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The dawn has come [SOLO]

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the dawn has come

Winterfell | An 302, lune 12, semaine 2.



Solo

Sa jambe traînait lourdement sur le sol, alors qu'elle tentait d'avancer, tel le poids mort qu'elle était. La lame mortelle et glacée avait sévèrement meurtri les chairs de sa cuisse et un sang épais imbibait déjà le pansement de fortune que la guerrière qu'elle avait croisé lui avait appliqué. Appuyée contre le Grafton qui l'aidait à progresser du mieux qu'il pouvait, elle peinait encore à comprendre ce qui venait de se jouer. Ils étaient en vie. Ils avaient gagné. Elle avait mis un terme à toute cette folie. Était-ce seulement ce que l'on retiendrait ? L'Histoire gardait-elle vraiment une place pour ce genre de héros ? La chienne étrangère. L'impie sans nom et sans patrie. Était-ce d'ailleurs ce qu'elle désirait ? Non. Bien sûr que non. Elle n'avait fait que ce pour quoi elle était née. Donner la mort. Tuer plutôt qu'être tuée. Méritait-elle un autel pour cela ? Assurément, non, trancha-t-elle le regard plus dur et froid que d'ordinaire.

Une ombre menaçante passa au-dessus de leurs têtes et elle aperçut alors les noires ailes de Nemesys disparaître en direction du Nord. Il partait. C'était le mieux à faire. Elle craignait que cette nuit d'horreur n'ait trop affaibli le dragon pour qu'il supporte un nouveau voyage même de courte durée. Mais il n'y avait d'autre choix. Ils devaient fuir tous deux, une fois de plus. Elle espérait qu'ils n'auraient bientôt plus à le faire. Il était revenu pour les sauver, ces misérables qui voulaient sa tête. Il avait pris bien des risques pour des êtres qui le meprisaient. Et le voilà une fois encore contraint de prendre la fuite tel un voleur au cœur de la nuit. Une rancœur amère enfla au fond de sa gorge tandis qu'elle regardait le dragon et son maître devenir un point minuscule à l'horizon. Bientôt tout serait différent.

« Nous devons avancer. » lui intima ser Marq alors qu'il sentait son fardeau ralentir, suivre la course du Targaryen auquel elle vouait sa vie. Il n'était pour l'heure pas question de ralentir. Leurs chemins devaient une fois de plus se séparer, pour peu de temps espérait-elle. Le chevalier valois et la gladiatrice approchaient des hautes murailles désormais détruites de Winterfell. Elle grimaçait sous l'effort que cela lui réclamait. Avancer en dépit de la douleur, ignorant cette cuisse qui devenait un peu plus lourde après chaque pas. Une profonde traînée sanguinolante les suivait désormais. À sa source se trouvaient les restes éparpillés du seigneur des morts. Son œuvre à elle. Mais l'heure n'était pas d'en flatter son orgueil. Le Grafton avait raison. Ils devaient absolument profiter du flux de soldats, de blessés et de mourants pour passer inaperçus. Éviter les questions, à tout prix. Retrouver Ramsay Bolton s'ils en avaient l'occasion mais avant tout éviter qu'on vienne questionner cette énigmatique étrangère qui venait de prendre part à une guerre qui ne la concernait pas.

Alors que le jour se levait, l'antre des loups serait une fois de plus sa demeure. Pour très peu de temps encore, elle s'en faisait la promesse. Sa place n'avait jamais été ici. Profiter du tumulte pour passer inaperçu et fuir à la moindre occasion. Elle en était pour l'heure incapable mais elle prendrait tous les risques possibles pour leur échapper. Fuir et le retrouver. En dépit de tout.

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Winterfell | An 302, lune 12, semaine 2.



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Si les spectres rampants étaient redevenus poussière après la chute de leur funeste souverain, ce n’était pas le cas de ceux des vivants que la mort avait cueilli. Ils étaient là, yeux grands ouverts sur la nuit qui les avait avalés. Certains entourés de frères, de fils ou d’amis qui les pleuraient. D’autres déjà noyés dans les ténèbres de la solitude. Le petit jour se levait et lorsque la lumière aurait chassé l’obscurité alors il serait temps pour les vivants de retrouver leurs morts. Une épreuve à laquelle Cassandra dérogerait sans le moindre regret. Tous n'étaient au mieux que des étrangers à ses yeux dont le sort l’indifferait. Par expérience, elle ne pleurait plus les morts depuis longtemps. Quant à prier pour leur salut ? Encore faudrait il avoir un dieu à prier… Elle laissait derrière elle ces cadavres qui ne lui étaient rien. Mais lorsqu’elle posait les yeux sur ces corps inertes et ce paysage désolé que doucement la clarté de l’aube tentait de sauver des Ténèbres, une certitude lui serrait le cœur. La vie au cœur des arènes n’avait rien à voir avec le chaos de la guerre. Elle s’était forgée en combattante mais n’avait pas l’étoffe d’une guerrière.

Une odeur de souffre encore prégnante lui montait à la gorge alors qu’ils approchaient de la forteresse de Winterfell. C’était là que s’était joué le dernier combat mortel des dragons. Le mur d’enceinte effondré en témoignait. C’était ici même qu’il avait risqué sa vie pour sauver ceux qui se battaient au sol. C’était ici même qu’il avait affronté le roi de la Nuit et son monstrueux reptile volant au souffle de feu et de glace. C’était ici même qu’il avait vaincu. Le jour viendrait où le rappeler aux yeux des ingrats deviendrait une nécessité. Sans Viserys Targaryen, les Ténèbres les auraient tous avalés. À pas mesurés, elle suivait Marq Grafton qui la soutenait du mieux qu’il pouvait. Mais leur fatigue commune ralentissait fortement leur progression. Alors qu’ils longeaient le mur de la forteresse, tous deux ne purent que remarquer l’imposante colonne d’hommes, blessés ou plus simplement épuisés qui se formait à l’entrée de la ville. Le valois lui fit un signe de tête et d’un pas déterminé, il plongea dans la marée d’âmes brisées qui déferlait. Ceux qui les entouraient alors ne leur prêtaient que peu d’attention, se moquant éperdument de qui ils étaient et d’où ils venaient tant leur aspect révélait l’essentiel. Eux aussi avaient survécu au pire. Protégée ainsi des regards, Cassandre leva doucement les yeux en direction du ciel qui se teintait doucement de douces nuances si différentes du noir de la nuit passée. C’était la première fois qu’elle prêtait une telle attention au ciel.

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Winterfell | An 302, lune 12, semaine 2.



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Enfin ils pénétrèrent dans l’enceinte de Winterfell et l’espace d’un instant d’un même mouvement le valois et la meereenienne se figèrent. Ici aussi des corps inertes jonchaient le sol. Femmes, enfants et vieillards n’avaient pas été épargnés par le réveil des morts. « Quelle horreur… » laissa échapper le Grafton malgré lui. Les aléas de la guerre pourtant. Sa vie dans la Baie des Serfs avait appris à Cassandre que les vivants pouvaient parfois se montrer plus cruels que ces spectres. Combien d’histoires de raids dothrakis avaient-elles entendues ? Combien de filles, de gosses avaient elles croisés dans les arènes ou ailleurs, le regard pétrifié par la peur ou au contraire dénué de toute expression ? Ce monde là, Westeros l’avait connu. Ce n’était simplement pas leur quotidien. Eux l’appelaient guerre. Viserys lui avait parlé de celle qui l’avait si terriblement marqué lorsqu’il était enfant. Mais dans la mémoire des mortels, elle était déjà loin. L’Homme finissait inévitablement par oublier la violence de ce monde. C’était le seul moyen pour ne pas sombrer dans la folie. Mais la violence finissait toujours par se rappeler à son bon souvenir.

Cassandre balayait la scène du regard presque d’un air absent, comme si elle-même ne vivait rien de tout cela. Le chagrin, la peur. Les quelques mestres présents sur place couraient déjà en tout sens pour venir en aide aux blessés qui arrivaient par poignées, se précipitant avant tout vers les mieux nés. Des femmes leur prêtaient main forte, d’autres au contraire suivaient la colonne d’hommes avec une angoisse constante au fond des yeux, cherchant ceux qu’elles avaient laissé partir. Certaines avaient eu les réponses à leur question et pleuraient de soulagement ou de désespoir. L’ancienne gladiatrice observait tout ceci sans réussir à tout saisir. Cette étrange frénésie si différente de celle qui s’était emparé du champ de bataille lui était totalement inconnue. Ses prunelles de glace se fixèrent bientôt sur un enfant de quatre ou cinq ans à peine. Assis dans une flaque de neige boueuse ses hurlements s’élevaient dans le chaos de ce début de matinée. Il s’evertuait à secouer le corps sans vie à côté duquel il s’était laissé tomber. Un orphelin de plus comme la guerre savait si bien les faire. Nul ne prêtait attention à lui. Sauf Cassandre qui continuait à le regarder sans le voir.

« Cassandre, vous m’entendez ? » Le Grafton la ramena à la réalité. Elle pris conscience que si elle l’avait effectivement entendu s’adresser à elle, elle ne l’avait en revanche pas écouté une seule seconde depuis leur entrée dans la ville d’hiver. « Il vous faut des soins. » répéta-t-il. « Vous aussi. » fit-elle remarquer sans s’émouvoir. Elle n’oubliait pas que par deux fois il avait perdu connaissance, par deux fois il s’en était fallu de peu. Mais la prêtresse qui s’était chargé de lui à la toute fin avait visiblement fait des miracles. « Je vais bien. » assura-t-elle avec une voix blanche qui ne lui ressemblait pas et qui lui donnait tort, trahissant son état d’extrême fatigue. « Vous n’allez pas bien, Cassandre. Vous tenez à peine debout, vous avez perdu beaucoup de sang et vous en perdez encore...» « Je. Vais. Bien. » « Vous ne lui serez d’aucune aide dans l’état qu’est le vôtre. » laissa alors échapper le chevalier, touchant ainsi le seul point sensible de la jeune femme. Dure vérité que celle-ci. Dans son état, elle ne serait rien de plus qu’un poids. Vaincue, elle se laissa conduire à l’écart de la cohue et se laissa tomber sur le sol recouvert de paille avec une grimace de douleur. Des blessures elle en avait connu. D’aussi douloureuses, jamais. Et c’était précisément cela qui l’inquiétait.

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Winterfell | An 302, lune 12, semaine 2.



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De mauvais grâce la meereenienne se laissa conduire à l’écart là où ser Marq la conduisait. Il l’aida ensuite à s’allonger sur une paillasse oubliée là. Ce simple geste se révéla au dessus de ses forces et Cassandre serra les mâchoires pour ne pas hurler de douleur. Sa peau halée perdit aussitôt toutes ses couleurs. Elle crut défaillir. Haletante, essayant tant bien que mal de retrouver son souffle pour ne pas perdre connaissance, elle laissa le chevalier lui retirer ce qu’elle portait sans s’émouvoir aucunement. Mais elle ne put regarder davantage. Le sang ne lui avait jamais fait peur. Des blessures elle en avait probablement connu plus que tous ceux présents dans l’enceinte de ce château. Mais la douleur devenait difficilement soutenable. Elle avait mal. Vraiment. « C’est moche. » entendit-elle souffler. Elle glissa une œillade en direction du Grafton qui fixait sa cuisse avec un certain abattement. « Moche comment ? » parvint-elle seulement à articuler de sa voix plus rauque que jamais. « Vraiment moche. » Des larmes de rage vinrent lui obstruer la gorge. Des larmes qu’elle refusait de laisser ne serait-ce qu'entrevoir. Mais elles étaient pourtant bien là, tapies dans l’ombre, attendant leur heure pour s’échapper. De là où elle venait cette sentence-là était synonyme de mort. Si vous reveniez de l’arène salement amoché, vraiment salement, vous pouviez être certain que tout était terminé. Et sans les honneurs. La blessure qu’elle avait reçu sur son autre hanche aurait pu être de celles-là. Des vraiment moches. Mais par un miracle qu’elle ne s’expliquait pas, elle s’en était tiré sans trop de dommages en dehors de cette hideuse cicatrice. Aurait-elle la même chance cette fois-ci ? Elle ne parvenait pas à se l’assurer.

Le chevalier entreprit de panser la plaie du mieux qu’il put et la simple compression du bandage soulagea grandement la jeune femme qui aurait pu s’évanouir, de soulagement cette fois-ci. « C’est un mestre qu’il vous faut. » commenta alors le Grafton. « Hors de question. » Elle ne voulait pas de mestre, un seul de ces vieux grincheux suffirait pour qu’on pose des questions. Et elle avait appris depuis longtemps que les questions pouvaient s’avérer aussi dangereuses que la plus affûtée des lames. Poser des questions, c’était mettre leur position à mal. Elle avait déjà pris beaucoup trop de risques en mettant un terme à la guerre à la vue de tous. Mieux valait faire profil bas maintenant. « Pas de mestre. » répéta-t-elle d’une voix ferme sans se départir de la grimace de douleur qui figeait ses traits. « Mes seuls soins ne suffiront pas Cassandre. Aussi butée que vous soyez, je peux l’être tout autant. Je vais vous chercher un mestre. » Ser Marq disparut avant même qu’elle ait eu le temps de lui balancer une myriade d’injures à la figure. Et il ne revint pas avant longtemps. Rien d’étonnant. Les mestres ne fleurissaient pas. Et tous devaient être bien trop occupés pour pouvoir s’occuper de son cas. Cassandre avait sombré dans un demi-sommeil lorsque les deux hommes apparurent. Elle esquissa une grimace de mépris lorsqu’elle aperçut le mestre se pencher sur sa blessure et réserva son regard le plus noir au valois qui fit mine de ne pas le remarquer.

Contre toute attente, le mestre ne posa nulle question. Le temps était compté pour lui et il ne pouvait se permettre de s’attarder sur chaque blessé qui arrivait entre ses mains. Il parvint aux mêmes conclusions que Marq, la blessure était sérieuse. Suffisamment sérieuse pour être traitée avec le plus grand soin. Son œuvre fut l’effet d’une seconde lame enfoncée dans la cuisse de la guerrière. Elle transpirait à grosses gouttes et se retint de lui sauter à la gorge pour le faire cesser. Le mestre dut sentir son agitation car aussitôt il se figea, lui présentant ses excuses et lui assurant qu’il n’avait d’autres choix, qu’il lui aurait bien fourni du lait de pavot si seulement il en avait eu sous la main et qu’il faudrait faire sans pour le moment. Marq apporta un linge que la jeune femme glissa entre ses dents pour s’empêcher de hurler tandis que le vieil homme resserrait les chairs meurtries. La torture prit fin après un temps qui parut interminable à Cassandre. Le mestre appliqua un onguent et resserra un peu plus le précédent bandage. Avant de la quitter, il lui fit promettre de garder le lit un moment. Elle retrouverait probablement la mobilité complète de sa jambe mais c’était de repos dont elle avait désormais besoin. Cassandre marmonna des paroles inaudibles tandis que Marq Grafton le remerciait avec un peu plus de chaleur. Elle n’avait nul besoin de repos, songeait-elle avec humeur. Tout ce dont ils avaient besoin c’était de quitter cet endroit. Partir le plus vite possible, sans se retourner. Mais le valois refuserait d’écouter tant qu’elle serait ainsi, à l’état de poids mort. Cette fois-ci Cassandre aurait pu hurler d’impuissance plutôt que de douleur.

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Winterfell | An 302, lune 12, semaine 2.



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La nuit était de nouveau tombée sur Winterfell. Le temps inévitablement poursuivait son cycle éternel sans se soucier des mortels et de leurs tracas. La nuit était de nouveau tombée et celle qui la précédait était encore dans tous les esprits. Elle se promettait moins cauchemardesque. Le temps était désormais au deuil pour les uns et à la célébration pour les autres. Dans le grand hall de la forteresse, chants et cris d’allégresse résonnaient comme pour éloigner à jamais les monstres qui hanteraient pourtant toutes leurs nuits à venir. Les vivants avaient vaincu. Et tous célébraient désormais les héros de Winterfell. Parmi les rumeurs et les murmures, on évoquait ci et là la silhouette d’une femme qui s’était élancée face au roi des spectres et l’avait réduit en poussière. Les hommes qui s’étaient trouvé les plus éloignés de la scène ne voulaient rien croire de ces affabulations. Une femme… Héroïne de Winterfell… Reine du chaos et maîtresse de la Mort… Mais oui… Et où était-elle la divine guerrière en cet instant ? Pourquoi donc ne fêtait-elle pas ses exploits ? On se gaussait face à ces élucubrations, on s’indignait de ne pas être cru, on fantasmait cette silhouette mystérieuse dont on ignorait le sort à présent.

Cassandre était bien loin de tout ceci. Toujours allongée sur la paillasse de fortune sur laquelle ser Marq l’avait traînée, elle ne dormait pourtant pas. Les yeux grands ouverts, elle ruminait l’héroïne de Winterfell. Sa cuisse la lançait horriblement mais elle ne voulait y penser. Et par cette simple décision, elle ne faisait précisément que cela, y penser. Elle fit glisser ses prunelles grises en direction de la couche qui se trouvait près de la sienne. Le chevalier l’avait quittée voilà déjà un long moment et n’était pas réapparu depuis. Sans doute s’était-il éclipsé pour profiter des festivités. Il aurait eu tort de s’en priver dut-elle admettre. De son côté, elle se révélait plutôt hermétique à ce genre de choses. En sa qualité d’esclave, elle n’avait pas été élevée et éduquée de la sorte et les simples notions de fête ou de plaisir lui étaient parfaitement inconnues. C’était à l’ombre des regards, dans les Ténèbres, loin des fausses éloges et des rumeurs qu’elle était la plus à l’aise. La lumière, paradoxalement, elle la préférait lorsqu’elle n’était que peu de choses, là-bas, sous le soleil de Meereen, sous les clameurs des arènes. A Westeros, elle n’avait que faire de gloire ou de lumière. Ce n’était pas pour elle qu’elle se battait et seul Viserys méritait tout ceci. Elle se releva d’un bond, dressée sur ses coudes, lorsqu’elle entendit du mouvement. L’instant d’après Marq Grafton apparut dans son champ de vision. Sous l’éclat de la lune, elle sembla remarquer que son visage était préoccupé, en tout cas pas aussi serein qu’il devrait l’être. « Je suis navré d’avoir à vous demander cela Cassandre, vraiment. Mais il nous faut partir. » L’ancienne gladiatrice se dressa plus encore sur sa couche, pas tout à fait certaine d’avoir bien entendu. C’était précisément ce qu’elle voulait, elle, quitter ce trou à rats. Et le valois avait été suffisamment catégorique sur sa façon de voir les choses quelques heures plus tôt pour que la jeune femme doute d’avoir bien compris ce qu’il venait de dire.

« Nous n’avons pas le choix. Il semblerait que notre...ami… ait décidé de nous faire faux bond. » chuchota-t-il afin de n’être entendu que d’elle et elle seule. D’autres blessés avaient trouvé refuge dans la pièce dans laquelle ils logeaient. « Pièce » était un grand mot mais au moins étaient-ils à l’abri de la neige et du froid. Si la plupart des hommes qui se trouvaient ici n’étaient pas vraiment en état de leur causer le moindre soucis, le Grafton ne tenait pas à tenter bêtement les dieux. « Je ne sais pas vous mais je ne tiens pas à revivre l’expédition cauchemardesque que nous avons connu la première fois. Jamais je ne vous aurai demandé pareil effort dans d’autres circonstances, mais je crains que nous n’ayons d’autres choix que de nous mettre en route. Immédiatement. » appuya-t-il dans un souffle pour conclure. De peur qu’il vienne à changer d’avis, Cassandre entreprit aussitôt de quitter l’état d’alitement dans lequel elle se trouvait et qui la désolait tant. Elle tenta de revêtir péniblement ses vêtements abandonnés quelques heures plus tôt pour être soignée mais face à la souffrance que lui procurait pareil effort, le chevalier n’eut d’autres choix que de l’aider. Il vint ensuite la soutenir pour l’aider à avancer et sortir dans la cour enneigée et vidée de la plupart des âmes qui la peuplaient quelques heures plus tôt. « Ce n’est pas tant nous que tout le reste qu’il cherche à fuir, évidemment. Lorsque je l’ai intercepté, il m’a d’ailleurs assuré que nous étions les bienvenus mais qu’il ne nous attendrait pas. Si je peine à croire la première affirmation, je ne mets absolument pas la seconde en doute. Il semblerait que les affaires qui opposent Bolton aux Stark soient des plus sérieuses. Bien plus sérieuses que ce que nous pouvions entrevoir. Suffisamment sérieuses pour le faire fuir la queue entre les jambes au coeur de la nuit. » poursuivit aussitôt le valois d’une voix légèrement plus forte maintenant qu’ils étaient sûrs de ne pas être entendus. « Il ne fait aucun doute que Viserys s’est rendu à Fort-Terreur, c’est en tout cas l’endroit le plus proche et le plus sûr. Pour lui comme pour nous. Nous ne pouvons attendre, il nous faut intégrer les troupes Bolton tant que cela nous est possible. Rester ici serait plus dangereux et irresponsable qu’autre chose. » Cassandre ne put s’empêcher d’adresser un sourire empli d’ironie à l’adresse du valois qui prit le parti de l’ignorer. Il n’avait nulle envie d’entrer en conflit avec elle pour le moment.

Il lui expliqua rapidement s’être arrangé pour obtenir une monture. Peu de chances qu’elle soit fraîche mais c’était assurément mieux que rien étant donné l’état dans lequel se trouvait sa compagne d’infortune. Il ne voulait entendre aucune objection, Cassandre monterait cette jument que ça lui plaise ou non. La meereenienne ne chercha même pas à se battre et obtempéra sans faire d’histoire, une fois n’était pas coutume. Tête brûlée mais pas sotte. Elle savait qu’elle ne pourrait pas faire dix pas de plus dans l’état où se trouvait sa jambe. « Les troupes Bolton attendent à l’extérieur de la ville m’a-t-on dit. Lord Ramsay nous a sans doute précédé mais nous n’aurons aucun mal à les rattraper » lui indiqua-t-il enfin. Cassandre n’avait toujours pas ouvert la bouche, taiseuse comme elle savait l’être. Avec toutes les peines du monde elle parvint à se hisser en selle, un masque grimaçant figé sur ses traits. Et au coeur de la nuit, le chevalier de Goëville et la gladiatrice de Meereen tournèrent le dos aux tours de Winterfell, à brides abattues. C’était sans un regard en arrière, sans nul regret qu’elle laissait tout ceci derrière elle. Ces maudits nordiens en premier lieu. La Mort et les promesses de gloire avec eux.

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