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O children || Margaery&Robb

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Robb Stark
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Donjon Rouge |  An 310, lune 1, semaine 1


« When you came into the world,
you cried and it broke my heart »

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Une lettre tenue entre les mains, déjà froissée, Robb Stark avait trouvé un banc où s’assoir dans le Bois Sacré du Donjon Rouge de Port-Réal. Il y était installé depuis près d’une heure, et semblait perdu dans ses pensées. Il était net que le sceau que portait le courrier – celui des Stark de Winterfell, dans une cire rouge écarlate – avait été ouvert précipitamment. Lassé de lire et de relire les quelques lignes qui s’étendaient sur le parchemin, ne sachant pas encore comment y répondre, il s’était assis-là, devant le chêne colossal au visage gravé, et espérait être entendu par ses Dieux. Il ne su toutefois que leur dire, ni quoi leur demander – en vérité, il doutait même qu’ils soient là, sur les terres trop chaudes de la Couronne.

Ironisant sûrement sur son doute, les Anciens firent apparaître une créature dans la vision périphérique du loup de Winterfell. En même temps que Vent Gris, allongé à ses côtés, il releva la tête précipitamment et aperçu une princesse penchée sur lui : « Oh, bonjour, votre Altesse » … entama-t-il en se relevant rapidement, pris par les convenances d’usage, surtout quand on s’adressait, à Port Réal, à une princesse royale. Il entreprit une révérence plongée et appliquée, qu'il avait appris à faire, bien des années plus tôt, entre les murs de ce même château. En se redressant, il chercha le regard de celle qui l'avait surpris dans ses contemplations. Son Altesse Margaery Targaryen, Princesse des Sept Couronnes, mère de l’Héritier au Trône de Fer. Le suzerain du Nord rajouta ainsi, après quelque secondes, le regard plongé dans celui de la jeune femme : « Margaery ». Sous l’intimité d’un arbre-cœur, il se souvenait d’un temps où il pouvait se montrer plus désinvolte face à celle qui s’appelait encore Lady Tyrell. Il n’était encore ni suzerain ni Seigneur, elle ni mère ni Princesse, et pouvait ainsi se permettre une telle familiarité.

Dans la voix du Seigneur Stark, la jeune femme pouvait entendre une certaine émotion, un ton plus rauque que celui qu’on lui connaissait d’ordinaire. Il s’était assis là, seul sur ce banc en pierre sous l’Arbre Cœur et elle l’avait sorti de ses pensées. Il était venu s’isoler ici comme il l’avait fait tant de fois dans l’enfance, quand il essayait de s’imaginer à quoi pouvait ressembler le barral de Winterfell. Il croyait, à l’époque, ressentir le mal du pays – ce pays même qu’il n’avait jamais connu : le Nord. Il savait aujourd’hui, en cet instant, qu’il n’en était rien. C’était sa famille qui lui manquait ; la chaleur de leurs étreintes, la malléabilité de leur existence auprès de lui, la disponibilité de leurs échanges, la réciprocité de leurs discussions. Gamin, c’étaient plutôt ces choses-là, qu’il vivait avec les Targaryen mais ne connaissait pas avec les Stark, qu’il s’appliquait à transposer en rêvant au pied de l’Arbre Cœur. Il ne connaissait pas encore l’humidité des murs de Winterfell, ces nuits où une tempête de neige venait faire trembler les vitraux de sa chambre, réchauffée par les flammes qui léchaient son immense âtre. Les tapisseries accrochées aux murs en devenaient moites, comme le corps de son épouse sous les lourdes peaux de bêtes. Il ne connaissait pas non plus le goût de ce bouillon de volaille dont seules les cuisinières de Winterfell avaient le secret, capable de réchauffer un mort, ou au moins, de revivifier des centaines de soldats après une Longue Nuit. Il ne connaissait que l’horizon grouillant des cités telles que celle de Port-Réal, pas encore l’immensité blanche des chevauchées nordiques à l’aube d’une nouvelle journée, il ne pouvait pas encore en rêver la nuit. Il croyait même que ce vieux chêne griffé pouvait équivaloir à l'immense barral du bois sacré Winterfell, et y priait avec application ; quelle naïveté.

C’était toutes ces choses-là qui n’avaient pas manqué à l’enfant qu’il était, certes pupille de Rhaegar Targaryen, certes loin de ses parents et de ses frères et sœurs, mais pas encore Suzerain du Nord. Pas encore Seigneur de Winterfell, pas encore vainqueur d’une grande bataille contre les Marcheurs Blancs, pas encore l’époux de Kylis Omble, pas encore le père de Lyarra, Serena, et désormais Jonie Stark. – You know nothing ..., avait-il envie de crier à ce Jeune Loup.

« Vous me surprenez dans une bien étrange conjoncture...  »

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Robb of House Stark
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Margaery Targaryen

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O children
Margaery & @Robb Stark

There are those who seek me a lifetime. but never we meet, and those I kiss but who trample me beneath ungrateful feet. At times I seem to favor the clever and the fair, but I bless all those who are brave enough to dare..



Une drôle d'agitation secouait le Donjon Rouge depuis quelques jours : l'arrivée massive de seigneurs et dames des Sept Couronnes pour le tournoi d'Aerion donnait à Port-Réal son ampleur de coeur du royaume. Si quelques estimées familles logeaient dans la Citadelle en elle-même, nombreux étaient les riches familles possédant une demeure secondaire dans la ville, ou les noms les plus modeste à s'être installés dans les quartiers plus ou moins riche de la capitale. Bien qu'une partie de la délégation Tyrell se soit installé dans l'une des rues les plus agréables de la cité, la douairière de Hautjardin, en tant que mère d'une princesse, avait obtenu des appartements dans le château. C'était pour profiter d'une collation en sa compagnie que Margaery s'était rendu auprès d'elle, lui présentant sa dernière née, la princesse Laena, qui avait vu le jour quelques lunes plus tôt. Alerie Tyrell n'avait peut être pas été une mère des plus présentes, mais elle prenait son rôle de grand-mère très au sérieux : bien qu'inquiète pour Matthis et Maceon, restés auprès de leur père à Hautjardin, il lui plaisait de voir le reste d'une descendance qu'elle avait trop peu souvent l'occasion d'embrasser. Aemon s'effaça assez rapidement, sa mère le sauvant de l'affection envahissante de l'ancienne suzeraine en lui rappelant qu'il devait aller faire plus ample connaissance avec Lucerys Velaryon. Profitant de n'avoir à surveiller les jumeaux, la princesse profita de ces quelques instants auprès de sa mère pour s'enquérir du récit tragique qui avait conduit à la mort de Daena. Tandis qu'elle berçait sa petite dernière, la brune ne put masquer la tristesse que ce décès causait encore en elle : la mort par poison était peut être la pire, songeait-elle tandis qu'elle regrettait que Willos n'ait fait preuve de plus de fermeté envers les Florent lorsqu'il en avait eut l'occasion. Elle finit par prendre congé et confia Laena à sa nourrice, annonçant qu'elle avait besoin de faire quelques pas en solitaire avant de retrouver le chaos de sa vie de mère.

Elle avait pensé à se rendre dans les jardins, se plaisant au milieu des parterres de roses qui avaient bien grandit depuis qu'Aegon les avait fait planter en son honneur, plus de dix années auparavant mais ces derniers étaient souvent envahis des nobles invités de la Couronne. En d'autres circonstances, la bieffoise aurait pris sur elle et offert aux intrus de son refuge fleuris, un sourire parfait, refoulant ses véritables sentiments pour afficher l'image impeccable de la princesse. Elle était passée maîtresse en la matière ... Se détournant des jardins, Margaery emprunta le chemin vers le bois sacré, rarement fréquenté, du Donjon Rouge. Elle ne s'y rendait que rarement, l'arbre blanc aux feuilles écarlates la mettant quelque peu mal à l'aise tandis que sa foi était déjà plus que questionnée par la conversion d'Aegon au culte de R'Hllor. Il n'en demeurait pas moins un endroit paisible, prompt à la méditation et où personne ne viendrait la chercher. Au débout d'un couloir, elle salua Lady Baratheon dont le gros ventre annonçait la venue prochaine d'un nouvel enfant, preuve, s'il en fallait encore, que Lord Stannis se plaisait bien plus dans le lit conjugale de sa seconde épouse que dans celui de la première. Elle eut un sourire triste à l'idée que c'était le genre de ragot que Daena et elle auraient partagé en riant, retrouvant l'arrogance de leur jeunesse privilégiée lorsqu'elles étaient ensemble. Passant non loin de la cour intérieur, elle s'arrêta un instant pour regarder Aegon et Monterys échanger quelques coups d'épée en bois sous le regard d'un public disparate dans lequel elle reconnaissait la chevelure d'argent de son propre enfant. La vie continuait et les générations se succédaient lentement. Elle imaginait sans mal un jeune Aegon regarder les entrainements de chevaliers plus âgés comme Aemon le faisait aujourd'hui. Bientôt, une jouvencelle aux yeux de biches viendrait voler le coeur de son précieux garçon, bientôt elle serait à la place que sa grand-mère avait occupé et ainsi continuerait le cycle en une roue sans fin. Elle en conçut une certaine mélancolie à l'idée que les plus belles années de sa vie s'écoulaient teinté par l'inquiétude et par la peur d'une guerre dans laquelle elle était impuissante. Malgré tout, Margaery était encore jeune. Si on ne cessait de la féliciter pour la naissance de Laena, rapidement revenait les questions d'un prochain enfant. Lassantes et oppressantes, elle avait le sentiment de sentir peser sur son ventre l'avenir d'une dynastie : Rhaenys donnant naissance à des Cressey et Aerion étant trop jeune pour être concerné par la question, elle commençait à ressentir un certain agacement alors que son propre corps ne semblait plus lui appartenir. Par moment, elle se demandait comment Aegon pouvait la désirer encore et craignait qu'il ne se détourne d'elle pour une demoiselle plus jeune, plus belle, si elle délaissait son apparence trop longtemps. Car Margaery sentait l'impact de ses grossesse dans son corps : les kilos partaient de plus en plus lentement et bien qu'elle ait donné naissance à Laena près de cinq lunes auparavant, elle avait le sentiment de sentir encore et toujours un renflement au niveau de son abdomen. Encore au prise de ses changements hormonaux, les humeurs de Margaery étaient bien sensibles à la moindre idée sombre, à la moindre contrariété et si son époux s'était employé, quelques semaines auparavant, à lui prouver qu'elle avait tort. Cependant, le récit plus détaillé des évènements de Hautjardin la bouleversait plus qu'elle ne l'aurait pensé et, éveillant les vieux souvenirs de sa jeunesse, ravivait les différences qui existait entre sa première venue à Port-Réal et le temps présent.

Comme elle s'y attendait, le bois sacré était silencieux. Bien que ce ne soit pas un bois à proprement parlé, en tout cas, il n'avait l'ampleur d'autre plus au nord, il avait le mérite d'exister quoi que souvent boudé par la plupart des habitants du château. La plupart seulement puisqu'une présence venait balayer son désir de solitude, une présence qui ne lui était guère indésirable, lui arrachant presque un sourire. Elle se demandait à quand remontait la dernière fois qu'elle s'était retrouvé seule avec Robb Stark, sans doute pas depuis une éternité, une époque où ils n'étaient ni mariés, ni parents. Quoi qu'elle tentait de ne pas déranger la sacralité du lieu, après tout ce n'était pas parce qu'elle n'avait pas foi en ces dieux là qu'elle devait oublier les autres, le nordien tourna la tête vers elle, l'accueillant d'une salutation polie qu'accompagnait un mouvement vers l'avant. « Je vous en prie, ne vous dérangez pas. » lui dit-elle avec un sourire bienveillant, confuse de l'arracher aux réflexions qui étaient siennes. Son rictus ne fit que s'étendre tandis que son prénom, prononcé si familièrement par l'un des plus grands seigneurs des Sept Couronnes, lui rappelaient l'amicale proximité de leur génération. Robb, au même titre que Daena, Desmera et les autres jeunes gens de leur âge, possédait à ses yeux une accessibilité bien plus importante que tous les Bryce Caron et autre Stannis Baratheon dont l'expérience -pour demeurer polie- imposait une certaine distance. A l'image de l'amitié qu'elle avait pour Melara Manning, il lui semblait que son entente avec des personnes telles que Robb Stark était bien plus sincères que l'amabilité de circonstance que tout noble se devait d'avoir avec le reste du royaume. Et, dans cette cour rigide qui trouvait son équilibre autour d'un jeune garçon devenu roi, le rappel de cette amitié sincère, où elle n'était pas la Princesse mais juste Margaery, lui faisait du bien? « Cela faisait longtemps, Robb. Je craignais qu'on ne puisse échanger quelques mots avant la fin du tournoi ... » Car ils n'étaient plus les jeunes gens qu'ils avaient été. A leurs noms s'accolaient des titres et à ces titres, des devoirs qu'ils se devaient d'accomplir. Pour elle, c'était de montrer l'unité de la couronne, la puissance de la maison Targaryen qui continuait de se perpétuer dans la nouvelle génération. Pour Robb, sans doute un devoir de représentation qui lui offrait également la possibilité de discuter de vive voix avec des alliés qu'il n'avait, le reste du temps, pas l'occasion de rencontrer. Loin était l'époque des rires et des banquets où ils n'avaient à se préoccuper que d'eux même et des derniers ragots. A présent, ils avaient des responsabilités. Cependant, si elle ne cachait pas son ravissement à l'idée d'oublier quelques minutes ses devoirs et obligations, elle remarqua la mine sombre du suzerain du Nord, une mine que ses quelques mots vinrent confirmer. « Et vous m'en voyez navrée, désirez-vous que je vous laisse ? Je m'en voudrais de déranger durant vos prières. » lui proposa-t-elle bien que le parchemin à demi froissé venait démentir l'occupation du Stark. Des nouvelles qui n'étaient pas bonnes, songea Margaery avec amertume : finalement loin les uns des autres, ils n'avaient que peu de visibilité sur le quotidien de ceux qui avaient été leurs plus proches amis. « Mais si vous avez besoin d'une amie, sachez que je suis là si vous le désirez. » Le malheur ne se partageait pas aussi facilement que l'accomplissement et on évitait souvent d'aborder les drames lorsque l'on se rencontrait en d'heureuse circonstance. Elle ignorait si c'était pour le mieux, quoi qu'elle n'aurait supporté qu'on lui parle encore des deux enfants qu'elle avait perdus, elle avait le sentiment qu'ils ne vivaient qu'à travers sa mémoire, qu'on muselait sa peine en complimentant les beaux enfants qu'elle avait eut et la chance qui était sienne alors même qu'elle avait connu le drame et la tristesse.

:copyright:️crack in time



┗ THE PRINCESS ROSE ┛
We've been living on a fault line and for a while, you were all mine. I've spent a lifetime giving you my heart I swear that I'll be yours forever : 'til forever falls apart
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Donjon Rouge |  An 310, lune 1, semaine 1


« When you came into the world,
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C’était juste avant son départ pour le Conflans que le Suzerain du Nord avait pris le temps d’adresser ses courriers de condoléances aux familles Tyrell et Hightower, à la suite de l’assassinat de la suzeraine du Bief, Lady Daena. L’effusion régnait dans le fief des Stark avant le départ de la délégation nordienne pour les landes de Brynden Nerbosc, mais le Seigneur Stark ne voulait pas risquer de leur écrire trop tard et ainsi, de son montrer indigne de la mémoire de la suzeraine, et du lien qu’il entretenait avec elle. Pour cela, il ne pouvait pas attendre de les écrire à son arrivée dans le Conflans, le voyage prendrait au moins deux lunes et un tel retard aurait été malvenu et sans doute mal perçu. Il voulait ses lettres dignes de l’attachement qu’il éprouvait à l’égard de Daena, qu’il considérait comme sa véritable homologue – bien plus, en réalité, que son époux le seigneur Willos, qu’il ne connaissait que trop mal. Robb avait grandi dans l’enceinte close du Donjon Rouge, dans laquelle la jeune fille d’alors, agissant encore sous le nom des Hightower, allait et venait librement. C’est ainsi qu’ils s’étaient connus. Jalousant ses libertés, ne sachant que faire de son caractère explosif qu’il connaissait à peu de sujets de son sexe, le jeune loup admirait Daena, qui devait le savoir mais qui n’en jouait pas trop. Ils n’étaient pas encore amis, toutefois, ça n’arriva que plus tard, quand ils devinrent, sensiblement en même temps, suzerains de leurs régions d’origine. Ils entamèrent alors une correspondance fournie où, l’un comme l’autre, rapportaient des nouvelles de leurs régions, discutaient de paix et de guerre, pavanaient de leurs enfants, en bref, usaient et abusaient de pigeons, corneilles et autres colombes qui devaient traverser le continent pour entretenir leur amitié. Deux soirs durant, Robb avait donc écrit une petite dizaine de courriers à ses plus proches, qu’il avait envoyé avec son sceau personnel, attaché aux pattes de ses plus beaux oiseaux.

Robb songea à cela quand Margaery, la cousine de feue Daena mais aussi sa belle-sœur, lui disait s’être inquiétée qu’ils ne puissent discuter avant la fin du tournoi. Lui aussi avait songé qu’il devrait trouver la princesse pour lui adresser, de vive voix, ses condoléances, même s’il n’avait pas oublié de lui adresser un courrier, dans le paquet qui était parti quelques six lunes plus tôt aux quatre coins de la Couronne d’Aerion. Il lui adressa un sourire nostalgique, avant de souligner qu’elle le trouvait en dehors de l’idée qu’il s’était faite de leurs retrouvailles. Sur la route entre le Conflans et la Couronne, il s’était en effet imaginé dans les gradins du Tournoi accompagné de ses frères, avancer vers Lady Targaryen, son époux et leurs enfants, pour des retrouvailles chaleureuses. Mais les occasions avaient manqué, le prince sans doute trop occupé à s’entraîner pour ses joutes, la princesse vacant entre ses différents devoirs de représentation, et lui-même affairé à introduire Rickon et Brandon aux foules. L’essentiel du Tournoi désormais derrière eux, Robb comme Margaery avaient sans doute plus de temps pour écumer le Donjon Rouge en quête d’un petit coin de tranquillité hors de l’agitation que réclamaient ces festivités, pour se retrouver tous les deux, cette après-midi-là, dans le Bois Sacré du Château Royal.

La princesse, qui devait bien connaître le Suzerain du Nord, à moins que celui-ci n’ait que trop laissé apparaître son émotion, s’excusa de le déranger dans ses prières, avant de lui proposer une oreille s’il souhaitait partager ce qui le tracassait. Le suzerain en rougit un peu, pris d’une gêne qu’il aurait souhaité ne pas ressentir mais qu’il n’avait pas pu contrôler. C’est que le sujet qu’il avait tenté d’éconduire en froissant le courrier dans sa paume était de ceux qui peinent même les hommes les plus fiers. « Je le sais, ma chère. Vous êtes trop bonne. » D’un geste de la tête plongeant, il souligna ses paroles, tentant du même coup de retrouver ses esprits. C’est qu’à Port-Réal, il s’était fait des amis, n’en déplaisent à certains nordiens trop méfiants, ou à d’autres westerosis assimilables aux pires corbeaux qui nourrissaient les racontars de ses ennemis. Margaery Targaryen comptait parmi eux, comme Daena Tyrell, en son temps. « C’est pour cela que j’ai choisi de m’attarder un peu à Port-Réal après le tournoi. Pour partager un peu de temps avec mes amis de la Couronne et d’ailleurs. » Le Suzerain du Nord et sa troupe prévoyaient en effet un retour dans leurs terres d’obédience seulement pour la fin de la troisième lune, à la suite d’un voyage par la mer. Un temps qui lui paraissait désespérément long, désormais. Songeant au courrier qu’il avait reçu, et tentant de mesurer les mots qu’il adressait à son Altesse, il ajouta, prudent : « Mais aujourd’hui, je retrouve un sentiment que j’ai trop connu, enfant : celui de vouloir être ailleurs qu’ici, j’espère que vous m’en excuserez. » Robb avait parlé d’une voix plus rauque que l’ordinaire, empreinte d’une émotion qui lui paraissait d’un autre temps ; il retrouvait, comme s’il ne l’avait jamais quitté, ce mal du pays qui l’avait tant de fois attrapé, enfant.

Souhaitant se débarrasser de ce sentiment désagréable, il secoua le crâne de droite à gauche, et roula des épaules. Tendant son coude à la princesse, il lui dit : « Voulez-vous que nous marchions un peu ? Le bois d’ici est plus petit que celui de Winterfell, mais cela fait trop longtemps que je suis assis sur ce banc de pierre… » Le suzerain n’en dit pas plus, imaginant que la jeune femme comprendrait bien quelle douleur l’atteignait désormais. Un léger sourire gagnait sa face, alors qu’il réfléchissait à la façon dont il voulait aborder ce qui l’avait tourmenté à la Rose. Il ne voulait point alourdir ses pensées de sa propre mélancolie, mais s’imaginait que sa familiarité pourrait lui être d’un certain réconfort. Connaissant en effet la princesse depuis l’enfance, comme c’était le cas pour feue Lady Daena, il y avait dans sa présence un effet apaisant qu’il regrettait d’autant plus de ne point pouvoir retrouver physiquement en croisant la née-Hightower à ce tournoi, fiel effet secondaire de cet assassinat terrible.

« Mon épouse Lady Stark a accouché de deux enfants il y a une dizaine de jours, selon la date de ce courrier – entama-t-il, pointant du regard le parchemin froissé. Une petite Jonie pousse ses premiers cris à Winterfell. Son frère jumeau, quant à lui, n’a pas survécu à sa naissance. » Le suzerain laissa le silence trouver les mots qu’il n’avait su dire. Combien il regrettait de ne pas pouvoir être aux côtés de son épouse, qui n'avait écrit que quelques mots secs et tristes dans sa lettre qui annonçait cette nouvelle. Combien il aurait voulu sentir l’odeur de cette nouvelle-née, sa petite Jonie, toujours irrésistible dans ses premiers jours, au risque de paraître trop animal. C'était un luxe que seuls les parents pouvaient connaître et comprendre. Combien il était toutefois difficile de trouver de la joie pour la naissance d’un enfant quand un autre était mort.

Et puis y avait une autre chose, plus indicible encore, que Margaery percevrait peut-être dans le silence du nordien : trois filles, belles et solides. Deux fils, morts-nés.

Quel sort les Anciens réservaient-là à la lignée des Stark ?

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Elle se demandait ce qu'avait été l'enfance du nordien, ce que cela devait être de vivre déchiré entre ses origines et une vie que l'on avait pas choisit. Robb, tout comme Baelor Noirmarées chez ses cousins de Villevieille, avait grandit loin de tout ce qui faisait sa région, otage protégé d'un vainqueur après une rébellion ratée. Mais, tout comme Baelor, elle n'avait jamais perçut d'animosité chez le jeune homme et quoi qu'elle n'eut revu le fer-né depuis des années, elle pouvait attester chez le Stark que cela n'était pas non plus venu en retrouvant ses contrées natales. Le Nord était un royaume inconnu de la Bieffoise, un royaume plein de légendes, d'histoires aussi nombreuses et diverses que les paysages qui s'y trouvaient. « Le coeur à ses raisons, Lord Stark. » lui dit-elle avec un sourire, songeant qu'il était quand même rassurant de savoir qu'il s'y plaisait, dans son Nord gelé et froid loin du faste de la Cour qui l'avait vu grandir. S'ils ne s'étaient pas vu depuis des années, Margaery avait croisé certains de ses frères et soeurs : la jolie Sansa qui était désormais la Dame de Vivesaigues, ainsi que Brandon du temps où il était encore écuyer de Ser Lucas Nerbosc. Et tous s'accordaient à dire que Robb faisait tout ce qui était en son pouvoir pour s'intégrer et reprendre le flambeau du si estimé Eddard Stark. Et aujourd'hui, il lui prouvait de lui même qu'il avait l'âme divisée, partagée entre le jeune homme qu'il avait été auprès de cette famille recomposées de toutes pièces, et l'homme qu'il était devenu, désormais à la tête de l'une des plus anciennes et importantes maison de Westeros. « Il n'y a d'ombrage à prendre, c'est une situation que je ne connais que trop bien : une part de vous réside ici, une autre est à Winterfell. Votre désir d'être auprès de votre famille n'est pas une honte, bien au contraire. » explicita-t-elle d'un sourire. C'était Alla qui, la première, s'était étonnée de la composition de la délégation nordienne : un suzerain sans sa dame, retenue dans son château par des couches prochaines que le trajet aurait mis en péril. Elle se souvenait des quelques voyages qu'elle avait du faire sans Aegon ou sans Aemon avant la mort du roi Rhaegar et de combien elle ressentait leurs absences dans son coeur malgré l'objet de son séjour loin du Donjon Rouge.  « Mon mari, mes enfants sont ici, mais par moment je me languis de Hautjardin et je sais que si je m'y rendais, ils me manqueraient tous affreusement. » affirma la brune. Il était évident qu'elle gardera une affection profonde jusqu'à sa mort pour la maison à la rose. Elle avait tant de souvenir dans le château qui l'avait vu naitre, tant de joie à revoir ses frères, sa mère, à se remémorer les idioties dont Loras se rendait parfois coupable. Elle aimait les Tyrell, elle aimait Willos et Garlan. Mais elle aimait Aegon plus encore.

Elle songea un instant à la proposition du nordien avant d'hocher la tête : finalement, partager quelques pas avec un vieil ami était sans doute mieux pour son moral que de broyer du noir dans un coin du Donjon Rouge. Elle emboita le pas du Stark, glissant son bras contre le coude gracieusement offert et qui lui permettait d'adapter le rythme de la marche à celui de son compagnon. « Mes condoléances, mon ami. » finit-elle par dire tandis que sortait enfin ce qu'elle considérait comme la cause de son trouble. Et pour cause. La perte d'un enfant était une douleur bien différentes des autres et elle n'osait imaginer comme il le vivait, lui qui était si loin de Winterfell lorsque le drame avait eut lieu. Elle finit par lui offrir une moue contrite, consciente qu'elle n'était sans doute que la première d'une longue liste de personne qui lui offrirait ces quelques mots, mots qui ne manqueraient pas de perdre en sens à chaque fois qu'ils seraient prononcés. « Même si je gage que vous en entendrez bien assez, mais sachez que je comprends ce que vous ressentez. » Elle même avait essuyé un nombre considérable de condoléances au cours de son existence : que ce fut pour son père, son frère, sa chère bonne-maman ou pour les enfants qu'elle avait perdu, il y avait toujours une personne lui rappelant la douleur du deuil des mots si compatissants qu'ils en devenaient rapidement faux. Sa main se serra légèrement sur le bras du brin. « Je comprends d'autant plus votre désir de retrouver le Nord ... Ce sont des épreuves qu'on ne devrait avoir à vivre seul. » confia-t-elle. Et par seul, elle entendait également "entouré d'une foule d'inconnus dont le seul désir était de se faire bien voir". Bien qu'elle ignorait qu'elle fut la relation que le suzerain entretenait avec son épouse, elle imaginait sans mal la peine de la frêle Kylis Stark dans son château. Une peine qu'elle avait connu lorsqu'en pleine peste rouge, elle s'était éveillée avec la froide absence d'Aegon dans le lit et la nouvelle de la perte de son frère adoré. Elle se souvenait sans mal de l'angoisse tandis qu'on rapportait à la cour des bribes de rumeurs, des on-dits qui affirmaient que le prince se trouvait à tel ou tel endroit. Jusqu'au bucher. Jusqu'à ce qu'au choc d'apprendre qu'il s'était volontaire jeté dans un mur de flamme ne superpose l'image du Targaryen à celui, figé dans son éternel jeunesse, de Loras. Il avait fallut plusieurs jours pour que la chose arrive mais guère assez pour permettre au prince de rentrer, guère assez pour permettre à l'enfant qu'elle portait de survivre.  « Aegon ... Aegon n'était pas là lorsque nous avons perdu notre petit garçon. Je lui en ai énormément voulu, il s'en est énormément voulu. Lorsque j'ai perdu notre fille ... Je ne sais pas comment j'aurai survécu s'il n'avait pas été présent. » Malgré la crainte qu'elle avait pu avoir de revivre le drame de sa première grossesse, elle n'avait pas été prête à ce que cela se reproduise une seconde fois. Malgré la présence d'Aemon, l'assurance qu'ils n'avaient aucun problème à concevoir, perdre ce deuxième enfant l'avait plongé dans une sombre humeur, un déni presque entier la poussant à vouloir oublier à tout prix. Mais malgré les drames, malgré le tragique inhérent à ces événements, et malgré la peine qu'elle ressentait en imaginant à quoi ils auraient pu ressembler, elle savait que cela avait abimé son couple avant de le souder. Et, plus que jamais, elle souhaitait aux Stark d'être capable de se soutenir avec autant de bienveillance et d'amour qu'elle avait pu en connaitre. « Les dieux nous ont bénis de quatre magnifiques enfants, mais mon coeur pleure encore les deux petits qui m'ont été arraché. C'est une blessure dont on ne se remet jamais, on apprend juste à vivre avec. » C'était la conclusion à laquelle elle était arrivée. Gaemon, Rhaella, elle ne pourrait jamais oublier les avoir porté, les avoir attendus avec impatience. Mais ils se devaient d'avancer malgré tout, pour eux, pour les enfants qu'ils avaient et qui eux, réclamaient leur présence. Elle se doutait qu'au poids du deuil s'ajoutait une autre question, celle de l'avenir de la maison Stark. Des quelques correspondances qu'elle avait entretenu, elle avait apprit la naissance de Lyarra, puis de Serena et maintenant, de Jonie. Trois filles en bonne santé mais aucun garçon survivant. Elle songea à ses cousins Redwyne sur qui le sort semblait s'acharner tout autant. Peut être que la loi que Rhaenys avait fait voter par le conseil, plus de dix ans auparavant, était finalement arrivée au bon moment bien que cela n'empêche les hommes de désespérer d'avoir un fils. « Comment se porte Lady Kylis ? » finit-elle par demander, doutant que Robb fut le seul à traverser un moment difficile mais qu'au chagrin s'ajoutait, chez sa dame, la malchance d'être de fragile constitution.

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Donjon Rouge |  An 310, lune 1, semaine 1


« When you came into the world,
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Le pupillage était une affaire régulière, dans les échanges de pouvoir des westerosi. Toutes les familles s’estimaient chanceuses quand elles pouvaient vanter les mérites de leur enfant, élevé dans tel ou tel autre fief que celui où il était né. On négociait, pour un enfant ou pour un autre, un échange commercial qui permettrait d’asseoir l’amitié entre deux maisons. Robb, lui-même, avait pris à sa charge le jeune Ned Omble. Le seigneur d’Âtre-lès-Confins, son père, avait confié sa garde au suzerain du Nord quand celui-ci avait proposé de réduire le cens du fief pour deux ans, pour aider la maison, très abîmée, à se reconstruire après la guerre. Au-delà de ces deux années, Ned Omble était resté dans la maison suzerainale et accompagnait même maintenant son seigneur à Port-Réal. Le pupillage de Robb Stark pour la famille Targaryen, toutefois, était survenu dans un contexte un peu différent. D’abord, Robb était né en temps de guerre, ou de rébellion tout du moins, à Vivesaigues. Il n’avait encore jamais rencontré son père quand il avait rejoint les terres de la Couronne âgé de quelques lunes à peine. Son enfance à Port-Réal, au sein de la famille royale, n’avait pas été le fruit d’une amitié mais la conséquence d’une trahison. On le lui avait fait comprendre, maintes et maintes fois, au sein du Donjon Rouge quand il était enfant, et dans le Nord, quand il y était revenu à l’âge adulte. S’il s’en trouvait aujourd’hui privilégié, pouvant compter sur des amitiés comme celle avec la princesse Targaryen, qu’il n’aurait jamais pu construire depuis son fief familial, il avait été habitué, dès son plus jeune âge, au sentiment de nostalgie. Gamin, ça ressemblait plutôt à un mal de pays, car il savait que sa place n’était pas au milieu de dragons. Aujourd’hui, et de façon bien différente, il se sentait qu’il n’était pas à sa place, à Port-Réal, surtout en cette période particulière. S’il connaissait ses obligations qui justifiait sa présence au pied du Roi, il regrettait le chevet de son épouse. La Rose, face à lui, le surprenait par sa douceur et sa capacité d’écoute ; il se souvenait d’elle plus … perçante. Sans doute parce qu’il avait livré ce qui alourdissait son allure, elle fit montre elle aussi d’une certaine candeur, en évoquant Hautjardin et combien ses terres natales lui manquaient parfois. Il acquiesçait doucement à ses mots, bienveillants et rassurants, puis lui proposa son bras, comme pour se rasséréner : assez de s’apitoyer sur son sort.  

La princesse à la Rose adressa au Loup du Nord ses condoléances, qu’il reçut humblement, en révérant son crâne vers l’avant alors qu’elle poursuivait, gageant qu’il en recevrait d’autres mais qu’elle les lui adressait sincèrement. Robb chercha son regard et lui répondit doucement : « Elles ne sont que plus précieuses que venant de votre part, votre Altesse. » Margaery était une princesse, et plus encore, elle était une amie. Il y avait un accent de sincérité, dans ses mots, qu’il retrouva quand elle poursuivit, partageant qu’elle comprenait son envie de se trouver parmi les siens, à Winterfell. Robb fronça les sourcils, comme pour mieux décrypter son regard qui se faisait de plus en plus profond. Ils marchaient doucement, dans le bois sacré, quand la princesse éclaira pour le suzerain son propos en évoquant deux enfants qu’elle et son époux avaient perdu à leur naissance. Un air étonné échappa à Robb qui, depuis sa contrée lointaine, éloigné de l’intimité qui régnait au Donjon Rouge, n’en avait rien su. Cet étonnement laissa place à une expression de tristesse sur son visage alors qu'il resserrait son bras qui enlaçait celui de la bieffoise. « Margaery – laissa-t-il lui échapper, l’émotion qui les traversait tous les deux l’autorisant sans doute à user à nouveau de familiarité en l’apostrophant de son prénom – je suis vraiment désolée, pour vous ainsi que pour Aegon. » Elle disait bien le soutien dont elle avait eu besoin, de la part de son époux, au moment de ces deuils successifs. Cela qui ne manqua pas de faire frémir le loup : il ne pourrait serrer sa Dame contre lui avant trois longues lunes … Il n’aurait pas changé ses plans, par dévotion pour la Couronne, mais son attachement pour son épouse s’en voyait heurté, et il espérait que celle-ci ne lui en tiendrait pas rigueur.« Les dieux ont leur raisons », ponctua le nordien, en écho avec ce qu’avait dit la princesse un peu plus tôt. Il regardait, derrière eux, s'éloigner l'Arbre-Coeur. Margaery poursuivit en soulignant combien ces grossesses qui avaient apporté la mort avec elles plutôt que la vie, n’étaient jamais oubliées.  « Il est certain que ces enfants ne nous quittent plus, désormais ». Le Seigneur Stark avait enterré son premier enfant mort-né, Harlon, dans la crypte où tous ses ancêtres reposaient déjà, et il s'assurerait, même à des milliers de lieues de Winterfell, que ce second fils y trouve lui aussi son éternelle demeure. Dans sa mansuétude, la princesse s'enquit de la bonne santé de la suzeraine. Le Stark lui adressa un regard révérencieux, avant de répondre : « ce courrier ne précise pas grand-chose à ce propos. Je sais que malgré la grossesse gémellaire, qu’elle a apprise tôt, elle a pu la mener à terme sans trop d’effort. Elle était fort gaie, dans ses derniers courriers. Prenant une inspiration, alors qu'il accélérait l'allure, il poursuivit, avec précautions : à l'occasion de sa troisième grossesse, après Lyarra et après Serena, elle avait déjà perdu autre garçon à sa naissance. Robb laissa passer une inspiration, avant de reprendre : le mestre lui avait donc fortement recommandé de rester alitée, ce qu'elle a fait, non sans que ça l'ennuie beaucoup toutefois. Lady Kylis n'a pas la vigueur d'une rose comme vous, votre Altesse, mais elle a la force d’esprit de son père, le Seigneur Omble. En mon absence, elle porte loin son regard sur le Nord, même allongée, et œuvre bien en sa qualité de suzeraine. » Un air fier pouvait être deviné dans le regard de l'époux de Kylis Omble, qui laissait Winterfell et son Nord à sa garde sans frémir autrement que pour sa sécurité. « Je vous remercie pour votre attention, Princesse. J'avais eu l'occasion de rencontrer vos trois premiers enfants à l'occasion du mariage de Son Altesse Rhaenys, il y a quelques années, mais j'espère pouvoir rencontrer votre dernière née, Laena, je crois ? » Robb savait, bien sûr, mais il ne voulait pas paraître trop présomptueux, même face à une dame qu'il pouvait considérer comme une amie. « Ces enfants sont notre futur. Il nous faut les chérir, avec la mémoire de ceux qui ne pourront pas l'être » ajouta le suzerain, pensivement, le regard porté au loin sur l'arbre aux feuilles rouges. Dans ce lointain, il pouvait presque voir, s'il fronçait les sourcils et plissait les yeux, les visages de Lyarra et de Serena. Dès ce soir, si les dieux le voulaient bien, il verrait dans ses rêves le visage de la petite Jonie. « Et votre prince, Altesse ? Comment se prépare-t-il pour le tournoi ? Je ne suis pas encore allé le déranger, j’imagine qu’il est fort concentré face à la tâche qui l'incombe... »

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Avec les années, Margaery se rendait compte que, tout aussi douloureux que ce fut, il lui était plus facile de parler de Gaemon, de Rhaella, sans fondre en larme ou se souvenir dans les moindres détails du déchirement profond de leur disparition. Peut être était-ce la maturité, peut être était-ce simplement le deuil qui faisait son effet. « Merci. » lui répondit-elle avec un sourire qui n'en demeurait pas moins triste. Son coeur de mère s'était consolé auprès d'Aemon et de la fratrie qui l'avait suivi dans la vie du couple mais cela ne l'empêchait pas de, par moment, se perdre dans l'horizon en pensant aux vies qui ne seraient jamais vécues et aux possibilités perdues. La compassion du Stark lui allait droit au coeur considérant la place que Robb avait dans la vie d'Aegon et, par procuration, dans la sienne : les liens forts qui unissaient le dragon et le loup survivaient aux années et à la distance et elle savait qu'en ces mots ne se cachaient nulle flatterie ou complaisance, seulement les condoléances sincères d'un ami. « Comme vous le disiez, les dieux ont leurs raisons : je veux croire que rien n'arrive par hasard. » dit-elle d'une voix légèrement rauque. Elle était persuadée qu'un jour, elle aurait la réponse à ses questions, que la malchance n'expliquait pas le malheur qui l'avait poursuivie les premières années de son mariage, la poursuivant comme une vilaine malédiction. Peut être était-ce le prix divin de la survie d'Aegon dans l'Orage ? Peut être était-ce pour punir son manque d'humilité ? Si l'on songeait que la vie n'était qu'une longue leçon, alors celle ci avait été douloureuse à apprendre. Toutefois, Margaery concevait que ses mots ne devait en rien apaiser la tristesse du nordien. A son propre deuil s'ajoutait la peine de voir ses fils ne jamais survivre au ventre maternel, un drame d'autant plus difficile à appréhender dans sa globalité pour elle qui avait eut la chance de donner à son prince deux garçons aux cheveux d'argent pour hériter de son nom. Sa main exerça une pression bienveillante sur le bras du jeune homme comme pour rappeler qu'il n'était pas seul dans cet instant obscur où le monde semblait s'effondrer. Elle demeura silencieuse quelques minutes, laissant le temps au nordien de reprendre contenance avant que sa voix ne se fasse plus heureuse tandis qu'il décrivait son épouse en d'élogieuses paroles. La née Tyrell ne pouvait qu'être heureuse de constater l'entente du couple Stark : elle avait craint, un temps, que l'amitié profonde de Robb et de sa première fiancée ne soit un frein à la création d'une tendresse sincère avec la jeune Kylis Omble mais force était de constater que la belle avait su se faire sa place dans la vie du Stark. « Je vous en prie, transmettez toute ma compassion à votre épouse. J'aimerai vous dire que les choses sont plus simples avec les années mais ce qui a été perdu ne saurait être remplacé. Toutefois, s'ils ne quitteront jamais votre esprit, cela ne doit pas vous empêcher de profiter du bonheur de ceux qui sont toujours là : vos filles, votre femme, vos frères et soeurs ... Le temps ne s'écoule plus dans le monde des morts, mais à trop les pleurer, on oublie parfois les vivants. » En cela, ils avaient l'air de se retrouver. Mais c'était une chose différente de le savoir et de le ressentir : la réalité du coeur était parfois différente de la pensée raisonnable mais elle n'en comprenait que davantage l'envie de rentrer chez soi. Le Donjon Rouge avait été le château de son enfance, mais l'homme, lui, avait trouvé le chemin le ramenant à son foyer.

Fut-ce par besoin pressant de changer de sujet ou par le déroulement naturel de leur conversation, la discussion passa de l'épouse de l'un à celui de l'autre. Les yeux en amande de Margaery se plissèrent d'une joie sincère tandis qu'abandonnant ses mornes pensées, pour la vision bien plus heureuses qu'Aegon avait finit par installer dans son esprit. En dix années de mariage, ils avaient traversé bien des épreuves et s'étaient découvert bien plus que les jeunes amoureux idéaliste du passé. La passion juvénile et maladroite avait, par chance, évolué en un amour profond, fort et en une confiance à toute épreuve. C'était sans doute ce que les serments appelaient une seule chair, un seul cœur, une seule âme car plus que jamais les décisions d'Aegon étaient les siennes et l'éclatante popularité de Margaery venait résonner dans celle de son époux. Les disputes et incompréhension de Lestival semblaient bien loin à présent et, pour eux qui avaient frôlé la séparation, ils ne savouraient que davantage les efforts faits pour en arriver jusque là. Mais bien que grandis par des années de vie commune et de soutien inconditionnel, ils restaient par moment la pétillante étincelles d'une adolescence qui n'était que quelques années derrière eux. Par moment, ils abandonnaient leur rôle de parents pour s'enfuir en riant à travers le Donjon Rouge, se cachaient des courtisans dans les jardins comme s'ils avaient de nouveaux seize et dix huit ans. Et parmi ces instants de régression, la joie sincère et brut d'Aegon lorsqu'il fut annoncé que la délégation nordienne serait dirigé par son suzerain. Il n'y avait plus eut ni prince, ni époux, ni père ce jour là, seulement l'impatience derrière les yeux améthystes, l'excitation presque enfantine des retrouvailles à venir. « Bien ! Il était impatient de vous revoir, vous savez ? » lui dit-elle avec bien plus de retenue que l'engouement que le prince n'avait pas manqué de témoigné, redoublant d'ardeur dans ses entrainements avec le jeune Monterys, d'affection avec les enfants et de taquinerie avec elle. L'approche du tournoi l'avait forcé à retrouver son implacable masque de royauté et à se plonger dans ses devoirs et ses préparatifs avec sérieux mais, lorsqu'il la retrouvait le soir, il brillait dans son regard lilas, la même flamme que dans ceux de leur fils. La pudeur l'empêchait de révélé cela au Stark, aussi proches eurent-ils été : il ne lui appartenait pas de témoigner des joies ou des malheurs de son mari, mais elle ne doutait pas que les retrouvailles soient pleines d'une profonde émotion.  « Je pense qu'il attend de prendre sa revanche sur Lestival quoi que je lui souhaite de ne pas tomber face à Ser Manning au premier tour. » ajouta-t-elle avec un rire, songeant au dernier tournoi où Aegon, épuisé par ses rêves, tourmenté par son choix, était tombé bien vite face à la lance de Ser Arys. La blessure physique de sa chute avait peut être disparue, mais celle de l'égo demeurait par moment et quoi que l'héritier de Noirport fut une vieille connaissance des plus amicales du prince, il demeurait une pointe de rivalité qui poussait le Targaryen a vouloir faire oublier son résultat passé. « Vous même ne participez pas au tournoi ? » demanda-t-elle, éclipsant un instant les nouvelles sombres qui les avaient amené à se retrouver pour questionner les plans initiaux du nordien. Il n'était pas coutumier, pour un homme qui n'était pas chevalier, de jouter en tournoi. En tant que fidèle de dieux ancestraux et non des Sept, Robb Stark ne pouvait prétendre au titre chevaleresque toutefois, puisque l'on permettait à Lord Brynden Nerbosc de porter les couleurs de la princesse Daenerys, rien ne s'opposait à l'inscription du jeune loup. Après tout, il avait été élevé à la Capitale ... Toutefois, elle doutait que lui, tout comme Aegon, ne se préparent réellement avec l'autre dans les parages et alors que du prince, le nordien évoqua les petits Targaryen, Margaery ne put s'empêcher de sourire de nouveau, tapant dans ses mains comme si elle venait de trouver l'idée de la décennie. « Mais si cela vous sied, nous pourrions organiser un thé après les joutes ? Je vous présenterai notre petite princesse. Elle est encore bien jeune pour quitter le Donjon Rouge mais ... Vous êtes de la famille après tout. » C'était vrai, en un sens. Au delà des années du Stark à Port-Réal, elle gardait en mémoire le récit tendre et nostalgique qu'Aegon lui avait fait de sa jeunesse auprès du fils d'Eddard Stark. Ils étaient comme des frères, lui avait-il dit et elle ne pouvait que constater combien cela semblait vrai dans le coeur d'Aegon. Bien sur, ce dernier avait Rhaenys et Aerion mais la première était une fille, une aînée protectrice, et le second était né alors qu'il était déjà un homme fait. Nul, dans le Donjon Rouge, ne pouvait prétendre partager le lien du prince et de son ami nordien. « En parlant de petite princesse ... J'aurai pensé que vous seriez venus avec votre aînée, quoi qu'elle doit être bien jeune pour un tel voyage ... Elle a le même âge que mes jumeaux si je ne me trompe pas ? » A quelques lunes près sans doute. Elle avait souvenir d'un corbeaux arrivant peu avant que sa grossesse ne la force à se confiner dans ses appartements. L'héritière de Winterfell, songea Margaery avec amusement. Il était drôle de constater que le premier enfant de Robb avait été une fille lorsque celui d'Aegon était un garçon, comme si les dieux les ramenaient toujours l'un à l'autre, comme si l'idée qui était née d'une blague lorsqu'ils n'étaient que de jeunes hommes, avait fini par prendre racine dans le réel. Si Aemon n'avait pas été héritier de son oncle, si Lyarra n'avait pas été héritière de son père, sans doute auraient-ils abordé le sujet de devenir, finalement, de véritable frères.

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Ils sont aimables les uns envers les autres mais ils communiquent peu*, les Targaryen et les Stark. Robb devait admettre que pour un temps, ça avait été sa faute, et que, dans leur mansuétude, la famille royale ne lui en avait pas tenu rigueur. Dans les premiers temps de sa suzeraineté, pour se faire sa place dans le Nord, il avait dû laisser loin derrière lui le nid de dragons réalais dans lequel il avait grandi. Il avait répondu aux courriers qu’on lui envoyait avec beaucoup de retard, et n’avait pas honoré toutes les invitations qu’on lui avait adressées car il avait voulu investir tout son temps dans le Nord, pour ses sujets. La Longue Nuit avait tout changé, non seulement parce qu’il avait senti la confiance que lui accordaient les nordiens, qui s’étaient battus pour lui et pour lesquels il était parvenu à vaincre, mais aussi parce qu’il avait vu Rhaegar répondre à son appel, Aegon prendre les armes pour lui, et son dragon brûler de ses flammes brûlantes des centaines d’Autres à la fois. Il avait écrit à celui qu’il avait si longtemps considéré comme un frère un courrier, sincèrement ému de son sacrifice, quelques lunes après la bataille. Une correspondance plus régulière avait repris depuis, et en avait entraînées d’autres, avec différents membres de la famille royale qu’il avait délaissés depuis trop longtemps. Robb en était bien satisfait, et la Princesse à la rose lui prouvait aujourd’hui que cet attachement à la Couronne méritait cet investissement, ne serait-ce que pour lui. Lady Margaery était sincère, il l’entendait dans sa voix, quand elle adressait sa compassion à l’égard de la suzeraine du Nord. Ça réchauffait le cœur de son époux, qui songeait qu’ainsi, il n’était pas le seul à avoir une pensée pour Kylis, emmitouflée sous ses fourrures, devant laisser de côté le deuil d’un fils pour chérir une fille. Là-dessus, la Tyrell avait raison : il ne faudrait point pleurer le petit Othor trop longtemps, car Jonie, elle, était bien vivante, tout comme ses sœurs aînées.

Cet attachement à la couronne d’Aerion saurait être, Robb en était sûr, un bon investissement tant pour lui que pour les habitants du Nord. On avait voulu faire de ce pupillage une punition pour un Nord et des Stark rebelles ; il saurait en faire une force. « Je vous remercie, votre Altesse, et lui transmettrai bien vos mots. Elle vous en sera largement reconnaissante, j’en suis certain. Je le suis, en tous cas, car vos conseils sont fort justes. » Robb songeait à Serena, à Lyarra, et à cette petite Jonie, qu’il s’appliquerait à chérir d’autant plus qu’elles vivraient. Elles aussi, il avait hâte de les serrer contre lui.

La nuque du nordien ployait révérencieusement alors qu’ils s’éloignaient de l’arbre-cœur, marchant lentement dans le petit jardin dont ils auraient bientôt fait le tour. Il évoqua Aegon, pour changer de sujet, pour apporter plus de gaité à cette discussion, et sans doute, par curiosité. Cela faisait près de trois années que les deux hommes ne s’étaient plus croisés, et il devait admettre que les courriers étaient bien insuffisants pour se signifier véritablement leur affection. Le suzerain du Nord fut ainsi soulagé d’entendre la Princesse dire que son époux avait été impatient de le revoir : il pourrait ainsi se laisser aller à dire que lui-aussi. Il s’autorisait ce genre de de licence à l’égard de ses sentiments auprès de ceux qui lui étaient le plus proches, et auprès de ceux qui étaient de son rang. Aegon, quoi que Prince des Sept-Couronnes, comptait parmi ceux-là. S’il pouvait lui arracher un sourire gêné en plus, ça ne serait qu’une victoire de plus. « Moi aussi, je le suis … » confia-t-il alors d’abord à son épouse, le regard orienté vers le sol ; ça l’intimidait, lui aussi, d’admettre cela. Après tout, ils n’avaient plus douze ans, pour s’épandre autant.

Robb ne souhaitait pas interrompre Margaery, avide d’entendre celle qui connaissait sans doute le mieux Aegon parler de lui. Elle racontait son envie de revanche après le tournoi de Lestival ; ça rappela à Robb un souvenir qu’il avait manifestement tâché d’oublier. Après ce tournoi, le Prince héritier des Sept Couronnes qu’était encore Aegon avait annoncé renoncer à son héritage. Robb n’y avait pas cru, se souvenant encore fort bien des promesses qu’ils s’étaient faites, enfants, dans les couloirs sombres du Donjon Rouge. Ils s’étaient jurés qu’ils règneraient ensemble sur les Sept Couronnes quand Aegon en serait le roi et Robb le Gardien du Nord. Ils se soutiendraient envers et contre tous, marieraient leurs enfants, feraient la guerre contre les mêmes ennemis, malgré les milliers de lieues qui les sépareraient forcément. A Lestival, quand Aegon avait renoncé à son titre, Robb ne s’était jamais senti aussi loin de cet enfant qu’il était à Port-Réal, jurant fidélité à son futur Roi, Aegon Targaryen. C’était là qu’il avait rencontré Kylis, rompant pour toujours une autre promesse adolescente, celle d’épouser Wynafryd Manderly. Les dieux sont pleins de surprises, songea le nordien alors que la Princesse, qui elle aussi avaient dû voir se rompre quelques promesses à Lestival, lui demandait s’il participerait au tournoi. Il lui offrit un sourire joueur en guise de réponse, cherchant son regard. « Non, pas cette fois-ci, répondit-il sur le ton de la confidence. J’ai emmené Rickon et Ned Omble avec moi, vous avez dû les croiser. Ils séjournent à la capitale pour la première fois. Je veux pouvoir la leur faire découvrir comme je la connais, alors si je devais m’entraîner tous les jours, ou si je me blessais dans l’arène … non, non. – il balaya cette idée d’un geste nonchalant de la main. Puis, d’un air beaucoup plus sérieux, il ajouta : Jon était déjà venu, et il est au moins aussi bon guerrier que je ne le suis. C’est lui, qui représentera les Stark dans l’arène de la Mêlée. » C’était non sans cynisme que Robb disait tout cela. Il se souvenait bien de la dernière fois que le bâtard avait mis les pieds dans le Donjon Rouge. C’était pour que Robb demande au Roi sa légitimation comme enfant Stark. Rhaegar la lui avait refusée, et sa cruauté ne s’était pas arrêtée-là. Le Roi lui avait confié du même coup qu’Eddard Stark n’était pas son père, contrairement à ce qu’il avait cru toute sa vie. Il l’était, et Lyarra Stark était sa mère. Cela faisait de lui, certes, un Stark, mais surtout un Targaryen. Il ne pouvait ainsi être légitimé, car il ne pouvait porter le nom des Dragons et devenir du même coup un héritier à la couronne. Le deuxième, après Aegon. Impossible, surtout vu les rapports fort peu cordiaux qu’avaient entretenu Jon et Rhaegar, et malgré la place de Robb dans cette affaire. Jon aussi, sans doute, voulait trouver sa revanche à l’occasion de ce tournoi. De cela, toutefois, le suzerain ne dit rien à la princesse. Il avait parlé d’une voix très assurée, car il faisait toute confiance à Jon. Si le bâtard n’était pas son frère, il n’en était pas moins un Stark, et il saurait faire honneur à leur maison, Robb en était certain.

Margaery suggéra qu’ils prennent un thé tous ensemble, après le tournoi. Cette idée ravissait déjà le Stark, qui se sentit rougir en entendant la Princesse lui dire qu’il faisait partie de la famille. Il souffla largement du nez, comme pour faire passer sa gêne et retrouver un peu de contenance. Elle l’émouvait. « C’est trop d’honneur, votre Altesse. Et c’est avec grand plaisir que je rencontrerai votre princesse. » Robb nota intérieurement qu’il devrait lui trouver, dans ses malles, un cadeau. Il était venu avec de nombreuses denrées du Nord pour pouvoir les offrir allègrement au cours de son voyage, mais il n’était pas certain de pouvoir trouver quelque chose qui siérait à une si petite fille.

Curieuse, la Rose demandait au Loup ce qu’il en était de sa propre fille, Lyarra. Elle arborait, au visage, un air mutin qui rappelait à Robb leurs années adolescentes. Il n’osa chercher à en comprendre le sens, quoi qu’étonné de ce qu’elle semblait suggérer. Pourquoi aurait-elle voulu compter l’héritière des Stark parmi ses invités ? « Vous avez du le remarquer, j'ai emmené dans ce périple à la capitale tous les hommes Stark de Winterfell ; il fallait bien quelques louves pour garder le Château, et vous connaissez l’adage … Il doit toujours y avoir un Stark à Winterfell. » Certes, Arya était restée, elle, mais les jeunes Stark et la suzeraine, justement, n’étaient pas de trop dans la demeure ancestrale des suzerains du Nord. « Lyarra aura le temps de visiter la capitale. Elle n'avait pas encore deux ans quand elle l'a découvert pour la première fois, pour le mariage de son Altesse Rhaenys. Elle vient de fêter ses cinq ans, son expérience n'en sera que plus belle si elle prend encore une ou deux années. J'ose espérer que nous serons encore régulièrement invités sur vos terres pour qu'elle puisse en profiter un peu mieux. » Robb s'imaginait déjà conduire sa fille sur la colline de Rhaenys, comme il l'avait fait pour ses frères. Il voulait lui faire admirer la vue sur la Capitale du Royaume telle qu'il l'avait connue, gamin. « Ce sont vos enfants qui devront bientôt connaître le Nord ! Car vous le savez, votre Altesse. Si je suis de votre famille, alors, vous êtes de la mienne. Vous êtes chez vous à Winterfell. »


DRACARYS

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* L’Art de Perdre, Alice Zeniter, p. 46.



Robb of House Stark
Lord of Winterfell and Warden of the North

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