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Le vent se lève | ft. Lowell

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Vaelle Velaryon
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Vaelle Velaryon

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Le vent se lève
FORT-ÉPINE | AN 307, LUNE 8 | @Lowell Blount

La mer était magnifique et Vaelle était hideuse. Elles avaient pourtant cela en commun qu’elles étaient aussi vertes l’une que l’autre.

“Lady Velaryon, est-ce que tout va bien ?”

Penchée au-dessus de la rambarde du bateau, les oreilles bourdonnantes et la vision troublée, la valyrienne n’avait pas entendu le capitaine du navire s’approcher d’elle. Trop exténuée pour sursauter à l’arrivée de Porrick, elle se contenta de le saluer d’un geste mou de la main. Les remous des vagues lui faisaient tanguer les jambes et le cœur. La désagréable impression d’être saoule lui brassait l’estomac. Une chance qu’elle n’ait pas bu de vin durant la traversée, cela dit. Elle devenait sentimentale lorsqu’elle était ivre.

Fébrile, elle appliqua un mouchoir parfumé contre son nez pour couvrir sa bouche.

“J’ai envie de me jeter par-dessus bord,” plaisanta-t-elle faiblement en se redressant.

Il n’y avait visiblement que cela pour mettre fin à ces trois jours d’agonie. La première mi-journée avait été clémente. La mer avait été d’huile et une fine brume blanche masquait alors le soleil étouffant.
L’orage avait éclaté en fin d’après-midi, démontant la mer et le ciel, zébrant le crépuscule d’éclairs blafards. Les nuages, noirs comme du charbon, bouchaient l’horizon. Pas une goutte de pluie n’était tombée de la nuit. Il avait donc fallu poursuivre le voyage dans une ambiance moite digne de ce que Vaelle avait pu lire sur Sothoryos. Peut-être se trompaient-ils de chemin, finalement. Elle aurait été bien incapable de le dire ; elle ne comprenait rien ni aux boussoles, ni aux cartes.  

Parfois, elle oubliait à quel point elle haïssait naviguer. Mais l’océan était là pour le lui rappeler à coup sûr. La sensation de couler à pic l’étouffait dès qu’elle osait regarder les flots trop longtemps.

“Cela serait bien dommage, nous apercevons la côte. Nous serons à Fort-Épine dans moins de deux heures.”

“Les Dieux soient loués !” eut-elle envie de hurler de soulagement. Son dernier voyage jusqu’à la demeure des Blount avait été moins éprouvant, mais peut-être s’y était-elle rendue le coeur plus léger également. Aujourd’hui, il ne s’agissait pas de célébrer une union.
Elle chassa ses pensées et le capitaine d’un geste de la main, le mouchoir toujours appuyé sur son visage.

“Merci, Porrick. Pourrez-vous préparer les voiles ?”

Le capitaine recula d’un pas et acquiesça. Il retira son chapeau à larges bords noirs pour dévoiler des cheveux gris qu’il gardait longs, mais qu’il retenait en une queue de cheval basse. Sous sa barbe poivre et sel, on pouvait deviner un sourire de compassion. À moins que cela ne soit une risette moqueuse ?
Il salua lady Velaryon avant de quitter le petit balcon privé de sa cabine, balcon qu’elle n’avait que rarement quitté depuis leur départ de Lamarck.
La porte fut à peine claquée qu’un haut-le-cœur la secoua toute entière.

“Je déteste les bateaux,” geignit-elle toute seule, son front pâle appuyé contre le bois tandis qu’elle s’accroupissait. Les respirations de la mer lui coupaient la sienne, de respiration. Sa tête dodelinait au rythme des vagues. “Petite-fille de marin, fille de marin, épouse de marin, mère de marin, et me voilà à rendre mon petit-déjeuner par delà le bastingage…”

Le vent salé et les embruns tachaient sa peau de petites croûtes blanchâtres. Monford en était toujours recouvert. “Comme vous me manquez.” Elle enfouit son visage dans son coude. “Comme vous me manquez… J’aimerais que vous soyez là.” Elle n’avait pas besoin d’être ivre pour être sentimentale, finalement.
La jeune femme renifla dans son mouchoir, bien contente que seul Porrick ait assisté à sa détresse. Elle avait assez honte comme cela.


*

Ce fut avec une joie non contenue que Lady Velaryon retrouva la terre ferme. Si son écoeurement ne se dissipa pas immédiatement le pied posé au sol, elle se sentait déjà mieux. Le confort spartiate du navire ne lui avait pas permis de se préparer comme elle l’aurait souhaité, mais ce fut avec une robe de jour propre - il n’y aurait plus qu’à brûler celle de voyage - et le teint rafraîchit qu’elle aperçut Fort-Épine de détacher de la forêt qui l’entourait.
Elle avait plus vu ce château ces deux dernières lunes qu’en toute une vie. Le fort était brut et carré là où Marée-Haute était fin et élégant. Comme le cou d’un échassier trop curieux (et un peu épais), une haute tourelle dépassait largement de l’enceinte rectangulaire protégeant les cours. Il y avait quelques semaines, les pierres brunes s’étaient parées de couronnes et de tresses de fleurs pour célébrer le mariage de lady Hortense et de lord Blount. Aujourd’hui, les décorations avaient été remisées pour laisser les parpaings nus, cuisant sous le soleil estival. Par chance, la frondaison protégeait la troupe Velaryon qui s’avançait, à l’abri des branches.

Pour la quatrième fois depuis qu’ils avaient récupéré les chevaux au relais de poste en arrivant au petit port, la valyrienne s’assura que les voiles étaient bien harnachées à la jument à côté d’elle. Comme les trois autres fois, les toiles étaient toujours en place.
Échanger des missives était facile. C’était un exercice dans lequel la jeune femme excellait. Après tout, elle le pratiquait depuis des années. En revanche, négocier un contrat commercial ne s’improvisait pas. Vaelle s’était toujours reposée sur sa volubilité naturelle, elle qui aimait tant parler et se faire de nouvelles connaissances. Mais cette fois, elle n’était plus uniquement sa petite personne. Elle représentait sa maison et ses intérêts. Et elle voulait faire les choses bien. Les faire impeccablement bien.
Ses mains se crispèrent sur les rênes, mais elle leva le menton.

Arrivés dans la première cour, la délégation Velaryon fut accueillie par des jappements d’alarme. Derrière des grilles, des chiens d’une taille impressionnante griffaient le métal de leurs pattes. Certains dévoilaient une rangée de crocs dont chaque dent mesurait facilement la taille d’un pouce. Et étaient aussi épaisses. La jeune femme réprima un frisson.

“Le seul chien que j’ai réellement connu était à ma mère,” expliqua-t-elle à Porrick tandis qu’il l’aidait à descendre de cheval. “Un adorable petit cocker blanc et noir que nous avions appelé Myrtille.” Elle jeta un nouveau regard vers les bêtes que les domestiques avaient calmées. “Ils ne ressemblent pas vraiment à Myrtille, ceux-là” rit-elle. “Enfin, si cela avait été le cas, peut-être aurions-nous été victime de quelques malhonnêtetés. Myrtille n’arrivait même pas à grimper sur mon lit.”

Elle lissa les pans de sa robe et réajusta le fermoir de son collier. Ses jambes étaient encore un peu faibles d’avoir passé trois jours à offrir ses repas aux poissons et aux crabes.
Un des domestiques des Blount fila prévenir le maître des lieux de l’arrivée de ses invités.

Une bourrasque tiède secoua les feuilles.

“Le vent se lève,” commenta Porrick en détachant les voiles.

Une petite crampe de nervosité fit pincer les lèvres à la dame de Lamarck. Mais plus que de l’inquiétude, elle était déterminée à faire ses preuves en tant que régente. Et elle était contente que cela soit auprès de lord Blount.
Après tout, elle ne venait pas que pour les voiles et les chiens. Car si lady Velaryon n’était plus uniquement sa petite personne, Vaelle avait encore des choses à se faire pardonner.



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Le vent se lève
Fort-Epine | An 307, lune 08

Les aboiements des chiens portaient loin, jusqu’à l’emplacement du futur moulin, sous les frondaisons des arbres marqués par mestre Josmus et qui délimitaient les contours de la future clairière où ce dernier se tiendraient. Auparavant, cela pouvait vouloir tout et rien dire. Pendant la guerre, les chiens servaient d’alarmes, précédés de la cloche de la Tour-Épine : quand ils aboyaient, c’était le signe qu’il était presque déjà trop tard. Aujourd’hui, rien d’aussi dramatique. C’était l’un des bénéfices de cette étrange trêve, dont le seigneur des lieux ne manquait pas de se réjouir. Cela n’annonçait que l’un ou l’autre de leurs amis. Habitué à leur vacarme, Blount les entendit de loin et redressa la tête des plans qu’il consultait, étalés sur une table en rondins devant eux, s’attirant un regard surpris du vieux mestre. En guise d’explication, Lowell lui adressa un regard futé : « J’ai entendu les chiens, voilà tout. Nous avons de la visite, on dirait. Rangeons cela, voulez-vous, nous reprendrons plus tard. »

Ce n’était pas urgent, de toute façon. Il anticipait le déboisement, le terrassement, la construction, parce que Lowell Blount le Bâtisseur était aussi heureux lorsqu’il construisait que lorsqu’il joutait. Mais Lowell Blount l’Administrateur se méfiait. Les incendies pouvaient revenir ; la chaleur étouffante, qui les atteignait malgré l’ombre, le prouvait. Lors des travaux, il faudrait être prudent : une étincelle, et ils auraient un nouveau feu sur les bras. Et peut-être pas la même chance. Le tremblement de terre, le mois suivant, lui prouverait qu’il avait raison. De toute façon, ils n’avaient pas encore tout le stock nécessaire à la construction. Il manquait les voiles Velaryon. Et en parlant des Velaryon, c’était peut-être leur arrivée qui était annoncée par les chiens. L’apparition d’une silhouette sur le chemin, sortie par le jardin et l’un des accès gardés par les douves, le confirma à Lowell : « Ah, voilà Wendell, justement ! Holà, Wendell ! est-ce à dire que les Velaryon sont là ? » Le domestique s’approcha : « Seulement lady Velaryon, monseigneur. »

Ah. Cela, c’était plus inattendu. Vaelle Velaryon avait beau être régente de son fils et diriger Lamarque, Lowell se serait attendu à voir arriver par devers lui une délégation plus importante, et peut-être un peu plus masculine, s’il était parfaitement honnête. A priori, il n’avait pas d’affinités particulières avec Vaelle Velaryon, sinon peut être le deuil. Blount avait certainement de la compassion pour la jeune veuve pour cette raison, mais de là à dire qu’il ne conservait aucun souvenir d’une certaine moquerie, pourtant lointaine…non. Lowell avait toujours été rancunier. S’il était capable de se raisonner et de passer au dessus d’un affront, surtout lorsqu’il s’agissait de dialoguer avec un partenaire de longue date comme la famille Velaryon voire de redonner aux gens sincères une chance, il n’oubliait rien. En l’occurrence, il n’avait, à tout bien y penser, jamais vraiment eu l’occasion d’évoquer cela avec lady Vaelle. A vrai dire, il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de lui parler en tête à tête. Il y avait toujours l’un ou l’autre ami, partenaire, ou parent, avec eux, à son mariage comme à Port-Réal. Ce serait peut-être l’occasion, si leurs discussions commerciales leur en laissaient le temps. Après tout, il devait bien à Monford de laisser une chance à sa veuve…

De retour au château, Lowell n’eut qu’à émettre un sifflement autoritaire depuis le pas de la grand porte qui donnait sur la seconde cour et le logis, pour faire taire les deux chiennes qui grognaient encore au chenil. « Justice, Magloire, suffit ! Elles ne vous feront rien, rassurez-vous. Elles aiment juste montrer qu’elles ont de la voix. C’est utile pour la garde.  » Lowell mettait un point d’honneur à ce que ses chiens soient familiarisés à l’homme et rendus loyaux à leurs maitres. C’était une des grandes qualités de son élevage, qui faisait sa bonne réputation. Ceux qu’il souhaitait proposer aux Velaryon ne faisaient pas exception à la règle. Plus jeunes que Magloire et Justice, ses deux chiennes préférées, et plus dociles, ils impressionneraient sans doute moins lady Vaelle. Devinant une légère appréhension, il sourit d’un air malicieux : « Mais j’en oublierai de vous saluer en bonne et due forme. Lady Velaryon, je suis ravi de vous accueillir de nouveau à Fort-Épine. » Il lui adressa un signe de tête courtois mais guère plus. Un autre eut peut-être fait un baise-main. Mais Blount n’apprendrait sans doute jamais les courtisaneries. « Votre voyage s’est-il bien passé ? La mer m’a semblé mauvaise, ces derniers jours, depuis la tour. J’ai donc pris la liberté de faire servir des rafraichissements et une collation au jardin. » Qui restait l’endroit le plus frais du château, ces derniers temps, sans compter son agréable vue sur l’étang et le moulin à aube situé dessus. Arrivé à la tonnelle installée au jardin, Lowell indiqua une siège à Vaelle et prit place à son tour, indiquant au passage : « Lady Hortense vous présente ses excuses et vous transmets ses salutations. Elle est à Port-Réal aujourd’hui. » A présent, il était temps de passer aux choses sérieuses. Il s'installa à son tour, face à elle : « Alors, où en étions-nous ? » C’est lui qui avait pris l’initiative de proposer aux Velaryon une extension de leur accord. Normalement, cela ne poserait pas de difficulté. Du moins, le Ferrailleur l’espérait. Après tout, il n’y avait là rien que de très classique. Jouer des coups à trois ou quatre bandes en trahissant des alliés ne l’intéressait pas. Lowell préférait les partenariats solides et jouer la confiance pour mener à bien les projets qui lui tenaient à cœur. Le plus souvent ça marchait. Dès lors, quel besoin de courtisanerie et de complots ?

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@Vaelle Velaryon | #4c8181 : Lowell ; #ff9900 : Wendell, le domestique


Avec toutes mes excuses pour ce monstrueux retard  Le vent se lève | ft. Lowell 3663664295


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FORT-ÉPINE | AN 307, LUNE 8 | @Lowell Blount

Un long sifflement d’autorité répondit au concert de jappements. Les gueules des chiens se scellèrent instantanément, laissant un silence étonnant résonner après le chaos.
Surprise, Vaelle tourna la tête vers l’entrée du château où se tenait la silhouette robuste de Lord Blount. La jeune femme ne put s’empêcher de lui trouver une ressemblance frappante avec sa propre demeure ; solide, carrée, bourrue. Le maître des lieux était un homme de peu de garnitures. C’était ainsi que le décrivait Monford, sans jugement. C’était également les échos qu’elle avait entendu de la cour. Habillé sobrement, il contrastait avec sa propre robe qui, quoiqu’elle l’eut considérée simple jusqu’à maintenant, était finalement bien plus travaillée qu’elle se l’était imaginée désormais qu’elle se trouvait un point de comparaison.

“Quelle autorité !” s’exclama-t-elle. “Je me suis moi-même interrompue dans mon discours. Il faudra me donner votre secret.”

Elle répondit à son bref salut par un révérence plus adéquate. “Ne va-t-il pas me trouver trop pompeuse ?” s’inquiéta-t-elle soudain tandis qu’elle hochait la tête pour clôturer son introduction.

“Et je suis ravie d’être de retour, bien que, vous avez raison, la mer ait tenté plusieurs fois de nous envoyer par le fond !” Elle rit en lissant les plis de sa robe. “J’exagère,” admit-elle dans un sourire. “Mais votre prévenance m’honore, merci.”

Son estomac était encore tordu par ses récentes mésaventures marines, mais il aurait été impoli de refuser une telle attention. Et Vaelle peinait toujours à refuser une collation.

Lord Blount la guida jusqu’au jardin de Fort-Épine qui avait été témoin, il y a deux lunes, de la célébration du mariage entre le seigneur et lady Hortense. Point de torches décorées, de nappes de soie et de guirlandes fleuries désormais, mais le charme brut et bucolique d’un coin de verdure où des bouquets d’oeillets et de géraniums s’épanouissaient à l’ombre, en bordure d’un étang où une grenouille solitaire croassait. Un moulin à aube remuait l’eau tranquille du bassin dans un grincement lancinant, mais qui n’avait rien de dérangeant.
Vaelle s’émerveillait toujours de ces paysages du continent. Lamarck n’était doté d’aucun lac et d’aucun étang. Quant à Pince-Isle, il y avait bien quelques tourbières sur l’île… Mais rien de comparable et certainement rien d’aussi joli. Elle s’acharnait à se construire son petit morceau de paradis avec les jardins de Marée-Haute, à grand renfort de fontaines et de jardiniers, mais jamais elle n’atteindrait la simplicité authentique de la nature. Comme souvent, elle se fatiguait en illusions.

La table installée sous la tonnelle, entourée de deux chaises, avait été garnie de carafes et d’assiettes remplies de mets. De délicates odeurs d’agrumes les accueillirent. En s’installant, Vaelle se retint de se servir une part de gâteau au citron.  

“Oh, vraiment ?” demanda la valyrienne à la nouvelle sur l’absence de Lady Blount. “Peut-être a-t-elle encore quelques affaires à régler auprès de la Reine Alyria ? Enfin, je lui rends ses salutations !”

“Quitter le service de la Reine a dû être un bouleversement pour elle,” pensa lady Velaryon. “Quitter l’effervescence de la capitale pour Fort-Épine…” Il y avait plusieurs années, l’idée lui aurait semblé saugrenue. Elle qui avait tant rêvé de rentrer au service de la princesse Rhaenys ou de la Reine pour profiter de la vie mondaine de Port-Réal. Des bals, des artistes, des philosophes… Comment aurait-on pu renoncer à tout cela pour un château carré ?
Aujourd’hui, son avis était plus nuancé.

Néanmoins, l’absence d’Hortense était un soulagement. Ainsi, elle n’aurait pas de spectateur pour sa première représentation en tant que lady Velaryon, régente de Lamarck.

La brusque entrée en matière de lord Blount la fit cligner des yeux. “Un homme de peu de garniture.” La voix de Monford résonnait dans son esprit, aussi claire que s’il avait été à côté d’elle. Elle qui s’était imaginée badiner encore quelques temps en profitant de l’ombre et en dégustant quelques sucreries, elle s’était fourrée le doigt dans l'œil… et jusqu’au coude ! Peut-être cela aurait-il été le bon moment pour reparler de cette vilaine histoire de moquerie… “Plus tard, alors.” Il ne faudrait pas laisser filer l’opportunité lorsqu’elle se présenterait.  

Elle s’éclaircit un peu la gorge et, du regard, appela un des hommes Velaryon qui demeurait posté non loin. Il hocha la tête avant de s’éclipser.

“Georg est allé chercher les voiles,” lui indiqua-t-elle. “Nous avons emporté avec nous des échantillons, pour que vous puissiez voir le tissage plus facilement qu’accroché à notre mat !” Elle sourit en croisant modestement les mains sur ses genoux.

Georg, aidé par deux autres soldats, dont Porrick, se dépêcha de parvenir jusqu’à eux, les bras chargés d’un immense rouleau blanc.

“Merci, vous pouvez la déplier… Ici, parfait ! Et tenez, lord Blount.”

En plus de l’immense tissu que l’on étalait dans l’herbe, elle tendit au seigneur un petit carré, grand comme une main.

“Pour que vous puissiez l’observer en détail.”

Elle se redressa pour se tenir à côté de la voile étendue dans l’herbe sèche. Sortie de l’ombre salvatrice de la tonnelle, il faisait une chaleur digne des Sept Enfers. Vaelle sortit un mouchoir délicatement brodé pour s’éponger le front.

“Voilà ce dont sont capables les métiers à tisser de Lamarck. Je vous en prie, n’hésitez pas à regarder et à toucher. Nous les utilisons aujourd’hui sur tous nos bâteaux et elles ont essuyé quelques tempêtes qui en avaient après nous. Dont celle d’hier, par exemple !”

Elle émit un petit rire sonore, à la fois empreint de fierté pour le travail accompli jusqu’alors, mais également pour dissimuler la légère gêne qui lui serrait la gorge. “Est-ce que je fais les choses bien ?” Bien que l’accord semblait scellé d’avance, elle avait tenu à se préparer le mieux possible. Elle avait révisé son petit argumentaire entre deux hauts-le-cœur lors du trajet. “J’espère que je n’en fais pas trop…”

“Les voiles sont tissées avec des fibres de chanvre et de la laine de mouton. C’est le mélange le plus efficace que nous avons testé jusqu’à maintenant.”

Elle épongea sa nuque avant de s’abriter sous la tonnelle pour échapper au soleil.

“Quelle chaleur !” soupira-t-elle. “Cet été nous met bien à mal…” Elle jeta un coup d’oeil au jardin qui, bien qu’entretenu, portait les stigmates des températures. “Nous nous plaignons de l’hiver et du froid en priant pour l’été et, quand il est là, nous rêvons d’un peu de fraîcheur !” rit-elle en rangeant son mouchoir.

“Tu t’éloignes du sujet !” se gronda-t-elle intérieurement. Mais comme il était difficile de résister aux pâtisseries sur la table, il lui était également ardu de ne pas retomber dans ses travers. Badiner était plus facile que faire affaires. Mais il lui faudrait s’y habituer.

“Souhaitez-vous implanter vos futurs moulins ici ?” Elle pointa du doigt un espace encore boisé, derrière l’étang. Du bois qui, bientôt, constituerait probablement les dromons et caraques Velaryon. “L’endroit semble idéal !”


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