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Short-lived reunion between a daughter and his dad. ft. Tyerne

Oberyn Martell
The Red Viper

Oberyn Martell

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Sweet face, dangerous hands – Part 1


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En cette fin de lune 3-début de lune 4, alors qu’Oberyn faisait son grand retour à Lancehélion, c’était l’heure pour lui des retrouvailles avec ses filles. Si en arrivant, il ne leur avait accordé qu’une accolade et un baiser, quelques heures puis le jour suivant, il s’attarda un peu plus avec chacune d’elle. Le jour de son arrivée, il s’était entretenu avec son aînée, Obara, dans un endroit gardé secret, un endroit plein de souvenirs d’Elia et lui étant jeunes. Puis, il avait retrouvé ses quatre benjamines, ses quatre filles qu’il avait eues avec Ellaria. Elles semblaient moins lui en vouloir, surtout Elia. Ils passèrent une bonne partie de la fin de journée ensemble, renouant ainsi les liens qui avaient eu tendance à se briser par la distance géographique. Oberyn leur avait alors assuré qu’il ne repartirait plus jamais aussi loin et encore moins sans elle. Car partir, ça, il le ferait et dans les jours à venir. Il était hors de question de rester dans la capitale dornienne pour l’instant. Il avait besoin de prendre du recul, de s’éloigner, d’aller voir des gens, des connaissances. Bien avant son entretien avec Doran ce jour-là, il s’était penché sur un potentiel itinéraire qui le mènerait jusqu’au Grès où il rendrait visite aux Qorgyle. Le jeune Gulian allait sur ses vingt-et-un ans. Toujours présent à ses côtés maintenant qu’il était de retour, le jeune écuyer avait mérité d’être adoubé et c’était l’occasion pour Oberyn de le faire, lorsqu’ils atteindraient le Grès. En attendant, il était à Lancehélion, réglant les dernières affaires qu’il devait régler, mettant en ordre tout cela avant le départ qu’il voulait imminent.

Si Obara et Sarella avaient déjà pu échanger avec leur père, il n’en était pas encore le cas pour Tyerne. C’est ainsi qu’Oberyn lui avait donné rendez-vous dans les jardins du Palais Vieux, loin de son frère Doran qui devait probablement se trouver dans son bureau ou dans ses appartements, peu importe. Il l’attendait assis là, réfléchissant à tout ce qu’il venait de se passer. Il ne pouvait pas ne pas y penser. Pendant des années, il avait tenté en vain de rapprocher la Couronne et Dorne. Maintenant qu’il était de retour chez lui, il prenait conscience que jamais il n’aurait pu, jamais il n’aurait réussi cette mission, cette promesse faite à Elia. Si elle avait été en vie, tout cela ne serait sans doute pas arrivé. Que dire de l’union de Viserys avec Arianne ? Dans les moments de doute ou de faiblesse, Oberyn donnait presque raison à son frère et pourtant, jamais il ne le lui donnerait. Sa volonté de demeurer neutre était inconsciente. Il est bien connu qu’à Westeros, on ne peut demeurer longtemps neutre. Rhaegar ne voyait pas cela comme ça. Soit Dorne était avec lui. Soit Dorne était contre lui. Il en allait de même pour le prince déchu. Finalement, Dorne se retrouvait à demeurer seule dans son coin, symbole de sa spécificité en souvenir du caractère inconquis de la région. Il chassa toutes ces mauvaises pensées lorsque le visage doux et apaisant de sa fille fit son apparition dans le jardin. Oberyn afficha un large sourire, plongeant son regard dans la beauté de sa plus jeune aînée.

Tout comme avec ses autres filles, ils en avaient des choses à se dire et ils devraient en profiter car il s’agissait là de retrouvailles bien éphémères. Oberyn ne s’attendait pas à ce que Tyerne viennent avec eux pour ce voyage. Il la savait proche d’Arianne, attachée à Lancehélion, d’autant que la jeune princesse était enceinte. Néanmoins, la Vipère Rouge pouvait être surprise. En tout cas, qu’elle décide de venir ou non, il profiterait de ce moment privilégié avec Tyerne, son petit rayon de Soleil. Après de retour de prime abord incertain, Oberyn avait bien besoin d’être entouré de ses filles, de les retrouver, de les serrer dans ses bras, de les embrasser, de les chérir à nouveau, de les regarder longuement, de les observer, de les admirer. Elles devenaient de vraies femmes désormais alors que lui avançait en âge. Mais il était fier d’elles, de ce qu’elles devenaient, de ce qu’elles accomplissaient en gardant à l’esprit leur éducation, l’éducation du prince. Gagné quelque peu par l’émotion, chose assez rare pour être souligné, Oberyn ne put sortir un mot et se contenta de prendre Tyerne dans ses bras lorsqu’elle se présenta à lui. Il était si heureux de revenir en vie à Dorne, lui qui avait bien failli perdre la tête quelques jours plus tôt. Il s’y était même préparé, songeant déjà à rejoindre sa sœur. Mais le destin avait voulu que le prince survive au courroux du roi. Il ne priait pas de dieux en particulier mais il les remerciait tout de même, quels qu’ils soient. Brisant l’étreinte, le dornien souriait, silencieux, le regard plongé dans celui de la jeune femme au visage si doux. Qu’il était bon d’être de retour.

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Short-lived reunion between a daughter and his dad

Lancehélion, 303, lune ', semaine 1



Oberyn & Tyerne

Elle était sereine ce matin, Tyerne. Étonnamment. Comme cela avait rarement été le cas ces dernières semaines. La paix s’étiolait pourtant à mesure que les jours avançaient, cette paix si fragile étouffée sous le joug d’une guerre dont la menace enflait sérieusement. Tyerne n’en dormait pour ainsi dire plus. Tétanisée à l’idée qu’il puisse arriver malheur à ceux qui lui avait donné la vie. De sa mère, elle s’était finalement décidé à prendre quelques nouvelles. Mais estimant que ce serait la mettre en danger tant qu’on ne saurait rien de plus, elle avait expliqué à Orya que ce serait sans doute sa dernière lettre avant longtemps. Cette décision lui avait broyé le cœur mais elle savait qu’elle n’avait d’autres choix. Quant à son père, Tyerne s’était fait plus de soucis encore, lui qui était alors coincé à Port-Réal sous le feu des dragons. Et lorsque toute l’histoire lui fut connue, elle découvrit avec une horreur certaine que ses inquiétudes étaient alors justifiées. Maintenant que le danger était écarté, pour un temps, elle n’osait imaginer ce dont elle aurait été capable si la guerre fratricide des Targaryen l’avait façonnée en orpheline.

Mais ce matin, elle mettait au repos ses peurs des jours passés et s’autorisait à retrouver l’espace de quelques instants bienvenus, sa quiétude habituelle. Tout à son ouvrage de broderie, elle laissait ses doigts glisser joliment le long de l’aiguille qui dans un geste technique et précis donnait peu à peu vie à l’ouvrage qu’elle destinait à l’enfant-à-naître d’Arianne et sur lequel la légendaire Nymeria Martell prenait vie. Loisir qu’elle avait adopté durant sa prime enfance bieffoise, la broderie, au même titre que sa piété, la rattachait à ses racines et à des souvenirs toujours plus éloignés à mesure qu’elle prenait de l’âge. Les gentilles attentions de sa tante qui fermait toujours les yeux lorsqu’elle l’apercevait disparaître en cuisine pour chiper quelques morceaux de pain. Les parties de cache-cache dans les granges voisines en compagnie des autres enfants du village. Les repas gargantuesques servis après les parties de chasse seigneuriales et durant lesquels elle se souvenait s’ennuyer ferme. Le sermon qu’elle avait reçu lors de son dernier festin au cours duquel elle avait eu le malheur de casser elle ne savait même plus quel élément de vaisselle. Une assiette faite de la céramique la plus délicate ? Un simple verre ? Ce détail lui échappait bien plus que le souvenir cuisant de la correction qu’elle avait reçu ensuite. D’infimes tranches de vie vouées à disparaître dans les méandres de sa mémoire mais qui pourtant s’accrochaient encore avec force détermination. Tous ces souvenirs lui revenaient en mémoire dès l’instant où elle s’emparait d’un fil et d’un aiguille, même lorsqu’elle brodait un motif aussi dornien que celui sur lequel elle se concentrait. Mais dornienne, elle l’était depuis plus de vingt-ans désormais et il ne lui restait du Bief guère plus que ses pâles souvenirs pittoresques.

La jeune Sand se décida finalement à abandonner son ouvrage pour rejoindre l’homme qui comptait le plus dans sa vie et qui devait désormais l’attendre dans les jardins où il lui avait donné rendez-vous. De sa démarche suave, elle quitta donc le palais. Son père était rentré depuis quelques jours mais elle n’avait guère eu le temps de profiter réellement de lui. Des embrassades fugaces mais emplies de tendresse au jour de son retour et plus rien depuis. La vipère avait été fort occupée, à juste titre, et son aspic de fille ne pouvait lui en tenir rigueur. Mais cela ne l’empêchait pas de trépigner d’impatience à l’idée de profiter de véritables retrouvailles en sa compagnie. Lorsque la haute silhouette du prince se dessina devant elle, le sourire de sa troisième bâtarde s’élargit un peu plus. De son pas dansant, elle ne tarda pas à combler les derniers pas qui les séparaient l’un de l’autre avant qu’Oberyn ne vienne la serrer dans ses bras. Une étreinte qui pris légèrement la jeune femme de court. C’était généralement elle, tout à sa spontanéité si désarmante, qui débutait ces élans d’affection. Mais elle ne se laissa que peu de temps pour être surprise et vint rapidement enrouler ses bras autour des épaules de son père. Ainsi enlacés, on ne pouvait que remarquer la différence entre la peau diaphane de la jeune femme et celle bien plus hâlée de son géniteur. Durant combien de lunes, s’était-elle demandé si elle était une véritable Sand, tant elle lui ressemblait peu. Mais à mesure qu’elle s’était laissé influencer par les mœurs dorniennes, à mesure qu’elle avait découvert le prince, elle avait rapidement vu que derrière leurs apparences diamétralement opposées, père et fille ne pouvaient guère se renier.

Telle une petite fille, elle se laissa bercer quelques secondes, les yeux fermés, savourant cet instant qui n’aurait pu ne jamais avoir lieu. Au même titre que ses sœurs, Tyerne vouait un véritable culte à son père et elle savait que les Aspics se seraient lancés en guerre sans attendre contre le voisin Targaryen si jamais il lui était arrivé malheur. Mais il était de retour et plus jamais Port-Réal ne le leur arracherait. Plus qu’un vœu, c’était une certitude qu’elle lançait aux Sept. « Vous nous avez manqué, papa. » murmura-t-elle finalement en laissant finalement une larme orpheline s’éteindre au coin de son œil. Son père brisa finalement leur étreinte comme pour mieux la contempler. Elle planta ses prunelles azurées dans les siennes avant de répondre à son sourire. Le si beau et envoûtant sourire de Tyerne Sand qui lui servait si souvent de bouclier. Cette fois-ci il était véritablement sincère, vulnérable aussi. « Vous n’imaginez pas notre soulagement à toutes. Nous mourions... » Elle se ravisa alors. Elle avait parfois tendance à laisser trop de place à ses sœurs, elle qui depuis son arrivée n’avait eu de cesse d’agir dans l’intérêt de la maison Martell. Après un léger soupir, elle se corrigea. « Je mourais littéralement d’inquiétude pour vous. Je suis si heureuse de vous savoir de retour chez nous. »

Elle lui saisit les mains et le guida en direction d’une fontaine au bord de laquelle elle vint s’asseoir. Elle laissa ensuite ses doigts venir caresser distraitement la surface de l’eau tandis qu’elle continuait de fixer le prince Oberyn avec la même dévotion que la petite fille de cinq ans aux si grands yeux bleus et à la chevelure si blonde qui s’était longtemps demandé comment elle pourrait un jour rendre cet homme fier d’elle. Elle ne savait si elle y étiez réellement parvenu ou s’il agissait comme tous les hommes un peu trop fous de leurs filles mais Tyerne Sand ne pouvait que se réjouir du lien indéfectible qu’elle avait réussi à tisser avec cet homme qu’elle aimait inconditionnellement. « Car, vous restez, n’est-ce-pas ? » laissa-t-elle glisser à brûle-pourpoint. Elle n’était ni dupe ni sotte, Tyerne. Elle avait tout hérité de lui et savait écouter et observer. Elle refusait simplement d’écouter la plupart du temps, en bonne aspic qui se respectait.  Il était arrivé depuis quelques jours seulement, elle n’avait eu le temps de profiter de lui mais au sein du Palais Vieux des rumeurs déjà enflaient qui assuraient que la Vipère Rouge ne resterait guère longtemps dans le giron de son aîné. Tyerne connaissait son père et savait qu’il y avait certainement une part de vraie mais la petite fille qu’elle avait été et à qui elle laissait si souvent toute amplitude pour s’exprimer, cette petite fille là ne pouvait s’en réjouir. Mais Tyerne Sand n’était plus une petite fille à présent et maintenant que la guerre était à leurs portes, elle devait plus que jamais ne pas l’oublier.

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Sweet face,

dangerous hands – Part 2


- Unbowed, Unbent, Unbroken -



À chaque fois que son regard se posait sur l’une de ses filles, Oberyn était comme replongé dans ses souvenirs aussi lointains que proches. Lorsque Tyerne arriva jusqu’à lui, qu’il croisa son regard si familier, il se souvint du moment où il était allé la chercher dans le Bief. C’était il y a vingt ans maintenant et beaucoup de choses s’étaient passées depuis. La petite Tyerne Sand, bieffoise de physique mais dornienne de cœur avait bien grandi. Aujourd’hui, il était ravi de pouvoir la revoir, la serrer dans ses bras, la regarder, lui parler. Ces dernières semaines n’avaient pas été faciles pour lui et il crut bien ne jamais pouvoir revenir chez lui, revoir ses filles, revoir son amour, revoir Dorne. Il chassa immédiatement toute pensée relative à Port-Réal, à la Couronne ou au roi. Là n’était pas le moment. Il était chez lui, à Dorne, dans les jardins magnifiques de Lancehélion en présence de sa troisième fille, sa merveilleuse empoisonneuse. En effet, Oberyn avait su développer chez ses filles une particularité. Il se trouve que Tyerne était une excellente élève en potions et poisons. Chaque Aspic possédait une particularité de leur père. L’étreinte qu’Oberyn avait spontanément commencé finit par se briser et leurs regards se croisèrent à nouveau. Un sourire vint éclaire le visage fatigué et inquiet du prince. Il était de retour à la maison. Il était de retour auprès de ses filles.

Alors que sa voix, qui lui avait tant manqué, lui clamait de doux mots, il vit apparaître sur son visage une larme qu’il vint chasser de sa main. Il ne la quittait pas des yeux, se laissant complètement envouté par ce regard intensément bleu. Oberyn était fier de toutes ses filles. Il était fier de Tyerne, de ce qu’elle était devenue, de ce qu’elle avait parcouru depuis son arrivée à Lancehélion. Il n’était pas aisé de se faire une place chez les Martell quand on avait le physique typique d’une bieffoise. Certes, certains Dorniens ont la peau claire, les cheveux blonds, à l’instar des Qorgyle comme lady Ysolde ou des Ferboys comme lady Ynys, mais Tyerne se démarquait même de ce type-là. Elle était unique aux yeux de son père bien sûr et c’est ce qui faisait sa force. Aujourd’hui, elle n’avait plus rien à prouver. Elle était dornienne. Elle était une Sand. Elle poursuivit alors en clamant qu’elle avait été morte d’inquiétude pour lui. Comment ne pas en être autrement ? Oberyn avait récemment joué avec le feu, presque littéralement, en insistant pour rester à Port-Réal alors que son frère voulait son retour immédiat depuis bien des lunes. La Vipère était aussi têtue que son frère, il devait le savoir depuis toutes ces années. Il avait voulu tenter le tout pour le tout. Quand bien même il ne souhaitait pas mourir dans la salle du trône à cet instant, il était prêt. Sa mort aurait retenti dans tout Westeros et il sait qu’au moins huit dorniennes auraient crié vengeance. Mais cela n’aurait servi à rien. Oberyn voulait du dialogue, une entente, mais il ne trouva ni l’un ni l’autre à cette audience qui n’était qu’un procès déguisé et déjà joué. Par chance, l’intervention de Jon avait rappelé la clémence au roi et Oberyn avait pu quitter la capitale en vie. Il sait également que l’intervention irréfléchie de sa nièce y était aussi pour quelque chose. Il serait redevable envers eux deux à jamais.

Tous deux s’assirent près d’une fontaine à l’image du jardin dornien. Là, le petit soleil d’Oberyn lui demanda s’il comptait rester. Les rumeurs allaient bon train alors que la nouvelle de son retour à Lancehélion devait déjà avoir fait le tour de Dorne et de Westeros tout entier. Il lui sourit de nouveau et l’observa pendant quelques minutes. Il n’avait toujours pas dit un mot depuis qu’elle s’était présentée à lui. Il ne faisait que la regarder, l’admirer, lui sourire, l’aimer par le silence. Ses filles lui avaient terriblement manqué et il voulait désormais profiter de chaque instant passé avec elles. Mais, il devait lui annoncer sa volonté de partir de Lancehélion. Il savait que s’il y avait bien une Aspic qui ne le suivrait pas, ce serait elle. Arianne est enceinte et la grossesse arrive à son terme dans quelques lunes. Le voyage prévu par Oberyn était long et il y avait plusieurs escales. Toujours plongé dans son regard si envoutant et dont le visage lui rappelait parfois celui d’Orya, sa conquête bieffoise qui avait donné naissance à cette beauté qui se tenait devant elle, le prince sortit enfin de son mutisme et s’adressa à sa fille, lui prenant la main au passage, la caressant délicatement comme pour ne pas la casser.

- Tu m’as manqué aussi, Tyerne. Malheureusement, je crains que ma réponse à ta question risque de te décevoir.

Il marqua une courte pause, gardant la main de sa fille dans la sienne. Il sera difficile pour lui de partir à nouveau de Lancehélion mais cette fois-ci, il ne partait pas seul. Ce voyage était nécessaire. Il devait le faire. Il devait s’éloigner de la cité dornienne. Les événements récents l’avaient énormément épuisé et marqué. Il remettait énormément de choses en question dont son propre jugement, son propre comportement vis-à-vis de tout ça, entre le roi en colère, sa nièce et son neveu à la capitale, son frère et sa volonté de demeurer neutre dans le conflit Targaryen à venir. Tout cela se mélangeait dans son esprit et il n’arrivait pas à bien réfléchir. Il fallait qu’il prenne du recul, qu’il aille voir ailleurs. Ne voulant pas faire attendre Tyerne plus longtemps, il reprit, toujours le sourire aux lèvres.

- Je pars dans quelques jours. Je quitte Lancehélion pour un voyage à Dorne. Tu comprendras qu’avec les récents événements, j’ai besoin de m’éloigner de la cour princière. Mais je ne pars pas seul. Je veux ma famille à mes côtés. Je sais que tu apprécies être à la cour et notamment aux côtés de ta cousine Arianne, surtout qu’elle a probablement besoin de toi pendant sa grossesse mais si jamais tu désires nous suivre, j’en serai ravi.

La proposition était faite. Quoiqu’elle décide, Oberyn l’aimait et était fier d’elle. Il ne partait que le temps de quelques lunes et serait de retour à Lancehélion ensuite. Ce n’était qu’une absence de quelque temps pendant laquelle Tyerne serait sans aucun doute moins inquiète puisque le prince ne faisait que se rendre dans des fiefs de Dorne. Il avait même prévu une petite escale à Essos du côté de Lys. Cette cité était fortement appréciée par Ellaria. Quoiqu’il en soit, Oberyn avait besoin de partir. Il ne tenait qu’à Tyerne de prendre la décision de venir ou non.


#570906 : Oberyn Martell

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Short-lived reunion between a daughter and his dad

Lancehélion, 303, lune ', semaine 1



Oberyn & Tyerne

Lorsqu’il vint lui prendre tendrement la main, Tyerne se laissa faire mais ne put empêcher sa nuque de se raidir. Comme si ce geste d’affection tout bête annonçait quelque chose qu’elle ne voulait pas vraiment entendre. Comme son père s’y était attendu et l’avait laissé sous entendre au moment de répondre à sa question, une pointe de déception vint aussitôt se ficher dans le cœur de la troisième Aspic. « Oh... » laissa-t-elle échapper malgré elle. Accusant le coup, elle hocha la tête dignement, tant pour signifier qu’elle comprenait que pour masquer élégamment sa mine un peu chagrine. Il n’avait encore rien dit de ses projets mais elle craignait de ne pas vraiment les aimer. Pouvait-il partir sans se retourner ? Quitter Dorne et peut-être même Westeros sans même savoir quand il reviendrait ? Ses interrogations angoissées n’avaient aucun sens et n’était du qu’à un caprice de petite fille. Elle aurait pu se fustiger elle-même si elle l’avait pu. Elle avait pourtant l’habitude, si l’ombre d’Oberyn n’était jamais très loin, ses filles avaient appris à grandir et s’épanouir sans lui. Les plus âgées étaient toutes devenues des jeunes femmes fières et indépendantes et nul doute que les plus petites finiraient par suivre leurs traces. Depuis qu’il avait été nommé à Port-Réal, il était devenu rare de voir le prince dornien s’éterniser chez lui, d’autant plus qu’il était connu pour avoir la bougeotte et ce depuis toujours. Les origines diverses de ses quatre premières filles en témoignaient.

Mais la blonde avait espéré aussi égoïstement que naïvement le garder un peu à ses côtés cette fois-ci. A leurs côtés à toutes. Mais Tyerne n’était plus une enfant et ce caprice n’avait donc pas lieu d’être. Du bout de son pouce, elle caressa tendrement, un peu distraitement aussi, le dos de la main de son père qu’elle gardait prisonnière dans la sienne. Ainsi c’était vrai, songea-t-elle alors en adressant un doux sourire à son père. Ainsi les rumeurs n’en n’étaient finalement pas. Oberyn vint alors à lui expliquer brièvement la situation, sans entrer dans les détails, restant volontiers évasifs. Mais Tyerne savait lire entre les lignes et elle savait désormais que ce qu’elle avait soupçonné jusqu’alors n’était finalement pas tant éloigné de la vérité. Son sourire s’effaça durant une toute petite seconde alors que sa mâchoire se contracta imperceptiblement. Si les frères Martell venaient à se déchirer cela pouvait ne rien augurer de bon pour la suite. Et peu lui importait les arguments de l’un ou de l’autre, elle avait déjà pris son parti.

La jeune Sand ne savait comment accueillir la nouvelle de ce départ. L’idée qu’il parte dans quelques jours seulement la décevait profondément, elle ne pouvait le cacher. Mais finalement ce n’était pas si terrible que ce que son esprit torturé avait pu craindre au premier abord. Il parlait d’un voyage à Dorne. Finalement s’il quittait Lancehélion, il restait malgré tout sur leurs terres. Ce n’était pas si terrible. Alors que la guerre était désormais à leurs portes, alors qu’elle avait manqué le perdre, là-bas, loin, dans le fief des dragons, les frontières dorniennes avaient quelque chose de presque rassurant. Lorsqu’il lui proposa de les accompagner, lui et le reste de la famille, elle plissa les yeux dans un nouveau sourire un peu triste et serra un peu plus sa main. « Vous savez qu’elle aurait été ma joie de vous accompagner, papa. Mais… Mais vous avez raison, ma place se trouve aux côtés d’Arianne. Ici. A Lancehélion. Je ne peux pas la quitter maintenant. Elle a trop besoin de moi. Et peut-être vaut-il mieux qu’une Sand reste durant votre absence à tous. Car je me doute que toutes mes sœurs vous suivent ? » C’était une quasi-certitude bien qu’Obara puisse la faire mentir. Cette nouvelle, elle devait bien l’admettre éveillait en elle un vague sentiment de jalousie qu’elle n’aimait pas vraiment. Elle aimait sincèrement et profondément chacune de ses sœurs. Même Sarella avec laquelle elle pouvait parfois être à couteaux tirés malgré tout. Elle les aimait c’était un fait. Mais elle ne pouvait s’empêcher de les envier à l’avance.

« Raison de plus pour que je ne vienne pas. Toutes les sept à vos côtés, des lunes durant ? Vous finiriez par ne plus supporter nos chamailleries. » lança-t-elle sur le ton de la plaisanterie dans l’espoir tant d’alléger l’atmosphère que son propre cœur. La vie était faite de choix. Et elle avait le sien pour cette fois. Cela ne remettait nullement l’avenir en cause. Ce n’était que l’affaire de quelques semaines, quelques lunes tout au plus espérait-elle. « Savez vous combien de temps vous comptez vous absenter ? » demanda-t-elle finalement pour en avoir le cœur net.

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Sweet face, dangerous hands – Part 3


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Annoncer son départ à ses filles n’avait jamais été une chose facile pour Oberyn. Il faut dire que les dernières fois, il ne savait pas quand il revenait. Lorsqu’il devint membre du Conseil Restreint, il était loin de s’imaginer combien d’années il resterait à cette place. Lorsqu’il fit son retour inattendu pour le mariage d’Arianne mais surtout après une lettre inquiétante d’Ellaria, il avait fallu également annoncer son départ, pour une durée indéterminée. Il reprenait sa place à Port-Réal et malgré les tensions, il ne savait pas que quelques lunes plus tard, il serait finalement de retour de manière définitive à Lancehélion. Définitive, non plus. C’est ce qu’il venait d’annoncer à Tyerne. Obara était au courant. Ellaria était au courant. Sarella était au courant. Ses quatre dernières étaient au courant. Il ne manquait plus que la belle blonde dornienne. Tyerne Sand était véritablement le joyau à part d’Oberyn Martell et pourtant, elle avait su s’intégrer à merveille à la cour princière au point d’en devenir très proche d’Arianne. Bien sûr, lorsque le prince proposa à sa fille de les accompagner dans leur pérégrination dornienne, il se doutait qu’elle déclinerait l’invitation. Arianne était enceinte et la jeune blonde veillait sur elle. Sa réponse n’en était donc pas étonnante. Elle resterait auprès de l’héritière. Là était sa décision et malgré le trait d’humour qu’elle se permit lorsqu’il lui confirma que ses sœurs faisaient partie du voyage, Oberyn ne put qu’afficher un faible sourire. Il avait espéré au fond de lui qu’elle dise oui. Bien sûr chacun devait être déçu de l’autre, lui qu’elle ne vienne pas, elle qu’il parte à nouveau mais à en juger par leurs regards qui se croisèrent, ils se comprenaient. Sans forcément parler, sans forcément se toucher, ils se comprenaient. Il devait partir. Elle devait rester.

Oberyn n’était pas du genre à en vouloir à ses filles. Il n’en tiendrait aucunement rigueur à Tyerne. Elle faisait sa fierté. Il comprenait sa décision de rester auprès d’Arianne. La jeune dornienne était dans la deuxième partie de sa grossesse. Il était peu probable qu’Oberyn soit de retour avant l’accouchement. Cela dépendait des temps de séjours aux diverses escales ainsi que de la situation durant les voyages. C’était une longue pérégrination et lorsque Tyerne lui demanda combien de temps il serait parti, le prince prit le temps d’y réfléchir. Il avait établi tout un périple de Lancehélion jusqu’au Grès puis du Grès jusqu’à Lancehélion avec diverses étapes au sud de Dorne mais aussi du côté de Lys. Il n’avait pas souhaité se rendre du côté des Montagnes Rouges. Si on lui demandait pourquoi, il ne saurait sûrement pas répondre avec sûreté. Il dirait sans doute simplement qu’il ne souhaitait pas partir trop longtemps loin de Lancehélion. Il savait la situation tendue. Il savait que le moment venu, son frère aurait besoin de lui et pour cela, il avait besoin de prendre du recul, de partir, de voyager. C’est ce qu’il faisait autrefois et cela lui avait longtemps manqué. Peut-être cela lui permettra-t-il de renouer certains contacts qui pourraient être utiles dans un avenir plus ou moins proche ? En attendant, il reporta son attention sur Tyerne et lui répondit en toute franchise.

- Je ne sais pas précisément mais au vu des nombreuses étapes que j’ai prévu, je dirai pas moins de quatre lunes à peu près. Cela peut être moins, cela peut-être plus. Tu sais bien que durant les voyages, nous ne sommes jamais maîtres du temps.

Il vient à nous prendre ses mains dans les siennes. Un sourire plus soutenu que le précédent vint habiller son visage. Il était si fier de sa fille et elle allait de nouveau lui manquer. Il espérait qu’elle ne lui en voudrait pas trop de partir loin à nouveau mais contrairement à ses anciens départs, cette fois-ci, il reviendra et elle pouvait en être sûr. Il ne pouvait rien lui arriver à Dorne. Il était chez lui. Il était populaire. Il était respecté. Il était aimé. Il reprit alors sur le même ton, toujours souriant, les yeux brillants ne quittant guère ceux de sa jolie cadette.

- Mais je reviendrai, sois en sûre. De toute façon… maintenant que je fais partie des traîtres, il me sera difficile d’aller ailleurs. Je suis prince de Dorne et Lancehélion est ma maison. Quoiqu’il advienne, j’y reviendrai toujours.

Il se rappela alors cette longue pérégrination du temps où sa mère était princesse régnante de Dorne. Ils avaient ensemble ainsi qu’avec Elia traversé tout le Sud/Sud-Ouest en vue de contracter quelques alliances. Finalement, son chemin était revenu à Lancehélion car telle était sa volonté. Il y reviendrait toujours, même si on en vient à l’y éloigner. Aux yeux du monde, il avait peut-être trahi la Couronne mais il n’avait jamais trahi les siens.


#FC7F3C : Oberyn Martell

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Short-lived reunion between a daughter and his dad

Lancehélion, 303, lune 4, semaine 1



Oberyn & Tyerne

Le sourire de son père ne put lui échapper et Tyerne sentit son cœur se serrer. Elle savait que s’il lui avait parlé d’un tel voyage c’était dans l’espoir de les voir se joindre à eux. Elle ne pouvait que deviner sa déception lui qui toujours avait accordé une grande place à chacune de ses filles. Mais, aussi fort soit son désir de les accompagner de profiter de lui ou de découvrir le monde aux côtés d’Obara ou d’Elia, elle ne pouvait accepter cette proposition. Partir signifiait partir sans Arianne. Et c’était impossible. Plus encore alors que sa grossesse était grandement avancée. Partir, ou ne serait-ce que l’envisager était chose impossible pour l’Aspic aux cheveux d’or. Mais elle savait que son père le comprenait. Malgré leur déception respective, ils avaient toujours su faire bonne figure et accepter les décisions de l’un ou de l’autre. Elle savait qu’aux côtés de sa famille proche, le temps serait doux. Loin des tourments de Westeros, loin des discussions houleuses qui secouaient Lancehélion depuis la décision de Doran. Cela aurait été l’occasion de se rapprocher de son père et de retrouver un peu de temps à ses côtés. Les jours paraîtraient interminables à Lancehélion sans ses sœurs et au jour de leur retour elle écouterait sans doute leurs récits d’aventure avec une pointe d’envie et quelque amertume. Mais sa décision était prise et c’était assurément pour le mieux.

Finalement lorsque le prince de Dorne lui annonça la durée approximative de leur voyage, Tyerne sentit un grand poids quitter ses épaules. Quatre lunes ce n’était finalement pas grand-chose et cela passerait en un éclair. Elle avait craint un voyage bien plus long, son esprit tourmenté et inquiet avait déjà transformé cela en exil quasi-perpétuel. Seize petites semaines, cela ne représentait que peu de choses à y regarder de plus près. Elle se détendit un peu et son sourire s’élargit instinctivement.

Un petit rire nerveux lui échappa alors que son père lui rappelait avec une pointe d’humour qu’il ne pourrait pas se promener bien loin avec le statut de traître à la Couronne désormais collé au front. Mais il avait raison, aux yeux des dragons c’était à présent ce qu’il était. Un traître. L’injustice de ce traitement mettait la troisième aspic dans une sourde colère. Après ce qu’ils avaient fait à Elia. Après ce qu’ils avaient fait à Arianne. Ils trouvaient le moyen de les pointer du doigt. Eux. Les fiers dorniens. Et lui. Oberyn Martell qui toujours avait accordé son amitié au roi en dépit de tout. La bâtarde trouvait cela aussi injuste que révoltant. Si elle ne s’était pas immédiatement rangée du côté de son oncle, si elle avait pointé du doigt la méthode et le moment choisi plus que la décision, son avis avait quelque peu évolué depuis qu’elle avait été mise au courant du sort réservé à son père. La honte n’étoufferait donc jamais les lézards.

‘Je reviendrai toujours…’ A ses mots la née-bieffoise sentit son cœur se gonfler d’amour et de gratitude. « Je le sais, papa… » murmura-t-elle doucement, un doux sourire aux lèvres. « Et vous savez que quoi qu’il se passe, je serai toujours à vos côtés. Vos décisions et vos choix seront les miens. En dépit de tout et de tous. Toujours. » Elle se rapprocha alors de lui et vint coller sa joue contre son torse tout en l’enlaçant de ses deux mains. La petite fille d’autrefois qui faisait ses adieux à son père n’était jamais très loin. Mais cette promesse qu’elle venait de faire était une réalité, ce n’était pas simplement les mots de l’enfant qu’elle avait été et qu’elle n’était plus depuis longtemps. C’était le serment mûrement réfléchi d’une femme adulte qui allait bientôt devoir choisir un camp. Mais elle l’avait choisi depuis longtemps. Elle rompit l’étreinte pour reporter à nouveau ses yeux azur sur le visage basané de son père. « Je sais l’amour que vous portez à Dorne et à cette famille. C’est grâce à vous que je me sens pleinement dornienne et pleinement Martell. Tout ce que je suis, tout ce que je possède, c’est à vous que je le dois. Peu importe où tout ceci doit nous mener, je me tiendrai toujours à vos côtés. »

Une vive émotion l’envahit et elle sentit ses yeux s’embuer de larmes. Elle les chassa bien vite, les ravala aussi dignement qu’il était possible. Elle se maudit, l’espace d’un instant. Les filles d’Oberyn Martell ne pleuraient pas, par les Sept ! « J’ai… j’ai pris la décision de ne plus écrire à ma mère. Je l’ai prévenue sitôt que les nouvelles de Port-Réal vous concernant nous sont parvenues. C’est sans doute pour le mieux. De toutes façons… » Elle coupa sa diatribe tant pour ne pas ennuyer son père avec ses états d’âme que pour ne pas prononcer les paroles qu’elle s’apprêtait à prononcer. Des quatre premières-nées du Martell, elle était encore la seule à conserver un tel lien avec sa génitrice. Obara avait bien assez souvent raconté comment leur père lui avait offert le choix entre Lancehélion et Villevieille. La première fois qu’elle avait entendu cette histoire, Tyerne n’était qu’une enfant. Elle faisait alors la connaissance de sa sœur pour la première fois et les paroles de son aînée la mirent mal-à-l’aise. Elle s’était senti faible et honteuse d’accorder une si grande place à sa mère quand d’autres pouvaient leur tourner le dos sans aucun regret ni remord. Les trois autres avaient si bien réussi à les oublier, pourquoi elle n’y parvenait pas ? Ce sentiment ne l’avait jamais vraiment quitté. Mais si elle adorait Ellaria d’un amour sincère et indéfectible, tourner le dos à Orya était une chose impensable. Jusqu’à ce jour. « Je refuse qu’elle paie pour le seul crime d’être ma mère. » conclut-elle sur un ton froid et amer.


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Part 4


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Le monde était en train de changer. Oberyn s’en rendait compte de plus en plus à mesure que cette nouvelle année avançait. Il y en a eu des tournants dans l’histoire de Westeros, des événements marquants annonçant une nouvelle ère. La bataille contre les Marcheurs Blancs marquait indubitablement un changement profond et un avenir plus qu’incertain. Une nouvelle guerre se préparait dans l’ombre, tout le monde en était conscient désormais. Dorne, déclarée traitresse, ne serait pour l’instant que spectatrice mais nul doute que Doran préparera son peuple à la suite. Qui sait dans combien de temps la guerre arrivera aux portes de la région. Un an ? Deux ? Cinq ? Nul ne le sait encore. Le prince préférait ne pas y penser et profiter de ses pérégrinations futures pour prendre du recul, se reposer et revenir d’aplomb auprès de son frère. Ils avaient beau s’être opposés sur bien des choses, il demeurait son frère et le prince régnant de Dorne. Il lui devait loyauté, fidélité et honnêteté. Il le suivrait quoiqu’il arrive, et surtout c’est la guerre. Car inévitablement, que ce soit le Dragon Vieillissant ou le Dragon Exilé qui gagne, la guerre attend Dorne. Il serait difficile de voir un futur différent. .

À cet instant, il ne pensait plus à rien d’autre qu’à sa famille, son amante et ses filles. C’est tout ce qui l’importait alors que son départ était proche. Tyerne avait ainsi exprimé sa volonté de demeurer auprès de sa cousine, Arianne. Oberyn ne pouvait que la comprendre. Sa nièce était enceinte et elles étaient toutes deux très proches. Le prince ne pouvait en vouloir à sa fille de rester. Il le savait, s’en doutait, n’imaginait pas d’autre réponse de sa part. Il ne put cacher néanmoins une pointe de déception rapidement chasser par un regard, son regard. Tyerne était la touche bieffoise de sa tribu. Elle était si magnifique, son visage si doux, son regard attendri. Il ne pouvait pas être déçu d’elle, ni d’aucune de ses filles. À ses mots, il l’accueillit au sein de ses bras, sentant sa joue sur son torse. Il l’enlaça tendrement, profitant de ce moment de complicité entre un père et sa fille. Ces moments lui avaient manqué. À Port-Réal, il était seul, certes épaulé par son écuyer Gulian Qorgyle mais ce n’était pas ce-dernier qui allait le réconforter par un contact physique bien loin de compenser celui offert par ses filles lorsqu’elles le revirent sur les quais du port.

- Tes mots me vont droit au cœur, ma fille. Je suis si fier de toi, de ce que tu es devenue depuis que je t’ai ramené avec moi. Tu fais partie intégrante de la famille Martell, en témoigne ta position auprès de ta cousine.

L’émotion était présente dans cette conversation qui prit un chemin auquel Oberyn ne s’était pas attendu. La jeune Aspic vint à lui parler de sa mère. Orya. Voilà un nom qu’il n’avait pas entendu depuis un long moment, témoin d’un passé longtemps révolu. Jeune septa à l’époque, Orya avait succombé aux charmes du prince de Dorne, de passage dans le Bief. Cette passion passagère donna naissance à Tyerne Sand, la troisième bâtarde de la Vipère Rouge. Depuis, il ne l’avait revu qu’une fois, bien des années plus tard, lorsqu’il était venu chercher sa fille pour la ramener à Lancehélion auprès de lui et de sa famille. Il ne l’a plus jamais revu ensuite mais n’aurait pas été contre, en souvenir d’un temps qui paraissait déjà si lointain. Ainsi, la jeune femme avait décidé de ne plus contacter sa mère. Il valait mieux. Avec le statut de Dorne, il n’était plus possible de correspondre avec le reste du continent. Rhaegar ne tardera pas à l’interdire. Sa folie nourrit sa colère et il ne pardonnera pas si facilement Doran pour ses refus, si tant est qu’il soit pardonnable.

- C’est une bonne chose malheureusement. Si tes lettres sont interceptées, cela serait considéré comme de la trahison pour Orya. Il vaut mieux la préserver.

Il marqua une courte pause avant de confesser.

- C’est ma faute. Je… je suis désolé pour tout ça.

C’était un prince différent qui faisait désormais face à Tyerne et qui était rentré en quatrième vitesse de Port-Réal. Toujours aussi charmeur, dragueur, fier et arrogant, il n’en demeurait pas moins un homme blessé dans le fond, un homme dont l’échec de sa mission le peinait. Il avait déçu bien des gens et si la déception de Rhaegar lui importait peu, il pensait surtout à sa famille. Dorne était désormais dans une situation complexe et le prince ne savait pas du tout ce que l’avenir pourrait leur réserver désormais.


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Un large sourire vint illuminer quelques instants le si beau visage de l’Aspic tandis que son père lui disait combien il était fier d’elle, de la jeune femme qu’elle était devenue, de la Martell qu’elle avait su être en dépit des apparences. Le doux son de son rire s’échappa à travers les jardins avant qu’elle ne pose un œil ému en direction de son géniteur. Quiconque viendrait à douter de l’amour qu’Oberyn Martell portait à chacune de ses filles ne saurait être pris au sérieux ici. Nul mot n’était nécéssaire entre le prince de Dorne et sa progéniture, quelle qu’elle soit. Tout paraissait chaque jour plus incertain mais au moins cette vérité-là, nul ne l’enlèverait ni à Tyerne ni à aucune de ses sœurs. Et elle était aussi fière de lui qu’il pouvait l’être d’elle. La jeune bieffoise n’avait jamais été avare de mots et pourtant elle savait qu’il était des choses qui ne nécessitait aucune parole. Il savait. Et elle savait. Pourtant l’entendre ainsi s’adresser à elle avait quelque chose d’étonnamment réconfortant. Et un peu déroutant aussi.

Une nouvelle ombre passa sur le visage de porcelaine de la Sand, voilant imperceptiblement l’éclat azuré de ses prunelles. Elle acquiesça simplement aux paroles de son père qui abondait dans son sens. Toute correspondance avec Dorne, même désintéressée et aussi naturelle que celle que pouvaient entretenir une mère et une fille, était pour l’heure source de danger. Orya risquait beaucoup et cela n’était pas envisageable pour Tyerne. Mais entendre son père évoquer à voix haute les propres craintes de sa fille avait aux yeux de la blonde quelque chose de réel et de tangible, ce qui la pétrifiait. Elle n’imaginait pas une seule seconde sa septa de mère, si douce et dévouée, se voir accuser de trahison. Mais que pouvait-on attendre d’autre de la part d’un homme qu’on dit désormais rongé par la folie implacable des êtres de son espèce ? « Je sais. Je… Je ne veux pas la mêler à tout ça. Elle ne le mérite pas. » Personne ne méritait de souffrances inutiles mais Tyerne d’aussi loin qu’elle se souvienne n’avait jamais rencontré d’être plus dénué de mauvaise intention que celle qui lui avait donné la vie. Elle savait depuis longtemps qu’elle avait pris la bonne décision en rompant leur lien. Mais savoir que son père partageait son avis ne la réconfortait pas vraiment.

La confession qui suivit souffla Tyerne qui se trouva interdite durant de longues minutes. Elle observa son père sans mot dire, les traits affaissés par la peine, la compassion et une certaine forme de culpabilité. « Oh non, papa. Non… » commença-t-elle d’une voix douce. « Vous n’êtes coupable en rien. Ce n’est pas votre faute. » Elle sentit des larmes s’accumuler au fond de sa gorge tandis qu’elle encaissait avec une violente impuissance les états d’âme de son père. C'était profondément injuste. S’il y avait bien un homme qu’on ne pouvait blâmer, c’était lui. Et elle refusait que quiconque puisse se le permettre, lui compris. « Vous n’avez rien à vous reprocher, rien à vous faire pardonner. »

Elle marqua une courte pause, cherchant ses mots. Si elle avait toujours su être l’oreille dont les siens avaient besoin pour s’épancher, si elle avait toujours su trouver les mots pour apaiser leur cœur parfois meurtri ou simplement assombri, elle avait rarement l’habitude de faire face à son père de cette façon. Elle n’était encore qu’une enfant à la mort de sa bien-aimée Elia. Quant à la mort de Nym… Elle-même avait préféré prendre ses distances avec ses propres émotions. Alors en cet instant, elle se trouvait un peu désemparée, submergée aussi. « Papa, écoutez-moi. Je vous en prie. Vous n’y êtes pour rien. J’AI choisi de préserver ma mère. C’est MA décision. Et je sais qu’elle l’accepte parce qu’elle sait que c’est la seule chose à faire. Le seul responsable se trouve loin d’ici. Et il aurait pu me priver d’un père en plus d’une mère. » Elle avait prononcé la dernière phrase sur un ton plus incisif et venimeux. « Mais vous êtes de retour. C’est tout ce qui compte pour le moment. De quoi pourriez-vous être coupable ? D’avoir voulu préserver une paix que de toute évidence ils semblent tous prêts à piétiner sans remord ? »

Son regard d’un bleu profond vint se planter dans celui de son père. Toute trace de chagrin ou d’émotion avait disparu, seule persistait une détermination farouche. « Leur folie n’est pas la vôtre. Il nous faudra de toute évidence vivre avec désormais. Mais celui qui serait assez fou pour vous reprocher tout ça prononcerait là ses dernières paroles. »

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Part 5


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Oberyn se souviendrait toujours du jour où il avait ramené Tyerne à Lancehélion. C’était il y a déjà une vingtaine d’années. Cela ne le rajeunissait guère. Il avait déjà parcouru le monde et vécu tant de choses à l’époque. Ses envies et aventures le ramenèrent dans le Bief auprès de septa Orya, la femme avec qui il avait partagé plusieurs nuits il y a quelques années et desquelles naquit Tyerne, la petite fille aux boucles d’or. Elle ressemblait en tout point à sa mère, hormis les yeux. Les Aspics étaient bien connues pour posséder les yeux de la Vipère Rouge. Déjà père de trois filles : Obara, son aînée qu’il avait ramené trois ans plus tôt, Nymeria, sa cadette qui était revenue avec son père l’année même de sa naissance et Sarella, la quatrième. Il souhaitait ainsi que sa troisième fille lui revienne et soit élevée en tant que dornienne aux côtés de ses sœurs, aux côtés de sa famille, les Martell. En vingt ans à ses côtés, aux côtés d’Arianne avec qui elle s’était tout de suite bien entendue, Tyerne en avait fait du chemin. Malgré son physique différent, étant blonde à la peau claire là où la plupart des Dorniens avaient la peau plus foncée et les cheveux bruns, la jeune bâtarde avait su faire sa place à la cour princière et dans les événements qui se déroulèrent au fil des années. Elle faisait la fierté de son père qui n’aurait de cesse de le lui faire remarquer. Même encore aujourd’hui, à cet instant précis, alors qu’il venait de revenir d’une longue absence, il lui redisait ces mots. Il lui confessait également tout l’amour qu’il avait pour elle, à l’image de ce qu’il ressentait pour ses filles. Mais aujourd’hui, il était désolé, désolé qu’elle ait du renoncer au lien qu’elle avait préservé avec sa mère.

- Pourtant, Tyerne, c’est le cas… Je...

La jeune bâtarde insistait. Elle clamait haut et fort que son père n’avait rien à se reprocher. Il n’avait rien à se faire pardonner. Son regard perdu vers le sol trouva alors le chemin du visage de sa fille tandis qu’elle le réconfortait, le suppliant de l’écouter. Il ne faisait que ça, de l’écouter. Sa voix légère et pourtant piquante l’atteignait alors qu’elle déclarait assumer parfaitement son choix, sa décision. Elle rejetait la responsabilité sur le roi, bien sûr. Rhaegar Targaryen avait cédé à la folie, voyant que son royaume s’effritait toujours plus, accentué par le retour d’un frère perfide et déloyal. Tyerne retrouvait son père. Dorne retrouvait son prince. Il semblerait que cela leur suffise. Oberyn esquissa un sourire, heureux d’entendre les paroles de sa fille chérie, soulagé quelque part, malgré son obstination de se croire responsable de tout cela, d’entendre ces mots à son encontre. Des mots qui rassuraient. Des mots qui calmaient. Il reconnaissait bien là sa Tyerne, telle qu’il l’avait élevé, telle qu’elle était devenue. Que pouvait-il répondre à cela néanmoins ? Elle ne le laisserait sûrement pas revenir sur ce qu’elle venait de dire et encore moins l’entendre dire qu’il était responsable. Il ne dit mot dans un premier temps, préférant contempler les yeux magnifiques de sa fille. Finalement, posant une main sur sa joue, intensifiant son regard dans le sien, il dit alors.

- Ah Tyerne… Que serai-je sans mes filles ?

Il s’approcha alors de sa fille cadette et l’enlaça tendrement. Cela lui avait tant manqué. Des regards. Des embrassades. Des baises. Des attentions. Des petits mots. Tout lui avait manqué et il retrouvait avec plaisir ses filles et sa vie avec elles. Quand bien même il repartait pour des pérégrinations de quelques semaines, il demeurerait à Dorne désormais. Il retrouverait avec plaisir sa fille Tyerne à son retour. Ils se quittaient à nouveau pour mieux se retrouver plus tard et il était heureux de voir qu’elle ne lui en tenait pas rigueur, mieux qu’elle le comprenait et inversement. Le prince comprenait aisément sa volonté de demeurer auprès d’Arianne dont la grossesse se poursuivait et arrivait bientôt à son terme. Il reprit alors dans un sourire.

- On se retrouvera d’ici quelques semaines mais je te promets qu’après ça, tout comme je l’ai promis à tes sœurs, plus jamais je ne vous quitterai.

Plus jamais.


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Lancehélion | An 303, lune 4, semaine 1

Le prince de Dorne fit une maigre tentative pour imposer sa propre vision des choses à sa fille mais l’aspic, butée comme elle l’était, ne lui laissa pas le temps de terminer sa tirade. Elle refusait tout net d’envisager son père comme un coupable. Car coupable, il ne l’était d’aucune façon. Comment quiconque pourrait l’envisager ainsi ? En dehors de ce lézard perfide qui semblait se complaire en victime quand depuis toujours il n’avait eu le moindre égard pour Dorne. Les excuses de son père, elle ne les acceptait pas, tout simplement parce qu’il n’avait aucune excuse à fournir. En quoi pouvait-il avoir échoué ? Tyerne, d’ordinaire si compréhensive, peinait à comprendre comment de tels remords pouvaient assaillir son géniteur qui avait toujours tout mis en œuvre pour apaiser les tensions latentes entre sa patrie et le Trône de Fer. Par amour pour sa sœur et les enfants qu’elle avait donné à la couronne. Pensait-il à Elia alors qu’il se fustigeait d’avoir échoué ? Un élan de compassion l’enveloppa aussitôt. Elle n’avait ni le fort caractère d’Obara ni la grande érudition de Sarella mais elle ferait son possible avec ses armes à elle pour prouver à sa tête de mule de père qu’il valait la peine d’être défendu bec et ongles. Elle refusait catégoriquement de le voir endosser le costume du coupable. Car elle n’oubliait pas que là-bas, loin de chez eux, c’est en martyr qu’il aurait pu tomber.

Le couplet de la blonde achevé, le silence s’installa entre le père et la fille qui se contentèrent de se fixer de leurs prunelles aux couleurs si diamétralement opposées. Un doux sourire dans lequel on pouvait déceler une pointe de mélancolie étira de nouveau les lèvres de l’Aspic aux cheveux d’or, Oberyn, visiblement apaisé, vint alors délicatement poser une main sur la joue de sa fille au teint de porcelaine. Ce simple contact avait la saveur rassurante et nostalgique de l’enfance. Cette enfance dorée qu’elle avait passé aux Jardins Aquatiques, petite bête curieuse au milieu du paysage dornien qui très vite pourtant avait su se faire accepter. Fillette aux grands yeux bleus débordant d’admiration pour cet homme qu’elle avait toujours essayé de rendre fier.

Elle se souvint d’une époque lointaine, à peine débarquée de son Bief natal, durant laquelle elle avait tout fait pour faire plus dornienne que les dorniennes, craignant que ses origines, son apparence, son éducation ne viennent à l’éloigner fatalement de son père qui avait alors trois autres filles à chérir. Elle n’avait jamais essayé de surpasser ses sœurs, non. Elle avait juste craint de ne pas être à la hauteur, de le voir se désintéresser d’elle alors que déjà elle n’avait d’yeux que pour lui. Elle avait eu tôt fait de comprendre que ses craintes en plus d’être infondées étaient parfaitement stupides. Et avait rapidement pris conscience que c’était son unicité qui lui permettrait d’exister. Et n’avait dès lors plus jamais cherché à ressembler à qui elle n’était pas. Et en cela, elle pouvait remercier son père et l’éducation qu’il avait offert à chacune de ses filles qui avaient eu tout le loisir de grandir comme bon leur semblait.

Que serait-il sans elles ? Et elles alors, que seraient-elles sans lui ?

Tyerne ferma les yeux durant quelques instants tandis que sa joue reposait contre la poitrine de son père. Elle se surprit à écouter son cœur battre sous sa tempe. Elle referma les bras autour de lui et se laissa bercer comme une petite fille. A peine rentré, il était sur le point de repartir. Emportant avec lui tout son clan, excepté elle. Mais elle savait que cette fois-ci leur séparation serait de courte durée. Il lui manquerait autant que ses sœurs lui manqueraient. Elle pensa alors à Elia, son adorée Elia, et imaginait sans mal le bonheur de sa cadette à la perspective de ce voyage, elle qui avait eu tant de mal à accepter le départ d’Oberyn. Une part de Tyerne regrettait déjà de ne pas partager ces instants-là avec le reste des siens mais elle savait qu’elle prenait la bonne décision, la seule qui vaille. Arianne comptait autant que le reste. Peut-être même plus que tout le reste. Et elle savait que son père le comprenait. N’avait-elle pas eu espoir en l’amenant jusqu’ici de voir sa fille et sa nièce aussi inséparables que deux sœurs ? Elle ne pouvait pas tourner le dos à sa cousine maintenant. Cette décision aurait été la plus égoïste de toutes et égoïste, Tyerne Sand ne l’était certainement pas.

Lorsque son père reprit la parole, l’Aspic rouvrit les yeux et les posa sur ce qui les entourait. Leur pays. Ce pays dont ils étaient si fiers. Ce pays qu’elle avait adopté sitôt ses premiers pas posés dans le sable. Ce pays qu’il ne comptait plus quitter. Il en faisait la promesse. Cette promesse-là était de toutes les promesses du prince Martell la plus chère au cœur de sa troisième fille. Mille dangers étaient désormais aux portes de Dorne. L’avenir se révélait plus incertain que jamais et pourtant à la seule pensée que le clan Martell ferait front commun, uni et solide face à l’adversité, elle se sentait bien plus sereine face à tout ce qui les menacerait sans tarder. Imperceptiblement, elle resserra son étreinte autour de son père, profitant de ses derniers instants rien que pour elle en sa compagnie. Lorsqu’elle se détacha enfin de lui ce fut pour se hisser sur la pointe des pieds et déposer un baiser tendre sur sa joue. « Je vous aime, papa. » murmura-t-elle avec douceur.

Elle ignorait quand ils pourraient à nouveau partager ces moments privilégiés mais les Aspics étaient habituées depuis longtemps aux absences de la Vipère Rouge. Au moins désormais il était hors de portée des griffes targaryennes et c’était tout ce qui comptait à cette heure. « Nulles filles ne pourraient être plus fières de leur père que les vôtres. » compléta-t-elle avec un sourire ému avant de glisser à nouveau ses deux mains dans les paumes du prince Martell. Aussi émouvantes aient pu être ces retrouvailles, elle savait qu’elle n’avait pas la saveur d’un adieu et cela la comblait.


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