Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €


Sword, Ice and Talking [Flashback Byron Flint & Torrhen Holt]

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Sword, Ice and Talking

 
An 302 | Lune 11 | Semaine 4

 


 
Winterfell

 
Entre les remparts de Winterfell et à l'extérieur du château, l’effervescence régnait. Les temps étaient sombres. L'armée des Morts, comme on l’appelait parfois, ou de stupides fadaises, comme le prétendaient certains, avait déferlé sur plusieurs châteaux et places fortes, semant la mort et la désolation. Torrhen ne savait vraiment dans quel camp il se trouvait. Celui des vivants à coup sûr. Ce n'était pas sur ce point qu'il se questionnait. Mais plutôt sur le fait qu'il devait croire ou non en l'existence de cette prétendue armée ? A en juger par les récits qui étaient parvenus à ses oreilles et aux connaissances qu'il possédait de son enfance : oui. Cependant, après avoir traversé les Sept Couronnes de long en large et avoir vécu en Essos, qui dénotait pas mal de Westeros en matière d'exotisme, il n'avait jamais assisté à une quelconque forme de magie ou de menace comme celle-ci.  Cela ne se pouvait vraiment pas !

Et pourtant, ses dernières lunes avaient remis en cause certaines de ses connaissances et certaines de ses certitudes. Depuis que Wynafryd lui avait montré Vraël, son dragon, il avait revu quelques une de ses croyances. Un dragon était une chose. Ils en possédaient des traces dans les chroniques des Mestres, mais les Autres ? C'était une autre paire de manche. Quelque chose de plus gros. Le Mur existait bel et bien mais pourtant, cela lui avait toujours paru, au fil du temps, plus une vieille superstition, qu'un réel danger. Cela ne servait à rien de trop tergiverser. Que ce soit une armée ennemie déguisée, des sauvageons particulièrement rusés ou une réelle armée surnaturelle, chercher un sens à tout cela ne le ferait pas avancer au moment de dégainer son épée.

Pour se faire mieux valait la dégainer et chercher un partenaire d'entraînement. A Winterfell, ce n'était pas ce qu'il manquait. Loin de là, les bannerets de la maison Stark ainsi que d'autres groupes, venant de contrées plus lointaines avaient commencés à se réunir dans la forteresse séculaire des gardiens du Nord.  Déambulant dans la cours du château, le jeune homme croisa d'innombrables personnes. Hommes d'armes, nobles, forgeron et il en passait et des meilleures. Ses pieds le guidèrent ci et là, à la recherche de quelqu'un avec qui il pourrait échanger quelques bottes et peut-être même discuter. Si il avait été l'esclave de la facilité, le natif de la Sentinelle serait allé trouver l'un de ses frères mais ce n'était pas son genre. Même ici, dans ces conditions de tensions, son père désirait qu'il continue à se familiariser avec la noblesse nordienne.

Au fil de sa marche, son regard se posa sur un visage qu'il n'avait plus croisé depuis des années mais qu'il reconnu tout de suite, malgré la dureté de ses traits, il décelait toujours cette même lueur dans le fond de son regard. Il ne s'empêcha néanmoins pas de questionner l'individu pour confirmer son identité.


- Byron .. Flint ?
 

 
DRACARYS
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Sword, Ice and Talking


« Winterfell | An 302 lune 11, semaine 4 »
Assis sur de solides marches en pierre, l'oeil était concentré sur l'ouvrage. Le chant du fer glissant sous la caresse de la pierre était à nul autre pareil.
Il était invisible à l'œil nu, ce défaut, pourtant moi je le sentais. L'un des tranchants de ma lame avait été mal aiguisé et je me sentais comme un charpentier affublé de mauvais outils. Je ne voulais pas me rendre compte en plein milieu du combat que ma lame était aussi tranchante que des dents de nourrisson. D'autant que les nouvelles qui nous parvenaient du Mur étaient apocalyptiques: oubliée la menace sauvageonne, c'était l'Ennemi qui s'avançait à présent sur nos terres et qui marchait vers nous. Nulle lame, alors, ne serait trop tranchante pour leur faire face... Alors que je soufflais sèchement pour chasser la poussière laissée par la pierre à aiguiser, une voix m'interpella par mon nom.

Un instant de flottement tandis que je considérais l'homme venu à ma rencontre, sourcils froncés et interrogatifs. Tout le Nord avait convergé à Winterfell et depuis peu les volontaires conflanais nous avaient rejoins et l'on annonçait l'arrivée prochaine des bans levés par tous les suzerains sudistes. Ainsi, en quelques semaines, la capitale du Nord semblait être devenue la capitale du continent et si nombreuses étaient les bannières et les nouveaux visages que j'avais depuis longtemps abandonné l'idée de me familiariser avec tous. Pourtant, dans un futur, nous aurions à faire front ensemble, unis comme nous ne l'avions jamais été. Combien d'entre nous verraient le jour d'après? Y aurait-il -seulement- un jour d'après?

Je le dévisageais avec attention, certain de trouver en lui des traits qui m'étaient familiers pourtant. J'étais sûr de l'avoir vu cheminer avec le reste du ban Manderly... C'est l'emblème de sa maison qui ornait le fourreau de son épée qui m'aida à l'identifier. Deux tours. Les Holt de La Sentinelle. Je connaissais pourtant bien cette famille et ses membres pour y faire régulièrement halte lors de nos remontées de la Blanchedague vers l'intérieur des terres nordiennes. Ce n'était ni Alaric, aux côtés duquel j'avais déjà combattu il avait déjà si longtemps, ni Edwyn, non c'était une certitude. Bennard peut-être? A moins que...

"Torrhen? Torrhen Holt?"

Oui, ce devait sûrement être le benjamin de la fratrie... Voilà plus d'une décennie que je ne l'avais plus revu, parti à la découverte de Westeros et d'Essos. Je lui adressais un large sourire et lui tendais mon bras à saisir pour un salut chaleureux:

"Ca alors! La dernière fois que je t'ai vu tu étais tout juste un homme, et regarde toi à présent!"

Je le parcourais du regard de pied en cap. Non il n'avait plus rien d'un adolescent à la barbe neuve et au corps sec, c'était un homme mûr qui était rendu à sa terre natale. Peut-être pour y mourir. Mais nous n'en étions pas là... Pas encore. Pour l'heure, c'est avec curiosité que je le questionnais:

"Ainsi te voilà revenu... Alors? A quoi ressemble le vaste monde?"

Jamais je n'avais eu de désir d'ailleurs, de voyages au long cours. Je regagnais le Val régulièrement avec qui nous étions en affaires, et du continent de l'Est je ne connaissais que Braavos pour les mêmes raisons. Je ne m'étais aventuré que plus rarement au Sud, et seulement par nécessité encore. Mais si je laissais cela à d'autres, je n'en étais pas moins curieux et désireux de connaître le regard d'un homme du Nord sur ces contrées exotiques.
(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Sword, Ice and Talking

 
An 302 | Lune 11 | Semaine 4

 


 
Winterfell

 
L'homme l'avait reconnu et il lui tendit le bras en guise de salut. Le Holt y répondit sans crier gare dans un geste spontané et naturel. Le Flint manifestait sans doute par ses paroles son étonnement quand à le revoir ainsi. Les années avaient défilées depuis leur dernière rencontre. A l'époque Torrhen était alors bien plus jeune, petit et ne possédait pas encore totalement l'apparence d'un homme fait.

- C'est bien moi, en effet ! Les années ne semblent, au contraire, pas avoir eut d'emprise sur toi, si ce ne sont tes traits qui semblent plus marqués que par le passé.

Oui il était revenu et même si la nouvelle ne s'était certainement pas répandue comme une traînée de poudre du fait de la position basse de sa maison du point de vue de la hiérarchie de la noblesse du Nord, il supposait tout de même que son retour était finalement arrivé aux oreilles du Flint. Pourtant, il ne datait pas d'hier. Cela faisait un moment que Torrhen avait fini par reposer ses guêtres dans sa région natale.

- Cela fait tout de même un moment que je suis de retour même si, comme tu dois t'en douter, je ne suis pas resté très longtemps en place. Le monde ? Il ne ressemble pas du tout à ce que nous vivons actuellement. Il est étrange, exotique et loin d'être aussi froid que les murs qui nous entourent. Et pourtant ...

Il trouvait qu'aborder le sujet des voyages étaient plutôt ironique en cet instant. Il ne pouvait pas être ailleurs qu'ici, en une heure aussi sombre et pourtant, il ignorait toujours s'il devait croire les nouvelles ou simplement s'attendre à une bataille normale, contre un ennemi plus ou moins organisés. Enfin autant que le pouvait être un ennemi humain.

- Et pourtant, peu importe la contrée où je ne me suis rendu, je n'ai jamais vu d'ennemi semant l'hiver et la mort sur son passage. Ni même de mort capable de se relever après un coups fatal.

L'art de mettre les pieds dans le plat avait toujours été une des forces ou des faiblesses, selon le point de vue, du natif de la Sentinelle. Pourtant ce sujet le préoccupait bel et bien car il n'était pas facile d'appréhender un combat avec quelque chose que l'on ne connaissait pas. L'inconnu était une peur féroce et solidement ancrée dans les croyances.

- Enfin ... ces préoccupations sont bien loin de celles qui étaient miennes à Lys. Que pense tu de ce qui nous attend Byron ? Prêtes tu du crédit à ce que l'on raconte sur la mort qui marche probablement vers nous ?

Recevoir l'avis d'un de ses pairs, plus âgés, l'aiderait peut-être à y voir plus clair et à se forger un avis plus précis et plus travaillé sur la question. Que pouvait-il faire d'autres de toute façon à part participer à la vie de Winterfell en attendant que la réelle raison de leur venue ici puisse se concrétiser ? Tout ceci devait être éclairé.

- Mon père prend la menace au sérieux. Je me demande ce qu'en penserait Alaric. A mon avis, pour l'heure, il doit fulminer de colère d'être resté à la Sentinelle pour protéger notre demeure. Tu dois bien le connaître non ? Vous avez combattu ensemble par le passé !
 

 
DRACARYS
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Sword, Ice and Talking


« Winterfell | An 302 lune 11, semaine 4 »
En voyant ainsi le benjamin des Holt et face à sa remarque, je songeais comme les années avaient effectivement passé pour nous tous et un mince sourire étira mes lèvres. Pour rien au monde, ne serais-je revenu au temps de ma prime jeunesse, à ces temps d'incertitude et  de fougue déraisonnable. Je lui préférais la sérénité de la maturité. Et alors que l'homme prenait le temps de me décrire brièvement les contrées de ses voyages, je songeais à mon puîné, Lyam, lui qui était au moins aussi assoiffé de connaissances sur le monde que ne l'avait pu l'être le jeune Torrhen lorsqu'il était parti le découvrir. Peut-être me faudrait-il un jour accepter de le laisser faire, lui qui le réclamait tant.
La tournure de phrase que Torrhen utilisa pour évoquer le péril qui nous attendait était habile, j'avais bien compris son propos et j'acquiesçais silencieusement. Sur mon visage fermé, je ne parvenais pas à dissimuler mes inquiétudes quant aux messages successifs qui nous étaient parvenus du Mur. Les sauvageons que nous croyions envahir nos terres n'étaient en réalité que la première vague. Aux dires des Frères Jurès, la seconde s'annonçait sinistrement dévastatrice, porteuse de ces Autres qui nous avaient fait, enfants, trembler sous nos couvertures. Etrange idée que d'imaginer combattre des créatures tout droit sorties des récits de nos anciens... Certains d'ailleurs, parmi les Sudistes qui avaient répondu à l'appel du Nord, demeuraient obstinément incrédules. J'aurais pu être de ceux là si je n'avais pas eu autant d'estime pour la Garde de Nuit et les hommes qui s'y trouvaient.

"Je partage l'avis de ton père également. Comme moi tu as entendu les contes et les légendes de nos ancêtres... A bien y regarder, nous savions que ce jour viendrait, n'est ce pas? Ce qui n'était peut-être pour nos parents que des fables pour effrayer les garnements que nous étions n'a pas été écrit à partir de rien et je crois que nous nous apprêtons à le découvrir."

Que savions-nous de ces monstres sinon qu'ils étaient la Mort incarnée? Qu'il avait fallu aux Hommes l'aide de créatures et d'un Cor magiques pour en venir à bout? Nous n'avions que notre fer et notre courage pour y faire face. Je poursuivais comme Torrhen avait évoqué les responsabilités d'héritier de son frère qui l'avaient tenu enchaîné à La Sentinelle. J’acquiesçai au souvenir de celui qui fut autrefois mon compagnon d'arme:

"Ton frère n'a pas à rougir ni de sa bravoure, ni de ses talents à l'épée. Il porte en lui l'honneur du Nord et nous n'avons pas pour coutume de nous tenir éloignés du combat, je comprends aisément sa frustration. Et pourtant... Plus que jamais, si nous devions tomber, je ne suis pas mécontent de savoir qu'il se trouve encore des hommes tels que lui en dernière ligne."

Malgré tout, Westeros eût-il été empli d'hommes de la trempe d'Alaric, je n'étais pas certain que cela suffise... J'avais fait parvenir un corbeau à Lyessa lorsque les sombres nouvelles du Mur nous étaient revenues où je l'encourageais à prendre la mer et à trouver refuge sur l'autre rive de la Mer Grelotte avec les quatre de nos enfants qui étaient restés avec elle. J'espérais vivement qu'elle saurait ravaler sa fierté et son orgueil et renoncerait à tout combat pour défendre ce qu'il resterait de ses terres face à cette armée de l'ombre si nous ne parvenions pas à l'arrêter dans les jours ou semaines à venir. Car alors ni La Veuve, ni La Sentinelle, ni même les vertes contrées du Bief ne se trouveraient en sécurité. J'avais beau avoir pour moi l'âge dont on dit qu'il vaut toutes les sagesses, je croyais volontiers en l'avis de celui qui avait vu du monde plus que je n'en verrais jamais, aussi je finissais en m'enquérant de son opinion à mon tour:

"Et toi, Torrhen? Quel est ton sentiment là-dessus?"

(c) DΛNDELION


HJ:
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Sword, Ice and Talking

 
An 302 | Lune 11 | Semaine 4

 


 
Winterfell

 
Des fables. C'était vraiment le meilleur des mots à employer pour décrire les croyances qu'il en avait eut jusqu'à présent. Le Mur existait bel et bien et la Garde de Nuit aussi mais l'histoire des Marcheurs blancs avaient pu être enjolivés alors que la base n'était en réalité qu'une armée de sauvageons. Et pourtant à présent, il doutait et ne savait que croire. Il est bien plus facile de se moquer du danger et des croyances quand elles étaient loin derrière vous mais c'était souvent l'inverse qui se produisait quand elles venaient frapper à votre porte.

- Peut-être mais j'ai toujours du mal à y croire.

Et ce parce que cela suscitait énormément de questions mais qui ne serait pas énumérée tout de suite car la conversation se porta directement sur le frère aîné de Torrhen, rester à la Sentinelle pour protéger la demeure familiale ainsi que le reste de la famille et de la maisonnée non apte à combattre.

- En soit, même si sa colère l'étouffe, je suis sûr qu'il comprend qu'il ne fait qu'assumer le rôle du seigneur de la maison, qu'il devra porter si mon père ne reviens pas de cette guerre. Sa fierté et son envie l'empêche de l'admettre mais ce rôle lui va pourtant comme un gant. C'est dans ce but qu'il a été élevé.

Et cela, personne à la Sentinelle ne pourrait dire le contraire. Cependant, ce n'était pas le véritable sujet de la discussion qui se profilait à l'horizon. Quand les hommes sont faces à une menace inconnue, ou rarement rencontrée, il était généralement de bon temps de chercher l'avis de ses compagnons d'armes sur la situation.

- En réalité, j'ai toujours du mal à croire qu'un ennemi millénaire décide de repointer le bout de son nez et cela suscite un tas de question. Ils ne semblent pas être du genre à assiéger cela signifie que nous ne devrions en théorie pas subir de siège. Nous ne devrons donc pas totalement rationner la nourriture, ni même vivre dans l'attente ce qui en soit nous enlève une épine du pied. Cependant, une question me taraude réellement l'esprit.

En effet, une question qui demeurerait sans doute sans réponse. De ce qu'il en savait, les Marcheurs blancs ne donnaient pas l'impression de venir dans le Nord pour négocier ou taper la conversation. Ce qu'ils avaient déjà accomplis le prouvait. Pourtant, plusieurs questions demeuraient sans aucune réponse et la curiosité du Holt le travaillait bien plus qu'il ne voulait l'admettre.

- Quel est leur but ? Simplement nous exterminer ? Quand nous faisons la guerre, c'est pour s'accaparer des terres, prendre des richesses, même parfois une question d'honneur. Mais eux ? Veulent-ils simplement nous exterminer ou ont-ils besoin de nos terre pour une quelconque utilité ?

Il n'avait pas la prétention de s'établir en stratège mais essayer de comprendre l'adversaire lui semblait pourtant être une base pour pouvoir le contrer. Et là, il séchait totalement. Il ne disposait d'aucune informations. C'était sans doute ce qu'avait dut ressentir les Premiers Hommes lorsque les Andals avaient débarqués en Westeros. Bien qu'en soit, les Andals demeuraient de la même espèce qu'eux.

- Et puis ? Pourquoi maintenant ? Leur territoire est-il si grand qu'il leur a fallu autant de temps pour revenir ? Y a t-il autres choses qui les as attirés ? Tu dois me prendre pour un fou mais je pense que comprendre leurs motivations  m'importe presque autant que les repousser. Et toi qu'est ce que tu en pense ?
 

 
DRACARYS
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Sword, Ice and Talking


« Winterfell | An 302 lune 11, semaine 4 »
Derniers fils de nos maisons respectives, Torrhen et moi partagions cette distance sereine avec le pouvoir, un luxe que nos aînés n'avaient jamais eu. J'avais toujours eu cette capacité étrange de reconnaître un héritier de sa maison rien qu'à le voir. Tout en eux respirait la gravité et la dignité de ceux qui embrassent déjà, par la posture, les charges qui leur reviendront un jour, bien que tous l'espèrent lointain. A bien des égards, il me semblait que ce titre d'héritier, avec toutes les attentes et les exigences qu'il supposait, devait être bien plus lourd encore à porter que celui de seigneur en titre. Robin l'avait déjà cette posture et si je me félicitais de savoir notre aîné préparé à ce rôle auquel sa simple naissance l'avait destiné, je songeais à mon second, Lyam, et au désespoir que j'avais pu lire dans son regard au moment de nos adieux. Par crainte de nous perdre sans doute, mais plus encore par crainte de recevoir de manière si brutale ce fardeau à son tour, si son frère devait tomber au combat. Je n'enviais pas la place d'Alaric, réduit à l'impuissance à un moment aussi crucial de notre Histoire, mais en vérité, la nôtre n'avait rien d'enviable non plus et Torrhen partagea avec moi ses interrogations sur les ennemis qui marchaient à notre rencontre.

Je l'écoutais avec attention, tout en remarquant à quel point ces années l'avait changé. Etait-ce les voyages? Ou bien seulement l'âge et la maturité? J'avais gardé le souvenir d'un jeune homme en devenir et cela me semblait être hier. Et voilà l'homme qui se révélait subitement face à moi, grave et raisonné, qui ne se contentait plus seulement de brandir l'épée quand un danger se présentait, mais cherchait à en cerner tous les enjeux. Comme je sentais mes jambes s'engourdir par le froid, j'amorçais quelques pas pour leur imposer un peu d'exercice tandis que Torrhen terminait. Je secouais la tête avec une moue indécise:

"Je l'ignore... Dans mon souvenir, les contes n'évoquent rien à ce sujet. Peut-être, aussi absurde que cela puisse nous paraitre qu'ils ne cherchent que le chaos et la destruction. On dit que chaque mort les renforce... Peut-être sont-ils comme ces tiques qui se nourrissent de leur hôte jusqu'à ce qu'il en crève? Peut-être connaissent-elles le goût de la conquête et la soif de pouvoir? Aussi absurde cela puisse-t-il nous sembler..."

Naturellement, face à cette inconnue qui se dressait face à nous, nous cherchions dans notre expérience de la guerre des points de comparaison qui nous permettraient de nous préparer à l'inévitable rencontre. Mais les informations qui nous parvenaient au compte-gouttes ne nous laissaient entrevoir que de bien sombres perspectives et au lieu de mieux la comprendre, il me semblait qu'elles ne faisaient qu'épaissir encore un peu plus le mystère. Je me fis silencieux un moment, l'esprit agité de ces tourments qui ne me quittaient plus depuis que les nouvelles du Mur nous étaient parvenues et que je savais partagé par tous, ici. je soupirais:

"A vrai dire plus que les raisons c'est la manière de les combattre qui m'inquiète davantage... Ils ne ressemblent à rien de ce que nous avons pu affronter jusque là. Comment venir à bout d'un ennemi qui ne connait ni la douleur, ni la faim, ni le froid, ni la fatigue, ni la corruption même..."

Pour ce que nous en savions, le fer ne faisait guère que les ralentir à moins de les tailler littéralement en pièces et seul le feu pouvait véritablement les exterminer. Et j'ignorais encore comment me servir de cette information au cœur du combat. Mais à moins de faire de la plaine de Winterfell un brasier gigantesque... Et de ne pas craindre de nous y voir anéantis, nous aussi.
(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Sword, Ice and Talking

 
An 302 | Lune 11 | Semaine 4

 


 
Winterfell

 
Les questions soulevées par Byron avaient le mérite d'être posées et rejoignaient celles émises par Torrhen. Quelque part, chercher à comprendre l'inconnu et l'incompréhensible revenait à affronter ses propres peurs mais aussi à élever sa conscience sur un mode de pensées qui ne correspondait pas du tout à sa propre espèce. Ce n'était pas possible. Il n'y avait rien de comparable pour tirer des hypothèses si ce n'était de vieux récits. Il n'était même pas sûr que la Citadelle des Mestres renferme une quelconque aide au fil des milliers d'ouvrages qu'elle détenait.

- Je pense que nous pourrions en parler pendant des heures sans avancer du moindre pas. Nous pouvons tergiverser mais maintenant mais l'heure de se poser des questions ne sera bientôt plus et nous nous devrons d'agir. Lady Rhéa est-elle restée  à La Veuve ?

Torrhen avait parlé sur un ton franc, quoi que légèrement préoccupé. Il se souvenait de la jeune Lady qui voulait devenir une guerrière. Il y avait peu de chance qu'elle se trouve à Winterfell. Non, elle devait se languir dans la demeure familiale en maudissant le sort de ne pas se trouver dans la tanière pour combattre la mort glacée qui marchait sur le Nord. La suite de l'explication du Flint donnait à réfléchir en effet. Comment vaincre un ennemi qui ne possédait pas les défauts propre au genre humain ? Difficile en réalité d'imaginer quelque chose de concret.

- Ils doivent pourtant posséder un point faible. Même les dragons qui étaient de terribles créatures pouvaient mourir au combat. Il doit forcément exister quelque chose à exploiter contre eux mais ce n'est pas comme si nous disposions de temps pour apprendre à déceler la moindre de leurs faiblesses.

En vérité, il ne leur restait que leurs lames, la stratégie et une bonne paire de couilles pour venir à bout de cette horde. Et ils ne pouvaient compter que sur eux mêmes et les maigres soutiens qui arrivaient du sud. S'ils échouaient, ce serait à eux de prendre la relève.

-  Si j'en crois certains, c'est peut-être notre dernière bataille. Nos noms pourraient à jamais être gravés dans l'histoire pour des siècles ou sombrer totalement dans l'oubli si nous échouons. J'ai toujours cru que vivre pareil instants me conféreraient un courage ou une excitation particulière. A vrai dire, mis à part les questions qui m'assaillent, je ne ressens pas vraiment de courage ou de désespoir particulier. Est-ce parce que j'ai eu le temps de me préparer à l'idée ou que je possède des nerfs plus solides que je le pensais ? Je l'ignore. Ce que je sais, c'est que je me  battrais pour protéger ceux à qui je tiens et les royaumes des hommes. Et ça sans avoir à porter le noir ou renoncer aux plaisirs de la chaires ha ha ha ! Il y a quand même pires comme situations non ?

Un peu d'humour ne faisait jamais de mal. Il fallait bien pouvoir décompresser de temps à autres. Puis au moins, il jouissait encore de droits amusants comparés aux hommes de la Garde de Nuit par exemple. Même si ils ne le respectaient pas tous, l'infraction des règles pouvaient toujours les mener à la mort. Un couperet qui ne pendait pas forcément au dessus de la tête du natif de la Sentinelle.
 

 
DRACARYS
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Sword, Ice and Talking


« Winterfell | An 302 lune 11, semaine 4 »
Torrhen ressentait ce besoin bien légitime de comprendre ses ennemis pour mieux les combattre. Cela faisait sens avec l’éducation guerrière que nous avions reçu où seul le talent de savoir empoigner une épée ne suffisait pas, encore fallait-il savoir raisonner en matière de stratégie. Mais, aujourd’hui, dans cette guerre, face à cet ennemi qui défiait la raison et l’entendement, cela revenait à vouloir tenter d’expliquer l’inexplicable. Cependant, ses analyses étaient justes et censées : rien ni personne n’était invulnérable. Nous en avions eu la preuve avec le Mur récemment. Ce Mur que l’on disait être le rempart ultime face à ces créatures d’un autre âge. L’angoisse, déjà palpable, n’était que renforcée par toutes ces inconnues auxquelles nous n’étions pas sûrs de pouvoir apporter –jamais- aucune réponse.

Oui, cette bataille ne ressemblerait à aucune autre de mémoire d’hommes. Tant que choses étaient en jeu : nos vies, nos terres, notre espèce. Tant de choses cruciales qui ne nous donnaient pas le droit à l’erreur ou à la faiblesse. Je n'étais pas de ceux qui recherchent la gloire ou les hauts faits d'armes. La vérité, c'était que j'avais laissé derrière moi une femme et quatre enfants et que le cinquième s'apprêtait à combattre dans nos rangs pour sa première véritable bataille qui, je l'espérais avec force, ne soit pas non plus sa dernière. Tout ce qui m'importait c'était de les retrouver. Et rien ne me ferait renoncer à cet objectif suprême, pas même cette armée de Spectres. Car à vrai dire, pour moi même, je ne craignais rien. Je n'avais nul désir de mourir ni ce soir, ni demain, car il me restait pourtant bien des bonheurs à connaître, j'en étais certain. Mais si je regardais en arrière je ne nourrissais aucun regret. J'avais bien vécu, j'avais aimé et avait été aimé en retour, j'avais engendré, assuré la pérennité de ma maison et du nom de mes ancêtres. Aussi, j'acquiesçais au sentiment de sérénité que Torrhen disait ressentir car il me semblait le partager. A bord du précipice qui menaçait de nous engloutir tous, la tâche à accomplir était d'une clarté absolue. La peur était bien là, mais le doute, lui, était absent. Un sourire vint étirer mes lèvres comme l’homme de La Sentinelle usait d’un humour bienvenu et tellement rare dans les circonstances actuelles qui ne prêtaient pas à rire. Humour que je lui retournais volontiers:

"Qui l’aurait crû ? Que nous deviendrions tous un jour des Frères Jurés, au moins le temps d’une bataille ? Ah, qui sait... Ne présume pas trop, peut-être que tu y prendras goût! "

Riant de bon cœur, je lui adressais un tape amicale sur l'épaule. Moi qui l’avais souhaité plus jeune, cet honneur de servir sous les couleurs de la Garde de Nuit, je le trouvais à présent exaucé bien malgré moi. Et je trouvais le jeune garçon que j’étais alors bien naïf d’imaginer sa vie sans épouse, ni descendance à chérir. Comme il avait évoqué ma fille un peu plus tôt, je répondais avec un soupir :

"Rhéa est restée oui, bien contre son gré. A l’époque, nous ne pensions combattre que des Sauvageons et elle voulait être de ce combat. Tu serais bien avisé de ne pas trop rester à mon contact d’ailleurs, Torrhen, car à l’heure actuelle, je dois être la cible de bien des malédictions lancées depuis La Veuve… Crois-en mon expérience, élever des garçons est chose aisée pour un père, mais élever des filles –par les Anciens !- c’est vieillir bien prématurément!"

Même si j’en plaisantais ouvertement, j’entendais encore la tempête qui avait grondé entre nous. C’est le cœur serré que je songeais à nos dernières paroles échangées, mais à présent, plus que jamais, j’étais satisfait de cette décision. Qu’importe qu’elle me vaille la haine de ma fille pourvu qu’elle lui garantisse un avenir. Je n’osais pas imaginer ce qu’il m’en aurait coûté de savoir, aujourd’hui, la vie de deux de mes enfants en jeu dans cette bataille. Cette pensée m’amena à questionner le cadet des Holt sur lequel, finalement, je ne savais que peu de choses par rapport au reste des membres de sa famille:

"Tu n’es pas marié je crois ? Y’a-t-il une femme qui attend ton retour ?"

Une fiancée peut-être, après tout, il était dans l'âge où les foyers se construisent. Et de ce qu'il m'avait laissé entendre, il n'avait nul désir d'embrasser les voeux des Frères Jurés.
(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Sword, Ice and Talking

 
An 302 | Lune 11 | Semaine 4

 


 
Winterfell

 
Le Holt éclata d'un rire franc. Il doutait bien pouvoir prendre goût à pareil vie. Laisser son titre, ses faibles chances d'hériter passait encore mais passer sa vie à faire des patrouilles et garder le Mur tout en ne touchant plus jamais la peau d'une femme lui semblait être un prix bien trop cher à payer à son âge. Byron rigola aussi de sa propre réplique et frappa le jeune homme à l'épaule. Après ce court interlude humoristique, la conversation reprit de plus belle, s'attardant à présent sur le cas de la fille du Flint, Rhéa. Le Lord de la Veuve lui fit son petit laïus à propos de sa progéniture et le jeune homme partit d'un nouveau rire plus léger cette fois-ci.

- Impétueuse et dotée d'un sacré caractère, ta fille, si tu veux mon avis. Je doute néanmoins qu'elle ait jusqu'à te maudire. Je la vois plus réfléchir à un moyen de rejoindre Winterfell discrètement, si ce n'est pas déjà fait ha ha ha. Elle doit se dire que cette situation aurait été idéale pour abreuver la lame que vous lui avez offert.

Sacrée petite Rhéa. Une vraie petite tête de mule. Il ne serait vraiment pas étonné de la voir surgir d'une façon ou d'une autre sur le champ de bataille. Néanmoins, la menace était bien trop grande pour elle comme pour n'importe quel autres personnes présentes ici. Affronter des sauvageons était une chose, combattre une horde d'hommes de glace et de morts-vivants en était une tout autre. Le Flint se mit alors à poser des questions bien plus personnelles qui laissèrent sortir de la bouche du Natif de la Sentinelle, le même genre de rires légers que précédemment.

- Non pas mariés, pas fiancés. Du moins pas que je le sache ha ha ha ! Et non aucune femme ne m'attend. Je n'ai pas vraiment eut le temps de me poser depuis mon retour dans le Nord.

Ce qui pouvait passer pour un mensonge ne l'était finalement pas tant que cela. En réalité, il y avait Wynafryd Manderly, mais elle n'attendrait pas son retour. Elle survolerait probablement le champ de bataille, juchée sur Vraël. Ils combattraient tous les deux à leur façon et si les Anciens Dieux et les Nouveaux étaient cléments, ils se retrouveraient dans la mort ou dans la victoire.

- On peut dire que j'ai eu la chance d'éviter les fiançailles jusqu'à maintenant. Pas facile de faire tomber le couperet avec un homme comme moi qui se pose rarement longtemps au même endroit.

Et c'était la pure vérité. Peut-être que son père ne s'était pas encore réellement penché sur son cas car la lignée avait déjà été perpétuée et qu'il ne jouissait pas d'une importance capitale pour faire perdurer le nom des Holt. Malheureusement, un jour, il devrait prendre femme. C'était inévitable à moins d'endosser une vie de combattant errant pour le restant de ses jours. Il chassa cette pensée de son esprit. Après tout, s'il s'en sortait vivant, il avait juré à Wynafryd de devenir son protecteur.

- Rhéa, tu vas avoir du mal à la marier. Je l'imagine mal courber l'échine facilement devant un époux, d'autant plus qu'elle n'aurait pas choisi. Là tu pourras réellement parler de malédiction, mais pas avant ha ha ha !  

Et le jeune guerrier repartit du même rire naturel. La situation l'amusait au plus haut point. Pauvre Byron, sa fille allait sûrement encore lui en faire voir de toutes les couleurs s'il survivait à cette bataille.
 

 
DRACARYS
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Sword, Ice and Talking


« Winterfell | An 302 lune 11, semaine 4 »
La remarque de Torrhen à propos de ma fille me fit esquisser un sourire. Il semblait avoir bien cerné Rhéa car c'était bien ce qu'elle s'apprêtait à faire si je n'avais pas découvert la supercherie de son déguisement sur le navire nous menant à Blancport. Oui, Rhéa ne manquait pas de bravoure et j'aurais eu bien tort de ne pas en être fier, mais du terrain d'entraînement au champ de bataille il y avait tout un monde que je n'avais nul désir de la voir affronter.
Dans mon esprit, il en avait toujours été ainsi. L'enseignement que nous lui prodiguions quant au maniement des armes avait avant tout un but défensif. Les terres nordiennes étaient des contrées rudes et pour y survivre, il fallait l'être soi même. Il ne m'était pas concevable que ma fille soit pareille à une pouliche apeurée et il en allait de même pour Lyessa, peut-être même plus encore. Aussi était-elle exigeante envers Rhéa, davantage qu'avec aucun autre de ses enfants me semblait-il, même Robin, pourtant son héritier. Parce qu'elle savait tout ce que signifiait être une femme du Nord.

Mais il y avait aussi des obligations liées à son sexe, que ni moi, ni sa mère, n'avions le pouvoir d'ignorer ou de balayer d'un revers de manche. Des obligations liées à sa naissance aussi. On attendait toujours plus d'une fille de noble que d'une fille d'auberge, et c'était également vrai pour les mâles. A ce titre être un cadet était une chance certaine, car le poids des responsabilités se faisait moins durement sentir. C'était ce qui avait permis à Torrhen de partir découvrir le vaste monde et ce qui lui permettait sûrement aujourd'hui de se sentir plus indépendant dans ses choix. Face à ses réticences de se lier à une femme, je l'interrogeais:

"Vraiment? Tu n'as pas de désir de fonder ta propre famille comme tes frères? C'est pourtant une joie que je te souhaite de connaître Torrhen. De celles qui changent une vie. En mieux."

L'étonnement était sincère, bien que je me serais abstenu de tout jugement. Je n'avais pas été libre comme Torrhen avait pu l'être. Lyessa et moi avions été unis à peine entrés dans l'âge adulte et nous avions eu nos trois premiers enfants très rapidement. Aujourd'hui, je ne regrettais rien. Ni ce que j'avais eu, ni ce que je n'avais pas eu, mais je ne parvenais pas à concevoir ce que ma vie aurait pu être si tous en avaient été absents.
Il était étrange de parler ainsi de femmes, d'enfants, de mariage, d'avenir en somme, alors que nous n'étions pas même certain d'en avoir un. Je soupirais à ses dernières paroles concernant l'union inévitable de ma fille aînée car c'était là un véritable sujet de préoccupation pour moi mais la jovialité de Torrhen réussit à le dédramatiser et à me tirer un rire fataliste:

"Comme tu as raison... Et subitement, la perspective d'affronter toute une armée de Spectres me semble bien moins terrible en comparaison!"

Alors que nous arrivions à hauteur du campement, et tandis que le jour déclinait, les odeurs de ragoût commençait à emplir l'air du soir. Là, à la lumière du feu de camp, dans la rigueur de l'Hiver, il n'y avait plus guère de différence entre seigneurs et fantassins. Nous partagions comme des frères ce qui étaient pour beaucoup nos derniers jours sur cette Terre que nous chérissions. Devant les tentes frappées de l'or et de l'azur des armoiries des Flint de la Veuve, je pris congé du cadet des Holt en le gratifiant d'une tape amicale sur l'épaule.

"J'ai été heureux de te revoir, Torrhen. Quoique cette bataille nous réserve, puissent les Anciens te garder sous leur protection et nous donner à tous la force et le courage de vaincre."

(c) DΛNDELION
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#