La route est longue

Date d'inscription : 27/09/2017

# Lun 22 Juin - 11:33

An 302, lune 12 semaine 2

La route est longue

Je pris la malle de Félicité pour la soulever et la poser avec les autres. Je souris à mon amie qui semblait plus excitée qu’une pie. Et pourtant la route était longue ! Plus ou moins une lune de voyage ! Je n’étais pas douée en géographie. Je n’étais pas douée en grand-chose, Félicité réclama de vérifier mes affaires, alors qu’elle l’avait fait la veille pour s’assurer que j’avais assez de robes et de tenus pour la capitale. J’avais plusieurs, les sept me viennent en tête, nouvelles robes très simples, en laine, parfait pour passer inaperçu. J’allais pouvoir oublier mes pantalons pendant un bon moment. Je devais avoir deux robes un peu plus… noble ? Si on peut dire pour les grands évènements. Mais déjà que j’allais soigneusement éviter de trop sortir, j’allais m’effacer au maximum. Je n’avais le droit aux pantalons que lorsque j’allais m’entraîner. Mais pour l’instant, j’allais pouvoir monter. Je refermais ma malle, qui était sûrement l’une des plus légères et des plus vides de toute celle qu’il y avait. Félicité monta s’installer dans un carrosse et je souris avant que Meliodas ne passe un bras autour de mes épaules. Il me baisa doucement le front, je lui offris un sourire emplis d’affection. Il était inquiet, non pas du voyage, mais de ma manière de vivre à la capitale. Ça irait ! Il m’entraîna par les épaules jusqu’à nos chevaux, sa femme monta avec Cersei tout comme Félicité, je crois ? C’était déjà pas mal. Il y avait un monde de fou ! Et il faisait froid. J’observais autour de moi avec un petit pincement au cœur, Meliodas me serra contre lui avec douceur :

« Ça va ?
- Oui.
- T’as mangé ce matin ? »

Je lui fis une mine angélique avant de rire alors qu’il me donnait une tape derrière la tête. Il savait très bien que j’étais obligée de manger, soit c’était Félicité qui me surveillait, soit lui, soit parfois Lady Cersei. Je me hissais sur Helios qui semblait comme d’habitude contente de sortir. Je rajustai la cape autour de mes épaules avec soin ainsi que mes nouveaux gants, les derniers avaient dû être découpé. Il eut encore un peu d’agitation jusqu’à ce qu’on puisse, enfin !, partir. Je me postais aux côtés de Meliodas, à quelques distances du carrosse de Lady Cersei.

Il faisait froid, clairement, mais ça allait, j’observais autour de moi régulièrement, rajustant parfois ma cape ou mes gants. Helios était détendue entre mes cuisses, le poids de l’épée d’Ashter à ma hanche me rassurait et l’épée, que Meliodas m’avait offert, était soigneusement attachée à ma selle, je pouvais la saisir en un tour de main. Mes deux épées avaient exactement le même fourreau et les pommeaux désignaient quelle lame je portais. Mais comme ils étaient cachés par ma cape ou mes affaires, Lady Cersei ne pouvait pas savoir quelle épée pendait à mon flanc.

Vers le milieu de la journée je fis approcher Helios du carrosse d’une pression de genou et j’observais l’intérieur du carrosse. Peut-être que ces ladys avaient besoin de se détendre les jambes ? Surtout les jumeaux :

« Lady Cersei ? Il y a une auberge à quelques lieux voulez-vous prendre une pause pour vous délaisser un peu ? »

Et surtout calmer les jumeaux qui semblaient infernaux. Et dire que je les avais gâtés à leur anniversaire. J’aurais bien proposé à la Lady d’en prendre un devant moi sur Helios… Pas sûre qu’elle soit ouverte à l’idée.

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# Jeu 16 Juil - 18:50

La route est longue

Cersei Lannister & @Sacha - ll n' existe pas de plus grand prodige que la façon dont le visage d'une jeune femme s'inscrit dans l'esprit d'un homme et y demeure, sans que lui même sache pourquoi. C'est la chose qu'il attendait, et voilà tout.
Robert Louis Stevenson

⋆ ⋆ ⋆ ⋆

Cersei Lannister ne pouvait plus revenir sur ses pas. Désormais, le convoi venait de quitter Castral Roc, empruntant la Route de l’Or, pour se rendre vers Port-Réal. En raison de l’hiver et de la grandeur du convoi, ils arriveraient une lune plus tard dans la capitale. Au-dessus de leurs têtes, un dragon étendait ses ailes et faisait refléter son ombre dangereuse sur le sol. Vaelarr avait qu’un an, mais il était déjà grand. Cersei avait hâte. Hâte de le voir grandir et devenir le dragon qu’il devait être. Loin de sa grotte, Vaelarr semblait épanouie et Cersei ne se doutait pas encore qu’à la capitale il allait rencontrer un autre de ses congénères, apportant enfin la réponse à la Lionne qu’elle n’était pas la seule à posséder l’une de ces merveilles. Parfois, le dragon disparaissait. Il pouvait couvrir rapidement de longues distances et seuls les Sept savaient où ses ailes portaient l’animal quand il n’était pas au-dessus du convoi.
Le capharnaum régnait dans le chariot confortable de lady Cersei. Les jumeaux avaient une énergie débordante et ils rêvaient de pouvoir sortir dehors pour gambader et faire du “eval” comme les autres adultes. Habituellement, Tywell était le plus réservé des deux, mais entraînait par Tybolt, il devenait aussi un démon. Le regard de Cersei se posa sur les cicatrices de Tybolt, l’enfant ne semblait plus se rappeler de ce qu’il avait vécu, et c’était tant mieux pour lui. La Lionne qui n’avait pas occulté cet affreux événement ne cessait de repenser au jour où elle avait failli perdre l’un de ses fils. Cela la poussait à encore plus les protéger et à veiller elle-même sur eux, pour être certaine que rien ne puisse leur arriver. Même si la maladie était loin derrière eux, les cicatrices étaient là pour rappeler ce souvenir. Tybolt aura toujours ces marques dans son cou et sur une partie de son visage. Qyburn le lui avait dit, il avait pu sauver la vie de l’enfant, mais pas restreindre les cicatrices. C’était un mal pour un bien, et si cela contribuait à endurcir l’enfant, Cersei ne voyait plus en cela un malheur, mais une force. La blonde imaginait déjà dans une vingtaine d’année son fils monter Vaelarr. Elle ferait en sorte, si les dieux le voulaient, qu’il devienne un dragonnier, à défaut de pouvoir être le seigneur de Castral Roc ou d’une autre place forte de grande envergure. Tywell était plus doux, plus réservé, il serait sûrement une tête comme son oncle Tyrion, ce n’était pas un défaut, mais elle savait qu’elle n’en ferait pas un chevalier. Pour ce qui était de Loren, son petit ange qui se trouvait trop loin d’elle, Cersei savait qu’il deviendrait un authentique chevalier du Bief. Il apprenait de sir Garlan, Cersei lui rappellera aussi comment était son oncle Jaime, avec ces deux modèles, il deviendra lui aussi un grand combattant.
Cersei aimait ses fils, mais depuis leur départ de Castral Roc, elle préférerait être à mille lieu d’eux ou dans les airs sur le dos de Vaelarr. Les jumeaux étaient bruyants, ils se battaient de temps à autre et leur nourrice semblait incapable de pouvoir les maîtriser. Les seuls moments où ils se calmaient, c’était quand Cersei leur racontait une histoire, mais là encore lire toute la journée, ce n’était guère pour la Lionne.

Le ciel était gris, l’air était froid et Cersei était bien heureuse de pouvoir bénéficier de nombreuses fourrures dans son chariot pour pouvoir se réchauffer. C’était le milieu de l’après-midi quand Sacha mit son cheval près d’eux et proposa à la lady de s’arrêter dans une auberge qui se trouvait à quelques lieues de là. Cersei hocha simplement de la tête et le convoi continua jusqu’à ce qu’ils arrivent devant le lieu indiqué par Sacha. La Lionne descendit avec l’aide de Meliodas et elle fut enchantée de pouvoir mettre les pieds à terre.
“ Meliodas, promener les jumeaux aux alentours, prenez l’un des gardes et leur nourrice, vous ne serez pas trop de trois pour les surveiller au vu de leur énervement.” La Lionne fit quelques pas et se tourna vers ses dames, Sacha et Félicité. “ Allons nous réchauffer à l’intérieur.” L’entrée de la blonde et de sa suite fut aussitôt remarquée. On se plia en quatre pour lui offrir la meilleure table, le meilleur vin et un plan bien chaud. Sacha se trouvait à ses côtés au moment où l’on servit les assiettes composées d’un morceau de volailles, de pommes de terre et de légumes, le tout arrosé d’une sauce bien chaude. Une miche de pain trônait également sur la table. Entre temps, Meliodas était revenu avec les jumeaux et la nourrice se chargea de les faire manger, à ses risques et périls. En effet, les deux têtes blondes avaient décidé de mettre de la nourriture partout, sauf dans leur bouche.
“ Nous repartirons aussitôt les chevaux restaurés, nous ne devons pas prendre de retard sur notre voyage qui promet d’être déjà long.” Elle jeta un oeil sur ses fils, mais ne les gronda pas. Les enfants pouvaient bien s’amuser un peu, même si cela se faisait au dépend de leur nourrice. Après quelques minutes, la Lionne ordonna à Félicité de prêter main forte à la pauvre femme.
“ Es-tu ravie de ce voyage Sacha ?” Demanda Cersei à sa protégée. Les dames de compagnie qui se trouvaient autour babillaient dans leur coin de chose et d’autre.

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# Jeu 16 Juil - 20:57

An 302, lune 12 semaine 2

La route est longue

Dès que la lady me confirma qu’on allait s’arrêter, je talonnais ma jument qui s’élança au galop jusqu’à l’auberge et je préviens le pauvre homme de l’arrivée de la lionne. Il valait mieux qu’il soit prêt. Je retournai ensuite vers le convoi au galop. Hélios avait bien du mal à se tenir tranquille entre mes cuisses, je ne pouvais que la comprendre et je dus employer des trésors pour la calmer et l’obliger à rester au pas. Mais elle arquait le dos et me faisait bien comprendre que ça l’agaçait d’aller si lentement. Ce qui fit rire Méliodas qui me tira gentiment les cheveux avant de surveiller Helios, la présence de la jument, plus calme, de Meliodas, l’aida à se calmer. La pauvre. Je caressai doucement son encolure pour la féliciter. Je mis pieds à terre comme Meliodas avant d’aller installer ma jument pour qu’elle se restaure tranquillement. Le temps que je revienne mon adorable faux père adoptif s’était vu confié la tâche de distraire les jumeaux. Il était ravi. Réellement, il aimait les enfants.

Je suivis sagement la lady dans l’auberge en plissant le nez en sentant plus la sueur et l’alcool qu’autre chose. Mon cœur se serra en voyant toute la nourriture sur la table. Atch. Et au vu du repas… Et surtout de l’endroit où j’étais assise… je n’allais pas pouvoir trop chipoter. Vin, volaille, légumes, pomme de terre. Le tout luisant de gras. Mon estomac fit un saut en arrière à la vue de tout ça. Je n’y arrivais pas… Qu’importe le nombre de repas ou quoi… Manger était toujours une épreuve pour moi. Je hochai la tête en écoutant la Lady et en m’installant sagement. Je ne touchai pas à l’alcool, très peu pour moi avant de monter, et observai avec attention les enfants. Énervés comme ça, dans le chariot ça promettait d’être une partie de plaisir. Je levai les yeux vers la Lady avant de sourire et de hocher la tête :

« Oui Lady Cersei. Pour l’instant tout se passe très bien. Ma jument n’aime pas le rythme trop tranquille, mais elle était heureuse du petit galop que nous avons pu faire pour prévenir l’aubergiste. Mais pour l’instant tout va bien. Les jumeaux sont assez énervés à ce que je vois. Vous voulez que nous les prenions avec nous une petite partie de l’après-midi pour les fatiguer un peu ? »

Consciencieusement, j’écrasais les pommes de terre en les mélangeant avec les légumes et j’émiettai la viande. J’étais devenue maître dans l’art de faire croire que je mangeais. Je continuais de m’occuper de mon assiette en me forçant à avaler quelques bouchées alors que je faisais surtout tout pour éviter d’en manger. L’odeur ne me disait rien. Je continuais la conversation en essayant de manger, Meliodas, qui lui connaissait nombre de mes techniques était trop occupé pour trop s’en rendre compte. Je glissai une pomme dans ma manche pour Hélios et une autre pour moi, peut-être, plus tard. Je me levais un peu avant la fin du repas pour aller aider à préparer les chevaux. Je me remis en selle avec un sourire et Meliodas me sourit et s’approcha de moi :

« T’as mangé ?
- Oui, oui t’inquiète pas. »

Il me sourit et m’ébouriffa les cheveux avec tendresse avant que nous reprîmes la route. Hélios plus calme digérait tranquillement. Je restais à porté de voix du carrosse de la Lady prête à intervenir au besoin.

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# Dim 2 Aoû - 19:35

La route est longue

Cersei Lannister & @Sacha - ll n' existe pas de plus grand prodige que la façon dont le visage d'une jeune femme s'inscrit dans l'esprit d'un homme et y demeure, sans que lui même sache pourquoi. C'est la chose qu'il attendait, et voilà tout.
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L’auberge était une pause salvatrice dans ce voyage qui ne faisait que débuter. La route serait longue et Cersei savait que ce voyage ne serait pas de tout repos. Castral Roc était désormais loin, sans l’être réellement pour autant. La route serait longue, ils ne quitteraient pas tout de suite l’Ouest, surtout avec un tel chemin.
Un bon repas était devant elle, de quoi lui permettre de se restaurer. Il ne valait guère la qualité des mets que l’on trouvait à Castral Roc, mais Cersei ne pouvait nier que le repas était bon, surtout après de longues heures à attendre dans son chariot. Bien entendu, Cersei savait monter à cheval, elle aurait pu se changer les idées en chevauchant l’un d’eux, mais elle préférait nettement le confort de son chariot, qu’à la dureté d’une selle. Peut-être que quand la lassitude se fera ressentir, elle prendrait elle-même les rênes de son cheval, mais pas pour aujourd’hui. Cersei était à la même table que Félicité et Sacha et elle questionna cette dernière pour savoir si le voyage lui convenait. La jeune femme lui répondit que oui, mais que sa jument n’appréciait guère le rythme trop tranquille. Sacha enchaîna en commentant l’état d’énervement des jumeaux et proposa à leur mère qu’ils soient pris à cheval une partie de l’après-midi. Cersei jeta de nouveau un regard sur ses enfants, qui étaient toujours aussi excités, mais qui mangeaient tout de même leur repas, tout en mettant de la nourriture partout autour d’eux.

“ C’est une bonne idée, tu prendras avec toi Tybolt et Meliodas prendra avec lui Tywell, ils seront ravis de monter un peu, mais ils sont encore petits et très énergiques, vous allez devoir faire attention à ce qu’ils ne bougent pas trop.” Ses fils n’avaient pas encore deux ans, même s’ils étaient grands pour leur âge, monter à cheval pouvait être dangereux pour eux, toutefois, Cersei savait que Sacha et Meliodas feraient attention. Ils n’avaient pas le choix après tout. Au moins, si les jumeaux étaient occupés une bonne partie de l’après-midi, ils accepteraient plus de se tenir tranquille dans le chariot après.
Un vif coup d’oeil de Cersei sur l’assiette de Sacha lui indiqua que la brune faisait semblant de manger. Un haussement de sourcil, elle préféra ignorer ce fait en se disant qu’elle punierait sa protégée un peu plus tard pour lui montrer que rien ne lui échappait.

Le convoi quitta l’auberge et reprit la route. Cersei commença à se distraire en lisant un livre et elle demanda à Félicité d’en faire de même pour l’aider dans son instruction. Après deux heures de chevauchée, les jumeaux revinrent dans le chariot complètement épuisés.
“ Sacha, toi aussi tu viens avec nous.” Alors qu’elle récupérait Tybolt qui avait chevauché avec Sacha. Le goûter était prêt, installé sur une table d’appoint. “ Comme tu n’as pas mangé à l’auberge, tu vas pouvoir le faire maintenant.” Ajouta la Lionne sur un ton doucereux. “ Et après cela, tu pourras nous faire la lecture.” Disait-elle tout en montrant Le Dragon Noir et le Rouge de mestre Merion, un ouvrage inachevé, mais très intéressant.

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# Dim 2 Aoû - 22:04

An 302, lune 12 semaine 2

La route est longue

J’attrapais Tybold et Meliodas prit Tywell contre lui. J’enroulai un bras autour du torse du petit garçon avant de le gronder quand il s’agita, le menaçant de le renvoyer dans le chariot s’il ne se tenait pas tranquille. Et surtout Helios n’aimait qu’on s’agite pour rien. J’entrepris de lui expliquer, sans le prendre pour un idiot pourquoi il devait faire attention. Avec Meliodas on se relaya pour galoper ou trotter autour du convoi. J’adorais le rire du petit garçon, emmitouflé dans sa cape et la mienne. Il écarquillait les yeux devant la vitesse et je caressais sa tête blonde avec douceur. Il était si content de faire du cheval ! On fit même une petite course avec Meliodas. J’aimais aussi passer du temps avec mon père adoptif.

Je reviens au petit trot vers le carrosse lorsqu’il fallut ramener Tybolt à sa mère. Le petit bailla longuement et je lui fis une grimace : il me rendit un petit minuscule rugissement. Je clignais des yeux à l’ordre de lady Cersei et je me tournais vers Meliodas. Qui fronça les sourcils à la remarque de la lionne, je rentrais la tête dans les épaules. Putain… elle avait remarqué… Meliodas me colla une claque derrière le crâne en fronçant les sourcils.

« Tu t’fous de ma gueule, Sacha ? Tu… »

Il souffla par le nez et je remuais le mien avant de lui tendre les rênes de ma jument avant de me glisser dans l’habitacle du carrosse avec une grimace envers la collation. J’aimais pas ça. Et en plus de la lecture ?! Je regardais Lady Cersei :

« Vous aimez me faire souffrir… »

Je pris le livre, jetant un regard mauvais à la collation, comme-ci elle allait me sauter à la figure et s’enfoncer dans ma gorge avec violence, avant de me mettre à lire avec lenteur. J’adorais lire, mais cela m’était clairement difficile et pénible. Encore pire à haute voix. Je butais sur les mots et j’avais l’impression de juste… faire une bouillie verbale. J’eus l’impression que cela durait une éternité avant que je ne puisse poser le livre et m’enfoncer dans le fauteuil en foudroyant du regard la collation. Je détournais le regard vers la fenêtre, une mine boudeuse sur le visage.

Je m’étirais longuement laissant lady Cersei et les femmes rentre pendant que je m’occupais d’Helios qui s’ébroua, heureuse de ne plus supporter le poids de la selle.

« Sacha. »

Je souris à Meliodas et finis de passer mon ceinturon aux deux épées avant de le suivre dans un coin discret. C’était pas parce qu’on était en voyage qu’il n’allait pas m’entraîner, ça non ! Bouger et me dépenser me fit le plus grand bien pour éliminer la frustration et la colère avant que Meliodas ne me fasse signe que c’était assez, il m’attrapa l’épaule et me fit lever le menton :

« Et tu finis ton assiette ce soir. »

Je ne promis pas, je rejoignis simplement Félicité pour me débarbouiller et me laver sommairement. J’enfilais surtout une tenue propre pour ce soir, laissant même pour une fois mes cheveux presque entièrement libres, il fallait vraiment que je me démerde pour convaincre Lady Cersei de me laisser les couper court. Je m’installai où elle me l’indiqua, j’étais toujours vexée de sa punition, aussi bien pour la collation que pour la lecture. Meliodas accepta, pour une fois, de me servir une petite assiette et je lui en fus reconnaissante, il me pinça gentiment le nez et je me fis violence pour finir mon repas. J’avais l’impression que j’allais lui vomir sur les pieds. J’attrapais la chope de bière qu’il me tendit et trinquai avec lui avant de me tourner pour regarder la salle en buvant tranquillement ma bière. Je finis par la finir d’une longue gorgée avant de me lever, souhaiter la bonne nuit à tout le monde et monter me coucher. J’étais fatiguée et surtout je voulais nourrir Rei, mon petit écureuil. Je m’installai en tailleur devant la petite cage et je le nourris avec amour avant de me préparer pour la nuit. Et comme d’habitude elle fut plus qu’agitée, si bien que Félicité se leva et me prit dans ses bras avant de s’endormir avec moi.

Je me levais plus tôt qu’elle, sautant le petit-déjeuner pour préparer Helios, j’arrivais quand même au convoi en croquant une pomme, je saluai Lady Cersei avant de me hisser sur Helios, je souris à Meliodas qui m’embrassa le front. Ma jument dansait sur place, excitée par le froid et l’ambiance autour d’elle. Je souris à Félicité en priant qu’elle ne dise rien au sujet des cauchemars à Lady Cersei.

« T’as mal dormi Sacha ?
- Pas plus que d’habitude Mel. T’inquiète. »

Je lui souris et d’un claquement de langue je laissais Helios partir au trot un peu en avant pour qu’elle se dépense. Si Lady Cersei voulait encore me voir elle me ferait appeler. Et aujourd’hui encore je portais l’épée de Meliodas.

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# Sam 22 Aoû - 10:37

La route est longue

Cersei Lannister & @Sacha - ll n' existe pas de plus grand prodige que la façon dont le visage d'une jeune femme s'inscrit dans l'esprit d'un homme et y demeure, sans que lui même sache pourquoi. C'est la chose qu'il attendait, et voilà tout.
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Ne pas avoir les jumeaux durant quelques temps fut bénéfiques pour les tympans de Cersei, mais aussi pour les dames qui l’accompagnaient dans son chariot. Les jumeaux ainsi stimulaient, étaient plus prompte à faire la sieste après leur promenade à cheval. Ils étaient encore jeunes, mais c’était des enfants, ils avaient besoin de bouger et rester sans rien faire dans un chariot ce n’était guère possible. Cersei prévoirait ce genre de distraction pour les prochains jours, cela rendrait la longue route qui les attendait bien plus supportable.
Voir Sacha ne pas toucher à son assiette avait beaucoup contrariée Cersei. Elle n’avait rien dit sur le moment, préparant sa revanche pour plus tard dans la journée. L’ordre de la Lionne ne pouvait être contourné, elle viendrait prendre le goûter dans le chariot avec elle et ensuite, elle ferait la lecture à tout le petit groupe. Oui elle aimait la faire souffrir, mais la punition n’était guère violente, seulement elle représentait tout ce que Sacha détestait.

“ Seulement pour ton bien Sacha et au moins tu comprendras ce que tu récolteras si tu ne touches pas à tes assiettes. Si je te reprends, tu ne monteras plus Hélios, mais tu resteras à nos côtés, Félicité sera ravie d’avoir une compagne et les jumeaux t’aiment beaucoup.” Les deux enfants étaient beaucoup plus calmes, mais il était certain que si Sacha passait toute une journée en leur compagnie, elle perdrait vite patience.
Après sa collation, la jeune femme commença sa lecture. Cersei constata les progrès qu’elle avait fait par rapport à la dernière fois. Elle butait sur des mots, la lecture n’était pas fluide, mais elle pouvait les lire et elle comprenait ce qu’elle lisait. Les jumeaux s’étaient endormis, Cersei écoutait attentivement son élève et elle la reprenait par moment pour que Sacha gagne en clarté.

La nuit avait fini par tomber et le convoi s’arrêta devant une nouvelle auberge. A nouveau, tout le monde y prit son repas. Cersei eut même le confort de pouvoir se rafraichir dans une chambre et de pouvoir se changer de tenue. Les jumeaux eurent droit à un bain, qui eut le don de leur redonner de la vigueur. Pour le repas, Cersei laissa Sacha manger avec Meliodas et elle s’installa à une table seule en compagnie de Qyburn et de ses fils, la Lionne avait besoin de s’entretenir avec son secrétaire à propos de ses recherches sur les dragons. Vaelarr n’était pas à l’horizon, Cersei se doutait qu’il était partie chasser, elle le reverrait probablement à l’aube.
Il ne faisait pas encore totalement jour quand le convoi prit la route. L’hiver imposait un rythme fatiguant à tous, les nuits étant plus longues que les jours, ils devaient tous s’adapter à cette contrainte. Cersei se trouvait à nouveau en compagnie de Qyburn, seuls. Ils conversaient de choses et d’autres, tandis que l’homme étudiait et que la Lionne écrivait ses lettres. Le midi arriva et ce fut pendant ce temps de pause que Cersei apprit que Sacha avait fait une mauvaise nuit, comme bien souvent, de ce qu’elle avait compris. Songeuse, la Lionne conversa quelques minutes avec Qyburn.
Plus tard, alors que le convoi s’arrêta, le secrétaire de lady Cersei se rendit auprès de Sacha pour lui confier une potion de sommeil pour la nuit.

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# Dim 23 Aoû - 9:06

An 302, lune 12 semaine 2

La route est longue

J'eus juste un grondement de colère à la remarque de la Lady. J’adorais les jumeaux et Félicité, et je pouvais jouer avec eux, les garçons, mais j’étais bien plus heureuse sur le dos de ma jument. Et c’était pas ma faute : je n’arrivais pas à manger ! C’était juste parfois trop gras ou quoi… et non, je n’y arrivais pas, mon estomac se soulevait, ce n’était pas ma faute. Mais ça, personne ne le comprenait. Je préférais lui obéir, me forçant à manger du bout des lèvres une pâtisserie ainsi que la pomme que j’avais gardée pour plus tard.

Je remerciais Qyburn en glissant la potion dans mes affaires. J’avais mangé avec Meliodas à midi et il avait accepté que je me contente d’un gruau avec une bouillie d’avoine. Ça passait mieux, moins gras pour moi. Je ne faisais pas exprès, mais même là ! j’avais eu du mal à les finir. Enfin, j’avais mangé. C’était… déjà une victoire ? En quelque sorte. Je me hissais à nouveau sur ma jument qui semblait fortement agacée, dans le même état que ce matin, et Meliodas le remarqua :

« Elle va t’foutre par terre.
- J’pars devant galoper un peu pour la calmer. J’te ferais des allées-retours.
- Ouais. Et… tu fais attention. »

Il m’attrapa la tête et posa son front contre le mien. Je souris simplement avant de faire signe à Félicité et Lady Cersei, mais je m’approchai un peu :

« Je vais galoper en avance sur le convoi, Hélios est intenable. »

Je tournais la bride et sortis du rang avant de la talonner, elle bondit en avant et je me couchai contre son encolure pour savourer la vitesse, je regardai autour de moi, laissant la jument aller à son rythme. Elle adorait ça, le froid lui donnait envie de galoper. Je finis par tirer sur les rennes et la ralentir après plusieurs minutes à galoper, je reviens vers le carrosse et repris Tybold sur mon cheval alors que Meliodas prenait son frère, il fallait bien les fatiguer pour qu’ils se reposent. Tout comme ma jument.

***

Je sentais l’agacement monter au creux de mon ventre, la fatigue n’aidait pas a que je reste toujours très calme. Non, vraiment… j’avais du mal à calmer la colère qui montait en moi, parce qu’on me fonçait à manger sinon je ne pouvais pas monter à cheval. Sans compter les gardes qui, même sans le vouloir, me bousculaient ou me touchaient. Jamais méchamment ou quoi. Mais… j’avais horreur qu’on me touche, j’aimais pas la proximité, simplement. J’aimais pas ça et devoir le vivre en permanence m’agaçait au plus au point. Alors les entraînements avec Meliodas devenait de plus en plus compliqué et j’explosais une fois, incapable de m’arrêter, et il tient jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Ça faisait du bien.

Je finis ma bière d’une longue gorgée avant de jouer un peu avec Tybold qui voulait me montrer le chevalier articulé que je lui avais offert. Je jouais avec lui un petit moment, ça ne me dérangeait pas, en vrai j’aimais bien les enfants, et passer beaucoup de temps avec eux c’était toujours un plaisir. Je finis par le rendre à la nourrice, me lever et souhaiter la bonne nuit à tous. Je ne partageais ma chambre, pour une fois, qu’avec Félicité.

Je me laissai tomber sur mon matelas avant de bailler longuement, me redresser à nouveau, nettoyer mes épées, avant de me coucher. Une douleur au ventre me réveilla en pleins milieu de la nuit, j’avais mal ! Je finis par glisser une main entre mes cuisses et je compris.

« Putain… »

Je me levais à contre-cœur allumer une chandelle et essayer de me débrouiller seule. Je détestais avoir mes saignements. J’avais tellement mal pendant trois jours… Heureusement qu’ils étaient très irréguliers, deux lunes entières que je n’en avais pas eu. Mon amie me donna un petit coup de main avant qu’elle ne se recouche, j’eus du mal à retrouver le sommeil et au matin ça se voyait sur mon visage, mais je restais plongé dans mon silence sans rien dire ou changer mes habitudes. J’avais pas envie de m’en plaindre et de toute manière, il fallait que je prenne la route et que je chevauche Meliodas. Mais ceci expliquait mon état de colère ces derniers jours. Je me hissai péniblement en selle près de mon père adoptif dans le silence, il ne me demanda rien. Tant mieux : j’avais plus envie de mordre quelqu’un que de parler. Et j’avais tellement mal au ventre… J’avais l’impression qu’on passait une lame chauffée à blanc dans mon bas ventre encore et encore.

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# Mer 23 Sep - 21:46

La route est longue

Cersei Lannister & @Sacha - ll n' existe pas de plus grand prodige que la façon dont le visage d'une jeune femme s'inscrit dans l'esprit d'un homme et y demeure, sans que lui même sache pourquoi. C'est la chose qu'il attendait, et voilà tout.
Robert Louis Stevenson

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Les journées s’écoulaient lentement. Castral Roc était désormais bien loin d’ailleurs eux. Chaque jour avait son lot de mauvaises surprises. Une roue d’un chariot qui se brisait, un enfant malade et une migraine dérangeante qui ne quittait plus Cersei Lannister depuis qu’ils avaient dépassé Antrecombe. Les remèdes de Qyburn faisaient effet quelques heures, mais rapidement la migraine revenait au plus grand agacement de la Lionne. S’ennuyant fermement à bord de son chariot, même si s’occuper de ses fils était une activité à temps plein, Cersei manquait de stimulation. Elle voulait voir de nouveaux visages, converser de politique et surtout découvrir ce qu’il était advenu de la guerre dans le Nord. Si elle en croyait les calculs de Qyburn, celle-ci avait eu lieu, mais aucune nouvelle ne semblait venir à eux. Les châteaux et les auberges par lesquels ils passaient, ne purent les aider dans cette quête de vérité. Agacée, tout semblait énerver Cersei, surtout le bruit ambiant qui régnait à bord de son chariot, principalement agrémenté par ses fils. Tywell et Tybolt semblaient être de connivence pour être infernaux. Souvent, Cersei les confiait à d’autres pour qu’ils puissent monter à cheval et pendant que l’équipage faisait halte, elle veillait à ce que ses fils soient stimulés, pour qu’ils reviennent épuisés dans le chariot. Heureusement, la nuit, les deux garçons dormaient, permettant à Cersei d’obtenir un sommeil réparateur. Toutefois, les conditions précaires de ce voyage rendaient la Lionne impatiente de se trouver à la capitale. Elle voulait arriver au plus vite, pour pouvoir dormir dans un lit digne de ce nom et retrouver ainsi un confort digne de son rang.

Un matin, la Lionne avait une migraine particulièrement difficile. Elle quitta l’auberge dans laquelle elle avait dormi et elle avait laissé les jumeaux dans le chariot où se trouvait leur nourrice et leurs serviteurs. Cersei demanda un remède qu’elle prit aussitôt. Le regard de la blonde se posa alors sur Sacha qui était en train de monter sur son cheval. La jeune femme semblait être au plus mal. Cersei monta dans son chariot et demanda à Félicité de lui faire amener Sacha. Cersei s’installa alors confortablement entre plusieurs coussins et elle s’allongea sur la banquette, posant sa tête dans l’espoir que la migraine parte rapidement. Quand la Lionne vit Sacha entrer dans le chariot, elle perçut l’agacement de la jeune femme, mais elle n’en prit pas ombrage.
“ Installe-toi confortablement Sacha. Tu as tes lunes ? “ Interrogea aussitôt Cersei, pour confirmer le doute qu’elle avait depuis qu’elle avait vu la douleur se lire sur le visage de sa protégée.

Codage par Magma.

Date d'inscription : 27/09/2017

# Sam 26 Sep - 10:28

An 302, lune 12 semaine 2

La route est longue

J’avais l’impression que même respirer c’était douloureux, mais je me répétais mentalement que je n’avais pas mal et que tout allait bien. Je n’avais pas mal, je pouvais faire comme d’habitude, monter à cheval… Tout. Je m’entraînerais ce soir. Je saluais Dame Cersei lorsqu’elle passa près de moi avant de caresser l’encolure de ma jument. Je rassemblai mes rênes avant de mettre un pied dans l’étrier. Assise, ça irait mieux, assise tout irait bien. Je crus que mon ventre allait se déchirer en deux quand je forçai pour me mettre en selle et je serrais à nouveau les lèvres pour ne rien laisser paraître. J’avalais péniblement ma salive avant de me redresser, non assise sur ma jument ça n’allait pas mieux. Tout va bien Sacha, tu n’as pas mal, tu n’as pas mal. Tu ne peux pas être vaincu si facilement. Tu avais subi bien pire !

Je tournais la tête vers Félicité qui me demandait de la suivre, Dame Cersei voulait me voir. Cela avait déjà été assez dur de monter sur Helios… Meliodas s’approcha et me regarda avec attention, je lui fis signe que tout allait bien avant de lever ma jambe et basculer lentement en me mordant les joues. Je ne savais pas quelle position était la moins pire, toutes faisaient mal ! Et en plus j’avais pas envie de voyager dans le carrosse ! Je préférais être à l’air libre. Putain de saignement ! J’avais rien demandé à personne, pourquoi ils venaient brusquement alors que ça faisait deux lunes que j’avais plus rien eu ? Félicité me regarda avec inquiétude alors que je montais dans le chariot de ma maîtresse en essayant de ne pas grimacer de douleur ou de ne rien laisser paraître. Elle était couchée la lionne, mal de tête ? J’en savais rien et je m’en tamponnais l’oreille avec une pantoufle de Félicité. Auquel je jetais un regard noir à la question de la Lionne. Elle leva aussitôt les mains.

« C’est pas moi ! C’est juste marqué sur ta figure. »

J’eus un grondement qui voulait tout et rien dire avant de regarder Dame Cersei, je hochai la tête.

« Oui. »

Je préférais être laconique et je m’assis du bout des fesses sur la banquette en face d’elle. Félicité passa aussitôt ses doigts dans mes cheveux pour me masser le crâne. Je posais ma tête contre son épaule en essayant de respirer pour chasser la douleur, je regardais la dame face à moi :

« Allez-vous bien Dame Cersei ? »

Félicité savait très bien s’y prendre pour me rendre toute molle, tout en douceur elle finit par me faire poser ma tête sur ses genoux en continuant de peigner tout doucement mes cheveux de ses doigts.

« Tu n’as pas trop mal ?
- Nan. T’inqu’t’pas, j’p’rrais très bien m’ter à ch’val. »

Trop fatiguée, et surtout ayant beaucoup trop mal, je ne faisais aucun effort de vocabulaire, Dame Cersei pourrait me crier dessus… j’étais pas sûre d’avoir la force de réagir. Je plantais mon regard dans le sien cherchant à savoir ce qu’elle voulait vraiment.

Codage par Libella sur Graphiorum

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