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[FB] Maux d'enfant. (Avec Alyria Targaryen)

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Aemma Massey
La dame de nacre

Aemma Massey

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Maux d’enfant
Castel-Farring | An 288, lune 12

Cachée ici, personne ne la trouverait.


Aemma était persuadée que son plan était infaillible. La petite fille avait trouvé refuge sous une table, donc la nappe tombait jusqu’au sol. Ici, Byron ne la trouverait pas. Personne ne la trouverait. Non pas que son frère l’effrayait. Aemma n’était pas craintive, ça non ! En vrai, c’était plutôt d’Alinor qu’elle se cachait… Boudeuse, des larmes au coin des yeux, l’enfant avait profité d’un moment d’inattention de la part de sa mère pour se faufiler ici et s’asseoir sous cette table. Pourquoi elle devait partir ? Elles étaient bien, à la maison… Chez elles.


Ici, c’était pas chez elles. Le voyage avait été long, un peu. Aemma avait aimé ça, le voyage. Maman disait que c’était l’été, qu’il fallait en profiter, que cela ne durait jamais assez longtemps. Armond et elle avait même vu des libeyules ! Ou autre chose qui y ressemblait. Qu’un mariage en été, en plein air, il n’y avait rien de plus doux. L’enfant n’y avait pas compris grand-chose, à ce moment. Plongée dans l’enfance, elle ne comprendrait pas avant des années ce que cela signifiait, le mariage. La seule chose qu’elle avait compris, c’était qu’Alinor ne reviendrait pas avec eux. Qu’elle resterait ici, avec tous ces gens qu’Aemma ne connaissait même pas.


Ramenant ses genoux contre elle, la toute jeune Massey plongea l’une des ses mains dans l’herbe, tirant quelques brins jusqu’à la racine. La petite renifla, plongeant son visage dans le creux qui existait entre ses genoux et le reste de son corps. C’était pas juste. Peut-être était-ce la fatigue, qui lui piquait les yeux ? La fête durait déjà depuis… longtemps. Oui, longtemps. Septa Ella lui avait tenu la main pendant toute la cérémonie. Puis tout le monde était venu ici, dehors, pour danser et s’amuser. Il y avait d’autres enfants. Elle avait hésité à les rejoindre. Elle voulait juste Alinor mais sa sœur était très occupée… Mais elle avait quand même pris le temps de danser avec elle, un peu !


Il y avait beaucoup de bruits, aussi. Des grands qui parlaient, qui riaient. Et si Maman s’était rendue compte qu’elle était partie ? Aemma garda cette idée à l’esprit quelques instants, avec une pointe d’inquiétude. Ou Armond ? La petite fille passa une main dans sa chevelure argentée, jouant quelques instants avec le ruban couleur myrtille qui s’y trouvait. Peut-être qu’elle devait y retourner ? Alinor semblait contente. Elle ne voulait pas la rendre triste. Elle pourrait peut-être convaincre l’un de ses frères de prendre Armond avec eux ? Elle était pas encore assez forte pour le faire toute seule…


Une brise légère s’engouffra sous la nappe, la soulevant légèrement. Craignant d’être vue, d’être déclarée perdante de cette partie de cache-cache pour le moins improvisée, Aemma se raidit. Et si un autre enfant l’avait vue ? Ou pire, un grand ? Elle ne voulait pas de visiteur dans sa cachette ! Ou qu’on la voit en train de pleurnicher ! Au grand soulagement de la petite fille, le tissu retomba, comme si de rien n’était. Alors, la petite Massey poussa un soupir de soulagement. Ouf, ce n’était pas passé loin ! Elle allait peut-être devoir changer de cachette.


Aemma n’eut pas le temps de songer davantage à cette possibilité. Car il était déjà trop tard. La nappe se souleva à nouveau, mais sans l’aide du vent cette fois. Pas de doute, elle avait été découverte cette fois. Une boule dans la gorge, l’enfant tourna légèrement la tête. Une dame, c’était une dame qui venait de la trouver. Elle l’avait déjà vue un peu avant, pendant qu’ils étaient au Septuaire. Et aussi un peu après avant que la fête commence. Elle connaissait bien les gens avec qui Alinor allait rester, d’après ce que Septa Ella avait pu lui dire. Peut-être même que la Septa lui avait dit son prénom… mais Aemma ne s’en souvenait plus, si c’était le cas.


Elle était jolie, cette dame, avec ses cheveux blonds et son beau visage. A dire vrai, Aemma ne lisait que de la douceur dans ses traits. Elle ne semblait pas en colère de la trouver ici, sous une table. Alors, l’enfant se détendit légèrement, bien que gênée d’être vue dans une telle situation. Elle renifla à nouveau, plus légèrement, et se frotta les yeux pour en ôter les larmes. C’était déjà un peu mieux. Elle lissa même un peu sa robe, de la même couleur que son ruban, pour faire comme Elaena faisait. C’était pour faire joli, qu’elle disait. Pour retirer des ‘’plis’’, quelque chose comme ça. Et Aemma voulait être jolie à cet instant, elle aussi.


« Bonjour Madame. bredouilla Aemma, sans trop savoir comment se comporter. Je suis Aemma. Massey. Aemma Massey. Ma sœur, elle se marie aujourd’hui. La petite fille se tut, interdite. Faut pas lui dire que je me cache... »


Sans trop savoir pourquoi, Aemma jeta un regard sur la droite, puis sur la gauche. Un fait quelque peu inutile, la nappe la cachant encore des deux côtés en question. Mais elle voulait être sûre que personne ne pouvait les écouter, bien que cela soit peu probable vu tout le bruit qui résonnait autour d’elles. Qu’est-ce qu’elle ferait, Elaena, si elle était à sa place ? La petite Massey ne savait pas et ne parvenait pas à songer davantage. Elle fronça les sourcils, pour forcer à réfléchir. Maman, elle lui dirait quoi ? Il fallait qu’elle soit gentille. Qu’elle soit polie.



« Pardon mais je me souviens pas de ton prénom… Aemma se raidit à nouveau. De votre prénom, Madame. Pardon ! répéta Aemma, les joues désormais rosies. Vous… Vous allez pas dire à ma sœur et à ma maman que je suis là ? Je veux pas qu’on me voit. »


Si Aemma avait séché ses quelques larmes précédemment, d’autres se mirent à couler à leur place. De fatigue ou d’émotion ? De peur de se faire gronder pour s’être éloignée de sa mère et de sa famille ainsi ? L’enfant ne savait pas et ça lui était bien égal.

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Home sweet home


- Fire & Blood -



C’était une époque où la paix venait de se rétablir sur Westeros. La rébellion de Robert Baratheon avait marqué toute une génération d’hommes, de femmes et d’enfants encore aujourd’hui traumatisés pas ce conflit meurtrier. La dynastie Targaryen en était ressortie quelque peu fragilisée mais désirait, encore et toujours, se montrer forte. Au milieu de tout cela, se trouvait une jeune femme, fille cadette d’un seigneur couronnien mort lors de la rébellion. La jeune femme, blonde, avait quitté famille et amis pour vivre à la capitale où elle était au service d’une toute jeune princesse. Cela faisait deux ans qu’elle y était, qu’elle officiait là-bas, entourée d’enfants qu’elle chérissait déjà comme les siens. Deux ans sans voir sa famille, c’était long et malgré les correspondances nombreuses, elle lui manquait terriblement. L’occasion se présenta à la toute fin de l’année 288. Alyria demanda une autorisation royale pour se rendre à Castel-Farring le temps de quelques jours afin d’assister au mariage de son cousin, Bryen. Femme malheureuse, déjà mariée une première fois, sans enfant, Alyria avait retrouvé le goût de la vie à la cour royale. Les enfants royaux et les enfants courtisans rayonnaient ses journées qui pouvaient, parfois, paraître bien longues. Mais elle était tout aussi heureuse à l’idée de retourner à Castel-Farring retrouver son frère, ses cousins, ses neveux et nièces. Elle leur écrivait régulièrement ou tout du moins, le plus souvent possible, quand la petite princesse aux cheveux d’ébène ne lui prenait pas tout son temps.

- Lord Farring. Lady Farring.

Juste avant que Falyse ne lui saute dans les bras, Alyria avait fait une révérence au seigneur et à son épouse. Depuis la mort de leur père lors de la rébellion, c’était Anton, le frère aîné de la jeune femme qui était le seigneur des lieux avec, à ses côtés, lady Malora Piète. Ensemble, ils avaient trois enfants. Jaremy, l’héritier, Falyse et Marla, les cadettes, et Leana la petite dernière qui se trouvait dans les bras de sa mère. L’arrivée d’Alyria avait provoqué un certain engouement pour les gens du château qui se souvenaient de la jeune femme, de sa douceur, de sa gentillesse. Tout le long du chemin qui menait jusqu’au château, des servantes, paysannes et gens du peuple étaient venus l’accueillir, clamant son retour à la maison. Cela avait beaucoup ému Alyria qui avait rapidement essuyé ses larmes avant de se présenter à son frère. Alors que Falyse ne décrochait plus de sa tante, Anton s’avança vers sa sœur qu’il embrassa tendrement.

- Nul besoin de révérence entre nous, ma chère sœur. Je suis seigneur, certes, mais je reste le grand frère que tu as toujours connu.

Il marqua une courte pause, affichant toujours et encore son sourire si caractéristique, puis reprit tout en invitant sa sœur à le suivre à l’intérieur.

- Nous t’avons préparé ta chambre. J’espère que tu ne nous en voudras pas mais avec l’arrivée de Leana, nous avons du réorganiser certaines pièces. Falyse se faisait une joie de dormir dans la chambre de sa tante. Nous n’avons presque rien changé mais nous avons aménagé un petit coin pour elle.

- Comment ? Je vais devoir partager ma chambre avec toi, jolie fleur ?

- Tata ave’ moi !

La jeune blondinette de deux ans semblait heureuse à l’idée que sa tante et elle partagent la même pièce pour dormir. Reposant la jeune fille à terre, Alyria poursuivit son chemin, suivant son frère qui la mena jusqu’à ses appartements. Tout était comme avant à quelques détails près. Sous les yeux fiers de son frère, elle retrouvait son lit, son bureau, sa coiffeuse, les portraits de ses parents qu’elle avait fait faire, celui de son frère et sa sœur également, avec elle au milieu. Annara lui manquait également et il était bien dommage qu’elle ne puisse être avec eux pour célébrer le mariage de leur cousin. Être l’épouse de Walder Frey ne devait pas être de tout repos. Lors de sa dernière lettre, elle lui avait écrit avoir accouché d’un fils. Combien le Tardif en avait-il déjà ? Énormément, à ne plus savoir quoi en faire. Il était clair qu’un jour, lorsqu’il mourra, la succession ne sera que dans le conflit. Il ne pouvait en être autrement dans leur situation. Reportant son attention sur son frère, elle vint se blottir dans ses bras, initiant un moment fraternel. Cela lui manquait.

- Tu m’as manqué, Anton. La vie loin de vous n’est pas tous les jours évidente.

- J’imagine bien, Alyria. Comment va le roi ? Et la princesse dont tu t’occupes ?

- Le roi a fort à faire. Faire la guerre est épuisant mais maintenir la paix l’est tout autant. Je ne le croise qu’en de rares occasions où il vient voir ses enfants. Quant à Rhaenys… Oh Anton, elle est merveilleuse. Je rêve d’avoir une fille comme elle. J’aurai rêvé être sa mère...

Le reste de la discussion se passa dans les appartements d’Alyria où le frère et la sœur rattrapaient le temps perdu et se souvenaient de leur enfance. Les préparatifs du mariage allaient bon train. Le soir de l’arrivée d’Alyria, un modeste banquet familial avait été organisé permettant aux Farring de retrouver la jeune Couronnienne. Alyria avait été au centre de l’attention. Le lendemain, se déroulait le mariage de son cousin Bryen et une dame de la maison Massey. Le banquet était plus grand pour cette occasion et Alyria se retrouva bien vite à l’écart de toute cette effervescence. Si elle était en joie d’être présente auprès de sa famille, elle ressentit un manque horrible. La petite princesse brune lui manquait terriblement. Elle s’était habituée à sa présence quotidienne qui renforçait son désir d’enfants. Alyria sentait peut-être déjà qu’elle aurait le destin d’une mère de substitution et non celui d’une mère biologique. Mais ses pensées intrigantes furent interrompues par quelques mouvements provenant d’une des tables situées non loin de la sienne. Quelque chose ou quelqu’un semblait se faufiler là-dessous.

- Bonjour toi, comment tu t’appelles et que fais-tu ici, toute seule ?

La jeune enfant lui répondit avec une voix hésitante. Aemma Massey. Elle devait être la sœur de la mariée. Alyria connaissait plus ou moins toutes les familles de la Couronne. Pas par cœur encore. Il fallait qu’elle poursuive ce travail. La jeune enfant confirma ses pensées. Elle était bien la sœur d’Alinor.

- Je ne lui dirai rien, je t’en fais la promesse.

Alyria s’installa un peu mieux, cachant sa robe qui dépassait quelque peu de dessous la table et remis la nappe comme il fallait. Ni vu, ni connu, elle se retrouvait ainsi assise par terre en compagnie de lady Aemma Massey, sœur de la mariée, alors que tout le monde parlait, dansait, mangeait et buvait, célébrant le mariage qui venait de se faire. Curieuse quant aux raisons de la petite fille, Alyria répondit d’une voix douce et bienveillante.

- Je suis Alyria Farring, la cousine du marié. Ne t’inquiète pas, Aemma, je ne dirai rien à ta maman ni à ta sœur. Mais dis-moi. Pourquoi te caches-tu d’elle ? Tu ne veux pas aller t’amuser avec les autres enfants ? Tu ne veux pas danser ? Un mariage, c’est joyeux et amusant, non ?

La jeune femme regardait avec tendresse la jeune fille qui lui rappelait une de ses nièces. Son destin n’était pas encore tout tracé mais il était clair qu’Alyria sera toujours entourée d’enfants, qu’il s’agisse des siens ou de ceux des autres.

***

Alors que les spectateurs du tournoi s’installaient dans un brouhaha infernal, son regard se posa sur une jeune femme blonde dont le visage lui disait vaguement quelque chose. Au fil des années, la reine-mère devenait de moins en moins physionomiste sur les gens qu’elle croisait peu. En fouillant dans sa mémoire, elle se rappela alors d’une jeune enfant cachée sous une table. Elle ne décrochait pas son regard d’elle et lorsqu’un contact se créa, elle fit un signe de tête et lui sourit. Elles s’étaient revues depuis ce fameux jour sous la table mais ce souvenir était revenu tout naturellement à Alyria, constatant ainsi qu’Aemma Massey avait bien grandi.


#C79F4B : Alyria Targaryen
gras : Anton Farring
italique : Falyse Farring

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Maux d’enfant
Castel-Farring | An 288, lune 12

Dans les tribunes, Aemma avait pris place aux côtés de Vaelle et d’autres représentants de la maison Velaryon. D’un geste aussi précis que vif, elle déploya l’éventail qui se trouvait à sa ceinture jusqu’à cet instant. Si le printemps les gratifiait de sa douce présence, la jeune Massey trouvait un intérêt tout particulier à cet accessoire alors qu’elle se trouvait ainsi environnée de temps de personnes. Les effluves de leurs parfums se mêlaient, donnant lieu à une étrange cacophonie sensorielle. Au-delà de l’aspect élégant du geste et de l’amusement qu’Aemma ressentait à l’idée de glisser quelques œillades au-dessus des plis de tissu en espérant désarçonner certaines personnes, il lui fallait bien cela pour ne pas attraper une mauvaise migraine.


L’espace de quelques instants, Aemma se pencha sur le côté, laissant Vaelle lui glisser quelques mots à l’oreille. Elle hocha la tête, amusée par les quelques mots qu’elle avait entendu, cachant un semblant de rire derrière plis et contreplis de son éventail. Il lui fallut cependant bien vite reprendre son sérieux. Le héraut annonçait le nom des prochains participants. Ses prunelles sombres cherchèrent un moment les deux personnes concernées, avant que son regard n’en accroche un autre qu’elle ne pensait pas croiser. Alors, d’un geste tout aussi gracieux que le précédent, la jeune femme aux cheveux d’argent referma son éventail légèrement, dévoilant ainsi un sourire parmi les plus doux qu’elle pouvait offrir. Puis, elle esquissa un semblant de révérence en inclinant poliment la tête avant de se masquer à nouveau derrière les beaux atours de son accessoire favori.


Sa Majesté la Reine Alyria ou plutôt la Belle Dame. Aemma n’avait jamais pu se départir de ce surnom qu’elle lui avait donné, alors qu’elle n’était qu’une enfant. Qu’importe les ans, qu’importe la souffrance et les deuils, elle ne pouvait qualifier leur ancienne reine autrement. La beauté n’était pas uniquement dans l’apparence ou les manières. Elle se trouvait aussi dans l’âme. Surtout dans l’âme. Que pourrait croire que, il y a bien des années, cette femme qui siégeait dans la tribune d’honneur était celle qui s’était glissée à ses côtés sous une table pour la réconforter ? Personne sans doute. Il s’agissait-là d’un de ces trésors d’enfance qu’Aemma comptait bien garder pour elle. Le moment n’en serait que plus précieux et qui lui revenait invariablement en tête lors des mariages auxquels elle avait assisté ensuite.


« Si je dois me marier un jour, il me faudra prévoir des nappes assez longues. Cela peut toujours servir. » songea la jeune femme, amusée.


Ses rêveries furent interrompues par une trompe qu’on sonna plusieurs fois. La joute pouvait commencer et à présent, tous les regards étaient braqués sur la piste.


***


Aemma se trouvait en compagnie des siens, dans le jardin de la confortable demeure de son oncle Rennifer, lorsqu’un messager portant la livrée des Targaryens se présenta. Au commencement, la jeune femme n’y prêta pas grande attention. Trop heureuse de pouvoir passer un peu de temps avec sa famille après les joutes du jour, elle menait une discussion animée en compagnie de Justin concernant les Îles d’Été et le commerce que leur famille y menait désormais. Le messager fut accueilli avec la déférence et la politesse nécessaire. La jeune femme aux cheveux d’argent lui adressa même un signe de la tête avant de se replonger dans son débat fraternel. Tout cela devait concerner Oncle Rennifer ou Père, peut-être.

Il n’en fut rien. Après quelques minutes, Aemma eut la surprise de voir sa mère s’approcher d’elle, un feuillet scellé à la main. Une réelle surprise peignait son visage, alors que la née Longzeaux faisait tourner le petit rouleau entre ses phalanges. Dans la cire sombre, il sembla à la jeune femme vaguement reconnaître l’emblème qui s’y trouvait. Le plus surprenant restait cependant que la missive lui était destinée. Intriguée, Aemma prit le rouleau entre ses mains, cassant délicatement le sceau de cire alors que sa mère s’installait à côté d’elle et que Justin gardait le silence.


« Oh… laissa échapper Aemma, alors que son regard parcourait le parchemin et qu’un sourire étirait ses lèvres. La Reine Alyria m’invite à la rejoindre pour partager une collation. Je crains devoir vous quitter pour cette fois, mais ce n’est que partie remise. »


Comme le message le mentionnait, un autre messager vint la quérir pour la mener jusqu’à leur ancienne souveraine. Une fois mise en sa présence, Aemma se fendit d’une élégante révérence. Il était hors de question que quelqu’un puisse remettre en question l’éducation que Vaelle lui donnait depuis plusieurs années déjà. Impeccablement coiffée, vêtue d’une robe délicate d’un bleu sombre qui rappelait ses yeux et dont les discrètes broderies rappelaient les ancestrales spirales de sa famille, la seule fantaisie que la jeune femme s’était permise avait été d’arborer la parure léguée par feue sa grand-mère pentoshie. Le bronze se mariait à merveille avec ce bleu d’abysse. Sa cousine n’aurait rien trouvé à y redire, Aemma en était persuadée.


« Votre Majesté, je vous prie d’accepter mes plus sincères remerciements quant à cette entrevue. Aemma gardait la tête poliment baissée. C’est un plaisir de vous retrouver dans des circonstances plus adaptées et de pouvoir échanger quelques mots en votre compagnie. »

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┗ The girl who electrified
the storm ┛

ஃ The rain that comes. All of the love that was left behind is gone. When the Riverman runs. Find me the girl who electrified the storm. In a little while she'll be gone ஃ
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The Girl under the Table

La première journée du Grand Tournois de Port-Réal touchait à sa fin. Les premières joutes avaient ravis le public avide de spectacle. La reine et la famille royale retournèrent au Donjon Rouge, dans leurs appartements tandis que chacun des convives reprenaient la route des appartements prêtées, des logements mis à leur disposition, des tentes plantées où il y avait de la place. Port-Réal était une encore plus grande fourmilière lors de ces événements. Cela n’était, hélas, que le début de la semaine qui serait bien longue pour la reine. Retrouvant son amant secret tard dans la nuit, elle planifiait déjà la journée du lendemain où les joutes ne reprendraient que dans l’après-midi, laissant donc à tout le monde une matinée de repos, une matinée libre de faire ce que bon leur semble. Confiant ainsi le jeune roi à son précepteur, elle missionna un membre de la maisonnée royale pour porter un message à l’attention de lady Aemma Massey. Croiser son regard la veille lui avait alors rappelé de lointains souvenirs et, surtout, un temps aujourd’hui bien révolu. La jeune fille cachée sous la table avait bien grandi et la jeune femme qui l’avait rejoint là avait bien changé. Il faut dire que la reine-mère avait un faible pour les jeunes femmes. Elle avait été honorée d’être la dame de la princesse Rhaenys qu’elle considérait désormais comme sa propre fille. Elle avait la jeune lady Taena Merryweather comme dame à son mariage et pendant quelques années, la myrienne l’avait accompagné. Alyria s’était ensuite vu conseiller la présence de lady Hortense Piper en remplacement de lady Mariya Frey. Voilà une rencontre qu’elle ne pouvait aucunement oublier. Que dire également de son amitié avec lady Vaelle Velaryon ou encore de son attachement pour lady Zhoe Manning qui était désormais l’épouse de son neveu, ou bien pour la princesse Margaery, sa belle-fille. La jeunesse était le futur du royaume et si la reine-mère ne se voyait pas vieillir, elle était bien consciente que les jeunes femmes qui l’entouraient forgeraient le monde de demain.

- Lady Aemma, quel plaisir de vous voir. J’ai failli ne pas vous reconnaître hier lorsque je vous ai vu dans les tribunes.

Ce souvenir de la veille ramenait également la reine-mère à un acte délibéré auquel elle ne préférait pas penser. Invitant la jeune femme à la rejoindre à ses côtés, Alyria ordonna à une des servantes se trouvant là de servir le thé. Une petite collation bien méritée s’imposait avant de reprendre les festivités et de regarder les chevaliers se succéder l’un contre l’autre. Souriante, Alyria avait véritablement bien changé depuis ce jour sous la table. Les deux femmes ne pouvaient aucunement le nier. Les années se suivaient à une vitesse folle.

- Comment se porte votre famille ? Il ne me semble pas les avoir tous vu au tournoi hier ? J’imagine que les familles nombreuses doivent faire des choix dans ce genre de cas. Faisant partie de la famille royale, ce genre de choses a tendance à m’échapper, vous imaginez bien.

Soufflant sur sa boisson chaude dont elle but une gorgée ensuite, Alyria savourait cette parenthèse. Elle en faisait souvent et en avait fait son quotidien. Maintenant qu’elle n’était plus « l’épouse du souverain », elle avait un quotidien bien moins chargé qu’auparavant même si elle semblait toujours aussi occupée. Elle avait ainsi mis en place ces petites rencontres, çà et là, avec des courtisanes et des courtisans qu’elle choisissait. Parfois, elle les recevait en compagnie de ses dames. D’autres fois, elle les conviait à une collation privée comme ici. Il lui est arrivé également d’inviter ses convives à une balade dans les jardins. Cela avait considérablement changé sa vie en plus de montrer qu’elle s’ouvrait toujours plus aux gens, malgré les tragédies qu’elle avait vécues il y a plusieurs années, malgré la lourde perte de son époux, le roi, malgré l’inquiétude constante de voir son fils désormais sur le trône. Gardant en tête des pensées positives, elle reprit une gorgée sans quitter lady Aemma du regard.


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Maux d’enfant
Donjon Rouge | An 310, lune 1, semaine 2

Aemma se sentit rougir légèrement. Elle avait changé, elle le savait. Il lui arrivait de se demander si son jumeau la reconnaîtrait, si leurs pas venaient à se recroiser. A moins que cela ne soit elle qui ne le reconnaisse pas ? Là n’était pas la question. Il n’en restait pas moins que le fait qu’une autre personne, leur ancienne Reine de surcroît, le mentionne rendait la chose encore plus réelle. Si Aemma était venue à Lamarck en tant que chenille, elle y devenait papillon petit à petit, Vaelle veillant à ce qu’elle tisse bien sa chrysalide pour cela. Comme elle semblait loin, la petite fille qui se cachait sous les tables ou qui chassait les grenouilles dans les mares qu’elle pouvait trouver alors qu’elle rendait visite à ses grands-parents à Saumâtre.


« Le plaisir est partagé, votre Majesté. assura Aemma, tout en prenant la place qui lui avait été attitrée. Lady Vaelle Velaryon fait des merveilles avec les jeunes femmes qu’on veut bien lui confier, comme vous pouvez le constater. La belle statue que vous voyez-là est en grande partie son œuvre et je la remercie encore d’avoir consenti de me prendre sous son aile. »


Une statue de nacre, d’albâtre et d’argent, rehaussée de lapis-lazuli et d’azur. Si les matériaux étaient beaux, leur coupe première était grossière. Aemma l’avait toujours su et s’en était contentée, quand elle n’en avait pas joué. Après tout, à quoi servait une belle toilette pour remuer les braises d’une cheminée ou pour en retirer les cendres ? Ou pour aller pêcher un peu, sur le pont du navire de son frère ? Et que dire du fait de courir après ses neveux et nièces ? Les enfants pouvaient être bien salissants et à Danse-des-Pierres, on ne voyait guère Aemma sans un solide tablier de cuir et des chaussures tout aussi solides ! Le jour-même de son arrivée à Marée-Haute, Vaelle y avait mis bon ordre et avait débuté son grand travail de sculptrice. Et sa jeune cousine n’avait rien trouvé à y redire. Lamarck était différent de Danse-des-Pierres et cette autre manière de faire n’était pas mauvaise. Elle saurait en conserver certaines habitudes lorsqu’il serait temps de s’en retourner chez elle.


Aemma remercia la servante qui venait de les servir du bout des lèvres, esquissant un sourire. Elle garda sa tasse quelques instants entre ses mains, profitant aussi bien de la chaleur qui s’en dégageait, que du doux fumet qui voletait au-dessus de la porcelaine. Il n’était cependant pas question d’y plonger ses lèvres pour le moment. Au-delà de la chaleur, que la Massey dissipa d’un souffle léger, faisant valser la petite volute de fumée, il aurait été malvenu de se désaltérer avant la reine douairière. Une fois qu’Alyria eut pris sa première gorgée, la jeune femme fit de même, profitant du goût délicat qui se dégageait des plantes infusées. Vaelle aurait apprécié cette boisson à n’en pas douter. Aemma avait aussi appris à l’apprécier, elle qui avait l’habitude des boissons plus épaisses et plus fruitées en sa demeure. Vaelle était une femme raffinée et les mets présents à sa table ou dans son boudoir allaient dans ce sens.


« Fort bien, je vous remercie pour votre sollicitude. Aemma prit une dernière gorgée dans sa tasse avant de la reposer devant elle avec douceur. En effet, tous n’étaient pas présents au tournoi. Seuls mes parents, deux de mes frères ainsi que leurs épouses ont fait le déplacement. Il y a également mes jeunes nièces Casella et Alysanne, qui font là leur première découverte des tournois. Un sourire ému avait accompagnée sa dernière phrase. Comprenez, Alysanne espérait y revoir ses frères. Albin et Alfyn sont désormais écuyers tous deux et si Albin est écuyer auprès de mon cousin Vaemond, cela fait bien longtemps qu’Alfyn ne nous a pas fait l’honneur de sa présence. Il est écuyer dans les Terres de l’Orage, auprès de Ser Armand Lonbec. Ils feront de bons chevaliers tous deux mais leur éloignement lui pèse un peu, plus encore depuis mon propre départ. »


A cela s’ajoutait les deux écuyers de ses frères, qu’Aemma avait rencontré lors de sa dernière visite à Danse-des-Pierres. De gentils garçons, eux aussi. Il n’en restait pas moins qu’il manquait à l’appel plusieurs personnes parmi les Massey. Son oncle et sa tante étaient restés à Danse-des-Pierres afin de veiller sur leur demeure. Il en allait de même pour les enfants les plus jeunes de ses frères, jugés trop fragiles pour faire le voyage ou pour toute l’agitation qui régissait les tournois. Cela serait pour une prochaine fois et Roban, Maelessa et Joshua s’en étaient tirés avec la promesse de leurs aînées de tout leur raconter. Quant à ses propres sœurs…


« Pour ce qui est de mes sœurs, il semblerait que je sois la dernière fille de ma fratrie a ne pas avoir d’alliance au doigt. remarqua Aemma, d’un ton léger. Alinor se trouve en compagnie des Farring, de même qu’Elaena doit être avec les Cox. Je n’ai cependant pas encore eu l’occasion de revoir Bryen Farring mais je gage qu’il se porte pour le mieux également. »


Peut-être même lui annoncerait-il qu’il serait armé chevalier sous peu ? Aemma l’espérait, il le méritait grandement. Elle avait toujours eu beaucoup d’affection pour Bryen, malgré sa fâcheuse manie à l’appeler « Ma Tante », malgré leurs quatre petites années d’écart. Ils avaient été des compagnons de jeu avant tout, davantage des cousins qu’un neveu et sa tante. Avec délicatesse, la Massey reprit sa tasse, la portant à nouveau à ses lèvres afin de soulager sa gorge rendue quelque peu asséchée par cette conversation. Les Massey se portaient bien et la chose était toujours plaisante à dire et à affirmer. Leurs liens avec le Conflans et les Terres de l’Orage étaient bons, le commerce avec Essos et les Îles d’Été également. Justin était dithyrambique à ce sujet. Il ne rêvait que d’y voguer et peut-être de l’emmener avec lui. Et toute suivante Velaryon qu’Aemma était, l’idée était loin de lui déplaire.


« Puis-je me permettre de vous poser une question, votre Majesté ? Comment se porte Lady Marla Farring ? Si nous échangeons régulièrement par corbeaux, je n’ai pas encore eu l’occasion de la revoir en personne depuis mon arrivée. »


Il semblait à Aemma avoir toujours connu Marla, au même titre que Falyse. Aussi, elle avait été heureuse d’apprendre la venue de sa vieille amie à la capitale, auprès de sa tante. La distance pour la revoir était, de fait, bien moins grande ! Le fait de ne pas l’avoir aperçue jusqu’à présent, ou juste de loin, l’inquiétait quelque peu, sans doute sans réelle raison. Elle pourrait toujours lui transmettre un billet, afin de convenir d’une rencontre en bonne et due forme. Les Velaryon n’étaient point sur le départ. Dans les faits, ils avaient même fort à faire à Port-Réal.


« Oh, c’est une bien belle pièce que vous avez là, votre Majesté ! Le regard bleu nuit de la jeune femme s’était posé sur le poignet de la reine. Je ne sais qui a fabriqué ce bracelet mais il est de très belle facture. L’artisan a l’origine de cela est sans doute un maître, cette manière de faire ne m’est pas inconnue, pourtant. Aemma sembla plongée dans ses pensées quelques instants, avant de secouer doucement ses boucles d’argent, affichant une mine quelque peu désolée. Veuillez m’excuser pour cette légère digression. J’ai toujours eu plaisir à voir les artisans de mon père officier et mon œil s’est aiguisé en conséquence. »


De fait, la jeune femme savait reconnaître de belles parures lorsqu’elles se présentaient à elle. Ce bracelet était digne d’une reine, à n’en pas douter. Non, plutôt d’une Reine-Mère. Car l’objet était d’une grande finesse mais sans trop de fioritures. Il convenait parfaitement à sa propriétaire, qu’il sublimait sans trop en faire. Un ornement discret mais d’une grande qualité. Après tout, il ne servait à rien de noyer la beauté sous trop d’artifices.

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Maux d’enfants
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Alyria en avait supporter des dîners protocolaires, des banquets à rallonge, des tournois mouvementés, des réceptions somptueuses, des mariages aussi ratés que réussis. De tous les événements ou manifestations auxquels elle se devait de participer et/ou d’assister, elle appréciait le calme de ses entretiens privés. Elle tenait un petit carnet secret dans lequel elle faisait ses petits rapports après chaque entrevues personnelles. Elle avait toujours fait cela et le tout premier entretien privé datait du temps où même son père était encore en vie. C’est dire si cela date. Évidemment, Alyria n’était encore qu’une jeune enfant, insouciante, bien loin d’imaginer qu’elle deviendrait un jour reine des Sept Couronnes. Avec sa mémoire exceptionnelle, elle se souvenait de la quasi-totalité de ces petits entretiens et les avait tous apprécié sans exception. Lady Aemma n’en serait pas une non plus. Écrivant quelques mots élogieux sur la jeune femme, Alyria repensa à cette entrevue, aux sujets de conversation qui se suivirent avec aisance et fluidité. La jeune fille cachée sous la table avait bien grandi et mûri. Elle était devenue une jeune femme exceptionnelle. Intelligente, cultivée, curieuse, douce, tendre, elle évoluait aux côtés de lady Vaelle, une autre amie de la reine-mère. Voilà qui n’était donc pas étonnant de voir que lady Aemma partageait bon nombre de points communs avec la dame de Lamarck.

Dans son enfance, la reine-mère avait été entourée par plusieurs enfants. En arrivant au service de la famille royale, elle retrouva ce plaisir d’être entourée par des enfants. Aujourd’hui, elle retrouvait ce plaisir par la présence des enfants d’Aegon et Margaery ainsi que d’autres enfants tels que le jeune Orys, écuyer de lord Alesander et fils de lord Stannis. Elle a toujours aimé les enfants et si elle avait pu en avoir d’autres, elle les aurait accueillis avec le même enthousiasme qu’elle eut pour Aerion. Alors quand lady Aemma lui parla de sa famille, cela lui fit penser à la sienne. D’ailleurs, leurs deux familles étaient liées. Les Massey et les Farring étaient des alliés de longue date, depuis le mariage de lady Alinor, la sœur d’Aemma, et de feu ser Gilbert, le regretté cousin de la reine. La mention de Bryen fit sourire la reine-mère. La mort de Gilbert était encore présente dans les esprits, même des années après. Il faisait partie de la génération de la reine-mère. Enfant, ils jouaient tous ensemble dans la cour de Castel-Farring sous le regard approbateur de lord Jaremy et de ser Bryen, les deux frères. C’étaient des hommes qui en imposaient et qu’il ne fallait pas défier. Aujourd’hui, la famille Farring comptait moins de membres. Alyria était la seule survivante de sa fratrie ; Bryen était le seul descendant de la branche cadette ; enfin, Godry, le dernier cousin discret du côté des Farring. Le temps avait fait son œuvre, enlevant çà et là plusieurs êtres chers mais qui aujourd’hui, demeuraient dans les mémoires.

- Lady Marla se porte à merveille et mes enseignements semblent porter leurs fruits. Vous ne la reconnaitriez presque pas, je pense. Elle a beaucoup changé depuis qu’elle est à mon service même si une part rebelle demeure encore en elle, je n’en doute aucunement.

Alyria laissa échapper un petit rire. Sa nièce était à son service depuis presque cinq ans maintenant. Son neveu Jaremy ne souhaitait pas la marier précipitamment. Les mauvaises nouvelles qui parvenaient de Grandview l’avaient apparemment freiné. Leana enchaînait les fausses couches et grossesses infructueuses. Il ne voulait ainsi pas se hâter de marier Marla même si cela vient plutôt de son caractère rebelle que la reine-mère tentait d’atténuer depuis qu’elle l’a intégré à son service. Elle admettait que la mission était en partie une réussite mais que jamais elle ne pourrait profondément la changer. Après tout, cela fait aussi son charme. L’attention de la jeune Couronnienne fut attirée par un bijou que portait la reine-mère. Ne laissant rien paraître, Alyria lui sourit et, au lieu de cacher le petit bijou qui lui avait été offert par son amant secret, lui présenta et laissa la jeune femme le voir pleinement.

- Vous êtes toute pardonnée, cela va de soi. J’affectionne particulièrement ce bracelet et vous avez pleinement raison, il est magnifiquement réalisé. Je l’ai eu en cadeau d’anniversaire il y a un an et demi maintenant. J’ai été fort touchée par l’attention de mon… ami. Si vous regardez bien, vous remarquerez quelques gravures. Oh, d’ailleurs, en parlant de gravure, je ne peux décemment pas ne pas vous montrer celle-ci.

La reine-mère enleva délicatement le bracelet, s’approcha de nouveau de lady Aemma et lui montra la gravure interne.

- « Sans peur et sans reproche. » La devise de notre famille, la devise des Farring. Voyez jusqu’où l’attention a été portée. Je suis ravie, ma chère, que nous partagions quelques points communs en matière d’art. Lady Vaelle m’avait parlé un peu de vous tout comme mes nièces, évidemment, me permettant ainsi de rattraper le temps perdu.

Car il était bien loin le temps où lady Aemma était une enfant cachée sous la table lors d’un mariage. Cet entretien se déroulait à merveille, au-delà peut-être des espérances de la reine-mère. Elle le nota dans son carnet le soir-même et notifia également que le regard de la jeune femme porté sur son bracelet l’avait amusé, sans préciser pourquoi, sans ajouter de détail.


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Without fear and without reproach
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Maux d’enfant
Donjon Rouge | An 310, lune 1, semaine 2

En y songeant, Aemma se retrouvait, se reconnaissait, dans ce qui avait été le passé de la Reine-Mère. Un constat qui lui redonnait espoir, lorsqu’elle s’interrogeait sur la finalité de ses actes, de son histoire. Elle se reconnaissait dans l’histoire de cette femme qui avait aimé, dorloté et élevé les enfants d’autrui. Qui, peut-être, les voyait comme ces enfants qu’elle ne pensait jamais avoir. L’avenir se trouvait entre leurs mains, entre celles de toute personne dotée d’un libre-arbitre. Il n’y avait pas de divinité à trouver derrière tout cela. Si l’ancienne Lady Farring avait pu devenir une reine, avec tout ce que cela comportait comme défis et drames, elle tâcherait de reprendre son propre futur en mains. Son service auprès de sa cousine, aussi agréable puisse-t-il être, ne pourrait durer toute sa vie. La Massey se devait songer à l’après, car tout changerait à partir de ce moment.


« Je suis heureuse de l’entendre, bien que je n’avais que peu de doutes à ce sujet, avec une tante comme vous pour veiller sur elle. Aemma se réjouissait sincèrement pour son amie. Pour autant, il y a des choses qui ne changent jamais et c’est pour le mieux. Le monde serait bien triste sans le feu qui anime Lady Marla. S’il brûle, il est aussi profondément rassurant comme celui d’un foyer. »


Aemma se joignit au rire de la Reine-Mère. Elle espérait que le futur époux de Marla verrait les choses ainsi. Que, qu’importe son identité, il se réjouirait d’avoir une épouse comme elle. Car il ne faisait que peu de doutes que son amie trouverait un jour une personne pour partager sa vie. Tout comme pour Falyse, Sa Majesté y veillerait. Un fait rassurant. L’heureux élu n’en serait que mieux choisi. A défaut d’avoir ce plaisir un jour, la Massey se réjouirait pour son amie le moment venu. C’était là le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui faire. En parlant de cadeau, la Reine lui présentait désormais son bracelet. Son œil ne s’était pas trompé. Il s’agissait-là d’une pièce de qualité et d’un présent tout aussi précieux.


« Votre ami a un goût exquis. La Massey hocha la tête, avec autorité. Les bijoux sont une part de nous, un reflet de notre âme. Plus encore lorsqu’ils sont choisis par une personne qui tient à nous ou à laquelle nous tenons. Cela leur donne encore plus de valeur, au-delà de ces gravures ou du métal qui a été choisi. Aemma suivit du regard l’inscription interne, à la fois rêveuse et songeuse. Je pense pouvoir dire sans me tromper que cette personne a saisi l’essence de la vôtre. Gardez-le près de vous, vous avez trouvé une perle rare ! »


Et en perles, la Massey s’y connaissait ! Cette pensée lui arracha un nouveau sourire. Les amitiés profondes et réelles étaient rares, plus encore dans les hautes sphères. Aussi, son cœur se réjouissait de savoir que la Reine-Mère était bien entourée, qu’elle avait un ami fidèle sur lequel elle pouvait compter. La cour était riche en vipères mais aussi en beaux oiseaux. Savoir que l’un d’eux avait trouvé grâce à Sa Majesté était plaisant.


Aemma récupéra sa tasse un instant, reprenant un peu de son contenu. Oui, elle devait beaucoup à Vaelle, tout comme aux sœurs Farring. Énormément, même. Un jour, elle saurait lui rendre la pareille, plus encore après les aimables propos que sa cousine avait tenu concernant sa personne. Tout comme elle espérait rendre son service à Falyse, un jour prochain. C’était aussi grâce à son amie de toujours qu’elle avait pu entrer au service de Lady Velaryon, ayant été à son service auparavant. Il lui semblait que ses joues s’étaient à nouveau colorées plus que de raison, au-delà du léger maquillage que la Massey portait.


« Vous savez cet amour qu’à ma chère cousine pour les belles choses. C’est tout naturellement que j’en ai hérité, bien que j’avais pour moi quelques dispositions musicales et en chant. La mine d’Aemma s’adoucit davantage. Quant à Lady Falyse, je me rappelle encore de ces quelques lunes passées à son service, alors qu’elle attendait Crispian. La Massey se plongea un instant dans ses souvenirs. Atteindre Pince-Isle presque en contrebande laisse quelques souvenirs, l’expérience n’en a été que plus marquante encore. » ajouta la jeune femme, feignant l’innocence.


La naissance de Crispian avait été un autre de ses souvenirs qu’elle gardait précieusement de ses quelques lunes de vie à Pince-Isle. Aemma n’avait pas manqué d’attentions pour le petit jusqu’à son départ et encore aujourd’hui, elle prenait plaisir à avoir de ses nouvelles au cours de la correspondance qu’elle tenait avec Falyse. A dire vrai, la Massey considérait Crispian, Alarra, Alton et cet enfant qui arriverait sous peu comme tant de neveux et de nièce. Elle suivait leurs progrès de près, au même titre que ceux des enfants de ses frères et tâcherait d’être disponible pour eux, au fil des ans.


« Si je ne pourrais avoir d’enfants de mon sang, je suis heureuse que votre nièce me laisse être là pour les siens. Les prunelles sombres d’Aemma brillaient d’une tendre lueur. Leur existence égaye mes journées, au même titre que les lettres de leur mère. Au-delà de son amitié, elle m’a offert un très beau présent en agissant ainsi. Tout comme pour Lady Vaelle, j’espère que le temps me permettra de leur offrir autant en retour. C’est qu’elles m’ont offert tant de choses, j’en perds le compte. »


Et Aemma ne voulait pas rester leur débitrice. Elle avait conscience de l’affection que lui portaient tant Vaelle que Falyse. Cette tendresse ne s’achetait pas, bien sûr. Il n’en restait pas moins que la Massey avait ce sentiment impétueux de vouloir leur prouver qu’elle méritait leur douceur, ce temps qu’elle avait passé à leurs côtés, leurs enseignements. De montrer au monde entier s’il le fallait que son frère Arthur avait bien fait de la sauver d’une existence au Septuaire. C’était une quête ardue, bien sûr. Un chemin complexe mais qui ne rendrait sa finalité que plus attrayante.

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An 310, lune 1, semaine 2

L’attention portée à son bracelet lui faisait un peu peur. Sa relation avec Harlan n’était pas connue et ne devait sûrement pas être connue. Mais y avait-il quelque chose de mal dans le fait qu’un ami offre un bracelet à la reine-mère ? Il n’y avait là aucune ambiguïté, aucun sous-entendu, rien. Comment la jeune Aemma pourrait faire le rapprochement ? Alyria et Harlan ont été plus que prudents toutes ces années et ne se sont jamais affichés. Personne ne savait et personne ne devrait savoir. Les mots de la jeune femme sont justes et Alyria ne peut qu’acquiescer à ceux-là. Harlan avait su lire en elle, avait su raviver la flamme presque éteinte depuis bien longtemps. Jamais elle n’avait été aussi amoureuse de quelqu’un depuis son amour d’enfance qui n’était pas réciproque d’ailleurs. Aujourd’hui, elle semblait plus épanouie qu’il y a quelques années. Les horreurs de la guerre derrière eux bien que tapis dans l’ombre, se tenant prêts à ressurgir dès que l’occasion se représentera. Alyria avait bien changé depuis qu’elle était avec Harlan. Les ignorants mettaient ça, sans doute, sur le compte de la paix retrouvée, du fait que son fils grandissait et devenait un charmant jeune garçon. Elle pouvait encore profiter de son insouciance mais se rendait compte qu’il n’était plus un bébé. Le Aerion de quatre ans, boute-en-train, hyperactif, avait changé en un garçon de dix ans à la conscience plus présente. Cela ne l’empêchait pas de demeurer un boute-en-train, toujours prompt à faire des bêtises et embêter ses nièces, neveux et autres enfants de la cour.

- À vous écouter parler de mes nièces, il me vient alors une idée. Nous devrions toutes nous réunir, pour l’occasion, organiser une petite fête, très simple, très modeste entre femmes. Je suis sûr que lady Vaelle en serait ravie et honorée. Nous nous voyons si peu ces dernières années. C’est une amie chère à mon cœur. Tout comme ma nièce, lady Falyse. Cela pourrait être une bonne idée, qu’en pensez-vous ?

La douceur d’Aemma plaisait à Alyria. Elle se reconnaissait même en elle sur certains points. Elle était si reconnaissante envers lady Vaelle et lady Falyse que l’idée de réunir toutes ces dames était finalement bonne. Alyria en était persuadée. Elle aussi, en son temps, elle s’était sentie redevable et reconnaissante envers des personnes qui l’aidèrent, qui l’accompagnèrent, qui ont fait qu’aujourd’hui elle était la femme qu’elle est.

- Je suis sûr que vous trouverez quelque chose à offrir en retour, même si, les connaissant, elles n’en attendent pas autant.

Alyria se resservit délicatement et porta la tasse à ses lèvres, soufflant délicatement sur le liquide chaud puis prit un petit gâteau dans lequel elle croqua délicatement. Le geste fut si délicat qu’elle n’en mit aucune miette sur sa robe ni sur le sol. Les mots de la jeune Couronnienne tournaient dans sa tête. Aemma n’était pas encore trop vieille mais à l’écouter elle n’aspirait pas forcément à un mariage ni à une vie de mère et d’épouse. La reine-mère savait que la fratrie Massey était nombreuse et que le seigneur ne marierait sans doute pas toutes ses filles et tous ses fils. C’était là une chose triste pour Alyria et son regard de maman. Elle qui n’avait pu en avoir qu’un dans sa vie de femme. Elle posa sa tasse et porta son regard sur la jeune femme.

- En voulez-vous, lady Aemma ? Des enfants ?

Si elle avait pu, Alyria en aurait voulu d’autres, ce n’était plus un secret. Tout le monde savait à la cour que la reine-mère avait essayé de nombreuses fois avec le défunt roi. Cela s’était conclu par deux échecs à quelques lunes d’intervalle. Depuis, cet espoir n’était plus permis. Le roi était mort et l’homme dont elle était amoureuse ne pouvait être pleinement sien.


#663300 : Alyria Targaryen

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Par crainte de n’abuser que de trop de la patience de la Reine-Mère, Aemma finit par détourner son attention du bracelet. Il lui faudrait en parler à Arthur, lui qui était toujours en quête de nouvelles idées pour leurs futures productions. Il y avait quelque chose qui lui plaisait, dans cette parure. Un je-ne-sais-quoi qui rendait sa simplicité agréable à l’œil. Une simplicité que la Massey souhaitait insuffler dans leurs prochaines créations. Après tout, la beauté ne se cachait-elle pas dans les plus petits détails ? Dans ce qui, aux premiers abords, pouvait sembler anodin ? La débauche de perles, de coraux, de métaux précieux et de couleurs ne faisait que rien une parure à la fois criarde et fade. En cuisine comme en orfèvrerie, tout n’était question que de délicatesse dans les mélanges et les décoctions.


« Oh, l’idée est excellente, votre Majesté ! s’exclama Aemma, sincèrement ravie à cette idée, délaissant le bracelet pour de bon. Je suis certaine que Dame Vaelle acceptera volontiers votre invitation, dont je serais ravie d’être la messagère si telle est votre volonté. Quant à vos nièces, j’ose espérer que cela sera le cas également. Nous ne nous voyons que trop rarement, cette opportunité se doit d’être saisie. »


La simple idée de pouvoir serrer à nouveau Falyse et Marla dans ses bras la réjouissait profondément. Pleine d’entrain, la jeune femme hasarda l’une de ses mains parmi les friandises qui se trouvaient là. Elle finit par faire son choix, davantage par hasard que par réflexion. Les mets de Lamarck étaient d’une grande finesse, sa cousine veillait à cela. Ceux de Port-Réal étaient bien différents et, d’expérience, Aemma savait que tout ce qui sortait des cuisines royales valait le détour. Son intuition se confirma, alors qu’elle portait le gâteau à ses lèvres. Que cela soit la texture ou le fumet qui s’en dégageait, tout était exquis !


Comme pour se laisser le temps de la réflexion, tout en dégustant ce mets délicat, la jeune femme prit le temps de mastiquer sa bouchée. Elle avait conscience de tout cela, bien sûr. Personne n’avait forcé la main à Vaelle, lorsqu’il avait été question de l’accueillir. La régente de Lamarck avait accepté bien volontiers sa présence, l’accueillant comme si elle avait toujours vécu ici, elle aussi. A dire vrai, Aemma s’était immédiatement sentie chez elle. Un foyer différent de celui qu’elle avait toujours connu à Danse-des-Pierres mais qui lui convenait malgré tout. Les quelques lunes passées à Pince-Isle avaient été différentes encore, bien que la présence de Falyse, et d’Aenor par moments, avaient suffit à rendre cette escale agréable malgré les circonstances. Sa présence n’avait jamais été imposée à ses hôtes, la jeune femme aux cheveux d’argent le savait pertinemment. Falyse avait été à l’origine du stratagème qui lui avait permis de lui rendre visite. Vaelle l’avait prise sous son aile, comme elle l’avait toujours fait.


Et pourtant… Et pourtant elle se sentait coupable de profiter de la sorte de cette situation. Elle, la septième enfant, une fille de plus, avait peut-être pris la place d’alliances bien plus profitables aux Celtigar comme aux Velaryon. Une aide qu’elle ne pouvait leur rendre, à l’heure actuelle. Il lui faudrait devenir l’une des plus riches capitaines des mers du Détroit pour ce faire. Même rejoindre la justice de Port-Réal n’y ferait rien. Aemma se sentait piégée, certains jours. Aujourd’hui, elle faisait bonne figure et voulait croire que tout était possible, même rendre la pareille à ces femmes qui avaient tant fait pour elle.


« Je ne peux gagner des tournois pour les couronner comme elles le méritent. répondit prudemment Aemma. Ou de navires pour leur ramener quelques richesses. Je n’ai que ma tête et de l’argent dans les cheveux, il me faudra trouver une solution à l’aide de cela. »


Un sourire aux lèvres, la jeune femme se permit de reprendre un peu de thé à son tour. La question avait été posée. Une fois de plus, elle avait besoin de quelques instants pour trouver la réponse appropriée. Des enfants, elle aurait souhaité en avoir, il est vrai. Car au fond, malgré toute l’affection qu’elle pouvait porter à ses neveux et nièces, ils ne seraient jamais totalement les siens, pour des raisons évidentes. Pour autant, Aemma était lucide. Qu’aurait-elle à offrir à un enfant ? Rien. Ni position sociale, ni richesse, ni toit bien à soi. Dans un monde comme le leur, cela revenait à le jeter en pâture à tous les dangers. En lui-même, le désir de maternité était égoïste, d’une certaine manière. Le sien ne l’était que plus encore, tant sa descendance pourrait souffrir de ce choix de la mettre au monde. Si elle vouait un réel respect à Elaena Targaryen, son ancêtre, elle ne pouvait se comporter comme elle. Sa tasse désormais suffisamment remplie, Aemma délaissa le récipient, le reposant délicatement comme on le lui avait appris.


« … Une part de mon âme nourrit ce désir, Votre Majesté. concéda finalement Aemma. Bien que je ne le suis pas, je me dois de penser en mère, cependant. Malgré toute l’affection que je pourrais offrir à ce petit être, je n’ai ni richesses, ni pouvoir qui pourrait le mettre en sécurité, une fois que je ne serais plus là pour veiller sur lui. La jeune femme se tut. Qui plus est, un enfant ne se fait pas seule, je ne vous apprendrai rien en cela. La gravité de la jeune femme s’effaça sous son sourire amusé. Et si ces sirs se retournent parfois sur mon passage, le seul argent dont je dispose se trouve dans mes cheveux et dans le saphir de mes yeux. Aussi trouvent-ils vite un autre chemin. »


Un autre chemin et un autre lit. Tout cela leur était plus profitable, à eux et à leur lignage. Certains avaient vu en elle une conquête de plus, une jeune femme au physique surprenant, même sur les Terres de la Couronne. De ceux-là, Aemma se méfiait comme la peste ! Elle n’avait pas tout fait pour éviter le Septuaire pour se retrouver chez les Sœurs du Silence parce que certains hommes ne savaient guère résister à l’appel de la chair.


« Alors, je me console en me disant qu’ils ne sauront jamais ce qu’ils ont perdu. Ils n’auront vu que l’argent et le saphir, non ce qui se cache dessous. »


Son sourire se fit malicieux, alors qu’elle portait sa tasse à ses lèvres. Après tout, à quoi bon pleurer quelque chose qu’elle ne pouvait pas changer aujourd’hui ? Peut-être que sa situation changerait, qui pouvait le savoir ? Pas les Sept, en tout cas, bien qu’Aemma se garda de l’énoncer à voix haute. Seuls ses actes comptaient.

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Maux d’enfants
Donjon Rouge, Port-Réal | An 310, lune 1, semaine 2

L’engouement d’Aemma pour la proposition d’une petite fête entre dames la ravissait tout autant. Ses amies lui manquaient cruellement et rares étaient celles qui étaient des plus sincères. Il y avait eu lady Mariya, lady Aemma, lady Vaelle, lady Hortense. Aujourd’hui, elle pouvait se targuer de rajouter parmi cette liste, lady Mina ou encore lady Aemma. Quant à ses nièces, l’évidence de leur loyauté et leur sincérité n’était plus à fournir. Pour ce qui est de lady Tyana, c’était une autre histoire mais qui tendait vers le positif. Longtemps enfermé dans sa foi et son austérité, l’Orageoise semblait plus prompt à s’ouvrir à la reine-mère depuis quelques temps, ce qui ravissait la quadragénaire. C’est alors qu’une autre idée lui vint, celle de célébrer son quarante-cinquième anniversaire. Après tout, pourquoi pas ? Cela lui laisserait le temps de préparer tout ce qu’il faut et de laisser ses invitées s’organiser pour venir à Port-Réal pour celles qui n’y étaient pas. Elle n’en toucha aucun mot pour le moment à lady Aemma, préférant garder cette idée pour elle seule. Elle y reviendrait plus tard dans la journée afin d’approfondir le projet.

- Je suis ravie que l’idée vous plaise tant. Je ne manquerai pas de vous faire parvenir une lettre lorsque le moment se présentera. Laissons l’effervescence du tournoi s’apaiser avant.

La discussion se poursuivit alors sur la question des enfants. Quelque part, Alyria enviait la jeunesse d’Aemma. À vingt-quatre ans, la reine-mère avait déjà été mariée une première fois et ce fut un échec. Mais pouvait-elle réellement se plaindre ? À cet âge, elle était déjà dame de compagnie de la princesse Rhaenys et officiait de plus en plus comme une mère pour la jeune fille. Hélas, elle n’était pas sa fille d’un point de vue biologique. Elle ne saurait dire pourquoi cela lui avait tant tenu à cœur. Encore aujourd’hui, elle avait cet énorme regret de ne pas avoir eu d’autres enfants qu’Aerion, quand bien même elle aimait Aegon et Rhaenys comme si c’était les siens. Elle fut alors interpelée par la réponse de sa jeune interlocutrice. Voilà une enfant bien réaliste et consciente de son rang. Issue d’une maison mineure modeste de la Couronne, énième fille du seigneur Massey, Aemma n’était sans doute pas, aux yeux de ce-dernier, prédestinée à prendre un époux et devenir mère. Mais que pouvait faire une femme à part devenir épouse et mère ? Sœur du silence ? Une carrière vouée entièrement et pleinement aux Sept jusqu’à la fin des jours. Septa ? Renoncer jusqu’à sa maison pour servir une dame jusqu’à la fin de ses jours. Aventurière ? Non, sûrement pas. Cela n’était pas dans les us et coutumes des Ouestriens.

- Notre société est ainsi faite… Mais qui sait ? Peut-être que cela n’est pas encore trop tard ? Vous êtes jeune. Et les mariages d’amour existent malgré tout. Il est bien connu que ceux-ci coûtent moins d’argent que les alliances maritales traditionnelles.

Alyria lui lança alors un petit clin d’œil avant de reprendre une gorgée de thé. Le liquide infusé n’était guère chaud et était désormais tiède. Cela faisait bien de nombreuses minutes qu’elles discutaient dans ce petit salon et si la mélancolie avait pu habiter la reine-mère pendant quelques instants, elle n’en boudait pas pour autant son plaisir.

- Personne ne peut prédire l’avenir. Les Sept le gardent précieusement pour eux. C’est à nous de le découvrir par nos propres moyens.

Elle marqua une courte pause, songeant au fait qu’elle venait de se montrer bien trop pieuse, peut-être. Elle reprit après une petite gorgée pour dire quelques mots en réponse à la dernière remarque d’Aemma.

- Le principal est que vous soyez heureuse dans votre vie et avec les choix que vous prenez.

Alyria appela alors une servante afin qu’elle s’occupe de la boisson devenue froide et l’assiette de gâteaux vide. Elle se laissa aller à ses songes, observant la jeune femme qui se tenait droite devant elle. Pour celles qui savaient ce qu’était un entretien avec la reine-mère, il venait toujours un moment où celle-ci décidait de prolonger l’entrevue dans les jardins. Mais, la reine-mère voulait casser cette semi-routine. Aemma était une femme cultivée et curieuse, Alyria voulait donc lui proposer autre chose.

- Que diriez-vous de m’accompagner jusqu’au Bal de la Reine ? J’ai récemment fait redécorer la salle. J’avais envie de changement et avec tout le tumulte créé par le tournoi, je n’ai pas eu l’occasion de montrer cela à qui que ce soit.

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Maux d’enfant
Donjon Rouge | An 310, lune 1, semaine 2

Aemma était enchantée par l’idée, et c’était peu de le dire. Elle avait longtemps vu les fêtes comme d’interminables palabres où tout était bon pour éblouir son voisin ou récolter quelques fruits. Oh, la jeune femme ne s’y trompait pas, c’était bien le cas. Néanmoins, auprès de Vaelle, elle avait découvert une autre réalité, celle des amusements, de ces arts qui ne trouvaient toute leur virtuosité qu’en de tels moments. Allier ces deux visions était une alchimie complexe mais dont les résultats n’en étaient que plus éclatants lorsque la réussite était au rendez-vous. Trop occupée à se rendre utile, à éviter ce Septuaire et cette foi qu’elle avait en horreur en de telles circonstances, la Massey n’avait découvert les bons côtés de telles rencontres que sur le tard et y goûtait désormais sans mal. Elle parvenait même à oublier le bruit et à occulter les maux de tête qui l’assaillaient parfois à la suite de tels regroupements. Le repos devenait alors le seul antidote à ce mal, de même que le fait de mettre autant d’espace que possible entre la source du grabuge et elle.


Qui plus est, si le rassemblement se faisait en petit comité, les choses ne pourraient qu’aller pour le mieux. La jeune femme se promettait déjà de se montrer à la hauteur d’une telle invitation. Comment ne pas avoir conscience du fait que la Reine Mère lui offrait-là un présent fort précieux ? Bien d’autres jeunes femmes auraient souhaité profiter de cette rencontre et de ses conséquences à n’en pas douter. Aussi, Aemma accompagna les propos de l’ancienne souveraine avec un hochement de tête, tentant de contenir son ravissement autant que possible. Il ne fallait pas faire preuve d’impatience, sans quoi elle ne pourrait plus penser qu’à cela jusqu’au moment où l’évènement aurait lieu. Le tout était de garder la tête froide. D’ici-là, elle aurait bien des tâches à mener à bien et ne pourrait souffrir des protestations de son propre esprit.


« Pour sûr, il ne faudrait pas abuser des bonnes choses. Aemma se tut, un sourire léger aux lèvres. Votre secret sera bien gardé avec moi, n’ayez crainte. Je m’en voudrais de le dévoiler à Lady Marla ou Lady Falyse trop tôt. »


Ses deux amies seraient mises au courant bien assez tôt. Pour autant, la Massey ne voulait pas leur gâcher la surprise, que cela soit celle de la fête ou de sa présence à cette dernière. Comme contaminée par cette joie future, tout autant que par la plaisanterie qui s’y dissimulait, Aemma parvint à conserver un masque teinté d’une sorte de candeur. On lui avait déjà prêté quelques possibles fiancés, par le passé. De simples cancans, rien de plus. Hereward s’était ajouté à cette liste bien malgré lui, bien malgré elle aussi. A la fois pour son bonheur et son malheur, Aemma n’avait pas hérité d’un esprit lent. Son ami Bieffois trouverait bientôt une épouse. L’héritier de Dame Alyce était bien trop jeune pour qu’une quelconque union soit envisageable.


Ne restait que les cousins pour espérer quelques juteux contrats, qu’importe leur nature. Peut-être qu’Hery pouvait espérer de recevoir une proposition marquée d’un beau sceau de cire ? Celui d’une famille importante, voilà ce qu’elle espérait pour lui. Il le méritait. A défaut d’avoir fait des miracles durant le tournoi, c’était un chevalier comme seul le Bief semblait pouvoir en façonner. A l’exception de sa manie de lui faire remarquer ses comportements peu féminins par moment - qu’est-ce que cela signifiait d’ailleurs ? - Aemma lui trouvait plus de qualités que de défauts. D’ici quelques lunes, la jeune femme ne doutait pas de recevoir une missive ou deux lui relatant ce mariage futur. Elle n’en éprouvait aucune jalousie et y répondrait bien volontiers, espérant pouvoir y être présente. La Massey avait toujours pressenti que sa vie ne se trouvait pas dans le Bief, de toute manière.


« Si fait, il serait fort triste de rendre les armes sans avoir combattu. La jeune femme se tut, un air amusé peint sur le visage alors qu’elle percevait le clin d’œil qui lui était adressé. Il me faudra trouver un chevalier servant, en ce cas. Je crains que certaines de ces dames ne finissent par voir d’un mauvais œil que leurs époux ou fils ne me demandent mon bras pour une danse au lieu du leur ou de celui d’une possible fiancée. »


Combattre, oui, mais avec conscience et sans témérité. Aemma avait déjà fort à faire et ne tenait pas à devenir la cible d’une averse de médisances. Elle en distillait bien assez elle-même et ne savait que trop bien que certaines personnes faisaient un usage plus sûr de leurs mots que d’un harpon ou d’une épée lorsqu’il était question de s’en prendre à autrui. La dernière chose que la Massey souhaitait était qu’une quelconque rumeur enfle à son sujet en ville ou ailleurs. Toute fille de maison mineure qu’elle était, elle n’en restait pas moins suivante d’une grande dame et ne tenait pas à ce qu’elle soit éclaboussée en même temps qu’elle.


« Tout comme personne ne peut le bâtir à notre place. ajouta Aemma, tout sourire. Je pense pouvoir me dire heureuse. J’espère le rester, là est sans doute toute la complexité de la chose. »


Sa joie d’hier pouvait devenir sa prison de demain. Il fallait qu’elle garde en tête ses objectifs, sans quoi elle ne saurait jamais quel chemin emprunter pour les atteindre. Peut-être même en découvrirait-elle d’autres ? L’idée n’était pas déplaisante. Comme gênée par un léger détail, Aemma reposa sa tasse, portant ses mains jusqu’à sa chevelure. Là, son peigne avait tenté de s’enfuir de ses mèches. Avec délicatesse, la jeune femme le remit en place, pile au moment où la Reine Mère reposa son regard sur elle. Se rendre au Bal de la Reine ? L’idée n’était pas pour lui déplaire. Elle avait bien besoin de se dégourdir les jambes, toutes propositions artistiques gardées.


« Ce serait un honneur de vous accompagner, Votre Majesté. Je ne saurais avoir le même goût que ma chère cousine à ce sujet mais j’ose espérer que mon regard saura apprécier ce que vous accepterez de me montrer. »

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Maux d’enfants
Donjon Rouge, Port-Réal | An 310, lune 1, semaine 2

Pendant longtemps, Alyria avait eu du mal à s’approprier l’espace qui lui était du en tant que dame de compagnie de la princesse Rhaenys. Pire encore lorsqu’elle devint reine en épousant Rhaegar Targaryen. Alyria était une femme simple aspirant à une vie tranquille entourée d’enfants. Aujourd’hui, elle se retrouvait être la mère du roi, engagée dans une relation impossible avec un garde royal et n’ayant pas d’autre enfant pour elle. Même Rhaenys et Aegon ne pouvaient compter malgré tout l’amour qu’elle leur portait. Ils avaient tous deux bien grandi et étaient parents désormais. Ils avaient leur vie, qui demeurait à Port-Réal pour son plus grand plaisir, et elle avait la sienne. C’est pourquoi elle s’entourait de dames, d’amies, de confidentes, de protégées. À l’image des salons qu’il pouvait y avoir çà et là, Alyria s’était ainsi créé un entourage nombreux, qu’elle espérait encore agrandir au fil des années, des rencontres, des occasions. Pourquoi pas retrouver également ses anciennes connaissances comme le prince Quentyn Martell. Elle relisait parfois le passage le concernant dans son petit carnet. C’était un jeune homme plein d’esprit et doté d’une curiosité qui lui plaisait énormément. Malheureusement, les décisions politiques avaient mis fin à leur correspondance et voilà maintenant sept ans qu’elle n’avait eu de nouvelle du jeune homme. Elle imaginait alors que la vie avait sûrement dû reprendre également à Lancehélion, maintenant que la principauté était indépendante. Elle se demandait parfois s’il pensait à elle, s’il repensait à leurs lettres, s’il avait gardé les siennes, en souvenir du bon vieux temps.

Le temps était clément depuis plusieurs semaines à Port-Réal. Le printemps était effectivement clément après les catastrophes naturelles qui avaient eu lieu les années précédentes. Il fallait donc en profiter avant que la nature ne se déchaîne à nouveau. Les jardins du Donjon rouge étaient fleuris et la reine-mère en était fière. Elle avait contribué à modifier quelque peu l’aspect visuel de certaines parties du château dont les jardins qu’elle montrait à qui voulait bien les voir. Elle se souvenait de son ancienne protégée, lady Zhoe, avec qui elle avait longuement parlé des jardins et grâce à laquelle elle put offrir à l’endroit boisé un renouveau rafraîchissant. Mais voilà, ce n’étaient pas les jardins qu’elle souhaitait montrer cette fois mais le bal de la Reine. Il s’agissait d’une salle de réception, attribuée, comme son nom l’indique, à la reine – et ici, la reine-mère – dans laquelle elle pouvait recevoir des gens. Cette pièce fut de nombreuses fois redécorées, modifiées, améliorées au gré des envies des reines précédentes. Alyria en avait fait quelque chose de nouveau, permettant de redécouvrir toute la beauté de la pièce qui reprenait de l’éclat depuis quelques semaines. De lourds travaux avaient été nécessaires mais elle était fière du résultat et c’est ainsi qu’elle y emmena lady Aemma Massey. Cette jeune Couronnienne de vingt-quatre ans s’était attiré la sympathie de la reine et au même titre quelady Zhoe Manning quelques années plus tôt, se retrouvait dans les petits papiers de la tête couronnée. Après une petite entrevue privée dans les appartements de la reine-mère, les deux dames se dirigeaient ainsi vers la salle de réception, croisant çà et là quelques courtisans qui les saluaient sur leur passage.

- Je vous en prie, lady Aemma, après vous. Je vous laisse l’honneur de me précéder bien que ce ne soit guère protocolaire.

Alyria prit un ton plutôt léger et se mit à rire même avant de poursuivre sa pensée en quelques mots.

- Mais bon, je suis la reine-mère, je peux bien faire une entorse à l’étiquette si j’en ai envie.

À ses mots, accompagnés à nouveau d’un rire sincère, Alyria invita donc Aemma à entrer dans la pièce. Lumineuse, spacieuse, la salle de réception s’ouvrait sur quelques tables parsemées çà et là. Les grandes fenêtres permettaient à la lumière naturelle de rentrer de part et d’autre de la pièce. Des miroirs jonchaient deux pans de murs, ayant alors pour effet d’agrandir la pièce plus encore. Il était parfaitement visible que la plupart du mobilier et les éléments muraux semblaient être un mélange d’anciens et de nouveaux. La fenêtre nord était complètement neuve, c’est ce qui avait nécessité les travaux. Le sol brillait de mille feux, il venait probablement d’être lavé. Au plafond, se trouvait une œuvre d’art, ni plus ni moins, une peinture magnifique ne représentant pas les Targaryen, pour une fois. Mais ce n’était pas tellement la pépite de cette salle. D’ailleurs, aucun détail ne pouvait en surpasse d’autres. La salle devait se regarder dans son entièreté. Après quelques minutes d’observation, d’admiration peut-être, la reine-mère osa briser le silence qui s’était installé depuis.

- Alors, dîtes-moi ce que vous en pensez. Vous pouvez parler en toute honnêteté, je ne vous en voudrai aucunement de ne pas aimer si jamais c’était le cas. Chacun a bien le droit d’aimer ce qu’il veut.

Alyria s’est toujours montrée ouverte d’esprit concernant les opinions de chacun. Ici, Aemma pouvait parler sans peur car de la part de la reine-mère, il n’y aurait aucun reproche.

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