[EVENT] Bataille de Winterfell : Winterfell

   Des murmures. Il a entendu des murmures.
Face aux paroles de l'autoproclamé messager, les traits de la petite louve se crispent: peur pour ses proches et crainte des choses à venir pèsent-elles sur son esprit - et pourtant, ce dernier n'est-il point encore assez paresseux pour ne pas être titillé par ces détails. Que l'on puisse entendre un dragon pleurer depuis les remparts de la tanière des loups, cela elle n'a aucun mal à le croire - et dans toute autre situation certainement n'aurait-elle point souhaité que les dragons du Sud aient d'avantage de bol. Mais quand sonnent les cornes de la guerre, et que marchent sur Winterfell les troupes des vagabonds des enfers, souhaitant assassiner toute vie, alors ces fichus lézards sont-ils certainement le moindre mal.

Son ouïe doit être bien plus affûté que sa lame. Après tout, dans le brouhaha de la bataille a-t-il entendu cela, perché sur les hauts des remparts... Enfin, peut-être est-elle critique, peut-être n'est-elle que trop prête à le juger pour cette couardise qu'est celle de cette homme: pourtant en âge de se battre, reste-t-il là, derrière les épais murs de Winterfell, au lieu de combattre aux côtés de cette collection de guerriers venus des quatre coins du Royaume, et qui à ce moment tentent d'écrire le destin de Westeros tout entier sur l'herbe gelée entourant Winterfell. Peut-être le juge-t-elle si durement parce qu'il est tant loin de l'idéal guerrier tel qu'il est prêché dans sa famille. Et qu'il est un sudiste. Oui, définitivement aussi pour cela. Et parce que dans son coeur, elle ne veut y croire - car si un prince, certainement entouré de gardes est mort, alors qu'en est-il des autres ? De son père, de son cousin, qui certainement donneront volontiers leurs vies pour sauver le Jeune Loup dut-il être en danger. De son oncle Byron aussi, qui comme tout digne nordien se battra jusqu'à son dernier souffle...

Mais alors qu'elle reste assise là, jugeant cet homme, un tremblement parcourt-il ses membres. Pourtant, n'est-ce pas le froid qui à ce moment lui pèse, mais bien plus l'incertitude. D'un geste inconscient, ses doigts tapotent-ils contre sa cuisse, n'exprimant que trop clairement cette angoisse qu'est la sienne. Une angoisse qui ne fait que s'agrandir lorsqu'elle en perçoit le reflet dans les paroles de l'habituelle si digne Mère des Loups. Même elle, cette incarnation de la dignité et la force, à ce moment-là baisse son masque.
Que les Anciens leurs viennent en aide.
   

L’annonce du valois eut l’effet d’une bombe. Le silence s’abattit parmi les dames et le seigneur présent dans la pièce. Personne ne s’attendait à cette sinistre nouvelle. Seule Cat lui répondit, demandant des nouvelles de son fils ainsi que de la petite-fille de Lord Wyman partit se battre. Le Grand Argentier eut une moue navrée envers celle qui possédait son cœur depuis tant d’année. « Je suis navré, le tumulte de la bataille était trop fort. Je n’ai entendu que ce que les hommes répétaient. Mais je pense que votre fils, Lady Stark est en vie. La nouvelle de sa mort aurait eu le même impact que celle du prince au sein des rangs. » Il se tourna envers vers le seigneur de Blancport. « Quand à votre petite fille, je ne serais dire my lord…il y a deux dragons montés par des cavaliers dans le ciel. Dans le noir il est difficile de décrire qui est qui. L’un d’eux semble attirer l’attention d’un dragon plus gros crachant des flammes bleues. Et ignorant qui est le deuxième dragonnier, je ne peux dire s’il s’agit de lady Wynafryd. » Petyr connaissait l’identité du deuxième chevaucheur de dragon. Mais pour son propre bien, il ne devait faire semblant de ne rien savoir sur le retour du prince exilé. Probablement que la nouvelle courrait sur les lignes des soldats quand tout ceci serait terminé…s’ils passaient la nuit bien évidemment. N’étant pas un combattant, il ne pouvait dire si la victoire était proche, l’art martial n’avait jamais été son fort.

Wyman tapota amicalement du bout des doigts, le bras de Catelyn Stark pour toute réponse à ses remerciements sur la nourriture, l’air de dire que cela n’était rien, en tout cas la moindre des choses. “Les nordiens doivent rester solidaires, non ?” ajouta-t-il simplement avec un aimable sourire. Cependant l’heure des politesses et du calme semblait définitivement derrière eux alors que quelques instants plus tard Petyr Baelish venait annoncer la mort du Prince Aegon. Wyman était resté silencieux, sachant pertinemment que ça n’était pas sa réaction que l’on attendait. Le choc était perceptible sur le visage de Catelyn. Alors qu’elle évoquait les Dieux, Wyman ferma les yeux quelques secondes pour faire une nouvelle prière aux Sept. Mais l’interpellation de la née Tully lui fit rouvrir ses grands yeux bleus qui vinrent finalement se poser sur le Valois du Donjon Rouge à l’évocation de sa petite-fille. Son visage n’exprimait pas grand chose hormis l’attente, le seigneur de Blancport contrôlant ses nerfs d’une main de maître. Il écouta attentivement la réponse de Baelish, comme le reste des gens rassemblés dans le grand hall. Depuis son annonce tous s’étaient tus, apeurés par la nouvelle, ravivant la crainte pour leur vie et celles de leur proches. Néanmoins, le Manderly se rappelait de prendre ses paroles avec une certaine précaution, n’ayant guère confiance en lui. “Deux dragons ?” répéta-t-il finalement, surpris. Il avait entendu que le Prince était venu sur le champ de bataille accompagné d’un jeune dragon, trop petit pour être monté. Il savait également les doutes que sa petite-fille avait eu quant à l’existence d’autres dragons, lui rappelant notamment le cadeau de noces qu’avait reçu le Lézard de l’Est. Wyman eu soudainement envie de quitter les lieux pour se rendre sur les remparts et observer cela de ses propres yeux, voir qui était l’autre dragonnier, qui était celui que le Dragon des Glaces laissait tranquille et celui qu’il harcelait, espérant du plus profond de son cœur que cela n’était pas Wynafryd. Mais il n’en demeurait pas moins lucide, il savait qu’il lui faudrait de longues minutes pour atteindre ces remparts compte tenu de son état de santé, et une fois là-haut, c’était incertain qu’il puisse voir quelque chose suffisamment clairement. Et quand bien même cela serait le cas, que pourrait-il faire de plus depuis Winterfell, dans son état ? Non cette fois ci, il était parfaitement inutile. “Deux dragons, c’est une bonne chose non ?” répéta-t-il finalement, dissimulant ses craintes, jouant au seigneur naïf. “C’est deux fois plus de chances d’en finir avec cette menace. Lord Baelish a raison Lady Catelyn, si votre fils était tombé, le bruit aurait déjà couru jusqu’à nos oreilles comme pour le Prince. Il nous faut continuer de prier les Dieux, Anciens comme Nouveaux.” Il hocha doucement le visage, offrant un sourire encourageant à Lady Stark. Ca n’était pas le moment de céder à la panique.

   Les marcheurs blancs avaient réussi à s’emparer de deux nouvelles âmes importantes. Rodrik, héritier de la maison Forestier avait succomber aux monstres de la nuit éternelle. Puis ce fut autour de Lord Horton Rougefort, qui succomba alors qu’il portait secours à son suzerain. La peine se lisait sur les visages, la douleur et la fatigue également. L’espoir devenait fragile. Mais les prêtres rouges n’avaient pas dit leur dernier mot face aux ténèbres. Un petit groupe d’abord constitué des Baratheon et des Dondarrion s’était déplacé jusqu’aux flancs de la bataille pour trouver le corps du prince Aegon. Au final seul Béric Dondarrion et son prêtre réussirent à atteindre le fils du Roi. Thoros de Myr s’agenouilla devant le prince, murmurant des mots en Haut Valyrien...

Dans le ciel, les choses n’allaient pas comme prévu pour le Roi de la Nuit et son dragon des glaces. Son pouvoir se mit à faiblir pour une raison inexpliquée. Il sentait la magie se renforcer du côté de la lumière. Ses yeux glacés cherchèrent alors un troisième dragon. La troisième tête. Mais elle n’était pas là, la troisième tête se trouvaient à des centaines de kilomètres de la bataille, bien plus au sud. Mais l’éclosion d’un nouvel œuf de dragon au sein des cheveux argentés venaient de fragiliser son pouvoir une nouvelle fois.

Agenouillé, dans la neige, le prêtre rouge des Dondarrion parlait de plus en plus fort, mettant dans ses paroles une énergie incroyable. Puis il s’arrêta. Et compta dans sa tête en silence. Les secondes s’écoulèrent...Longues. Terriblement longue. Pourtant le visage de Thoros restait concentré, déterminé. Et puis une nouvelle vague de magie afflua. L’homme sentit dans sa chair une cicatrice se former, il grimaça de douleur, acceptant le prix à payer pour voir le prince Aegon ouvrir ses yeux indigos et inspirer une goulée d’air gelé, venant remplir ses poumons.

En l’espace de quelques minutes, le Roi de la Nuit sentit sa magie vaciller une deuxième fois. Il fit se poser son énorme monstre sur les remparts de Winterfell. Des flammes bleues dévorèrent les soldats aux pieds de la demeure Stark. Et d’un geste lent, il leva les bras, utilisant son dernier pouvoir pour relever les morts et les faire marcher une nouvelle fois sur les vivants. Aussitôt fait, il s’envola une nouvelle fois dans les airs...


Les joueurs de Wintefell doivent désormais lancer un dé à chaque post. Le dé que vous devez utiliser est celui d’une arme non mortelle. Bonne chance à vous.

   

   Alors qu’il surplombait les lignes ennemis, crachant ses flammes bleutées, l’énorme créature de glace fut heurtée par une plus petite faite de feu. Les flammes rouges léchèrent le corps du dragon qui poussa un hurlement de douleur et de colère. Les yeux glacés du Roi de la Nuit se posèrent sur son nouvel ennemi. Puis les griffes acérées du jeune dragon se plantèrent dans le corps du dragon des glaces. Le choc fut rude même pour celui dont les pouvoirs dépassés l’entendement. Finalement, il fut désarçonné de sa monture, chutant dans la neige tandis que Viserys et Nemesys achevait leur ennemi sur les remparts de Winterfell qui s’écroulèrent sous l’impact et le poids des deux dragons. Le roi de la nuit se releva, il tira de derrière son dos son épée de glace et quand un inconscient l’attaqua, il n’eut qu’à faire un léger mouvement de son épée pour que le pauvre homme ne tomba au sol...mort. Vulnérable, il allait devoir se battre contre les vivants. Le dernier combat pour la vie ou la mort était lancée.

Vous pouvez désormais attaquer le Roi de la Nuit si vous possédez une arme mortelle. Attention à bien suivre les instructions qui vous seront fournis dans vos floods d’event. L’event prendra fin à la mort du Roi de la Nuit...ou pas si vous échouez à le tuer. A vous de jouer, l’avenir de Dracarys dépend de vous.
   

Geneva était assise tout près de Beth. Sentant le tremblement de cette dernière à ces côtés et la voyant tapoter nerveusement sa cuisse, la jeune femme glissa sa main dans celle de sa nièce afin de lui insufflé courage et réconfort. Se faisant, elle n'avait toutefois pas détourné son regard du nouveau venu, attendant la réponse à la question posée par la Dame de Winterfell. Celui-ci se fit rassurant; un messager tant attendu et porteur de bonnes nouvelles. Geneva expira de soulagement. Malgré la mort du prince, les troupes des vivants semblaient en relativement bonne posture.

Toutefois, une énorme secousse accompagnée d'un bruit assourdissant, ressemblant étrangement à un éboulement, parvint jusqu'à eux. Se pouvait-il qu'une partie du château se soit effondrée? Ou, pire, que le mur entourant l'enceinte de Winterfell ait été ébréchée? La jeune femme se leva lentement, le regard maintenant rivée sur la porte close de la grande salle alors que sa main glissait doucement pour quitter la chaleur de l'étreinte de Beth. Lady Omble les avaient quittés un court moment auparavant. Geneva espéra qu'il ne lui était rien arrivé.

La Dame de Fort-Terreur se retourna pour plonger son regard dans celui de sa jeune nièce. Elle posa sa main sur sa joue avant de souffler doucement :

« J-Je vais aller voir ce-ce qui se p-passe. J-Je reviendrai v-vite. »

Son bégaiement habituel s'était fait plus prononcé, indicateur indéniable de la nervosité qu'elle ressentait. Elle offrit tout de même un sourire qui se voulait rassurant à la louve blanche avant de se glisser à l'extérieur de la salle.

D'un pas pressé, la jeune femme parcourra les couloirs du château avant de monter les marches la menant aux remparts. Quand elle ouvrit la porte qui donnait sur l'extérieur, elle eut heureusement le réflexe d'arrêter son mouvement, car un trou béant s'ouvrait sous elle. De l'autre côté de cette porte, les remparts n'existaient plus. La roche qui les avait composés était à peine visible au sol, plusieurs mètres plus bas, alors que la poussière en suspension dans l'air –  due à l'effondrement – se mélangeait à la neige qui tombait en lourds flocons. Le cœur de Geneva se serra alors qu'elle vit les morts entrés par dizaines dans la cour du château. La peur la tétanisait sur place.

Reprenant enfin le contrôle de ses sens, la jeune femme tourna enfin les talons, courant cette fois pour rejoindre à nouveau la grande salle. Au détour d'un couloir, elle rencontra l'un des marcheurs. Elle n'eut pas le temps de détailler ses traits à la chair noire et aux yeux bleus d'une couleur irréelle que, déjà, il se ruait sur elle. Paniquée, Geneva se jeta sur la première torche qu'elle trouva, accrochée au mur à ses côtés, et la lança vivement en directement du monstre. Celui-ci s'embrasa instantanément.

La lady continua sa course sans demander son reste. Il lui fallait prévenir les autres. Il lui fallait protéger sa nièce...

Quand enfin les portes de la grande salle apparurent devant elle, Geneva poussa de toute ses forces et y entra en trombe. Son regard emplit de panique fouilla frénétiquement la pièce à la recherche de Beth. Tout en tentant à reprendre son souffle, la jeune femme s'écria :

« Les... Les... Les remparts se sont e-effondrés... Ils... Ils... Ils s-sont l-là! »


Lancé de dé - Trouve une torche et tue le WW