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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

Grayce Bonfrère
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Grayce Bonfrère

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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste Qmyn
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An 303, lune 5, semaine 1, Orkmont

Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

J’avais l’impression que ma vie partait à l’eau… Je passais une main dans ma tignasse blonde. Après les viols et sévices d’Harren… j’étais rentrée après deux lunes à Cormartel, heureuse et soulagée d’enfin quitter cet enfer. J’avais tenu en pensant et en concevant des bateaux dans ma tête. C’était la seule chose qui m’avait fait tenir. Maintenant, la seule personne qui pouvait me toucher sans risquer une réaction trop violente c’était ma jumelle… C’était la seule qui m’aidait à tenir… Et elle me manquait tellement… Je fermais les yeux en inspirant profondément. Le pire, c’était que je passais mon temps à rêver, cauchemarder, d’Harren torturant Snöfrid dès que je fermais les yeux pour dormir. Ou juste je revivais ses sévices. Et le pire : mon père avait appris pour moi et ma capitaine… J’avais réussi à éviter le pire : un mariage immédiat ou quelque chose dans ce goût-là. Comment ? En réduisant ma relation avec Snöfrid a un simple baiser, et elle m’avait repoussé. Et surtout, j’avais évoqué tout ce qu’Harren m’avait fait. Mon père, et moi aussi, avions préféré ne rien dire aux Kenning, personne ne voulait que cette histoire ne s’ébruite. Mon père avait tranché : quelque temps chez les Bonfrère d’Orkmont, leur seigneur était le fils de Sigmar Bonfrère, Sigrid Bonfrère  et dès que je retournerais au chantier naval : trois gardes en permanence autour de moi pour… me garder ? Et me surveiller.

J’étais arrivée il y avait pas une semaine… Mais au moins j’étais loin de tout, des Kenning et des Harloi… Snöfrid me manquait tellement… J’en avais envie de pleurer. Mais je préférais ne rien dire, ne pas ébruiter ce qu’il s’était passé… Je me mordis les lèvres sans rien dire avant de quitter ma chambre où je passais le plus clair de mon temps, même à Cormartel j’en sortais pas beaucoup, sauf pour me défouler ou manger. J’esquivais les gens beaucoup trop nombreux, les Bonfrère étaient trop nombreux, trop d’enfants… trop de tout. Je secouais la tête avant de descendre prendre à manger. Il était tôt, je me pris de quoi déjeuner avant d’aller m’installer dehors à l’écart, sur les murailles pour voir la mer. J’arrachais une bouchée de pain et de fromage, jouant avec ma hache machinalement. J’avais jamais eu la haine… comme je pouvais l’avoir aujourd’hui. Je me mordis la joue un instant avant de reprendre mon repas.

Des bruits de pas. Putain… qui allait m’emmerder ? Je me retournais avant de soupirer de soulagement en voyant mon cousin préféré. Symond. Je lui fis un petit signe de tête et de main. Je finis par reprendre mon repas avec hargne. À part dessiner ou mettre au point des navires… C’était la seule manière de me calmer un peu.

« Salut Symond. Comment tu vas ? »

Autant être polie, lui il n’avait rien demandé à personne. Quoi que… beaucoup n’avaient rien demandé à personne. Ça ne m’avait pas empêché d’essayer de cogner Gran de toutes mes forces. Gormond avait dû me tirer en arrière, ce qui m’avait encore plus énervé, et seule ma jumelle avait réussi à m’empêcher de sortir ma hache pour aller en frapper quelques-uns. Agressive Moi ? Pas beaucoup plus que d’habitude.
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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

ft @Grayce Bonfrère & Symond Bonfrère

◊ ◊ ◊

L’air marin s’engouffrait dans ses poumons d’une manière apaisante et si enivrante. L’iode avait cette exquise faculté d’apaiser les tourments, de les contrer par le biais de ce rappel si vivifiant d’une appartenance commune : celle de la Mer sous tous ses états. Ce qu’il avait pu en passer du temps à admirer la beauté de l’horizon imprenable, à calquer ses ardeurs sous la houle déchaînée, et à mesurer les gravités de son existence à travers les profondeurs qu’il arpentait. Le mystère l’avait toujours repris là où le scepticisme l’avait perdu. Pareil au morceau de bois flotté happé par-ci par-là sous les simagrées et exigences d’une force qu’il ne pouvait contrôler. Il vivait simplement, baigné par les aléas de ce que beaucoup décrivaient comme douloureux. La douleur avait fait son chemin aujourd’hui pour laisser place à ce calme intérieur. Peut-être en était-t-il finement contrôlé ? La question ne venait en rien troubler le reste de son attitude tant il s’en fichait. Il préférait vivre présentement, profiter de ce que le Dieu Noyé lui avait offert : deux enfants. Dont l’un participait activement à l’héritage qu’il se plaisait de lui transmettre. Bien sûr, les erreurs s’enchaînaient et serait-t-il mauvais père que d’affirmer qu’il n’en avait pas faites dans sa jeunesse. Sylas se devait d’apprendre par lui-même, par son propre sens de l’observation, mais surtout en se forgeant par ses propres expériences. Une part de fierté s’éveillait en lui à chaque fois qu’il le surveillait du coin de l’œil. Dès lors qu’il pouvait vérifier de ses bons ouvrages quant aux nœuds marins qu’il effectuait avec plus ou moins de brio. Son fils serait un bon capitaine. L’intuition le gagnait de jour en jour à mesure que les rapports le concernant lui venaient jusqu’aux oreilles et l’obligeaient à sourire. Au moins, avait-t-il réussi dans sa vie. Ce sentiment baignait en lui, grâce à Nahra, et à tout ce qu’elle avait pu lui offrir par son amour et sa fidélité. Jamais plus il ne pourrait lui témoigner sa reconnaissance, et pourtant, le Dieu Noyé lui laissait croire qu’il effectuait cette tâche aussi simple soit-t-elle par le biais de ses actions quotidiennes. Le retour sur le port d’Orkmont avait marqué une nouvelle phase dans l’apprentissage de leur fils. Changé par la mer, le jeune garçon était à présent un jeune homme qui éveillait les curiosités des filles et qui cherchait également à les attiser. Amusé par la situation, Symond préférait lui laisser l’intimité nécessaire à son âge, non sans lui lancer quelques boutades moqueuses, typiques, des Bonfrère. Lui, préférait rejoindre sa sœur afin de prendre des nouvelles de son plus jeune fils, encore trop petit pour rejoindre son équipage. Ce ne fut qu’une fois les nouvelles prises et les quelques subrogations faites qu’il se mit à profiter le plus simplement du monde de bonheur de retrouver son chez soi.

Aussi et pour parfaire ses intentions, le blond s’enquit de commencer une marche dans les alentours. Prêt à retrouver des visages connus, les saluant à son passage, les enserrant d’une poigne fer-né, il cherchait toutefois le visage de l’une de ses cousines, dont la présence lui avait brièvement glissé. Assez curieux quant à en connaître les véritables raisons, Symond connaissait assez la jeune Grayce pour savoir qu’elle ne venait pas ici simplement pour s’aérer les esprits, ou même leurs rendre visite. Il y avait forcément autre chose. Et bien décidé à découvrir ce qu’il en était, le blond laissait ses yeux vagabonder par-ci-par-là afin de reconnaître la stature fine et familière des Bonfrère. Il ne lui fallut qu’une vingtaine de minutes pour parvenir à ses fins. Ses sourcils se froncèrent, signe de sa curiosité, au moment où il reconnut également les carrures imposantes de gardes. Trois ? Il devrait lui spécifier que si elle désirait rester invisible et ne susciter aucune question, ce n’était pas avec trois gardes qu’elle y parviendrait. Amusé par la découverte, le jeune homme se mit à sourire en coin avant de finalement agir comme si rien n’était et retrouver sa cousine. Pain en bouche, regard hagard, la jeune blonde éveillait quelques soupçons supplémentaires dans son comportement. « C’mme quand on r’vient d’mer. » débutait-t-il avec son air jovial alors qu’il prenait place à ses côtés et se mettait lui aussi à admirer l’horizon. « Ah qu’ça fait d’bien d’rentrer à la maison ! » Son commentaire était sincère et réel. Même si il adorait prendre la mer et glisser sur l’horizon, il n’en restait pas moins qu’il appréciait également les retours au sein de son foyer.  

« Et toi, p’tit bouchon, comment va ? » D’un air malicieux, le jeune homme détourna ses yeux afin de les poser sur le profil de sa cousine, appréhendant les éventuelles réactions qui veillaient à le faire rire d’ordinaire. « J’parie qu’t’as b’soin d’air parce t’es en train de cogiter sur un nouveau boutre, j’me trompe ? » déclarait-t-il en affichant cette fois-ci un regard beaucoup plus curieux quand à la réponse qu’elle lui rapporterait. Il n’était pas dupe, loin de là, et savait que là n’était pas la raison. Néanmoins, il préférait attendre que les confidences viennent d’elles-mêmes. « Ou alors t’as volé un truc et t’es en sursit..., d'où les gardes... »  Un rire lui échappait avant qu’il ne lève les yeux au ciel et qu’il ne se mette à souffler du même amusement. « Faut toujours qu’Sig en fasse des tonnes… » commentait-t-il afin de lui prouver qu’il était de son côté et qu’il n’était pas là pour la juger non plus. A vrai dire Symond était bien plus le genre d’homme à agir plutôt que juger. Et dans ce cas de figure précis, il n’était pas sans dire qu’il attendait des réponses.

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An 303, lune 5, semaine 1, Orkmont

Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

J’offris à mon cousin un sourire. Ouais… ça devait être bien de grimper sur un bateau et fuir… fuir loin de tout, des malheurs, des cauchemars… tout ça. Je passais une main sur mon visage sans rien dire de plus. Ça faisait du bien de rentrer à la maison ? Je savais même plus où j’en étais, est-ce que j’avais encore vraiment une maison ? Je savais plus où j’en étais… Je souris, un pâle sourire, avant de secouer la tête.

« J’suis contente d’te voir. Et j’te crois sur parole. »

Comment j’allais ? J’avais des envies de meurtres approximativement toutes les trois minutes, je ne dormais plus, j’avais envie de sauter des murailles… Je ne savais même plus où j’en étais… Harren… crois-moi je me vengerais de ce que tu m’as fait subir. Je dessinais le visage de Snöfrid dans mon esprit pour m’apaiser. Je haussais un sourcil à sa remarque. « P’tit bouchon » ? Sérieusement ? J’eus un vague sourire.

« Je suis en vie. C’déjà ça. »

Comment j’allais ? Mal. Très mal. Entre les cauchemars, ne plus supporter le moindre contact, migraine… Non, je n’allais pas bien. Mais je ne voulais pas en parler. Moins j’ébruiterais ce qu’il s’était passé, mieux c’était. Je retiens un soupir en finissant ma bouchée. Un nouveau boutre ? Ouais. Ça me faisait tourner et survivre les bateaux. Je hochais la tête.

« Ouais, j’pense qu’aux bateaux. J’aim’rais créer un nouveau type d’bateau, mais j’ai pas l’connaissances qu’y faut… F’rait qu’j’parte faire l’tour des îles d’fer pour apprendre plus. Voir qu’j’quitte les îles d’fer… »

Fin bon… j’en avais entendu parler des bateaux cygnes et de leur magie. Est-ce que c’était vraiment vrai ? Ou pas. Les gardes ? Je jetais un regard aux gardes. Je secouais la tête.

« C’pas Syg. C’est mon père. Gorold. Il est… sur les nerfs avec moi… »

Pouvais-je lui en parler à Symond ? Ou pas ? Je ne savais pas quoi lui dire. Une demie-vérité ? Peut-être que son frère le savait mais pas lui ? Je haussais les épaules en repoussant les miettes dans le vide.

« Disons… qu’j’ai eu… d’gros problèmes avec Harren Kenning y quelque temps… De… gros, gros soucis… Et… mon père veut pas qu’ça s’reproduise. Et moi non plus. »

Je soutiens son regard. Est-ce qu’il avait compris ? Ou pas ? J’en savais rien. Je passais une main sur mon visage en regardant les gardes. C’était discret au moins, ils étaient à bonne distance, mais ils étaient là. C’était déjà ça. Je soupirais un peu.

« Fin… bon… et tes gosses ? Ils vont comment c’garnements ? »

Je ne savais pas si j’aurais des enfants, peut-être ou pas. Je m’appuyais sur le créneau en silence, la tête lourde de souvenirs ou d’image de bateaux.
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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

ft @Grayce Bonfrère & Symond Bonfrère

◊ ◊ ◊

La bise marine caressait leurs visages maculés de stigmates de sécheresse. Apaisante, encourageante, elle leur offrait ce luxe de pouvoir croire en ce quelque chose de serein qui éveillait leurs instincts : la mer. Alliée fidèle, ennemie redoutable, personne n’était en mesure de la contrôler. Ce qui les amenait à lui vouer une fascination supplémentaire, dans le même temps qu’elle leur rappelait les bienséances d’une mère. Alors le sourire qui en découla lui montrait déjà que le ton serait grave, que les silences n’en deviendraient que plus énigmatiques et sources de questionnement. Parce que Grayce n’avait pas pour habitude de rester aussi sceptique, pas elle. C’était généralement lui, qui, demeurait sous cet état et qui observait en restant en retrait. La petite blonde à ses côtés était, habituellement, source d’énergie comme sa sœur, Gysella, encline à la bonne humeur par le cynisme qui l’habitait. Mais en cet instant, rien de tout cela n’était palpable, rien si ce n’était cet enfermement duquel elle s’isolait encore et encore depuis son arrivée à Orkmont. Néanmoins, il répondit à son sourire de la même manière, avant de défiler ses yeux d’acier pour les confondre à l’opale devant eux. L’appel de la mer demeurait omniprésent et bien entendu la réponse ne fit que grandir un peu plus son sourire tant ils se comprenaient. Il s’attendait déjà à entendre une remarque quant au surnom qu’il avait laissé échapper. D’ordinaire, la jeune fille ne l’aurait pas épargné mais la surprise les gagnait une fois de plus devant ce mutisme continuel. Haussant à son tour l’un de ses sourcils, le jeune homme lançait un regard en biais en direction du profil de sa cousine afin de mieux appréhender ses réactions. Au moins, il constatait qu’elle souriait, même si cela n’avait pour effet que de l’isoler un peu plus. De plus, la suite de ses dires l’obligeait à s’interroger intérieurement. Bien sûr, il avait appris que sa présence faisait suite à une demande de la part de Gorold, toutefois il ne disposait pas encore des tenants et aboutissants de cette décision. « C’c’qu’on appelle joie d’vivre cousine ! » enchaînait-t-il tout en levant les yeux au ciel.

Voilà pourquoi, il se hasardait à se lancer sur le chemin des boutres. Une motivation pour la jeune fille, un crédo qui l’avait mené jusque là où elle était aujourd’hui. Attentif quant à sa réponse, Symond notait les signes distinctifs d’une colère refoulée sur certains mots de son intonation. Colère noire, incontrôlée, qui n’avait de cesse de grandir au fil des mots et renvoyait des messages cachés visant à vouloir lui faire quitter les îles du Dieu Noyé. « Et c’quoi qui t’en empêche ? Me dis pas que l’fait d’être une fille va t’retenir ici, me la fais pas à moi celle-là. » Son ton demeurait neutre alors que ses attentions se portaient tout droit vers le courage de sa sœur Gysella et bien entendu vers Asha Greyjoy. S’il y en avait bien deux qui avaient prouvé qu’une condition n’était en rien signe de retenue c’étaient bien elles. « T’as pas d’équipage ? » se hasardait-t-il à renchérir alors qu’il reportait une fois de plus son attention vers l’horizon. Ce fut à cette occasion qu’il se laissa aller vers un peu d’humour afin de pouvoir apporter ne serait-ce qu’une once de légèreté dans les attentes de sa cousine. Toutefois, l’attente souhaitée n’en fut que plus déviée vers cette colère, ce tempérament espiègle visant à culpabiliser la petite blonde plutôt que la soulager. Attentif quant à sa réponse, le fer-né n’en fut pas moins surpris d’apprendre que Gorold était le décisionnaire, comme à son habitude. Et visiblement le bourreau dans le même temps. Car en entendant cette nouvelle remarque, Symond reconnaissait bien les agissements du chef de famille et ses responsabilités. « Soit tu dis tout, soit tu t’tais. T’peux pas me laisser comme ça maint’nant ! » rétorquait-il au tac au tac alors qu’il fronçait ses sourcils devant l’évocation du nom de Kenning. Que lui avait-t-il fait ? Symond connaissait le brun pour ses côtés colériques et sanguinaires et il se méfiait des agissements de ce dernier sur sa cousine. « Il a cherché à t’faire du mal ? » Sa question restait en suspend alors que son regard se tournait en direction de la petite blonde pour observer ses réactions.

Colère, crainte paraissaient se mêler l’une à l’autre, ce qui attisait un peu plus sa témérité quant à savoir les fins de cette histoire. « J’sais qu’il a des tendances violentes, s’il t’a fait quelqu’chose il a attaqué tout’la famille, Grayce. Faut nous l’dire. » Et il en était certain, Sigfrid ne devait pas être au courant de cette histoire, auquel cas, il aurait réagit comme lui venait de le faire à l’instant. Son frère, tout comme lui, n’était pas dupe. « J’te racont’rai comment vont, quand tu’m’auras dis c’qui s’passe. » Là encore, aucun jugement n’était à noter dans le timbre de sa voix, seulement une volonté d’en apprendre plus pour agir en conséquence. Mais surtout pour comprendre

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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

La joie de vivre ? Je le regardai une seconde avant de détourner les yeux et devant eux se dessina le beau visage de ma Snofrïd. C’était ça, moi, que j’appelais ma joie de vivre. Plus de deux très longues lunes sans la voir, sans pouvoir lui sourire, lui toucher la main très discrètement… Alors je ne répondis que par un petit haussement d’épaules. Elle me manquait. Elle me manquait tant que c’était douloureux physiquement. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ? Est-ce qu’Harren la torturait ? Est-ce que son père lui faisait du mal ? J’aurais aimé être là pour elle. Mais j’étais mise à l’écart… Et surtout je ne me supportais plus, je ne supportais plus mon corps, qu’on me touche, de ne jamais être vraiment seule quelque part. Je préférais suivre la conversation sur les bateaux. Ça au moins, je pouvais m’y accrocher et surtout ne pas rompre. C’était la seule chose qu’il me restait… du moins c’était mon impression. Je haussais les épaules à sa remarque.

« Nan, c’pas l’fait qu’j’sois une fille. Mais j’pas d’équipage surtout… Et j’suis pas sûre qu’beaucoup accepteraient d’me mener là où j’voudrais. »

Peut-être Asha ? Si j’arrivais à lui parler un jour ou l’autre ? Je me mis à ouvrir un peu. J’avais confiance en lui. Il pourrait bien me comprendre. Symond était mon cousin préféré… Je lui faisais confiance… Est-ce que je pouvais lui parler de tout ça ? Je baissais la tête pour regarder le créneau, les restes de mon déjeuner. J’eus un ricanement à sa remarque. S’il n’avait que cherché. Je sentis les larmes me monter aux yeux. Je ne voulais pas pleurer. La seule avec qui j’avais pleuré, j’avais pleuré toute une nuit dans les bras de ma sœur jumelle. Gwendys m’avait bercé longtemps. Je ne voulais pas pleurer. Il avait attaqué ma famille ? Nan… Personne saurait. Je secouais la tête, serrant mes poings à m’en enfoncer les ongles dans la chair, à m’en faire saigner.

« Symond. C’est pas… qu’voudrait m’faire d’mal. »

J’inspire profondément pour chasser un peu les larmes de mes yeux, je les relevais vers lui, plantant les miens dans les siens.

« C’que j’te dis, c’est sous l’sceau de la confidence. Si t’en parles à quelqu’un… Jure-moi sur la tête d’tes gamins qu’t’en parleras à personne. »

J’attendis qu’il me le jure sur la tête de ses enfants. Je savais qu’il y tenait à ses enfants. Je voulais qu’il jure et que plus jamais il en parle à d’autres. J’inspirais profondément en regardant la mer.

« Il m’a fait d’mal. Pendant deux lunes, m’a gardé sur son bateau. J’crois j’ai pas b’soin t’expliquer c’qu’il m’a fait. Il a… une fois qu’la finit d’s’amuser… si on peut dire ça… j’pus rentrer sauf qu’l’a balancé à mon père un s’cret qu’il avait sur moi… qu’j’voulais pas qu’père apprenne. Et j’me suis servie d’ça… comme punition d’Noyé pour l’secret. C’qui m’vaut les gardes… Mais… personne doit savoir. À part… Toi, mon père et Gwendys. J’veux plus jamais en entendre parler. Ou qu’d’autres soient au courant. T’as compris ? »

Je fronçais les sourcils et mon regard se fit plus dur. S’il parlait, c’était mort. Je refusais que d’autres soit au courant de ce que le Boiteux m’avait fait.
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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

ft @Grayce Bonfrère & Symond Bonfrère

◊ ◊ ◊

Les murmures marins n’avaient de cesse que de refléter l’état d’âme furieux de sa cousine. Sifflant à ses oreilles, comme des hurlements incontrôlables, désireux de fuir plus loin encore que là où ils se perdaient. L’horizon ne paraissait ne pas être à même de les arrêter. Tout comme le regard qui le fuyait en continu. Le jeune homme le remarquait à chacune de ses tentatives d’humour, ou plutôt de légèreté desquelles naissaient ordinairement des chamailleries qui se terminaient toujours sur des notes de rires. Mais pas cette fois. Non, cette fois, le murmure grondait à l’intérieur de la petite blonde assise à ses côtés et donnaient lieu de grandir sous les rythmes des flots incessants des questions auxquelles elle devait se confronter jour après jour. Symond n’était pas une exception, il en avait pleinement conscience et n’osait croire en une autre place. Alors, il se contenta de garder le silence encore un peu, d’observer, comme à son habitude, afin d’essayer de comprendre ce que les gestes étaient à même de lui révéler. Et à en juger par la manière dont le regard de Grayce fuyait en direction des vagues, il n’était pas nécessaire d’être érudit pour comprendre que la gravité était sans conteste lourde. Et encore ignare quant au sujet que cela impliquait, le fer-né se hasardait à emprunter le chemin dont il connaissait les bienfaits sur les actes et pensées de sa petite cousine. Il espérait, à tort, lui voir au moins l’esquisse d’un sourire, mais à la place le mutisme semblait persévérer. Mutisme mais également fausse déroute qui eut tôt lieu de lui faire relever l’un de ses sourcils, signe de sa crédulité quant à cette vaine tentative qu’elle avançait. « C’est quoi c’t’excuse qu’tu m’donnes là ! » Sa réaction l’entraîna vers une secousse frénétique négative de son chef, alors qu’il laissait ses épaules se redresser de haut en bas. « Comm’si t’allais avoir du mal à trouver d’gens pour naviguer. Celle là, on m’l’avait jamais faite. » Un rire à la fois amusé mais également attristé par cette situation échappait de ses lèvres. Et tandis qu’il surveillait du coin de l’œil les réactions de sa cousine, Symond trouvait la situation de plus en plus triste. Triste parce qu’il recevait en plein visage le manque de confiance qu’elle lui portait, mais surtout ce désir qu’elle gardait depuis trop longtemps de vouloir s’isoler des autres.

Néanmoins, il se tut une fois de plus. Attentif, patient, quant à la situation vers laquelle Grayce avait le choix des tournures. Le jeune homme n’avait jamais été insistant de quelque manière qui soit, surtout lorsque cela impliquait l’un des membres de sa famille. Et même s’il l’invitait à lui révéler ce qui la tourmentait, le fer-né saurait s’arrêter dans l’éventualité où les choses lui seraient trop difficiles. Mais ce serait mal connaître Grayce Bonfrère que d’oser croire que quelque chose lui soit difficile. Aussi déterminée que sa sœur, Gysella, Symond avait pu voir en elle nombre de qualités qui avaient su l’amener à devenir la fer-née respectable qu’elle était devenue aujourd’hui. Toutefois, ses yeux vert-gris se mirent à se réduire sous l’effort du plissement de ses sourcils devant les ébauches des récits entendus. Kenning. Rien qu’à l’entente du nom, Symond s’attendait déjà au pire. Et à en juger par le comportement soudainement anxieux et meurtris de sa cousine, quelque chose l’incitait à croire qu’il avait raison de le faire. Le timbre de la voix de Grayce lui révélait combien il lui était difficile de placer des mots sur leurs rencontres. « Dépend d’c’que t’me dis. T’sais bien qu’si c’est grave va falloir qu’il paie. » Au moins, il n’était pas malhonnête et plaçait ses vérités entre les mains de Grayce. Il ne pourrait pas se taire en fonction de la gravité des évènements. S’il s’agissait d’un règlement de compte entre eux, certainement qu’il ne dirait rien… Mais le récit qui s’en suivit était sans compter assez confus à sa compréhension. « Y a d’raisons pour qu’il t’fasse mal ? »

La suspicion était palpable dans le timbre de sa voix, mais une fois encore, Symond préférait obtenir tous les éléments pour savoir si il devait entamer quelque chose. « C’est quoi c’secret ? » rajoutait-t-il alors qu’il regardait sa cousine avec toute son attention et un grand sérieux qu’on pouvait connaître sur le visage des Bonfrère. Les questions se mirent à traverser son esprit avec un intérêt particulier alors qu’il tentait de remettre de l’ordre dans le peu d’informations qu’il venait d’obtenir. Mais pour l’heure, rien n’y faisait. « T’sais qu’plus tu n’veux pas entendre parler d’un truc et plus ça va v’nir sur la table. » Tentait-t-il de lui conseiller alors qu’il soupirait dans ce vain espoir de comprendre le sens des révélations. « J’sais pas exact’ment c’qu’il en r’tourne, mais c’peut pas être si grave qu’ça c’secret non ? Tu lui as chipé un truc et l’a pas aimé ? » l’interrogeait-t-il toujours dans cette quête qui l’amenait à croire que l’envergure allait le dépasser à un moment donné.

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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

Je me massais la nuque à sa remarque sans savoir quoi dire. Il y avait ça… Des excuses. Est-ce que j’avais peur de quitter Gwen ? De quitter mon pilier ? Peut-être. C’était aussi qu’il fallait convaincre mon père… Et là c’était tout une autre histoire. Le manque de confiance entre nous était maintenant total ? Quand est-ce que je pourrais partir ? Peut-être… J’observais mon cousin sans rien dire pendant une longue minute. Je lui fis un sourire triste en haussant les épaules.

« D’accord. J’le dirais pas. P’tre que j’te piquerais l’tiens d’équipage, ou c’lui d’mes frères. »

Ou de Gysella ? Peut-être qu’il vaudrait mieux que je me tire des Îles de Fer pour toujours ? Est-ce que ça protégerait Snöfrid ? Les autres autour de moi ? J’en savais trop rien. Et lui qui voulait des informations… J’essayais de lui expliquer, de lui raconter… Ce qui hantait mes nuits, mes journées… Ma vie. Pour combien de temps j’allais vivre avec a en tête. Je voulais voir Snöfrid… Alors je racontais… j’essayais de raconter. Qu’est-ce que je devais dire ? Faire ? Penser ? Le secret ? Des raisons ? J’enfouis ma tête sous mes bras un long instant. Je revoyais les regards dégoûtés des hommes d’Harren… mais aussi celui de mon père. Je me mordis la lèvre à en sentir le goût du sang dans ma bouche. Merde ! Qu’est-ce que je devais dire ? Qu’est-ce que je devais faire ?

« Ouais… en quelque sorte… »

Ce secret… Le regard… Je fermais les yeux pour essayer de les chasser. Je ne voulais pas honte d’aimé Snöfrid. Je l’aimais encore. Je ne voulais pas honte d’elle ni de moi… J’avalais ma salive, la tête toujours enfouie dans mes bras.

« J’suis… amoureuse d’la même femme qu’lui… Ça lui a pas plu… M’l’a fait payer… Deux fois ce… cette… »

Je n’avais pas les mots, ils étaient coincés dans ma gorge. Je relevais la tête en inspirant profondément pour chasser les larmes et la colère. Je regardais l’océan, pour ne pas voir lui, le regard de Symond qui dans, dix secondes, allait devenir méprisant et il allait se détourner et fuir…

« Et… Disons… qu’c’est pas… aux goûts d’ici… J’voulais pas qu’mon père l’sache… J’ai… réussis à l’empêcher d’me marier sur l’coup, ou presque… En f’sant passer l’truc d’Harren pour une punition d’Noyé… Ça m’permet d’rester libre… Ou presque. »

Les trois me collaient au train mais c’était déjà ça… C’était pour ça aussi que j’étais là. Être éloigné de tout, qu’on me fiche la paix, que je me calme… Qu’on m’oublie dans un coin ? Peut-être. J’en avais plus rien à faire… Snöfrid me manquait… Gwen me manquait. Gy me manquait… Ma vie au chantier naval me manquait…

« Mais, t’sais Symond, j’veux qu’personne s’mêle de ça. Ni toi, ni père, ni la famille. C’est entre moi, et , d’Harren. T’comprends ? »

Si je voulais sa mort, je voulais que seules mes mains soient couvertes de son sang. Les miennes et personne d’autre.
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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

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◊ ◊ ◊

Les gestes étaient bien souvent, pour ne pas dire tout le temps, les reflets de nos propres pensées. Les années d’observation lui avaient bien prouvé cela et cette tendance pour le peu naturelle que n’importe qui adoptait dès lors que la situation lui échappait. Se tordre les doigts, soupirer, fuir du regard, nombreux étaient les signes avant-coureurs qui trahissaient, en quelque sorte, les pensées les plus enfouis des personnes. Et malheureusement, sa cousine faisait partie de cette même escapade derrière laquelle tous s’enfermaient. L’isolement était bien souvent un bon remède, surtout dans la vie d’un Fer-Né, tant cet aspect apprenait à prendre du recul, mais également à se mouvoir dans ce même moule qu’ils suivaient tous. Ils se devaient de rester des navigateurs à la soif de découverte intarissable, mais surtout de fiers guerriers dont le doute n’avait d’autre desseins que la prochaine expédition à venir. Symond concevait lui aussi une partie de cette entité et en était fier tant son appartenance lui était une aubaine. Mais une partie seulement. L’autre veillait à composer avec l’humain dans son intégrité et à savoir lire dans les autres afin d’être en paix avec soi-même. Car la seule victoire résidait dans cet état de fait, plus les choix et responsabilités allaient en adéquation avec qui nous étions au fond de nous et plus la réussite n’était qu’à portée de main. Ses yeux couvaient doucement la réaction de sa cousine au moment où ses mains trouvaient refuge derrière sa nuque dans cette rapidité déconcertante. Elle fuyait à sa manière. Elle n’exprimait qu’un peu plus son mal être et la culpabilité qui la rongeait et il lui tiendrait tête jusqu’à ce qu’elle s’en libère. Le silence s’était mué, empreint de cette même gravité qu’elle refusait de partager alors que leurs regards se fixaient le plus naturellement possible. Patient, le jeune blond se contenta simplement de lui rendre son sourire avant que finalement un rire ne lui échappe. « T’sais qu’mes hommes sont libres, s’ils veulent t’suivre ils l’feront. » Et peut être que certains d’entre eux suivraient, ils lui souhaitaient car dans tous les cas, Symond savait qu’il pouvait compter sur son équipage n’importe quand.

Le sérieux revint telle la brume battait sur leurs visages tiraillés par les écumes de sel, alors que le sujet s’abordait doucement mais surement. Bien entendu, le jeune homme tiqua dès l’évocation du nom de la maison Kenning et bientôt ses pensées l’amenaient vers des chemins qu’il ne préférait pas emprunter. Qu’avait-t-il pu se passer entre ces deux là pour que la situation se termine sous cet ordre ? Quels secrets renfermaient-t-ils tous les deux pour que la tournure en devienne si aggravée ? Quelque part, Symond s’attendait à entendre que le jeune Harren avait le béguin pour sa cousine et qu’il s’était mis en tête de la surveiller jusqu’à leur mariage. Au moins cela l’aurait consolé quant au fait que la situation s’améliorerait dans quelques lunes. Mais il ne s’attendait pas du tout à entendre cette raison-là. Cette révélation qui touchait aussi bien sa cousine, que le nom des Bonfrère dans leur intégralité. « Parc’ qu’y sait aimer lui ? » lui demandait-t-il comme pour gagner un peu de temps. Comme pour laisser le cheminement de cette information faire le tour de son esprit pour en analyser les moindres détails. Symond était colérique, comme la grande majorité des Bonfrère, mais comme il venait tout juste de le penser, il fallait faire la paix avec soi-même pour avancer. Il préféra garder le silence pendant la suite de toutes ces confidences. Essayant de rapprocher réalité et attentes que n’importe quel adolescent était en quête de rechercher passé un certain âge. Et surement que Grayce en faisait également parti. Car aimer le même sexe que le sien ne pouvait être qu’une passade. Et elle semblait en prendre conscience en lui rappelant que les Fer-Nés étaient assez intolérants concernant ce sujet précis. Excepté que la suite du récit le poussait à croire qu’elle avait déjà préétabli des plans pour venir à ses fins. Tristes sont les destins séparés. « Ttends là va falloir qu’tu m’expliques vraiment. » Perdu dans ses propres pensées, le blond n’avait pas appréhendé réellement la phrase qu’elle venait de prononcer et il craignait avoir mal compris. « T’es en train d’me dire qu’Gormond n’sait pas qu’t’aimes une fille et qu’il tolère qu’on t’maltraites ? » Là pour sûr, il avait raté des épisodes et ce qu’elle lui racontait ne tenait pas le moins du monde. « Pis, c’qui c’te fille ? Harloi ? » Il ne voyait qu’elle pour la simple et bonne raison qu’elle était la seule liée à Harren Kenning.

Beaucoup trop de détails lui échappaient, Grayce devrait lui en donner bien plus, car même en le prenant dans un autre sens, Symond ne comprenait pas. Et il essayait de remettre les morceaux dans le bon sens en même temps que la jeune fille à ses côtés commençait à s’impatienter. « Wow tit bouchon, on s’calme. » essayai-t-il de tempérer tout en se mettant à sourire doucement pour dédramatiser la situation. « P’l’instant personne s’mêle de rien, faut qu’je comprenne. » Lui confiait-t-il avant de froncer les broussailles de ses sourcils, signe de sa réflexion. « D’jà t’me dis que t’aimes une fille, jusqu’là ok j’ai compris. T’sais qu’rien qu’ça faut l’encaisser. » Autant être honnête avec elle, Symond était celui avec qui il était aisé de se confier, mais il lui fallait tout de même prendre un peu de recul pour démêler les fils. Il lui lançait un regard en coin, avant de finalement tordre ses lèvres dans une moue qui se voulait compatissante. « ç’va être compliqué pour vous deux. J’sais pas si c’est une passe, mais va falloir qu’vous l’cachiez. » Au risque d’être exécutées… chose qu’il ne leur souhaitait pas et dont elles devraient en avoir pleinement conscience. « Bref… donc si j’ai bien compris, Harren l’a su et t’as fait d’mal ? De là, ton père l’a su et l’a laissé faire ? Pourquoi ? » Là était la véritable interrogation ainsi que les limites de compréhension de Symond. Il avait besoin qu’elle rentre dans les détails et ce même si elle désirait les laisser derrière elle. Car sans ça, personne ne serait jamais en mesure de comprendre quoi que ce soit et donc de juger si la gravité était grande.

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An 303, lune 5, semaine 1, Orkmont

Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

Ses hommes étaient libres. Moi non, enfin, pas vraiment. Je hochais la tête sans rien dire d’autre. Ouais… j’aimerais éviter… éviter quoi ? J’en savais rien. Je me penchais légèrement en avant, regardant le sol sous les remparts. Je lui racontais une partie de l’histoire, haussant les épaules à sa remarque.

« Il sait posséder. C’est déjà trop à mon goût. »

Je me mordis les joues, mon cousin préféré comprenait rien du tout. Mais c’était pas très grave après tout ! Je lui expliquerais encore et encore. Ou pas ? J’en savais rien encore. Je haussais les épaules.

« La fille, ça à pas d’importance. »

Rien du tout, je voulais pas à nouveau lui causer du souci à ma Snöfrid. C’était mort, je ne voulais pas non plus que cela lui cause trop de soucis. J’expliquais tout de A à Z essayant d’être claire ! Mais visiblement c’était pas du tout le cas. Je me massais à nouveau la nuque en attendant sa réaction. Je baissais à nouveau les yeux sur le sol en bas, quelques idées noires me traversèrent l’esprit, je mordis mes joues plus fort. Encaisse, encaisse que je préfère les brunes aux bruns. Et si je te dégoûte, t’as qu’à partir. J’entendais les insultes, je voyais les regards des hommes d’Harren. Ça me faisait mal de repenser à ça. Une passe… N’importe quoi… Je secouais la tête.

« P’tre… J’en sais rien si c’est qu’une passe… »

Je me frottais le visage avant de répondre :

« Ouais, Harren l’a su… Et Père est… vraiment pas… ouvert ? D’esprit ? Sur l’fait que j’préfère les filles pour l’instant. Et vraiment… ça… ç’passe pas, pas d’tout même. Vraiment… J’l’ai jamais vu aussi fou d’rage envers moi. T’sais… mon Père… c’est… un gars qu’est l’plus souvent calme… mais quand l’explose il explose. J’crois j’ai jamais eu aussi peur d’ma vie… Et là… J’sais pas c’qui était l’pire… J’l’aime mon père quand même… J’l’ai déçu, t’sais ? Mais… Y a aussi la réputation des Bonfrère qu’y a en jeu… En gros, j’ai fait passer tout ça… pour une punition du Noyé… Et il l’a accepté… Mais j’suis surveillée tout ça… »

Je me passais une main sur mon visage à nouveau.

« J’veux pas qu’ça touche d’autres personnes qu’moi… J’veux plus… en parler… j’veux juste… J’veux plus jamais r’vivre c’qu’il m’a fait… Mais j’oublierais pas… Mais si j’dois m’venger, j’le f’rais seule… Mais… J’veux plus… J’peux plus… »

Les mots ne sortaient plus de ma gorge, par contre les larmes me montaient aux yeux. J’enfouis mon visage sous mes bras, je ne voulais pas pleurer, pas devant lui, devant personne d’autre que ma jumelle.

« J’veux juste… construire des bateaux, et qu’on m’foute la paix. Juste ça… Qu’on m’laisse faire c’pourquoi j’suis née… J’demande plus rien d’autre… »

Pitié… Noyé… Laisse-moi juste… en paix…
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Les vérités jaillissaient doucement mais surement. Dissimulées aux travers les gestes, les non-dits, ces retenues que sa cousine veillaient à inscrire dans le courant de la conversation. Même ses silences prouvaient à quel point la gravité lui échappait et combien elle désirait éradiquer sa colère. Chose comprise de la part du blond, qui, regardait naturellement les actions de la jeune fille à ses côtés. La remarque aurait pu les mener vers une tentative d’humour ou plutôt vers une légèreté induite là dans la conversation, mais rien n’y faisait. Rien si ce n’était cette éternelle colère qu’elle préservait et dont il comprenait qu’elle ne désirait en rien se défaire. Probablement pour une histoire de confiance. Après tout, Symond était un homme et beaucoup plus âgé qui plus est, aussi, il admettait que Grayce ne veuille pas se confier, pas à lui. Peut être Sylas aurait connu plus de succès dans cette entreprise ? A vrai dire, le fer-né essayait de s’adapter au mieux en fonction de ce qu’elle désirait lui confier. Aussi préservait-t-il le silence à sa première remarque, jugeant qu’il n’était pas nécessaire d’afficher davantage des remarques là où elle préférait les taire. Tout comme, son désir de protéger sa concubine paraissait évidente. Encore abasourdi quant à ce qu’il venait de lui être révélé, le jeune homme se contenta de froncer son nez, signe de son incompréhension devant tout ce qu’il venait d’entendre. Non pas qu’il ne tolérait rien, après tout, libre à chacun que d’aimer qui il désirait, mais il ne comprenait pas pourquoi Grayce l’empêchait lui de vouloir la protéger. Et si Symond comprenait les garçons pour en avoir élevé, il était ignare concernant les pensées des femmes, surtout dans ce domaine précis. « Hey, j’te veux pas d’mal. » préférait-t-il lui rappeler pour ne pas qu’elle s’isole plus qu’elle était déjà en train de le faire mais surtout pour lui rappeler qu’il n’était pas celui qui la jugerait. Il désirait simplement la protéger, comme il le ferait pour l’ensemble de sa famille.

Son regard se porta une fois de plus en direction de la houle, accompagnant les vas-et viens de ces mouvements si captivants au moment où le récit débuta. Instinctivement, un sourire en coin quasi imperceptible se dessina sur ses lèvres alors que la sentence concernant Gorold Bonfrère tombait. Symond ne partageait pas exactement les mêmes pensées que sa cousine. Il ne pouvait se permettre de donner raison à l’un ou l’autre parti, parce qu’il était lui-même tiraillé entre deux états d’âmes. Être totalement libre de son sort ? Ou perpétuer une tradition ancestrale qui les avait menés vers de grands desseins ? A vrai dire, la dichotomie était bien plus compliquée que ce qu’elle en avait l’air. Parce qu’ils ne pouvaient pas balayer leurs mœurs d’un revers de main, ils en avaient besoin et cela s’était prouvé maintes et maintes fois. Voilà pourquoi, sa remarque quant à une manière de vivre cachée lui revint en tête, mais il se décida de la taire. Après tout, si Grayce ne voulait rien entendre, cela ne servait à rien d’essayer, elle était la seule maîtresse de son destin et de celui que celle qu’elle disait aimer. « Effect’vment la réputation d’la famille est en jeu… » se contenta t-t-il simplement de rétorquer dans une nouvelle tentative d’écoute. « C’pour ça qu’j’te dis qu’faut qu’vous vous cachiez, et j’mettrai ma main à couper qu’tu s’ras rapidement fiancée… » Il le savait, la révélation ne lui plairait pas mais il s’agissait d’une vérité et réalité qui incombait sur les épaules de Gorold, maintenant que la famille Kenning était au courant de la situation. « ‘Fin, t’serais ma fille, c’est c’que ferai… » Et connaissant son cousin, Symond s’attendait déjà à l’entendre de la bouche de son frère d’ici une paire de jours.

Il comprenait sa colère, son désir de justice et une part de lui espérait au fond qu’elle puisse établir une revanche. Néanmoins, il ne pouvait lui laisser espérer des mensonges, là où la gravité finirait par entretenir de mauvaises relations avec le reste des familles fer-nées. « J’cromprends c’que tu veux, mais faut qu’tu fasses profil bas. » débutait-t-il dans son calme bien connu, tout en essayant de la rapprocher de lui pour qu’elle puisse apposer sa tête sur son épaule et trouver du réconfort à ses côtés. « Va falloir qu’tu sois forte, parc’que ç’va pas s’arrêter là. J’aimerai pouvoir te dire qu’tu pourras construire tranqu’llement, mais… c’serait t’mentir et j’veux pas l’faire. » Parce qu’il l’appréciait en tant que cousine et qu’il la trouvait véritablement courageuse dans ce combat qu’il savait perdu par avance. « T’sais t’es courageuse et j’sais qu’tu vas agir pour l’bien de tout l’monde. » Il passa son bras par-dessus son épaule pour la ramener contre lui et la bercer doucement. « S’tu veux en parler, j’serai toujours là. J’pourrai pas faire grand-chose d’plus, mais au moins t’sauras qu’t’as une oreille pour t’écouter et quelqu’un qui dédramatis’ra. » Parce qu’il ne pouvait pas offrir plus, pas à son niveau et surtout pas devant un tel sujet. Mais au moins, il lui prouvait qu’elle n’était pas seule et que son secret serait bien gardé.


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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

Je lui offris un pâle sourire à sa remarque. Ouais… lui ne me voulait pas de mal… Les autres ? Je crois que je ne voulais pas y penser… Je n’y arrivais pas toujours à me dire que certains ne voulaient pas me faire du mal… J’avais cassé la gueule à un gars à Cormartel juste parce qu’il m’avait touché l’épaule. Je ne dis rien, finissant de lui raconter tout ce que j’avais vécu avant de le regarder. Je grimaçais à sa remarque sur les fiançailles… Je plissais les yeux…

« J’pourrais pas… J’pourrais pas m’marier… J’supporterais pas qu’m’touche… »

Je risquerais de le planter au moindre contact… Je me raidis lorsqu’il me fit poser sa tête sur son épaules, je finis par me laisser faire… Respire… il ne te feras pas de mal. Il comprenait ma vengeance. Non, il ne pouvait pas comprendre… ou pas autant… La colère brûlante, les cauchemars, l’impression de revoir son regard, ces regards… Je n’étais pas un monstre, et pourtant, durant ces deux lunes j’avais eu l’impression d’en être une. Je finis par me laisser aller contre son torse, mes doigts attrapèrent le tissu rugueux de son haut et, pour une fois, ce ne fut pas dans les bras de ma jumelle, que je fondis en larmes. Je sentis les mots que Gwen n’avait pas eu besoin d’entendre pour les comprendre…

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◊ ◊ ◊

La compréhension quant aux ressentis de sa cousine se révélait pleine, oui, il parvenait à comprendre l’état de torpeur dans lequel la petite Grayce se réfugiait. Du moins, il le comprenait dans la mesure de son possible, car femme comme homme n’avaient pas à subir les violences sexuelles ou violentes de n’importe qui. Symond était un fer-né qui revendiquait le fer-prix pour de nombreuses choses, mais pas dès que cela impliquait un être-humain. Ses possessions s’arrêtaient au matériel et rien de plus, il n’avait jamais forcé la main de qui que ce soit afin d’assouvir une pulsion sexuelle. Il était bien trop respectueux pour cela et puis il n’en tirerait rien de bon, il le savait. Voilà pourquoi il voulait bien admettre que savoir sa cousine dans une telle situation devait être difficile au quotidien. Et il se doutait que le chemin à parcourir serait difficile pour elle. Surtout à raison de ce dégoût qu’elle devait ressentir pour la gente masculine aujourd’hui. Mais le temps finirait par faire son effet, de cela il s’en persuadait. Et tout comme il pouvait comprendre la réaction de sa cousine, il pouvait également comprendre ce qu’on attendrait d’elle pour les lunes à venir. Dégoût ou non, volonté ou non, elle devrait se marier avec un fer-né, devenir une femme roc, afin de taire les suspicions qui naîtraient probablement autour d’elle et donc autour du nom des Bonfrère. « J’comprends… Mais, va falloir qu’tu prennes sur toi. » Il ne pouvait pas lui promettre qu’elle serait promise à un homme compréhensif, sain d’esprit, ou même compatissant. Mais il pouvait lui promettre autre chose. « C’sera difficile c’est sûr, mais c’sera l’meilleur moyen de te protéger. Parce qu’seule t’pourras pas et ça tu l’sais autant que moi. Malgré toute ta bonne volonté, tu resteras une fille à mariée et vu c’qu’il s’est passé, l’plus tôt sera l’mieux. » Il avait le mauvais rôle dans cette conversation, celui du patriarche, celui qui préférait se rabattre derrière le voile de la protection plutôt qu’aller vers l’affrontement. Parce qu’il savait au fond de lui que quoi qu’ils décident, ils perdraient.

Le rôle du père continua à lui être offert, naturellement, prêt à vouloir lui accorder cette once de répit à laquelle elle aspirait et criait secrètement depuis bien trop de temps déjà. Il soupira doucement à son contact, désireux de la rassurer, de lui prouver que le monde n’était pas contre elle, mais qu’il existait encore des personnes qui ne voulaient que son bien-être. Le silence se fraya ce chemin si apaisant pour eux, Symond pouvait le sentir dans la manière dont sa cousine se détendait à sa manière. Les soubresauts étaient un premier signe, suivis de prés par des confidences qui lui firent mal au cœur. La détresse, l’abnégation, le dégoût, la perte de tout espoir, tout ceci veillait à le toucher en plein cœur si bien qu’il resserrait doucement ses doigts autour de son épaule pour lui prouver qu’elle était bien réelle, qu’elle pouvait ressentir des choses, en bien en mal, elle y avait droit autant que quiconque. Tout comme elle avait le droit de dire les mots terribles qu’elle venait de prononcer. « Je sais qu’tu veux sa mort. » Il s’agissait là d’une logique qu’il comprenait et il serait idiot de lui révéler l’inverse. Il soupira de tristesse à son tour alors qu’il cherchait les meilleurs mots, qu’il désirait simplement lui prouver qu’elle avait le droit d’avoir peur et de ne plus vouloir continuer. « C’est pas d’ta faute si les gens sont cons, brutaux, fiers et fermés. » commençait-t-il tout en gardant son timbre doux et clair. « Faut pas qu’tu t’en veuilles d’la jalousie des autres, t’as l’droit d’vivre comme tu veux. Même s’t’aimes une femme. C’pour ça qu’je te pousse au mariage, tu lui f’ras cocu comm’ la plupart des fer-nés avec qui t’veux, mais t’auras une protection. » Oui, il pesait bien ses mots et clamait une vérité qu’elle se devait de connaître. L’amour, il n’y avait cru qu’en compagnie de Nahra et il savait qu’il ne le retrouverait jamais, d’où le fait qu’il ne se soit jamais marié. « Par contre, j’sais ‘fin, j’me doute que c’est dur à porter, mais tu crois réellement qu’la fille, elle aimerait qu’tu n’existes plus ? » lui demandait-t-il le plus simplement du monde. Parce qu’il ne comprenait pas pourquoi sa cousine s’abaissait à disparaître de ce monde, alors qu’elle venait tout juste d’avouer ses sentiments envers cette fille.

«’Fin, quand j’ai perdu Nahra, j’peux te dire qu’je voulais plus non plus, mais j’sais qu’si elle avait été là, elle m’aurait collé une sacrée trempe pour qu’j’me réveille. Parc’ qu’c’qui compte au fond, c’est c’que veut l’autre non ? » Il était un grand sentimental de ce point de vue-là, et c’était probablement ce qui lui avait valu de si belles années en compagnie de sa femme-sel, l’unique amour de sa vie. « Les jours pass’ront et c’sera dur, mais t’verras, le temps l’amenuisera petit à petit. » Il affichait un mince sourire en coin, un sourire qui exprimait combien il était lui-même attristé de sa perte, mais il continuait et il était aujourd’hui épanoui d’avoir réussi à vaincre ses tourments. « C’serait con qu’tu donnes raison à quelqu’un alors qu’celle que t’aimes est toujours là… » concluait-t-il tout en regardant en direction de l’horizon et en cherchant à peser les mots qu’il venait de lui dévoiler. Il espérait vraiment qu’elle ait pu comprendre les sens de ces derniers et faire écho à son mal-être pour lui prouver que le plus difficile serait devant certes, mais qu’il en valait la peine.



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Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

J'eus un grondement qui aurait été à l'époque un rire. Moi mariée. Une protection... Et puis quoi encore ? personne savait, personne en dehors de lui et de trois personnes de ma famille. Et ça resterait toujours comme ça. Me marier. Autant me passer directement une lame entre deux côtes, ça m'éviterait de le faire moi-même après tout. Je haussais les épaules :

" Personne v'dras d'moi. J'ai les mains calleuses, un chien enragé à qui t'filerais des coups aux couilles s'rait plus aimable qu'moi, j'suis pas jolie. Pis... J'ai d'frangines avant moi à marier."

Est-ce qu'il allait tenter de convaincre mon père de me faire passer avant ? Il avait du chemin, de toute manière, père ne voudrait pas avant que je me sois calmée. Et pour une fois j'ouvris mon coeur à une autre personne que ma jumelle. Gwen avait comprit lorsqu'elle m'avait retrouvé en haut de la plus haute tour de Cormartel. Elle m'avait juste prit la main et tiré loin de la fenêtre, fermé la porte et serré dans ses bras, alors qu'on était toutes les deux assises par terre. J'essayais de penser à elle pour chasser les idées noirs, de penser peut-être au chagrin de mère... Père serait sans doute soulagé, Snofrid peut-être ? Non... Elle serait aussi soulagée. Comment lui en vouloir ? Mais je confiais mes peines à mon cousin, entre deux sanglots.

Je l'écoutais, il avait une voix appaisante, mais l'idée du mariage lui restait. Sans blague, aucun ferne n'accepterait que je le cocufie avec une femme, je finirais juste couverte de bleus... Voir des doigts en moins... Le célibat m'allait mieux, mais je comprenais ce qu'il voulait dire. Snofrid... Est-ce qu'elle souffrirait que je parte...? Je haussais les épaules.

" S'rait soulagée... P'tre... J'en sais rien... J'sais même plus si elle... Elle m'aimait... J'ai plus d'nouvelles..."

C'était normal après tout. Je l'aimais comme jamais je n'avais aimé une autre femme. L'autre ? Non il voulait que je souffre, je plus longtemps possible... Pas que je m'en sorte... Nahra, sa femme-sel. Je haussais les épaules :

" C'est Gwen... Qu'me retient. J'pense fort à elle... J'ai... J'pas l'droit d'la laisser seule... "

On avait toujours été ensemble quelque part, même quand j'étais sur le chantier, on s'écrivait, on passait du temps ensemble quand elle venait me voir... La peine... Peut-être, mais combien de temps avant que je sorte de l'eau ? Trop. J'avais l'impression que je tiendrais pas... Je haussais les épaules.

" L'est plus là... J'pourrais plus jamais la voir... Ou juste de loin... C'pas ça qu'j'appelle l'amour !"

La voir avec un autre derrière ma coupe de bière... La blague ! À part rentrer dans une rage folle sans rien pouvoir faire... Qu'est-ce que je pourrais tenter ? Rien.
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ft @Grayce Bonfrère & Symond Bonfrère

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S’il n’avait pas Sylas et Symhra, probablement se serait-t-il emporté devant le comportement têtu et fermé de sa cousine. Non pas parce qu’il ne comprenait pas le caractère téméraire de Grayce et sa résiliation concernant le mariage, mais bien plus en raison de sa volonté de ne pas prendre de recul pour ne pas peser les diverses raisons qu’il venait de lui évoquer. Bien sûr il désirait son bonheur et bien entendu qu’il n’irait pas la mettre dans une situation qu’il pourrait lui nuire. Voilà pourquoi, il mettait en avant sa protection et celle de leurs familles en avant. Mais elle s’offusquait, se renfermer un peu plus, certainement égoïste par sa réaction alors que lui ne cherchait qu’une chose : la rassurer. A elle, mais aussi à la petite Harloi, qui craignait également de connaître des représailles si jamais les sentiments qu’elles ressentaient l’une envers l’autre venaient à être connus. Mais visiblement, même la mer était bien plus réceptive à ce qu’il mettait en avant que sa petite cousine. Le jeune homme se contenta alors de lever les yeux au ciel, quelque peu dépité, surtout découragé alors qu’elle mettait en avant ses défauts, mais surtout sa position de cadette dans la famille de son oncle. « T’sais qu’tu t’contredis… Tu parles d’ta fille, mais t’crois qu’un homme voudrait pas d’toi. J’veux pas dire mais c’bizarre. » Il se mit à hausser ses larges épaules avant de regarder droit devant lui, cette fois-ci un sourire commençait à poindre sur le coin de ses lèvres, alors qu’il comprenait combien la confiance de la jeune fille était bien faible. « Pis c’pas une histoire d’être jolie ou non, ‘fin d’accord ça aide. Mais c’plus c’que t’as à partager qui f’ra la différence. » Il préférait rétablir cette vérité, d’autant plus que Grayce se trompait complètement en osant penser que son physique n’était pas assez avantageux, cependant il comprenait que tout était une excuse. Alors il se décida à ne pas insister davantage. « Soit, j’te laisse avec c’tte idée. » Finit-t-il par conclure tout en secouant sa tête de gauche à droite. C’était à elle de faire ses choix, pas à lui de lui imposer et il ne serait pas celui qui irait se confronter à Gormond pour lui évoquer une idée pareille.

Et puis la gravité se fraya un chemin tout tracer vers des idées noires auxquelles il ne pensait pas se heurter. Pas de cette manière. Ce rappel quant à sa propre histoire alors qu’il pensait avoir tout perdu au moment où elle avait disparu, où le Dieu Noyé l’avait emporté avec lui. Symond avait passé énormément de temps seul à cette époque, préférant laisser leurs enfants là où la vie était encore encline à les accueillir plutôt que les garder dans sa tristesse. Le temps de son deuil avait été plus ou moins long et encore aujourd’hui, il ne ressentait aucun désir de vouloir s’attacher de la même manière que ce qu’il avait pu offrir à Nahra. Parce qu’elle avait emporté son cœur avec elle, et qu’il le lui donnerait jusqu’à la fin de ses jours. Il lui avait fallut un peu de temps pour se rappeler que la vie était aussi importante, voire même plus, et que si l’inverse s’était produit, il n’aurait jamais désiré que Nahra abandonne Sylas et Symhra. Voilà pourquoi, il évoquait cette idée de l’autre à sa cousine. Il voulait simplement lui ouvrir les yeux sur le fait qu’elle n’était pas seule mais qu’elle entraînerait, malgré elle, celle pour qui son cœur battait. Qu’elle ne devait pas agir égoïstement. « Soulagée ? Carrément ? » Il répétait ses mots en croisant son regard au sien afin d’appuyer un peu plus ce qu’elle venait de dire, de lui montrer la gravité de telles paroles alors qu’elle venait tout juste d’évoquer l’amour entre elles. « Qu’tes des nouvelles ou non, si c’que tu m’as dis r’ssentir est vrai, j’vois pas comment t’peux dire ça d’elle… » Oui, il désirait la culpabiliser un peu, parce qu’il ne voulait pas entendre ce genre de remarque de sa cousine. Il fallait réellement qu’elle grandisse et qu’elle mûrisse, surtout si elle désirait se faire un nom auprès des fer-nés.

Et enfin une sorte de lumière se mit à s’illuminer doucement mais surement au moment où sa cousine évoquait sa jumelle, Gwen. Symond avait enfin l’impression d’avoir réussi à toucher du bout des doigts quelque chose. « T’vois quand tu veux. » commentait-t-il le plus simplement du monde tout en haussant ses épaules une fois encore. Néanmoins cet avancée ne fut que de très courte durée alors que la jeune fille reprenait à nouveau cette tendance à ne vouloir voir que ce qu’elle désirait. « Au moins t’sais qu’tu la verras encore. » Il n’avait pas pu se retenir d’avantage et avait répondu rapidement sur un ton sec qu’il n’avait pas su contrôler. Parce qu’elle agissait égoïstement encore une fois, et qu’elle ne prenait en aucun cas conscience de ce qu’elle était en train de lui dire. D’autant plus qu’il venait à peine d’évoquer le sujet de Nahra. « J’te comprends pas Grayce. » se mit-t-il à rajouter tout en refermant ses bras sur son torse et en lui lançant un regard qui se voulait un peu accusateur. « T’veux être forte, mais dès qu’t’as des bâtons dans les roues, tu te replis sur toi. C’toi qui a l’don de trouver le bon bois pour construire des boutres, qu’voit loin grâce à ça et t’es pas capable d’te poser pour l’faire avec ta vie. » C’était une vérité et sa cousine avait passé l’âge de se chercher des excuses pour un rien. Il fallait qu’elle avance et s’il devait lui mettre un coup de pied au derrière, alors il le ferait sans hésiter. « Bats toi, trouve quelque chose, j’sais pas mais bats toi. » Il le lui conseillait comme si il parlait à sa fille, parce que c’est ce que le jeune père voulait pour ses fils. Qu’ils se battent pour ce qu’ils désirent, qu’ils trouvent toutes les forces suffisantes pour avancer et pas se lamenter sur leurs sorts, lui l’avait fait, alors n’importe qui était en mesure de le faire.

(c) oxymort

Grayce Bonfrère
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An 303, lune 5, semaine 1, Orkmont

Ce n'est pas être pessimiste, c'est être réaliste

Je posai mon regard sur mon cousin à sa remarque… Bizarre… Qu’est-ce que j’en savais, les autres étaient parfois trop compliqués pour moi. Je ressemblais à Gysella moi… J’étais juste… quelqu’un de simple… Les autres me fatiguaient et je ne savais plus quoi faire, quoi penser. Ma sœur, Gysella, avait trouvé chaussure son pied. Moi oui. Mais pas de la bonne manière ! C’était autre chose. Je détournai le regard pour regarder la mer, la mer et le bois… C’était tout ce que j’avais envie. Au moins ça ne jugeait que mes compétences, pas ce que j’étais d’autre. C’était compliqué ce que j’avais en tête, j’étais juste pas bien. Et c’était tout. Je glissai un regard à mon cousin. Mes choix ? J’aimerais en avoir… Ce que j’avais à partager ? Assez de colère pour le monde entier. Et encore il y en aurait en plus…

« P’tre… J’te fais confiance sur c’point… J’pense pas qu’soit l’plan d’père d’me marier tout d’suite… »

De toute manière je n’étais pas sûre de supporter un mariage dans l’immédiat. Et lui-même le savait : il m’aurait pas envoyé ici sinon. On reparla de Snöfrid et les plaies se rouvrirent inondant mon torse de sang et de douleur. Peut-être qu’elle était soulagée de plus me voir. Je haussai les épaules à la remarque de mon cousin :

« J’sais plus ou j’en suis surtout Symond… Avec elle… Vec les autres. »

Ma Gwen me tenait à la surface, me gardant près d’elle, ses manières, mon double… Je ne pouvais pas la faire souffrir. Et mon cousin me secoua. J’eus même un rire rauque à sa remarque et l’ombre d’un sourire avant de relever les yeux vers lui. Il avait les mots. Pour un homme. Je secouais légèrement la tête en retenant un soupir.

« Si ça peut t’rassurer… On est deux à plus m’comprendre vraiment… »

Je soutiens son regard. Je n’arrivais plus à savoir ce que je pensais, ce que je ressentais à part cette colère et ces douleurs qui me rongeaient lentement. Je fermais les yeux un instant inspirant l’odeur iodée de la mer.

« T’sais… J’me demande toujours c’qu’il y a plus loin… D’tout c’qu’a trouvé Asha. La seule chose qu’j’ai trouvé pour pas d’venir folle là-bas… Fin… j’l’avais en tête d’puis avant… J’pensais à un bateau. J’veux dire… c’était pas que j’faisais toutes les mesures ou quoi… Les calculs complexes… J’pas encore assez d’connaissances pour l’réaliser. Mais j’fermais les yeux… et pis… j’le dessinais, encore et encore. Un bateau qu’serait pas un d’nos sneakar, un plus grand, avec des cales pour stocker plus d’choses, des voiles plus grandes et tout ! Une ligne d’eau différentes… Un bateau p’tre pas plus rapide, mais pour les explorations encore plus loin, t’sais ? Fin… j’me tenais à ça pour pas lâcher… C’tait tout c’que j’avais, pour pas d’venir folle. »

J’arrivais pas à penser à Gwendys. J’avais peur qu’elle se retrouve avec moi dans cet enfer… Alors je pensais aux bateaux et tout ce que je pouvais faire. Je lui désignais un des bateaux de sa famille que je pouvais voir.

« J’sais qu’c’est pas un truc facile. D’abbord, faut qu’j’ai des connaissances… puis que j’améliore nos bateaux tout ça… J’sais pas… »

Ma voix s’éteignit doucement alors que je plissais les yeux pour regarder ce navire au loin. Parler navire et construction comme seul soutient autre que ma Gwen. Je savais plus où j’en étais.
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