La Reine et le Prince - ft. Quentyn

Disappointment and huge joy - Part 1

Peyredragon, Terres de la Couronne. An 302, lune 13, semaine 2.

Cher Prince @Quentyn Martell,

Voilà bien deux lunes que je suis de retour à Port-Réal alors que le roi mon époux et ses armées sont partis à Winterfell. Je ne pouvais pas vous cacher mes inquiétudes et mes doutes, pas après tout ce que nous avons pu nous dire et l’amitié que j’ai pour vous. L’attente est interminable et je ne fais que prier les Sept chaque jour pour qu’il nous rende le roi sain et sauf ainsi que mon fils, Aegon, mon frère, Anton et nos hommes, tous nos hommes. Cette attente est insupportable mais heureusement j’ai mon fils Aerion à mes côtés ainsi que mes dames de compagnie. Heureusement que je suis bien entourée, sans quoi je ne serai qu’une pauvre âme enfermée dans une solitude bien morose. Pardonnez le ton sombre de cette lettre mais les dernières semaines ont été bien difficiles ici. J’ose espérer que mon cauchemar s’arrêtera bientôt, que je recevrai une lettre qui me dira de rentrer pour y accueillir le roi victorieux. Je l’espère de tout cœur en tout cas.

J’ai eu vent effectivement de la décision de votre père. Je me dois d’être honnête. Je suis tellement déçue. Dorne fait partie du royaume. Votre oncle et sa présence à la capitale ont toujours montré au roi l’importance de cette région ainsi que ses intérêts. Moi-même j’ai un intérêt particulier pour cette région si particulière, en témoigne nos échanges depuis maintenant plus d’une année. Je suis déçue mais pas de vous, cher prince. Si vous me dîtes que vous n’étiez pas en accord avec lui, alors je le crois. Vous avez toute ma confiance, sachez-le. J’ose néanmoins espérer que ce refus n’entache pas les bonnes relations que nous avons ensemble, que ce soit entre nos régions qu’entre nous, vous prince et moi reine. J’ai à cœur de croire qu’au retour du roi, il se montrera clément et ouvert à la discussion afin de garder en tête que la paix est préférable à la tension. Je ne vous apprends rien concernant les tensions qui ont pu exister et existe encore entre Dorne et la Couronne. J’en ai bien conscience mais il serait regrettable que nous finissions en froid à une ère où nous devons nous tenir unir pour le bien de tout Westeros.

Mais passons aux bonnes choses. Votre épouse est enceinte ! Cela me ravit, m’égaye alors qu’ici tout est sombre. Quelle joie d’apprendre l’arrivée d’un ou d’une Martell. Je comprends aisément vos sentiments opposés, j’ai eu les mêmes lorsque j’ai appris pour ma grossesse. Aerion est mon premier et seul enfant. J’avais attendu cela depuis si longtemps, je n’espérais plus rien. Puis, j’avais Aegon et Rhaenys, que je considère comme mes enfants, cela m’allait. Je fus remplie de joie mais également de peur en apprenant cela. Je ne savais rien du fait d’être mère, du moins dans les premiers temps. J’ai malheureusement perdu ma mère très jeune et aucune femme n’a pu me conseiller ou m’apprendre sur le fait d’être mère. Heureusement, j’ai pu compter sur mes dames de compagnie qui avaient déjà eu des enfants, notamment lady Aemma qui en désormais quatre. Cette femme est formidable, je suis si heureuse de l’avoir à mes côtés. Quoiqu’il en soit, j’espère que tout se passera bien pour Talya. Vous lui transmettrez toute ma sympathie et ma joie quant à cette nouvelle. Quant à vous, soyez là pour elle durant tout le temps qui vous sépare de la naissance de votre enfant. Accompagnez-là dans chaque étape. Tout se passera bien, j’en suis sûre. Faites-vous confiance. Je ne doute aucunement que vous serez tous deux de bons parents.

Cette alliance avec les Manning est des plus appréciée, effectivement. Ce sont de proches amis, loyaux envers la Couronne. Nous ne pouvions, avec mon frère, rêver meilleure famille pour Jaremy qui a dix-huit ans maintenant. Je ne l’ai pas vu grandir ce petit et je me dois de le voir désormais comme un jeune homme et non plus comme l’enfant qu’il était autrefois, un peu comme la princesse Rhaenys qui n’avait alors que six ans lorsque je suis arrivée à la cour. Les enfants grandissent si vite. Mais c’est une bénédiction de les avoir. Mon fils vous remercie. Bien sûr, il est difficile pour lui de prononcer encore de vrais mots. À l’instar de vos cousins qu’il appelle « Gon » – bien que le g soit difficilement prononcé, je dois être honnête – et « Any », vous êtes connu sous l’appellation « Tyn ». Rassurez-vous, d’ici quelques lunes, il réussira, je l’espère, à prononcer le début des prénoms des membres de sa famille.

Que les Sept veillent sur votre épouse, sur vous et votre enfant à venir.

Avec toute mon amitié,