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Unable to Stay, Unwilling to Leave ﴿ Oberyn

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Unable to Stay, Unwilling to Leave
An 304, Lune 4, Semaine 1

L'heure était tardive lorsque Ysolde quitta les appartements princiers. Repue. Repue de nourriture, repue d'alcool, repue de mots. Une longue discussion avait rassemblé la dame du Grès au souverain de Dorne. Une longue discussion qui avait, comme but premier, d'assurer au suzerain de Lancehélion, la loyauté indéfectible de la maison Qorgyle et de leur adhésion au choix qu'il avait pu faire. Ysolde avait su peser ses mots, elle avait su prendre la mesure de ce qu'elle disait face à un homme qui ne pardonnerait pas une erreur de langage ou un terme mal choisit. Doran était un expert dans la maîtrise des mots, un homme d'une rare rhétorique et d'une sagacité impressionnante. Ysolde n'était qu'une épouse. Elle n'avait son avis à donner sur peu de choses, du moins, en public, car en privé, il n'était pas rare que Quentyn et elle échangent sur divers sujets plus ou moins politiques. Ysolde avait son point de vue de femme quand Quentyn lui opposait celui d'un homme. Elle ne voyait que par la famille quand Quentyn lui regardait également par le prisme de la principauté. Ysolde était avant tout une mère avant d'être une épouse, et ce même avant son appartenance au peuple dornien. Elle avait tenté de trouver les mots, et, repartant libre, elle estimait qu'elle était parvenue à son but. Rassurer le prince. Apaiser ses craintes quant aux jours difficiles que sa nation allait devoir affronter. Ysolde avait trouvé un peu de réconfort dans les paroles de Doran. Un peu de baume pour apaiser la douleur d'une séparation qui ne faisait que se rapprocher. L'appel du large hélait les noms de ses enfants. La guerre enverrait loin de sa protection ceux qu'elle chérissait le plus au monde. Ysolde redoutait ce moment, cet instant pénible, cette vive douleur qui l’étreindrait. Ysolde aurait voulu partir. Quentyn s'y était opposé. Ysolde devait tenir le Grès dans l'éventualité où les Targaryen arriveraient aux portes du château. Ysolde devrait les accueillir sans faiblir tandis que les hommes se rueraient dans le désert pour dissimuler leur présence. Ainsi avaient-ils vaincu par le passé, et ainsi vaincraient-ils. À cette pensée, Ysolde s'éloigna la guerre serrée, perdue dans ses pensées, et sans se rendre compte du chemin parcouru, elle se retrouva rapidement perdue.

Il ne lui tardait pas de rentrer auprès de son mari. Il ne lui tardait pas de rapporter les propos échangés avec le prince Doran. Il ne lui tardait pas de voir ses enfants, de les contempler encore et encore jusqu'à en perdre la vue, espérant que le destin n'était pas tel qu'il était. La guerre avait scellé le sort de Nabella. La guerre avait scellé le sort d'Amma. La guerre devrait être rapide. La guerre devrait prendre fin rapidement… Sans quoi, Ysolde retrouverait ses filles en âge de se marier. Autant de souvenirs perdus, de moments qu'elles ne partageraient pas. Traversant un patio, Ysolde prit place sur un banc, écoutant le chuchotement tenu de la fontaine qui couvrait le silence de la nuit… Au loin, le bruit s'était éteint. Sans doute le port retrouvait une certaine accalmie au cœur de la nuit. Un calme pour mieux reprendre ses activités au matin. Une pression naquit au creux de son ventre. Devraient-ils affronter la foule eux aussi ? Seraient-elles plusieurs familles à confier les siens aux bons soins des Martell et aux bonnes volontés de la mer ? Ysolde pensa soudainement à son amie Talya, et à la description qu'elle lui avait fait des bateaux cygnes de Tyrosh. Ysolde garderait-elle un aussi beau souvenir de son arrivée sur le port. Elle doutait. Elle doutait d'avoir fait le bon choix. Elle doutait de ne pas être capable de le faire. Elle doutait que dans une énième crainte, une énième pulsion elle ne décide finalement de prendre ses filles sous le bras et de rebrousser chemin. Elle laissa échapper un soupir et ferma les yeux quelques instants, se frottant les tempes pour s'empêcher de réfléchir.

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Oberyn ne voulait pas y croire et finalement cela arriva. Il y a quelques lunes, lorsque son frère Doran commença à contacter ses liens à Essos, il pensait qu’il aurait le temps de se faire à l’idée. Il ne pensait pas une seconde que jamais il n’arriverait à se dire qu’Ellaria et leurs filles quitteraient Dorne pour leur sécurité, Dorne devant être l’endroit où elles sont en sécurité. C’est même vers la région qu’il avait renvoyé Ellaria deux ans plus tôt. Dorne est censé être une région de paix où il fait bon vivre. Oberyn n’avait jamais songé que la guerre pourrait y venir et pourtant, c’était là l’une des promesses de Rhaegar lorsqu’il quitte Port-Réal. Jurant de ne plus jamais quitter sa région natale, voilà que c’était son amante et leurs enfants qui le quittaient pour Essos. Si la guerre venait à frapper Dorne, maintenant que les dragons étaient de retour, il est vrai qu’il préférait voir sa famille à l’abri, loin du feu destructeur. Quand bien même Dorne n’ait jamais été conquise, par aucun dragon d’ailleurs, rien ne dit qu’il en serait de même aujourd’hui. Les dragons étaient nombreux, le prince le savait. Il en avait déjà vu deux à Port-Réal et les récits de Winterfell en parlaient de deux autres : celui de Viserys, déjà grand, puissant, effrayant ; et celui d’une jeune Manderly presque aussi vieux que celui du prince déchu. C’était là un atout qui serait utile à Rhaegar dans sa guerre contre Viserys. Quoiqu’il en soit, cela n’était plus le souci du prince. Qu’importe qui gagne, il ne se battrait que pour Dorne. Il en avait fini avec les Targaryens. Seuls Rhaenys et Aegon comptaient, en souvenir de sa sœur, Elia.

Les navires quittaient progressivement le port de Lancehélion. Les adieux étaient déchirants entre ceux qui restaient et ceux qui partaient. Oberyn eut néanmoins l’occasion de passer une ultime nuit passionnée et pleine de désir avec son amante. Tout comme ils avaient pu se l’octroyer avant qu’il la renvoie à Lancehélion deux ans auparavant ou bien lorsqu’il repartit pour Port-Réal après le second mariage d’Arianne. Ils se souviendraient à jamais de toutes leurs nuits passées ensemble, de tout l’amour qu’ils avaient pour l’autre et pour leurs filles. L’avenir était des plus incertains et personne ne pouvait dire quand ils se reverraient mais ils ne cesseraient de s’aimer malgré la distance. Oberyn était à la fois dubitatif et confiant, ce qui l’inquiétait. Il n’imagine pas la guerre arrivée jusqu’à eux et encore moins que la victoire ne soit pas à eux. Ils avaient le temps de s’y préparer, s’y préparaient déjà même et ils seraient prêt lorsque Rhaegar ou Viserys viendrait frapper à leur porte. En attendant, il avait fait ses adieux à Ellaria, Sarella, Obella, Loreza, Dorea et Aliandra. Elles allaient énormément lui manquer et il comptait sur les essosis pour bien les protéger. Il quitta le port la mine basse et l’esprit tourmenté alors qu’au loin s’éloignait le navire transportant son amour et ses filles loin de lui. Demeuraient néanmoins à ses côtés Obara, la fidèle aspic et second du prince, ainsi qu’Elia. Lady Lance avait effectivement eu l’approbation de ses parents pour demeurer à Lancehélion. La jeune fille avait bien grandi et se dirigeait bien vite vers ses… dix-neuf ans. Cela ne rajeunissait pas Oberyn qui voyait difficilement grandir ses filles et pourtant, elles étaient désormais âgées de 31 ans pour l’aînée – qu’il eut au jeune âge de quinze ans – à presque deux lunes pour la benjamine – un bébé inespéré qui apparaît dans un monde bien déchiré.

Oberyn se retrouvait ainsi seul dans ses appartements et la dépression le guettait. Certes, il ne s’agissait pas d’une grosse dépression qui fait de la personne une loque toujours fourrée au lit mais il n’était pas des plus joyeux depuis le départ d’Ellaria. L’atmosphère s’était sensiblement alourdie depuis tous les départs qui s’étaient opérés. C’était continuel et au début de la lune 4, il y avait encore quelques départs pour ceux qui venaient de l’arrière-pays. Le quotidien du prince était assez monotone. Seuls les entraînements avec ses filles le mettaient en joie, notamment avec la jeune Elia Sand qui ne cessait de progresser. Le prince, son aînée et Lady Lance s’entraînaient au maniement de la lance, leur arme fétiche. Celle qu’Oberyn affectionnait parmi tant d’autres. Celle qu’Obara avait choisi vingt-cinq ans plus tôt. Celle qu’Elia avait préféré depuis toute petite, prenant comme modèle sa sœur et son père. Ce jour-là d’ailleurs, la jeune femme – il était bien temps de la considérer comme tel à l’âge qu’elle avait – avait réussi à mettre à terre son vieux père avec l’une de ses propres techniques ce qui avait provoqué l’émoi des spectateurs, qui étaient d’ailleurs bien plus des spectatrices, mais aussi un incontrôlable fou-rire de la part de la Vipère Rouge.

- Tu l’avais pas vu venir celle-là !

- Hahaha, non, effectivement ! C’est très bien, ma fille.

Félicitant sa jeune fille, il prit tout de même conscience que son temps à lui aussi avançait. Il était encore bien pour son âge et en forme, bon combattant, souple, agile, mais l’âge avançait. Personne ne pouvait rien contre le temps qui passe. Oberyn Martell avait désormais quarante-six ans et ce n’était pas rien, surtout dans la société dans laquelle il vivait. Avec le train de vie qu’il menait, il espérait bien sûr vivre encore de longues années. Il ne s’imaginait pas autrement que vieux croulant dans une chaise, entouré de ses filles et pourquoi pas, de ses petits-enfants même si cela n’était guère à l’ordre du jour. Ses huit bâtardes avaient bien d’autres choses auxquelles penser, semble-t-il. Si certaines ne souhaitaient aucunement fonder une famille, d’autres pourraient y être amenées. Se relevant avec l’aide d’Obara, le prince aperçut alors au loin lady Ysolde Qorgyle qui se dirigeait vers les jardins. Il laissa alors ses deux filles poursuivre l’entraînement à deux, passa rapidement se débarbouiller et se changer avant de faire une apparition dans les jardins somptueux du Palais Vieux, dans une tenue bien plus adéquate pour une promenade que celle qu’il portait pour l’entraînement. Il ne savait pas que la Qorgyle était à Lancehélion et s’attendait alors à voir Quentyn pas loin mais il ne le croisa guère. Il termina alors sa course aux côtés de la jeune femme, présentant son plus beau sourire – comment ne pas sourire devant une telle créature.

- Ysolde ! En voilà une surprise. Je ne savais pas que vous étiez à Lancehélion. Pourtant le palais n’est pas si immense.

Il marqua une légère pose, s’asseyant à ses côtés puis, amusé, reprit de plus belle.

- Vous cacheriez-vous de moi, mon amie ?

Oberyn avait eu des jours avec et des jours sans. L’absence d’Ellaria et de six de ses filles le peinait énormément. Elles lui manquaient de plus en plus. Néanmoins, il lui arrivait d’avoir des jours où il était le prince de Dorne que tout le monde connaissait. Il semblerait que ce jour-là soit un de ceux-là et la présence d’Ysolde Qorgyle pourrait, qui sait, faire en sorte que cela le demeure plus longtemps.


#C82605 : Oberyn Martell
#DE6A1C : Elia Sand

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An 304, Lune 4, Semaine 1

Une voix reconnaissable entre toute vint interrompre les réflexions maternelles de Ysolde. Oberyn Martell. Le si séduisant Oberyn Martell. Ysolde quittait un Martell pour en retrouver un autre. Il n'y avait rien d'étonnant à cela en se trouvant sur les terres qui avaient vue naître les deux princes de Dorne. Elle espérait néanmoins que la conversation avec Oberyn serait d'une tout autre teneur que celle tenue avec Doran. Il avait été question de loyauté, de positionnement politique. Elle avait été questionnée sur les choix du prince, sur les événements à venir, et surtout sur ceux qui la touchaient particulièrement. Elle estimait avoir été franche, de toute manière, elle n'aurait su faire autrement. Mais, elle ne s'adressait pas à n'importe qui, elle s'était adressée à son suzerain et en tant que tel elle avait choisi ses mots avec plus d'habilité qu'à l'accoutumer, plus de discernement, plus de calme. Oberyn était certainement au-dessus de tout cela. Il était un stratège hors pair, évidemment, mais jugerait-il durement son amie si elle lui confiait ne pas vouloir prendre part à cet exode… Ou tout du moins. Elle aurait préféré en faire partie. Elle aurait tourné le dos au Grès si cela avait été possible, elle aurait tourné le dos à Dorne, à Westeros, si elle avait pu demeurer auprès de ses enfants… Partir elle aussi. Laisser Quentyn. Laisser Gulian. Laisser Leliah. Partir avec les autres. Garantir leur sécurité en personne. Quentyn avait refusé. Dans le cas où les Targaryen arriveraient au Grès, obligeant les hommes à prendre le chemin du désert, qui dirigerait le Grès ? Ysolde était la seule à même de le faire. Il lui avait dit. Elle le savait déjà. « Nous sommes arrivé ce matin. » Déclara-t-elle. « Pardonnez-moi. J'aurai dû vous faire prévenir… Ou Quentyn aurait dû. J'ai été tellement occupée à préparer mon entrevue avec le prince Doran que j'en ai oubliée mes bonnes manières. Et mes vieux amis. »

Se cacher. Quelle drôle d'idée. Quand bien même elle le souhaiterait, elle ne le pourrait pas. Ysolde était bien trop remarquable comme femme, autant par sa chevelure, sa peau d'ivoire, son rire cristallin que par ses vêtements colorés. Impossible de manquer Ysolde. Sa haute naissance et son éducation l'avaient doté d'une aura semblable à peu de femmes dorniennes. « Quelle idée incongrue. » Assura-t-elle en riant. « J'attendais, inconsciemment sans doute, le moment propice pour vous apparaître et vous ravir, mon prince. » S'amusa-t-elle, taquine et enjôleuse. « Les dieux semblent avoir décidé que cela serait ici. Au milieu de cette coursive. Est-ce le chant de l'eau qui vous a attiré  ? » Enchérit-elle. « Je crois que la véritable interrogation réside plutôt dans le fait de savoir ce que le majestueux prince Oberyn faisait dans les couloirs, visiblement non accompagné, en une soirée qui semble plus prompt à des élans hédonistes qu'à ballade solitaire ? » Ysolde était taquine, comme à chacune de leurs rencontres. Elle aimait Oberyn. Sincèrement. Sans doute pas comme un frère à l'image de Quentyn, mais comme un ami chère. Un ami qu'elle aurait bien envisagé comme époux si elle n'avait pas été déjà mariée. À moins que le caractère libertaire du prince ne convienne finalement que fort peu à Ysolde… À bien y réfléchir, la cellule sentimentale d'Oberyn et Ellaria ressemblait fort peu à celle représentée par Quentyn et Ysolde. Pourtant. Eux quatre s'entendaient parfaitement ayant de nombreux points communs, et notamment le fait, qu'ils étaient encore, malgré leur âge, quatre grandes beautés de Dorne.

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Le départ d’Ellaria, Sarella et des quatre dernières bâtardes avait laissé un immense vide dans les appartements du prince. La présence du berceau d’Aliandra lui rappelait chaque jour qu’il venait d’avoir un bébé. Un bébé qu’il ne voyait déjà plus, pour sa propre sécurité. Il y pensait chaque jour, parfois avec plaisir, d’autres avec mélancolie. Il aurait aimé les rejoindre, rester auprès d’elle mais il avait le devoir de demeurer auprès de son frère. Si la guerre arrive à leurs portes, il serait présent pour combattre. C’était le serment qu’il avait fait à sa mère, à sa sœur et à son frère. Il ne vivait que pour servir Dorne, qu’importe les divergences qu’il eut avec Doran, qu’importe ses idées allant parfois à l’encontre de celles de son frère. Dorne et les Martell passaient avant toute chose. C’est bien qui avait failli lui coûter la vie à port-Réal. Mais désormais, il était en sécurité, chez lui, à la maison, entouré de trois de ses filles. Obara, Tyerne et Elia. La première et la dernière suivaient avec attention ses entraînements et tous trois formaient un trio de lanciers hors pair. Quant à la délicate Tyerne, elle était toujours au service d’Arianne, l’accompagnant dans son quotidien. Elle-même avait fait le choix d’envoyer Nymeria en Essos, pour sa sécurité. Dorne était en alerte. Doran voulait être prêt. Oberyn ne pouvait que le comprendre. À sa place, il aurait fait la même chose. Rhaegar ne pouvait plus être raisonné, pas tant que son frère était encore en vie et menaçait son pouvoir. Il fallait donc se préparer à subir son courroux s’il venait à gagner la guerre ou bien celle de Viserys si ce-dernier, vainqueur, tenterait quelque chose envers Dorne. Quoiqu’il en soit, la région sera prête à affronter quiconque frappera à leurs portes.

Ayant aperçu son amie Ysolde, Oberyn avait décidé de la rejoindre, espérant même voir son meilleur ami, Quentyn. Mais il n’en fut rien. La Dornienne semblait seule et il vint lui tenir quelque peu compagnie. Sourire charmeur, taquineries prêtes, le prince faisait, comme à son habitude, une entrée remarquée, faisant sortir de ses songes la belle Qorgyle. Elle semblait moins prompte à la taquinerie dans les premiers temps de la conversation. Elle sortait d’une entrevue avec Doran, cela expliquait tout. Le prince lui indiqua immédiatement qu’elle n’avait pas à s’excuser. Elle n’avait pas de compte à lui rendre. Gardant son sourire, il voulut détendre l’atmosphère en supposant ironiquement qu’elle se cachait de lui. Ce à quoi, elle répondit d’un air taquin qu’elle attendait plutôt le bon moment pour apparaître et ravir le prince. Il se mit à rire. Voilà l’Ysolde qu’il connaissait et aimait. Mais il pouvait aisément comprendre qu’avec les départs vers Essos et les ordres de Doran, le moral ne soit guère au rendez-vous.

- Les Dieux ? Je dirai que c’est plutôt moi qui l’ai décidé.

D’un ton amusé, Oberyn expliqua alors à son amie qu’il était en train de s’entraîner lorsqu’il l’aperçut au loin. Il s’était alors précipité pour se changer et aller à sa rencontre. Ce n’était donc pas une rencontre dûe au hasard et encore moins au chant des oiseaux mais bien une volonté du prince d’aller au-devant de son amie qu’il ne pensait pas être présente à Lancehélion ce jour. À sa mention de ballade solitaire, le prince se releva et tendit le bras à Ysolde, l’invitant ainsi à partager quelques instants en sa compagnie. Cela les changerait probablement de la solitude qui pouvait peser parfois. En repensant par ailleurs à Quentyn, une question lui vint tout naturellement.

- Mais d’ailleurs, vous êtes venue seule ? Quentyn n’est pas avec vous ?

Depuis son passage au Grès, il y a près d’un an de cela maintenant, Oberyn n’avait pas eu l’occasion de revoir son ami. Quentyn et lui étaient quasiment inséparables à l’époque, comme deux frères. Si les corbeaux faisaient souvent le trajet entre leurs deux fiefs, ils déploraient l’absence de rencontre plus régulière. Oberyn espérait pouvoir y remédier une fois la guerre finie. Aller et venir comme bon lui semblait entre Lancehélion et le Grès. Cela lui faisait du bien de voyager. Oberyn était un aventurier, fait pour les voyages, la vie de nomade, repensant avec nostalgie ces années passées à Essos. L’espoir d’un nouveau voyage ne s’était pas éteint dans son esprit, au contraire. Il gardait l’idée bien au chaud pour quand le moment sera plus opportun. En attendant, il appréciait la compagnie de son amie, de plus en plus belle d’année en année. À chaque rencontre, il repensait à cette possibilité que tous deux auraient fait un très bon couple princier. Le destin en avait décidé autrement pour eux et le prince ne pouvait regretter. Ellaria Sand était son soleil et même si son esprit était libertin, son cœur demeurait fidèle à cette femme.

- J’espère que l’entrevue avec mon frère s’est bien passée ?

Doran était bien différent d’Oberyn, en tout point. Hormis le fait qu’il soit prince régnant de la région, il avait un caractère bien différent de son frère, beaucoup moins frivole et enjoué. Sa compagnie, il fallait le reconnaître, était quand même moins jovial que celle d’Oberyn.


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An 304, Lune 4, Semaine 1

« Vous auriez pu m'apparaître dégoulinant de sueur et émanant d'odeurs âcres que je ne vous aurais pas trouvé moins beau. » Commenta Ysolde au récit qu'Oberyn lui fit. Ainsi donc il avait accouru à sa rencontre. Ysolde avait manqué à tous ses devoirs en ne remarquant pas le prince en plein entraînement, ainsi que ses filles plus âgées, lors de son errance dans le palais vieux. Elle était profondément plongée dans ses pensées. De sombres idées qui l'assaillaient sans cesse. Elle imaginait bien tout le déchirement que cela allait être de voir partir ses filles pour les Cités libres… Et elle aurait sans doute dû trouver un certain réconfort dans l'idée qu'elle n'était pas la seule mère à éprouver cette douleur insoutenable. Mais elle ne parvenait pas à cela. Elle se fichait bien des autres mères, fussent-elles des amies ou des ennemis voire des inconnues. Seuls importaient ses petits qu'on emmenait moins d'elle. Seule importait sa douleur.  Seul importait son chagrin. Ysolde observa Oberyn se lever, lui tendre son bras et sans hésitation, elle le prit, un sourire timide éclairant son visage qu'elle savait fatiguer à force d'endurer des insomnies. Elle tentait de camoufler ses tracas, mais elle n'était pas douée en ce domaine. Ysolde était une femme franche, sans filtre. Elle n'aurait pas fait une bonne espionne. C'était fort vrai. Ysolde posa sa main libre sur le bras du prince, et elle se confia tout entière aux déambulations qu'il allait lui proposer. Elle n'était pas venue assez régulièrement pour proposer un itinéraire de promenade, surtout avec cette lumière qui commençait à décroître. Ysolde se rendit compte que le souper auquel elle avait été convier n'avait pas duré contrairement à l'impression qu'il lui avait laissée.

Ysolde dodelina négativement de la tête. « Quentyn ne m'aurait jamais laissé traverser le désert seule. » Commenta Ysolde avant de prendre une grande inspiration. « Nous avons pris le chemin de Lancéhélion dans un convoi bien plus conséquent qu'à l'accoutumer. Quentyn et moi-même, ma belle-sœur Daïssa et sa fille, Qetsia. Leliah nous a également accompagnés. J'imagine que vous avez appris pour sa récente union avec votre ancien, mais non moins fidèle, écuyer. Nous lui avons proposé de demeurer au Grès aux côtés de Gulian, mais elle a fait le choix de venir et de... » Sa gorge se serra, se mise à piquer, un mal de ventre la prit. Ysolde fit son maximum pour dissimuler le trouble qui la prenait. « J'imagine que Quentyn a dû estimer que j'aurai besoin d'aide pour m'occuper de Nabella et Amma durant le trajet aller, et de support, puis de compagnie pour le chemin du retour. » Le regard d'Ysolde se perdit dans le vague quelques instants, cherchant la force de retenir des larmes qui se faisaient de plus en plus présentes à se déverser, puis, se parant d'un sourire faussement joyeux, elle décida de changer radicalement de sujet. « J'ai l'impression que c'était hier que nous nous quittions à Salrivage. Gulian ne cesse de vous raconter. Oberyn ceci, Oberyn cela. Port-Réal par-ci, Port-Réal par là. Vous vivriez avec nous que vous ne seriez pas plus présent. » S'amusa Ysolde avant de caresser tendrement le bras d'Oberyn. « Vous nous manquez à tous, évidemment, mais chacun l'exprime à sa manière. » Conclut-elle avant de hocher de la tête en réponse à la question d'Oberyn.

« Le prince Doran a été particulièrement délicat. J'ai été reçu comme une reine. » Commença Ysolde. « Nous avons parlé de nombreux sujets tout en soupant. » Ysolde tenta de savoir si elle pouvait se confier sans détour à Oberyn, et elle jugea que oui, que cela ne lui portrait pas ombrage. « Tellement de sujets… J'étais dépassée par certains. Je ne suis qu'une épouse après tout. Le positionnement de Dorne face aux Targaryen. L'effort de guerre. La nouvelle route marchande. La militarisation des Montagnes rouges. La réhabilitation des cachettes secrètes… L'exode. J'avoue être dépassée. Je suppose que par notre entrevue, le prince a souhaité mettre fin à certaines inquiétudes et vérifier l'adhésion plénière du Grès aux choix de la couronne. » Ysolde s'arrêta. « J'espère avoir pu lui donner satisfaction quant aux réponses que j'ai pu formuler. J'imagine que Quentyn recevra bientôt une invitation à son tour. » Ysolde n'aimait pas parler de politique, tout ceci l'angoissait rapidement, tous ces choix à faire, toutes ces décisions cruciales. « Je viens de réaliser. » Débuta-t-elle. « Vous venez de me dire que vous étiez en plein entraînement avec vos aînées. » Continua-t-elle. « Ellaria n'était pas avec vous ? J'aurais souhaité m'enquérir de sa santé. J'ai cru entendre que vous étiez père à nouveau. Une fille encore une fois. Félicitations papa. » S'amusa Ysolde en tapotant le pectoral de son ami.

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The worrying mother and

the handsome prince –

Part 1 : Alone


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Il était clair que son meilleur ami Quentyn n’aurait jamais laissé Ysolde traverser le désert sans une bonne escorte. Cela avait bien entendu soulagé le prince qui aurait été bien déçu de son ami. Non pas qu’il doutait de ce-dernier mais ne voyant personne accompagner la jeune femme dans le Palais Vieux, la question pouvait aisément se poser. D’autant plus qu’Oberyn accumulait plusieurs nuits sans sommeil, chose qui ne lui arrivait qu’en l’absence d’Ellaria. Entendre Ysolde de la sorte inquiétait le prince. Elle voyait bien là tout le désarroi de son amie et lui offrant son bras, le prince proposa alors qu’ils se mettent en mouvement. Cela était bien plus agréable de parler en marchant que de rester là dans un coin à se regarder dans le blanc des yeux ou bien au loin vers l’horizon qui, ici, prenait la forme de fontaines et de flores. Les décisions récentes de Doran avaient de quoi faire peur et l’évacuation vers Essos signait là une étape importante dans la préparation de la région au pire tandis que le reste de Westeros semblait déjà se déchirer et s’embraser, à l’image de l’Orage. Autrefois, Oberyn aurait eu quelques pensées pour les régions du Nord, se demandant comment Dorne pourrait aider. Après tout, elle faisait partie des Sept Couronnes avant que Rhaegar ne la déclare traîtresse. Mais désormais les pensées du prince étaient uniquement tournées vers sa famille, ses amis, Dorne. Il pensait encore, bien évidemment, à Aegon et Rhaenys qu’il incluait dans sa famille mais il ne voulait plus rien avoir à faire avec le reste. Il avait été traité en traître, pire en moins que rien alors qu’il s’était démené pendant trois ans à tenir un bateau qui coulait déjà.

Il se recentra sur Ysolde. Seule la Dornienne à son bras devait lui importer à ce moment-là. Au diable Port-Réal et ses années là-bas. Tout était fini maintenant et son regard ne pouvait que se diriger vers le futur, un futur qu’il avait pensé radieux mais qui se montrait de plus en plus sombre. En témoigne la détresse de la Qorgyle tandis qu’elle était venue à Lancehélion pour ses filles partent vers Essos, comme c’était le cas pour bon nombre de Dorniens. C’est alors qu’elle changea complètement de sujet. Il n’osa relever cela et préféra la laisser le mener où elle voulait. Il savait à quel point la situation était difficile. Il l’avait vécu quelques jours plus tôt, laissant partir son amour et ses précieuses filles, ne gardant à ses côtés qu’Obara et Elia ainsi que Boadicée, la garde du corps, détentrice d’un dragon qui avait un an déjà. Il fut amusé et était fier même que Gulian parle encore de lui. Bien différent de Daemon, son premier écuyer, le jeune héritier du Grès s’était montré être un bon élève. Oberyn avait eu à cœur de parfaire son éducation pendant les dix années qu’il était avec lui. Qui de mieux que le meilleur ami du Scorpion pour guider son fils et héritier dans ce monde impitoyable qu’était Westeros ? Gulian avait de plus survécu à Port-Réal, prouvant ainsi sa force et sa détermination, ou tout simplement l’efficacité d’Oberyn à la protéger. Quoiqu’il en soit, il volait de ses propres ailes, s’était même marié à la jeune Leliah Allyrion, une nouvelle qui avait ravi son ancien mentor.

- Est-ce là un moyen pour vous de me faire venir jusqu’au Grès, ma chère Ysolde ?

Son sourire charmeur ne manquait pas. C’était là sa façon d’alléger quelque peu l’atmosphère, sentant qu’Ysolde n’était pas dans son assiette. Il la mena à travers les jardins et les couloirs, marchant calmement, à leur rythme, profitant de la tombée du jour, l’obscurité enveloppant doucement le Palais Vieux à mesure que les minutes avançaient. Il lui demanda alors et avec une pointe de curiosité comment s’était déroulé son entrevue avec Doran. Ces derniers temps, lui-même n’était pas très en vogue auprès de son frère. Il tentait par tous les moyens de se montrer utile, de se racheter en quelque sorte auprès de lui. Il savait que ses nombreux refus de lui obéir avait bien failli lui coûter la vie. Il était bien logique que Doran fasse peu ou pas appel à Oberyn pour s’occuper des travaux des voies terrestres ou bien de retrouver les machines de guerre capables de battre un dragon ou bien d’autres tâches qui lui passèrent sous le nez. Sans aller jusqu’à être traité en paria, le prince Oberyn était quelque peu laissé de côté par son frère, le temps que la tempête se calme à nouveau entre eux, que les esprits se refroidissent, que la confiance revienne. Ysolde l’avait alors rassuré, plus ou moins, clamant qu’elle avait été bien reçue par le prince et qu’ils avaient parlé de bien des sujets.

- Mon frère a toujours su bien recevoir, je veux bien le croire.

Il avait glissé cela entre deux phrases de la Dornienne. Cette situation la pesait, cela se voyait alors qu’elle déclarait être dépassée. Il lui sourit de compassion, portant alors sa main sur la sienne, accrochée à son bras. Il était là pour elle aussi longtemps qu’elle le voudrait. Ils étaient tous les deux seuls désormais, en apparence. Ils ne l’étaient pas vraiment mais c’était sans doute là l’impression qu’ils partageaient. Elle réalisa alors qu’Ellaria n’avait pas été vue dans les parages du prince et Oberyn se dit que la nouvelle de son départ lui avait sans doute échapper. Il rattrapa ainsi ce manque et, tout en accueillant les félicitations d’Ysolde quant à la naissance d’Aliandra, il lui répondit dans un sourire.

- Merci… Cela fait bien bizarre d’être à nouveau père alors que Loreza a plus de dix ans maintenant. Je ne pensais pas revivre l’expérience mais nous en sommes ravis avec Ellaria.

Ils prirent alors un nouveau couloir, quittant l’allée centrale qu’ils avaient emprunté. Le prince poursuivit alors ainsi, son bras toujours offert à Ysolde qui le tenait fermement.

- Je pensais que vous le saviez. Remarquez avec tout le chambardement des derniers jours, cela a pu vous échapper. Ellaria et les enfants, exceptées Obara et Elia, sont parties il y a quelques jours pour Essos. C’est là, la volonté de ma chère compagne qui voulait assurer la sécurité de notre famille en se rendant à Lys, cité qu’elle affectionne particulièrement et dans laquelle elle peut se sentir en sécurité.

Une pointe d’émotion arriva soudainement dans la voix d’Oberyn. Son amante et cinq de ses filles avaient quitté Lancehélion, étaient parties loin de lui. Cela l’attrista profondément dans la mesure où il leur avait fait la promesse, en revenant de Port-Réal, que plus jamais il ne s’éloignerait d’elles. Mais la force des choses les avait éloignées de lui, ne gardant auprès du prince que Tyerne, Obara et Elia. Le sourire du prince s’était estompé et tandis que leur marche semblait se ralentir, Oberyn déclara alors.

- Pardonnez-moi un instant...

Il quitta le bras de son amie et s’appuya contre une fenêtre ouverte qui se trouvait là, donnant sur les jardins. Il plongea son regard dans les cieux, maudissant le roi, pensant alors à Elia, sa sœur. Il y avait pourtant encore plein de monde à Lancehélion. Les Martell étaient encore nombreux. Mais Oberyn, en cet instant et depuis qu’Ellaria était partie, se sentait seul. Atrocement seul.


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Ainsi Ellaria avait préféré partir. Ysolde comprenait son choix. Elle aurait fait le même si Quentyn l'avait laissé faire. Imaginer ses enfants si loin d'elle lui arrachait le cœur, lui retournait les entrailles, lui laissait une pierre au fond d'elle-même. Elle avait cette crainte viscérale d'adieux. La mer était connue pour son caractère indiscipliné, pour son impétuosité et sa sauvagerie. Aucun voyage n'était sans risque dans ce monde, qu'il soit par la terre ou par la mer, et désormais dans les airs avaient tous dragons qui ne cessaient de vouloir circuler un peu partout. Ysolde comprenait le choix d'Ellaria. Et en même temps, partir, quitter Dorne, abandonner sa région natale à son sort. C'était tout aussi difficile. Ysolde, quoi qu'elle choisisse, tout comme Ellaria, aurait laissé derrière des êtres chers… Partir avec ses cadets et dire au revoir à son époux, ses fils, Gulian et Lewys, prendre le risque de ne jamais les revoir vivant avec cette guerre à venir. Rester aux côtés de son époux, et regarder s'éloigner ses cadets, et ceux dont la présence n'était pas utile au Grès. La peste ou le choléra. C'était réaliser un choix impossible à faire puisque dans les deux cas de figure vous aviez beaucoup à perdre. Ysolde avait choisi de rester, non pas par conviction, parce que les arguments qu'avaient avancés Quentyn avaient été plus convaincants que l'idée de partir… Le Grès. Le nom Qorgyle. C'était tout ce qui importait dans cette vie où ils n'étaient que de passage. Protéger leur famille par une dévotion sans failles à leur nom, à leur histoire et au futur qu'ils destinaient à leurs enfants. Ysolde avait finalement opté pour l'espoir plutôt que le désespoir. L'espoir d'une aube nouvelle pour son pays, pour sa maison, pour ses enfants. Une aube qui se lèverait sans eux et qu'ils contempleraient à leur retour, que la dame du Grès espérait rapide. Ysolde ne dit pas un mot alors que le prince quittait son bras pour trouver un peu d'horizon à une fenêtre. Ysolde l'observa quelques instants là où il l'avait laissé et sourit, tendrement. Elle s'approcha avec précaution et passa un bras autour de la taille de l'altesse royale pour venir se positionner à sa gauche, partageant leurs malheurs. « Vous avez percé à jour mon stratagème. » S'amusa-t-elle tout en pensant aux présences qui allaient manquer en revenant au Grès… Ses enfants, sa belle-sœur, sa nièce. Autant de femmes qui apportaient chaleur et amusement au lieu qu'était ce château du désert. Ysolde craignait également son retour pour cela, pour le silence, pour l'attente de la guerre à venir, pour les longues journées en perspective. Ysolde caressa la main du prince en guise de soutien. Il n'y avait plus ni altesse, ni dame d'importance à ce moment précis, juste deux amis qui s'apportaient du baume au cœur, mutuellement. « Je vous veux au Grès. » Ajouta-t-elle en souriant tout en plantant son regard dans les pupilles chaudes de son prince. « Pardonnez ma maladresse Oberyn. J'oublie parfois que vous n'êtes qu'un homme. » Ironisa-t-elle avant de sourire tendrement à son interlocuteur. « Nous pouvons reprendre notre promenade plus tard et regagner tous deux le chemin de nos appartemments... Ou souhaitez-vous que je vous laisse à votre contemplation et me retire immédiatement ? » Ysolde avait déjà vu un homme pleuré mais elle savait que tous n'avaient pas cette facilité devant une femme… Elle ne doutait pourtant pas de la sensibilité dont pouvait faire preuve le Martell. Elle savait qu'il était capable de désarmer n'importe lequel de ses adversaires en toutes circonstances.

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The worrying mother and

the handsome prince –

Part 2 : Together


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Oberyn se souviendra toujours de sa première rencontre avec Ysolde Qorgyle. Il était d’ailleurs certains que la jeune femme ne pouvait s’en souvenir. En effet, tout cela remonte à l’époque où Oberyn n’était alors qu’un enfant de huit ans. Cela faisait tout juste six lunes que le jeune prince avait débarqué au Grès dans son allure déjà assuré pour un si jeune enfant, aux côtés de sa mère et sa fratrie. Lord Qorgyle l’avait pris sous son aile en tant que pupille et c’est ainsi que le jeune prince s’intégra à la famille des scorpions, devenant presque un fils pour le seigneur de l’époque. Une enfant avait vu le jour au tout début de l’année 266. Cela avait été un événement et c’était aussi à ce moment que le jeune prince faisait la rencontre d’Ysolde Qorgyle. Pendant près de six années, il a pu voir grandir cette jeune blonde, passant de petit bébé à petite fille à la tête blonde et au caractère déjà bien trempé. Cousine de Quentyn, son meilleur ami et frère de cœur avec qui il partagea la vie pendant tout son pupillage, il ne s’attendait aucunement à ce que ces deux-là finissent par se marier. Entre son départ et le mariage du couple désormais incontournable du Grès, Oberyn a pu avoir la chance de revenir. Le charme d’Ysolde était de plus en plus envoutant à chaque visite et Oberyn aurait pu y succomber plus d’une fois mais jamais il ne se passa quoi que ce soit entre eux. Il ne se créa qu’une amitié teintée de taquineries sans aller jusqu’à l’ambiguïté. Puis, lorsque Quentyn la prit comme épouse, tout cela était désormais interdit. Il était loyal envers son ami, envers leur amitié et Ysolde demeura rien de plus qu’une amie sincère. Resongeant à tout cela alors que son regard se perdait dans l’horizon dornien, Oberyn se demandait ce qu’il se serait passé Ysolde et lui s’étaient mariés. C’était une idée à laquelle il avait songé à une époque, sa mère désirant ardemment le marier avec une fille des régions du nord, ce qui leur avait valu un voyage des plus fantastiques à travers Dorne, le Bief et l’Ouest, enchaînant les échecs et les coups montés du prince pour faire échouer n’importe quelle négociation. Il n’était pas porté sur le mariage mais il fut un temps, il n’aurait pas dit non si cela avait été cette jeune femme merveilleuse qui venait de se rapprocher de lui.

Sans détourner le regard, il la laissa l’entourer de son bras et sa main caresser la sienne. Sa présence était à la fois rassurante, douce, agréable. Il se sentait si seul dernièrement. Cela faisait du bien qu’une amie puisse être là pour lui. Il ne pouvait en dire autant de lui. Ses doutes et inquiétudes l’assommaient. S’il se montrait présent pour Ysolde qui, elle aussi, devait en quelque sorte se sentir seul, ses filles partant pour Essos, si loin d’elles, il ne pouvait finalement y faire grand-chose. Comment la rassurer ? Comment lui dire que tout irait bien ? Il n’en savait rien. Tout pourrait aller mal pour Dorne. La guerre les menace et que pourraient-ils faire face aux dragons ? Que pourraient-ils faire face aux flottes Bieffoises et Orageoises ? Que pourraient-ils faire face aux armées des régions du nord ? Ce n’est sûrement pas l’alliance avec les Fer-nés et les quelques liens avec Essos qui les sauveront. Leurs regards se croisèrent alors, faisant ainsi tout oublier au prince. Elle le voulait au Grès. Mais pourquoi faire ? Pourquoi y retournerait-il ? Doran avait besoin de lui ici. Enfin… il l’espérait. Ysolde s’excusa alors et lui proposa de se quitter ou bien de s’accompagner tous deux jusqu’à leurs appartements. Sans raison apparente, Oberyn ressentit l’envie de l’embrasser, là, maintenant, tout de suite. Pourtant, il ne pouvait pas. Il n’en avait pas le droit. Ils n’avaient jamais franchi cette barrière et ne devaient aucune la franchir. Pourtant, il en avait envie, voire besoin. Ellaria ne lui en voudrait sûrement pas au vu du nombre d’amantes et amants qu’ils rapportaient dans leur couche. Ils étaient assez ouverts sur leur couple car il était indéniable que leur amour était bien plus fort que cela et surpassait bien tout autre chose. Il la regarda dans un silence presque absolu puis sa question lui revint soudainement, calmant son envie, pensant à son ami Quentyn. Quentyn Qorgyle. Seigneur du Grès. Le Scorpion.

- Je… non… euh… Il n’y a pas de mal, mon amie. Pardonnez-moi ce moment d’absence. La situation est complexe pour tout le monde et j’oublie moi-même que je ne suis pas… infaillible.

Oberyn Martell se découvrait là une sensibilité. Il l’avait longtemps contenu, ne voulant pas paraître faible. Il devint dur lorsque sa mère mourut puis encore plus lorsqu’Elia périt et plus encore lorsque Nymeria fut assassinée. Chaque douloureuse épreuve de sa vie l’avait fait enfouir cette sensibilité au plus profond de lui. Aujourd’hui, seul face à la situation de plus en plus tendue, il n’arrivait plus à bloquer cette sensibilité qui se manifestait de plus en plus. Son retour de Port-Réal l’avait affecté bien plus qu’il ne l’aurait songé. La distance qui s’est créée entre lui et son frère, et dont il est en partie responsable, le faisait souffrir. Le départ d’Ellaria et de cinq de ses filles l’avaient presque achevé. Il aurait pu les accompagner mais elles étaient en sécurité, bien accompagnées pour la traversée et bien protéger là où elles étaient. Lui devait demeurer à Lancehélion, fournir des efforts pour regagner la confiance de Doran et de Dorne. Quand bien même le reste de sa famille était présent, Arianne, Trystane, Talya, Obara, Elia, Manfrey, il lui manquait l’être le plus cher à ses yeux. Oberyn poursuivit alors, rassemblant ses esprits, reportant toute son attention sur Ysolde, qui pouvait bien comprendre ce qu’il ressentait.

- Bien que votre présence me soit toujours aussi agréable, douce Ysolde, je me dois de reconnaître que je me sens fatigué ce soir. Peut-être serait-il plus judicieux de retourner chacun dans nos appartements, effectivement...

Leur promenade était par ailleurs devenue tardive, le soleil laissant place au voile noir de la nuit. C’était un moment également agréable pour se promener dans le Palais Vieux. La chaleur printanière – version Dorne – était apaisante et faisait se sentir bien. Oberyn fit de nouveau face à Ysolde, son regard dans le sien. La fatigue était présente et pourtant, pour la seconde fois en l’espace de quelques minutes, il ne souhaitait aucunement quitter cette femme ni la laisser retourner dans ses appartements. Il voulait demeurer auprès d’elle encore quelques instants, sa présence étant si réconfortante. Que lui arrivait-il soudainement ? Il ne saurait l'expliquer. Sans doute que le sentiment d’échec qui l’accablait ou bien cette solitude qu’il semblait ressentir l'aveuglait, le faisant agir bizarrement. Seul, il ne voulait plus l’être. À ce moment très précis, il voulait être avec Ysolde mais pas pour une simple promenade. Le prince se sentait bien et regardant furtivement s’ils étaient seuls ou non, il finit par trouver la main d’Ysolde, entrelaçant ses doigts aux siens, rapprochant son visage du sien, se laissant complètement guider par cette envie totalement inattendue et incontrôlable, oubliant tout le reste, oubliant tout le bordel qu’il avait créé, oubliant Doran, oubliant sa culpabilité, oubliant sa loyauté, oubliant même Quentyn… C'est alors qu'il osa un énième rapprochement...


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Ysolde ne vit pas l’instant venir. Elle ne fit que le ressentir. Les doigts rêches du prince se mêlant aux siens, son souffle chaud, son parfum, puis la douceur de ses lèvres. Ysolde avait connu les mêmes lèvres, le même parfum, le même corps depuis plus de vingt ans. Vingt longues années où sa fidélité était à l’épreuve du temps et qu’aucun sentiment n’était venu troubler la fervente loyauté de la née Scorpion à son époux. Aucun moment de faiblesse car pour elle, Quentyn n'avait renoncé à un beau mariage, aux regards fiers de son paternel, et avait enduré les racontars et une certaine gêne, sans que cela soit de la honte… Mais il n’en avait jamais parlé. Ysolde et Quentyn. C’était un accord tacite de respect marital. Aucune entaille. Aucun écart. Pourtant. Il était là. Cet écart. Elle n’avait pas cherché à séduire le prince. Tout ceci n’était qu’un jeu, un jeu de réponse qu’ils se livraient depuis qu’ils se connaissaient, depuis leur jeunesse, depuis qu’elle était devenue quelqu’un au-delà d’être une femme des sales, une fille du Grès, une cousine du Scorpion. Pourtant. Il était là. L’écart. Les années avaient parlé. Non. Pas les années. La guerre. Le déferlement d’inquiétudes. Le sentiment de solitude. Un sentiment fort qui avait poussé le prince et la femme mariée à ce baiser chaud, doux, brûlant, parfumé. Un baiser réconfortant. Un baiser inopportun et qui tombait pourtant à point nommé. Elle était là. Ses mains enlacés dans celles d’Oberyn, et soudain elle se mit à vouloir plus. Sa poitrine contre la sienne. Son parfum fusionnant avec son odeur. Un mélange d’épices, de suaves reliques d’orient et d’interdit. Un sursaut pourtant la fit revenir à elle. Un sursaut. Une prise de conscience. Un instinct de survie. Ils avaient trop à perdre. Ils encouraient trop de risques pour un moment si fugace. Non. Ysolde ne pouvait pas, elle ne pouvait pas perdre l’amour de son époux, elle ne pouvait pas perdre le respect de ses enfants, elle ne pouvait pas perdre l’amitié d’Oberyn. Non. Elle ne pouvait pas. Des secondes s’étaient écoulées. Des secondes agréables, des secondes mouillées, des secondes qui prirent fin. Ysolde n’osa pas porter son regard sur Oberyn. Son visage se détourna. Ses mains toujours entremêlées dans celles de l’altesse. « Nous ne pouvons pas… » Déclama-t-elle avant de rompre leur proximité physique, reculant d’un pas. « Non, Oberyn. Nous ne pouvons pas. » Ysolde ne porta pas un regard au prince et se contenta de le contourner pour s’éloigner dans l’obscurité naissante du couloir. Avalée par la pénombre, elle caressa ses lèvres avant de mordre ses joues avec force. S’ils avaient été vus ? Elle était perdue. Oberyn était un ami, et entrevoir plus, c’était s’assurer de se consumer.  Ysolde ne pouvait pas. Il lui faudrait se recentrer sur la raison de sa venue. Oublier cet incident. Ne plus jamais en parler. Ne plus jamais y penser. Ne plus se revoir pour un temps, et pouvoir ainsi refaire comme avant. Avant ce moment, cet instant vaporeux qu’ils auront imaginé tous les deux. Un désir. Un rêve. Mais rien de plus.

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Oberyn Martell était connu pour aimer les femmes mais aussi les hommes d’ailleurs. Au fil des années, et il commençait à les accumuler, et dès son plus jeune âge, le prince avait su collectionner les conquêtes. De jeunes servantes au Palais Vieux. Des prostituées de Lancehélion, Villevieille, Port-Réal. Des femmes venues de l’Est, de Volantis, des Îles d’Été, de Lys, de Braavos. Une fois il avait même conquis le cœur d’une septa bieffoise. Puis il y avait eu Ellaria Sand. La jeune bâtarde Uller avait su saisir le cœur de la Vipère Rouge. Depuis vingt ans maintenant, ils entretenaient une idylle éternelle et qui ne saurait prendre fin avant la mort de l’un d’eux. Cela ne l’empêchait de partager sa couche avec d’autres femmes tout en étant accompagné d’Ellaria. Ils étaient tous deux en phase pour ce qui concernait la chose charnelle. Des femmes, des hommes, qu’importe, parfois des nobles, parfois des servantes, parfois des prostituées. Cependant, ces dernières années, l’atmosphère n’était pas propice au plaisir et à l’exaltation des sens. Le royaume se brisait. Dorne était chassée, traitée comme une paria, une traitresse. Oberyn avait du renvoyer Ellaria pour sa propre sécurité. Cela les avait éloignés géographiquement et la distance pesait lourd dans le cœur du prince. Il avait commencé à se sentir seul. Seul à Port-Réal. Désormais, il était seul à Lancehélion. Ellaria et les enfants étaient parties pour Essos, pour leur propre sécurité. Tout se mélangeait dans l’esprit d’Oberyn et il était complètement perdu entre le manque du à leur absence, la culpabilité d’avoir échoué sa mission, la déception de lui-même, la confiance perdue de son frère. Tout cela l’avait sans doute, inconsciemment, mené à cet écart. Cet écart.

Pas un mot ne sortit de sa bouche, pas un. Oberyn était demeuré silencieux tandis qu’Ysolde prenait congé de lui, fuyant son regard, brisant le contact entre eux. Il ne la regarda pas partir et prit le chemin de ses appartements. La scène ne fuyait pas son esprit. Elle était là, ancrée à jamais. Il se demandait alors sans cesse ce qu’il lui avait pris, ce qu’il lui était passé par la tête pour agir ainsi. Il pensa alors à Ellaria mais également à Quentyn. Il se sentit coupable, honteux, idiot. Pourtant, il ne regrettait pas. Il n’y avait pas une once de regret en lui. Conditionné par une situation plus que délicate, ce baiser était complètement voulu par le prince quand bien même il lui était interdit. Ysolde et lui se connaissent depuis l’enfance et il y eut toujours ce jeu de séduction et de taquineries entre eux sans jamais qu’il y ait d’ambiguïtés. Ce soir, il venait de tout gâcher. Par chance, ils n’avaient pas été vus, du moins il l’espérait et c’est l’esprit ailleurs qu’il entra dans ses appartements. Vides. Silencieux. Obscurs. Oberyn se servit un verre de vin et s’assied alors sur le petit balcon, le regard plongé dans l’obscurité dornienne. Il demeura là avec ses pensées et l’immensité qui s’offrait à lui. Il ne compta pas les verres de vin qu’il but ce soir-là mais il s’en moquait bien. Il devait oublier ce baiser. Il devait l’effacer de sa mémoire. Puis il pensa à Ysolde, à l’affront qu’il lui avait fait ainsi qu’à son meilleur ami. Il espérait alors qu’elle ne lui dirait rien, que cet acte désespéré ne lui revienne pas à la figure. Il ne se voyait pas combattre en duel son ami comme il avait pu combattre lord Ferboys jadis. Il ne le pourrait pas.

***

Plus d’une lune plus tard…

Le prince s’était montré distant ces dernières semaines. Ses apparitions étaient courtes, peu nombreuses, jamais éloquentes. Il n’était plus trop lui-même depuis le départ d’Ellaria. Il revivait ce qu’il avait vécu à Port-Réal lorsqu’il avait renvoyé son amante de cœur à Lancehélion pour sa sécurité. Mais cette c’était pire. Il avait l’impression de demeurer constamment en disgrâce auprès de son frère. Il voulait se racheter mais ne savait guère comment. Il avait alors pris ses distances, faisait acte de présence et ne faisait aucune vague. Sa culpabilité reprenait parfois le dessus et il le payait en insomnies auxquelles il faisait face seule. Les entraînements intensifs auprès d’Obara et Elia n’y faisaient plus assez. Par moment, il esquivait même les entraînements, confiant à son aînée la charge de former l’aînée des enfants qu’il avait eu avec Ellaria. Les jours se succédaient et s’il repensait à tout ce qui avait pu se passer ces dernières années, il y avait un moment en particulier qui le hantait. C’était ce fameux soir où il s’était retrouvé seul en compagnie de lady Ysolde qu’il ne savait pas à la capitale. Les choses avaient failli déraper. C’est ce qu’il se disait mais les choses avaient dérapé. Un baiser avait été échangé. Rien qu’un seul. Rapide. Depuis, il hantait ses pensées, ses rêves, ses réflexions. Il se demandait ce qu’il lui avait pris de faire ça, de faire ça Ysolde mais également à Ellaria, à Quentyn. Oberyn était certes libertin mais possédait des principes, un code. Jamais il n’aurait pensé agir ainsi et pourtant à aucun moment il ne ressentit de regret pour la chose. Ysolde lui avait toujours plu, c’était indéniable mais comme elle le lui avait dit : « [b]Nous ne pouvons pas… Non, Oberyn. Nous ne pouvons pas. » avant de fuir et il ne pouvait pas le lui reprocher. Il était le seul fautif. Depuis ce soir-là, ils ne s’étaient pas revus. Pourtant, il savait qu’elle demeurait toujours à Lancehélion. Ils s’évitaient. Lui en tout cas l’évitait. Il espérait encore que personne ne les ait vu et que personne n’aille ébruiter la chose au risque de créer un incident diplomatique sans précédent. Regagnant à nouveau ses appartements, il aperçut des dames au loin. N’y prêtant de prime abord pas attention, il remarqua la blondeur de l’une d’entre elles. Il n’attendit pas de savoir s’il s’agissait bien ou non d’Ysolde mais comme elles se dirigeaient dans le couloir qui menait à ses appartements, il fonça jusqu’à ces-derniers et entra, refermant à toute vitesse la porte. Il se sentait idiot. Il avait probablement été vu. Quoiqu’il en soit, il était dans ses appartements, à l’abri des regards. Dos à la porte, il porta une main à son visage, se frappant presque avec et soupira longuement.

- Idiot…


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An 304, Lune 7, Semaine 1

Elle avait hésité à tout dire à Quentyn. Mais que serait-il arrivé ? Quentyn en aurait été courroucé, ou, à l’inverse, il n’en aurait rien eu à faire tant cet incident était isolé et ne signifiait rien. Pourtant, Ysolde avait hésité à parler. Elle avait ensuite réalisé que la réaction de Quentyn impliquerait beaucoup. Son amour pour elle pourrait le pousser à renier son amitié avec Oberyn, et ça, Ysolde ne le souhaitait pas. À moins que son amitié avec Oberyn ne le pousse à renier Ysolde, et ça, Ysolde ne le souhaitait guère davantage. Un choix cornélien s’était imposé à elle, puis, s’était rapidement dissipé dans la brume matinale du port de Lancehélion, lorsqu’il avait fallu, un beau matin de la lune 05, accompagner les enfants et sa belle-sœur jusqu’aux bords de la mer. Les bateaux étaient nombreux, voiles tendues claquant au vent, le braillement des marins préparant les navires pour la traverser jusqu’à Lys. Ysolde n’avait appris la destination qu’allait prendre ses enfants que la veille de leur départ, sans doute pour un maximum de protection, sans doute pour ménager ceux qui laissaient partir leurs proches… Ysolde, Quentyn et Daïssa avaient gardé le silence jusqu’au bout. Ils avaient partagé leur dernier repas comme si de rien n’était, comme si leur venue à la capitale de Dorne ne signifiait pas davantage qu’un voyage jusqu’à Denfert ou Salrivage, comme si l’absence des plus âgés n’était pas un indicateur du motif de leur venue ici… Ils avaient feint, ils avaient dissimulé leur tristesse. Ysolde de profiter de ses derniers instants avec ses filles, et Quentyn d’observer avec inquiétude sa belle-sœur. Ils confiaient les membres de la maison Qorgyle aux bons soins des Martell, aux humeurs de l’océan. Ils étaient pleins d’espoirs. Leliah avait occupé les enfants comme si ce rien n’était, et la nuit était tombée, et l’heure du coucher. Ysolde avait embrassé le front et elle avait rejoint Quentyn pour laisser aller ses larmes.

Au lendemain. Il n’y avait plus ni larmes, ni yeux rougis. Il n’y avait que le bruit des vagues, les regards apeurés des enfants, et des mères, des pères, qui disaient « au revoir ». Ysolde avait regardé ses filles, elle avait murmuré des mots tendres, elle avait proféré des assurances qu’elle n’était pas certaine de tenir, elle avait caressé, cajolé, embrassé ses filles comme pour leur donner une surdose d’amour, une réserve qui leur permettrait de tenir loin d’elle, loin de ses bras et de ses baisers. Daïssa et Ysolde s’étaient enlacées, puis, sa belle-sœur avait pris la main des petites et elle s’était éloignée en direction de leur navire. Ysolde avait mordu ses joues si fort pour retenir ses pleurs, elle avait serré ses mains si fortes pour être digne, pour ne pas craquer. C’était sa chair qui s’éloignait d’elle. C’était celles pour qui elle avait sué sang et eau pour les mettre au monde qu’on lui arrachait aujourd’hui. Quentyn n’était pas parvenue à apaiser Ysolde. Il n’était pas parvenu à apaiser sa douleur, sa tristesse et sa colère. Contrainte d’obéir. Contrainte de rester. Ysolde avait réalisé, tandis que le bateau partait vers le large et qu’elle, elle restait là, clouée au quai, que Dorne n’avait pas besoin de sa présence tandis que ses filles… Oui. Elle réalisa que tout ceci était injuste. Elle réalisa que la décision de Quentyn était injustifiée, et que Leliah pouvait parfaitement la remplacer le temps que la guerre se passe. Ils avaient regagné leurs appartements, et Ysolde était restée silencieuse.  

Une lune ou peut-être deux s’étaient écoulées, bien plus encore.... Quentyn avait un entretien de prévu avec le prince Doran avant leur départ pour le Grès. Ysolde avait, pendant ce temps, participé aux activités proposées au palais, profité de la présence des princesses Arianne et Talya, et fait plus ample connaissance avec la princesse Darna. Le temps s’était étiré comme un fil très long et monotone. Chaque jour se rassemblait. Chaque jour plus triste que le second. Ysolde n’aspirait plus qu’à une unique chose, rentrer au Grès, retrouver son fils Gulian, retrouver sa petite Élia et tenter d’apaiser la douleur qui rongeait chaque jour un peu plus la belle scorpion. Oberyn et ce stupide baiser étaient complètement sortis de son esprit, et ce fut lorsqu’elle passa devant les appartements du prince avec d’autres dames de la cour qu’elle se rappela alors son vieil ami… Elle n’avait plus vu Oberyn depuis cet incident. Elle avait fait exprès de l’éviter dans les premiers temps, puis, il y avait eu d’autres affaires qui avaient attiré l’attention d’Ysolde. Elle savait que leur départ serait pour bientôt. Quentyn devait rencontrer le prince Doran incessamment. Ysolde estima qu’il était temps de faire la paix entre eux, et avec eux-mêmes. Laissant aller plus avant les dames qui l’accompagnaient, Ysolde s’arrêta devant la porte des appartements princiers, et après avoir pris une grande inspiration, elle fit signe aux deux gardes situés à son entrée de l’annoncer. « Prince Oberyn, lady Qorgyle se présente. Puis-je la faire entrer ? »

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Ysolde ne l’avait pas vu. Il en était sûr. Il était entré avant qu’elle ne le remarque. Les deux gardes se demandaient sûrement ce qu’il se passait. Oberyn s’en moquait. Il espérait juste qu’Ysolde ne l’ait pas vu. Il commença à faire les cent pas dans ses appartements. Tout un flot de souvenirs, de pensées et de réflexion l’envahirent. Il se voyait enfant aux côtés de Quentyn Qorgyle, son meilleur ami, son frère de cœur, avec qui il avait fait les cent coups, séduit bon nombre de femmes, couché avec bon nombre de femmes. Il se voyait ensuite aux côtés d’Ellaria, son amante depuis vingt ans maintenant, vingt ans d’un amour infaillible, du moins c’est ce qu’il croyait. Il revoyait par moment le visage d’Ysolde, cette enfant aux cheveux blonds et au visage doux, cette adolescente séduisante au caractère affirmé, cette femme envoutante au regard parfois piquant. Elle hantait son esprit à chaque minute depuis plus d’une lune maintenant et il se maudissait pour cela. Le prince ne pouvait que s’en vouloir. La faute lui revenait complètement. Il l’avait embrassé. Lui. Pas elle. Lui. En âme et conscience alors que son amante venait de prendre le large pour Lys. Il se sentait honteux. Il ne comprenait toujours pas ce qu’il lui était passé par la tête. Il aurait pu tout oublier, en rester là mais ce baiser revenait à lui comme s’il signifiait quelque chose. Il ne pouvait pas signifier quelque chose. C’était interdit. Que devait penser Ysolde ? Que dirait Quentyn ? Comment réagirait Ellaria ? Un flot de questions l’envahit soudainement et il poursuivit ses cent pas dans la pièce. Il s’approcha du vin qui était posé sur la table et en but une longue gorgée.

- Sur toutes celles présentes au Palais Vieux, il a fallu que tu embrasses celle-là. Sérieusement… Mais à quoi tu pensais ? Justement, à rien et ce serait bien de le faire, là… maintenant… Penser à rien…

Oberyn se parlait à lui-même, faisant des gestes avec ses mains, s’auto-insultant, se rappelant à lui-même l’erreur qu’il avait commise. Une servante, ce n’était pas grave. Une suivante, à la limite, ça pouvait passer. Mais une noble qui plus est mariée à son meilleur ami. La Vipère Rouge avait sacrément déconné. Mais il n’eut pas le temps de s’autoflageller à nouveau pour ça. Quelqu’un frappa à la porte. L’un des deux gardes le sollicitait. Il releva brusquement la tête vers la porte d’entrée de ses appartements. En entendant le garde prononcé le nom d’Ysolde, il paniqua, lâchant une réponse par réflexe.

- Non !

Il s’avança près de la porte, de quelque pas. Il réfléchissait. Vite. Vite. Vite ! Il se convainc de ne pas laisser cette porte fermée, pas à Ysolde. Il savait que la jeune femme avait dit adieu à ses filles le matin même. Des bateaux quittaient encore le porte de Lancehélion pour Essos. Les évacuations duraient depuis près de deux lunes maintenant. Dorne se vidait, doucement, ajoutant encore et toujours plus au sentiment de solitude que ressentait le prince depuis quelques semaines maintenant. Ce sentiment de solitude l’avait, par ailleurs, poussé à embrasser Ysolde. S’il l’avait évité durant une lune entière, il ne faisait aucun doute que la jeune femme avait fait de même. Alors, le prince était finalement intrigué par la venue, aujourd’hui, d’Ysolde. Il se ravisa donc et rétorqua au garde.

- Je veux dire… si… oui, faites-la entrer.

Le garde ouvrit alors la porte et laissa entrer la jeune femme blonde. Ysolde. La belle Ysolde. Cette distance qu’ils avaient imposé entre eux n’avait pas eu l’effet escompté sur le prince. Il n’avait cessé de penser à elle, à Quentyn, à Ellaria, à ses enfants, à son frère, à la situation de Dorne, à la situation de Westeros, à la guerre, à Elia, à tout et n’importe quoi. La seule chose qui revenait le plus souvent à lui était ce baiser, ce court baiser qui sembla le ramener des années et des années en arrière. Il resta planté là, au milieu de la pièce, voyant la dame blonde s’avancer vers lui. Il ne savait que dire. Il se sentait idiot à nouveau. Il était sans doute préférable de la laisser parler en premier. Après tout, c’était elle qui venait à lui.


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An 304, Lune 7, Semaine 1

La porte s’ouvrit. La porte s’ouvrit sur Oberyn. Sa stature aux épaules larges, son habit aux armoiries Martell, ses cheveux noirs, son visage olivâtre, sa moustache et son collier de barbe, son sourire, ses lèvres, si douces, si chaudes… Ysolde ne tremblait pas, pourtant, elle n’était pas là pour cela, elle était là pour balayer tout malentendu, pour sauver une amitié qui durait depuis des années. Elle n’était pas là pour tout gâcher, elle avait trop à perdre en laissant un froid s’installer entre deux. Elle n’imaginait pas la réaction interrogative de Quentyn, si, par un malheureux hasard, il se rendait compte que les relations entre l’altesse royale et son épouse étaient au plus mal. Il cherchait à savoir, à comprendre le motif de cette détérioration, que lui resterait-il alors comme choix ? Il cuisinerait Ysolde. Il la questionnerait sans cesse jusqu’à savoir le fin mot de l’histoire… Histoire face à laquelle Ysolde ignorait tout de sa réaction. Ironiserait-il ? Serait-il indifférent, ou bien furieux ? C’était ce dernier cas de figure qui faisait peur à la née Qorgyle. Vipère rouge et scorpion noir avaient toujours été très proches. Quentyn et Oberyn avaient quasiment grandi ensemble. Elle imaginait parfaitement qu’ils avaient dû partager bien plus que des souvenirs, des moments de liesse, des amusements aux dépens de leurs parents, peut-être des femmes… Mais la situation était différente aujourd’hui. Ysolde était son épouse. Elle n’ignorait rien de la rivalité, bon enfant, qui opposait les deux hommes. Qu’adviendrait-il si cette rivalité enfantine se muait en quelque chose de plus mature ? Quentyn pouvait décider d’affronter Oberyn. Quentyn pouvait décider de tuer Oberyn, de colère, avec rage, avec un esprit de revanche. Tout serait perdu, pour tout le monde. Ysolde devait à tout prix éviter cette situation d’advenir, d’où sa présence ici. Maintenant.

« Je suis heureuse que vous ayez accepté de me recevoir, prince Oberyn. » Débuta Ysolde. Elle n’osa pas confier ses doutes concernant la potentialité qu’Oberyn laissa porte close face à sa venue, enterra toute idée de réconciliation. Ysolde se trouvait soulagé, malgré tout. « Vous semblez en forme. Je suis, de fait, doublement jouasse. » Les mains croisées devant elle, Ysolde ne prendrait pas place, Ysolde ne laisserait pas une conversation innocente s’installer, elle ne devait pas perdre à l’esprit la raison de sa venue. « Nous nous connaissons depuis très longtemps, Oberyn, si ce n’est, depuis toujours… Je n’irai, donc, pas par quatre chemins. » Continua la dame du Grès. « Je ne souhaite pas nos relations se trouver dégradées par un moment d’égarement conjoint… Nous avons tressailli. Nous avons manqué à nos devoirs respectifs. Nous devons retrouver la route sur laquelle nous avancions jusqu’à lors et abandonner le chemin tortueux sur lequel nous avons commencé à bifurquer. Nous le devons pour nos familles et nos êtres chers. » Déclama-t-elle sans laisser le temps au prince de l’interrompre. « Je ne vous mentirai pas. » Reprit-elle. « Nous nous connaissons trop bien pour en être encore à se raconter des balivernes. » Commenta Ysolde. « Si notre vie était à refaire, à réécrire, j’aurais certainement… » Ysolde se perdit quelques instants. « Mais je suis dame du Grès, épouse de lord Quentyn Qorgyle, et vous, vous êtes… »

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Pendant plus d’une lune, Oberyn s’était flagellé pour ce geste désespéré, irréfléchi, interdit, inconcevable, immoral, dénué de sens, idiot, complètement idiot. Il perdait complètement la face depuis qu’il avait failli mourir dans cette salle du trône. Il se voyait déjà la tête sur une pique, retrouvant Elia ailleurs, si ailleurs il y avait. Il n’était plus le même depuis ce jour-là, depuis qu’il avait vu la folie dans le regard de Rhaegar, une folie bien plus dangereuse encore que les précédentes. Il avait été plus qu’heureux de retrouver son amante et ses filles mais finalement, l’avait-il été vraiment ? Il avait échoué à sa mission, manqué à son devoir, désobéi à son frère. Son départ de la capitale était nécessaire et aurait dû durer bien plus longtemps s’il s’était écouté mais il fallait qu’il revienne auprès de son frère. C’était là sa place. Si seulement, ça ne l’était pas. Si seulement il n’était pas prince. Si seulement… Si seul… oui, seul face à sa culpabilité, seul face au néant. Pendant toute sa vie, Oberyn avait tant profité. Il était fier de son parcours, fier de ses filles, fier d’être Dornien et de Dorne. Mais aujourd’hui, qu’était-il vraiment ? Sert-il réellement les intérêts de Dorne ? Mérite-t-il de les servir ? Il s’était retiré, avait donné de l’espace à Doran après leur entretien l’année passée. Il devait regagner sa confiance. Les évacuations ne l’aidèrent pas tellement. Les départs successifs d’Ellaria, de ses filles, de Talya maintenant mais aussi de Quentyn, en mission. Lancehélion se vidait petit à petit et ne restait plus que les serviteurs, les invités de marque et… Doran. Quant à Arianne, elle avait bien d’autres responsabilités que son vieil oncle qui préférait, de toute façon, demeurer seul.

En repensant à ce geste, il replongea dans ses jeunes années, lorsqu’il était pupille chez les Qorgyle. Il considérait Quentyn comme un frère, un frère bien plus proche que Doran ne l’avait été. Ils faisaient les quatre cent coups ensemble, se battaient côte-à-côte, défendaient l’honneur de l’autre, profitaient des plaisirs de la vie que la région leur offrait. Des mets. Du vin. Des femmes. Des hommes. Ils étaient libres de faire ce qu’ils voulaient, ce qui n’enchantait pas toujours lord Qorgyle et la princesse Martell, cela va s’en dire. Mais si aujourd’hui, Quentyn apprenait ce geste, alors il n’y aurait plus de fraternité, d’amitié, de camaraderie. L’honneur du seigneur du Grès aurait été bafoué et il aurait été dans son droit de demander réparation. Quel spectacle cela donnerait à Dorne que de voir deux frères se battre ! Il était bien connu que la Vipère et le Scorpion avaient été élevés ensemble et qu’ils assuraient toujours l’arrière de l’autre. Qui le ferait s’ils étaient l’un contre l’autre ? Ni Ysolde, ni Oberyn ne souhaitaient cela et c’est bien pour ça que la jeune femme se trouvait devant lui, à l’entrée de ses appartements ce jour-là. Elle était belle, par tous les Dieux, anciens, nouveaux, inconnus, qu’elle était belle… Maudit soit ce prince. Maudit soit ses pensées interdites. Pourtant, il avait Ellaria, qu’il aimait profondément, passionnément, éperdument. Que lui fallait-il de plus ? Autre chose… quelque chose de… différent… de nouveau.

- Je vous en prie, lady Ysolde, entrez.

La porte se referma et des pas s’éloignèrent. Oberyn et Ysolde demeurèrent ainsi là, dans les appartements du prince, face à face. Cela faisait pratiquement une lune qu’ils ne s’étaient pas parlé, ni même vus dans la mesure où, inconsciemment ou non, ils s’évitaient. Ysolde prit la parole sans que le prince ne tente quoi que ce soit. Il valait mieux la laisser parler. Elle ne lui laissa de toute façon pas le temps d’en placer une. Ce monologue… Il le redoutait mais il fallait qu’il l’entende. Il acquiesçait. Ils étaient mis depuis si longtemps. Quel gâchis ce serait ! Ils feraient plus de mal que de bien et en ces temps troublés, ils en avaient déjà assez. Son regard ne quittait pas le sien et au bout d’un moment, bien qu’il demeurait attentif à ce qu’elle lui disait, il se souvenait du regard qu’il avait posé sur elle quelque temps avant l’annonce du mariage. Ils étaient si jeunes et se taquinaient déjà, instaurant cette relation sans aucune ambiguïté entre eux bien que parfois, leurs regards s’échappaient, se laissaient aller à quelques fantasmes, quelques rêveries. Cela était innocent et ne faisait aucun mal. Si. Si. Si. Toujours des si mais il savait qu’elle avait raison. Elle lui rappela alors, à juste titre, qu’elle était dame du Grès, épouse de Quentyn Qorgyle. Sans qu’ils ne s’en rendent compte, ils s’étaient rapprochés l’un de l’autre. Peut-être n’était-ce que le prince qui s’était approché. Quoiqu’il en soit, il y eut un silence, Ysolde ne terminant pas sa phrase que le prince acheva dans un souffle.

- … un inconscient…

Il la prit alors dans ses bras, la serrant contre lui. Elle ne lui avait pas laissé le temps de parler. Il ne lui laisserait pas le temps de penser. Il l’embrassa tandis que ses mains se perdaient déjà dans son dos, dans le creux de ses reins. Aucune pensée ne vient l’interrompre. Il en oubliait ses responsabilités. Il en oubliait ses devoirs. Il en oubliait ses droits. Il en oubliait sa famille, ses amis, ses ennemis. Il ne voyait qu’Ysolde en ce moment, ne sentait qu’elle, sa peau, sa bouche, ses cheveux, ses vêtements qu’il désirait ardemment lui enlever. Si elle voulait le repousser, elle n’avait qu’à la faire, il ne protesterait pas, n’insisterait pas, ne la forcerait pas. Mais au fond, il voulait qu’elle proteste parce qu’il est bien trop vêtu, qu’elle insiste pour aller plus loin qu’un simple baiser, qu’elle le force à faire tout ce qu’elle désire.


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An 304, Lune 7, Semaine 1

Inconscient oui. Ils l'étaient tous deux. Un inconscient et une inconsciente soudainement liés par bien plus qu'une amitié platonique. Autre chose était en train de se dessiner, et à mesure que les mains d'Oberyn Martell descendaient sur le corps d'Ysolde, à mesure que ses lèvres brûlantes se scellaient aux siennes, tout souvenir de ce qui l'avait amené jusqu'ici disparu. Elle avait laissé sa vie sur le seuil de cet appartement, elle ne l'avait pas vue comme cela en entrant dans le terrier de la vipère rouge, elle ne l'avait pas conçue ainsi lorsque son regard s'était porté sur la silhouette élancée du prince, bien au contraire. Elle pensait que sa visite mettrait un terme à un quiproquo. Pourtant... L'huile venait d'être jetée sur le feu. Le brasero brûlait plus ardemment, les flammes dansaient tandis qu'Ysolde portait ses mains au visage du prince, comme pour lui incomber de ne pas la lâcher, comme pour lui ordonner de continuer à lier ses lèvres aux siennes, lui imposer qu'ils ne se quittent pas... Une distance et c'était toute la culpabilité de ce moment qui allait s'imposer à eux. Il était trop tard, maintenant. Trop de sentiments avaient éclaté au grand jour, trop de passion réfrénée, trop de désespoir aussi. N'était-ce pas la détresse qui les poussait dans les bras l'un de l'autre ? La solitude. Physique pour Oberyn, mentale pour Ysolde. Toute cette période critique qui semblait briser en millier d'éclats leurs certitudes les plus profondes, leur avenir, leur potentiel lendemain... Qu'importait tout ce qu'ils avaient construit si demain les dragons fondaient sur eux et ravageait Dorne dans les flammes ? Seraient-ils là encore ce soir, dans une lune, dans une année ? Seuls les dieux le savaient, et ni Ysolde, ni Oberyn n'étaient des dieux. Ils étaient mortels. Ils étaient faibles. Ils étaient des pécheurs. Et ils péchaient. Ensemble.

Sa main glissa dans le cou d'Oberyn, elle sentie une veine gonflée, palpiter, tandis que l'emprise princière se faisait plus forte, plus intense, redoublant d'efforts. Ses doigts trouvèrent finalement le décolleté du prince, continuèrent leur descente jusqu'à sa ceinture qu'ils défirent avec aisance et rapidité pour la faire tomber sur le sol dans un bruit aigu de métal. Caressant le tissu coloré, elle remonta jusqu'à sa nuque pour glisser ses pouces sous le col de l'épais manteau qu'il portait pour le lui retirer. Les mains d'Oberyn quittèrent sa taille, laissant un frisson la parcourir, qui lui communiqua la chair de poule. Leurs lèvres, elles, ne s'étaient pas descellées. Le prince mit les bras en arrière, le manteau tomba au sol, Ysolde se fit plus proche, ses mains caressant tour à tour les pectoraux imberbes du Martell, ébouriffant sa chevelure brune, Ysolde le fit reculer, lèvre contre lèvre pour venir lui imposer la dureté du marbre lorsque son dos rencontra la platitude d'un mur. Il eut froid. Ysolde ressentit à nouveau un frisson. Excitation. Culpabilité. Passion. Impossible de le dire, impossible de se demander, pas de question, pas maintenant. Maintenant, il n'y a que lui, qu'Oberyn, que son baiser ardent, ses mains enveloppantes, son corps au parfum épicé, son regard profond. Juste lui et elle.

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