(vaeranah) you can't catch me now

Leurs parents se sont toujours demandé pourquoi ils n'étaient pas plus proches ayant plus de points communs que de différences. Vaeranah elle même n'aurait su le dire. Vidar était l'héritier de la famille, destinée à prendre la place de leur père et à poursuivre son oeuvre. Vaeranah croyait sincèrement que Vidar aurait pu succéder à Ferrego en tant que seigneur de la mer mais le destin en a décidé autrement. La mort était destinée à Vaeron mais c'est bien Vidar qu'elle toucha ce jour là, affaiblissant les Antaryon seulement quelques lunes après l'ascension de Ferrego. Sa justesse et sa bienveillance manque encore à Vaeranah ce jour.

Ils ont une étrange relation, souvent conflictuelle malgré l'évidente affection qu'elle peut ressentir pour lui, en vérité, il y a beaucoup d'incompréhension entre Ferrego et son unique fille : tantôt précieuse monnaie d'échange, tantôt membre intouchable de la famille. Vaeranah ne sait réellement ce que son père pense d'elle et reste persuadée qu'il ne fait rien sans une arrière pensée : loin d'avoir la mémoire courte, elle garde en tête les quelques demandes en mariage reçues par la famille Antaryon et dont il s'est toujours débarrassé sur des motifs plus que discutables. Aussi, le ressenti de la jeune femme sur son géniteur varie d'un jour à l'autre, la laissant tantôt inquiète de sa santé déclinante, tantôt prête à le renverser d'elle même pour se venger d'avoir été trop souvent sous-estimée. Pour la braavienne, il est certain que si elle avait été un garçon, les choses auraient été différentes et elle se demande souvent si elle n'a pas hérité du rôle qu'il réservait à Variryo non pas pour son talent et ses prédispositions mais parce qu'elle était la dernière enfant qu'il lui restait.

Malgré les années qui les séparent, Vaeron est le frère dont elle s'est toujours sentie le plus proche : c'était lui qui avait le temps de jouer avec elle, lui qui l'écoutait sans l'infantiliser, lui qui restait le plus naturel dans la représentation perpétuelle à laquelle ils étaient soumis. Vaeron a toujours accepté celle qu'elle était, différente, et elle n'a jamais jugé son caractère impulsif et violent. Lors de l'élection de leur père, Vaeranah n'avait d'inquiétude que pour lui et si elle a été attristé par la perte de Vidar et Variryo, elle sait qu'elle ne pourrait pas vivre sans Vaeron à ses côtés. Il est son bras armé mais aussi la moitié d'elle même. A Westeros, loin de la surveillance de leurs parents, Vaeranah a cédé aux charmes de son aîné le temps d'une nuit qui suffit pour concevoir la petite Visenya. Leurs relations n'en sont pas plus claires aujourd'hui : leur amour interdit, la possibilité d'un mariage prochain de Vaeron et la liaison de Vaeranah avec Gerold Grafton ont eut tendance à mettre de la distance entre eux et pourtant c'est à sa porte qu'elle frappe encore lorsque la solitude l'étreint.

Elle n'a jamais eut le désir d'avoir des enfants et l'arrivée de Visenya a été une grande source d'angoisse. Guère prête à être mère, seule tandis que son frère combattait dans le Val et sujet de commérages, Vaeranah a très mal vécu cette grossesse ne trouvant que peu de soutien dans l'épreuve qu'elle traversait. Ses début en tant que mère ont été à l'image de cela : froide et distante, laissant Vaeron s'occuper de la petite tandis qu'elle s'épuisait à préparer le couronnement de Viserys. Ce n'est que petit à petit que Vaeranah s'est faite à sa nouvelle vie et en remarquant combien Visenya avait besoin d'elle qu'elle a finit par s'y attacher. Aujourd'hui, Vaeranah est une mère particulièrement protectrice : si elle se moque bien de ce qu'on dit sur elle, elle se montre particulièrement menaçante quand le prénom de sa fille est évoqué dans des conversations moqueuses.

Il y a plusieurs années que le frère aîné de Ryam a épousé la tante de Vaeranah, faisant de ce dernier un oncle lointain de ce jeu d'alliance. Néanmoins, ayant presque le même âge, ils ont développé une relation bien différente : principalement épistolaire tous deux se contant leurs quotidien dans cette étrange place qu'ils occupent dans leurs familles respectives. Bien qu'attaché au braavien, Vaeranah sait que leurs chemins ne les placent pas dans le même camp, lui en tant que garde d'une princesse westerosi, elle comme grande argentière de la faction rivale. Une fois se présence en Westeros dévoilé, leur correspondance s'est faite plus laborieuse. Vaeranah ne comprend pas ce qui motive Ryam a garder le contact avec elle malgré leur opposition assumée et si elle regrette que le positionnement de Braavos ait contrait Ryam à faire certains choix de vie, elle considère qu'il s'est, de lui même, rangé dans le camp opposé.  

C'est cet homme qui a obtenu de la Banque de Fer qu'elle cesse de financer la couronne de Rhaegar au profit des ambitions de son jeune frère et, pour avoir vu les éléments apportés, elle reconnait que le travail est propre et digne d'intérêt. Petyr à l'air d'être une personne travailleuse, rigoureuse et pointilleuse : tout ce qui pourrait plaire à la braavienne, mais elle se doute que derrière cette mielleuse façade se cache sans doute un être dôté d'une ambition insoupçonnée. Pour l'heure, Vaeranah reste méfiante, ignorant s'il la voit comme une collègue, une rivale ou un autre pion dans son jeu. Et puis, peut-on réellement faire confiance à un financier ? Elle reste persuadée qu'il en a autant à son égard.

Membre de la garde royal, Manfred Flowers est dans le paysage quotidien de la braavienne depuis son arrivée dans le Val. L'un des trop rares à ne pas la regarder avec choc et jugement lors de la naissance de Visenya, il s'est instantanément attiré la sympathie de l'Argentière qui préfère sa présence à celle de ses frères assermentés. Apprenant qu'il est lui même le fils bâtard d'une Des Essaims et d'un Kenning, Vaeranah comprend alors la grande compassion du chevalier et ne peut s'empêcher de faire preuve d'une tendresse presque maternelle à son égard. Et cette projection filiale n'est pas prête de s'arrêter : bien qu'il n'ait que 10 ans de moins qu'elle, il demeure son petit protégé et l'un des rares en qui elle ait confiance.

Les deux femmes n'ont, de prime abord, pas grand chose en commun et il a fallut beaucoup d'effort à Vaeranah pour tenter de se lier d'une quelconque manière avec Catelyn avec, en jeu, l'intégration des deux Antaryon au sein d'un royaume dans lequel la née Bracken sera l'épouse de la Main du Roi. Des échanges quelques peu timides ont finit par faire naitre une relation courtoise, presque une amitié. Mais l'ironie du destin à voulu que de sa proximité avec Gerold naisse des sentiments interdits. Se sentant d'abord coupable envers Catelyn, Vaeranah a finit par considérer que le secret de sa liaison préserve la jeune femme de la souffrance. Car la braavienne n'est pas une maitresse avide et égoïste, elle n'aspire pas à prendre la place de la conflanaise et se satisfait de cette situation où son amant partage son temps entre elle et son épouse légitime. Cependant, son actuelle grossesse la plonge dans un malaise palpable : si elle garde le secret sur la paternité de son enfant, elle redoute que ce dernier possède les traits de son père, trahissant ainsi un secret dont elle pense que Catelyn commence à se douter. C'est autant pour se préserver que pour sauver les apparence que Vaeranah décide de fuir vers Roches-aux-Runes pour les dernières lunes de sa grossesse, s'offrant un repli plus calme où elle pourra réfléchir à l'avenir.

Entre filles de puissants dirigeants des cités libres, Vaeranah a croisé la route de Talya lors de sa jeunesse en Essos. La fille du Seigneur de la Mer de Braavos et celle de l'Archonte de Tyrosh ont été naturellement rapprochées par leurs familles respectives afin de voir si une amitié pouvait naître de leurs rangs semblables. Le résultat n'est sans doute pas celui espéré mais les grandes démonstrations d'amitiés n'ont jamais été le fort de la braavienne qui, toutefois respectueuse,
a gardé contact avec la tyroshi. Leur correspondance n'est ni régulière, ni assidue mais à le mérite d'exister : à présent toutes deux sur Westeros, l'une comme princesse de Dorne, l'autre comme Grande Argentière du Roi du Val, elles semblent avoir réussi à tirer leurs épingles du jeu. Un parcours à la fois différent et similaire qui prouve qu'il n'ait pas besoin de se trahir soit même et de se forcer à être quelqu'un que l'on est pas pour réussir dans la vie. A ce jour, elles demeurent de vieux contacts qui peuvent se raviver au besoin.

C'est lors de son séjour à Roches-aux-Runes que Vaeranah a rencontré Maddy, ancienne servante de la demeure et désormais concubine du puiné de la famille. Sans doute la personnalité la plus amicale de la demeure, la braavienne a apprécié la jeune femme autant pour sa prévenance que pour s'être occupée de Visenya pendant son indisposition. Au delà, la valyrienne ne peut s'empêcher de voir en Maddy et sa relation avec Robar Royce, un semblant de ce qu'elle vit avec Gerold, entre autre point commun plus anecdotiques, la poussant à questionner ce qu'elle ressent pour son amant autant que ce à quoi elle pourrait aspirer dans sa vie personnelle.