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We've won, but it's not over {Torrhen}

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we've won,
but it's not over


« Winterfell | 302, lune 12, semaine 2 »

Alors que la Manderly courait dans l’épaisse neige, son arc armé et brandit, pour suivre la trace de son saurien, quelque chose changea une nouvelle fois dans l’air. Il s’était fait moins glacé, moins lourd. Plus respirable. Et le temps s’était suspendu une nouvelle fois alors que les spectres s’étaient d’eux-même réduits en poussière, laissant les combattants hagards. Wynafryd s’arrêta dans sa course, entendant son prénom de la voix de son père. Elle se retourna à temps pour accueillir son étreinte. À bout de souffle dans ses larges bras qui l’enserraient avec force, elle lui retourna pourtant l’embrassade avec enthousiasme. “Père !” souffla-t-elle à bout de voix dans ses bras, soulagée. Enfin il la relâcha et elle prit une grande bouffée d’air frais. Elle prit quelques secondes pour détailler son père et s’assurer qu’il allait bien puis son regard glacé s’échappa vers le ciel et Winterfell à sa question. “Je, je l’ai mis sur le dos de Vraël pour qu’il l’écarte des combats… je les suivais.” Elle fit une pause pour reprendre son souffle. “Il a encore besoin de soins, de toute urgence…” Oui, l’ennemi venait de s’évaporer, les laissant victorieux, et pourtant, malgré un certain soulagement dans son coeur, la Sirène sentait que ça n’était pas fini. Elle voulait s’assurer que son oncle et son grand-père étaient encore en vie, cela valait aussi pour les Woolfield, les Holt, les Mormont, les Reed, les Stark. La liste semblait sans fin. Elle avait besoin de savoir que tout le monde allait bien. Et quand bien même les combats étaient finis et les blessés seraient soignés, l’apparition du traître Viserys Targaryen dans le ciel nordien avait tout changé. Un combat se terminait et un autre allait débuter. Mais son angoisse pour Gyles primait encore sur les prémices de sa colère pour le Lézard de l’Est. Son regard s’échappa une nouvelle fois en direction du chemin qu’avait emprunté son saurien et Wylis comprit. Il posa une main sur son épaule, compréhensif. “Va. Je vais m’assurer que mon frère et nos troupes vont bien. On se retrouve à Winterfell un peu plus tard.” Il déposa un nouveau baiser sur son front et repartit sur ses pas.

Wynafryd prit seulement quelques secondes pour ranger ses flèches dans son carquois et enfiler son arc sur son épaule, prête à repartir plus vite vers les murs de Winterfell, lorsqu’une silhouette familière venant d’où son père allait retint son attention. Elle reconnut alors le Holt et s’élança à son tour dans sa direction pour finalement se jeter dans ses bras et étouffer un sanglot contre son torse. Sa gorge se serra, elle ne put rien dire et le serra seulement un peu plus fort avant de s’écarter pour mieux l’observer. Tout comme son père, le fils de la Sentinelle semblait s’en être sorti plus ou moins correctement. Et l’image de Gyles lui revint à l’esprit, ainsi que l’urgence de sa situation. “Viens !” Elle glissa sa main dans la sienne et l’entraîna à sa suite, reprenant sa course. “Je dois retrouver Gyles et Vraël !” expliqua-t-elle entre deux foulées. Ils auraient le temps de parler ensuite, nul doute que certains pourraient même dire tout le temps du monde, mais d’abord, il fallait qu’elle retrouve son ami et qu’elle le confie aux bons soins d’une personne à Winterfell, sans quoi l’Ardoise ne se remettrait pas de son affrontement face au Roi de la Nuit. Et seule, elle ne pourrait pas l’entraîner dans les couloirs de la demeure des Stark jusqu’à un lit de fortune, elle avait besoin d’aide.

*PNJisation de Wylis validée par Wylla Manderly.
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WE'VE WON,
BUT IT'S NOT OVER  Feat Wynafryd Manderly

 
An 302 | Lune 12 | Semaine 4-2

 


 
Winterfell

 
Torrhen progressait toujours vers l'endroit où Gyles s'était dirigé et où la tension semblait être à son comble puis soudain, comme par magie, il eut l'impression que l'air ne si plus aussi froid et perçant. Les morts proches de lui s'effondrèrent, comme si d'un coup, quelque chose les avait frappés tous simultanément. S'attendant à ce que quelque chose se passe, le Holt resta aux aguets mais rien n'arriva. Pour s'assurer de sa sécurité, il tâta un cadavre putréfié du bout de la lame mais celui-ci ne réagit pas. Laissant échapper un soupir de soulagement, il comprit enfin que la bataille était finie. Il ne savait pas pourquoi, ni comment mais il était a peu près sûr que son campa venait de remporter la victoire. Le cœur plus léger, le jeune homme poursuivit sa route, l'air un peu hagard et  cherchant toujours le moindre signe d'un dragon dans le ciel. Vraël, c'était lui qu'il voulait voir et surtout sa cavalière. S'assurer qu'elle était envie. Un peu plus loin, il avait vu son père avec l'un de ses frères. Cela le rassurait déjà quelque peu. Il espérait de tout cœur que chaque membres de sa famille et un maximum de leurs hommes étaient bels et bien sains et saufs. Il était encore perdu dans ses pensées quand il aperçu une silhouette qui courrait vers lui et se jeta contre son torse, l'enserrant de ses bras. Il lui fallu quelques secondes pour reconnaître Lady Wynafryd. Ce qui ne l'empêcha pas de refermer un bref instant ses bras autour de ses épaules.

Quand il la relâcha, elle ne lui laissa pas le temps de respirer. Elle était en vie, bel et bien en vie et semblait en pleine santé. Tellement qu'elle attrapa sa main et l'entraîna à sa suite, le forçant à courir, ce qui réveilla légèrement sa douleur à la cheville, tout en la gardant supportable. Elle voulait trouver Gyles ainsi que son dragon. Elle ignorait donc où se trouvait Vraël. Alors que lui avait tenté de suivre le premier cité sans jamais parvenir à le rattraper.


- J'ai vu Vraël partir dans cette direction, il n'y a pas si longtemps. Quant à Gyles, j'ai essayé de rejoindre sa position mais je n'y suis jamais parvenu. Pourquoi se précipiter ainsi. Lui est-il arrivé quelque chose ? Et Vraël ?

Dans la cohues des combats, il n'était pas facile de suivre une cible. Par pour ce qui était d’apercevoir un dragon qui passait au dessus de votre tête, cela demeurait bien plus simple. En vérité, à part ces paroles brèves, elle ne lui avait rien révéler du pourquoi du comment. Il se contentait de la suivre. Ce que femme veut ! Puis il n'avait pas à lui résister. La bataille était finie et à moins que tous ses frères ne soient morts, même Alaric, il n'avait aucune raison de devoir rester cloîtré à la Sentinelle et se devait donc d'honorer sa promesse et devenir son épée. Sa tâche commençait dés maintenant. Il était donc là pour la protéger et l'aider. Il ne devait donc pas faillir à son devoir et se comporter en adéquation avec sa promesse. Néanmoins, le jeune homme commençait à s’essouffler, les combats ayant consommé déjà pas mal de son énergie. Il ne comptait cependant pas se plaindre, ni lui demander de réduire le rythme ! Fierté masculine mal placée oblige !
 

 
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but it's not over


« Winterfell | 302, lune 12, semaine 2 »

Dans sa précipitation pour retrouver son ami et son dragon, Wynafryd en avait oublié de fournir des explications à Torrhen qui semblait perdu, mais accepta néanmoins de la suivre. Après quelques foulées le fils de la Sentinelle formula ses interrogations et la Manderly ralentit sa course pour pouvoir lui répondre sans perdre tout son souffle. “Gyles a affronté le Roi de la Nuit. Il est parvenu à le blesser mais il a riposté. Je suis arrivée juste à temps avec Vraël pour le tirer de là. Il est revenu à lui mais il était très faible. Je l’ai hissé sur le dos de Vraël et lui ait ordonné de l’éloigner des combats. Mais maintenant que tout est terminé, il a absolument besoin de soin. Je ne peux pas le perdre.” avoua-t-elle la mine contrariée. Gyles était son meilleur ami, il avait risqué sa vie pour elle plus d’une fois, il avait fait preuve d’un courage phénoménal durant la bataille, elle refusait qu’il succombe maintenant à ses blessures alors que l’ennemi était tombé. “Tu m’as dit que tu avais vu Vraël partir vers où ?” interrogea-t-elle finalement le Holt en s’arrêtant. Ce dernier pointa à nouveau son doigt dans la fameuse direction. Comme elle l’avait supposé, Vraël s’était rapproché de Winterfell, où il était le plus à même de trouver de l’aide pour l’Ardoise. Wynafryd reprit donc sa course vers la demeure des Stark, toujours accrochée au Holt. “Vraël est pas mal amoché aussi.” avoua-t-elle la gorge nouée.

Après quelques minutes de courses supplémentaires, la silhouette de son saurien était enfin en vu, au pied d’une des portes de la forteresse nordienne. La Sirène de Blancport ne put retenir un soupir de soulagement. Elle ne ralentit que le temps de soupirer et déjà elle accélérait de plus belle vers son ancien protecteur. Ce dernier semblait être en train de descendre, ou plutôt de tomber du dos de son dragon. À quelques pas de l’endroit où Vraël s’était posé, deux personnes semblaient en pleine discussion et la Manderly ne put s’empêcher de crier : “À l’aide !” en désignant son dragon du doigt, oubliant complètement la frayeur qu’il provoquait chez la quasi totalité des gens. Elle vit la paire se séparer et la silhouette à la chevelure blonde qui s’avérait être celle d’une femme se rapprocher avec beaucoup de précautions du dragon. Mais enfin Wynafryd et Torrhen arrivaient également et la Manderly ne leur prêta plus attention, obnubilée par son ami. “Aide-moi Torrhen, il faut qu’on l’amène à l’intérieur.” Elle lui lâcha la main pour qu’ils puissent se mettre de part et d’autre du soldat Manderly. “Ne bouge pas, ne bouge pas Gyles ! Laisse-nous faire.” lui intima-t-elle alors qu’il tentait de se relever de lui même. Alors qu’elle passait son bras par dessus son cou et son propre bras dans le dos de Gyles, la main fut au contact de l’épais cuir imbibé de sang. “Bon sang…” Ne put-elle s’empêcher de jurer alors que de nouvelles larmes lui remontaient aux yeux.

Avec précautions, ils commencèrent à avancer vers les remparts et ça n’est qu’alors que son regard croisa celui de la jeune femme blonde qui s’approchait d’eux. Très rapidement, Wynafryd la reconnut et elle n’eut besoin que de jeter un regard par delà Geneva pour reconnaître les traits du Bolton qui continuait de reculer. Elle se figea quelques secondes sur place alors que ses traits se durcissaient. Sa première rencontre avec l’homme lui revenait à l’esprit, ainsi que le corbeau que Dacey lui avait envoyé à propos de la mort de sa mère. Son regard revint alors sur son épouse, et elle s’adressa à elle d’un air décidé. “Aidez-nous, je vous en prie.” Mais ça n’était pas vraiment une question finalement. Elle se refusait à laisser cette femme à l’allure si frêle en tête à tête avec ce monstre. Elle s’écarta légèrement de Gyles, invitant Geneva à prendre sa place. “Je dois m’assurer que mon dragon va bien.” expliqua-t-elle. “Avancez, je vous rejoins dans une minute !” dit-elle à l’adresse de Torrhen. Elle revint sur ses pas et flatta l’encolure de son saurien pour le remercier de son aide. Elle regarda rapidement son aile, non sans partager sa souffrance, malheureusement, il ne serait pas jugé prioritaire, elle le savait, il faudrait qu’elle refasse sa pommade par elle-même plus tard. Puis elle lui souffla de se mettre à l’abris, loin de la foule, loin des armées des Sept Couronnes, puis couru dans l’enceinte de Winterfell pour rattraper Torrhen et Geneva.

Il leur fallut plusieurs minutes pour rejoindre la grande pièce qui avait été aménagée comme infirmerie. Ils parvinrent à étendre Gyles sur un lit. Bien que Wynafryd voulait aider son ami, elle devait reconnaître que ses connaissances en termes de soins aussi précis étaient plus que limités. Geneva dû remarquer son air désemparé puisqu’elle n’hésita pas à se proposer de s’occuper de l’Ardoise et de veiller sur lui un peu. Bien que réticente à l’idée de s’éloigner du fils de son maître d’armes, elle reconnaissait son incompétence. D’autant plus qu’elle avait fini par remarquer le boitement de Torrhen, et cela, c’était quelque chose pour lequel elle pouvait être utile. “Tu es entre de bonnes mains Gyles, je reviendrais te voir un peu plus tard, repose toi maintenant. Tu as changé la donne de la bataille.” dit-elle à son ami en lui serrant la main. Elle offrit un sourire à Geneva, plus que reconnaissante, prononçant sa gratitude à voix basse puis se retourna vers Torrhen. “À nous deux maintenant. Viens, allons trouver de quoi te faire une atèle.” Elle ne lui laissait pas plus le choix à lui qu’elle ne l’avait fait pour Gyles.

*Validé avec @Geneva Bolton
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WE'VE WON,
BUT IT'S NOT OVER  Feat Wynafryd Manderly

 
An 302 | Lune 12 | Semaine 4-2

 


 
Winterfell

 
Torrhen enregistra les informations. Gyles avait affronté le Roi de la Nuit, chef des marcheurs blancs et ce dernier l'avait blessé puis il avait été placé sur le dos du dragon et envoyé vers Winterfell ce qui expliquait donc pourquoi il l'avait vu passé à une telle vitesse. L'Ardoise était salement amoché donc il fallait le retrouver rapidement. Peut-être qu'à lui Wynafryd n'avait pas demandé de ne pas prendre des risques inutiles ? Le Holt indiqua de nouveau d'un geste du doigt l'endroit vers lequel Vraël s'était dirigé, apprenant par la même occasion que le dragon était lui aussi bien amoché. Il espérait sincèrement que ce dernier ne s'était pas écrasé lourdement avec Gyles sur son dos, sinon ce dernier risquait d'être dans un état bien pire encore que celui dans lequel la Manderly l'avait laissé.

Une nouvelle course, une nouvelle douleur à la cheville mais qu'importait. L'adrénaline était là pour compenser. Arrivé à destination, une femme blonde semblait se rapprocher à petit pas du dragon. Elle avait tout intérêt. Ce serait stupide d'avoir survécu à la bataille pour venir mourir bêtement en étant carbonisée par Vraël. Ils se retrouvèrent à soutenir le blessé et ce poids en plus sur son corps n’arrangea pas l'état de sa cheville mais le Holt serra les dents. Il y avait des cas plus urgents que lui. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, il remarqua la présence d'un autre homme. De mémoire et de par son physique, il se remémora le nom de Ramsay Bolton. La Sirène laissa sa place à la blonde et les deux jeunes gens continuèrent de soutenir Gyles, pendant que la maîtresse du dragon alla s'enquérir de l'état de son reptile.

Ils finirent par conduite le blessé dans une infirmerie et le Holt laissa les femmes procéder. Ce fut finalement la blonde qui sembla prendre le relais de la Manderly pour être aux petits soins de  Gyles Ardoise. Lui même ne disposait pas de grandes connaissances médicales, si ce n'était les usuelles, comme toute personne née de noble lignée. La Sirène se retourna finalement vers le natif de la Sentinelle et proposa de lui trouver de quoi confectionner une attelle. Était-ce dans la précipitation qu'elle avait oublié de vérifier l'état de Torrhen ou se rendait elle seulement compte maintenant de sa blessure ? Il l'ignorait. Ce qu'il savait en revanche, c'était que le mieux qu'ils puissent faire pour l'instant, était de laisser la Bolton s'occuper du Ardoise et  quitter la pièce. Continuant de boiter, le jeune homme s'exécuta sans dire un mot. Une fois à l'extérieur de la salle de soin, il commença à parler calmement.


- Ce n'est pas trop grave. Je n'ai fais que tenir ma promesse. Ne pas  jouer aux héros.

Même s'il était passé plusieurs fois à un cheveux de perdre la vie, il ne s'en était pas trop mal tiré. Sa douleur à l'épaule était passée, seul résidait celle dans sa cheville. Se posant contre un mur, le jeune homme s'adossa quelques instants sur la surface de pierre avant de reprendre la parole.

- A dire vrai, tu devrais prendre le temps de respirer. Tu as fais tout ce que tu as pu, tu as fais ce qu'il fallait. J'ai vu la tristesse traverser ton visage. Tu devrais juste ... te poser et souffler un peu. Puis une bonne bière ça me ferait du bien, tout autant que l'attelle. Peut-être même plus. Et un bain ! Oh oui un bain chaud pour m'enlever cette horribles odeur de tripes.

Oh oui ! Une bonne chope bien brune, qui vous réveillait et vous secouait la gorge. Un bain chaud qui vous pénétrait et réchauffait votre corps autant que votre âme. Il devait avoir l'air complètement idiot de penser à des choses aussi basiques et triviales alors qu'elle lui manifestait de l'inquiétude. C'était dans sa nature, pour ne pas changer. Néanmoins, il devait la laisser s'occuper de la construction de l’attelle car cela permettrait à la jeune femme de s'occuper l'esprit ainsi que le corps tout en la concentrant sur un objectif précis, ce qui lui éviterait de trop penser à l'état de Gyles.

-  Je suis heureux de te savoir en vie et en pleine forme. Vraiment, rien que ça ça me fait un bien fou !
 

 
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« Winterfell | 302, lune 12, semaine 2 »

C’était avec le coeur lourd que Wynafryd s’était éloignée de Gyles, mais elle reconnaissait sans mal son manque de compétences. Elle avait bien conscience qu’elle représenterait plus une gêne qu’une aide si elle restait dans les pattes des soigneurs. Elle fit donc confiance à Geneva pour ses bons soins et se concentra sur l’état de Torrhen, dont elle avait finit par remarquer les blessures. Ils quittèrent la pièce dans laquelle Gyles avait été installé pour se mettre à la recherche des instruments nécessaires pour monter l’attelle promise au Holt. La réflexion de ce dernier tira un sourire à La Sirène, qui s’arrêta, clignant longuement des yeux avant de les relever vers ceux de Torrhen, posant délicatement sa main sur son bras couvert d’une couche de maille d’acier. “Et pour ça, je t’en remercie. Parce que je ne sais pas dans quel état je serais si en plus de Gyles, de Vraël, du retour de Viserys, j’avais dû m’inquiéter pour toi.” Et encore, il y avait bien trop de gens dont elle ne connaissait pas encore le sort. Malheureusement Ramsay avait survécut. Malheureusement Viserys était revenu triomphant. Mais elle n’était pas encore en état de se soucier de ces problèmes là. La bataille était finie depuis trop peu de temps encore. Son adrénaline allait redescendre progressivement et les derniers événements prendraient des allures plus concrètes. Elle était encore en plein tourbillon de la bataille.

Ce détail ne sembla d’ailleurs pas échapper à Torrhen puisqu’il évoqua la nécessité pour elle de se poser et de respirer. Cette fois ci, c’est un sourire triste qu’elle lui offrit, accompagné d’un léger soupir. “Je ne peux pas, pas encore. Je crains de m’effondrer si je m’arrête… Ces dernières heures…” Elle ne put terminer sa phrase. Elle avait assisté à des choses impensables et horribles. Elles étaient partiellement terminées, mais d’autres débutaient en parallèle. “Viens, suis-moi.” dit-elle finalement après l’évocation de la bière et du bain par Torrhen. Elle sentait moins les tripes que lui, néanmoins, elle comprenait son ressenti et nul doute qu’un peu de chaude ferait du bien à ses éventuelles contusions. “J’ai un baquet dans la chambre qui m’a été attribuée.” L’avantage d’être une dame de la maison Manderly. “Tu pourras faire chauffer de l’eau dans l’âtre pendant que je m’occuperais de ton attelle et de te trouver un peu de bière.” dit-elle avec un sourire encourageant. Elle attrapa quelques lames de bois, ainsi que plusieurs lanières de tissus et de cuir, puis repartie dans les couloirs de Winterfell, proposant son bras en assistance au Holt, afin qu’il ne force pas trop sur sa cheville blessée.

Arrivés dans la petite pièce qui lui servait de chambre, Wynafryd posa ses lames et ses lanières sur le lit, puis ralluma le feu dans la cheminée et n’eut qu’à ouvrir la fenêtre pour faire le plein de neige, qui se transformerait en eau au contact de la chaleur de l’âtre. Elle se rapprocha alors plus tranquillement du presque chevalier qui en profita pour partager son plaisir de la voir en vie et en bonne santé. Elle lui offrit un nouveau sourire, tendre, avant de se percher sur la pointe de ses pieds pour déposer un bref baiser sur les lèvres du Holt. “Tu pourras remercier Vraël, c’est lui qui a pris les flammes du Dragon des Glaces… Je suis contente de te retrouver entier.” Elle passa affectueusement une main dans ses cheveux, au-dessus de sa tempe pour dégager une mèche qui lui semblait collée par la transpiration. Mais la retira finalement avec une once de dégoût sur le visage. “Tu as raison, tu as bien besoin d’un bain. As-tu besoin d’aide avec cela ?” demanda-t-elle en désignant son équipement. Elle avait pratiqué assez d'entraînements pour savoir qu’après un combat, les muscles refroidis devenaient particulièrement douloureux et certains mouvement étaient on ne peut plus complexes à effectuer dans ces conditions. “Ou préfères-tu que j’aille chercher ta bière ?”
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WE'VE WON,
BUT IT'S NOT OVER  Feat Wynafryd Manderly

 
An 302 | Lune 12 | Semaine 4-2

 


 
Winterfell

 
Wynafryd le remercia de ne pas avoir prit trop de risques. C'était une promesse qu'il lui avait faite et il s'était engagé à la tenir. Néanmoins, il avait tout de même tenté de rejoindre le point névralgique des combats sans succès. Il aurait pût être à la place mais il ne l'était pas. Les Anciens Dieux devaient sans doute avoir d'autres projets pour eux. La Sirène avoua ne pas pouvoir s'arrêter sous peine de craquer. C'était compréhensible alors il la suivi jusque sa chambrée dans le but de faire chauffer de l'eau sur le feu et de pouvoir se décrasser. Pour sûr, il aurait préféré un énorme bain chaud mais il fallait parfois se contenter des choses simples de la vie. Il tirait cet enseignement des quelques années qu'il avait passé à parcourir les routes. Pendant ce temps, elle irait chercher de la bière mais pour l'instant, elle lui prit le bras pour qu'il puisse s'appuyer sur elle afin de soulager sa cheville. Il trouva ce geste à la fois réconfortant quoi qu'un peu dégradant. Cependant, n'était-il pas naturel qu'il puisse s'appuyer sur elle comme elle le faisait ? Une question intéressante, qui mériterait d'être débattue après quelques pintes au coin du feu.

Arrivé dans la chambre, il la vit s'occuper du bois et récolter de la neige par la fenêtre. Si l'heure n'avait pas été si grave, il l'aurait, pour peu, prise pour une femme du commun qui s'occupait de l'intérieur de son foyer. Sa tenue de vol, ne lui donnait pas forcément l'air d'une grande dame. Elle se mit sur la pointe des pieds, l'embrassa puis approcha sa main de ses cheveux avant de manifester son dégoût. Il ne devait vraiment pas avoir fier allure et donner l'impression d'être peu ragoûtant. Elle lui proposa de l'aide pour ôter ses vêtements et Torrhen accepta.


- Détache juste les lanières, je me charge du reste.  La bière ce sera parfait. N'importe laquelle fera l'affaire et Wynafryd ... merci pour tout !

Il la laissa faire puis laissa la jeune femme vaquer à ses occupations. Pour sa part, il entreprit d'allumer le feu. Après quelques essais, les flammes furent boutées et le jeune homme plaça le récipient plein de neige qui commençait à fondre au dessus de la source de chaleur à laquelle il se réchauffa quelques instants avant d'entreprendre de se déshabiller. Néanmoins, au lieu de se dévêtir complètement, il préféra rester dans ses sous-vêtements, ce qui restait une tenue osée mais néanmoins décente si par mésaventure, quelqu'un se décidait à entrer dans la pièce. Il plaça son doigt dans l'eau pour en vérifier la chaleur. Ce n'était pas encore cela si bien qu'il attendit encore calmement ce qui lui sembla être plusieurs minutes. Il mit ce temps à profit pour dénicher un petit miroir. Lorsque l'au fut à bonne température, le natif de la Sentinelle entreprit de se laver le visage pour commencer, délestant déjà les morceaux de ce qui semblait être de la chaire qui s'était installé sur son cuir chevelu. Il continu avec le reste de son visage mais ignorait si une quelconque odeur persisterait. En s'examinant dans le verre poli, il remarqua que mis à part l'un ou l'autre coup, sa face demeurait propre. Alors, il entreprit de jeter l'eau souillée par la fenêtre et de reprendre un peu de neige pour la faire fondre et répéter le même processus. Torrhen attendit alors tranquillement que l'eau chauffe et resta debout contre l'âtre, attendant que Lady de la maison Manderly revienne pour pouvoir fermer la porte et se laver avec plus de soin. Ses propres gestes lui semblait lent ce qui devait résulter du contre-coup de la bataille. Il n'était pas devenu grabataire en une fraction de seconde. Il soupira pour tenter d'évacuer la fatigue en vain.
 

 
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« Winterfell | 302, lune 12, semaine 2 »

Wynafryd se refusait à songer à ceux qu’elle connaissait qui étaient tombés, même si elle ne le savait pas encore. Elle ne voulait pas plus s’aventurer sur un chemin de pensées où elle songerait à ce que signifiait concrètement le retour de Viserys à Westeros, ou ce qu’une telle nouvelle aurait comme impact sur sa jeune soeur. Elle n’était pas encore prête. Elle n’était pas en mesure de gérer autant d’informations et d’émotions contradictoires à la fois. Elle voulait se concentrer sur des tâches simples, sur lesquelles elle avait une parfaite maîtrise, sans songer au-delà de la minute qui se dessinait devant elle. Pour le reste, elle en discuterait avec son père et son grand-père plus tard, peut-être même le lendemain matin, en espérant avoir la tête un peu plus froide et disposée à l’exercice. C’est pourquoi elle se lança tête baissée dans l’aide qu’elle pouvait apporter à Torrhen. Au moins se sentait-elle utile, mais aussi soulagée de savoir le jeune homme à peu près en forme. Encore une fois, en sa présence, le poids de son existence et des responsabilités sur ses épaules pesaient un peu moins lourds. Elle avait donc relancé le feu et mis un saut rempli de neige au dessus des flammes afin d’en remplir son baquet. Torrhen y serait très probablement à l’étroit, mais au moins aurait-il la chance de prendre un bain et la Manderly savait bien que ça n’était pas une chance que tous ceux qui avaient combattu à leurs côtés à Winterfell, auraient. Elle lui proposa finalement son aide pour sortir de son armure, bien consciente de la fatigue de ses muscles et des contusions récupérées sur le champ de bataille. Néanmoins le Holt ne semblait pas tant avoir besoin de son aide que cela, à moins qu’il ait du mal à la lui demander. Si avec le temps il avait accepté que les femmes puissent se battre, contrairement à son lui adolescent, Torrhen n’en demeurait pas moins un nordien avec une certaine fierté, ce qu’elle n’avait finalement pas eu l’occasion de constater jusque là. Elle lui répondit par un doux sourire avant de s’attaquer aux lanières. Elle tenta de se dépêcher, mais sans le brusquer. “Voilà.” dit-elle simplement lorsque sa mission fut terminée. “Je reviens dans quelques instants.” dit-elle doucement avant de disparaître en refermant bien la porte derrière elle.

Winterfell se transformait peu à peu en une véritable fourmilière au fur et à mesure que les guerriers s’en étaient approchés, transportant avec eux les blessés incapables de se déplacer par eux-mêmes. Tout le monde parlait en même temps. Les femmes nordiennes tentaient de faire régner un certain ordre, divisant les blessés selon le degré d’urgence, indiquant où ceux qui étaient plutôt en bon état pourraient se reposer ou trouver de quoi manger et boire. Mais leurs voix n’avaient de cesse de se faire surpasser par une plus grave, posant des questions, ou un hurlement de douleur d’un blessé. La vague d’émotion et de détresse heurta la Sirène en plein coeur. La bataille était terminé, mais ça n’était pas fini. Il restait tant de choses à faire. Rien que les provisions avaient massivement fondu entre le moment où le ban nordien était arrivé et la véritable bataille face aux Marcheurs Blancs. Ils ne pourraient jamais nourrir tout le Royaume. Il y avait tant de blessés à soigner. Étourdie par l’ambiance, Wynafryd ne revint à elle que lorsqu’elle se fit bousculer par un groupe d’hommes qui amenait de nouveaux blessés. Elle se secoua et s’écarta du chemin, suivant la direction indiquée pour l’alcool. Elle usa ses connaissance de la demeure des loups, inculquée par Jon, pour prendre un raccourci et y arriver plus vite que les étrangers. Elle trouva plusieurs outres pleines et choisit celle remplie de bière blonde, après avoir senti le contenu de quelques unes. Il y avait également plusieurs piles de galettes de blés cuites au four. La Manderly en pris une pour la partager avec Torrhen et revint sur ses pas pour retrouver sa chambre. Alors qu’elle s’apprêtait à prendre l’escalier, elle s’écarta avec hâte pour laisser passer des hommes qui évacuaient ceux qui n’avaient pas survécut à leurs blessures. L’émotion la prenait à nouveau à la gorge, alors que ces visages inconnus, déformés par la douleur, défilaient devant elle. Ils étaient inconnus jusqu’à ce que ses yeux se posent sur le visage familier de Rodwell. Elle faillit lâcher ses provisions en portant sa main devant ses lèvres pour étouffer son cri. Elle le vit être porté dehors, sans avoir eu le temps de dire ou de faire quoi que ce soit. Et les gens continuaient de courir dans tous les sens dans le couloir. Tremblante et fébrile, Wynafryd reprit sa route.

C’est hébétée qu’elle entra dans la pièce, sans même un regard pour Torrhen, alors qu’elle refermait la porte derrière elle. Ses yeux étaient brillants et ses joues humides. “Rodwell… Le frère de Sybelle est mort…” dit-elle avec difficulté, toujours le regard dans le vide. Et ça n’était que le début des noms qu’il y aurait à énumérer. Enfin elle releva son visage, cherchant Torrhen du regard, alors qu’elle revenait à elle. “Je, je ne t’ai même pas demandé… Ton père… tes frères ?” demanda-t-elle la gorge nouée, ignorant complètement la non tenue du Holt.
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Winterfell

 
Wynafryd revint dans la chambre.  L'air hagarde, quelque peu hébétée. Elle murmura quelques mots à propos du frère de Sybelle, sa cousine. Il commença à avancer vers elle mais la jeune femme prit de nouveau la parole et le jeune homme lui répondit calmement sans s'offenser. Il était toujours naturel de penser à ses proches plutôt qu'à ceux des autres. Ils n'étaient pas mariés. Elle ne vivait pas avec lui et lui ne vivait pas avec elle au quotidien depuis des années. Ils ne fréquentaient donc pas leurs proches respectives.

- Mon père et Walton sont fatigués mais sont en parfait état. Mon oncle, est légèrement blessé. Edwyn a été touché au flanc. Sa blessure semble grave mais il devrait s'en sortir, de ce que j'ai compris. Il est solide. Cela prendra du temps mais il reprendra des forces. Mon père est à son chevet. Edwyn n'osera pas passer l'arme à gauche sous le regard de père. Il a trop de respect pour lui.

S'approchant d'elle, il la prit dans ses bras et la serra contre lui dans un geste emplit de tendresse et d'une certaine masculinité. Ses sous-vêtements n'étaient pas sales comme le reste de ses vêtements, même s'il devait, à coup sûr dégager une odeur de transpiration de mâle. Le moment n'était de toute façon pas propice à quelques raffinements.

- Mes condoléances pour ton cousin. Le combat est terminé mais nous allons maintenant être accablé par la tristesse et le chagrin. Je serai là pour toi.

Le jeune homme se détacha quelque peu d'elle, écarta une des mèches de cheveux d'un noir de jais de la Sirène pour venir déposer un baiser sur son front, en guise de signe de protection et d'écoute. Sa voix se posa alors calmement pour reprendre la parole.

- A présent que cette épreuve est terminée, je suis maintenant ton épée protectrice. Je suis censé être à ton service et te protéger. Et c'est déjà toi qui me dévêtit et prend soin de moi. Laisse moi m'occuper de toi, soulager ta peine. Puis nous nous occuperons de ma jambe. Dans quelques temps, nous pourrons nous concentrer sur l'avenir. Je n'oublie pas notre discussion à la Sentinelle. Je tiens bien à me tenir droit face aux paroles que j'ai proférée ce jour là.

Son étreinte se resserra quelque peu et il l'enlaça plus longuement, lui conférant un sentiment de protection et de soutien comme il l'avait déjà fait par le passé.

- Il commence à se faire tard et trop sombre pour vous proposer de croiser le fer mais à l'occasion, je serai amusé et intéressé de découvrir avec quelle aisance ou non vous maniez cette épée.

Le Holt se détacha d'elle, lui jeta un regard tendre avant de se tourner vers le baquet. Il plongea sa main à l'intérieur, jugea l'eau suffisamment chaude à son goût puis retira son sous-vêtement laissant entrevoir sa nudité la plus totale. Il posa une jambe, puis l'autre dans le récipient puis s'immergea du mieux qu'il le pu. Ce n'était pas hyper confortable mais il s'en contenterait pour se laver. Il commença donc à se frictionner le corps avec énergie, cherchant à effacer toutes traces de puanteurs ou de crasses sur son corps. Se relevant pour se tenir debout et jouir de mouvements plus larges, le jeune homme jeta un regard à Wynafryd, cherchant à savoir si elle se sentait un peu apaisée ou si elle se perdait toujours dans le désarroi de ses pensées. L'heure était à la tristesse mais il n'avait jamais aimé la voir aussi perdue.

- L'eau est bonne. Ce bain improvisé n'est pas si mal. Tu devrais essayer après moi.
 

 
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« Winterfell | 302, lune 12, semaine 2 »

Après le tumulte de la bataille où la Manderly était parvenue à ne pas perdre de vue les objectifs, malgré quelques frayeurs, l’adrénaline commençait à tomber peu à peu et la jeune femme commençait à réaliser plus concrètement tout ce qui venait de se dérouler. La mort, la destruction, le retour d’ennemis, la perte de proches, la frayeur d’en perdre d’autres, tout ceci qui se mêlaient aux cris de douleurs de blessés, aux craintes de ne pas réussir à nourrir et à soigner tout le monde. La crainte que le monde ne serait plus jamais le même après ce qu’ils venaient de traverser. Wynafryd s’était enorgueilli d’avoir Vraël à ses côtés, mais elle avait bien vu que cela ne la rendait pas infaillible pour autant et qu’il était possible de l’atteindre, avec un autre dragon notamment. Elle se sentait soudainement toute petite et fragile, alors qu’elle s’était pourtant promis trois ans auparavant de ne plus jamais ressentir cela. Des gens plus expérimentés auraient pu lui dire que c’était simplement le contre coup de la bataille, mais leurs préoccupations étaient ailleurs, sans surprise.

C’est toujours dans ce drôle d’état qu’elle retourna à ses appartements et annonça à Torrhen la mort du frère de Sybelle, avant de s’enquérir de ses proches, chose qu’elle avait manqué de faire jusque là. Torrhen lui tenait dix fois mieux le choc psychologique qu’elle, encore une fois. Le combat sur le navire n’était finalement plus grand chose après ce qu’elle venait de traverser. Mais elle ne pouvait se réjouir à l’idée de s’habituer à vivre ce genre de chose. Elle était courageuse, prête à prendre les armes, mais elle n’en était pas pour autant faite pour. On ne s’inventait pas Mormont simplement parce qu’on le voulait. Elle tendit un bras en sa direction pour se raccrocher à lui. Soupirant de soulagement en entendant que les Holt s’en sortait somme toute assez biens. “Voilà enfin une bonne nouvelle.” dit-elle en hochant la tête après avoir dégluti avec difficulté. Elle laissa ses bras l’envelopper dans une étreinte réconfortante. Le visage posé contre son torse, elle ferma les yeux pour tenter d’oublier la réalité accablante, juste le temps de renouveler l’air de ses poumons. Ses mains s’aventurèrent dans son dos, afin d’assurer sa position et de faire durer le moment quelques secondes de plus. Quelques secondes où sa tête cessait enfin de tourner et ses oreilles de bourdonner. “Merci.” souffla-t-elle finalement.

Alors que Torrhen reculait doucement, elle ne le retint pas et releva ses yeux de glace sur lui. Elle se pinça les lèvres alors qu’il parlait d’avenir. Elle finit par lui offrir un tendre sourire, quelque peu soulagée par l’idée de continuer à l’avoir à ses côtés, comme ils se l’étaient effectivement promis quelques semaines auparavant. “Comment fais-tu pour être aussi calme ? Après tout ce que nous avons vu ?” Elle secoua légèrement la tête, impressionnée, toujours son sourire au coin des lèvres.

Elle le laissa néanmoins procéder à sa toilette, pour une fois sans ressentir la moindre gêne face au Holt. Cela semblait si loin de ce qu’elle avait ressenti durant la longue bataille. Elle s’assit donc au bord de sa couche afin de préparer l'attelle avec les éléments qu’elle avait récupéré de l’infirmerie. Elle venait de terminer lorsque Torrhen évoqua les bienfaits du bain. Elle se redressa pour observer l’eau qui avait changé de couleur et perdu sa transparence. “Mmh… pas dans cette eau.” dit-elle en retrouvant une lueur heureuse et plus légère dans le regard. “Et cesse de changer de sujet et de repousser le moment où je pourrais t’aider. Tu es certes présent chargé de ma protection, mais il me semble que tu dois également m’obéir. Torrhen, vous me laisserez vous poser cette attelle même si cela doit-être la dernière chose que je ferais.” ajouta-t-elle finalement avec un semblant d’amusement dans la voix. “Sans quoi, mal guéri, ta protection sera vaine.” La Sirène de Blancport tentait d’en appeler à sa raison.
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BUT IT'S NOT OVER  Feat Wynafryd Manderly

 
An 302 | Lune 12 | Semaine 4-2

 


 
Winterfell

 
Wynafryd semblait enfin témoigner d'un peu positivisme. Elle le remercia et le jeune homme accepta cela sans forcer. Sortant du bain pour s'essuyer et se sécher la peau, le Natif de la Sentinelle l'entendit lui poser une question. Peut-être était-ce simplement parce qu'ils n'étaient pas fait du même bois. Le Holt n'était pas insensible mais en Essos, il avait vécu loin de chez lui, avait gagné des amis et en avait perdu d'autres. Cela avait probablement contribué à forger son caractère. Ce fut donc sur un ton des plus détendus qu'il lui répondit afin de lui exposer son ressenti et sa vision de la chose.

- Je suis en vie, tu es en vie, mes proches sont en vie. Je peux m'estimer chanceux de me trouver dans cette pièce. J'ai vu des morts marché comme des vivants, des êtres de glaces. C'était certes répugnant mais leur but n'étaient pas différents de ceux des Fer-nés qui nous avaient attaqués. Je peux continuer à ressasser ses événements et me morfondre ou simplement continuer à aller de l'avant et remercier les Anciens Dieux de pouvoir encore me tenir sur mes deux jambes, si on excepte cette douleur à la cheville.

Elle lui fit savoir que l'eau n'était sans doute pas suffisamment propre pour qu'elle puisse prendre un bain. Le jeune homme utilisa un seau pour vider la bassine et jeter son contenu par la fenêtre avant de rassembler de nouveau de la neige pour la faire chauffer afin que la jeune dame puisse, si elle le désirait, se rafraîchir également. Son corps ayant ainsi séché. Il songea à se vêtir de nouveau mais elle l'interrompit dans sa réflexion. Il avait ignorer ses injonctions pendant un moment mais il décida finalement de s'y plier, sachant que la Sirène ne lui lâcherait pas la grappe.

- D'accord. D'accord. J'arrive. Mais seulement si tu arrêtes de me vouvoyer.

Un sourire taquin se dessina sur ses lèvres et le jeune homme enfila son pantalon et ses bas avant de venir s’asseoir à bonne distance de la jeune femme, laissant sa jambe tendue dans la direction de cette dernière pour qu'elle puisse lui poser son attelle de fortune.

- Je suis tout à toi. Je sais que tu as traversé des moments difficiles. Je ne suis pas vraiment le meilleur pour réconforter mais tu sais que tu peux toujours compter sur moi. Tu as entièrement raison. Si je n'arrête pas d'en faire à ma tête et si je ne prend pas plus soin de mon corps, je ne te serai d'aucune utilité. Qui a besoin d'une épée ou d'un bouclier qui boîte ? Tu es toujours la voie de la raison. Peu importe ce que je pense ! Merci Wyna.

Dans sa tête, s'ouvrir autant sur ce genre de sujet était un aveu de faiblesse. Un homme ne se devait pas de laisser transparaître autant ses émotions. Cependant, s'il était incapable de le faire devant Wynafryd, il demeurerait incapable de le faire devant n'importe qui. Il avait promis de la servir, alors il devait suivre ses ordres et ses recommandations, tout en omettant pas de lui faire part de ses doutes ou de son propre point de vue, qu'elle l'accepte ou non. Il ne voulait pas se contenter d'être un simple rempart contre les ennemis. Même si Ser Pat avait tort sur pas mal de sujets , prévenir le danger plutôt que de l'affronter demeurait un des meilleures moyens de préserver un maximum de vie.

- Et toi ? Comment tu te sens ? Ça ne va pas très fort on dirait. Qu'est ce que tu ressens au fond de toi ?

Lui aussi se devait de prendre la température auprès d'elle. La question qu'elle lui avait posé sur la façon dont il gérait les derniers évènements était sans doute un appel du pied à une discussion bien plus profonde qu'il n'y paraissait.
 

 
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« Winterfell | 302, lune 12, semaine 2 »

Wynafryd s’arrêta un instant dans sa réalisation de l'attelle alors que Torrhen répondait à sa dernière question. Il y avait beaucoup de sens et de sagesse dans ses mots. Mais il décrivait également des choses qui ne faisaient pas partie de son tempérament. Elle aspirait à se montrer si calme et confiante pour l’avenir, mais elle était plus émotive que lui, c’était un simple fait. “Tu trouves que je me morfonds ?” l’interrogea-t-elle avec une inquiétude sincère, mais sans une once de reproche dans la voix. Elle reprit ensuite. “En tout cas, si on m’avait dit à l’époque où je te croisais dans la cour de Blancport qu’un jour tu me dirais des choses aussi sages, je ne l’aurais pas cru. Il faudrait que je m’inspire un peu plus de ta façon de vivre.” Elle avait retrouvé son sourire en coin. Il lui était difficile de ne pas le taquiner, même en cet instant, alors que son coeur était loin d’être à la joie. “Peut-être est-ce la liberté de celui qui n’aura pas à hériter de ne pas s’inquiéter plus que cela du présent et du futur…” ajouta-t-elle, plus pour elle-même que réellement pour le Holt. Il n’y avait pas de jugement dans sa remarque. Mais il lui semblait que sa perspective d’hériter un jour de Blancport changeait forcément sa perception des choses. Elle avait l’impression de devoir constamment songer à toutes les possibilités existantes et ces réflexions ne pouvaient pas la laisser de marbre.

Elle le laissa changer l’eau et s’amusa de sa réponse sur son vouvoiement volontaire. “C’était un ordre, de la lady et son épée lige, il fallait bien que j’y mette les formes.” expliqua-t-elle sans se laisser démonter. De sa main elle désigna l’espace libre à côté d’elle sur la couche et Torrhen ne tarda pas à y prendre place, releva sa jambe blessée à sa hauteur. Elle la lui saisit avec délicatesse et vint placer sa cheville sur ses cuisses. Elle lui offrit un sourire encourageant avant de commencer à placer l’attelle et nouer les différents liens, juste comme il le fallait, aux bons endroits pour que ça tienne sans trop le gêner. Elle l’écouta se confier pendant ce temps, sans relever pour autant ls yeux sur lui. La Manderly avait l’impression qu’un regard sur lui et le moment serait rompu. Pour une fois que le Holt acceptait de se confier à elle, elle ne voulait pas qu’il s’arrête. Elle savait suffisamment de choses sur lui pour savoir que cela était assez exceptionnelle. Une fois qu’elle eut terminé, elle posa simplement sa main avec affection sur sa jambe, là où elle ne pourrait pas lui faire mal. “Je crois qu’on forme une plutôt bonne équipe finalement. Complémentaires.” Elle aimait cette idée là. La Sirène de Blancport releva enfin ses beaux yeux vers le Holt et lui offrit un nouveau sourire tendre. “Et voilà, l’attelle est en place et devrait te soulager un peu, ou au moins t’empêcher d’aggraver la situation, si tu la gardes bien.” Wynafryd libéra ensuite sa jambe pour lui permettre de prendre une position probablement plus confortable. “Je sais que je peux compter sur toi, tu as eu toutes les occasions de me le prouver depuis nos retrouvailles.” Et c’était beaucoup dire pour elle. Pour lui qui l’avait moquée tant de fois dans l’enfance, elle n’avait pas été prête à lui accorder sa confiance facilement et pourtant Torrhen n’avait eu de cesse de lui montrer qu’il avait changé sur bien des points, il était parti adolescent et été revenu un homme.

Mais les nouvelles questions de Torrhen firent disparaitre les brides de sourires qui étaient revenues éclairer son visage. Elle poussa un long soupir. “Par où commencer ?” tenta-t-elle de plaisanter. Elle pivota légèrement sur la couche pour se tourner vers Torrhen, se rapprochant légèrement de lui. Elle lui pris finalement une main entre les siennes. “Le responsable de l'empoisonnement de ma soeur est de retour à Westeros. Tout me porte à croire qu’il souhaite à présent la Couronne de son frère, sinon il ne serait pas revenu. Pourquoi a-t-il fallu que ça soit lui qui triomphe du Dragon des Glaces ?” Nouveau soupir. “Ramsay Bolton continue de se pavaner comme un fier nordien alors que les Mormont sont persuadées qu’il est responsable de la mort de Maege… et tu as vu cette pauvre Lady Geneva tout à l’heure, elle semblait si mal à l’aise et effrayée en sa présence…” Son visage s’assombrissait progressivement. “Vraël a été gravement blessé à l’aile, je ne sais même pas si je peux faire quelque chose pour l’aider, s’il pourra récupérer ou non… Alors qu’il est mon meilleur allié pour protéger Wylla de ce que nous réserve l’avenir…Sans parler des Locke qui nous mentent obstinément au nez et à la barbe sur leur ban sans qu’on sache réellement pourquoi…” Sa gorge se serra légèrement. “Mon cousin est mort, je ne serais pas là pour Sybelle lorsqu’elle va l’apprendre et son nouveau rôle est d’être chez les Woolfield à présent…” Elle poussa un dernier soupir avant de finir par rire nerveusement. Au moins elle venait de vider son sac.
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WE'VE WON,
BUT IT'S NOT OVER  Feat Wynafryd Manderly

 
An 302 | Lune 12 | Semaine 4-2

 


 
Winterfell

 
Il hocha de la tête en signe d'affirmation pour répondre à sa question et un air de surprise s'afficha sur son visage lorsqu'elle le qualifia de « sage ». C'était bien la première fois que ce mot franchissait des lèvres pour être attaché à sa personne. Lui même ne trouvait pas ses paroles spécialement emplie de sagesse. C'était plutôt un signe de son propre détachement et du temps qu'il avait passé à vivre à l'Etranger. Dans le fond, il était sans doute plus du genre à privilégier la qualité des liens à la quantité, contrairement à un héritier cherchant à s'attirer le plus de soutien populaire possible. Wynafryd semblait penser la même chose que lui à en juger par ses propos.

- Sans doute. Je pense que je verrais  le monde différemment et que je ne serais jamais partis avec Ser Pat, si c'était à moi qu'avait échu le droit de reprendre les rennes de la Sentinelle. Probablement que je ne serais pas à tes côtés aujourd'hui  mais dans ma demeure familiale. Peut-être même ne serions nous pas aussi proche. Probablement pas. Je pense que je serai resté ce petit morveux arrogant et imbu de lui même ou peut-être pas. Seuls les Anciens Dieux peuvent le savoir si tu veux mon avis.

Il ne pût que rire des suites de sa réplique sur l'ordre. Même quand elle lui donnait l'impression d'être accablée par le poids du monde, elle parvenait encore à dérider la situation par un trait d'humour. Il la regarda s'affairer à lui installer l'attelle. Ses yeux perçurent une certaine dextérité, une précision dans le mouvement ainsi qu'une certaine douceur presque maternelle. Même s'il l’avait vue manier une arme, il trouvait que ses gestes étaient plus naturels dans la situation actuelle. Et cela n'avait rien à voir avec le fait que la Sirène était une femme ou encore une personne de la noblesse. Non, il s'agissait simplement de mouvements plus innés qu'apprit.

- Et quelle équipe ! Tes prochains ennemis n'ont qu'à bien se tenir !

Un clin d’œil complice accompagna sa réplique et quand elle lui confirma, non sans un sourire, que l'attelle était bien en place, le jeune homme se pencha pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres en guise de remerciement. Une « équipe ». Ce mot ne le dérangeait pas ? Pouvait-il dire qu'il avait formé ce genre de tandem avec Ser Pat ? Non pas vraiment. Tout avait finalement presque toujours tourné autour des décisions du chevalier. Torrhen avait gagné la confiance de la Lady de Blancport. Cela il n'en doutait pas. Néanmoins, c'était à présent le tour de la jeune femme de lui confier l'étendue de ses tracas. Et le peu qu'on pouvait en dire, c'est qu'ils semblaient être légions, tout comme l'avait été les morts-vivants qui s'étaient attaqués à Winterfell. Il les écouta attentivement avant de prendre lui aussi la parole l'air un peu perplexe face à l'étendue de cette situation.

- Et bien ... j'étais loin de m'imaginer que tu portais tout cela sur tes épaules. Tu as une mauvaise influence sur moi. Voilà que je commence à réfléchir mais si l'on prend chaque problème séparément en omettant pas le fait que je suis loin d'être le plus habile en matière de politique, je pense que tu devrais te concentrer sur les ennuis les plus proches de toi. Si le monteur de dragon cherche de nouveau à empoissonner quelqu'un de ta famille, nous ne pouvons que prévoir mais je ne pense pas qu'il restera très longtemps dans le Nord si son objectif est de ravir le trône de son frère. Nous sommes la région la plus à mal suite à l'attaque des marcheurs blancs et son « exploit » lui attirera sans doute la sympathie de bon nombre de maison. Ce n'est pas ici qu'il devrait agir s'il veut compter sur des soutiens de poids, pas immédiatement.

Le jeune guerrier prit une courte pause comme si parler autant avait le don d'assécher sa gorge. Il déglutit et s'attaqua à la suite.

- Du peu que j'en sais, Ramsay n'a pas l'air d'être un gars très recommandable. J'ignore vraiment ce que nous pourrions faire si ce n'est soutenir les Mormonts lorsqu'ils en auront le plus besoin. Mon père m'a toujours dit que pour grandir, un arbre avait besoin d'un sol favorable et de racines solides. Je crois qu'on appelle ça une métaphore. Les problèmes de ta maisons sont la priorité à viser non ? J'ignore ce que l'on peut faire pour Vraël. Demandez conseils à d'autres dragonniers  ou fouiller des tas de vieux parchemins à la Citadelle dans l'espoir d'y trouver quelque chose de similaire ? Si tu veux mon avis, ça ça risque de me faire piquer du nez mais s'il faut vraiment s'y coller ...

Et il n'y avait aucune garantie de succès dans ce qu'il proposait. A vrai dire, il ignorait même si quelqu'un connaissait la médecine des dragons à travers le monde.

- Les Locke me semblent être un problème des plus urgents. Enquêtez là dessus et creuser en profondeur. Trouver les raisons et mettre les choses au clair ! C'est ce dont je ferais ma priorité. Quant à Sybelle, si tu ne peux être présente à ses côtés, tu peux la soutenir, ne serait-ce que par corbeaux. Lui montrer que tu es là, que tu la soutiens, en dehors d'une missive officielle.  Si elle compte pour toi, c'est ce que moi je ferrai. Mes idées vont peut-être te sembler trop évidentes, peut-être même stupide mais mon père m'a déjà dit par le passé, que l'on pouvait toujours apprendre quelque chose de l'homme le plus stupide et le plus pauvre qui soit.

Après toute cette gymnastique mentale loin d'être aussi éprouvante qu'il l'aurait crû, le jeune homme la serra tendrement contre lui, quelques secondes avant de relâcher son étreinte.

- Encore merci pour tes soins. L'eau doit être chaude maintenant. Tu devrais en profiter. Ce n'est certes pas le luxe d'un bain dans ta demeure, mais la chaleur te fera du bien au corps comme à l'esprit. Profite en pour ne penser à rien et juste profiter des sensations. C'est toujours dans les choses les plus simples qu'on se retrouve vraiment.

Remettant une mèche de cheveux de la jeune femme en place, le Holt jeta un coup d’œil sur le baquet dont l'eau fumait agréablement. S'il n'avait pas déjà prit un bain, cette vapeur tentatrice l'aurait sûrement emportée vers une nouvelle séance de lavement et de relaxation.
 

 
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« Winterfell | 302, lune 12, semaine 2 »

Wynafryd écouta avec un léger sourire amusé le récit de Torrhen sur sa vie alternative s’il avait été l’héritier de la Sentinelle. “Nous aurions fait des voisins détestables.” commenta-t-elle à son attention. Heureusement, ça n’était pas le cas et les choses étaient mieux ainsi. Au moins ne serait-il jamais un ennemi comme il les évoqua ensuite. Son sourire se défit peu à peu. Il lui semblait qu’à partir de maintenant, ils pourraient être partout et apparaître sans crier gare. La vigilance était de mise. La Manderly profita de la question du Holt pour l’éclairer un peu sur ce sujet justement, partager les doutes qui lui pesaient à la fin de cette bataille qui devait pourtant être savourée comme une victoire. Torrhen n’avait pas cru si bien dire en parlant de prochains ennemis, parce qu’il y en aurait forcément. “J’ose espérer que les nordiens n’oublierons pas ce qu’il a fait à Wylla pour autant…” répondit-elle simplement songeuse. Il n’empêche qu’il lui était difficile de se mettre dans l’esprit de Viserys et d’imaginer son prochain mouvement tant elle l’avait peu fréquentée durant son temps chez les Targaryen et tant ils semblaient avoir peu de points communs. Elle n’en voyait qu’un seul finalement, et ça n’était ni plus ni moins que Daenerys. Peut-être pouvait-elle aussi compter l’amour qu’il semblait lui porter et qui semblait équivalent à ce qu’elle ressentait pour Wylla. Mais cela ne la menait guère loin. Torrhen évoqua la possibilité qu’il aille ailleurs, quittant la région pour une autre et d’autres soutiens, plus forts. Elle ne put réprimer un léger frisson dans le dos. “Espérons qu’il se rende le plus loin d’ici possible. Mais s’il rallie suffisamment de soutiens, alors c’est une nouvelle guerre qui déchirera nos Sept Couronnes. Ro…” elle s’interrompit pour se corriger. “Lord Stark est proche du Roi et du Prince, ils sont sa deuxième famille. Je ne pense pas qu’il les laisserait partir en guerre sans son soutien…” Mais Torrhen avait raison sur un point, elle ne pouvait pas traiter tous les problèmes à la fois, elle devait réfléchir et prioriser, sinon elle se noierait sous la charge et l’angoisse.

Elle écouta donc la suite du discours de Torrhen avec attention, serrant sa main dans la sienne et hochant plusieurs fois la tête par la positive. Elle avait un dragon, pas la faculté de se dédoubler, elle ne pouvait pas être sur tous les fronts à la fois. Son grand-père et son père sauraient quoi faire et surtout lui dire où elle pourrait dépenser son énergie sans compter tandis qu’ils s’occuperaient d’un autre sujet. Sybelle et Vraël devraient être sa priorité à elle, tandis qu’elle leur laisserait les Locke, sauf s’ils lui demandaient quelque chose de particulier, après tout, il fut une époque où elle avait été amie avec Aubelia. “Tu as raison, je ne peux pas tout faire, et de toute manière rien ne m’y oblige, je ne suis pas seule.” Elle poussa un nouveau soupire. “Je suis navrée, c’est l’émotion, la panique, le contre-coup de la bataille.” Il s’était passé tant de chose en seulement quelques heures. “Le bain me fera le plus grand bien, après quoi j’irais retrouver mon père et mon grand-père, comme promis, avant d’aller voir comment va Gyles puis Vraël.” Elle lui offrit un doux sourire qui se voulait rassurant. Elle l’avait entendu. “Si tu veux te reposer, ou passer un peu de temps auprès de ta famille, j’imagine que c’est le bon moment…” Elle n’avait pas besoin de lui pour prendre son bain, mais pourrait avoir besoin de sa compagnie ensuite.
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BUT IT'S NOT OVER  Feat Wynafryd Manderly

 
An 302 | Lune 12 | Semaine 4-2

 


 
Winterfell

 
Son sourire se figea sur ses lèvres pendant quelques instants à l'évocation de leurs possibles destins si Torrhen avait été héritier de la Sentinelle. Sans doute ne serait-il jamais entendu et leurs rencontres auraient donnés de cocasses scènes dignes d'être chantées par les rhapsodes les plus malintentionnés du royaume. Il garda le silence quand Wynafryd posa ses propres questionnements sur les futurs mouvements de Vyserys. Ils leur étaient impossibles pour tous les deux de se mettre dans son esprit. Tout au plus pouvaient-ils jouer aux jeux des suppositions. Ils pouvaient même le faire toute la journée que cela n'y changerait strictement rien.

Au final, la Sirène lui donna raison et reconnu qu'il ne lui servait à rien de courir plusieurs lièvres à la fois. Elle devait se concentrer sur les problèmes les plus proches qui la concernaient directement. A se demander si le monde n'était pas tombé sur la tête. Voilà qu'un conseil de Torrhen semblait presque emplit de sagesse. Cela lui fit chaud au cœur de la voir accepter la proposition du bain. Elle allait pouvoir prendre un peu de temps pour elle, se relaxer et surtout se vider l'esprit. Il se pencha pour caresser sa joue et l'embrasser avec tendresse. Ce fut loin de leur baiser lors de leurs étreintes amoureuses et passionnées. Il se détacha d'elle et se mit debout sur son attelle, ce qui le fit boiter légèrement dans sa démarche.


- Tu as sans doute raison. Je vais devoir passer un peu de temps avec eux. Voir comment ils vont. Ce n'est pas parce que le corps se portent comme un charme, que l'esprit est toujours aussi affûté. Si jamais tu as besoin de moi, fais le moi savoir. A moins que tu ne désires que je reste ? Non je ne pense pas. Je dois te laisser ce moment rien que pour toi.

Le Holt ignora pourquoi mais il grava cette image de Wynafryd assise sur un lit qui n'appartenait ni à l'un, ni à l'autre. Elle était belle dans sa simplicité, dans sa réflexion. Après la tempête, elle se tenait là, pleine de doutes mais pourtant si forte, si emprunte d'une certaine noblesse qu'elle ne devait ni à son rang, ni à son sang. Il se targua d'un sourire, lui caressa l'épaule puis tourna les talons. Il lui jeta un dernier regard avant d'ouvrir la porte et de s'éclipser, la laissant seule pour prendre son bain. Qu'allait-il faire maintenant se rendre au chevet de son proche blessé, discuté avec les autres et sans doute descendre une chope de bière ou deux. Il l'avait bien mérité. Il était toujours en vie, avait gagné de nouvelles responsabilités. Il devait veiller et protéger Lady Manderly. A présent, il était son épée lige mais il devait également pensé à lui. Si elle lui accordait du temps libre, il n'y avait aucune raison de s'en priver. Lui aussi devait s'occuper des problèmes les plus proches et les plus à sa portée. Le Natif de la Sentinelle ne craignait pas grand chose en cette période mais il savait que c'était dans ces moments là qu'il devait demeurer le plus vigilant. Les malheurs frappaient toujours lorsque l'on s'y attendait le moins. Qu'est ce qui pouvait être pire qu'une armée de morts-vivants déferlant sur sa région natale ? Difficile d'imaginer mais la vie réservait parfois de sacrées surprises.
 

 
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