I bless everyday to have you in my life | Ilyn

Date d'inscription : 16/10/2016

# Sam 1 Aoû - 18:24

I bless everyday to have you in my life

Les lunes d’attente étaient longues, insoutenables. Son cœur était certes soulagé depuis que le corbeau de Noirport était arrivé aux Eteules. Ilyn était en vie. Les Sept ne lui avait pas prit le peu de bonheur qu’elle avait dans ce bas monde, ses prières avaient été entendus enfin. Mais il lui tardait de revoir l’homme qui faisait battre son cœur, de pouvoir le serrer dans ses bras, l’étreindre de tout son corps. Savourer des retrouvailles si longtemps attendue. Oublier les longues semaines à savoir s’il lui reviendrait en vie ou non. Elle avait finalement eu sa réponse et l’attente était désormais tout autre, bien que tout aussi vive qu’avant. Bethany tentait de s’occuper comme elle le pouvait, s’occuper des Eteules en compagnie d’Arthur et de son épouse. Rédiger des corbeaux pour prendre des nouvelles de ses amis, de sa famille. Elle était soulagée que Bryce ne soit pas parti se battre. Erich était trop jeune pour être orphelin de père, les Caron ne pouvaient se permettre cela. Ainsi, l’orageoise n’avait pas eu à s’inquiétait doublement. Et quand la journée touchait à sa fin et que la solitude la prenait, il y avait bien souvent Pouic qui venait la divertir…si on pouvait appeler cela du divertissement. Des sourires pouvaient naître ou alors l’exaspération du comportement de ce maudit volatile.

En ce dernier jour de la première lune de cette nouvelle année, Bethany aidait à l’extérieur, dans les écuries. Passer en revue les stabulations, les provisions en paille, foin et céréales afin que les bêtes puissent être nourri correctement. Dans sa jeunesse, la brune avait été bonne cavalière jusqu’à cette chute qui lui avait couté son dos. Elle aimait toujours autant les chevaux, elle montait beaucoup plus rarement, ne pouvant se permettre de tomber une deuxième fois. Elle s’occupa de panser une vieille jument borne qui servait pour l’apprentissage de l’équitation aux jeunes. Sécurisante, la bête était d’un caractère paisible, difficilement effrayable. Beth voulait profiter de la tranquillité de l’équidé. Mais alors qu’elle lustrait le poil de l’animal, des bruits de pas et de voix se firent entendre dans la cour. Un palefrenier arriva en courant vers elle, essouffler mais heureux comme un benêt. « Ils sont rentrées ma Dame ! Ils sont de retour ! » Le cœur du rossignol fit un bon dans sa poitrine, ses yeux verts s’écarquillèrent légèrement. Elle posa la brosse dans un seau, s’essuya rapidement les mains sur son tablier qui protégeait sa robe et la retroussa légèrement et courut presque jusque dans la cour. Les hommes des Eteules étaient de retour, enfin. Bethany chercha son époux du regard et elle le vit. Sale, fatiguée, crasseux mais vivant. Elle courut à sa rencontre et se jeta dans ses bras, soulagée, heureuse. Des larmes perlant de ses yeux verts sous l’émotion.
« Tu es rentré. Tu m’as tellement manqué… » souffla-t-elle, la voix brisée par l’émotion.

Elle se recula légèrement, desserrant son étreinte mais tout en gardant ses bras autant de son cou. Elle l’embrassa avec une douceur infinie avant de poser son front contre le sien. L’enfer était derrière eux désormais, l’avenir s’annonçait plus doux et peut-être plein de promesses.

Bethany & Ilyn Selmy

Les Eteules | An 303, lune 1, semaine 4, jour 7

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# Mer 19 Aoû - 21:43

Il avait la sensation que les lunes s’étaient étirées indéfiniment depuis qu'ils avaient quitté les Eteules pour rejoindre le reste des troupes orageoises. Mais enfin le périple touchait à sa fin. Les champs encore enneigés se dessinaient depuis déjà plusieurs lieues et au loin ils apercevaient les premiers toits du village. Ils étaient de retour. Exténués, amochés et surtout moins nombreux qu’au moment de leur départ. Des sourires se dessinaient déjà sur les visages crasseux et une vive émotion commençait à emplir les yeux de certains. Ilyn était de ceux là. « Nous sommes rentrés mon seigneur. » murmura l’un de ses hommes comme si lui-même n’arrivait pas à croire à ses propres paroles. Un homme d’âge mur qui avait laissé derrière une femme et trois jeunes enfants. Son gaillard d’aîné, il l’avait laissé à Winterfell d'où il ne reviendrait pas. Ses hommes l’avaient suivis sans une seconde d’hésitation jusqu’aux confins du monde. Ils s’étaient battus loyalement sans jamais reculer et leur seigneur avait fait de son mieux pour se montrer digne d’eux. Ils revenaient victorieux. Mais lourd était le prix à payer pour certains. Ilyn tourna la tête dans la direction de l’homme et pinça les lèvres en signe de compassion. « Oui Ulfrick nous sommes rentrés. » Il n’y avait guère d’autres mots à ajouter.

Lorsqu’ils pénétrèrent dans la cour du château, ils furent accueillis comme chaque homme revenu de la guerre pouvait l’être. On riait et pleurait tout à la fois, on s’étreignait, on s’embrassait. Ilyn accorda des sourires à ceux qui croisaient sa route mais les voyaient à peine. Lorsque enfin il croisa son regard, il eut cette sensation étrange de se réveiller enfin après un sommeil sans fin. Son étreinte lui emplit le cœur à l’en faire éclater. Il enfouit son visage dans ses cheveux tandis qu’elle lui parlait. Ils sentaient aussi bon qu’au jour de leur séparation. « Je suis là… Je suis là. C’est fini. Je ne pars plus. » parvint-il à chuchoter d’une voix étranglée par l’émotion.

Lorsqu’elle desserra son étreinte, il en profita pour l’observer à loisir. Ce visage il l’avait gardé en mémoire durant toutes ces lunes loin de chez lui, il se souvenait de chacun de ses traits, chacune de ses expressions et pourtant l’avoir ainsi face à lui était au-delà de ses espérances. Il n’avait eu de cesse de penser au jour de leurs retrouvailles mais au fond de lui, il fut un instant au cœur de cette nuit cauchemardesque où il s’était demandé si cela adviendrait jamais. Et pourtant elle était désormais bien là. Elle était si belle. « Tu m’as manqué aussi. » murmura-t-il alors que leurs fronts étaient posés l'un contre l’autre. « Tu n'as pas idée à quel point tu m’as manqué. » Il savait que chaque âme vivant aux Eteules se trouvaient probablement dans la cour en cet instant et pourtant il avait la sensation d’être seul au monde. Enivré par la présence si rassurante de celle qui détenait son cœur. « Laisse moi te regarder. » lança-t-il alors en échappant un rire de joie nerveux. Il lui saisit doucement le cou pour l’éloigner de lui. Si on lui en donnait la possibilité il pourrait sans doute passer le restant de ses jours à la contempler. Après les horreurs de cette nuit-là, il avait la certitude qu’elle représentait tout ce que ce monde avait de plus beau et de plus doux.

Date d'inscription : 16/10/2016

# Ven 28 Aoû - 18:04

I bless everyday to have you in my life

La peur s’envolait doucement, vers d’autres rivages. Laissant place aux soulagements et à la joie des retrouvailles. Les sept lui avaient rendus son époux, l’homme qu’elle aimait éperdument et plus que tout au monde, en vie. Sentir son odeur de nouveau était comme une libération. La solitude disparaissait. Pourtant après des jours passer sur les routes, avec ses hommes, l’odeur n’était pas dès plus agréable. Mais elle s’en fichait, car malgré sa transpiration et autres, elle retrouvait ses marques et cette odeur si familière qu’elle connaissait. Il était rentré, il était de nouveau parmi les siens, auprès d’elle. La guerre serait désormais qu’un lointain souvenir. Du moins c’était ce qu’elle pensait. Bien loin de connaître les détails des évènements qui s’étaient déroulés à Winterfell. Cela viendrait plus tard, après une bonne nuit de sommeil et d’un bon bain chaud.

Le son de sa voix fit vibrer leur cœur du rossignol, encrant un peu plus ce retour dans la réalité. Elle prenait encore plus conscience qu’il était là, que ce n’était pas un doux rêve de ses désires les plus profonds. Ce rêve était réel pour son plus grand bonheur. Quand ils se séparèrent, il voulu la contempler et un léger sourire amusé étira les lèvres de Bethany.
« Je n’ai pas changé en quelques lunes. Je suis toujours la même. »

Elle était taquine, s’amusant de se désire simple après l’effroi des batailles. Mais elle le laissa la contempler un instant, sans rien dire. Au bout de quelques minutes, elle joignit ses mains aux siennes.
« Rentrons au chaud. Je suis sûr que ta mère brûle d’envie de serrer son fils dans ses bras. »

Glissant son bras sous celui de son époux, elle l’entraîna vers le château pour rejoindre le reste de la famille qui serait probablement dès plus heureux de retrouver Ilyn vivant. Après de longues semaines d’angoisse qui s’étaient envolés avec l’arrivée du corbeau du seigneur des Eteules, l’impatience avait prit place. Notamment chez Alia et Bethany. Mais désormais tout pouvait s’apaiser et la vie pouvait reprendre. En rentrant dans la bâtisse, ils croisèrent quelques servantes qui saluèrent leur seigneur revenu de la guerre avec joie. Beth en profita pour leur demander de préparer un bon bain chaud afin qu’il puisse se décrotter et se détendre après son long voyage. Elles se retirèrent et disparurent en papotant à voix basse. Le couple reprit sa route vers la grande salle de réception où Bethany savait que le reste de la famille se trouvait.

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# Mer 7 Oct - 1:24

Alors que Beth lui répondait avec amusement que ces quelques lunes de séparation n’étaient parvenu à la changer, il se sentait fébrile. Fébrile et idiot. De ces imbéciles bienheureux qui ne cessaient de rire et de sourire béatement sans aucune véritable raison. Des raisons, il en avait pourtant des dizaines. A commencer par cette simple joie d’être en vie et d’être de retour chez lui. De retour auprès d’elle. Il se doutait que tout ceci devait lui échapper. S’ils avaient vécu la même angoisse de ne jamais se revoir, la peur des hommes perdus au Nord avait été décuplée. Oui, il avait eu peur de ne jamais plus la revoir, de ne jamais plus pouvoir la serrer entre ses bras, ne plus jamais pouvoir l’aimer. Mais il avait aussi craint d’oublier jusqu’à son visage alors que des horreurs indescriptibles se déroulaient devant ses yeux. Et surtout, il avait craint que leur défaite ne conduise les morts jusqu’aux quatre coins de Westeros. Il avait craint plus que tout que cette nuit cauchemardesque, elle ne la vive à son tour. Cette pensée lui était venue sans prévenir au cœur des affrontements, alors que les morts s’étaient relevés comme un seul homme et que les vivants avaient alors cru voir venir leurs derniers instants. Tout ceci était pourtant si loin derrière lui. Mais il se demanda s’il aurait jamais la faculté d’oublier. Alors oui, il préférait sourire avec l’insouciance d’un homme amoureux. Car il ne savait pas quand les ombres viendraient le hanter. Car elles viendraient, il ne se faisait guère d’illusions. Pour les éloigner, il ferait tout ce qu’il savait faire de mieux, profiter des bonheurs simples de son existence.

Sans un mot, il se laissa guider par son épouse en direction du château. Serrés l’un contre l’autre, leur coeur battant de nouveau à l’unisson, ils marchaient côte-à-côte dans un silence qui révélait toute la quiétude de l’instant. Enfin était-il entier, lui qui avait eu la sensation d’être amputé d’une partie de lui-même sitôt son départ des Eteules, trois lunes plus tôt. Alors que le bras de Beth se trouvait sous le sien, il lui emprisonna la main et guida ses longs doigts fins jusqu’à ses lèvres. Il resta ainsi quelques instants, s’enivrant de son odeur si délicate, du contact si doux de sa peau. Il glissa ensuite une oeillade dans sa direction et ne put à nouveau s’empêcher de sourire lorsqu’il croisa son regard. C’était plus fort que lui, malgré ses efforts il ne pouvait s’en empêcher.

Ils pénétrèrent dans un même mouvement à l’intérieur. Là ils croisèrent deux jeunes servantes qui toutes deux posèrent sur leur maître un regard aussi surpris que ravi. Après l’avoir salué, elles s’éloignèrent pour obéir aux ordres de la dame des Eteules. Un bain. Chaud. Une folie dont il n’avait osé rêver, là-haut, perdu dans les froides et lointaines contrées du Nord. Le chemin des époux Selmy se poursuivit jusqu’à la salle de réception, là où le reste de la famille attendait avec impatience le retour du héros.

Sitôt qu’ils passèrent la porte, Ilyn aperçut la grande et belle silhouette de sa mère qui ne put retenir un frisson de soulagement lorsqu’elle le vit entrer. La lysienne si belle et digne, une fois n’était coutume perdit contenance et vint se jeter dans les bras de son grand fils en laissant échapper un discret sanglot. « Tu es rentré... » murmura-t-elle d’une voix étrangement rauque. La dernière fois qu’elle avait agi de la sorte, Ilyn avait disparu dix ans. Trois lunes ce n’était finalement pas grand-chose mais l’orageois prenait conscience que l’angoisse qu’il avait connu au Nord avait finalement était la même au Sud. La guerre n’épargnait personne. Après avoir profité quelques instants de l’étreinte maternelle, le Selmy vint à la rencontre de ser Arthur et de son épouse, restés poliment en retrait. « Mon oncle, ma tante, je suis ravi de vous retrouver en parfaite santé. Et de retrouver les Eteules tels que dans mes souvenirs. Je n’oublie pas à qui je le dois. Comme toujours, mon oncle, vous avez été d’un soutien indéfectible pour Bethany et dame ma mère. Mes remerciements, aussi sincères soient-ils ne sauraient exprimer le fond de ma pensée. Je vous dois beaucoup. » Avec son oncle tout ne fut pas toujours simple mais jamais Arthur ne vint lui faire obstacle et toujours a-t-il respecté les ordres de son neveu même quand il ne les partageait pas. Ilyn n’oubliait pas que malgré son âge désormais avancé, ser Arthur Selmy avait longtemps insisté pour faire partie du voyage. Ilyn n’aurait pu supporter l’idée de rentrer avec la lourde tache d’annoncer à sa tante une funeste nouvelle. Les Eteules ne pleureraient personne. Ou presque. Car Ilyn ne pouvait oublier ceux de ses gens qui l’avaient accompagné et qui jamais ne rentrerait. « Vous ne pouvez imaginer à quel point vous revoir enfin me comble de bonheur. Je ne pensais pas qu’un jour les Eteules puissent me manquer autant. » conclut-il avec un nouveau rire. Lui qui toujours avaient eu la bougeotte et qui pendant longtemps avait eu soif d’aventure, n’aurait jamais imaginé se trouver sincèrement soulagé de retrouver le chemin de la maison.

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# Ven 9 Oct - 17:00

I bless everyday to have you in my life

Beth laissa son époux entre les mains de sa mère, s’écartant légèrement pour laisser Alia serrer son fils dans ses bras, ne retenant guère ses émotions. La mère d’Ilyn était une femme entière, ne se cachant pas derrière ses émotions et ses avis. Cela pouvait plaire que moyennement à Westeros et Bethany que cela lui avait causé main tourment depuis son arrivée aux Eteules. Sa belle-mère lui avait retiré l’éducation de sa fille dès sa naissance, elle était peu acceptée par certains. Mais c’était une femme adorable que le rossignol appréciait grandement.

L’oncle et la tante d’Ilyn était resté plus en retrait, il n’y eut pas d’effusion de joie, juste des sourires polis et soulagés de voir le seigneur de retour chez lui. Le Selmy les remercia pour avoir aidé Beth et Alia durant cette période d’angoisse et d’attente. Arthur était réellement d’un grand soutien dans la gestion du fief, son expérience était fort précieuse et il possédait des compétences que Bethany ne possédait pas. La jeune femme s’était réellement sentie entourée durant cette période compliquée pour tous.

Les mots d’Ilyn firent sourire. Qui aurait cru l’entendre dire cela un jour ? Lui qui n’aimait pas ses responsabilités de seigneur, qui avait soif d’aventure et de voyage à travers le monde. La guerre l’avait changé et impacté. Elle ignorait ce qu’il avait vu au Nord, ce qu’il avait réellement combattu. Mais mieux valait prendre cette remarque avec un sourire plutôt que de demander ce qui avait provoqué cette remarque.
« Nous n’en allons pas nous en plaindre. »

D’un sourire la jeune femme glissa son bras sous celui de son époux. Son ton était léger, heureuse de pouvoir de nouveau avoir son époux près d’elle. Les lunes avaient trop longues pour qu’elle puisse avoir un ton grave. La joie du retour du guerrier était trop présente. Le temps pour le témoignage viendrait plus tard. Elle voulait juste profiter de sa présence et vivre le moment présent sans se soucier du rester.
« Vous ne m’en voudrez pas si je vous emprunte mon époux pour la soirée ? »

Juste être tous les deux, loin des autres, loin du monde. Reformer ce cocon qu’il avait réussir à construire après leur mariage. Elle voulait redevenir sereine et avoir un sommeil exempt de cauchemar inquiétant cette nuit.

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# Dim 1 Nov - 19:00

La remarque de son épouse le fit sourire. Il se doutait que nul dans cette pièce ne pouvait se plaindre de voir le jeune seigneur ressentir pareil sentiment. Lui qui pendant longtemps ne s’était senti à sa place que loin de chez lui. Beth la première avait bouleversé ses jolies certitudes. Finalement peu lui importait où ses pas le menaient, depuis qu’il avait fait la rencontre de son rossignol, son foyer se trouvait précisément là où il pouvait se perdre dans ses yeux. Cette fois-ci cependant c’était différent. Le Nord s’était chargé de lui faire sincèrement et profondément regretter les Eteules. Ce sentiment ne durerait qu’un temps. Du moins l’espérait-il. Tout comme il espérait que les mauvais rêves disparaissent tout aussi rapidement. Il chassa cette odieuse pensée au moment où son épouse le rejoignit, le saisissant tendrement par le bras. Son ton, ses manières, son sourire, tout en elle respirait la tendresse et la légèreté. Le bonheur salvateur de tout retrouver comme avant.

Sa demande réchauffa le cœur d’Ilyn et un sourire complice et tendre se dessina de nouveau sur ses lèvres. Il lui était reconnaissant de ne pas chercher à le jeter à la face du monde, à fêter le retour des hommes, à le contraindre à faire bonne figure devant tout le monde. Cela leur ressemblait trop peu, à l’un comme à l’autre. Mais en cet instant, avoir la certitude qu’ils ne seraient que tous les deux ce soir le réconfortait profondément. Nul ne trouva à redire pour son plus grand plaisir. « Nous allons donc nous retirer, si tu le veux bien. » Il embrassa de nouveau chaleureusement sa pauvre mère, réitéra ses remerciements et ses hommages à son oncle et sa tante et sans attendre les deux époux quittèrent la pièce bras dessus bras dessous, unis comme au premier jour de leurs noces. Une fois la porte refermée derrière eux, ils marchèrent de nouveau en silence dans le couloir, Ilyn craignant par dessus tout de rompre le charme et la quiétude de ces retrouvailles dont il avait tant rêvé.

Pourtant il ne souhaitait qu’une chose, entendre le son de sa voix. Se laisser bercer par son rire, charmer par ses sourires. L’écouter des heures durant lui raconter la vie aux Eteules durant son absence, même la plus insipide querelle entre domestiques ou les dernières facéties de Pouic lui conviendraient. Plus que la vie au sein de son fief, c’était sa vie à elle qu’il souhaitait rattraper de toute urgence. Il ferma les yeux et soupira. S’imprégner du calme et de la douceur de la maison. Lorsqu’il les rouvrit ce fut aussitôt pour attacher ses prunelles sombres sur les traits de son épouse. Magnétiques et purs. Combien de fois en avait-il rêvé ? Et les voir ainsi sous ses yeux, pour de vrai, lui fit prendre conscience que ses rêves ne leur avait pas vraiment rendus hommage. « Comment fais-tu pour être encore plus belle que le jour où je t’ai quitté ? » commença-t-il à demi subjugué, à demi-amusé. Il se doutait d’avance que cette remarque allait la faire bondir. Mais il avait l’intime conviction qu’il y avait là une part de vérité. « Je dois avoir bien triste mine à côté. Tu as raison, un bain ne serait pas du luxe... » Il esquissa cette fois-ci un sourire presque désolé, il se doutait bien que l’image qu’il renvoyait devait être à mille lieues de ce que les jeunes filles imaginent lorsqu’elles rêvent de preux chevaliers au retour de la guerre. Les Dieux l’en préservent son épouse n’était pas de ce bois-là.

Soudain, sans crier gare, le seigneur des Eteules s’arrêta et fit aussitôt demi-tour, faisant ainsi face à son épouse. Une nouvelle fois il vint encadrer le beau visage de Beth de ses mains encore couvertes d’ampoules et d’engelures et l’embrassa avec une fougue que lui-même ne se connaissait pas. Son souffle s’accéléra, tel un noyé en manque d’air, son sang battait ses tempes et lorsqu’enfin il se décida à laisser la jeune femme respirer ce fut pour lui présenter des excuses qu’il pensait à demi. « Je rêvais de ce moment depuis tellement longtemps. » Son sourire s’élargit comme s’il avait la certitude en cet instant d’avoir en face de lui la seule chose qui lui permit de rester en vie et de retrouver le chemin de la maison.

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# Mar 1 Déc - 18:50

I bless everyday to have you in my life

Le couple prit congé du reste de la famille Selmy. Bethany attendait ce moment depuis de si longues semaines et avec une telle impatience, qu’égoïstement, elle refusait de le partager pour aujourd’hui. Elle n’était pas du genre à être une femme jalouse ou possessive, mais en ce jour elle se permettait une petite déviance pour garder Ilyn à ses côtés et profiter de sa présence plus que rassurante. Son cœur hurlait cette envie si pressante d’être dans les bras de l’être aimé et ne pas s’y déloger pendant plusieurs heures. Voilà de quoi elle rêvait depuis qu’elle avait reçu son corbeau lui annonçant qu’il était vivant. Elle s’était languie de lui. Jamais elle n’aurait cru être capable de désirer autant la présence du Selmy à ses côtés. Il était à l’heure d’aujourd’hui, son tout.

Ils marchèrent en silence dans les couloirs des Eteules. Bethany profitait du son de leur pas marchant à leur propre rythme. Une mélodie qu’elle n’avait pas entendu depuis plusieurs lunes. Elle sentait son époux la dévisager, la dévorer du regard. Elle aurait pu en rougir mais la remarque d’Ilyn l’en empêcha. Elle ne put que rigoler, il n’était pas objectif. Elle avait passé sa journée aux écuries, des boucles brunes s’échappaient follement d’un chignon trop lâche. Elle sentait le cheval et la paille. Sa tenue était en adéquation avec l’activité qu’elle avait eu. Elle ne pouvait pas être plus belle ou alors sa joie de retrouver Ilyn éclipsait son allure peut digne d’une noble lady ?
« Ne soit pas idiot, je ne suis pas apprêtée, ni coiffer et j’ai les traits tirés par mes nuits d’angoisses. Ou alors le Nord a enlaidis le souvenir que tu avais de moi. » le taquina-t-elle « Et rassure toi, tu n’as pas une mine si affreuse que ça, je ne suis ni effrayée ni repoussée par ton aspect. Tu as juste l’air d’un soldat revenant de la guerre et étant fatigué. Tout ce qui a de plus normal. » conclua-t-elle d’un ton doux.

Soudain, Ilyn s’arrêta et lui fit face. Surprise par ce mouvement soudain, elle ne put s’arrêter et le percuta légèrement, collant ainsi son corps au sien. Les yeux verts du rossignol regardait ceux sombre du seigneur des Eteules. Il vint encadrer son visage par ses mains rugueuses avant de l’embrasser comme jamais il ne l’avait embrassé. Beth mit un certain temps à comprendre ce qu’il lui arrivait et qu’elle avait bien à faire à son époux. Le Selmy n’était pas connue pour sa fougue et une passion dévorante. Il exprimait toujours ses sentiments avec cette douce timidité qui avait su charmé dès le premier jour la jeune femme. Mais le manque de ce contact et la chaleur que cela provoqua au fond de ses entrailles, lui fit répondre au baiser. Elle glissa ses mains sur son torse attrapant entre ses doigts le tissu de sa chemise.

Il rompit le contact pour les laisser respirer. Il se confia sur son envie : attendrissant. Un sourire amusé étira les lèvres de l’orageoise.
« Qui êtes-vous et qu’avez-vous à mon époux ser ? » souffla-t-elle, un brin moqueuse.

Elle lui vola un baisé rapide, ne lui laissant pas le temps d’y répondre. Elle reprit leur marche vers leur appartement, glissant sa main dans celle d’Ilyn pour l’entraîner à sa suite. Ils en franchirent la porte qui ne tarda pas à se referma sur eux. Elle se lova dans ses bras.
« Vous disiez ? » demanda-t-elle faisant allusion au baiser passionnée du couloir.

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# Sam 6 Mar - 13:04

La question de Beth se voulait taquine mais ne pouvait cacher la surprise compréhensible de la dame des Eteules. Cette fougueuse spontanéité, ce n'était pas lui. Ilyn Selmy avait toujours été connu pour ne pas être le plus à l'aise des hommes, particulièrement auprès de la gente féminine. Et même bien après toutes ses années de mariage, à présent qu'une réelle et jolie complicité s'était nouée entre les deux époux, maintenant qu'il était à l'aise avec celle qui lui avait ravi son cœur, il n'était toujours pas du genre entreprenant. Ce n'était tout simplement pas l'homme qu'il était et il ne pouvait que comprendre que la née-Caron soit déroutée devant pareille démonstration passionnée. Mais comment lui faire comprendre que si la Mort ne lui avait pas pris son mari, il n'était pas certain qu'elle ne l'ait pas effectivement changé ? Au fond de lui, Ilyn se sentait toujours le même. Le même baroudeur timide à l'esprit libre et aux gestes maladroits. Mais si la question de son épouse avait été posée sur le ton de la plaisanterie, elle révélait pourtant une interrogation qu'il n'avait pas pris la peine de se poser durant toutes ces semaines. Cette guerre laisserait-elle une marque autre que les cicatrices qui pourraient parcourir son corps ? On disait que la guerre pouvait changer le cœur et l'âme de ceux qui la vivait. Il avait vu pareille démonstration lors de ses années sur Essos et là plus encore durant les quelques jours où il était resté à Winterfell. Il suffisait de lire au fond des yeux de ceux qui ne reviendrait pas tout à fait entier pour comprendre le mal qui avait été fait. Le visage hagard, le regard à moitié éteint. Par les Sept, il pensait avoir été épargné par ces traumatismes là. Mais qu'en serait-il à la longue ? Cette fougue inhabituelle et bienvenue serait-elle le seul « présent » que lui aurait fait Winterfell ? Ou d'autres viendraient ensuite ?

Fort heureusement, Bethany ne lui laissa aucun répit pour penser à toutes ces interrogations qui viendraient sûrement le hanter à un autre moment. Elle ne lui laissa en effet ni le temps de réfléchir ou de parler et avait répondu à son baiser sans attendre de réponse à sa boutade. Un baiser volé auquel il n'eut pas plus de temps pour répliquer que déjà son épouse poursuivait sa route en direction de leur nid. Il se laissa conduire sans montrer le moindre signe de résistance et lorsque les portes de leur appartement se referma derrière eux, ce fut comme si le silence s'abattait de nouveau sur son existence. Un silence salvateur cette fois-ci. Celui qui précédait un renouveau. S'il ne cessait de se répéter cette phrase dès l'instant où il avait aperçu les premières parcelles de son fief, cette fois-ci la douceur du moment lui révélait à quel point tout ceci était bien réel. Il était chez lui. Il était rentré. Il était vivant. Et elle était là. Il referma ses bras autour d'elle dans un geste protecteur pour le simple besoin de retrouver le cocon qu'il avait quitté quelques lunes plus tôt. Il posa le creux de sa joue contre elle, sentant la douceur de sa chevelure au contact de sa peau et de nouveau il ferma les yeux un court instant. Winterfell était loin désormais.

« Moi ? » répondit-il innocemment à la question de son épouse en glissant de nouveau un regard complice dans sa direction. Le Selmy qu'il avait toujours été et qui ne se cachait pas très loin, fut pris au dépourvu par cette remarque qui n'avait pourtant rien de surprenant. Mais il lui restait suffisamment d'audace pour répliquer. « Que je ne devais pas être très beau à voir et qu'il me fallait effectivement un bain ? » Il laissa un sourire fugace glisser sur ses lèvres avant de poser ses dernières sur la joue gauche de Beth. « Que tu m'avais terriblement manquée ? » glissa-t-il ensuite avant de l'embrasser sur la joue droite cette fois-ci. « Ou que malgré tes atours de palefrenière tu étais plus belle que jamais ? » conclut-il avant de sceller de nouveau leurs lèvres avec tendresse puis glisser un bref baiser un peu moins chaste à la base de son cou. Tous ces élans d'affection spontanés ne lui ressemblait guère, c'était vrai. Mais il avait besoin d'elle plus que jamais. Il voulait croire que plus rien ne pourrait désormais les séparer maintenant que la Mort avait été vaincue. Mais il n'oubliait pas qu'ils devaient en partie leur salut au félon Targaryen. Et il était évident que le Roi ne laisserait pas cet affront impuni. La guerre, elle, n'avait pas quitté les contrées de Westeros et le Selmy ignorait combien de temps durerait l'accalmie. Il laisserait Beth dans l'ignorance aussi longtemps que possible, il voulait préserver l'insouciance et le charme de leurs retrouvailles. Ne rien évoquer ni de la guerre atroce qu'il venait de quitter ni celle qui se profilerait bientôt. Le calme et la quiétude des Eteules, la chaleur de ce corps qu'il idôlatrait, le charme de ce sourire dont il était tombé follement amoureux, la douceur de cette voix qui l'avait suivi jusque dans le Nord. Voilà tout ce dont il avait besoin à présent.

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# Jeu 11 Mar - 18:56

I bless everyday to have you in my life

Ilyn se laissa entraîner par Bethany qui leur permirent de gagner leur appartement, à l’abris des regards indiscrets et des commérages des gens habitant les Eteules. Une fois la porte refermée sur eux, la brune gagna les bras de l’homme qu’elle aimait éperdument depuis de nombreuses années. Elle le sentit quelque peu perturbé par sa remarque, la rassurant sur le fait qu’Ilyn était le même. Facilement gêné, timide et doux. Pourtant après quelques secondes il parvint à lui répondre, rappelant qu’il avait terriblement besoin d’un bain. Après plusieurs lunes loin des Eteules et des toilettes sommaires, il était vrai qu’il en avait bien besoin. Mais l’orageois semblait possédait par des élans de tendresses, venant embrasser sa joue gauche. Affirmant ensuite qu’elle lui avait manqué avant d’embrasser sa joue droite. Puis il conclue en lui annonçant de nouveau que malgré sa tenue peu noble, qu’elle restait la plus belle à ses yeux. Ses mots furent conclus par un doux baisé auquel la jeune femme répondit avec tendresse. Le Selmy se montrait charmeur, séducteur et entreprenant. Bien loin de l’homme timide qu’il pouvait parfois être. Son corps tout entier frissonna quand il vint déposer un baiser à la naissance de son cou.

Cette sensation la sortit de sa rêverie où elle se laissait prendre au jeu de son époux, sans la moindre méfiance ou vigilance. Laissant l’amour façonner ses actions, ses gestes. Mais elle ne pouvait pas succomber malgré l’envie qui lui tenaillait le ventre. Elle aurait aimé se perdre dans les bras de son époux, entendre sa voix suave au creux de son oreille. Mais le souvenir d’une promesse flotta de nouveau au-dessus d’elle. La retenant à contre cœur, ne laissant pas ses sentiments influencer ses actions face à ce serment qu’elle avait prononcé. Elle se recula un peu, non s’en venir l’embrasser sagement avant. Elle posa ses mains sur son torse pour plonger ses yeux dans les siens.
« Et bien allons te faire un prendre un bain. L’eau doit être chaude et n’attend plus que toi. »

Dévier leur activité afin de ne pas commettre l’impaire. Si la paix venait de réinstaller à Westeros, l’hiver lui n’était pas encore parti. Si les températures tendaient légèrement à remonter, le printemps n’était pas encore à leur porte, et tant que la citadelle n’aurait pas annoncé officiellement le changement de saison, Bethany respecterait sa parole. Même si cela lui coutait, elle n’était pas du genre à revenir sur ses mots, à trahir la confiance de son frère aîné. Elle savait au fond d’elle qu’Ilyn comprenait, il l’avait toujours compris. Cherchant à la soulager des maux qui étaient les siens. Alors couper court à leur élan amoureux ne devrait pas l’offusquer ou du moins, cela le frustrerait que durant un instant.

Derrière une persienne, un bain fumant attendait le seigneur des Eteules. De quoi le détendre et lui faire du bien après ses longues kilomètres engloutis en l’espace d’une demi année. Du savon et des serviettes propres étaient également disposés. Bethany attrapa un tabouret pour venir s’assoir à côté du bac et continuer de profiter de la présence de son époux.
« Si mon seigneur veut bien se donner la peine. » dit-elle en désignant l’eau qui n’attendait que lui.

Bethany & Ilyn Selmy

Les Eteules | An 303, lune 1, semaine 4, jour 7

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# Dim 25 Avr - 22:54

Tandis qu’il parcourait la peau douce et diaphane de baisers tendres, il put sentir un frisson la parcourir avant qu’elle ne se raidisse un peu, presque malgré elle. Cela sembla suffire à déstabiliser le Selmy qui un instant se demanda s’il avait mal agi. Il marqua un léger temps d’arrêt, son esprit prenant alors le pas sur ses sens. Lorsqu’elle se recula enfin après lui avoir offert un baiser plus sage mais non moins affectueux, il ne sut d’abord comment agir avant de se souvenir et de se maudire ensuite d’avant pu oublier. Cette promesse qu’elle avait faite et qu’il comprenait entre toutes. Rien ne lui importait plus qu’elle et en cela il était prêt à tous les sacrifices et à tous les serments. Alors qu’elle l’invitait à venir profiter du bain qu’on lui avait promis, il s’empara des deux mains qu’elle avait posé sur son torse, enfermant délicatement les doigts entre ses paumes rugueuses que le froid rude de l’hiver nordien avait rendu plus sèches encore. Puis il les approcha à nouveau de ses lèvres pour venir souffler délicatement dessus avant de les embrasser avec une touchante simplicité. Un tout petit geste comme pour s’excuser d’avoir été trop pressant malgré lui. Il libéra ensuite son épouse et se laissa guider jusqu’au bac que les domestiques venaient d’emplir d’une eau fumante et délicatement parfumée. Un luxe qu’il se permettait assez peu d’ordinaire et qu’il ne connaissait plus depuis des lunes ! Même lors de son passage à Noirport il s’était contenté d’un bain sommaire qui avait simplement suffi à le rendre présentable, ne souhaitant pas importuner les gens de la maison Manning à qui il estimait donner suffisamment de travail avec ce séjour imprévu. Raison supplémentaire de leur très court séjour sur place, outre son désir de revoir Beth et les siens le plus rapidement possible, il avait aussi voulu éviter de trop importuner ses hôtes qui pourtant les avaient accueillis avec une grande hospitalité, comme toujours.

Ilyn se débarrassa des vêtements encrassés par la route et les laissa tomber près du bac. Tandis qu’il retirait sa tunique, son regard se porte un instant sur la longue estafilade qu’il portait sur l’avant-bras gauche, souvenir cuisant d’une rencontre avec un spectre. Si le coup en lui-même avait été sans gravité, il avait eu la désagréable surprise de voir que cela ne guérissait pas comme il l’aurait souhaité et qu’il garderait probablement une légère cicatrice. Rien de très méchant mais une marque qui chaque jour viendrait lui rappeler cette nuit-là. Nu comme au jour de sa venue au monde, il ne tarda pas à se glisser dans l’eau, conscient d’en avoir grand besoin. Le contact de l’eau propre et chaude sur sa peau était une sensation délicieuse et durant un instant il ferma les yeux avec un profond sentiment de délectation. « Merci. » murmura-t-il dans un souffle en rouvrant un œil qu’il vint planter dans le regard de son épouse. Un mince sourire béat de reconnaissance et de soulagement se dessina sur les lèvres mangées par une barbe fournie et bien moins entretenue qu’elle ne l’était au jour de son départ des Éteules. Ce bain n’avait rien d’un luxe, il s’en doutait.

Sur la surface ondée, il avait la sensation de se débarrasser de tout. De la poussière et de la crasse mais de tout le reste aussi. L’eau purifiait tout disait-on et ce jour-là il lui semblait comprendre pourquoi. Il rouvrit les yeux pour venir les poser devant lui et suivre les mouvements tranquilles et les reflets qu’il pouvait percevoir dans l’eau.. Il se perdit un instant dans ses pensées qui allaient et passaient sans nulle logique de Winterfell à Essos, des Eteules à Noirport pour finalement revenir à Winterfell. Il se revoyait traîner le corps de Renly Baratheon derrière lui et la seconde d’après c’était le beau visage de Beth et son joli sourire au moment de son retour qui lui revenait en mémoire. Il se perdait dans mille contemplations et dans tout autant de souvenirs qui semblaient couler à mesure que l’eau ruisselait sur son corps. Il cligna des yeux, sortant ainsi de cette torpeur dont il ne sut clairement si elle avait duré quelques secondes ou plusieurs minutes, et entreprit de se savonner. « Tu avais raison, j’avais grandement besoin d’un bain. » laissa-t-il glisser avec une pointe d’amusement dans la voix.

Date d'inscription : 16/10/2016

# Dim 30 Mai - 15:08

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Le corps d’Ilyn portait les stigmates de la bataille qu’il avait disputé à Winterfell comme en témoignait la longue trace rosée qui lui parcourrait l’avant-bras. Cela ne donna aucun frisson d’effroi à la jeune femme, ayant déjà vu des blessures ne donnaient pas le fil d’une épée. Elle était juste soulagée de voir cette blessure cicatriser plutôt normalement. Elle n’aurait supporter la vue d’une plaie infectée, ce qui aurait réveillé de vieux souvenirs et laisser des craintes revenir à la surface. Alan était décédé à cause d’une plaie infectée et Bethany ne voulait pas revivre cette peine et cette douleur de tout perdre à nouveau. Redevenir veuve n’était pas dans ses plans. Pas deux fois alors qu’elle n’avait même pas quarante ans. Cela l’aurait probablement brisé.

Ilyn se glissa dans l’eau et elle vit les muscles de son visage se détendre aussitôt. Le pouvoir apaisant de l’eau chaude venait d’entrer en action face aux températures glacials qu’il avait connu au nord. Beth répondit à son époux avec un doux sourire. Elle le vit se perdre dans ses pensées et le laissa naviguer dedans, le laissant profiter de cet instant pour lui en profitant pour le dévorer du regard. Il lui avait tant manquer, elle avait eu si peur de le perdre. Désormais, le cauchemar prenait lentement fin pour son plus grand plaisir et soulagement. Il finit par revenir à lui et commença à se savonner, faisant naître des bulles de savon à la surface de l’eau.

Elle n’eut pas le temps de répondre à son époux qui lui donnait raison pour le bain, qu’une tornade de plume multicolore les envahi. Pouic se posa sur le rebord de la baignoire en jacassant comme à son habitude. Il mordilla l’oreille d’Ilyn de façon mi affectueuse et mi courroucé. Le perroquet ne perdait jamais un instant pour montrer son caractère. L’oiseau babillait beaucoup trop vite pour que Beth n’arrive à comprendre ce qu’il racontait. Elle réussit à entendre le mot « sale » et « abandonner » sortant du bec de Pouic. Elle se retint de rigoler face à l’animal qui faisait part de son mécontentement à son maître.
« Pouic arrête, allez file ! » tenta Beth, en vain. « Il n’a malheureusement pas changer en ton absence... »

Avait-elle seulement espéré cela ? Non, elle avait fini par se résoudre à ce que l’animal interrompe tout moment romantique ou doux entre eux. Un poil envahissant, elle avait fini par s’y habituer. Après tout, il mettait un peu d’animation aux Eteules.

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# Jeu 12 Aoû - 12:33

L’eau avait des pouvoirs insoupçonnés et salvateurs. Il suffisait de s’abandonner complètement pour voir les douleurs et les stigmates s’éloigner aussitôt. L’eau allégeait autant le corps que l’esprit et après les épreuves vécues, ces bienfaits étaient plus salutaires que jamais. S’il avait prononcé ses remerciements avec une pointe d’amusement, signifiant ainsi que se débarrasser de la crasse et de l’odeur qui le suivaient depuis le début du voyage n’était en rien une mauvaise chose, cette pause était accueillie avec un plaisir et un soulagement bien réel. Malgré un arrêt de quelques jours à Noirport où il avait pu profiter de Jyana et ses enfants, il n’avait pas réellement pris de repos depuis le jour où il avait initialement quitté les terres de l’Orage. Et cela devait se lire sur son visage. Il était sur le point de tendre une main en direction de Beth pour lui saisir les doigts quand une tornade faites de plumes et de jacassements fit irruption dans la pièce.

Le volatile qui régnait sur les Eteules en maître vint aussitôt se poser sur le rebord de la baignoire, irritant les tympans d’Ilyn de ses cris stridents et courroucés dans lesquels l’orageois perçut quelques mots barbares qui ne firent que lui déclencher un éclat de rire. Pour le faire taire, l’oiseau s’empressa de lui pincer une oreille à l’aide de son bec aiguisé. « Salut, mon vieux Pouic. Peur d’avoir été oublié ? » glissa Ilyn avec un sourire empli de malice. Vexée sans doute de ne pas avoir pris encore part à la fête, la bestiole redoubla d’efforts pour faire entendre sa voix. Le terme puanteur arriva très vite aux oreilles de son propriétaire qui répliqua en aspergeant de l’eau en direction de l’oiseau qui quitta son perchoir avec des cris de désapprobation. Il se percha alors sur une chaise non loin de Beth comme pour chercher une protection amicale et commença à se secouer pour sécher ses plumes aux éclats colorés.

« Je ne m’attendais pas à ce qu’il change… Je crois que je me suis fait une raison… » répondit le seigneur des Eteules à son épouse sans quitter le volatile des yeux. Pour dire la vérité, depuis qu’il avait adopté l’animal durant ses pérégrinations essossiennes (dire que Pouic l’avait adopté serait même bien plus juste), rares avaient été les occasions durant lesquels Ilyn s’en était séparé. Et certainement pas aussi longtemps. L’oiseau lui témoignait à sa manière bien à lui la joie et le soulagement qu’il éprouvait à le savoir de retour. Ou la colère d’avoir été ainsi lâchement abandonné… Ilyn ne parvenait pas à se décider sur les sentiments qui pouvaient bien traverser la cervelle d’oiseau du perroquet. « J’espère qu’il s’est bien comporté… » commença d’abord Ilyn avant d’être interrompu par un enchaînement hystérique de « Oui ! Oui ! Oui ! » qui firent gagner à Pouic quelques éclaboussures de plus et à son maître de nouveaux éclats de rire. « Je rectifie. J’espère qu’il ne t’en a pas trop fait voir… » glissa-t-il à son épouse avec un sourire entendu.

Il aimait énormément l’animal mais il savait qu’il pouvait être très difficile à vivre et lui-même avait vécu un grand nombre de moments de gêne ou de situations insupportables à cause de lui. La plupart datait d’ailleurs de l’époque où il essayait de courtiser la née-Caron avec sa grande maladresse que soulignait savamment le perroquet. Il était toujours très difficile de rester discret et digne avec un Pouic surexcité accroché à l’épaule. Bien conscient qu’il était désormais le centre de la conversation, ce qu’il adorait par-dessus tout, il revient se poser sur le rebord de la baignoire et vint donner un nouveau coup de bec affectueux à Ilyn qui n’eut pas la foi de le repousser cette fois-ci. « Je sais que tu m’en veux mon vieux Pouic mais je ne pouvais pas t’emmener avec moi. Tu n’aurais pas survécu sous toute cette neige. » « La neige ! » répéta l’oiseau un peu plus fort. Ilyn sourit et reporta son attention sur la surface de l’eau avant de laisser de nouveau son regard glisser en direction de sa femme. Un mince sourire étira ses lèvres. Un sourire empreint de douceur et de soulagement, témoignant simplement le bonheur d’être de retour. Mais dans ce sourire-là on lisait aussi une grande lassitude.

Plus que les spectres, plus que la mort qu’il avait défié et vaincu, c’était plutôt ce qui les attendait à l’avenir dont il avait envie de parler à Beth. Ce à quoi ils avaient assisté n’était pas anodin. Le prince Viserys, accusé de félonie et condamné à un exil perpétuel, chevauchant un monstre ailé comme ceux qui régnaient dans les contes. Tout ceci annonçait des heures bien incertaines. Mais il ne voulait pas ternir ses retrouvailles avec Beth avec toutes ces inquiétudes. Pire, il ne savait même pas comment aborder tout ça. Mais il le faudrait bien à un moment donné. Il ne pourrait pas la laisser dans l’ignorance longtemps. Il en était incapable et elle pourrait lui en vouloir. A juste titre. Mais pour l’heure toutes ces sombres vérités lui nouaient la gorge et l’estomac.

Il chassa ses états d’âme d’un raclement de gorge et s’empara d’un pain de savon laissé près de lui pour le débarrasser des derniers vestiges de crasse tenace. Il commença à frotter chacun de ses bras de ses larges mains rugueuses. « Tout s’est bien passé en mon absence ? Quelles sont les nouvelles après toutes ces lunes ? » finit-il par demander, coincé dans l’océan de banalités qui venait peu à peu le submerger, prisonnier des sentiments contradictoires de craintes et de bonheur qui venaient s’emparer de lui sans crier gare. « Je suis certain que tu t’en es superbement bien sorti » ajouta-t-il précipitamment, craignant que ses questions soudaines ne laissent penser qu’il n’avait pas confiance en elle. « Merci encore pour tout ce que tu as fait. » conclut-il avant de poser ses lèvres sur le bras que Beth avait laissé tout près de lui. Jamais il n’aurait imaginé que pareille pensée lui traverse un jour l’esprit, mais rien n’était plus doux que le chemin de la maison.

Date d'inscription : 16/10/2016

# Mar 21 Sep - 12:24

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Est-ce quelqu’un s’attendait réellement à ce que le perroquet change ? Pour tous ceux qui le connaissait, c’était mission impossible. Pouic resterait Pouic. Et rien ne pouvait le faire taire ou le rendre moins envahissant. C’était ainsi et chacun s’y était habitué. Quand son maître demanda à Bethany s’il avait été sage, l’oiseau répondit à la place de l’orageoise, provoquant les éclats de rire des deux avant qu’Ilyn ne change de question à l’encontre du comportement de l’oiseau.
« Il fut de bonne compagnie, il nous a diverti. »

Il avait apporté un peu de légèreté à l’ambiance lourde chargé par l’angoisse de l’attente des nouvelles venues du Nord. Il avait réussi à arracher des sourires amusés ou des soupirs d’agacement aux membres de la maison Selmy restés aux Eteules. Heureusement, l’oiseau craignant le froid, si on voulait lui échapper, il suffisait de trouver de quoi s’occuper à l’extérieur des murs du château. Il répéta d’ailleurs bruyamment le mot neige qu’Ilyn prononça pour lui s’excuser de ne pas l’avoir pris avec lui.

Ilyn sembla se perdre durant quelques instants dans ses pensées avant de se raclée la gorge et de commencer à se savonner vigoureusement pour retirer la boue et la poussière du voyage. Bethany ignorait ce qu’il avait vraiment là-haut dans le Nord. Si physiquement il était quasiment indemne, son esprit pouvait avoir bien plus souffert. Cependant, la jeune femme le laissa faire, ne voulant pas le brusquer. Elle ne désirait que le voir se détendre et profiter de son retour à la maison pour se sentir en sécurité et au chaud.

Il retrouva la maladresse que Beth appréciait et qui faisait tout le charme de l’homme qu’elle avait épouser. Il vint déposer un léger baiser humide sur son bras. Le regard émeraude de la née Caron se fit tendre et bienveillant.
« Ne t’en fait pas, tout s’est bien passé et le royaume semble s’être mit en pause durant ces dernières lunes. Il n’y a rien d’urgent qui nécessite que tu te tortures l’esprit ce soir. Et ce n’était pas une corvée, et puis ton oncle et ta tante ainsi que ta mère m’ont aidé à tout gérer. Tout va bien ici. »

Elle cherchait à le rassurer. Si elle avait été mordu d’angoisse, tout allait bien ici, au cœur des terres de l’Orage et du fief Selmy. Tout allait bien chez eux. Il n’avait pas à s’en faire et elle ne voulait pas qu’il pense à son rôle de seigneur ce soir. Bethany déplaca son tabouret pour se mettre derrière la tête de son époux. Elle lui emprunta le savon et le glissa dans les cheveux et commença à masser doucement sa tête.
« Détend toi… »

Une fois les cheveux d’Ilyn propre, elle massa doucement son front du bout des doigts. Elle faisait des petits mouvements circulaires, tout en douceur et délicatesse dans le seul but de lui faire oublier le nord et ses terres glacés de cauchemars.

DRACARYS

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# Dim 24 Oct - 18:33

La voix douce et chaude de Beth l’apaisa aussitôt. Tel le rossignol que sa famille avait choisi pour emblème, son timbre délicat avait ce don extraordinaire de vous réconforter en chaque instant. Belle elle l’était assurément. Aussi peu objectif pouvait-il être à ce sujet, il savait qu’il avait épousé l’une des plus belles femmes de Westeros. Sa beauté l’avait subjugué dès l’instant où elle lui était apparue. Mais lors de leur première rencontre, sa beauté élégante et délicate était passée au second plan sitôt qu’elle avait ouvert la bouche. Plus que l’éclat vif et brillant de ses yeux, plus encore que la finesse de ses traits ou la beauté de son sourire, ce fut avant tout de sa voix dont il était tombé amoureux. Cela l’avait frappé dès leur premier échange et la mélodie du rossignol le priva lui de la capacité de parler. Bafouillant comme un adolescent face au minois de la Caron qui d’une petite tirade s’était attaché son cœur. Dès qu’elle avait quitté les lieux, il avait espéré recroiser la route de l’émissaire de Serena tout en sachant que rien ne ressortirait de cela. Une belle amitié tout au plus, si la chance lui souriait. Comme ce temps-là lui semblait loin désormais. Et dire qu’il avait cru, là-bas, dans le Nord, ne plus jamais l’entendre le si joli chant de son doux rossignol.

Elle lui prit délicatement le savon des mains. Le seigneur des Eteules ne chercha à aucun moment à l’en empêcher et lorsqu’il sentit les mains de Beth caresser le sommet de son crâne, lorsqu’il sentit l’odeur délicate du savon se glisser dans sa tignasse crasseuse, il obtempéra aussitôt à l’ordre conjugal et malgré lui ses yeux se fermèrent à demi. Se détendre. Il n’avait plus que ça à fait après tout. Ce sentiment de plénitude ne durerait pas, il en avait conscience. Alors il devait le savourer plus encore. Avec des gestes experts, Beth entreprit de débarrasser ses cheveux de la poussière du voyage. Il sentit des picotements au sommet de son crâne qui petit à petit se propagèrent à l’entièreté de sa tête, prenant possession de sa nuque, de ses tempes et même de son cou.

La née-Caron rinça ensuite délicatement les cheveux de son époux et ce dernier savoura plus encore le clapotis de l’eau qui ruisselait contre son dos avant de replonger dans la baignoire. Ses cheveux propres mais dégoulinants, il s’ébroua légèrement, éclaboussant malgré lui la pauvre Beth vers laquelle il se tourna aussitôt, lui adressant un sourire d’excuses complice avant de rire aux éclats. De fines rides apparurent au coin de ses lèvres. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas ri de la sorte. Mais de toutes les nobles dames qui peuplaient Westeros, il avait eu la chance d’épouser la moins rancunière sans aucun doute. Et nullement fâchée de s’être ainsi retrouvée trempée à cause de l’étourderie d’un mari maladroit, la dame des Eteules vint avec toute la délicatesse qui la caractérisait masser doucement le front du coupable qui semblait incapable de se débarrasser du sourire qui étirait désormais ses lèvres.

Ces attentions-là, Ilyn ne savait jamais vraiment comment les recevoir. Il avait beaucoup appris avec Beth, ceci-dit. Mais aussi bienveillant et doux pouvait-il être, il ne savait jamais comment réagir face à ces marques d’affection. Avant Beth, la proximité physique avec une femme de sa trempe le mettait dans un tel état de nerfs qu’il perdait tous moyens et réagissait forcément de la pire des façons. Et même après toutes ces années de mariage, il n’était pas rare de le voir s’empêtrer dans sa touchante maladresse. Il était ainsi et ne changerait probablement pas.

Mais cette fois-ci, lord Selmy ne réfléchissait pas, ne surinterprétait pas. Il profitait du moment présent, de la proximité de Beth, de la chaleur de ses mains, de la tiédeur du soleil hivernal à travers la fenêtre, des battements d'ailes du perroquet qui venaient de temps à autre troubler la quiétude du moment. Et peu à peu, il sentait sa respiration s’apaiser et ses yeux s’abaisser de plus en plus jusqu’à se fermer complètement. Son doux sourire ne quittant désormais plus ses lèvres.

Et dans un demi-sommeil, cédant à chaque minute un peu plus de terrain face aux caresses de son épouse, il s’entendit murmurer un énième « Je t’aime. » Comme il pouvait les rabâcher ces trois petits mots depuis toutes ces années ! A tel point qu’il se demandait parfois s’ils n’avaient pas perdu tout leur sens. S’il n’en faisait pas un trop grand usage. Il savait que rares étaient les seigneurs de Westeros à inonder leurs épouses de telles attentions. Et rares devaient-elles être aussi à l’accepter sans sourciller. Mais Beth avec toute sa bienveillance et sa patience le laissait dire sans se lasser. Oui, il les disait parfois machinalement ces petits mots, comme pour se rappeler de la chance qu’il avait. Comme pour lui montrer la force des sentiments qui l’habitait. Mais en l’espace de quelques lunes ces trois petits mots avaient repris toute leur force, toute leur réalité.

Il était heureux d’être de retour chez lui, c’était un fait. Lui l’homme au cœur intrépide engoncé malgré lui dans ce costume de seigneur qu’il ne supportait pas. Dans ce fief qu’il avait cherché à fuir pendant dix longues années. Il était heureux d’être rentré. Mais plus que tout il était heureux d’être de retour près d’elle. Car son foyer tenait seulement entre les mains qui délicatement lui massait le front. Elle était son foyer. Elle et personne d’autre.

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