De faons et de chevêchettes [SOLO]

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De faons et de chevêchettes
Chapitre 1: remontrances
Bourgfaon, 302, Lune 9, semaine 2
 
Do not trap yourself into an owl's hooting soundwhere sad nights linger through the blackness of a hound.
Cela fait bientôt vingt ans qu’Arstan Cafferen règne en maître sur Bourgfaon, un poste qu’il n'a jamais envié à son frère et qu’il n’a pas non plus désiré, néanmoins les choses sont ainsi faites et quand le rôle lui a échu, le second fils a pris ses responsabilités et assumé son devoir. Vingt ans bientôt… Alors bien sûr, Arstan connait ses gens comme il connait son château. De ce qui se passe à Bourgfaon, rien ne lui échappe. Il ne s’écoule donc que peu de temps avant qu’il apprenne que Shoren, sa belle-fille, semble gérer seule les préparatifs de la venue du prince Aegon et de la princesse Margaery, contrairement à la demande qu'il lui a faite et qu’elle semble pourtant avoir accepté avec sagesse. De ce qu’il apprend par l’un de ses domestiques, c’est bien Shoren qui a renvoyé Shyra et non Shyra qui a refusé de collaborer avec sa belle-sœur. Voilà pourquoi c'est la nouvelle venue dans la famille qu’il convoque prioritairement dans son bureau et non son propre enfant. Il se serait bien passé de devoir gérer ce genre d’enfantillages… il ne peut rester bras croisés alors que ces ordres ne sont pas respectés dans sa propre demeure.

« Excusez moi, Lady Shoren, mais Lord Arstan souhaite vous parler. » Par réflexe bien plus que par désir, se pincent-elles, les lèvres de la chevêchette, alors qu’elle dépose un coussin sur le lit qu’elle est, avec l’aide d’une servante, en train de préparer. Point le messager n’a-t-il besoin d’en dire d’avantage, ou même d’évoquer le motif de cette convocation. Trop fraîches sont-elle encore dans l’esprit de la chevêchette, les insolences de la bâtarde – tout comme sa réaction à ces dernières. Contre le souhait de son beau-père, a-t-elle décidé de renvoyer la bâtarde, bien peu incline à subir d’avantage d’insultes de la part de cette dernière. Si Shyra ignore bon sens et étiquette, alors point la chvêchette n’a-t-elle besoin de souffrir la présence de cette dernière. Aussi que cela a été son raisonnement – mais est-ce que le Seigneur des faons va accepter celui-ci ? Même après ces quelques lunes qui se sont écoulées depuis qu’elle ait revêtu le nom des faons, le Lord à l’apparence aussi austère qu’elle n’est sévère continue à l’impressionner en temps normal plus qu’elle ne le souhaite l’admettre. Alors maintenant qu’elle vient d’ouvertement s’opposer à une de ses demandes… Non, elle ne devrait point se laisser intimider de par une telle situation. Après tout a-t-elle su avant même d’écarter Shyra de tout préparatif lié au passage du couple royal que cela risque de déplaire au Seigneur son beau-père – mais à ce moment a-t-elle tiré force dans la certitude qu’elle est là en son droit. Qu’en tant que seule Dame de Bourgfaon, la préparation d’une telle visite revient-elle à elle, et elle seule. Certes, doit-elle se plier à une demande de son beau-père si ce dernier souhaite voir confié une partie des tâches à sa bâtarde – et elle l’a fait. En grinçant des dents, certes, mais n’a pas moins accepté. Mais personne, y compris Ser Arstan, ne peut la forcer à laisser passer des insolences telles que celles de la bâtarde. Sur ce point, même son époux semble-t-il partager son avis, car bien qu’il ne l’ait peut-être point exprimé, surprise et incompréhension dans son regard lorsqu’elle lui a fait part du comportement des plus déplacés de la bâtarde a dit bien plus qu’auraient pu le faire des paroles – car encore eut-il fallu que, alors que des tremblements de colère encore agitaient ses membres, elle ne l’ait laissé prendre la parole. Non, peut-être son comportement à elle point n’a-t-il été idéal, et le fait d’avoir appelé l’insolente ‘bâtarde’ certainement lui jouera des tours – mais à part cela, est-elle resté dans cette fine marge de manœuvre qu’en tant que Dame de la maison, il lui revient. Et même Ser Arstan ne peut lui reprocher cela. « Alors ne le faisons point attendre. » finit-elle par répondre, réprimant un soupire. Voilà bien une entrevue dont elle se serait passé, surtout à ce moment précis où brider sa colère envers la batarde est encore un travail titanesque. Mais Ser Arstan en a décidé autrement, et quel autre choix a-t-elle que de se plier à ses ordres ?

Tirant force de cette certitude, elle s’élance dans les couloirs, jusqu’à ce que le serviteur la suivant ne tapote contre une lourde porte de bois devant laquelle leurs pas se sont arrêtés – et désormais, est-il trop tard pour changer d’avis, car déjà, la voix du Seigneur de ces lieux se fait-elle entendre. « Entrez. » « Ser Arstan » salue-t-elle poliment son beau-père, alors que, tête haute, elle s’avance vers lui. Elle n’a rien à ce reprocher, de cela, elle est sûre, alors hors de question est-il de laisser paraître le contraire. « Lady Shoren, prenez place, je vous en prie. » dit-il poliment en lui indiquant le siège qui lui faisait face. Les mains croisés devant son ventre, prend-elle place, la chevêchette. Droite sur sa chaise, est-elle à ce moment même l’incarnation de la fameuse fierté des chouettes de Bosquebrume – certes, son beau-père a-t-il le pouvoir de lui faire vivre un véritable enfer ici à Bourgfaon, et risquera peut-être bien d’en faire ainsi, aveuglé de par cet amour inconsidéré pour l’insolente bâtarde, mais ne restera-t-elle point-là, inactive, à se laisser faire. Ni va-t-elle lui faciliter cela en prenant la parole la première. Non, déjà la bâtarde a-t-elle du raconter comme à son habitude bien des mensonges, alors préfère-t-elle entendre ce que lui reproche son beau-père afin de pouvoir se défendre. Ce observe un instant sa belle-fille, qui doit sûrement avoir une idée de la raison de sa présence en ce lieu, et sans tourner autour du pot, il prend une respiration et annonça :  « Lady Shoren, j’ai entendu dire que vous aviez demandé à ma fille de prendre congé des préparatifs de cette visite princière que nous attendons. Il me semble pourtant vous avoir donné des instructions différentes à ce sujet… »  Son ton est neutre pour l’instant, mais il se peut que le seigneur ne puisse retenir sa propre exaspération très longtemps… ‘Au moins me laisse-t-il une chance de m’expliquer’, songe la chevêchette, bien qu’encore faut-il qu’il donne un quelconque poids à ses paroles… et autant dire que sur ce dernier point est-elle des plus dubitatives. « En effet. » Tête haute, soutient-elle le regard du Seigneur de ces lieux, tentant tant bien que mal à brider cette colère qui toujours gronde en elle. Trop souvent, son caractère trop marqué lui a-t-il joué des tours, et aujourd’hui est-elle bien décidée à garder son calme. Ou un semblant de calme.  « Et, pour avoir agi contre votre souhait, je suis désolée. » Jusque-là, est-elle calme, presque posée même. Mais comment dire à l’homme qui, à ce moment précis, se trouve face à elle que sa fille n’est qu’une ingrate sans le moindre respect ou sens de sa  place dans la société ? Elle marche là sur le fil d’un rasoir, elle le sait bien. Un mot de travers, et Ser Arstan risque-t-il de se braquer, car celle qu’il tant aime traiter en princesse, peut-elle réellement avoir des torts à ses yeux ? « J’aurais souhaité l’honorer, mais est-il hors de question que je n’abdique mes devoirs à Shyra, tel qu’elle l’a souhaité, s’octroyant les décisions dans mon dos, ou cherchant à me dicter quoi faire. » Prenant une grande inspiration dans l’espoir que cela lui permettrait à contrôler de nouveau cette colère qui transparaît dans sa voix, ajoute-t-elle : « Ni ai-je à tolérer ses remarques comme quoi, à défaut qu’elle ait préparé les chambres, je peux toujours y faire le ménage. » Puis, après une courte pause, ajoute-t-elle : « Cela n’est point là un comportement que je devrais avoir à tolérer, que son nom soit Storm ou Cafferen. », soulignant par-là que, même si Ser Arstan se plait à donner à sa fille les droits que sont ceux d’une Cafferen, son comportement ne serait point moins déplacé si elle porterait le nom de ce dernier.

Et lorsqu'ainsi la chevêchette explique les raisons qui l’ont poussée à agir ainsi, Arstan est évidemment surpris. Le seigneur des faons a naturellement imaginé que c’est en raison du statut de bâtarde de sa fille que Shoren s’est dérobée aux instructions qu’il a donné, sous le prétexte de la première excuse qu’elle a pu trouver. C’était l’hypothèse qu’Arstan a envisagé et c’est une hypothèse qui ne lui plait guère car si le chevalier sait très bien qu’il ne peut changer la haute société orageoise, il s’estime maître chez lui et n’apprécie guère que l’on blâme sa fille pour des choix que lui-même a faits en devenant le père des enfants d’une roturière ou encore en choisissant de les élever au sein de son château. Arstan tâche d’écouter sa fière belle-fille jusqu’au bout. Lorsqu’il entend Shoren lui raconter que Shyra a pris des décisions sans la consulter et a cherché à lui dicter quoi faire, il se pose certaines questions. Est-ce que Shoren avait tâché d’éviter Shyra la contraignant à faire certains choix sans la consulter ? Est-ce qu’une phrase ou l’autre a été mal-interprétée ? Evidemment, connaissant davantage sa fille que sa belle-fille, Arstan ne peut que soupçonner, dans un premier temps, que Shoren n’a eu tendance à exagérer les actions de Shyra pour en fait chercher une excuse afin de se dérober à cette collaboration. Elle n’a pourtant pas eu l’air d’avoir l’intention de lui désobéir lorsqu’il lui a parlé et Tavish d’ailleurs, a déjà mentionné l’honnêteté de son épouse comme l’une de ses qualités… A la phrase que Shoren ajoute, cependant, Arstan ne peut trouver d’excuses ou de situations possibles où prononcer de tels mots seraient compréhensibles ou acceptables. Il leve un bref instant les yeux vers le fidèle serviteur qui se tient derrière eux mais lit dans son regard que celui-ci n’en sait pas plus. Si Shyra a agi ainsi, pour sûr, elle mérite d’être démise de ses fonctions. Et plus encore, elle mérite d’entendre ce que son père en pense. « Cela n’est point là un comportement que je devrais avoir à tolérer, que son nom soit Storm ou Cafferen. », a l’intelligence de rajouter Shoren. Que l’on blâme Shyra pour son statut, Arstan peut difficilement le tolérer. Qu’on la blâme pour ses actions, en revanche, n’est que justice si elle se comportait ainsi.  « Shyra vous a dit cela ? », redemande Arstan, qui, s’il garde un visage neutre, est véritablement surpris, afin que sa belle-fille puisse lui confirmer que la Storm a bien parlé en ces termes. « Oui » La surprise se dessinant sur le visage du seigneur de ces lieux ne fait que donner d’avantage de poids encore aux doutes qu’a pu avoir le chevêchette : l’amour démesuré que ce dernier porte à sa fille visiblement non seulement l’aveugle au caractère véritable de cette dernière, mais en plus l’amène certainement à croire tout mensonge franchissant les lèvres de cette dernière. « Et bien… », soupire-t-il. « Cela n’est pas un comportement que je puisse tolérer. », répond ensuite fermement Arstan. « Néanmoins, étant donné les instructions émanaient de moi, j’aurais aimé que vous m’en faisiez part au préalable et je vous demanderais d’y veiller à l’avenir. » Après tout, Arstan considère qu’étant donné que cela relève de ses ordres, c’est à lui à dire à sa fille qu’elle est renvoyée de la fonction qu’il lui a donnée. Shoren est désormais la dame de la maison certes, mais Shyra est sa fille, c’est d’ailleurs là le seul statut qu’elle a, et Arstan estime qu’il est mieux, pour tout le monde, que ce qui concerne sa fille ne relève que de son autorité à lui. Et pourtant, la surprise se dessinant dans le regard du faon n’est rien comparée à celle que ressent la petite chouette, lorsque le soupire de ce dernier que trop clairement exprime qu’il semble du moins en parti accorder le bénéfice du doute à l’ancienne Mertyns. Alors ravale-t-elle tout commentaire face à cette critique de ses actions que lui adresse son beau-père. « Je le ferais. » Les mains toujours posées sur ses genoux, se tient-elle là, cherchant le regard du Seigneur des faons. Trop peu se connaissent-ils encore, cherche-t-elle à user de plus que de paroles pour transmettre la sincérité de ses paroles « Je ne vous demanderais pas d’accepter que Shyra vous seconde à nouveau dans ces tâches pour l’instant, au contraire, je m’y oppose. », déclare-t-il. S’il adore sa fille, Arstan est également un seigneur et il montre là qu’il sait faire la part des choses. Il lève ensuite les yeux vers le serviteur resté derrière eux, près de la porte. « Informez ma fille que je la verrais avant…non plutôt après le dîner. », demande Arstan. Il laissera à Shyra le temps de réfléchir à ce qu’elle a fait et de faire profil bas en ne la convoquant pas avant de se retrouver tous ensemble à table, mais après. « Pensez-vous avoir besoin que je fasse mander d’autres servantes pour vous aider, étant donné que ma fille ne prendra plus part au reste des préparatifs ? », demande-t-il ensuite, en se tournant à nouveau vers Shoren, pragmatique. « Je pense qu’avec l’aide de Janyce et des deux servantes que vous avez déjà assignées à la tâche, après tout, avons-nous encore quelques jours pour y parvenir. Il nous reste encore à préparer les chambres pour le couple princier et leur suite, mais le menu a-t-il déjà été déterminé avec l’aide de votre cuisiner – peut-être désirer vous que l’on vous le soumette ? » Quelque jours où aucun d'entre eux ne peut se permettre d'être paresseux, mais ils y parviendront. Et si est-ce bien son devoir à elle, en tant que maîtresse de la maison, que de s’assurer qu’invités et maisonnée aient nourriture et boissons, mais est-ce là également sa manière de souligner que point elle n’est opposée à partager ses taches – mais pas avec cette insolente, qui après avoir si mal parlé à Janyce s’est également permise d’être des plus irrespectueuses envers la chevêchette. Mais sur ce point, ne semble-t-elle point avoir de concession à faire, puisque trop rapidement, la proposition est-elle refutée. « Non, ça ira comme ça. », répond poliment Arstan. Il est encore trop secoué par ce qu’il vient d’entendre au sujet de sa fille, qui ridiculise là l’éducation qu’il lui a  donnée, mais ce qu’il faut comprendre derrière ces mots, c’est bien qu’il fait confiance à Shoren, en tant que dame de la maison, pour ce genre de question. « N’hésitez pas toutefois si vous avez besoin de plus d’effectifs pour préparer cette visite. », dit-il. « Le prince Aegon n’est peut-être plus l’héritier de son père mais il n’en reste pas moins important, nous en conviendrons je pense, que lui et son épouse gardent un bon souvenir de leur présence à Bourgfaon. », déclare Arstan. « Bien sûr  . Et cela sera le cas, j'y veillerais. » ajoute-t-elle, et, comprenant que ces paroles signalent la fin de leur entrevue, elle ajoute: « Je ne vous décevrais pas. » Puis, inclinant légèrement sa tête en signe de respect, prend-elle congé de son beau-père. Et si lourd a été son coeur lors de son arrivée dans la pièce, désormais se sent-elle plus légère. Plus respectée et soutenue même, d'une certaine manière, les deux faons n'ayant eux aussi point appréciés le comportement de la bâtarde - certes, ne l'ont-ils peut-être pas dit de la sorte à voix haute, mais qui a besoin de paroles, quand les regards en disent bien plus long encore ? Ce n'est pourtant point que la chevêchette ne se réjouit de voir la bâtarde remise à sa place par les hommes de sa propre famille. Non, si elle ne porte point cette dernière dans son coeur, n'est-elle pour autant de ces personnes se réjouissant du malheur des autres. Non, si elle se sent soulagée, c'est parce que désormais, elle sait que dans cette bataille qu'est de se faire une place dans cette nouvelle demeure, elle n'est pas seule. C'est donc le coeur plus léger déjà que la petite chouette se dirige vers l'aile des invités, bien décidée à se montrer à la hauteur de la confiance de son beau-père, et surtout, d'honorer la promesse faite à ce dernier. Le couple princier ne manquera de rien lors de leur visite, à cela elle est bien décidée à veiller.
(c) DΛNDELION


HRP : désolée pour le deuxième sujet solo, celui-ci n'était pas prévu au départ, mais des plus nécessaire pour l'évolution à Bourgfaon. Et puisqu'il se situe avant l'autre, je ne trouvais pas ça très logique de le poster à la suite de l'autre De faons et de chevêchettes [SOLO] 2414428499

Arstan a si magistralement été PNJisé par BloodyWonder, alias @Tavish Cafferen De faons et de chevêchettes [SOLO] 1156090823 (en souligné dans le texte)