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Le dragon noir [RP solo]

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La nuit était tombée sur Peyredragon.

Depuis son lit, Aegon pouvait entendre les bruits de la forteresse endormie. Il percevait le son d'une patrouille de garde à l'extérieur entre les enceintes, leurs pas cadencé accompagné des cliquetis de fer de leurs armes étaient facilement identifiables. Il y avait aussi un peu plus loin le bruit d'une porte qui s'ouvrait et se refermait. Sûrement un dormeur tiré du lit par une envie pressante. En tendant vraiment l'oreille, il parvenait même à capter des discutions. Des femmes à en juger par le ton des voix. Il ne parvenait pas à distinguer leurs paroles, mais elles semblaient enjouées. Les bruits habituels dans une citadelle endormie en somme. S'ajoutait à ces bruits léger le grondement régulier de la mer et le sifflement du vent qui jouait dans les grandes statues de dragon de l'île. La forteresse de Peyredragon était toujours aussi calme.

Mais de tout ces sons, celui sur lequel se concentrait le plus le jeune prince, c'était celui doux et régulier d'une respiration endormie. Il ne la distinguait pas vraiment dans la noirceur de cette nuit. Mais la lumière de la lune qui filtrait à travers la fenêtre et la douce chaleur de son corps qu'il entait non loin de lui suffisait largement au jeune prince. Blottie sous les couvertures, Talya Baelish dormait paisiblement, sa poitrine se soulevant doucement et avec régularité au rythme de sa respiration.

Cela faisait quelque jour (et surtout quelques nuits) qu'il avait fait de la jeune femme sa maîtresse et s'endormait avec elle blottie dans ses bras. Mais pour une fois, Talya avait sombré dans le sommeil avant lui et Aegon n'avait pas encore réussi à le trouver, le calme de la nuit se prêtant trop aux réflexions en tout genre qui tournaient dans l'esprit du jeune prince héritier du trône de fer.

Dans son esprit, il n'y avait pas le moindre regret de ce qu'il avait fait. Il avait tenté de s'éloigner de Talya, mais ce n'était que lorsqu'elle lui avait courut après qu'il s'était rendu compte à quel point elle avait de l'importance à ses yeux. Il ne voulait plus être séparé de la jeune femme, il voulait la garder jalousement auprès de lui comme si elle était un trésor. Peut-être était-ce le sang du dragon qui parlait. Après tout, certaine légendes populaires affirmaient bien que Balerion était le plus zélé des gardiens du trésor d'Aegon le Conquérant. Pour autant, le jeune prince avait parfaitement conscience qu'il allait au devant des ennuis.

Tout d'abord parce qu'au court des derniers jours, il avait quelque peu négligé ses devoirs pour se consacrer à Talya. Pas au point de ne rien faire dans la forteresse et de passer ses journées enfermé avec elle, mais il était distrait. À chaque fois qu'il tentait de se concentrer sur une affaire importante ou sur la traque de ce maudit traître, il avait la tête ailleurs. Et il était difficile de se concentrer sur les cartes lorsque l'image d'une demoiselle lascive vous flottait dans la tête. Il avait toujours considéré la faiblesse d'Aegon l'Indigne pour les femmes comme quelque chose de honteux, une faiblesse mentale contre laquelle il était bien entendu parfaitement immunisé. Mais bien sur, c'était avant de mettre une femme dans son lit. Maintenant, les choses lui semblaient beaucoup moins évidentes alors que tout ce à quoi il pensait lorsqu'il s'occupait des affaires courantes, c'était de retourner se blottir dans les bras de sa maîtresse.

Et puis, c'était sans compter sur les alliances qu'il avait déjà commencé à former. Il avait déjà cherché à s'unir avec Sansa Stark. Il avait besoin de cette alliance. Les Tyrell semblaient s'intéresser de trop prêt à Viserys. Aegon se maudissait intérieurement d'avoir été assez bête pour ne pas s'être intéressé à cela plus tôt. Devant son inaction, Margaery Tyrell avait prit l'initiative et avait choisit de se rapprocher de Viserys. Bien sur, il ne pouvait s'agir là que d'un rapprochement parfaitement innocent. Mais Aegon se méfiait comme de la peste de son oncle et la fille Tyrell n'avait pas tenté de l'approcher. Dans ce contexte, il lui avait fallut trouver une autre fille noble auprès de qui s'engager. Il avait choisit Sansa Stark. Il s'était engagé auprès d'Eddard à épouser à fille et il allait le faire. Mais il était impensable pour le jeune homme de se séparer de Talya. Elle était son trésor.

Enfin, il y avait cette histoire de trahison. Depuis toujours, la baie de la Néra était défendu avec une grande efficacité par les différentes forteresse qui se trouvaient sur son littoral et par les patrouilles de la marine royale, le tout soigneusement orchestré depuis Peyredragon. Pourtant, il y avait eu une faille dans cette belle mécanique. Une faille assez importante de toute évidence pour permettre à Stannis Baratheon et à son frère de rejoindre Port Réal avec une énorme armée pour y poser le siège avec la ferme intention de mettre la vile à feu et à sang et d'éradiquer la lignée des Targaryen. La tentative avait lamentablement échouée grâce au jeune prince, à Rowen Hightower et à d'autres hommes comme Elbert Arryn. Port Réal avait été sauvé et les Targaryen avec elle. Mais il n'en restait pas moins un fait inquiétant. La flotte avait put entrer dans la baie de la Néra. On aurait certes put penser que ce n'était là qu'une erreur humaine. Tragique, certes, mais une simple erreur. Quoi qu'il en soit, le jeune prince avait essaimé quelques oreilles pour apprendre le fin mot de cette histoire. S'il y avait un traître parmi les seigneurs de la Néra, il fallait le découvrir. Car si la flotte de Stannis avait put passer, allez savoir quel calamité de l'est viendrait la prochaine fois. Une mission compliquée et délicate. Mais petit à petit, un tableau commençait à se dessiner. Le tableau non pas d'une erreur, mais bel et bien d'une trahison.

Il ne savait pas encore qui avait trahis, mais il ne faisait aucun doute que cela allait finir par arriver. Et à ce moment là, il lui faudrait agir. En toute honnêteté, il ne savait pas encore se qu'il devrait faire. Il avait déjà rendu des décision de justice commune. Vol de poule, bagarre d'ivrogne, fille ronde non mariée, querelle de bornage... mais là, on ne parlait pas de justice commune. Il s'agissait de haute trahison. Celui ou ceux qui avaient fait cela avaient mis en danger tout le royaume et se serait au jeune prince non seulement d'en apporter la preuve, mais également de déclarer la sentence devant ses pairs. Il s'était montré un bon combattant et un chef rusé lors du siège de Port Réal. Mais il n'empêchait qu'il lui faudrait donner la pleine mesure de sa capacité à rendre la justice. Devait-il être indulgent ? Sévère ? Cruel ? Certes, il y avait un traître, mais que faire de sa famille lorsqu'il serait démasqué ?

Le jeune prince poussa un soupire. Décidément, la nuit et les insomnies ne lui réussissaient pas. Ses pensées étaient particulièrement sombres. Il ferma les yeux et tenta de se vider la tête, se concentrant uniquement sur le bruit doux et régulier de la respiration de sa maîtresse. Mais à chaque fois, un autre spectre venait le hanter. Le guerrier dothark, le premier homme qu'il avait tué de sa main, le hurlement des Immaculés, la pression du cadavre qui l'empêchait de se relever, deux femmes se crêpant le chignon, son oncle sur le trône, une rangée de têtes sur des piques, lui brandissant une épée ardente... finalement, mieux valait rester les yeux ouverts. Au moins ainsi, il réussirait à ne rien imaginer.

Se fut finalement un bruit étrange qui le tira de ses pensées. Quelqu'un s'approchait. La personne qui arrivait avait un pas lourd, rapide et portait une armure. Aegon perçus rapidement le souffle de son visiteur nocturne. Pour un peu, il aurait crut que c'était le soufflet d'une forge. Forcément, courir en armure est loin d'être une bonne idée.

Doucement, s'efforçant de ne pas réveiller Talya, Aegon quitta le lit. La jeune femme se mit à grogner de mécontentement dans son sommeil jusqu'à se que ses mains se posent sur un gros coussin qu'elle s'empressa de serrer contre elle. Poussé par l'ennui, la curiosité et un peu aussi par la pitié qu'il éprouvait vis à vis de son infortuné visiteur, le prince de Peyredragon passa un peignoir et alla ouvrir la porte avec douceur pour se glisser dehors.

Le couloir était sombre, la lumière des quelques flambeau se reflétant sur les murs de pierre noire, donnant au tout l'allure de l'obsidienne. Pourtant, le manque de lumière n'empêchait pas de distinguer parfaitement l'énorme masse de Ser Thomas Rivers. Le géant en armure était appuyé contre un mur, écarlate, une grosse veine battant à sa tempe, suant à grosses gouttes et cherchant l'air dont l'avait apparemment privé sa folle course en armure.

« M... M... Ma... jeté, réussi-t-il à articuler alors qu'Aegon s'approchait de lui. »

Continuant à reprendre son souffle, le chevalier tendit au prince un petit rouleau de parchemin. Visiblement, c'était suffisamment important pour avoir conduit le chevalier au bord de la crise cardiaque. Alors mieux valait savoir de quoi il s'agissait. Le parchemin n'était plus scellé, c'était normal. Rivers n'aurait jamais prit la peine de courir pour un simple message. En revanche, il était scellé à la cire noire et sans cachet. Ce n'était pas courant et cela faisait partit des signaux qu'Aegon employait pour communiquer avec ses espions. Laissant le chevalier reprendre son souffle, il déplia le parchemin et s'approcha d'une torche pour le décrypter. Le code était assez simple pour qui le connaissait, mais lui demanda quant même un certain temps pour le résoudre de tête. Lorsque se fut fait, le jeune homme se crispa.

« Est-ce que cela a été vérifié, demanda Aegon ? »

Rivers hocha rapidement la tête, le temps qu'Aegon avait prit pour lire le message lui ayant permis de retrouver un rythme de respiration a peu prêt normal.

« Oui majesté. Nous en sommes sur. »

Aegon resta un moment interdit à regarder le morceau de papier qu'il tenait entre ses mains.

Ils le tenaient. Ils avaient le traître.

Duram Bar Emmon, le vieux croulant de la Pointe-Vive.

Cela faisait un certain temps qu'il était sur la liste des suspect. Mais il n'y avait pas la moindre preuve de sa culpabilité. Et accuser un seigneur ne se faisait pas sans preuve. Pourtant, pour qui venait de l'est, le Gosier était un passage assez facile. Les vents et les courants y étaient bon et si on avait réussi à acheter la loyauté de la maison Bar Emmon, les yeux de la couronne pourrait être complètement aveugle pour peu que l'on ne s'éloigne pas des côtes.

Alors qu'est-ce qui avait trahis le seigneur de la Pointe-Vive après tout ce temps qu'il avait put avoir pour dissimuler ses traces ? Rien d'autre que l'avidité d'une femme de chambre. Celle-ci avait trouvé quelques pièces dans une cave de la maison Bar Emmon, dans une pièce qui lui avait été interdite d'accès pendant un certain temps avant cela. Elle les avaient embarquées sans demander son reste en les dissimulant dans son corsage. Trois dragons d'or, quel paysan ferait autrement s'il en avait l'occasion ? Pourtant, elle avait quelque peu déchanté en rentrant chez elle examiner les pièces. Toutes les trois lui vaudrait de finir sur un gibet si elles étaient utilisées. Car chacune d'elle était frappée au visage du roi Stannis Baratheon, premier du nom.

Un peu vaniteux, mais plutôt pratique pour s'assurer de la loyauté d'une personne qu'on achète. Soit vous restez fidèle et alors vous êtes riche, soit vous trahissez et alors vous avez une montagne de petites pièces qui peuvent chacune vous condamner à la hache du bourreau. Et c'est difficile de faire disparaître absolument toutes les petites pièces.

Pour la suite de l'histoire, la servante avait simplement eu l'intelligence de se dire que ces pièces à l'effigie de Stannis pourraient chacune lui en rapporter un plein sac à l’effigie de Rhaegar si elle trouvait la bonne personne à qui présenter sa découverte.

Et voilà comment risque fort de tomber l'une des plus ancienne lignée de Westeros. Les Bar Emmon remontaient à l'époque des Andals et maintenant, ils risquaient d'être anéantis par une femme de chambre trop fouineuse et intelligente pour son propre bien.

Il y avait toutes les preuves qu'il fallait.

« Ser Thomas, faites préparer les hommes et les navires. Nous devons partir pour la Pointe-Vive demander des explications à son seigneur. »

Un sourire féroce se dessina sur le visage de Thomas Rivers. Le géant aimait la bataille et les combats. Il n'avait de chevalier que le titre lorsqu'on parlait d'étiquette et de politesse. Mais lorsque vous étiez dans un combat, mieux valait que sa flamberge soit de votre côté.

« Espérons simplement que lord Bar Emmon se montre raisonnable, soupira Aegon. »

« Et sinon ? »

« Alors la Pointe-Vive devra tomber, répondit laconiquement le prince. »

*   *   *

C'était le jour du départ. Il fallait embarquer pour la Pointe-Vive. Armes, hommes et vivres étaient prêt. Ils allaient partir dans quelques heures lorsque la marée serait plus favorable mais se serait bientôt l'heure du départ.

Depuis la fenêtre de sa chambre, le jeune prince Targaryen regardait les gens s'affairer dans les derniers préparatifs. Ils étaient minuscules de là haut, mais il pouvait parfaitement voir leurs armures lorsque celles-ci captaient les rayons du soleil. Ce n'était pas moins de cinq navires qui allaient prendre le large chargés d'hommes et de matériel au cas où il faudrait assiéger la forteresse. Aegon espérait que tel ne serait pas le cas. Les Bar Emmon allaient devoir payer leur trahison. Mais ce n'était guère la peine que tout les hommes et les femmes de la forteresse fasse de même. Pour autant, le seigneur de la Pointe-Vive risquait fort de ne pas accepter de partir sans un dernier baroud d'honneur.

Le poids de sa responsabilité pesait sur les épaules du jeune prince aussi sûrement que sa nouvelle armure, mais il n’hésiterait pas à faire ce qu'il avait à faire. Il regardait d'un œil distrait l'écuyer en train de boucler les lanières de cuir pour l'ajuster et se demanda brièvement s'il n'était pas plus âgé que lui. On disait que la grandeur n'attendait pas le nombre des années. Mais le jeune prince avait cette étrange impression qu'il était devenu trop vieux trop vite. Ce corps et cet âge ne semblait plus vraiment être en harmonie avec ce qu'il pouvait ressentir et ce qu'il avait vécu.

« Vous allez partir. »

Aegon se retourna pour faire face à Talya. La jeune femme était comme toujours soigneusement habillée et peignée, elle restait toute droite et digne. Mais dans ses yeux brillaient comme une lueur de reproche qu'elle lui adressait. Et le jeune prince savait parfaitement se qui était en train de se dérouler dans la tête de la jeune femme. Ils n'en avaient pas parlé jusqu'à présent, mais elle risquait fort de ne pas être d'accord avec le fait qu'il ait décidé de partir et ne lui ait pas proposer de venir avec lui.

Ou plutôt, il avait tâché d'éviter le sujet avec elle. Bien sur, il avait fait d'elle sa maîtresse, mais la place d'une femme bien née comme Talya n'était pas au milieu des hommes d'armes, dans un camp militaire, dans le siège d'une forteresse et par dessus tout pas sur un champ de bataille.

Pour autant, il comprenait parfaitement que Talya ne veuille pas rester seule en arrière. Mais pour se qu'il connaissait des campements militaire, les seules femmes qui s'y trouvaient n'avaient pas de vertus valant plus de quelques pièces. Il n'était pas certain que se soit un bon environnement pour la jeune femme.  Mais peut-être se faisait-il des idées. Après tout, c'était la cousine de Petyr Baelish. L'un des plus éminents maquereau de la capitale, il en faudrait sûrement plus pour la choquer.

« Je ne serais pas absent longtemps tu sais, lui répondit répondit Aegon. »

C'était une tentative de se justifier, mais Aegon sut en regardant sa jeune maîtresse qu'il avait tord et qu'il aurait mieux fait de se taire. Talya affichait une expression fermée et dans ses yeux brillait une lueur glaciale qui aurait rendu le Mur jaloux.

« Je ne veux pas rester seule ici. Si vous partez, je viens avec vous. Sinon, je me serais trouvé un époux d'ici à votre retour. »

Aegon grinça des dents. Il en demandait sans doute trop. Sans doute était-il trop possessif vis à vis de la jeune femme. Mais il lui semblait parfaitement inacceptable de l'abandonner à quelqu'un d'autre. Et elle le savait parfaitement la fourbe. Elle était en train de chercher à le manipuler. Il le savait et elle le savait aussi. Pour autant, le jeune prince était parfaitement incapable de faire autrement que de tomber dans le panneau.

« Je suppose que tu as déjà préparé tes affaires, fit le prince la mâchoire serrée »

Talya lui adressa un sourire moqueur. Bien sur que tout était prêt. Et depuis longtemps en plus. Elle n'allait pas lui donner une raison pour ne pas l’emmener.

Le jeune prince sentit une pointe d'énervement quant au fait de se faire mener par le bout du nez, sachant parfaitement des cet instant que Talya ferait le voyage avec lui.

*   *   *

« Je te dis que c'est une occasion en or. Arrête de faire ta pucelle et allons-y. »

Joff secoua la tête. À moitié indisposé par l'odeur de vomissure de la cale et les roulis de la mer, le soldat n'était pas convaincu par se que lui annonçait son collègue.

Depuis quelques jours, la flottille du prince Aegon avait quitté Peyredragon pour rejoindre la Pointe-Vive. Bord des navires, les soldats s'étaient préparé au combat à venir. Comme un grand nombre de soldats de la garnison de Peyredragon, Joff avait reçus une offre qu'il avait accepté avec joie. Une bourse pleine de pièces. Comme beaucoup, on avait cherché à acheter sa loyauté et on avait réussi. Il avait ensuite reçus des ordres. Dans une semaine à partir de maintenant, ils devraient faire tomber la forteresse de Peyredragon et capturer ou de préférence tuer le prince au nom de Viserys Targaryen.

Bien sur, c'était de la trahison de faire une chose pareille. On parlait d'un crime odieux contre la Couronne. Mais en même temps, il ne s'était jamais sentit particulièrement attaché aux Targaryen. Quel importance pour lui de savoir qui était assis sur le trône de fer ? Se qui avait de l'intérêt, c'était de savoir si ses gosses allaient avoir à mangé le soir et si la rombière mal lunée qui lui servait d'épouse serai disposée à accomplir son devoir conjugal ou s'il devrait aller chercher une fille du bordel. Alors entre l'intendant rapiat qui rechignait toujours à lui payer sa solde et le mec un peu louche qui lui avait offert deux années de salaire, il n'avait guère hésité longtemps. Tant pis pour l'honneur. Les morts et les affamés n'en ont pas.

Se qui le faisait un peu douter, c'était que Dan voulait avancer la date de leur coup et tenter d'éliminer Aegon tout de suite alors qu'ils étaient sur les navires au milieu de la mer. Par expérience, le soldat trouvait que c'était là une mauvaise idée. Certes, Aegon ne pourrait pas se cacher et n'irait nul part, mais souvent, les plans qu'on modifie à la dernière minute ne prenne pas en compte un détail qui fait tout capoter.

« On devrait attendre la date prévue, grogna-t-il. »

« C'est complètement stupide. Agissons maintenant. Ils n'iront nul part et ne sont pas au courant. Si on attend, on sera devant la Pointe-Vive et lui et tout ses hommes seront armés. Là, ils s'attendent pas à se battre. »

« Mais si on échoue nous non plus on aura nul part où fuir. Et on pourrait faire foirer tout le plan du prince Viserys. »

Dan se contenta de hausser les épaules avec une parfaite indifférence.

« Qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Si on foire, on va crever de toute façon. Ne me dit pas que tu as des scrupules. »

Joff n'en avait strictement aucun. Le problème étai tout autre.

« Tu as déjà vu le prince Viserys ? Ce mec est taré. J'ai une famille moi. E je préfère ne pas imaginer se qu'il leur ferait si on fait capoter son plan. »

Dan le regarda sans même chercher à dissimuler le mépris profond qu'il ressentait à ce instant pour le vieux soldat face à lui.

« Tu as prit l'or. Maintenant fait se que tu veux, mais nous on attaque ce soir. Alors soit tu es avec nous, soit quel que soit le résultat, tes gamins vont morfler. »

*   *   *

Allongé dans son hamac, Gib tentait de retenir l'envie de vomir qui montait en lui.

L'archer détestait les navires. La traversée depuis Port-Réal jusqu'à Peyredragon avait déjà été particulièrement compliquée, mais aujourd'hui, c'était pire encore. Il sentait son estomac monter et descendre encore et encore à chaque roulis du navire.

Depuis le siège de Port Réal, il était entré avec plusieurs autres au service du prince Aegon. Mais à ce moment précis, il aurait largement préféré ne rien en faire. Bien sur, c'était très bien payé, Aegon était loin d'être la pire personne pour qui il avait travaillé. Mais alors qu'une vague un petit peu plus importante que les autres agita son hamac dans tout les sens, il voua le prince à tout les tourments les plus cruels et exotiques des sept enfers.

Réussissant à se relever, l'archer tangua vers le pont supérieur, menacent à plusieurs reprises de s'écraser lamentablement sur le sol ou de se mettre à vomir partout. Enfin, il réussi à atteindre le pont et à se traîner jusqu'à la rambarde pour se mettre à rendre son dîner. Et par les sept, il avait moins bon goût encore que lorsqu'il l'avait avaler alors même qu'il ne pensait pas que cela soit possible.

Il fallut de longues minutes avant que l'archer ne réussisse à reprendre suffisamment le contrôle de son estomac pour se redresser. Il regarda rapidement autour de lui. Il n'y avait rien. Où qu'on porte le regard, il n'y avait rien d'autre que les cinq navire. Aucune autre voile à l'horizon, aucune bande de terre. Rien que cette étendue mouvante qui montait et descendait et montait et... Gib rendit une fois de plus à la mer le contenu de son estomac.

Lorsqu'il se redressa à nouveau, il vit dans le grand clair de lune un des hommes du Lion d'airain, le navire qui se trouvait de leur côté gauche, lui fit un signe que Gib lui rendit avec une certaine mollesse.

Cela aurait put s'arrêter là s'il n'avait pas vu une silhouette se glisser dans le dos de l'homme et, d'un geste sec, lui ouvrir la gorge.

Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte de se qui venait de se passer. Se retournant avec un cris au bord des lèvres, il découvrir tout un groupe d'hommes portant les uniformes de la garde de Peyredragon dont les armes lançaient des éclats meurtriers à la lumière de la lune.

Il réussi à esquiver le premier coup de taille d'un épéiste au visage jeune et plutôt maladroit.

« MUTINERIE !!! MUTINER... »

Son cris d'alarme se perdit dans sa gorge alors qu'une autre lame venait lui fouiller les entrailles.

« Merde, gronda Joff en extrayant son épée des tripes de l'archer. »

*   *   *

Malgré le sommeil qui l'avait gagné dans les bras de Talya, il n'avait pas fallut longtemps à Aegon pour se retrouver sur ses pieds. Il attrapa sa robe de chambre qu'il enfila à toute vitesse alors que de grands coups sourds étaient frappés contre sa porte et tira son épée ainsi que sa dague à rouelle.

« Reste là et barricade toi, ordonna-t-il à Talya en ouvrant la porte à Thomas Rivers. »

Tout se passa extrêmement vite. Le colosse tenta de l’emmener dans un endroit sur, mais Aegon fila vers le pont. Il était hors de question qu'il recule face au combat. Tout le navire résonnait du choc des armes et des corps. Dans l'escalier, il croisa Alyson qui arborait une longue dague et se qu'Aegon identifia comme le hachoir du cuisinier de bord. Elle lui adressa un sourire qui d'habitude aurait déjà parut inquiétant, mais qui, étant donné la quantité de sang qui maculait son visage et sa chemise, était proprement terrifiant.

« Allons crever ces ordures. »

Allez savoir pourquoi, mais Aegon était persuadé d'avoir perçus un très vif plaisir et un amusement non négligeable dans cette simple phrase.

Mais Alyson avait déjà disparut au sommet de l'escalier et c'est presque par automatisme que le jeune homme lui emboîta le pas.

La plus grande confusion régnait sur le pont et les gens se battaient en tout sens. Il n'était guère difficile de différencier les loyaliste au prince des mutins puisque ces derniers avaient eu le temps de revêtir leurs cuirasses quant les autres avaient été prit au saut du lit.

Assez rapidement, Aegon se retrouva à ferrailler. Il fallait dire que ses cheveux n'était guère discret sous une lune aussi lumineuse. Pas à pas, il paraît les coups de ses assaillants, n'arrivant pas à obtenir une vue d’ensemble de l'affrontement. Alors que l'homme fasse à lui tentait de placer une botte, Aegon fit un pas en arrière et trébucha dans un cadavre.

Rattrapé par Alyson, le jeune homme crut qu'il allait prendre l'épée de son agresseur qui le chargeait déjà, bien décidé à profiter de la relative faiblesse du prince. Se fut sans compter la grande masse de Thomas Rivers qui abattit sur lui son espadon, le tranchant en deux de l'épaule au nombril.

« JE VEUX DES PRISONNIERS, hurla Aegon en se redressant pour repartir à l'assaut. »

Aegon se jeta sur un des soldats. Avec trop de hargne et de force. L'homme réussi à l'esquiver et l'épée qu prince alla fracasser une lampe à huile. L'huile éclaboussa aux allentours, blessant le soldat qui s'agita en poussant des hurlement, essayant de taper sur son vêtement pour éteindre les flammes qui commençaient à prendre son vêtement. Cela laissa quelques instants de plus à Aegon pour dégager son épée qui, imprégnée d'huile, semblait être enflammée.

Aegon resta quelques instants interdit devant le spectacle de son arme. Il ne lui fallut pas longtemps pourtant pour se remettre à frapper, terrassant le soldat.

Agitant son épée à la manière d'un flambeau, Aegon ralia ses hommes, attaquant encore et encore, côte à côte les rangs des mutins qui, malgré leurs armures succombaient sous le nombre et la détermination alors que parmi eux commençait à rouler comme un orage un cris de ralliement.

« Feunoyr ! Feunoyr ! Feunoyr ! »

Les mutins neutralisé, Aegon se pencha en avant un moment pour reprendre sa respiration. L'épée ardente toujours en main il essaya rapidement d'observer la situation. On se battait encore sur plusieurs des navires de la flotte. Le Lion d'airain semblait être tombé aux mains de mutins et virait de bord pour intercepter le navire du prince alors que sur leur autre flan, un troisième navire se rapprochait et menaçait de les prendre en sandwich. Le prince eut peu alors qu'il voyait le second navire se rapprocher jusqu'à se qu'il se rende compte que ses occupants étaient en train d'enfiler des armures. Ils étaient de leur côté. Les deux derniers navires de l'escadre qui ouvraient la marche étaient quant à eux en train de copieusement s'arroser de tirs de baliste et de catapulte.

Ils s'occuperaient des navires de tête plus tard. En attendant, il fallait faire tomber le Lion d'airain.

Rapidement, Aegon passa une brigandine et des gantelets qu'on lui tendit. Cela ne valait pas son armure, mais au moins, il serait plus protégé qu'avec sa chemise de nuit.

Dans un grincement particulièrement sinistre, et un choc terrible, le Lion d'airain et le navire du prince rencontrère, flanc à flanc. Levant son épée, Aegon poussa un cris. Qui fut repris par tout ses hommes se ruant à l'abordage.

« FEUNOYR !!! »

*   *   *

Il ne restait que trois navires de l'escadre qui avait quitté Peyredragon.

Le Lion d'airain avait été trop endommagé par le choc et s'était mis à couler. Quant bien même les loyalistes avaient réussi à le reprendre, le navire descendait lentement dans le Gosier. Ils en avaient sauvé quelques caisses de vivre et quelques barril d'eau, mais la plus grande partie de sa cargaison sombrait à présent avec le navire. Le Dragon d'or, un des deux navires de tête, tombé aux mains des mutins avait également sombré. Les mutins s'étaient rendu après que la catapulte du Rayonnant ait détruit leurs principales voiles et avait été proprement abordé et vidé de tout se qui pouvait servir. Puis, il avait été sabordé sur ordre d'Aegon et avait déjà disparut sous la surface.

Sur le pont du Tricéphale, Aegon tenait son épée, pointe fichée dans le bois du pont, face aux captifs du Dragon d'or et du Lion d'airain qu'on avait proprement entravé et sur lesquels les torches et lampes à huiles jetaient des ombres et des lueurs sinistres.

« Pourquoi cette trahison ? »

La question pouvait paraître stupide, mais Aegon voulait savoir. Qu'est-ce qui avait mené ces hommes qu'il pensait être les plus loyaux à le trahir de la sorte. Comment avait-il put ainsi coordonner leurs action. Était-ce un attentat uniquement dirigé contre lui ou quelques chose de plus grand. Les question se bousculaient dans sa tête. Des questions auxquelles il fallait des réponses et ces hommes allaient les lui fournir.

Mais personne ne dit rien. Tous se contentaient de se jeter des petits coups d’œil et gardaient la tête basse, silencieux. Il se passa une minute avant qu'Aegon ne perde patience. Le prince abattit dans un moulinet du poignet son épée sur l'épaule d'un des prisonnier. Pas assez fort pour trancher, mais bien assez pour le faire hurler de douleur alors que le sang rouge venait couler abondamment de son épaule.

« REPONDEZ MOI, rugit le prince. »

Il y eu un instant de flottement. Aegon n'était pas un homme cruel. Il n'appréciait pas de faire souffrir quelqu'un simplement pour le plaisir de le faire souffrir. Il n'en tirait lui même aucune satisfaction. Pour autant, il arracherait à ces hommes chaque parcelle de peau pour avoir une réponse à ses questions. Être cruel sans raison ne vous apportait pas grand chose. En revanche, il pouvait être particulièrement cruel si cela servait ces intérêts. Qu'ils continuent à se taire et ces hommes en feraient les frais. Mais cela s'avéra parfaitement inutile puisque l'un d'eux se mit à parler.

« Nous avons été engagés par le roi Viserys, dit-il. »

Le roi Viserys ?

« C'est mon père qui est roi. Pas mon oncle. »

Le mutin eut un rictus méprisant.

« Plus maintenant. »

Aegon pâlit en entendant ces paroles.

Alors Visery avait mis en place un coup d'état pour renverser son père ? Il avait un petit peu de mal à le croire, mais d'un autre côté, il n'avait pas vraiment de raison de douter de cela. Pour quelque chose d'aussi important, il fallait des moyens. Le genre de moyens que pouvait avoir Viserys, surtout si, comme Aegon le soupçonnait, il avait fait alliance avec les Tyrell. Ça voulait dire que Port Réal était tombé ? Il n'en était pas certain, mais cela semblait être le cas. Peyredragon en tout cas était aux mains de son oncle. Aegon avait emmené avec lui les hommes qu'il considérait être les plus loyaux envers lui et même parmi eux, il y avait eu un très grand nombre de traîtres.

Paralysé, Aegon essayait de remettre ses idées en place. Tout se qu'il avait toujours connu s'effondrait. Mais il fallait qu'il reste droit. Qu'il reste digne. Parce que s'il s'effondrait maintenant, ils le feraient tous. Déjà, un murmure passait à travers les rangs des hommes. Il fallait qu'il soit fort. Qu'il se batte, qu'il prenne la bonne décision. Plus encore qu'à Port Réal, c'était maintenant qu'il devait être le futur roi.

Il lui fallait déjà faire de grand efforts pour ne pas s'écrouler par terre. Il lui en fallait plus encore pour pouvoir porter les autres et continuer à s'imposer à eux. Sinon, ils risquaient de libérer les mutins et de se ranger aux côtés de Viserys.

Le jeune homme sentait plus qu'il n'entendait de léger cliquetis. Pas de métal, pas même d'os... d'autre chose. Et il sentait ce son insidieux s'infiltrer à l'intérieur de son crâne comme les pattes d'une abominable araignée.

« Tu es faible, lui murmura une voix grinçante à l'oreille. »

Aegon ouvrit les yeux, l'air effrayé et regarda autour de lui. Il n'y avait personne assez proche pour avoir dit ces mots.

« Libérez nous, Viserys payera cher pour la tête du blondinet, s'écria un des prisonniers. »

Le grondement s’amplifia et Aegon sentit qu'il perdait de plus en plus le contrôle de ses hommes. Mais de plus en plus les désagréable cliquetis gagnaient son esprit et devenaient obsédants, le paralysant complètement. Au pris d'un large effort, il réussi à modifier sa prise sur son épée et, d'un grand coup de taille, trancha la gorge de l'homme qui était encore en train d'essayer de haranguer l'équipage.

Puis se fut le tour d'un autre.

L'un après l'autre, les mutins s'effondrèrent dans de grandes gerbes sanglantes sous les coups du jeune homme et le regard médusé des membres de l'équipage. Le dernier corps s'effondra dans un grand flot de sang.

Le regard féroce, le prince se tourna vers son équipage.

« QUI VEUX TENTER DE ME LIVRER A VISERYS !?! »

Seul un silence de mort lui répondit.

« BALANCEZ MOI CES CORPS A LA MER. CAPITAINE, NOUS CHANGEONS DE CAP!!! »

L'équipage se dispersa sans demander son reste, chacun reprenant sa tâche. En un rien de temps, le pont fut entièrement vide à l'exception d'un homme qui se tenait face au prince en tapant légèrement dans ses mains aux ongles démesurés qui produisait cet abominable cliquetis. Il fixait Aegon avec des yeux améthyste où brillait une lueur cruelle, un grand sourire élargissant son visage pourris de dents jaunies par des années inattentions. Il était légèrement voûté, comme si le poids de l’ostensible couronne d'or et de ses très longs et gras cheveux couleur os avait fait ployer son cou.

« C'est très bien mon petit Aegon, fit la voix grinçante dans l'esprit du prince. Mais la prochaine fois, il faudra les faire couiner un petit peu. »

*   *   *

Les trois navires d'Aegon avançaient le long de la côte de récif.

Ils étaient presque arrivés à destination. Cela n'avait pas été simple. La traverssée du Détroit, si elle n'avait guère posé de problèmes techniques à l'équipage avait faillit être ensanglantée par une nouvelle mutinerie.

Aegon avait fait divisé par quatre les rations d'eau ainsi que de nourriture. Ils n'avaient pas apporté assez pour effectuer un aussi long voyage, la Pointe-Vive n'était pas si éloignée de Peyredragon. C'était donc un équipage affamé et assoiffé qui avait abordé les côtes pentoshites afin d'y refaire leur stock d'eau ainsi que de nourriture. Mais depuis qu'ils avaient atteint l'Essos, il n'y avait rien à signaler. L'escadre continuait sa route sans aborder de pavillon.

Ils avaient à deux reprises croisé des goëlette qui s'étaient rapidement dérouté devant les trois frégates.

Sur le gaillard arrière, Aegon regardait la côte pensif. Ils n'avaient pas la moindre nouvelle de se qui se déroulait à Westeros, isolé qu'ils étaient sur la mer depuis tout ce temps. Mais il ne pouvait se retirer cela de la tête. Pour le moment, il était un exilé. Il sentait le découragement et la mélancolie le gagner et n'aurais eu aucune autre envie que celle de se rouler en boule dans un coin et de ne plus bouger. Mais en exil ou pas, il restait le prince de Peyredragon... peut-être même qu'à l'heure actuel, il était roi des Sept Couronnes. Qu'était-il arrivé à son père ? À Rhaenys ? Que leur était-il arrivé à tous ? Il ferma les yeux et tenta de se vider l'esprit. De ne pas penser à ses proches. Ce n'était pas ainsi qu'il fallait penser. Il fallait réfléchir en tacticien, préparer et prévoir ses coups, peaufiner son plan.

Il s'agissait de jouer une partie de cyvosse. La plus complexe sur laquelle il ait jamais eu à se pencher.

Jusqu'à se qu'on lui dise le contraire, sa sœur et son père étaient en vie. Et le jeune prince priait tout les dieux qu'il connaissait que tel soit bel et bien le cas. Il ne voulait pas que leur dernier souvenir de lui soit celui du jeune prince arrogant qui avant dédaigner le voyage qu'il avait entrepris avec son père au Mur et celui du frère indigne qui avait manqué le mariage de son aînée.

Il ne pouvait pas craquer. Pas même dans l'intimité. Il partageait celle-ci avec Talya et pour elle aussi il devait être un rempare et un soutient.

Et puis, pour ne rien arranger il y avait eu l'apparition d'Aerys. La forme de son grand père n'avait pas refais son apparition depuis la nuit de la mutinerie, aussi, Aegon l'avait mise sur le compte de la fatigue et du stress. Mais il craignait que se soit quelque chose de beaucoup plus sombre. Il avait étudié l'histoire des Sept Couronnes et son grand père n'était guère plus âgé lorsque sa démence s'était déclarée. Est-ce que c'était cela ? L'héritage de folie des Targaryen venait-il de se manifester pour la première fois ? Aussi loin que pouvait remonter sa mémoire, la figure de son grand père avait toujours été parmi ses cauchemars. Petit, il refusait de passer dans la galerie des tableaux des membres de la famille Targaryen parce qu'il était persuadé que la figure de son grand père le fixait. Et en grandissant, Aerys était devenu la personnification même de tout se qu'Aegon avait peur de devenir. Alors pour l moment, il faisait tout se qu'il pouvait pour penser que ce spectre n'était rien de plus qu'une hallucination de stress et de fatigue. Il ne pouvait rien faire de plus d'ici à sa prochaine manifestation et en parler lui semblait la pire idée imaginable.

« Arrive-t-on bientôt, demanda-t-il au capitaine. »

Celui-ci lui adressa un sourire et désigna un point sur l'horrizon.

« Regardez mon prince. »

De loin, on ne percevait rien de plus qu'une légère tâche sur la falaise. Mais au fur et à mesure qu'ils se rapprochait commença à se dessiner la forme humanoïde. Puis, ils furent assez proche pour apercevoir la forme de son bras dressé vers le ciel.

« Rassemblez les hommes, ordonna Aegon. »

Rapidement, le pont fut noir de monde et tout les hommes observaient le prince et se demandant visiblement se qu'il allait faire.

« Chacun de vous aura une mission messieurs. Nous allons vous donner un petit peu d'or afin que vous alliez dans les taverne de la ville une fois les navires amarrés. Je veux que vous rassembliez toutes les informations possibles sur Westeros. Nous sommes partit depuis longtemps. Il nous faut des renseignements. Voyez aussi si des groupes de mercenaires sont en ville et si des capitaines seraient prêt à être engagés. Restez aussi discrets que possible et surtout, ne parlez pas de moi. Personne ne doit savoir que je suis vivant. »

Une grande cloche retentis alors que les navires glissaient entre les jambes de l'impressionnant géant de pierre.

« Tous à la manœuvre s'écria le capitaine. »

Aegon observa un instant la ville qui s'étendait devant lui. Il avait souvent rêvé de voyager en Essos, mais aurait de loin préféré que les choses se passent autrement.

Et pourtant, devant ses yeux s'étendait l'une des plus puissantes cité de l'est.

Braavos.

*   *   *

Il y avait quelque chose de particulièrement calme et serein dans le décors de la Banque de Fer. Aegon se souvenait qu'une jour, son père lui avait expliqué que la banque tenait plus du temples que de la guilde. Et en effet, maintenant qu'il se trouvait dans la vénérable institution, il se rendait bien compte qu'il y avait dans l'atmosphère une ambiance de septuaire.

Parfaitement immobile et vêtu des plus beaux vêtements qu'il avait put trouver, Aegon attendait simplement que les responsables de la banque de fer viennent lui accorder l'audience qu'on lui avait promis. Pour le moment, il n'avaient qu'une petite demi heure de retard, ce n'était pas grand chose et il en faudrait bien plus pour attaquer le calme du prince. En attendant, il repassait dans sa tête l’ensemble des différents arguments qu'il avait préparé. La partie risquait fortement d'être serrée, mais le jeu pourrait en valoir largement la chandelle. Quoi qu'il en soit, il savait que ce n'était certainement pas en se montrant généreux que la Banque de Fer était devenue une institution aussi puissante que certains états. Il ne servait à rien de réclamer, d'arborer des titres et de taper du pied ici. Si on voulait toucher une seule pièce d'or de la banque, il fallait avancer de solides arguments et garanties.

Il entendait Thomas Rivers faire les cent pas dans son dos, mais lui restait parfaitement droit et calme, pas incommoder une seule seconde par l'incommodité du banc de pierre. Le trône de fer était peut-être le repose fesses le plus prisé de tout Westeros, mais c'était aussi très certainement le plus inconfortable. D'après la légende, Aegon le Conquérant aurait eu pour habitude de déclarer qu'un roi qui trône doit oublier le confort. Quoi qu'il en soit, Aegon avait commencé tôt à s’entraîner pour réussir à tenir assis sur des sièges qui n'auraient rien de confortable. Les membres de la Banque de Fer jouaient petit joueur pour le moment.

Finalement, une porte s’ouvrit sur le côté de la pièce, laissant entrer un employé de la banque. Très sobrement vêtu, il avait des cheveux roux et court, une barbe courte soigneusement taillée et entretenue. Même s'il avait un visage un peu quelconque et un corps svelte, il y avait une grande lueur d'intelligence qui brillait dans son regard.

« Bienvenue à Braavos Prince Aegon. Je me présente, Noho Dimittis. Qu’est-ce qui vous amène à la Banque de fer ? »

Alors qu'il s'approchait, Aegon le regardait faire. Tout ses gestes étaient tellement parfait qu'ils paraissaient avoir été répétés encore et encore une infinité de fois jusqu'à devenir presque des réflexes. Il y avait là dedans quelque chose de profondément gracieux dans sa façon de se déplacer, mais également d’éminemment reptilien.

« Je vous remercie de votre accueille. Votre ville est absolument superbe. Mais je crains qu'il ne s'agisse pas d'un voyage d'agrément. Je crains d'être ici pour un empreint. »

il n'y avait guère d'autres raisons pour se rendre dans une banque. Personne n'allait jamais dans ce genre d'endroit pour son simple plaisir. Alors bien sur, il était là pour un emprunt. On était pratiquement dans la réponse à un question rhétorique. Mais Aegon ne s'en formalisa pas vraiment.

« Un emprunt. Cela est intéressant. Quel genre d’emprunt ? Je demande car voyez-vous, les récents événements qui se sont dérouler dans votre ville nous ont été compté. Et je me demande pourquoi le neveu du nouveau roi vient nous demander de l’argent. »[/color]

Visiblement, ils en avaient fini avec les formules de politesse. Le banquier venait tout juste de mener une attaque en règle pour déstabiliser Aegon. Peut-être était-il pressé d'en finir avec cette histoire. Peut-être avait-il pensé qu'il pourrait tirer partit de la jeunesse et de l’inexpérience de son interlocuteur. Peur être aussi avait-il pensé le faire sortir aussi aisément de ses gonds. Quoi qu'il en soit, il venait de se tromper au mieux et au pire, de faire une belle erreur. Ils jouaient là une partie de cyvosse et la précipitation n'avait jamais mené à rien de bon. Bien au contraire.

Aegon resta parfaitement de marbre face à la mention de son oncle en tant que roi. Cela n'avait rien de bien original et c'était même une pique parfaitement prévisible.

« Coiffer un cochon d'une couronne n'en fera pas pour autant un roi, dit-il avec calme et détachement. Si je viens solliciter un emprunt, c'est dans le but de lever en Essos des mercenaires afin de retourner à Westeros pour combattre mon oncle. »

Le banquier avait décidé de jouer franc jeu, alors ils allaient jouer cartes sur table. Inutile de tergiverser sur le pourquoi du comment de l'utilisation de cet or qu'il venait chercher. De toute façon, il n'y avait pas beaucoup de raisons qui pouvait amener Aegon à se rendre à la Banque de Fer pour emprunter de l'argent. Et puis, en se montrant toujours aussi direct, il allait peut-être pousser le banquier à croire qu'il était inexpérimenté et à un moment ou à un autre, il risquait fort de faire une erreur. Ou plus sûrement, Aegon allait mener cette discutions exactement là où il le voulait pour pouvoir faire valoir ses meilleurs arguments.

Le petit sourire en coin qui s'afficha sur le visage de Noho laissa penser à Aegon qu'il avait vu juste.

« Et dites-toi moi, pourquoi la banque de fer devrait s’engager auprès de vous pour vous aider à lever une armée plutôt que d’aider votre oncle ? Vous n’êtes pas roi, mais pour le moment votre oncle l’est quoique qu’on puisse dire. Usurpateur ou pas selon les points de vue. Comprenez bien, la banque de fer est un établissement neutre, ne se mêlant pas aux guerres des autres. »

Parfait.

Avec tout les efforts du monde, Aegon n'aurait pas été en mesure de trouver une meilleure introduction pour son premier argument. Bien sur, la Banque de Fer préférait toujours rester neutre et ne pas s'engager dans les conflit, d'un côté ou d'un autre. C'était là un principe simple qui lui permettait de limiter les pertes d'argent. Mais c'était également une position difficilement tenable dans la situation présente.

« Malheureusement, je crains que la neutralité ne soit pas pour vous une option possible aujourd'hui, répondit calmement Aegon. »

Pour un peu, il aurait crut que le banquier allait se mettre à éclater de rire. Mais le jeune prince repris la parolle avant qu'il puisse en avoir l'occasion.

« C'est une guerre qui n'oppose que deux camps et pour laquelle il n'y a guère de nuance. Soit vous êtes avec Rhaegar, soit vous êtes avec Viserys. Et il s'avère que l'un de ces deux camps viens frapper à votre porte. Refuser le prêt aujourd'hui, c'est vous ranger aux côtés de Viserys. L'accepter, c'est vous ranger aux côtés de Rhaegar. Bien sur, il vous reste toujours l'option de refuser les deux prêts, mais dans ce cas, quel que soit le camp du vainqueur, il ne manquera pas de s'en rappeler et la Banque de Fer pourrait pâtir de mauvaises relations avec Westeros. »

Le rire qui quelques instants plus tôt paraissait sur le point de quitter la gorge de Noho était soudainement en train de l'étrangler. Si Aegon n'avait pas encore vu un regard posé sur lui se rendant compte qu'il n'était plus un enfant, c'était à présent chose faite. Maintenant, ils allaient pouvoir parler entre adultes capables de prendre des décisions aptes à changer le destin de tout un continent.

De son côté, Noho, s'il gardait son calme fulminait intérieurement contre ce blanc bec et contre lui même. Ce gamin l'avait laissé croire qu'il n'était rien de plus que se qu'il avait l'air et avait sortit une dague juste au bon moment pour lui percer le cœur. Et lui, il n'avait rien vu venir. En comparaison, il trouvait à présent sa provocation sur le statut de Viserys Targaryen petite et mesquine. Ce gamin avait un bel esprit et réfléchissait bien. Pour autant, c'était toujours lui qui possédait le pouvoir d'attribuer ou de refuser le prêt. Quant bien même le prince de Peyredragon parlait bien et avait une bonne réflexion, il n'en demeurait pas moins en position de demandeur.

« Soit... mais dans ce cas, pourquoi accorder le prêt à Rhaegar ? Votre père a été chassé du pouvoir. C'est un banni et votre oncle s'est emparé de tout, forteresses, château, terres, fermes,... pourquoi ne pas vous renvoyer les mains vides et attendre que sa majesté le roi Viserys vienne à son tour frapper à la porte. »

Aegon prit un temps pour répondre. C'était là son argument maître et il ne s'agissait par de bafouiller ou de mal exprimer sa pensée.

« Car la banque de fer aura son dut, fini-t-il par énoncer. »

L'adage était largement répandu et très souvent vérifié au court du temps.

« Mon oncle en roi de Westeros... vous avez très certainement une légion de juristes qui se sont déjà penché sur cette éventualité. Peut-être même avant qu'il ne lace cette insurrection. À l'heure actuelle, mon oncle base sa légitimité sur le fait que mon père ait usurpé les droits qui étaient les siens. Rhaegar Targaryen est donc un usurpateur et un tyran si l'on se place de son point de vu. Hors tout les actes d'un tyran sont illégaux. Y comprit les empreint que mon père a put contracter auprès de votre vénérable institution. Viserys pourrait donc parfaitement refuser de payer les emprunts en court, voir même vous réclamer le remboursement des intérêts que la banque aurait illégalement perçus au court du règne tout aussi illégal de Rhaegar. »

Aegon laissa quelques secondes s'écouler le temps que l'argument fasse son chemin dans la tête du banquier dont le regard parut s'étrécir.

« Ajoutez à cela que mon oncle est actuellement en guerre. Une guerre coûte cher alors pourquoi se forcer à rembourser l'or d'un prêt illégalement contracté alors qu'il en aurait tellement besoin ? Et s'il cesse de payer et ne veux rien entendre, la Banque de Fer, cherchera à financer ses ennemis. Autrement dit, nous. Alors peut-être faut-il chercher à simplement gagner du temps. »

Les arguments avaient fait mouche. Aegon en avait la certitude. Il n'y avait qu'à voir le regard de son interlocuteur pour comprendre qu'il y avait quelque chose qui semblait l'avoir au moins touché. Mais ce n'était pas suffisant. Quelque chose paraissait encore l'empêcher d'accorder le prêt.

Aegon attendit donc avec calme. Mieux valait le laisser s'exprimer et répondre à son argumentaire plutôt que d'avoir à tâtonner.

« Qu'est-ce qui nous assure que vous, vous rembourserez ? Après tout, vous aussi avez une guerre a mener et ce nouvel emprunt pèsera sur vos finance. »

Il n'avait pas tord pour cela. Et à vrai dire, c'était le point faible de l'argumentaire du jeune homme. Quoi qu'il se passe, le délais serait un problème. Comme venait de l'annoncer Noho, ils n'étaient pas plus en paix que Viserys et auraient un certain nombre de difficultés à trouver l'or nécessaire.

Il fallait détourner la conversation du délais de remboursement ou elle risquait de tourner court.

« La question n'est ni celle de la somme, ni celle du délais. La véritable question que vous devez vous posé, c'est celle de la fiabilité de votre emprunteur et de sa capacité à gagner le conflit. Pour ma part, je suis l'héritier de mon père pour ses terres, ses titres, sa couronne, mais également ses dettes. Lequel des emprunteurs est le plus fiable... Est-ce le commandant éprouvé et ses enfants ayant déjà connu le feu de la guerre ou bien l'héritier de la folie d'Aerys que rien n'a préparé à gouverner et qui n'a jamais mis les pieds sur un champ de bataille? »

Noho eut un rictus.

« Il n'empêche qu'il vous a dépossédé de votre bien. »

« Les intrigues de cour et la guerre ouverte sont deux choses très différentes. Mon oncle a montré un grand talent pour avancer caché et mettre en place ses plans. Mais à présent, il est en pleine lumière et je ne m'arrêterais pas tant que sa tête n'ornera pas une pique. »

Aegon avait parlé d'une voix calme, mais déterminée. Il avait fermement l'intention de faire payer ses actes à son oncle. Après tout, le jeune homme avait toujours été convaincu qu'un jour ou l'autre, il devrait lutter contre Viserys pour le Trône de Fer. La seule erreur qu'il avait commise, c'était d'avoir crut que Viserys aurait la décence d'attendre la mort de son frère.

De son côté, Noho Dimittis avait bougé et se tenait à présent devant la fenêtre, perdu qu'il était dans ses pensées. Il aurait été tellement plus facile de discuter avec un interlocuteur idiot ou inexpérimenté. Mais visiblement, le jeune prince avait bien préparé cet entretient et il lui fallait maintenant prendre une décision lourde de conséquences. Il n'ignorait rien de la bataille de Port-Réal et de ses acteurs, pas plus qu'il n'ignorait rien des triomphes martiaux du roi Rhaegar. Et Aegon avait raison. Être un comploteur de génie ne signifie pas pour autant avoir les compétences martiales ou un don pour le commandement.

Dans l'absolut, il aurait été plus sage d'attendre et d'observer comment le conflit allait évoluer. Mais il n'était plus possible de garder sa neutralité. La situation était donc périlleuse car, bien qu'indépendante de tout gouvernements, il n'en demeurait pas moins que les têtes couronnées possédait un important pouvoir de nuisance sur la banque. Les conséquences d'un mauvais choix pourraient s'avérer désastreuses. Que se passerait-il s'ils faisaient une erreur et choisissaient le mauvais candidat ? L'autre leur en tiendrait certainement rigueur et risquait de prendre des mesures contre la banque. Une augmentation des taxes sur les marchandises braaviennes, voir en embargo pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour l'économie de la cité et par ricochet, pour la Banque de Fer.

Noho Dimittis sentit un frisson lui parcourir l'échine à cette seule pensée.

« Nous vous donnerons votre argent, avec une demande de remboursement dans les deux ans à venir, en plus des intérêts cela va de soi. »

Quitte à choisir, il préférait encore miser sur Rhaegar pour le moment. Mais pas une forte somme. Aegon aurait de l'or pour recruter ses mercenaires et il pourrait rentrer à Westeros avec des troupes. Mais pas assez pour que ce soutient ne soit pas complètement irrécupérable d'un point de vu diplomatique avec le Viserys.

*   *   *

Dans les couloirs du château de Goëville, un soldat en armure était en train de courir.

Allez savoir quel semblait être cette nouvelle manie chez les hommes d'armes de se mettre à courir tout en portant leur équipement au rand complet. Est-ce que le prochain tournois royal allait comporter une épreuve de marathon en armure ? Ou alors c'était Thomas Rivers qui avait lancé une véritable mode.

« LORD GEROLD !!! LORD GEROLD !!! »

Arrivé devant les appartements de son suzerain, le garde se mit à tambouriner contre la porte de la chambre. Bien sur, des visage effaré et endormis ne manquèrent pas de sortir des chambres, les seigneurs et dames du château visiblement fort mécontent d'être réveillés d'aussi grossière façon.

Était-ce vraiment si important que cela ne pouvait attendre le lendemain ?

Finalement, après un certain temps, comprenant qu'il n'arriverait jamais à avoir la paix et à retrouver le sommeil avec ce maudit garde qui s’acharnait, Gerold Grafton se résolut à ouvrir la porte de sa chambre, maugréant dans sa barbe plus sel que poivre qu'il donnerait cette idiot à manger à un ours s'il l'avait fait levé pour rien. De ces ours que le seigneur de Goëville aimait à chasser, il en avait la carrure et malgré un âge déjà avancé, il était de belle stature et rendait au garde une belle demi tête. Si bien que celui-ci, en voyant la massive silhouette de son seigneur lige se dessiner dans l'embrasure de la porte se demanda un instant s'il avait bien fait, en oubliant un instant le souffle qui lui manquait fatalement après une telle course.

Mais non, tout cela était trop grave pour attendre le matin.

« Par les sept enfers, quel est ce vacarme, gonda lord Grafton. »

« M'sire... M'sire. Devant le port... tout une flotte de guerre. »

Ces quelques mots suffirent à déclencher des murmures parmi les courtisans et à faire oublier sa fureur à lord Grafton qui immédiatement se demanda si la guerre avait déjà atteint ses portes. Viserys Targaryen avait-il envoyé sa flotte pour oppérer au blocus du port ? Devait-il aussi s'attendre à une attaque terrestre ?

Il fallait avertir les Eyrés si c'était là une attaque, ils pourraient leur envoyer des renforts.

« Quel bannière, interrogea le vieux lord. »

Le soldat paru hésiter un certain temps avant de répondre.

« C'est le dragon noir messire. »

Nouveau coup de massue. Allons donc, se pouvait-il que se soit réellement l'un des partisans de la lignée Feunoyr ? Barristan Selmy avait pourtant tué le dernier.

« Ils nous ont fait parvenir un message. Y prétendent être sous les ordres du prince Aegon. Et ils veulent entrer dans le port au nom du roi Rhaegar. »