Et le temps passe, mais les souvenirs restent (Gwendys)

# Mer 19 Aoû - 11:15

Comment cette soirée tranquille au coin du feu avait-elle pu dégénérer aussi vite ? Une minute avant, je riais de Grayce, et celle d’après, elle se jetais sur les triplés avec furie. Je n’arrivais pas à comprendre ce qui avait pu se passer, et le temps que je réalise, Père et Mère avaient séparés les triplés, et avaient emmené Grayce loin de moi. Bien sûr, je fus moi aussi punie d’avoir griffé Greydon. Oser porter la main sur le petit héritier, et lui laisser une marque pour la vie, j’allais probablement payer pour cela. Je plaidais ma cause auprès de Père, et finalement, il me laissa soigner mon frère, estimant que ce serait une façon de me faire pardonner.

Bien entendu, je passais les trois jours suivants à négocier pour que Grayce puisse sortir de la chambre, mais malheureusement, ce n’est qu’au bout du troisième jour, Père me voyant trop malheureuse, qu’il daigna répondre à ma requête. Que ces trois jours furent long sans elle !

An 295 Lune 9, Semaine 2, Jour 3.

Voilà qui me semble des heures que j’observe Grayce qui dort non loin. J’ai tellement hâte qu’elle se réveille, qu’elle voie enfin mon cadeau ! Aujourd’hui, nous avons 15 ans. 15 ans d’amour, de disputes mais aussi de joies, de peines et de réconfort. 15 ans que nous sommes sœurs, jumelles, liées à tout jamais. Comme les choses peuvent changer en quinze petites années ! Hier encore, je me souvenais de ce jour où Greydon a reçu sa première cicatrice par ma faute. Et aujourd’hui, c’est notre grand jour à toutes les deux. Père commence à parler de nous marier, mais il a déjà tant à faire avec nos ainées que je doute sincèrement qu’il y parvienne avant plusieurs années.

Enfin, les yeux de ma chère sœur s’ouvrent, et je la regarde avec un grand sourire. J’ai prévu plein de choses aujourd’hui, et j’espère que tout cela lui plaira !

Date d'inscription : 29/07/2019

# Mer 19 Aoû - 13:02

Et le temps passe, mais les souvenirs restent

J’avais passé des heures et des heures à convaincre père de me laisser commencer mon apprentissage il y a trois ans. Je revenais du coup beaucoup moins à la maison et la séparation avec Gwendys était rude. Si bien dès que je pouvais passer du temps avec elle ou lui ramener des petits cadeaux je le faisais. Après des années d’observations et d’apprentissage technique, je commençais à avoir le droit de toucher les outils et ça, ça me rendait heureuse. J’avais même aimé juste les phase de théories et d’observation, c’était aussi une manière d’apprendre. À moins que mon père ait fait exprès pour essayer de me ramener à la raison. Aucune idée, mais ça n’avait pas marché, pas le moins du monde. J’étais rentrée pour notre anniversaire et étant arrivée tard j’avais du mal à émerger de mon sommeil. Quinze ans, sur le continent père serait en train de chercher déjà des époux pour moi et ma sœur. Dommage, y en avait dix autres avant nous. Je doutais sérieusement d’avoir un jour un mari. Y en avait trop à marier. Même si Gwyn s’était mariée il y a plus de deux ans, il en restait BEAUCOUP à mariée. Je me demandais si Gwin allait venir avec Alvyn et leur fille… Après Gwin était enceinte jusqu’aux yeux… donc… j’en doutais.

Le lit était confortable… c’était agréable d’être de retour à la maison même si ce n’était pas pour longtemps. J’entendais les bruits que Gwen près d moi… ça aussi ça me manquait quand je n’étais pas à la maison. J’espérais que mon cadeau, une cassette que j’avais entièrement gravé de motifs floraux et de plantes, lui plairait. J’eus un sourire. Le soleil brillait… il faudrait bientôt que je me lève… Je baillais longuement avant de me frotter les yeux et de repousser mes cheveux en arrière. Je les avais presque toujours attachés sur le chantier. Je grognais un peu en me soulevant de mon lit si délicieux. Je souris à ma jumelle en ouvrant les yeux entièrement :

« Bon anniversaire Gwendys… J’suis contente de te voir. »

Je me traînais hors de mon lit pour venir me nicher dans ses bras en ronronnant presque. Je refermais étroitement les yeux.

« Mmh… ça m’avait manqué ça. »

Je souris tout doucement avant de me redresser brusquement quand la porte s’ouvrit pour laisser passer les triplets et… un seau d’eau froide. Putain…

« JE VAIS VOUS ÉTRIPER ! »

Je me relevai d’un bond avant de les poursuivre hors de la chambre. Je soupirais en secouant la tête, détrempée.

« Tu parles d’un cadeau ces trois-là. »

Je reviens vers Gwen en ôtant les couvertures trempées en repoussant mes mèches en arrière.

« On aurait dû les noyer quand ils étaient p’tits ! »

Pourtant on passait de bons moments avec eux ! Mais c’était aussi beaucoup de taquineries et de conneries entre nous.

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# Sam 19 Sep - 9:54

A peine ma sœur adorée a les yeux ouverts qu’elle vient se blottir dans mes bras pour un câlin. Dieu Noyé, qu’elle m’avait manqué ! J’apprécie ce moment de douceur au réveil qui me ferait presque venir les larmes aux yeux, si un seau d’eau froide que je n’avais pas du tout anticipé n’était pas venu brutalement interrompre mes pensées. J’ai probablement hurlé dans l’oreille de Grayce des insultes à l’attention des triplés, et elle s’est levée pour les poursuivre, mais ils avaient déjà filé les saligauds. J’ai reçu la plupart de l’eau sur les bras, ce qui veut dire que Grayce a dû en recevoir la totalité sur le dos, sans parler des dégâts sur nos couvertures. Je roule en boule les draps avec Grayce en acquiesçant vigoureusement à l’idée de la noyade, et je file dans la salle d’eau la plus proche pour nous chercher de quoi nous sécher.

- Je te les tresserai quand ils auront séché…

Je souris en arrangeant les mèches mouillées de ma sœur sur son front, et je sors deux tenues que j’ai préparé spécialement pour elle et moi, pour ce jour. Au premier abord, cela ressemble à deux robes de lady comme nous le fait porter Mère, mais si l’on y regarde de plus près, une fente en plein centre de l’avant laisse entrevoir deux jambes de pantalon de cuir. Le tout est aux couleurs noires, rouge et or de la maison Bonfrère, et même si de prime abord elles ont l’air similaires, les broderies que j’ai cousues moi-même sur la jupe sont légèrement différentes. Le fil d’or fin représente des plantes sur ma robe, et sur celle de Grayce, des volutes qui ressemblent à des copeaux de bois, ou à des vagues en rouleaux.

- Mère m’a aidée pour les finitions, mais je les ai réalisées moi-même ! Le jupon du dessous se détache pour ne laisser qu’une traîne, pour pouvoir monter à cheval plus facilement. Ou se battre…

Je souris à ma sœur adorée, appréhendant un peu sa réaction face à ma réalisation hasardeuse. Je détaillais les moindres traits de son visage, scrutant sa moindre réaction avec avidité.

- T’inquiète pas pour les triplés au fait, je les étriperais plus tard.

Je lance un clin d’œil de connivence à ma jumelle, et après l’avoir aidée à enlever sa tenue de nuit, j’entreprends de l’aider à enfiler celle de jour.

- J’ai prévu quelques surprises, rien que pour nous deux !

Un toc toc régulier à la porte m’indique que la première d’entre elles vient d’arriver.

- Ah, voilà ma première surprise ! Entre !

Gysella passe la tête par la porte, et je me jette à moitié habillée dans ses bras.

- Je suis rentrée hier soir, rien que pour vous voir mes fripouilles préférées !

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# Sam 19 Sep - 18:29

Et le temps passe, mais les souvenirs restent

Je souris à Gwendys, s’il y en a bien une qui pouvait me caresser les cheveux et choisir mes vêtements c’était bien, c’était ma jumelle. Elle et pas une autre. Elle était mon tout, celle qui avait mon cœur et mon âme. Rien ne pourrait ne nous séparer, je l’aimais tellement. Même si j’aimais de tout mon cœur mon travail, ma sœur me manquait toujours, même si je me noyais dans le travail, elle me manquait comme-ci il me manquait un membre, une partie de l’âme. Alors la retrouver… c’était toujours beaucoup d’émotion, même si… j’étais pas très démonstrative… C’était pour ça que je lui avais crée une cassette assez grande pour qu’elle puisse ranger au moins un livre, ou des plantes et que tous les motifs reprenaient ses passions.

« T’es la seule qui peut le faire, t’inquiète pas. »

Je me séchais soigneusement avant d’écarquiller les yeux en voyant les deux robes, je caressais tout doucement les étoffes, les yeux écarquillés. Pour une fois que je trouvais une robe magnifique ! Et elle était tellement bien faite ! Je sautais au cou de ma sœur pour la serrer contre moi de toutes mes forces avant de lui embrasser avec fougue la joue.

« T’es la meilleure ! Elles sont magnifiques ! C’est bien la seule robe que je mettrais sans râler ! »

Je ris avant de faire trois pas de danses avec ma sœur avant de l’aider à enfiler sa robe aussi soigneusement que possible avant de moi commencer à mettre la mienne. J’eus un rire à sa remarque sur les triplés :

« On le ferra ensemble ! »

Et je rougis à sa remarque, je n’avais prévu qu’un cadeau moi… Je me sentais un peu… mauvaise sœur ? Pouvait-on dire ? Je baissais la tête en dansant d’un pied sur l’autre. Mais au moins c’était pour nous deux au moins.

« J’espère que tu aimeras mon cadeau, c’est pas grand-chose… »

Première surprise ? La porte s’ouvrit sur Gysella et comme ma jumelle je courus comme ma jumelle me jeter dans ses bras avec un rire. Je lui embrassai la joue en souriant.

« Gysella ! T’es revenue ! »

J’eus un rire avant de finir de nouer la robe de ma sœur tout en continuant de discuter avec Gysella de toutes ses dernières aventures. Dix ans d’écart, ou presque, entre nous, mais on s’aimait quand même ! Père vient même nous souhaiter un bon anniversaire. Je passais que quelques jours à la maison, mais je voulais en profiter un maximum. Le soir j’offris la cassette à ma sœur avec un petit sourire gêné… Ce n’était pas aussi beau que son cadeau à elle.

On profitait de ces quelques jours pour s’entraîner dans la cours. Autant dire que je restais de marbre devant les regards des hommes, vraiment pas. Mais entre deux temps d’entraînement je devais avouer que je regardais quelques peu les servantes ou les autres femmes, et un autre… tournait autour de ma petite jumelle favorite. Un soir, je viens me nicher, comme toujours, dans ses bras avec un soupir de soulagement. Je la regardais avec un sourire.

« C’est moi… ou… Corban te regarde ? »

Je ris avant de la chatouiller pour la faire avouer.

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# Lun 5 Oct - 22:21

Même si je suis très heureuse de la voir, je ne traîne pas trop dans les bras de Gysella. Il me reste à lacer nos robes, et Gy se fait un plaisir de s’occuper de celle de Grayce tandis que celle-ci serre le lacet de la mienne. Nous papotons des petits événements quotidiens du château, abreuvant notre ainée de ce qui lui avait manqué et donné le mal du pays pendant son dernier voyage, et elle nous remplit la tête de désirs d’aventure et de périlleuse rencontres. Je suis persuadée que comme lorsque nous étions enfants, elle embellit un peu les choses, mais je la laisse raconter ses histoires dignes de contes racontés d’une voix romanesque pile comme il faut. Si elle n’avait pas été si bonne guerrière et aventurière, Gysella aurait fait une merveilleuse conteuse.

Père est aussi au château aujourd’hui, et nous avons la chance d’avoir toute la famille réunie pour notre anniversaire. Il ne pouvait pas être à chaque anniversaire au château, alors quand il en avait la possibilité, nous étions gâtées.

***

Je passais quelques jours merveilleux avec Grayce, profitant au maximum de sa courte présence, délaissant même mes précieux parchemins pour m’entraîner avec elle. Son cadeau était tout simplement parfait, et j’y rangeais aussitôt mes biens les plus précieux, mes dernières notes sur les plantes que j’avais pu découvrir, et même quelques échantillons soigneusement séchés. Même si je ne la voyais pas souvent, je remarquais que Grayce avait changé de regard par rapport aux autres adolescents et aux adultes qui nous entouraient. Notre période « je veux me marier avec Papa » était loin derrière nous, et si moi je m’intéressais aux garçons des autres familles, aux potentiels mariages et rêvassait du « capitaine charmant » qui m’emporterait sur son vaisseau somptueux, je remarquais que Grayce avait un regard différent du mien. Elle ne regardait pas les hommes avec le même intérêt que moi, et avait aussi une attitude différente envers les femmes. Je la surpris même un jour à s’enfuir, le rouge aux joues, devant une jolie femme qui lui avait souri.

J’avais du mal à comprendre son attirance, mais j’y voyais plus un cas d’étude qu’une honte, contrairement à ce que notre Père en aurait pensé. J’étais toute à mes réflexions, quand Grayce m’interrompit en me parlant de…Corban ?

- Comment ça ?

Je rougis probablement jusqu’à la racine des cheveux. J’étais tellement concentrée sur l’observation de ma sœur que je n’avais même pas remarqué à qui j’avais parlé toute la journée. L’homme avait plus de dix ans de plus que moi, et puis c’était un roturier, je ne pensais pas…Je me refis le film de la journée dans la tête, et je réalisais que ma sœur avait raison ! Je bafouillais, mais elle me chatouilla avant que je n’aie pu ajouter quoi que ce soit. Je suppliais d’arrêter, et après avoir essuyé les larmes de rire sur mes joues, je repris un peu mon sérieux.

- Mais, euh, t’es sûre ?

Je n’étais pas habituée à ce que les hommes me regardent, et je rougis de plus belle, un peu gênée.

- Et puis, et toi d’abord ! C’était quoi ce regard là cet aprem, sur la servante ?

A mon tour de la chatouiller ! Nous allions voir qui était la plus résistante à la question !

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# Mer 7 Oct - 21:33

Et le temps passe, mais les souvenirs restent

Ma sœur était beaucoup trop rougissante pour qu’il n’y ait pas anguille sous roche, ou baleine sous gravillon, avec son Corban. Il l’avait dévoré des yeux ! Et l’inverse était vrai ! Et elle croyait sérieusement que je ne l’aurais pas remarqué ! La maligne ! Comment ça ?! Elle se moquait de moi ?! J’entrepris de la chatouiller sans pitié mes doigts calleux trouvant toujours des failles pour venir la chatouiller aux pires endroits possibles histoire de l’entendre hurler de rire et la voir pleurer de rire avant qu’elle ne me supplie d’arrêter. Ah mais Et puis quoi encore ! Je la lâchai, pour m’installer, une main soutenant ma tête pour l’écouter. Sûre ?! Sûre ?!

« C’est au-d’là du sûr Gwen. Toi tu l’bouffes des yeux et lui t’regarde aussi. »

Elle était écarlate, et contrairement à elle je pâlis affreusement à sa remarque sur la servante. Et bordel de merde ! Elle me sauta dessus et je ne me défendis même pas des chatouilles cherchant surtout à ne pas paniquer. Si elle, elle le savait… Enfin dans tous les cas je voulais pas lui cacher à elle ! Mais j’avais tellement peur de ce qu’elle… pourrait penser, dire, et surtout si père était aussi au courant, on savait son avis sur la question. Je finis par lui prendre les poignets entre deux éclats de rire qui sonnaient presque faux.

« Arrête Gwen ! »

Je la lâchais par ne pas lui faire mal avant de rouler sur le ventre et d’enfouir mon visage dans l’oreiller, j’y restais un moment avant de tourner la tête vers ma sœur et le souffler :

« Je suis dans la merde Gwen… »

Je rougis à nouveau en repensant au sourire de la servante, elle avait un visage très doux avec les cheveux bruns et un joli sourire… Rah ! Mais Grayce t’es pas possible ! Tu pouvais pas être normale ?! Tu pouvais pas aimer les garçons ?! Pourquoi… Pourquoi est-ce que c’était comme ça ? Pourquoi est-ce que j’aimais quand… J’avais rien demandé à personne et pourtant j’arrivais pas à me dire… Je reviens me cacher contre Gwendys. Oui, j’avais peur, peur de ce que je pouvais faire, ce que j’aimais, ce que le Noyé allait penser de moi… Et surtout il ne fallait pas que père sache.

« J’sais pas Gwen… Je la trouve… Attirante… Puis quand elle sourit elle a une petite fossette… J’en sais rien moi… Je sais que père puis le noyé seraient pas d’accord… »

Je me perdais dans des explications et de toute manière ça servait à rien…

« Tu crois que c’est normal ? »

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# Sam 7 Nov - 19:58

Grayce me regardait comme si j’avais dit une énormité, mais d’un autre côté, je n’avais rien remarqué.

- I-il est beau mais, euh, je veux dire…il est quand même vieux non ?

Les mots avaient glissé de ma bouche aussi naturellement qu’elle m’avait taquinée à propos de Corban, et ce n’est que lorsque Grayce pris mes poignets que je m’aperçus qu’elle n’avait pas réellement le cœur à rire. Son teint était pâle, et je compris immédiatement que j’avais fait un faux pas. Toute mon euphorie me quitta lorsqu’elle enfouit son visage dans l’oreiller comme si elle allait pleurer. Je ne comprenais pas bien ce que j’avais pu faire de mal, enfin, dire de mal, jusqu’à ce que ma sœur se remette à parler. J’étais muette de voir ma sœur aussi bouleversée, aussi…effrayée. Je posais ma main sur son épaule, caressant doucement son dos et m’allongeant près d’elle.

- Grayce…bien sûr que tu es normale…

Je prends ma sœur dans mes bras tandis qu’elle se blottit dans mon cou pour cacher son visage à présent cramoisi. J’avais beau ne pas comprendre l’attirance de Grayce envers les femmes, je serais toujours là pour la réconforter. Pour l’accompagner, quoi qu’il arrive. La protéger.

An 302 Lune 13 Semaine 1

Voilà plusieurs lunes que nos vingt-deux ans sont passés. Plus je voyais Grayce se rapprocher de Snöfrid, et plus j’avais peur qu’elle m’échappe. Qu’elle parte, loin, longtemps, sans moi pour la protéger, pour couvrir ses arrières. Mais depuis la semaine précédente, tout avait changé. Snöfrid avait annoncé qu’elle me prendrait moi aussi avec elle, que nous ne serions pas séparées. Il ne me restait plus qu’à annoncer la bonne nouvelle à Grayce, qui passait son temps au chantier naval pour réparer les dégâts causés par Euron. Alors j’avais pris un cheval de Père, et j’avais parcouru dans la journée le trajet qui me séparait du chantier. Je ne pouvais plus attendre que ma sœur revienne, et j’avais esquivé les questions de Père pour l’annoncer en premier à ma jumelle. Il ne fallait pas compromettre notre départ en s’attirant les foudres du paternel…

Débarquant de nulle part dans le chantier, je m’attirais soit les sourires entendus de ceux qui savaient que j’allais voir Grayce, soit les regards étonnés de ceux qui me confondaient encore avec elle et me croyaient en train de travailler ailleurs.

- Grayce ?

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# Sam 7 Nov - 20:58

Et le temps passe, mais les souvenirs restent

Je rabotai une planche avec concentration pour pas y laisser un doigt. On avait beau dire aux mômes de faire attention, ils écoutaient rien. Y avait pas deux jours il y en avait un qui avait presque failli perdre sa main. On avait beau leur dire de faire attention… Je soupirais en repoussant en arrière mes cheveux. Je travaillais d’arrache-pieds depuis plusieurs jours, comme beau nombre de mes camarades, mais ça ne suffisait jamais en réalité. Avec les dernières batailles d’Euron on avait du travail par-dessus la tête. J’étais pas rentrée depuis un petit moment et… Gwendys me manquait affreusement. Encore plus que Snöfrid. Mais c’était normal, Gwendys était… elle était comme la moitié de mon âme, de mon être, je ne pouvais vivre sans ma jumelle. Enfin bon.

Avec l’aide d’un autre charpentier on changea la planche qui faisait défaut sur le bateau avant de reprendre tranquillement les réparations, changement de planches et tout le reste. Au moins… travailler me faisait un peu oublier l’absence des deux êtres les plus important de ma vie. Je fermais un peu les yeux avant d’attraper mon marteau et de recommencer à changer la planche. L’une de celle à côté était fendue, discret, mais c’était déjà trop pour un bateau, on en aurait une autre à changer. L’absence de Gwen et Snöfrid était insupportable. Tellement insupportable que je commençais à entendre la voix de Gwendys. J’allais vraiment devoir rentrer… Je levai la tête après une tape sur l’épaule d’un de mes camarades qui me désigna ma jumelle. Je poussai un soupir de soulagement avant de lui signifier que je prenais ma pause, pour me jeter au cou de Gwendys et l’entraîner un peu à l’écart.

« Bordel… Qu’est-ce que tu m’as manqué… »

Je m’assis près d’elle en buvant à une gourde, l’écoutant me raconter les dernières nouvelles. Je recrachai ma gorgée d’eau avant de la fixer, presque incrédules avant qu’un large sourire n’étire mon visage à l’excellente nouvelle qu’elle me donnait. Elle partait avec moi et Snöfrid ! Putain. Je la serrais contre moi de toutes mes forces contre mon torse.

« Je t’aime tellement… Merci de venir… »

Fallait juste connaître la date de départ.

Codage par Libella sur Graphiorum

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