt curieux que leur père s'en aille le jour de la mort de leur mère. Qu'avait-il de plus important à faire que de pleurer sa femme en ce jour funeste ? Bien entendu, Reynard n'était pas du genre à verser une larme pour si peu. Cette absence devait sûrement avoir une bonne raison mais laquelle ? Collecter un impôt semblait trop simple pour nécessiter sa venue. Il devait y avoir anguille sous roche mais Owen n'avait pas encore trouver quel rocher soulever pour dénicher l'information.

«Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il soit absent. Le jour de ma naissance, il était partit chasser. Nous ne le changerons plus mais je m'interroge tout de même sur les raisons qui le poussent à aller visiter nos villages alors que dame son épouse s'est éteinte il y a à peine quelques heures. Pourriez vous me renseigner Mestre ? »

Le Mestre sembla prit de court. Il bafouilla un peu, sans doute peu habitué à ce genre d'interrogation. Malheureusement pour lui, l'enfant prodigue des Tyssier était de retour et il excellait dans les jeux d'esprits, l'analyse et les réflexions. Le Mestre tenta, tel un chat, de retomber sur ses pattes.

«Je ... je l'ignore. Votre père ne me dit pas tout et ne me confie pas chacune des raisons qui motivent ses actes.»
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❝ Retrouvailles Fraternelles ❞
- Gwynesse Tyssier & Owen Tyssier -
Welcome home, my dear brother.
 Gwynesse se retourna en entendant résonner les pas de son frère dans le couloir et lui fit un léger sourire pour l’accueillir. Elle n'était pas sûre de savoir si sur ce coup, il serait ou non de son côté. Certes, elle lui était reconnaissante de vouloir son bien, même après toutes ces années d'absence. Mais elle craignait aussi que cette bonne intention ne l'entrave dans ses tentatives de rendre la vie de son père aussi désagréable que possible. Il semblait craindre ce dernier, chose qu'elle parvenait difficilement à comprendre puisqu'elle même avait cessé de nourrir cette peur pour la remplacer par une haine teintée de déception et de tristesse. Combien de fois la jeune dame avait-elle voulu offrir une nouvelle chance à celui qui avait contribué à lui donner vie ? Caresser cet espoir de pouvoir entretenir une relation père-fille saine et enrichissante comme n'importe qui ? De simplement être capable de l'aimer... Mais le monstre qu'il avait toujours été avait, à chaque fois, brisé un peu plus son cœur à tous ses essaies. Alors l'araignée s'était résignée à ce sort que les Sept avait tracé pour leur famille et laisser une forte rancune grandir dans son âme d'enfant.

« Il est parti ce matin faire une tournée des villages. Il sera sans doute de retour ce soir si les Sept lui permettent ou dans quelques jours. »

La petite blonde haussa un sourcil aux paroles du mestre. Mais enfin, qu'avait-il de si important à faire ? Autre que martyriser leurs sujets bien sûr. Le jour de la mort de sa femme par dessus le marché. Ça c'était un affront qu'elle ne pouvait tolérer, une insulte ultime à la mémoire de sa regrettée mère. Ses poings se serrèrent sur eux même pour contenir la colère montante qui menaçait très vite d'exploser. Heureusement pour le mestre, ce fut Owen qui prit parole pour répondre, évitant de se trouver forcé de subir le défoulement de la Lady.
Justement, ce dernier semblait lire les pensées de sa cadette et posa exactement la question qu'elle se posait, ce qui, à son grand étonnement, prit le vieil homme de court. D'ordinaire il ne manquait jamais de paroles tantôt affectueuses, tantôt sévères à son égard, dépendant de la situation. Par exemple, quand elle salissait sa robe, il rigolait et lui ébouriffait les cheveux en lui conseillant de ne pas recommencer. Mais quand elle fuyait ses leçons... l'énervement se lisait facilement dans ses iris. Alors qu'il ne sache quoi dire en cet instant la troubla grandement.

« Je ... je l'ignore. Votre père ne me dit pas tout et ne me confie pas chacune des raisons qui motivent ses actes. »

« Je sais que vous m'entez Mestre.... »

Gwynesse avait élevé sa voix dans un élan de tristesse et observait cet homme qu'elle respectait autant qu'elle le pouvait. Elle n'était pas entièrement sotte, bien des fois elle avait compris qu'il lui cachait des vérités sur son père, soit par ordre soit pour son bien. À chaque fois elle s'était sentie profondément blessée, pensant avoir un allié cette personne qui l'avait naître et grandir. Mais jamais il ne tentait de réparer ses torts et il continuait plutôt de s'enfoncer dans ses mensonges.

« Lady Tyssier... »

« Je ne sais pas pourquoi vous couvrez mon père, puisqu'il ne mérite pas un tel geste de générosité de votre part. Vous me décevez Mestre... vraiment. Je vous croyais plus malin que cela. »

Il ne répondit rien, se contentant de baisser le regard pour éviter celui de la jeune enfant attristée. Gwynesse le fixa pendant plusieurs minutes, avant de soupirer et faire un vague geste de la main pour lui indiquer de partir.

« Hors de ma vue, je suis fatiguée, je vais me reposer. Mestre, dites au servantes de monter des bouteilles de nos meilleurs vin dans ma chambre je vous prie. Je n'ai plus envie de penser pour la journée. Vous serez tous gentils de ne pas me déranger... Ça vaut pour toi aussi Owen. »

Se tournant vers son frère, l'araignée lui fit un faible sourire avant de se blottir encore une fois dans la protection de ses bras. Elle profita de ce bref instant de sérénité, fermant ses yeux pour oublier ne serait-ce que quelques secondes les événements de cette journée.  

« Je ne veut pas que tu me vois dans l'état que je serais. Cela te peinerait et je ne veut pas voir ce sentiment sur ton visage... pas par ma faute en tout cas, je ne le supporterait pas. Nous nous reverrons demain si je ne suis pas trop... abîmée. »

Quittant à regret l'étreinte affectueuse de son aîné, l'adolescente s'éloigna vers ses appartements, le pas lent. Elle ne voulait plus rien faire pour le reste de la journée, à part se morfondre et pleurer sa mère en noyant son chagrin dans le vin. Elle se fichait bien de savoir de quoi elle aurait l'air le lendemain, voir même le surlendemain. Peut lui importait, du moment qu'elle ne pensait plus...  
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Gwynesse avait été plus vite que lui et utilisa des mots moins subtiles que ce que son frère aurait utiliser pour faire parler le mestre. L'araignée ne pouvait nier que sa petite sœur avait du courage et une langue bien pendue. Ses accusations firent mouches. Le mestre bredouilla et afficha un air coupable. La jeune femme demanda à ce qu'on lui fasse monter du vin dans sa chambre et qu'on la laisse tranquille. Cet avertissement valait autant pour l'homme de savoir que pour l'aîné de la fratrie Tyssier. Elle vint se blottir contre lui et il l'étreignit tendrement. Elle lui parla de vouloir rester seul, de ne pas vouloir lui offrir un spectacle qui ne lui plairait pas. Ensuite, elle le laissa seule et un peu pantois face à son attitude. La cadette s'était montrée courageuse et maintenant elle semblait fuir. Une façon d'agir plein de contraste. Une fois que le bruit des pas de la petite furent étouffés par l'éloignement, le mestre se mit à parler tentant tant bien que mal de retrouver un peu la face, face à ce lui qui serait un jour son Lord.

«Votre sœur devient de plus en plus incontrôlable, j'en ai bien peur. Votre père a de plus en plus de mal avec elle. Je doute que le triste décès de votre mère arrange les choses. Elle n'en fait qu'à sa tête et n'en fera sûrement qu'à sa tête jusqu'à ce qu'il lui arrive elle aussi malheur.»

Owen lui jeta un regard plus froid que le Mur. Dans ses yeux on pouvait lire l'autorité de son père. Il ne voulait pas s'énerver et continua de le toiser quelques secondes avant de s'en aller sans ajouter un seul mot. Son expérience lui avait apprit que l'indifférence et l'absence de parole pouvait s'avérer plus communicatives que les mots. Laisser quelqu'un mariner dans son jus pouvait se révéler utile. Gwynesse semblait vraiment perturbée mais il ne voulait pas la déranger. Owen se retrouvait un peu partagé. Devait-il la rejoindre ou la laisser dans son intimité ? Il l'ignorait. Pour l'heure, il avait autant envie de voler à son secours que de lui permettre de se retrouver un peu seule. Après tout, elle avait vécu sans sa présence pendant des années. Peut-être était-ce là une façon de lui faire payer. Finalement, il se résigna et marcha jusqu'à la chambre de Gwynesse. Il frappa quelques coups à la porte avant de lui parler à travers le bois de celle-ci.

«Je ne te dérangerai pas longtemps. Je voulais juste que tu saches que si cela ne va vraiment pas, que si tu as besoin de parler, de soutien ou de quoi que ce soit. Fais moi demander ou rejoins moi dans ma chambrée. Tu n'es plus seule désormais, Gwynesse. Je te laisse à présent.»

Il décida de retourner dans sa chambre où il trouva une coupe de vin et un pichet. Il se servit et sirota le liquide. L'araignée était de retour chez lui mais il se sentait autant étranger que natif du coin. Sa mère n'était plus, sa sœur s'isolait et il avait l'impression de ne plus rien reconnaître. Le blond allait pourtant devoir s'y faire ! Froide-Douve était sa destinée et lui appartiendrait un jour !
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