[FB]La mort jamais ne m'effraie | Alyx

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Dans la cour de la Dent d'Or, les hommes s'affairaient déjà. Les chevaux avaient été harnaché, les bagages préparés et les armures ointes encore et encore, jusqu’à briller de toute leur magnificence. Malgré le froid, le temps restait idéal. Le soleil brillait et se reflétait sur la neige, illuminait la Dent d’Or comme Daven l’avait rarement vu. Sur les pierres de la forteresse, le givre avait laissé une légère trace humide, scintillante.

Le chevalier jeta un dernier regard à sa monture et à la troupe qui les accompagnait. Bientôt, ils rejoindraient le Nord qu’il avait toujours mépriser et irait se battre aux côtés d’hommes qui n’avaient plus rien à prouver. Lui… Il en attendait tant de cette guerre contre des chimères. Tuer des sauvageons seraient faciles pour celui qui ne croyait pas aux Spectres. Les chimères n’étaient bonnes que pour les enfants et tous ceux fait de chair et de sang pouvaient mourir sous la bonne lame, entrainé par la bonne impulsion. Daven avait tué et savait tuer. Il ne frémirait pas et contait bien revenir de cette bataille auréolé de la gloire que son nom ne lui apportait plus.

Serrant la fourrure qui avait depuis quelques jours déjà rejoints ses épaules, il retourna dans le calme du château. Face à la cour, les couloirs étaient silencieux. Seul le vent soufflait, légèrement, entre les murs. Il soupira. S’il mourrait d’envie d’aller se battre, il ne voulait pas abandonner les deux trésors qu’il avait eu tant de mal à obtenir.

Il remontait les corridors jusqu’à rejoindre la chambre de sa fille. Elle était là, en compagnie de sa nourrice, ses grands yeux bleus ouverts sur le monde. Il s’approcha du berceau en bois et, un sourire accroché aux lèvres, embrassa l’enfant qu’il ne verrait peut-être pas grandir. Elle, ainsi qu’Alyx, étaient les deux seules infimes peurs qu’il pouvait éprouver. Car s’il avait toute confiance en ses aptitudes martiales, il n’était pas pour autant fou. Un mauvais coup pouvait trop vite tomber. Une dague dans le dos, hors des combats, était si facile à glisser. Non pas que Daven ait une quelconque prétention à se dire génie de la politique. Il savait qu’on riait parfois de lui et que la décision de Tywin qu’en à son rôle d’ambassadeur avait été contestée à de nombreuse reprise. Ce n’était pas pour lui. C’était pour son nom où ce qu’il représentait.

Mais le lion brillait d’orgueil et la minuscule pointe d’inquiétude qui chantait dans son cœur disparu au moment précis où sa fille lui offrit un sourire. Erena babillait et pour elle, il savait qu’il pouvait déplacer des montagnes. Alors pour la retrouver, de quoi serait-il capable ?

Je reviendrai très vite d’accord. Tu seras sage en attendant ? Veille bien sur ta mère. Je sais que tu ne comprends pas encore ce que je dis petite lionne mais je sais que tu pourras la réconforter quand il le faut.

Etait-il fou de parler ainsi à une enfant qui, qu’importait ce qu’il pensait, ne pouvait rien faire de plus qu’attendre que les lunes la transforment en une plus jolie petite fille ? Il sourit au spectacle qu’il offrait et envoya balayer l’instant. De toute manière, s’il n’était pas Lord ici, il restait père de cette petite merveille enchanteresse et ça, personne ne lui enlèverait.

Le lion, sa fille dans les bras, perdait ses griffes. Il la serra contre lui, s’asseyant contre un rebord de fenêtre. Les yeux de l’enfant, déjà, avait commencé à changer de couleur, perdant le bleu du nouveau né pour celui, plus royal, de sa famille.

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Seule Alyx parvient à l'arracher des bras de sa fille. Ses yeux étaient restés si bleus, de cette merveilleuse couleur qui n'appartenait qu'à la branche du Lannister. Pendant une seconde, il avait esperé que l'enfant possède ceux de sa mère et la blondeur du lion. Pour offrir, dans un immense pied de nez, la perfection des Lannister à l'Ouest incertain. Il n'en avait pourtant pas été déçue. Erena était la jeune perfection qu'elle devait être et, dans le soleil de la Dent d'Or, elle saurait briller de mille feux. N'en était-elle pas l'héritière, à la puissance ancrée dans les veines ? Il avait grondé au début, rêvant de faire de sa princesse la lionne merveilleuse qu'elle devait être. C'était finalement fait à l'idée qu'elle brillerait plus fort encore avec le soleil pour blason. Ne l'avait-il finalement pas accepté lui aussi sur celui qui ceignait son armure ? Il était semi Lefford maintenant et pour toujours encore.

Il se retourna vers son épouse, offrant un sourire à cette dernière. Erena, dans ses bras, le dévorait des yeux. Elle semblait si attentive ainsi, loin des caprices qu'elle finirait certainement par offrir à son père.

Je lui disais de faire attention à ce que sa mère ne se ronge pas les sangs à attendre son père et, accessoirement, son époux.

Le sourire du lion brillait d'un air mutin, riant à ses propres paroles. Il savait très bien que la teinte d'humeur pouvait être aussi bien que mal prise. Alyx était un feu indomptable et imprévisible qui pouvait aussi bien détruire que combler. Malgré toutes les années, Daven ne connaissait pas son épouse. Mais qui pouvait bien s'en gausser ? Et n'était-ce finalement ce qu'il aimait chez sa femme ?

Il fit une dernière risette à sa fille, ses doigts glissant sur son front avant de la reposer dans son berceau. Un utlime baiser vient ceindre son front d'une couronne d'amour qu'elle ne perdrait jamais. Il ne mourrait certainement pas en courant après des chimères. Les nordiens, normalement peuple fier, se ridiculiserait puis il reviendrait, priant pour être couvert de gloire. Que cette guerre contre des fantômes servent au moins ses ambitions.

Il attendit la réponse d'Alyx, prêt à déjà se rapprocher d'elle alors que son visage perdait de son sourire pour afficher une mine plus sérieuse et, pour les yeux acérés de son épouse, une touche d'inquiétude au fond de ces derniers. Alyx serait bien la seule capable de le voir. Il n'aimait pas partir longtemps de la Dent d'Or. Trop de mauvais souvenirs, trop de nuits passées loin de celle qu'il haïssait suite à une énième dispute. L'ombre de leur couple en valait toute la lumière et Daven, au fond de son coeur orgueilleux, se plaisait à savoir qu'elle l'aimait et n'agissait que pour lui. Il se gargarisait de ce savoir, le protégeait dans un cocon comme son plus précieux trésor. Car c'était bien la seule assurance pour le lion parfois trop colérique qui avait tout offert, jusqu'à son nom, à l'impétueux soleil de l'Ouest.

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Un rire franchit les lèvres du lion aux paroles de son épouse. Daven ne pu retenir un sourire contagieux sur ses visages, celui que seul les soleils de l'Ouest connaissaient, brulant d'une bonne humeur inconcevable sur le visage normalement moqueur du lion. Il jeta un regard à sa fille, s'arrêtait sur un murmure et un babillement tenant plus du bref cri que de la véritable parole. Elle était encore si petite, si innocente face au monde qui l'entourait. Nul doute qu'Alyx et Alysane ne la laisserait pas aux bras de l'inconscience bien longtemps. Elle sera femme forte, identique aux autres Lefford. Puissante parmi les faibles, prédateur parmi les moutons.

Elle avait encore tellement de temps devant elle.

J'aurais bien demandé à ton chat mais je doute qu'il m'écoute.

L'animosité entre le lynx et le lion n'était un secret pour personne et, s'il avait été dans un premier temps à l'origine de milles disputes, le temps avait transformé l'animal en un trophée que Daven rêvait d'empaler mais gardait en vie par respect - et peut-être même une bride d'effroi- pour son épouse.

Il ne s'attardait pas sur la mention de l'animal, acceptant la présence d'Alyx comme un présent trop rare. Elle n'était pas démonstrative, il avait appris à composer avec. Et à prendre chaque marques d'affections comme plus grande encore que ce qu'elles laissaient penser. Leurs caractères, aussi ombrageux qu’étincelants, avaient fini par se comprendre. Du moins, il avait fini par entrapercevoir quelque brides de possibilités. Il ne la connaissait pas, il aurait mentit ou prêché par orgueil en disant l'inverse. Préférait glorifier le peu qu'il parvenait à atteindre. Son épouse était un mystère. Le rendant plus amant encore.

Je ferais attention Alyx. Promis.

Il plongea le bleu de ces yeux dans ceux de sa femme. Il n'y avait plus de sourire sur ses lèvres, juste un sérieux qui ne mentait pas. Il n'avait pas envie de rire à l'instant précis, juste d'écouter et de suivre ses mots. Comme toujours. Alyx avait le monopole de son attention, sans la sombre colère qui, parfois, tâchant leur échange de hargne cruelle.

Et surtout je ferai attention à ton père.

Attrapant les mains u'elle avait posé sur son torse, les serrant des siennes, Daven se pencha, venant chercher un baiser. Avant de répondre, retrouvant un semblant de sourire. Il savait qu'elle n'allait pas aimé, pouvait presque entendre d'ici rugir le sang du soleil à ses mots encore imprononcés.

Même si je doute que nous risquions bien grand chose. Les Nordiens voient des fantômes et en appellent à tous pour aller les défendre. Je crois plus aux hommes de l'autre côté du mur qu'à une véritable menace.

Il souriait l'imbécile. Rompant l'instant d'un ton moqueur qui ne lui allait que trop bien. Elle n'avait pas à s'inquiéter. Le trajet serait certainement la partie la plus dangereuse de leur périple. Une fois là bas.... les hommes du Nord devaient saigner de la même manière que les autres. Le froid durcissait la peau mais ne la rendait jamais insensible à une lame trop bien tranchante.

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Ce contact, cette douceur immobile et improbable, il ne l'avait que trop cherchée pour ne jamais la trouver. Daven, dans un passé lointain, aurait sourit comme un imbécile. Mais le lion n'était plus l'enfant amoureux de sa cousine, l'idiot voulant passer une bride sévère autour d'une jument fougueuse. Il était devenue l'homme qu'il rêvait autrefois, abandonnant par délà même les idéaux fragiles de succession. Daven avait redressé la barre de sa famille, fait de cette branche celle des ambassadeurs et des loyaux serviteurs. Pas ceux qui se baissait aveuglement comme le faisait leur abrutit de père mais bien ceux qui, aux quatre coins de Westeros, faisait briller le nom inscrit en lettre d'or.

Il s'interompit une seconde pour écouter son épouse puis pour regarder sa fille. Elle était si sage dans son couffin doux, ses petits poings serrés sur le vide. Il ne l'abandonnerait pas, tout comme il n'abandonnerait pas Alyx.

Sur le front du lion, une ride flamboya. Sur ses lèvres, son sourire s'éteignit. Plus d'humour ou de piques amusées. Elle connaissait son sérieux lorsqu'il le voulait vraiment. Lorsqu'il avait du fuir la Dent d'Or, une journée à peine, pour ne pas hurler d'une frustration qu'il avait depuis soignée. Pour survivre, un peu plus. Pour comprendre la tornade qu'il avait épousée et plus encore, comprendre ses pensées et son fonctionnement. Le lion était heureux aujourd'hui. Homme fait fier d'obligation qui ne dépendait pourtant pas de lui. Mais avec Erena et Alyx, il se sentait capable de survivre à mille monstres imaginaires.

Je combattrais pour vous Alyx. Je ne la laisserais pas, tout comme je ne te laisserai pas.

Le sourire revient immédiatement, amusé à l'avance des mots qu'il allait conter, comme un murmure d'un autre envolé. Il ne voulait pas se laisser aller à l’inquiétude. Tywin les avait convoqué pour aider, politique bien placée. Son oncle n'enverrait pas aveuglement des centaines d'hommes à la mort, tout comme il ne viderait pas ses terres contre une menace invisible. Mais Daven ne pouvait s'empêcher de ne pas croire aux horreurs et de rire en compagnie des hommes qui le suivaient.

Même si j'ai bien l'impression que tu t'inquiètes plus de la disparition d'un père que d'un époux.

Il était trop moqueur mais ses mots le faisaient rire. Toucheraient certainement la glace la plus dure.

Alyx ne pourrait pourtant pas l'être autant que celle que Daven allait rencontrer dans le Nord. L'Ouest commençait à leur offrir fumée blanche et cheminées brulantes. Le Nord... Il n'y était jamais allé en plein hivers mais les récits le disait encore moins accueillant que dans le passé. Qu'importe. Daven était un guerrier. Et un guerrier répondait toujours à l'appel du combat.

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Il leva un sourcil, son sourire disparaissant alors que le venin sortait de la bouche de sa vipère de femme. Durant une seconde, le lion sentit flamboyer la colère. Il savait que de Léo ou de lui, la préférence d'Alyx était toute assurée. Mais il aurait cru, au détour des années passés côte à côte, que les choses changent. Son ego en fut attaqué, flèche justement plantée par son épouse. Elle n'était pas guerrière mais pouvait faire bien plus mal que ce qu'elle ne pensait d'armes qui n'étaient celles de combattant. Il sentit le poison glisser dans son âme, la fureur laisser place à la tristesse.

Mais la fierté du lion n'avait nulle égaux. Pour ce jour, il n'attaqua pas. Il parait, vers un endroit dont seuls les Dieux savaient s'il rentrerait. Il ne pouvait s'en aller à nouveau brulant de rage. Le lion lècherait ses plaies seul, comme il l'avait toujours si bien fait.

Léo sera heureux de l'apprendre.

La voix claqua, sans une once de l'émotion qui grognait dans le coeur du Lannister. Seuls ses yeux flamboyaient encore de cette blessure, là, juste à la droite de son coeur, glissée dans la myocarde comme un bel estoc cruel. Elle l'était, il l'avait épousé pour ça. Elle le transmettrait à leur descendance, c'était tout ce qui contait. Que leurs enfants soient aptes à combattre ce que les Dieux jetteraient sur leur chemin. Pourtant, dans l'amour qu'il éprouvait pour la belle, Daven sentit une fêlure.

Un dernier regard à sa fille, alors que les mots d'Alyx offraient une inquiétude que, dans son mensonge, il se permettait d'appeler amour. Soutient, peut-être plus ? Après tout, si la Lefford l'avait épousé, elle devait y trouver ce qu'elle désirait. Daven sourit, d'un sourire pourtant bien trop faux et bien différent de ceux, empli de morgue, qui grommelaient à l'ombre de son être.

Je rentrerai Alyx. Si je dois le promettre sur le Guerrier, se sera fait. Mais soit certaine que je rentrerai.

Il tourna alors les talons, l'orgueil plus blessé qu'il n'aurait accepté de le dire. Lui restait sa fierté, et sa rage dans le combat qui détruirait bientôt plus de vies qu'il ne pouvait l'accepter. Mais les spectres n'étaient que mensonges et Daven ne pouvait - ne voulait - croire aux contes du Nord. Il n'était pas une bonne femme. Il était un chevalier, l'un des meilleurs. Se ferait une joie de la vomir à la face du monde pour compenser la douleur qui luisait dans son regard bleuté.