Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang. ( Avec Nymor Gargalen. )
Le Soleil de Tyrosh
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Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang.
An 302, lune 9, semaine 3.
Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.
Un nouveau mariage se préparait. Au fond, Talya savait qu'elle aurait du s'en réjouir. Après tout, ne s'agissait-il pas de l'un des événements les plus joyeux qui soit, dans l'imaginaire collectif ? Un moment de paix et d'allégresse durant lequel les ennemis d'hier trinquaient à des lendemains plus joyeux, où de nouveaux liens se tissaient petit à petit, où une nouvelle famille naissait ? Oui, Talya aurait du s'en réjouir. Se réjouir pour sa belle-sœur, qui méritait la plus belle des unions, pour oublier cet vil reptile qui aurait du lui tenir lieu d'époux. Se réjouir pour Dorne tout entier, qui ne pourrait ressortir que plus puissant encore de cet événement. Et enfin, se réjouir pour ce futur Prince qu'elle connaissait déjà si bien...
Nymor Gargalen... Tel était son nom. Tel était son emblème qui paraît désormais les murs du Palais Vieux, se mêlant aux bannières solaires des Martell. Tel était l'objet des inquiétudes de la Tyroshi qui dansait désormais sous les rayons de Dorne... Se réjouissait-il de tout cela ? Se réjouissait-il de ses nouvelles noces et de ce qu'elles représentaient ? Telle était la question... La Princesse poussa un soupir, jouant machinalement avec l'une de ses longues mèches brunes. Si les deux jeunes gens s'étaient perdus de vue pendant quelques années, la jeune femme avait immédiatement remarqué le mal-être de cet ami si lointain, le jour de ses propres épousailles... Son ressenti lui avait rapidement été confirmé par la suite, lorsqu'on lui apprit que le pauvre homme avait perdu la femme qu'il chérissait plus que tout, et l'enfant qu'elle portait... Comment un mariage ne pourrait-il pas raviver une telle douleur, alors même que celle-ci ne s'était sans doute jamais apaisée ?
Talya se devait de s'enquérir de l'état du fils de la Cocatrix. Nymor en aurait sans aucun doute fait autant, si elle s'était retrouvée à sa place. Ne s'était-il pas montré prévenant à son égard, lorsqu'il l'avait reconnue ? N'avait-il pas fait en sorte de la mettre à son aise, n'hésitant pas à lui affirmer son soutien dans quelques lettres ? Ne seraient-ils pas une seule et même famille, à la fin de ces réjouissances ? Une famille... Oui, voilà ce qu'ils seraient. Ce qu'ils devaient être. Une famille qui resterait intacte, invaincue, insoumise.
C'est avec cette pensée à l'esprit que la jeune femme s'était rendue jusqu'aux appartements du Gargalen. Malgré son inquiétude, la Princesse s'était montrée patiente et n'avait mis son projet à exécution qu'une fois l'après-midi arrivé. Le voyage de la parentèle du futur marié avait sans doute été éprouvant et la Tyroshi n'avait pas souhaité les déranger dans leur repos ou pendant que leur maisonnée s'activait pour les installer au mieux. A cela, il fallait sans aucun doute ajouter les rencontres officielles ou encore les entrevues du même acabit. Un mariage n'unissait pas que deux familles. Il mêlait également leurs intérêts, et certains avaient à cœur de s'assurer que leur échiquier ne serait pas de trop bouleversé...
Mais ce n'était pas dans de telles dispositions que la Princesse s'était rendue jusqu'ici. Au contraire. Elle venait en camarade avant même de venir en tant que Princesse de Dorne. L'espace de quelques instants, elle ne serait plus une dame de haut rang à la lignée pure comme de l'eau roche. Elle ne serait plus que Talya, et juste Talya. La Tyroshi que Nymor avait rencontrée aux Jardins Aquatiques dans leur jeunesse. Celle qui l'avait accueilli au sein du foyer de son père lors de son voyage en Essos. Elle ne serait rien de plus qu'une amie. Une amie qui ne souhaitait que s'assurer de l'état de l'un des siens.
C'est ainsi que la jeune femme se présenta devant la porte des appartements où logeait la personne qui inquiétait tant son esprit. Affichant un sourire confiant, redressant la tête et les épaules, Talya s'assura que son simple diadème de soie verte brodés de discrètes arabesques retenait toujours sa dense chevelure brune. Disparu le bandeau rouge sang orné de perles qu'elle affectionnait tant. Elle n'était point Princesse de Dorne. Une femme de sang noble, certes, mais les choses en resteraient là pour le moment. S'assurant que sa délicate robe verdâtre était dans un état convenable, la jeune femme s'approcha ensuite de la porte, sous les regards des gardes que se tenaient là. D'un délicat mouvement du poignet, la Tyroshi asséna deux coups sur l'huis.
Il eut comme un léger tumulte, de l'autre côté de la paroi de bois. Talya se recula avec légèreté, attendant qu'on daigne lui ouvrir. C'est alors que la porte s'ouvrit à demi. Saluant poliment d'une légère inclinaison du chef la personne qui se tenait dans l'entrebâillement, la Princesse finit par s'annoncer, sur un ton qui ne trahissait en aucun cas son inquiétude. Tout comme son ton, le sourire qu'affichait la jeune femme était assuré, apaisé. C'était là tout.
« Bien le bonjour. commença la jeune femme, souriante. Vous serait-il possible de prévenir Ser Nymor qu'une amie le demande ? s'enquit-elle, tout en se permettant une touche de familiarité qui ne passerait sans doute pas inaperçue. Cela serait fort aimable de votre part ! »
La jeune femme ponctua sa dernière phrase d'un nouveau sourire. Cette entrevue de se passerait pour le mieux, elle n'avait pas à en douter. Nymor et elle étaient en bons termes. La recevoir ne devrait pas être un problème. Qui sait, peut-être l'avait-il déjà entendue ? Il est vrai que sa voix la trahissait encore si souvent... Un accent fluide, mais reconnaissable entre tous, tel était le fardeau que portait toujours la Princesse. Mais à ce instant, il n'était plus question d'étranger ou d'étrangère en ces lieux.
Nymor Gargalen... Tel était son nom. Tel était son emblème qui paraît désormais les murs du Palais Vieux, se mêlant aux bannières solaires des Martell. Tel était l'objet des inquiétudes de la Tyroshi qui dansait désormais sous les rayons de Dorne... Se réjouissait-il de tout cela ? Se réjouissait-il de ses nouvelles noces et de ce qu'elles représentaient ? Telle était la question... La Princesse poussa un soupir, jouant machinalement avec l'une de ses longues mèches brunes. Si les deux jeunes gens s'étaient perdus de vue pendant quelques années, la jeune femme avait immédiatement remarqué le mal-être de cet ami si lointain, le jour de ses propres épousailles... Son ressenti lui avait rapidement été confirmé par la suite, lorsqu'on lui apprit que le pauvre homme avait perdu la femme qu'il chérissait plus que tout, et l'enfant qu'elle portait... Comment un mariage ne pourrait-il pas raviver une telle douleur, alors même que celle-ci ne s'était sans doute jamais apaisée ?
Talya se devait de s'enquérir de l'état du fils de la Cocatrix. Nymor en aurait sans aucun doute fait autant, si elle s'était retrouvée à sa place. Ne s'était-il pas montré prévenant à son égard, lorsqu'il l'avait reconnue ? N'avait-il pas fait en sorte de la mettre à son aise, n'hésitant pas à lui affirmer son soutien dans quelques lettres ? Ne seraient-ils pas une seule et même famille, à la fin de ces réjouissances ? Une famille... Oui, voilà ce qu'ils seraient. Ce qu'ils devaient être. Une famille qui resterait intacte, invaincue, insoumise.
C'est avec cette pensée à l'esprit que la jeune femme s'était rendue jusqu'aux appartements du Gargalen. Malgré son inquiétude, la Princesse s'était montrée patiente et n'avait mis son projet à exécution qu'une fois l'après-midi arrivé. Le voyage de la parentèle du futur marié avait sans doute été éprouvant et la Tyroshi n'avait pas souhaité les déranger dans leur repos ou pendant que leur maisonnée s'activait pour les installer au mieux. A cela, il fallait sans aucun doute ajouter les rencontres officielles ou encore les entrevues du même acabit. Un mariage n'unissait pas que deux familles. Il mêlait également leurs intérêts, et certains avaient à cœur de s'assurer que leur échiquier ne serait pas de trop bouleversé...
Mais ce n'était pas dans de telles dispositions que la Princesse s'était rendue jusqu'ici. Au contraire. Elle venait en camarade avant même de venir en tant que Princesse de Dorne. L'espace de quelques instants, elle ne serait plus une dame de haut rang à la lignée pure comme de l'eau roche. Elle ne serait plus que Talya, et juste Talya. La Tyroshi que Nymor avait rencontrée aux Jardins Aquatiques dans leur jeunesse. Celle qui l'avait accueilli au sein du foyer de son père lors de son voyage en Essos. Elle ne serait rien de plus qu'une amie. Une amie qui ne souhaitait que s'assurer de l'état de l'un des siens.
C'est ainsi que la jeune femme se présenta devant la porte des appartements où logeait la personne qui inquiétait tant son esprit. Affichant un sourire confiant, redressant la tête et les épaules, Talya s'assura que son simple diadème de soie verte brodés de discrètes arabesques retenait toujours sa dense chevelure brune. Disparu le bandeau rouge sang orné de perles qu'elle affectionnait tant. Elle n'était point Princesse de Dorne. Une femme de sang noble, certes, mais les choses en resteraient là pour le moment. S'assurant que sa délicate robe verdâtre était dans un état convenable, la jeune femme s'approcha ensuite de la porte, sous les regards des gardes que se tenaient là. D'un délicat mouvement du poignet, la Tyroshi asséna deux coups sur l'huis.
Il eut comme un léger tumulte, de l'autre côté de la paroi de bois. Talya se recula avec légèreté, attendant qu'on daigne lui ouvrir. C'est alors que la porte s'ouvrit à demi. Saluant poliment d'une légère inclinaison du chef la personne qui se tenait dans l'entrebâillement, la Princesse finit par s'annoncer, sur un ton qui ne trahissait en aucun cas son inquiétude. Tout comme son ton, le sourire qu'affichait la jeune femme était assuré, apaisé. C'était là tout.
« Bien le bonjour. commença la jeune femme, souriante. Vous serait-il possible de prévenir Ser Nymor qu'une amie le demande ? s'enquit-elle, tout en se permettant une touche de familiarité qui ne passerait sans doute pas inaperçue. Cela serait fort aimable de votre part ! »
La jeune femme ponctua sa dernière phrase d'un nouveau sourire. Cette entrevue de se passerait pour le mieux, elle n'avait pas à en douter. Nymor et elle étaient en bons termes. La recevoir ne devrait pas être un problème. Qui sait, peut-être l'avait-il déjà entendue ? Il est vrai que sa voix la trahissait encore si souvent... Un accent fluide, mais reconnaissable entre tous, tel était le fardeau que portait toujours la Princesse. Mais à ce instant, il n'était plus question d'étranger ou d'étrangère en ces lieux.
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@Nymor Gargalen : Voilà notre rp ! J'espère qu'il te plaira !
L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.
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avec @Talya de Tyrosh
« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »
Le large convoi des Gargalen était arrivé au palais la veille en fin d’après-midi, en même temps que les derniers rayons du soleil ne mettaient en lumière les bannières de la Cocatrix qui s’alternaient avec celles du Soleil des Martell sur la façade. En voyant cela, Daria n’avait pu s’empêcher de taquiner son frère, de lui rappeler à quel point il était le bienvenue, lui et toute leur famille. Si Nymor culpabilisait d’abandonner sa jumelle à Salrivage, cette dernière n’avait eu de cesse de le rassurer et de chercher à lui rendre le sourire tout au long du trajet de ces deux dernières semaines. Il l’avait faite taire d’un simple baiser sur la tempe, ne souhaitant pas ternir sa bonne humeur à l’idée de vivre à la cour des Martell durant la prochaine lune. Il savait que sa soeur vivait pour de tels moments et y brillait toujours. Il savait qu’elle était heureuse de pouvoir prochainement considérer Arianne Martell comme sa soeur. Et si son imaginaire étouffait déjà à songer à tout ce qui allait l’attendre au cours des prochains jours et semaines, le bonheur de sa soeur à ses côtés avait au moins le mérite de le maintenir plus calme. Parce qu’il ne faisait aucun doute, entre les jumeaux, c’était bien Daria qui se réjouissait le plus de la cérémonie et des festivités à venir. Il lui avait d’ailleurs déjà dit sur le ton de la plaisanterie que c’était elle plutôt, qui aurait dû épouser la princesse et lui celui qui serait resté à Salrivage.
L’installation se passa sans accrocs, ils furent accueillis par Doran en personne, qui les confia ensuite à Arianne pour découvrir leurs appartements. Nymor ne l’avait pas revue depuis un moment, ils ne s’étaient pas vus depuis l'officialisation de leurs fiançailles en tout cas. Heureusement, Daria voyant parfaitement son malaise avait volé à son secours et s’était chargée, avec plaisir, de monopoliser l’attention de la princesse. Les fiancés eux n’avaient échangés que quelques regards, mots et sourires polis, avant que la Martell ne les laisse se reposer. Les affaires suivirent sans tarder et rapidement ce fut un sacré remue-ménage dans la partie du palais qui hébergeait les protégés de la Cocatrix tandis que chacun prenait ses aises. Même si ce voyage était final pour Nymor, il n’était finalement pas le plus chargé du convoi. Son installation fut brève et sommaire. Il savait que cet appartement ne resterait pas longtemps le sien et qu’une fois leurs voeux prononcés, il s’installerait du côté des Martell. Le dîner quant à lui fut prit tranquillement entre Gargalen avant qu’ils ne finissent tous par tomber un à un de fatigue. Le fiancé s’attarda un instant dans la chambre de sa jumelle pour profiter une dernière fois de sa bonne humeur avant d'entamer sa première nuit à Lancehélion. Une qui serait répliquée à l’identique indéfiniment à partir de maintenant.
La famille ne fut guère dérangée le lendemain matin, les Martell faisant preuve de compréhension face à la fatigue accumulée par la famille durant son voyage. Cependant, Doran invita Lord Tremond et Nymor à déjeuner en sa compagnie. L’occasion de rattraper le temps avec son frère d’armes et de faire plus ample connaissance avec le fils de celui-ci. Le repas se passa particulièrement bien, décuplant uniquement le respect du jeune Gargalen pour le Prince de Dorne. Dorant avait su le mettre mal à l’aise et l’espace de quelques heures, il oublia le sentiment de trahison qu’il ressentait en ayant accepté de se remarier. Il n’y avait plus que Dorne et ce qu’il pourrait faire pour elle. Puis enfin Doran les libéra et Nymor retourna dans ses appartements pour s’étendre un moment et digérer le copieux repas qui leur avait été offert. Il s’assoupit une bonne heure, avant que sa jumelle ne vienne le réveiller soudainement en lâchant un livre sur son ventre avec un éclat de rire. D’après elle, pour l’empêcher de se transformer en un fainéant, bon à rien. A peine eut-il le temps d’émerger, passant ses doigts dans son épaisse chevelure détachée, que déjà Daria battait les cartes contre son frère. Ils en étaient à leur deuxième partie lorsqu’on frappa à la porte. Le jeu cessa le temps pour le jeune page d’aller ouvrir la porte. Les jumeaux Gargalen affichaient exactement le même visage curieux quant à la nature du visiteur, mais c’est celui de Nymor qui se détendit le premier, affichant un sourire en reconnaissant l’accent tyroshi et la douce voix de son amie Talya. “Reprenons plus tard, veux-tu ?” souffla-t-il à sa soeur en lui rendant ses cartes. Daria lui fit un sourire entendu qu’il repoussa du dos de la main. Il lui expliquerait plus tard, mais il savait déjà qu’elle se faisait des idées. Même sans y croire, au moins pour l’embêter et parce qu’elle était heureuse de le voir sourire. “Allons, laisse Lady Talya rentrer, merci.” dit-il à l’adresse du jeune garçon toujours en souriant. Il s’approcha alors que la porte s’ouvrait plus grande pour laisser la princesse pénétrer dans les appartements du Gargalen. Il s’inclina devant la radieuse tyroshi. “Lady Talya, c’est un plaisir de vous revoir.” Daria s’inclina de même à ses côtés, répétant la même chose. “Comment vous portez-vous depuis notre dernier échange ?” s’enquit-il aimablement. Daria s’approcha de lui, posant une main affectueusement sur son épaule. Elle s’excusa auprès des deux, heureuse de les laisser à leurs retrouvailles, prétextant qu’on avait besoin d’elle pour aider à l’organisation, mais non sans exprimer son plaisir de partager un moment avec Talya à son tour plus tard. Et en un tourbillon d’étoffes colorées, Daria disparut par la porte qui menait aux appartements mitoyens. “Est-ce que vous voulez boire quelque chose ? Grignoter quelque chose ?” demanda-t-il précipitamment, se rendant compte qu’il manquait à toutes les règles de bienséances.
L’installation se passa sans accrocs, ils furent accueillis par Doran en personne, qui les confia ensuite à Arianne pour découvrir leurs appartements. Nymor ne l’avait pas revue depuis un moment, ils ne s’étaient pas vus depuis l'officialisation de leurs fiançailles en tout cas. Heureusement, Daria voyant parfaitement son malaise avait volé à son secours et s’était chargée, avec plaisir, de monopoliser l’attention de la princesse. Les fiancés eux n’avaient échangés que quelques regards, mots et sourires polis, avant que la Martell ne les laisse se reposer. Les affaires suivirent sans tarder et rapidement ce fut un sacré remue-ménage dans la partie du palais qui hébergeait les protégés de la Cocatrix tandis que chacun prenait ses aises. Même si ce voyage était final pour Nymor, il n’était finalement pas le plus chargé du convoi. Son installation fut brève et sommaire. Il savait que cet appartement ne resterait pas longtemps le sien et qu’une fois leurs voeux prononcés, il s’installerait du côté des Martell. Le dîner quant à lui fut prit tranquillement entre Gargalen avant qu’ils ne finissent tous par tomber un à un de fatigue. Le fiancé s’attarda un instant dans la chambre de sa jumelle pour profiter une dernière fois de sa bonne humeur avant d'entamer sa première nuit à Lancehélion. Une qui serait répliquée à l’identique indéfiniment à partir de maintenant.
La famille ne fut guère dérangée le lendemain matin, les Martell faisant preuve de compréhension face à la fatigue accumulée par la famille durant son voyage. Cependant, Doran invita Lord Tremond et Nymor à déjeuner en sa compagnie. L’occasion de rattraper le temps avec son frère d’armes et de faire plus ample connaissance avec le fils de celui-ci. Le repas se passa particulièrement bien, décuplant uniquement le respect du jeune Gargalen pour le Prince de Dorne. Dorant avait su le mettre mal à l’aise et l’espace de quelques heures, il oublia le sentiment de trahison qu’il ressentait en ayant accepté de se remarier. Il n’y avait plus que Dorne et ce qu’il pourrait faire pour elle. Puis enfin Doran les libéra et Nymor retourna dans ses appartements pour s’étendre un moment et digérer le copieux repas qui leur avait été offert. Il s’assoupit une bonne heure, avant que sa jumelle ne vienne le réveiller soudainement en lâchant un livre sur son ventre avec un éclat de rire. D’après elle, pour l’empêcher de se transformer en un fainéant, bon à rien. A peine eut-il le temps d’émerger, passant ses doigts dans son épaisse chevelure détachée, que déjà Daria battait les cartes contre son frère. Ils en étaient à leur deuxième partie lorsqu’on frappa à la porte. Le jeu cessa le temps pour le jeune page d’aller ouvrir la porte. Les jumeaux Gargalen affichaient exactement le même visage curieux quant à la nature du visiteur, mais c’est celui de Nymor qui se détendit le premier, affichant un sourire en reconnaissant l’accent tyroshi et la douce voix de son amie Talya. “Reprenons plus tard, veux-tu ?” souffla-t-il à sa soeur en lui rendant ses cartes. Daria lui fit un sourire entendu qu’il repoussa du dos de la main. Il lui expliquerait plus tard, mais il savait déjà qu’elle se faisait des idées. Même sans y croire, au moins pour l’embêter et parce qu’elle était heureuse de le voir sourire. “Allons, laisse Lady Talya rentrer, merci.” dit-il à l’adresse du jeune garçon toujours en souriant. Il s’approcha alors que la porte s’ouvrait plus grande pour laisser la princesse pénétrer dans les appartements du Gargalen. Il s’inclina devant la radieuse tyroshi. “Lady Talya, c’est un plaisir de vous revoir.” Daria s’inclina de même à ses côtés, répétant la même chose. “Comment vous portez-vous depuis notre dernier échange ?” s’enquit-il aimablement. Daria s’approcha de lui, posant une main affectueusement sur son épaule. Elle s’excusa auprès des deux, heureuse de les laisser à leurs retrouvailles, prétextant qu’on avait besoin d’elle pour aider à l’organisation, mais non sans exprimer son plaisir de partager un moment avec Talya à son tour plus tard. Et en un tourbillon d’étoffes colorées, Daria disparut par la porte qui menait aux appartements mitoyens. “Est-ce que vous voulez boire quelque chose ? Grignoter quelque chose ?” demanda-t-il précipitamment, se rendant compte qu’il manquait à toutes les règles de bienséances.
(c) DΛNDELION
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Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.
Saluant le page d’un léger mouvement de tête, la jeune femme pénétra dans les appartements des Gargalen, glissant sur le sol comme le vent sur l’herbe durant cet hiver. En voyant Nymor et Daria s’incliner devant elle, Talya ne tarda pas à les imiter gracieusement, relevant le chef par la suite. Le plaisir était partagé. Pleinement partagé même. Si la princesse n’avait pas rencontré Daria en même temps que son frère, Nymor et elle avaient échangé quelques mots à son sujet, lors du passage à Tyrosh du jeune homme. Tous deux avaient toujours été très proches de certains membres de leurs fratries respectives. Nymor avec sa jumelle et Talya avec son plus jeune frère. Aussi, sans avoir l’impression de la connaître comme si elles s’étaient déjà rencontrées, la jeune femme avait gardé un très bon souvenir de Daria.
« Le plaisir des retrouvailles est partagé. assura Talya, son habituel sourire aux lèvres et sur un ton des plus doux. J’espère que votre voyage s’est déroulé sans encombre et que vous vous plaisez parmi nous. L’hiver peut se montrer moqueur, bien que n’en souffrions pas encore de trop, il est vrai. »
D’autres contrées étaient sans doute d’avantage touchées par l’hiver et le froid que Dorne, qui profitait sans doute énormément de sa position tout au sud de Westeros. Au Nord, la situation était sans doute bien différente, plus critique même. Malgré ce fait, il fallait avouer que voyager avec une importante délégation allongeait toujours énormément les trajets, avec toutes les contraintes que cela pouvait apporter pour ceux et celles qui en faisaient partie. Le sourire de Talya s’agrandit légèrement à la question de Nymor. Et dire que c’était elle qui venait pour s’enquérir de son état, au départ…
« Je me porte de la meilleur des manières possibles, merci de vous en inquiéter. répondit la jeune femme. Bien que je ne puis vous cacher que j’éprouvai une vive impatience à l’idée de vous retrouver ! » continua-t-elle, aussi bien à l’attention de Nymor, que de sa jumelle qui s’éloignait déjà.
L’espace de quelques instants, Talya avait suivi Daria du regard, avant de reporter son attention sur le jumeau de la jeune femme après que celle-ci eu disparu au détour d’une porte. Pour le reste… La princesse devait avouer que la proposition de Nymor ne se refusait pas, plus encore au vu de la gêne dont semblait avoir été pris le jeune homme quelques instants auparavant ! Depuis quelques temps, il arrivait fréquemment à la princesse de ressentir la faim sans en comprendre réellement la raison. Sans doute ne dormait-elle pas assez… Le manque de sommeil amenait souvent la faim dans son sillage, il est vrai…
Très tôt, la jeune femme avait appris à se nourrir avec parcimonie, plus encore avant les longs voyages sur les flots. Il fallait bien cela pour éviter de se retrouver contre le pavois à rendre tout ce qu’on avait bien pu ingérer de trop ! Cela faisait rire le Dieu Ivre, paraissait-il ! Dieu cornu, le Dieu Ivre était aussi utile aux Mortels, qu’il pouvait s’amuser de leurs déboires. S’il enseigna aux Tyroshis la manière idéale de naviguer sans subir les affres d’une mer parfois digne de l’enfer, il savait aussi se défier d’eux lorsque ses conseils n’étaient pas respectés ! Talya chassa ces pensées de son esprit, bien qu’amusée à cette idée. Pour le moment, seul Nymor comptait.
« Je ne saurais refuser une telle offre et je vous remercie de cette proposition ! répondit Talya, avec un rire léger. Mon estomac se montre décidément bien paresseux ces derniers temps ! Et pourtant, les Dieux savent que la cuisine de Lancehélion vaut le détour ! Nous pouvons sans doute en témoigner tous les deux ! »
Talya ne put s’empêcher de rire à nouveau quelques instants après sa dernière phrase. Et dire qu’avant de venir jusqu’ici, la jeune femme n’avait pu avaler qu’un bol de soupe et quelques morceaux de viande agrémentés d’aromates. Un bien maigre repas, même pour elle. Même Myria, qui avait souvent un appétit d’oiseau, avait d’avantage profité du repas ! La princesse s’était même surprise à refuser les fruits confis et les autres friandises qui suivaient toujours le déjeuner. Peut-être devrait-elle aller consulter le Mestre, bien que cette idée n’était pas sans lui causer quelques tremblements. Si la jeune femme reconnaissait l’utilité de cet ordre, ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait avoir recours à ses services. Remettant en place l’une de ses lourdes boucles brunes qui s’était mise en tête de jouer les vagabonds, Talya chassa à nouveau la troupe de pensées qui s’évertuaient à s’aventurer dans son esprit sans raison apparente. Elle pourrait bien s’intéresser à toute cette collection de faits plus tard. Pour le moment, il y avait un sujet des plus importants à gérer.
« J’en oublie moi-même les bonnes manières ! Veuillez m’en excuser ! s’esclaffa Talya, tapotant du bout de ses doigts sur l’une de ses joues, comme une enfant qui venait de se rendre compte qu’elle avait fait une bêtise. Et vous, Nymor ? Comment vous portez-vous ? »
De rieur et moqueur envers sa propre personne, le ton de Talya s’était fait le messager d’idées bien plus douces, plus propices à une discussion entre amis qu’à une conversation entre deux personnes qui ne seraient simplement du même monde. Si la jeune femme avait encore du mal à se l’avouer, elle avait été terrorisée en arrivant ici, bien qu’elle n’avait rien laissé paraître. Terrorisée à l’idée de quitter sa vie d’antan, sa si chère Cité, sa famille. Si elle avait déjà voyagé à de multiples reprises, ses voyages étaient sans commune mesure avec ce qui l’attendait à Dorne et à Westeros. Tout comme elle, Nymor avait peut-être quelques peurs à exorciser, à assassiner. Cela ne serait en rien aberrant, au vu de sa situation. Une situation que Talya ne comprenait que trop bien, malgré le fait que leurs parcours étaient différents sur de nombreux points.
« Le plaisir des retrouvailles est partagé. assura Talya, son habituel sourire aux lèvres et sur un ton des plus doux. J’espère que votre voyage s’est déroulé sans encombre et que vous vous plaisez parmi nous. L’hiver peut se montrer moqueur, bien que n’en souffrions pas encore de trop, il est vrai. »
D’autres contrées étaient sans doute d’avantage touchées par l’hiver et le froid que Dorne, qui profitait sans doute énormément de sa position tout au sud de Westeros. Au Nord, la situation était sans doute bien différente, plus critique même. Malgré ce fait, il fallait avouer que voyager avec une importante délégation allongeait toujours énormément les trajets, avec toutes les contraintes que cela pouvait apporter pour ceux et celles qui en faisaient partie. Le sourire de Talya s’agrandit légèrement à la question de Nymor. Et dire que c’était elle qui venait pour s’enquérir de son état, au départ…
« Je me porte de la meilleur des manières possibles, merci de vous en inquiéter. répondit la jeune femme. Bien que je ne puis vous cacher que j’éprouvai une vive impatience à l’idée de vous retrouver ! » continua-t-elle, aussi bien à l’attention de Nymor, que de sa jumelle qui s’éloignait déjà.
L’espace de quelques instants, Talya avait suivi Daria du regard, avant de reporter son attention sur le jumeau de la jeune femme après que celle-ci eu disparu au détour d’une porte. Pour le reste… La princesse devait avouer que la proposition de Nymor ne se refusait pas, plus encore au vu de la gêne dont semblait avoir été pris le jeune homme quelques instants auparavant ! Depuis quelques temps, il arrivait fréquemment à la princesse de ressentir la faim sans en comprendre réellement la raison. Sans doute ne dormait-elle pas assez… Le manque de sommeil amenait souvent la faim dans son sillage, il est vrai…
Très tôt, la jeune femme avait appris à se nourrir avec parcimonie, plus encore avant les longs voyages sur les flots. Il fallait bien cela pour éviter de se retrouver contre le pavois à rendre tout ce qu’on avait bien pu ingérer de trop ! Cela faisait rire le Dieu Ivre, paraissait-il ! Dieu cornu, le Dieu Ivre était aussi utile aux Mortels, qu’il pouvait s’amuser de leurs déboires. S’il enseigna aux Tyroshis la manière idéale de naviguer sans subir les affres d’une mer parfois digne de l’enfer, il savait aussi se défier d’eux lorsque ses conseils n’étaient pas respectés ! Talya chassa ces pensées de son esprit, bien qu’amusée à cette idée. Pour le moment, seul Nymor comptait.
« Je ne saurais refuser une telle offre et je vous remercie de cette proposition ! répondit Talya, avec un rire léger. Mon estomac se montre décidément bien paresseux ces derniers temps ! Et pourtant, les Dieux savent que la cuisine de Lancehélion vaut le détour ! Nous pouvons sans doute en témoigner tous les deux ! »
Talya ne put s’empêcher de rire à nouveau quelques instants après sa dernière phrase. Et dire qu’avant de venir jusqu’ici, la jeune femme n’avait pu avaler qu’un bol de soupe et quelques morceaux de viande agrémentés d’aromates. Un bien maigre repas, même pour elle. Même Myria, qui avait souvent un appétit d’oiseau, avait d’avantage profité du repas ! La princesse s’était même surprise à refuser les fruits confis et les autres friandises qui suivaient toujours le déjeuner. Peut-être devrait-elle aller consulter le Mestre, bien que cette idée n’était pas sans lui causer quelques tremblements. Si la jeune femme reconnaissait l’utilité de cet ordre, ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait avoir recours à ses services. Remettant en place l’une de ses lourdes boucles brunes qui s’était mise en tête de jouer les vagabonds, Talya chassa à nouveau la troupe de pensées qui s’évertuaient à s’aventurer dans son esprit sans raison apparente. Elle pourrait bien s’intéresser à toute cette collection de faits plus tard. Pour le moment, il y avait un sujet des plus importants à gérer.
« J’en oublie moi-même les bonnes manières ! Veuillez m’en excuser ! s’esclaffa Talya, tapotant du bout de ses doigts sur l’une de ses joues, comme une enfant qui venait de se rendre compte qu’elle avait fait une bêtise. Et vous, Nymor ? Comment vous portez-vous ? »
De rieur et moqueur envers sa propre personne, le ton de Talya s’était fait le messager d’idées bien plus douces, plus propices à une discussion entre amis qu’à une conversation entre deux personnes qui ne seraient simplement du même monde. Si la jeune femme avait encore du mal à se l’avouer, elle avait été terrorisée en arrivant ici, bien qu’elle n’avait rien laissé paraître. Terrorisée à l’idée de quitter sa vie d’antan, sa si chère Cité, sa famille. Si elle avait déjà voyagé à de multiples reprises, ses voyages étaient sans commune mesure avec ce qui l’attendait à Dorne et à Westeros. Tout comme elle, Nymor avait peut-être quelques peurs à exorciser, à assassiner. Cela ne serait en rien aberrant, au vu de sa situation. Une situation que Talya ne comprenait que trop bien, malgré le fait que leurs parcours étaient différents sur de nombreux points.
DRACARYS
- Spoiler:
Voilà ma réponse ! J'espère qu'elle te plaira ! ^^ Si tu vois quelque chose à changer, fais-moi signe !
L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.
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avec @Talya de Tyrosh
« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »
Talya était égale à elle même, toujours aussi calme et bienveillante, c’était plaisant pour Nymor de savoir qu’il pourrait compter sur elle à l’avenir à Lancehélion, dès que Daria serait obligée de s’en retourner vers Salrivage. Il était d’autant plus content de voir que la jeune femme était toujours heureuse à l’idée de l’appeler beau-frère prochainement. “Le voyage s’est parfaitement bien passé.” dit-il d’une voix rassurante avec un regarde pour sa jumelle qui s’empressa d’abonder en son sens en hochant le visage, toujours avec son sourire pétillant. “Et nous n’avons pas pu passer à côté de tous les efforts qui ont été fait pour que nous nous sentions comme chez nous à Lancehélion pour ces prochaines semaines. C’est tout à fait appréciable.” ajouta-t-il avec politesse. Pour ce genre de chose, Daria était plus douée que lui. Il n’était pas mécontent de l’avenir qui se décidait pour lui, de ce qu’il pourrait faire un jour pour Dorne, mais il était trop tôt pour qu’il ne puisse considérer Lancehélion comme ça maison et regarder ses couloirs avec envies. Mais ça, Talya était bien placée pour le savoir il s’en doutait. Elle avait complètement changé de royaume, traversé la mer pour pouvoir épouser Quentyn, elle avait dû laisser sa famille derrière elle et il savait qu’ils ne pouvaient faire le voyage pour prendre de ses nouvelles comme les Gargalen pourraient le faire. Daria offrit un dernier sourire et un clin d’oeil discret à son jumeau, après que Talya ait avoué son impatience de le retrouver, avant de disparaître après une dernière politesse qu’elle maîtrisait à la perfection. “Je dois avouer que je me serais inquiété si vous n’aviez pas été heureuse de me savoir à Lancehélion. Laissez-moi au moins quelques lunes à vos côtés pour vous lasser de ma compagnie.” lui répondit-il avec un léger rire. Il savait qu’il n’était pas l’homme le plus agréable pour passer le temps. La mort de son épouse l’avait rendu maussade et plus sérieux qu’il ne l’avait jamais été par le passé. Il n’était pas celui qui avait pour habitude de faire preuve d’initiatives et à Salrivage cela n’avait jamais été un problème, il y avait toujours un autre Gargalen pour compenser cela. Chez les Martell, il ne savait pas si cela serait toujours vrais. La preuve, il se rappela en catastrophe qu’il était censé proposer rafraîchissement et encas à son invitée.
Heureusement pour lui, Talya ne lui en tint pas rigueur, se contentant simplement d’abonder dans le sens de sa proposition. Il s’approcha du petit buffet où l’on lui laissait à disposition diverses boissons et quelques mets à grignoter. Il ne savait pas encore si cela valait simplement pour son arrivée ou s’il allait devoir s’y habituer quotidiennement. “Alors j’ai… euh… Du vin dornien, de l’eau ou…” Il se pencha au dessus du dernier pichet pour en humer le contenu. “Une infusion fruitée ?” Il se retourna en direction de la tyroshi, attendant sa réponse, une coupe vide dans la main. “Pour la nourriture, nous avons quelques sablés aux épices, des fruits séchés et un peu de pain, est-ce que cela vous ira ou dois-je faire chercher autre chose ?” demanda-t-il, sincèrement hésitant quant à la manœuvre à suivre. A peine arrivé chez les Martell, il n’avait pas vraiment le coeur à déranger quiconque pour demander ce qu’il n’avait pas. Mais en même temps, Talya venait de lui signaler un petit dérangement au niveau de son appétit, et il ne souhaitait pas aggraver cela d’une manière ou d’une autre. L’empressement de cette dernière d’ailleurs à rattraper son retard pour lui retourner la question sur son état lui tira un sourire. “Vous êtes toute pardonnée Lady Talya, évidemment.” Il avait même laissé apparaître quelques dents tant son sourire avait été sincère. “Encore un petit peu fatigué par la route, je dois bien le reconnaître. J’ai du mal à réaliser que ce voyage était celui de mon installation et qu’à partir d’aujourd’hui, c’est ici que se dessinera mon avenir.” Son regard s’était perdu dans le vide. Il avait beau le dire à voix haute, non il avait toujours du mal à se faire à l’idée, concrètement. “Mais j’imagine que c’est une sensation avec laquelle vous avez pu être familière à votre arrivée ici.” ajouta-t-il, retrouvant son regard, offrant un sourire compatissant. S’il y avait bien quelqu’un qui pourrait le rassurer, ça serait Talya. Daria savait y faire avec lui, mais c’était la tyroshi qui était passée par ce même chemin qu’il empruntait, pas l’héritière des Gargalen qui ne savait encore rien de la vie de couple.
Heureusement pour lui, Talya ne lui en tint pas rigueur, se contentant simplement d’abonder dans le sens de sa proposition. Il s’approcha du petit buffet où l’on lui laissait à disposition diverses boissons et quelques mets à grignoter. Il ne savait pas encore si cela valait simplement pour son arrivée ou s’il allait devoir s’y habituer quotidiennement. “Alors j’ai… euh… Du vin dornien, de l’eau ou…” Il se pencha au dessus du dernier pichet pour en humer le contenu. “Une infusion fruitée ?” Il se retourna en direction de la tyroshi, attendant sa réponse, une coupe vide dans la main. “Pour la nourriture, nous avons quelques sablés aux épices, des fruits séchés et un peu de pain, est-ce que cela vous ira ou dois-je faire chercher autre chose ?” demanda-t-il, sincèrement hésitant quant à la manœuvre à suivre. A peine arrivé chez les Martell, il n’avait pas vraiment le coeur à déranger quiconque pour demander ce qu’il n’avait pas. Mais en même temps, Talya venait de lui signaler un petit dérangement au niveau de son appétit, et il ne souhaitait pas aggraver cela d’une manière ou d’une autre. L’empressement de cette dernière d’ailleurs à rattraper son retard pour lui retourner la question sur son état lui tira un sourire. “Vous êtes toute pardonnée Lady Talya, évidemment.” Il avait même laissé apparaître quelques dents tant son sourire avait été sincère. “Encore un petit peu fatigué par la route, je dois bien le reconnaître. J’ai du mal à réaliser que ce voyage était celui de mon installation et qu’à partir d’aujourd’hui, c’est ici que se dessinera mon avenir.” Son regard s’était perdu dans le vide. Il avait beau le dire à voix haute, non il avait toujours du mal à se faire à l’idée, concrètement. “Mais j’imagine que c’est une sensation avec laquelle vous avez pu être familière à votre arrivée ici.” ajouta-t-il, retrouvant son regard, offrant un sourire compatissant. S’il y avait bien quelqu’un qui pourrait le rassurer, ça serait Talya. Daria savait y faire avec lui, mais c’était la tyroshi qui était passée par ce même chemin qu’il empruntait, pas l’héritière des Gargalen qui ne savait encore rien de la vie de couple.
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Le Soleil de Tyrosh
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An 302, lune 9, semaine 3.
Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.
Le sourire de Talya s’agrandit légèrement en entendant que les Gargalen étaient à leur aise ici. Avant leur arrivée, Lancehélion avait été en ébullition… Du moins, plus qu’à l’accoutumée ! Le Palais Vieux avait tout d’une fourmilière en tant normal ! Avec le temps, et à force de voir des troupes de serviteurs, de servantes et de gardes vaquer à leurs occupations, la princesse avait fini par occulter peu à peu leur présence. Aussi, l’effervescence à l’approche du mariage n’avait été que plus visible encore à ses yeux. S’il on aurait pu croire que de nuit, les choses étaient différentes, c’était en grande partie faux. Talya avait pu s’en rendre compte de ses propres yeux. Le ballet incessant se réduisait juste, pour reprendre à qui le mieux dès que les premiers rayons du soleil étaient visibles. Aussi, la jeune femme était plus qu’heureuse d’apprendre que tous ces efforts s’étaient montrés à la hauteur de leurs hôtes !
« Oh, il en faudrait beaucoup pour me lasser de quoique ce soit, n’ayez aucune crainte à ce sujet ! répliqua la jeune femme, avec un léger rire. Et encore moins de vous, Nymor ! Je pense que c’est vous qui aller vouloir me chasser, d’ici peu de temps tant je vous serai devenue insupportable ! »
La jeune femme rit à nouveau à cette idée, d’un rire des plus francs. Bien sûr, elle espérait que les choses n’en arriveraient jamais à un tel point. Qu’elle ne se lasserait pas de la compagnie de Nymor et que le jeune homme ne verrait pas la sienne comme digne de l’enfer. Sans doute étaient-ils très différents, comme la lune et le soleil. Mais ces deux astres n’étaient-ils pas complémentaires également ? N’ayant que peu de sens seuls ? Si Nymor avait besoin de sa lumière pour retrouver la sienne ou pour trouver un peu de repos dans sa peine, qu’il en soit ainsi. Cette demeure serait bientôt la leur. Ils devraient y vivre en bonne intelligence, comme une vraie famille. Car c’est ce qu’ils bientôt. Une famille. Sans doute ne serait-elle pas idéale, bien que personne ne pouvait se vanter d’avoir une parentèle de cette nature. Mais ils devraient rester unis. Et Nymor et elle plus encore, malgré leur absence de liens de sang.
Le pauvre Gargalen semblait bien à la peine. Talya ne pouvait cependant pas lui tenir rigueur. Il n’avait pas vécu ce qui avait été sa vie pendant plus de quatre ans. Quatre ans pendant lesquelles elle avait porté sur ses épaules le fardeau de sa mère et la collection d’obligations qui allait avec ce fait. Si son frère aîné avait trouvé une épouse par la suite, ce n’était pas pour autant que la Tyroshi avait demandé à être remerciée. Elle restait une figure connue de Tyrosh et de sa famille dirigeante, fusse-t-elle une vagabonde dans l’ombre et à l’insu du plus grand nombre. A danser dans la lumière, Talya savait également jouer de l’ombre. Nymor aurait tout le temps de se faire à sa nouvelle vie. On lui laisserait tout le temps dont il aurait besoin, Talya en avait la certitude.
« Une infusion fruitée me conviendrait tout à fait ! assura Talya tout sourire. Si je reconnais de nombreuses qualités au vin dornien, mes papilles ne sont pas du même avis que moi ! » continua la jeune femme avec un léger rire, dans l’idée de détendre l’atmosphère.
Si la jeune femme avait tenté à plusieurs reprises de se faire au vin dornien, ce dernier restait encore trop fort en bouche pour elle. Bien sûr, la princesse avait fait en sorte de se ‘’ soigner ‘’, en en buvant en petit quantité de temps à autre. Aussi, le liquide lui était devenu plus supportable qu’à son arrivée, bien qu’il ne s’agissait pas de son breuvage préféré ! Sans doute avait-elle était trop habituée aux vins coupés aux herbes à Tyrosh ou encore aux boissons distillées aux fruits. Si leur douceur était une véritable traîtresse, assassinant la vigilance de la personne qui la dégustait en masquant l’alcool qu’elle contenait, elles restaient très agréables à consommer ! Il fallait juste veiller à ne pas en consommer plus d’un ou deux bols, bien qu’il est vrai que certains préféraient la boire dans de petites cornes évidées, pour rester maître de son corps et de son âme !
« Les sablés aux épices me conviendront ! répondit la jeune femme, avec gaieté. Si vous appréciez de tels mets, je pense que les doigts d’épice devraient vous plaire également ! S’il s’agit d’une spécialité de Tyrosh, ils se marient très bien avec les boissons dorniennes ! Si cela vous intéresse, je me ferai un plaisir de vous en ramener quelques uns ! »
Le ton de Nymor s’étant fait le messager de son trouble, la Tyroshi s’approcha de lui, d’un pas aussi léger qu’à son habitude. Si le jeune homme ne semblait pas être pris de tremblements comme elle après son arrivée en ces lieux, il ne fallait pas être magicien pour se rendre compte que quelque chose clochait. Plus encore après ses propos. Talya ne comprenait que trop ce ressenti. Cette impression d’avoir une plaie béante à la place du cœur, un étau autour de la gorge, les yeux secs à cause d’avoir trop pleuré alors que la peine est toujours présente… D’une certaine manière, tous deux avaient perdu leurs familles pour une nouvelle…
« Pour être totalement franche avec vous, je n’ai compris ce qu’il était en train de m’arriver qu’après avoir vu mon père et mes frères en train de préparer leur départ pour Tyrosh… avoua la jeune femme, avec un maigre sourire aux lèvres, bien que son ton restait fort doux. Les premiers temps sont étranges, il est vrai. Mais vous verrez, Lancehélion est un lieu où il fait bon vivre. Je ne dis pas que vous en verrez toutes les couleurs dès les premiers jours, mais vous les découvrirez petit à petit, comme j’ai pu le faire moi-même avant vous »
Le sourire de la jeune femme s’agrandit à nouveau. Lancehélion lui avait paru si froid malgré la chaleur parfois lourde et paresseuse qui envahissait son atmosphère. Si fade également, comparée à sa si chère Tyrosh qui était si colorée, si vivante. Par la suite, Talya était sortie de sa carapace, de ses noires pensées pour se rendre compte que ce nouveau monde qui s’offrait à elle n’était pas si différent de ce qu’elle avait toujours connu. Le temps avait fini par faire son œuvre chez elle, bien qu’elle gardait toujours un souvenir ému de sa Cité d’origine et des liens avec sa famille qui s’y trouvait toujours. Nymor devrait sans doute faire un travail proche du sien, bien qu’il serait bien différent également. Plus encore avec ce passé qui était le sien.
« Mais tout comme moi, vous ne serez pas seul. Si les premiers temps sont toujours les plus difficiles à vivre, vous trouverez toujours un moyen d’en apaiser la peine. Sans doute vous sentiriez-vous peu à votre place également, comme ce fut mon cas. Mais gardez à l’esprit que nous apprenons tous les jours. C’est une nouvelle vie que vous avez à apprendre, que nous avons à apprendre dirais-je même. La jeune femme se tut à nouveau, un sourire compatissant aux lèvres. Mais à cœur vaillant, rien n’est impossible. Vous vous en rendrez compte pas, n’ayez aucune crainte à ce sujet. »
Talya espérait que ses mots trouveraient écho chez son ami. Qu’elle pourrait l’aider d’une manière ou d’une autre. Qu’elle pourrait le soutenir autant qu’elle avait pu être soutenue de son côté quand on avait remarqué son mal-être. Car c’était ainsi que devait se comporter des amis, mais aussi les membres d’une même famille quant bien même ils n’étaient pas liés par le sang. Ce dernier point n’avait pas la moindre espèce d’importance.
« Que diriez-vous de poursuivre cette discussion assis ? proposa la jeune femme, souriante, tout en tapotant du bout de ses doigts sur son bras opposé. Je sens que nous avons beaucoup de choses à nous dire et nous serons sans doute plus à notre aise ainsi… A moins que ce ne soit ma langue qui ne soit la seule coupable à ce sujet ! Talya ne put retenir un rire clair. Veuillez excuser mon comportement, Sir. Si le Prince mon époux n’en dit souvent rien, je pense qu’il m’arrive de le fatiguer à ce sujet ! N’hésitez pas à me faire part de vos sentiments à ce sujet ! Je n’en prendrai pas ombrage ! »
Talya ne put retenir un nouveau rire des plus francs. Il est vrai qu’elle avait souvent tendance à laisser libre cours à ses paroles, au grand dam de certaines autres personnes. Si la jeune femme s’en rendait souvent compte par elle-même, un rappel venant d’autrui pouvait parfois se révéler nécessaire. Dans de tels cas, la Tyroshi préférait en rire et modifiait ensuite son comportement en conséquence. Sans doute était-ce pour cela que certains la prenaient pour rien de plus qu’une écervelée. Qu’ils pouvaient être loin de la vérité !
« Oh, il en faudrait beaucoup pour me lasser de quoique ce soit, n’ayez aucune crainte à ce sujet ! répliqua la jeune femme, avec un léger rire. Et encore moins de vous, Nymor ! Je pense que c’est vous qui aller vouloir me chasser, d’ici peu de temps tant je vous serai devenue insupportable ! »
La jeune femme rit à nouveau à cette idée, d’un rire des plus francs. Bien sûr, elle espérait que les choses n’en arriveraient jamais à un tel point. Qu’elle ne se lasserait pas de la compagnie de Nymor et que le jeune homme ne verrait pas la sienne comme digne de l’enfer. Sans doute étaient-ils très différents, comme la lune et le soleil. Mais ces deux astres n’étaient-ils pas complémentaires également ? N’ayant que peu de sens seuls ? Si Nymor avait besoin de sa lumière pour retrouver la sienne ou pour trouver un peu de repos dans sa peine, qu’il en soit ainsi. Cette demeure serait bientôt la leur. Ils devraient y vivre en bonne intelligence, comme une vraie famille. Car c’est ce qu’ils bientôt. Une famille. Sans doute ne serait-elle pas idéale, bien que personne ne pouvait se vanter d’avoir une parentèle de cette nature. Mais ils devraient rester unis. Et Nymor et elle plus encore, malgré leur absence de liens de sang.
Le pauvre Gargalen semblait bien à la peine. Talya ne pouvait cependant pas lui tenir rigueur. Il n’avait pas vécu ce qui avait été sa vie pendant plus de quatre ans. Quatre ans pendant lesquelles elle avait porté sur ses épaules le fardeau de sa mère et la collection d’obligations qui allait avec ce fait. Si son frère aîné avait trouvé une épouse par la suite, ce n’était pas pour autant que la Tyroshi avait demandé à être remerciée. Elle restait une figure connue de Tyrosh et de sa famille dirigeante, fusse-t-elle une vagabonde dans l’ombre et à l’insu du plus grand nombre. A danser dans la lumière, Talya savait également jouer de l’ombre. Nymor aurait tout le temps de se faire à sa nouvelle vie. On lui laisserait tout le temps dont il aurait besoin, Talya en avait la certitude.
« Une infusion fruitée me conviendrait tout à fait ! assura Talya tout sourire. Si je reconnais de nombreuses qualités au vin dornien, mes papilles ne sont pas du même avis que moi ! » continua la jeune femme avec un léger rire, dans l’idée de détendre l’atmosphère.
Si la jeune femme avait tenté à plusieurs reprises de se faire au vin dornien, ce dernier restait encore trop fort en bouche pour elle. Bien sûr, la princesse avait fait en sorte de se ‘’ soigner ‘’, en en buvant en petit quantité de temps à autre. Aussi, le liquide lui était devenu plus supportable qu’à son arrivée, bien qu’il ne s’agissait pas de son breuvage préféré ! Sans doute avait-elle était trop habituée aux vins coupés aux herbes à Tyrosh ou encore aux boissons distillées aux fruits. Si leur douceur était une véritable traîtresse, assassinant la vigilance de la personne qui la dégustait en masquant l’alcool qu’elle contenait, elles restaient très agréables à consommer ! Il fallait juste veiller à ne pas en consommer plus d’un ou deux bols, bien qu’il est vrai que certains préféraient la boire dans de petites cornes évidées, pour rester maître de son corps et de son âme !
« Les sablés aux épices me conviendront ! répondit la jeune femme, avec gaieté. Si vous appréciez de tels mets, je pense que les doigts d’épice devraient vous plaire également ! S’il s’agit d’une spécialité de Tyrosh, ils se marient très bien avec les boissons dorniennes ! Si cela vous intéresse, je me ferai un plaisir de vous en ramener quelques uns ! »
Le ton de Nymor s’étant fait le messager de son trouble, la Tyroshi s’approcha de lui, d’un pas aussi léger qu’à son habitude. Si le jeune homme ne semblait pas être pris de tremblements comme elle après son arrivée en ces lieux, il ne fallait pas être magicien pour se rendre compte que quelque chose clochait. Plus encore après ses propos. Talya ne comprenait que trop ce ressenti. Cette impression d’avoir une plaie béante à la place du cœur, un étau autour de la gorge, les yeux secs à cause d’avoir trop pleuré alors que la peine est toujours présente… D’une certaine manière, tous deux avaient perdu leurs familles pour une nouvelle…
« Pour être totalement franche avec vous, je n’ai compris ce qu’il était en train de m’arriver qu’après avoir vu mon père et mes frères en train de préparer leur départ pour Tyrosh… avoua la jeune femme, avec un maigre sourire aux lèvres, bien que son ton restait fort doux. Les premiers temps sont étranges, il est vrai. Mais vous verrez, Lancehélion est un lieu où il fait bon vivre. Je ne dis pas que vous en verrez toutes les couleurs dès les premiers jours, mais vous les découvrirez petit à petit, comme j’ai pu le faire moi-même avant vous »
Le sourire de la jeune femme s’agrandit à nouveau. Lancehélion lui avait paru si froid malgré la chaleur parfois lourde et paresseuse qui envahissait son atmosphère. Si fade également, comparée à sa si chère Tyrosh qui était si colorée, si vivante. Par la suite, Talya était sortie de sa carapace, de ses noires pensées pour se rendre compte que ce nouveau monde qui s’offrait à elle n’était pas si différent de ce qu’elle avait toujours connu. Le temps avait fini par faire son œuvre chez elle, bien qu’elle gardait toujours un souvenir ému de sa Cité d’origine et des liens avec sa famille qui s’y trouvait toujours. Nymor devrait sans doute faire un travail proche du sien, bien qu’il serait bien différent également. Plus encore avec ce passé qui était le sien.
« Mais tout comme moi, vous ne serez pas seul. Si les premiers temps sont toujours les plus difficiles à vivre, vous trouverez toujours un moyen d’en apaiser la peine. Sans doute vous sentiriez-vous peu à votre place également, comme ce fut mon cas. Mais gardez à l’esprit que nous apprenons tous les jours. C’est une nouvelle vie que vous avez à apprendre, que nous avons à apprendre dirais-je même. La jeune femme se tut à nouveau, un sourire compatissant aux lèvres. Mais à cœur vaillant, rien n’est impossible. Vous vous en rendrez compte pas, n’ayez aucune crainte à ce sujet. »
Talya espérait que ses mots trouveraient écho chez son ami. Qu’elle pourrait l’aider d’une manière ou d’une autre. Qu’elle pourrait le soutenir autant qu’elle avait pu être soutenue de son côté quand on avait remarqué son mal-être. Car c’était ainsi que devait se comporter des amis, mais aussi les membres d’une même famille quant bien même ils n’étaient pas liés par le sang. Ce dernier point n’avait pas la moindre espèce d’importance.
« Que diriez-vous de poursuivre cette discussion assis ? proposa la jeune femme, souriante, tout en tapotant du bout de ses doigts sur son bras opposé. Je sens que nous avons beaucoup de choses à nous dire et nous serons sans doute plus à notre aise ainsi… A moins que ce ne soit ma langue qui ne soit la seule coupable à ce sujet ! Talya ne put retenir un rire clair. Veuillez excuser mon comportement, Sir. Si le Prince mon époux n’en dit souvent rien, je pense qu’il m’arrive de le fatiguer à ce sujet ! N’hésitez pas à me faire part de vos sentiments à ce sujet ! Je n’en prendrai pas ombrage ! »
Talya ne put retenir un nouveau rire des plus francs. Il est vrai qu’elle avait souvent tendance à laisser libre cours à ses paroles, au grand dam de certaines autres personnes. Si la jeune femme s’en rendait souvent compte par elle-même, un rappel venant d’autrui pouvait parfois se révéler nécessaire. Dans de tels cas, la Tyroshi préférait en rire et modifiait ensuite son comportement en conséquence. Sans doute était-ce pour cela que certains la prenaient pour rien de plus qu’une écervelée. Qu’ils pouvaient être loin de la vérité !
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avec @Talya de Tyrosh
« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »
Nymor eut un sourire légèrement embarrassé, ses yeux se perdant vers le sol, alors que Talya le rassurait sur sa capacité à supporter beaucoup de choses. Elle finit même par lui dire que c’était lui plutôt qui serait gêné par son omniprésence. Il releva le visage avec un petit rire, agitant ses boucles brunes de part et d’autres de son visage. “Oh, j’en doute sérieusement de cela. J’ai passé toutes ces années avec Daria, je crois que je suis paré à tout.” dit-il avec un nouveau rire alors que ses yeux sombres observaient un instant la porte par laquelle sa jumelle était sortie l’instant d’avant. Il aimait ces caractères dynamiques et optimistes qui tranchaient avec le sien, il en avait besoin parce qu’il ne parviendrait jamais à l’être lui même. Et de ce qu’il connaissait de Talya, il ne parvenait pas à imaginer sa compagnie lassante ou oppressante, bien au contraire. Il craignait déjà plus son futur quotidien avec sa seconde épouse. Mais ça, il ne le prononcerait jamais à voix haute, du moins pas en l’état.
Une fois rapproché du buffet il énonça à son invité ce qu’il avait à lui offrir, attendant sa réponse. Un nouveau sourire fendit son visage alors que la tyroshi exprimait son opinion sur le vin dornien. Il saisit donc la carafe d’infusion fruitée pour lui en servir une coupe. “Il est vrai que notre vin n’est pas au goût de tout le monde. Peut-être avec le temps...” lui dit-il aimablement en lui tendant le récipient. Il se tourna à nouveau vers le buffet pour se servir justement un fond de vin dans une coupe et attrapa le petit plateau qui contenait les sablés épicés pour les poser sur la petite table qui se trouvait près des assises. “Je vous en prie.” dit-il en désignant en même temps les méridiennes pour que Talya puisse s’y installer confortablement. “Vous avez attisé ma curiosité. Je ne me rappelle pas en avoir goûté lors de mon séjour, alors ça sera avec plaisir.” Il avait parlé avec sincérité, mais pris quelques secondes de réflexion, cherchant à se rappeler les spécialités culinaires que Rydden lui avait fait goûté alors. Ce voyage lui semblait si loin à présent.
Comme elle lui avait demandé comment il se sentait, il n’avait pas caché son trouble à l’idée que ce voyage soit le dernier pour lui. Pas qu’il ne pourrait plus jamais quitter Lancehélion, mais ça n’était pas une simple visite, c’était un déménagement. Une vérité à laquelle il avait encore du mal à se faire, tout comme imaginer ce à quoi ressemblerait son quotidien à présent. Tout n’était que flou lorsqu’il tentait de se projeter au-delà de quelques semaines. Bien loin de sa routine on ne peut plus régulière et rassurante à Salrivage. Et s’il y avait bien une personne avec qui il pouvait parler de changement, c’était bien Talya qui elle avait même connu un déracinement vu l’ampleur de la chose. A nouveau ses yeux se baissèrent vers le sol alors qu’elle évoquait la vision de sa famille en train de préparer leurs affaires pour rentrer chez eux. Il sentit son coeur se serrer légèrement, imaginant Daria en faire autant, puis observer tout le convoi familial lui tourner le dos, alors qu’ils s’éloigneraient de Lancehélion pour rejoindre le domaine familial. Il avait encore quelques semaines avant que cela n’arrive, après tout, ils venaient tout juste d’arriver, mais c’était bien ce qu’il se passerait quelques jours après qu’il ait échangé ses voeux avec Arianne. Il finit néanmoins par relever son visage vers Talya, alors qu’elle lui rappelait qu’il était agréable de vivre à Lancehélion. Il lui offrit alors un sourire reconnaissant, hochant doucement le visage alors qu’il cherchait à se faire à l’idée. Oui, il lui faudrait du temps, pour changer ses marques et ses repères, trouver cette version de lui qui pourrait vivre chez les Martell sereinement. “Vous avez raison.” dit-il finalement avec un nouveau sourire. “J’ose espérer que cela signifie que l’entente avec votre époux est toujours bonne ?” avança-t-il avec bienveillance. Parce que dans le fond c’était bien cela qu’il redoutait. Lancehélion restait avant tout la demeure de sa future épouse et l’évolution de leur relation en dirait long sur sa place au sien de celle-ci.
Comme Talya accepta enfin de prendre place, il s’installa face à elle, poussant du bout des doigts les biscuits en sa direction, levant sa coupe vers ses propres lèvres de l’autre main. “Vous savez que j’aime votre compagnie Lady Talya, sans quoi je ne vous aurais pas écrit et vous ne me verriez pas sourire de la sorte, je vous l’assure. Il faudra simplement excuser mes silences plus nombreux que ce à quoi vous êtes probablement habitué.” Il fit une bref pause, se raclant la gorge avant de reprendre. “Vous parliez de compagnie agréable, vos dames de compagnie sont toujours avec vous ? Lady Elena se porte-t-elle bien ? Ainsi que Lady Myria ?” Il piocha à son tour dans le plateau de biscuits pour en grignoter un, curieux d’entendre ce que Talya avait à lui dire de plus tant sa voix et ses discours l’aidaient à se détendre.
Une fois rapproché du buffet il énonça à son invité ce qu’il avait à lui offrir, attendant sa réponse. Un nouveau sourire fendit son visage alors que la tyroshi exprimait son opinion sur le vin dornien. Il saisit donc la carafe d’infusion fruitée pour lui en servir une coupe. “Il est vrai que notre vin n’est pas au goût de tout le monde. Peut-être avec le temps...” lui dit-il aimablement en lui tendant le récipient. Il se tourna à nouveau vers le buffet pour se servir justement un fond de vin dans une coupe et attrapa le petit plateau qui contenait les sablés épicés pour les poser sur la petite table qui se trouvait près des assises. “Je vous en prie.” dit-il en désignant en même temps les méridiennes pour que Talya puisse s’y installer confortablement. “Vous avez attisé ma curiosité. Je ne me rappelle pas en avoir goûté lors de mon séjour, alors ça sera avec plaisir.” Il avait parlé avec sincérité, mais pris quelques secondes de réflexion, cherchant à se rappeler les spécialités culinaires que Rydden lui avait fait goûté alors. Ce voyage lui semblait si loin à présent.
Comme elle lui avait demandé comment il se sentait, il n’avait pas caché son trouble à l’idée que ce voyage soit le dernier pour lui. Pas qu’il ne pourrait plus jamais quitter Lancehélion, mais ça n’était pas une simple visite, c’était un déménagement. Une vérité à laquelle il avait encore du mal à se faire, tout comme imaginer ce à quoi ressemblerait son quotidien à présent. Tout n’était que flou lorsqu’il tentait de se projeter au-delà de quelques semaines. Bien loin de sa routine on ne peut plus régulière et rassurante à Salrivage. Et s’il y avait bien une personne avec qui il pouvait parler de changement, c’était bien Talya qui elle avait même connu un déracinement vu l’ampleur de la chose. A nouveau ses yeux se baissèrent vers le sol alors qu’elle évoquait la vision de sa famille en train de préparer leurs affaires pour rentrer chez eux. Il sentit son coeur se serrer légèrement, imaginant Daria en faire autant, puis observer tout le convoi familial lui tourner le dos, alors qu’ils s’éloigneraient de Lancehélion pour rejoindre le domaine familial. Il avait encore quelques semaines avant que cela n’arrive, après tout, ils venaient tout juste d’arriver, mais c’était bien ce qu’il se passerait quelques jours après qu’il ait échangé ses voeux avec Arianne. Il finit néanmoins par relever son visage vers Talya, alors qu’elle lui rappelait qu’il était agréable de vivre à Lancehélion. Il lui offrit alors un sourire reconnaissant, hochant doucement le visage alors qu’il cherchait à se faire à l’idée. Oui, il lui faudrait du temps, pour changer ses marques et ses repères, trouver cette version de lui qui pourrait vivre chez les Martell sereinement. “Vous avez raison.” dit-il finalement avec un nouveau sourire. “J’ose espérer que cela signifie que l’entente avec votre époux est toujours bonne ?” avança-t-il avec bienveillance. Parce que dans le fond c’était bien cela qu’il redoutait. Lancehélion restait avant tout la demeure de sa future épouse et l’évolution de leur relation en dirait long sur sa place au sien de celle-ci.
Comme Talya accepta enfin de prendre place, il s’installa face à elle, poussant du bout des doigts les biscuits en sa direction, levant sa coupe vers ses propres lèvres de l’autre main. “Vous savez que j’aime votre compagnie Lady Talya, sans quoi je ne vous aurais pas écrit et vous ne me verriez pas sourire de la sorte, je vous l’assure. Il faudra simplement excuser mes silences plus nombreux que ce à quoi vous êtes probablement habitué.” Il fit une bref pause, se raclant la gorge avant de reprendre. “Vous parliez de compagnie agréable, vos dames de compagnie sont toujours avec vous ? Lady Elena se porte-t-elle bien ? Ainsi que Lady Myria ?” Il piocha à son tour dans le plateau de biscuits pour en grignoter un, curieux d’entendre ce que Talya avait à lui dire de plus tant sa voix et ses discours l’aidaient à se détendre.
(c) DΛNDELION
Le Soleil de Tyrosh
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An 302, lune 9, semaine 3.
Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.
Talya haussa légèrement les sourcils à la remarque de Nymor quant à sa capacité à supporter sa jumelle, avant de rire de bon cœur. Sans doute aurait-elle pu offrir un pareil discours aux épouses de ses frères, bien que tous ne soient pas encore passés devant l’autel ! Après tout, qui pouvait mieux connaître Lyarn, Aryos et Oryas qu’elle ? Ou connaître mieux Daria que Nymor ? Ils étaient les mieux placés pour cela, ayant toute une collection de souvenirs et toute une troupe moments passés avec eux. Ce qui se forgeait durant l’enfance ne se brisait pas aisément, qu’il s’agisse des mauvaises habitudes ou des bonnes !
« Ainsi ne parviendrai-je jamais à vous surprendre… remarqua Talya, faussement songeuse. Comme c’est regrettable… » acheva-t-elle, avec un petit sourire narquois aux lèvres.
La jeune femme ne pouvait que s’amuser de cette situation. Un amusement presque enfantin et dénué de toute arrière-pensée. De nombreux étrangers avaient une image faussée des cours d’Essos. Comme en Westeros, elles pouvaient se révéler être de réels nids de vipères dans lesquels il ne fallait pas glisser les mains sous peine que le pire se produise. Si elles étaient luxueuses, ce n’était là que leur plus belle facette. Dans certains cas, l’enfer leur devenait préférable, aux yeux de la Tyroshi devenue Princesse de Dorne. Aussi ne pouvait-elle qu’apprécier ces moments qui semblaient hors du temps et où elle était pour ainsi dire certaine que l’autre personne présente dans la pièce ne chercherait pas à l’assassiner à coup de rumeurs ou de d’autres artifices des plus tordus.
Talya chassa ces pensées vagabondes de son esprit. Par moment, il lui arrivait d’espérer qu’il se fasse un peu plus paresseux, qu’elle puisse consacrer son temps autrement qu’à l’étude de ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Toujours est-il que la jeune femme ne perdait pas espoir de surprendre Nymor d’une manière ou d’une autre. Bien qu’il ne le saurait sans doute jamais, à moins qu’elle ne décide par elle-même de lui révéler la manière dont elle était arrivée à un tel but, la jeune femme avait accueilli de nombreux messagers ces derniers temps. Et ce, dans un but bien précis. Qui disait mariage disait immanquablement présents pour les nouveaux époux. Talya ne niait pas le fait qu’il lui avait fallu d’avantage de temps pour trouver ce qu’elle souhaitait pour Nymor, que ce qui siérait le mieux à Arianne. Malgré ce fait, la Princesse devait avouer qu’elle était assez satisfaite de ses choix. Lentille de Myr, cartes et boussole finement ouvragées, tout y était au final ! Il ne lui restait plus qu’à croiser les doigts pour que le tout soit au goût du Gargalen qui se trouvait devant elle !
Acceptant volontiers la coupe qui lui était tendue et remerciant Nymor d’un gracieux mouvement de tête, Talya se dirigea ensuite vers les méridiennes indiquées quelques instants plus tôt. Il lui semblait être étonnamment fatiguée ces derniers temps. Tapotant quelques instants du bout des doigts de sa main droite sur sa coupe, la jeune femme ne pouvait que s’interroger à ce sujet. Elle finit cependant par balayer cette question de son esprit d’un léger mouvement de sa main libre destiné à remettre en place certaines de ses lourdes boucles sombres. Portant sa coupe à ses lèvres, la jeune femme dégusta une gorgée de son contenu avec plaisir, avant de l’éloigner de son visage.
« Le vin dornien a au moins autant de caractère que ceux et celles qui sont à son origine. remarqua Talya, après une courte réflexion. Mais vous avez sans doute raison. Je m’y ferai comme je me suis faite à bien d’autres choses. De plus, je ne pense pas que beaucoup de personnes se plaignent de mon désamour à ce sujet. Cela en fait toujours d’avantage pour d’autres. » acheva la jeune femme, son habituel sourire aux lèvres.
Si Dorne et Tyrosh n’étaient qu’à quatre jours de distance lorsque la mer était idéale, les différences y étaient notables et ne se limitaient pas aux langues qui y étaient parlées. Fort heureusement, les spécialités culinaires étaient faciles à reproduire, pour peu de connaître la manière adéquate à ce sujet ! Les doigts d’épice seraient sans doute bien plus simples à cuisiner que les alcools distillés dont sa Cité faisait l’une de ses fiertés et d’où un simple bol ou une petite corne évidée pouvait avoir d’étranges effets sur le corps de la personne qui ingérait leur contenu !
« Qu’il en soit ainsi alors ! déclara Talya, levant sa coupe en guise d’approbation. Vous verrez, ces petites friandises sont sans doute moins repoussantes que certaines spécialités ghiscaries ! »
Talya avait prononcé sa dernière phrase avec une pointe d’humour dans la voix, une lueur malicieuse dans le regard. Les habitants des Cités Libres se nourrissaient de toute une sorte de mets qui pouvaient sembler pour le moins exotiques aux yeux des habitants de Westeros. Si la Princesse avait eu l’occasion de goûter de nombreuses choses au cours de son existence de l’autre côté du Détroit, qu’il s’agisse d’oiseaux cuisinés avec de nombreuses herbes et épices, de poissons colorés ou encore de crustacés, jamais ne s’était-elle osée à goûter du chien alors que les Ghiscaris semblaient particulièrement apprécier ce mets ! Quand bien même l’occasion se serait présentée, sans doute aurait-elle poliment décliné une telle offre !
Le sourire de Talya s’effaça légèrement lorsqu’elle remarqua la mine quelque peu assombrie du jeune homme avec qui elle discutait jusqu’alors. La Tyroshi sentit son cœur se serrer à cette vision. Avait-elle mal fait de se montrer aussi franche ? Son but n’était pourtant pas d’amplifier le mal-être de Nymor, au contraire. Ses attentions n’étaient en rien malsaines ou blessantes. Réprimant un léger tremblement de sa main en resserrant son emprise sur sa coupe, la Princesse s’apprêtait à s’excuser pour ses propos, sans doute jugés déplacés, lorsque Nymor lui offrit un sourire. Alors Talya s’apaisa, lui rendant son attention.
« Il m’arrive d’avoir tort, bien que cela ne soit que peu fréquent. s’amusa Talya, faussement imbue d’elle-même, avant de rire, visiblement détendue. Mais n’ayez pas d’inquiétude. reprit-elle, sur un ton bien plus sérieux. Les Martell ont bien accueilli une Tyroshi parmi eux. Vous trouverez votre place comme j’ai trouvé la mienne, je le pense sincèrement. Qu’importe le temps qu’il vous faudra pour cela. Entrer dans une nouvelle famille n’est pas la chose la plus aisée qui soit, il est vrai. Personne ne peut assez se préparer pour cela. Laissez-vous juste du temps. »
Le ton de Talya s’était fait plus doux à la fin de sa tirade. Elle parlait en connaissance de cause et Nymor le savait mieux que quiconque. Il fallait bien plus de quelques semaines ou de quelques lunes pour s’habituer à une toute nouvelle vie. Un fait qu’elle ne manquerait pas de rappeler aux autres personnes qui se trouveraient dans une telle situation à l’avenir. Qui sait, un jour le dirait-elle peut-être à ses propres enfants ? Qu’elle leur expliquerait que l’entente dans un mariage venait avec le temps et que le respect valait parfois plus que l’amour, bien que l’affection pouvait parfois naître aux endroits où on l’attendait le moins ?
« Le Prince Quentyn et moi-même avons encore beaucoup à apprendre l’un de l’autre, si vous voulez mon avis. avoua Talya son ton restant léger et doux. Mais il est vrai que nous nous entendons assez bien et qu’il se montre prévenant avec moi. L’avenir nous dira si cela se poursuit mais je ne peux que prier pour cela. Essos et Dorne peuvent faire bon ménage, j’en suis certaine. »
Talya ne put que songer à ces bruits de couloirs qu’il lui était arrivé de percevoir, peu de temps après son arrivée. Elle n’était pas la première étrangère à lier son destin avec un Prince de Dorne. Son propre époux était à moitié Essosi de part sa mère, Mellario de Norvos. Hélas, si cette union avait été féconde, celle qui aurait du être sa belle-mère avait quitté Dorne il y a de nombreuses années… Combien de langues de vipères avaient pu la comparer à l’épouse de son beau-père ? Le parallèle était si simple à tracer. Aussi, Talya se devait de leur donner tort. Il ne pouvait pas en être autrement.
S’installant confortablement sur l’une des méridiennes, Talya remercia Nymor d’un regard lorsqu’il poussa l’assiette de biscuits dans sa direction. Conservant sa coupe dans sa main droite, la jeune femme se saisit de l’un des biscuits et le grignota, heureuse de pouvoir se remplir un peu plus l’estomac. Ce fut d’ailleurs à cet instant que la Tyroshi se rendit compte à quel point elle pouvait avoir faim. Aller demander conseil au Mestre serait peut-être une bonne chose, finalement. Et ce, malgré l’ambivalence des sentiments que Talya pouvait avoir à ce sujet.
« Vous êtes d’ores et déjà totalement excusé et pardonné, Nymor. assura Talya, avenante. Par ailleurs, je ne vous remercierai jamais assez pour notre correspondance. Sans doute vous ais-je dérangé plus que de raison, il est vrai ! avoua la jeune femme, avec un léger rire. Je ne pensais pas que nous honorions de la sorte la promesse que nous nous étions faite lorsque que vous vous êtes rendu à Tyrosh ! »
Quel âge avait-elle, à cette époque ? Dix-sept ou peut-être dix-huit ans. Si cela ne remontait à quelques années, Talya avait l’impression que cela faisait désormais une éternité. Nymor était alors en voyage à Essos en compagnie de Ser Toland, qui devait assurer son éducation. S’ils n’étaient restés que peu de temps à Tyrosh, cela avait suffit à Nymor et Talya pour se jurer d’aller à la rencontre l’un de l’autre s’ils venaient à passer à Dorne ou à Tyrosh à nouveau. Et finalement, le destin avait décidé qu’ils devraient vivre sous le même toit ! Les Dieux étaient décidément bien joueurs !
« Lady Elena et Lady Myria sont toujours à mes côtés, en effet ! Elles se portent pour le mieux et je ne peux que remercier les Dieux de m’avoir permis de les rencontrer. Peut-être auriez-vous l’occasion de les croiser dans les jours qui viennent ? »
Talya ne doutait pas de ce dernier fait. Si Elena et Myria étaient souvent à ses côtés, elles étaient aussi fréquemment loin d’elle. La Princesse jugeait qu’il s’agissait-là d’une condition de leur bonne entente. Toutes trois avaient besoin de pouvoir profiter d’un peu de temps seules. Qui plus est, la Tyroshi devenue Princesse de Dorne ne doutait pas du fait que Nymor connaissait déjà quelque peu les deux Dorniennes. Après tout, l’étrangère ici, c’était bien elle. Les familles Dorniennes entretenaient des liens qu’elle ne pouvait qu’imaginer. Et ce, dès le plus jeune âge de leurs représentants. Les Jardins Aquatiques étaient l’endroit parfait pour cela.
« Ainsi ne parviendrai-je jamais à vous surprendre… remarqua Talya, faussement songeuse. Comme c’est regrettable… » acheva-t-elle, avec un petit sourire narquois aux lèvres.
La jeune femme ne pouvait que s’amuser de cette situation. Un amusement presque enfantin et dénué de toute arrière-pensée. De nombreux étrangers avaient une image faussée des cours d’Essos. Comme en Westeros, elles pouvaient se révéler être de réels nids de vipères dans lesquels il ne fallait pas glisser les mains sous peine que le pire se produise. Si elles étaient luxueuses, ce n’était là que leur plus belle facette. Dans certains cas, l’enfer leur devenait préférable, aux yeux de la Tyroshi devenue Princesse de Dorne. Aussi ne pouvait-elle qu’apprécier ces moments qui semblaient hors du temps et où elle était pour ainsi dire certaine que l’autre personne présente dans la pièce ne chercherait pas à l’assassiner à coup de rumeurs ou de d’autres artifices des plus tordus.
Talya chassa ces pensées vagabondes de son esprit. Par moment, il lui arrivait d’espérer qu’il se fasse un peu plus paresseux, qu’elle puisse consacrer son temps autrement qu’à l’étude de ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Toujours est-il que la jeune femme ne perdait pas espoir de surprendre Nymor d’une manière ou d’une autre. Bien qu’il ne le saurait sans doute jamais, à moins qu’elle ne décide par elle-même de lui révéler la manière dont elle était arrivée à un tel but, la jeune femme avait accueilli de nombreux messagers ces derniers temps. Et ce, dans un but bien précis. Qui disait mariage disait immanquablement présents pour les nouveaux époux. Talya ne niait pas le fait qu’il lui avait fallu d’avantage de temps pour trouver ce qu’elle souhaitait pour Nymor, que ce qui siérait le mieux à Arianne. Malgré ce fait, la Princesse devait avouer qu’elle était assez satisfaite de ses choix. Lentille de Myr, cartes et boussole finement ouvragées, tout y était au final ! Il ne lui restait plus qu’à croiser les doigts pour que le tout soit au goût du Gargalen qui se trouvait devant elle !
Acceptant volontiers la coupe qui lui était tendue et remerciant Nymor d’un gracieux mouvement de tête, Talya se dirigea ensuite vers les méridiennes indiquées quelques instants plus tôt. Il lui semblait être étonnamment fatiguée ces derniers temps. Tapotant quelques instants du bout des doigts de sa main droite sur sa coupe, la jeune femme ne pouvait que s’interroger à ce sujet. Elle finit cependant par balayer cette question de son esprit d’un léger mouvement de sa main libre destiné à remettre en place certaines de ses lourdes boucles sombres. Portant sa coupe à ses lèvres, la jeune femme dégusta une gorgée de son contenu avec plaisir, avant de l’éloigner de son visage.
« Le vin dornien a au moins autant de caractère que ceux et celles qui sont à son origine. remarqua Talya, après une courte réflexion. Mais vous avez sans doute raison. Je m’y ferai comme je me suis faite à bien d’autres choses. De plus, je ne pense pas que beaucoup de personnes se plaignent de mon désamour à ce sujet. Cela en fait toujours d’avantage pour d’autres. » acheva la jeune femme, son habituel sourire aux lèvres.
Si Dorne et Tyrosh n’étaient qu’à quatre jours de distance lorsque la mer était idéale, les différences y étaient notables et ne se limitaient pas aux langues qui y étaient parlées. Fort heureusement, les spécialités culinaires étaient faciles à reproduire, pour peu de connaître la manière adéquate à ce sujet ! Les doigts d’épice seraient sans doute bien plus simples à cuisiner que les alcools distillés dont sa Cité faisait l’une de ses fiertés et d’où un simple bol ou une petite corne évidée pouvait avoir d’étranges effets sur le corps de la personne qui ingérait leur contenu !
« Qu’il en soit ainsi alors ! déclara Talya, levant sa coupe en guise d’approbation. Vous verrez, ces petites friandises sont sans doute moins repoussantes que certaines spécialités ghiscaries ! »
Talya avait prononcé sa dernière phrase avec une pointe d’humour dans la voix, une lueur malicieuse dans le regard. Les habitants des Cités Libres se nourrissaient de toute une sorte de mets qui pouvaient sembler pour le moins exotiques aux yeux des habitants de Westeros. Si la Princesse avait eu l’occasion de goûter de nombreuses choses au cours de son existence de l’autre côté du Détroit, qu’il s’agisse d’oiseaux cuisinés avec de nombreuses herbes et épices, de poissons colorés ou encore de crustacés, jamais ne s’était-elle osée à goûter du chien alors que les Ghiscaris semblaient particulièrement apprécier ce mets ! Quand bien même l’occasion se serait présentée, sans doute aurait-elle poliment décliné une telle offre !
Le sourire de Talya s’effaça légèrement lorsqu’elle remarqua la mine quelque peu assombrie du jeune homme avec qui elle discutait jusqu’alors. La Tyroshi sentit son cœur se serrer à cette vision. Avait-elle mal fait de se montrer aussi franche ? Son but n’était pourtant pas d’amplifier le mal-être de Nymor, au contraire. Ses attentions n’étaient en rien malsaines ou blessantes. Réprimant un léger tremblement de sa main en resserrant son emprise sur sa coupe, la Princesse s’apprêtait à s’excuser pour ses propos, sans doute jugés déplacés, lorsque Nymor lui offrit un sourire. Alors Talya s’apaisa, lui rendant son attention.
« Il m’arrive d’avoir tort, bien que cela ne soit que peu fréquent. s’amusa Talya, faussement imbue d’elle-même, avant de rire, visiblement détendue. Mais n’ayez pas d’inquiétude. reprit-elle, sur un ton bien plus sérieux. Les Martell ont bien accueilli une Tyroshi parmi eux. Vous trouverez votre place comme j’ai trouvé la mienne, je le pense sincèrement. Qu’importe le temps qu’il vous faudra pour cela. Entrer dans une nouvelle famille n’est pas la chose la plus aisée qui soit, il est vrai. Personne ne peut assez se préparer pour cela. Laissez-vous juste du temps. »
Le ton de Talya s’était fait plus doux à la fin de sa tirade. Elle parlait en connaissance de cause et Nymor le savait mieux que quiconque. Il fallait bien plus de quelques semaines ou de quelques lunes pour s’habituer à une toute nouvelle vie. Un fait qu’elle ne manquerait pas de rappeler aux autres personnes qui se trouveraient dans une telle situation à l’avenir. Qui sait, un jour le dirait-elle peut-être à ses propres enfants ? Qu’elle leur expliquerait que l’entente dans un mariage venait avec le temps et que le respect valait parfois plus que l’amour, bien que l’affection pouvait parfois naître aux endroits où on l’attendait le moins ?
« Le Prince Quentyn et moi-même avons encore beaucoup à apprendre l’un de l’autre, si vous voulez mon avis. avoua Talya son ton restant léger et doux. Mais il est vrai que nous nous entendons assez bien et qu’il se montre prévenant avec moi. L’avenir nous dira si cela se poursuit mais je ne peux que prier pour cela. Essos et Dorne peuvent faire bon ménage, j’en suis certaine. »
Talya ne put que songer à ces bruits de couloirs qu’il lui était arrivé de percevoir, peu de temps après son arrivée. Elle n’était pas la première étrangère à lier son destin avec un Prince de Dorne. Son propre époux était à moitié Essosi de part sa mère, Mellario de Norvos. Hélas, si cette union avait été féconde, celle qui aurait du être sa belle-mère avait quitté Dorne il y a de nombreuses années… Combien de langues de vipères avaient pu la comparer à l’épouse de son beau-père ? Le parallèle était si simple à tracer. Aussi, Talya se devait de leur donner tort. Il ne pouvait pas en être autrement.
S’installant confortablement sur l’une des méridiennes, Talya remercia Nymor d’un regard lorsqu’il poussa l’assiette de biscuits dans sa direction. Conservant sa coupe dans sa main droite, la jeune femme se saisit de l’un des biscuits et le grignota, heureuse de pouvoir se remplir un peu plus l’estomac. Ce fut d’ailleurs à cet instant que la Tyroshi se rendit compte à quel point elle pouvait avoir faim. Aller demander conseil au Mestre serait peut-être une bonne chose, finalement. Et ce, malgré l’ambivalence des sentiments que Talya pouvait avoir à ce sujet.
« Vous êtes d’ores et déjà totalement excusé et pardonné, Nymor. assura Talya, avenante. Par ailleurs, je ne vous remercierai jamais assez pour notre correspondance. Sans doute vous ais-je dérangé plus que de raison, il est vrai ! avoua la jeune femme, avec un léger rire. Je ne pensais pas que nous honorions de la sorte la promesse que nous nous étions faite lorsque que vous vous êtes rendu à Tyrosh ! »
Quel âge avait-elle, à cette époque ? Dix-sept ou peut-être dix-huit ans. Si cela ne remontait à quelques années, Talya avait l’impression que cela faisait désormais une éternité. Nymor était alors en voyage à Essos en compagnie de Ser Toland, qui devait assurer son éducation. S’ils n’étaient restés que peu de temps à Tyrosh, cela avait suffit à Nymor et Talya pour se jurer d’aller à la rencontre l’un de l’autre s’ils venaient à passer à Dorne ou à Tyrosh à nouveau. Et finalement, le destin avait décidé qu’ils devraient vivre sous le même toit ! Les Dieux étaient décidément bien joueurs !
« Lady Elena et Lady Myria sont toujours à mes côtés, en effet ! Elles se portent pour le mieux et je ne peux que remercier les Dieux de m’avoir permis de les rencontrer. Peut-être auriez-vous l’occasion de les croiser dans les jours qui viennent ? »
Talya ne doutait pas de ce dernier fait. Si Elena et Myria étaient souvent à ses côtés, elles étaient aussi fréquemment loin d’elle. La Princesse jugeait qu’il s’agissait-là d’une condition de leur bonne entente. Toutes trois avaient besoin de pouvoir profiter d’un peu de temps seules. Qui plus est, la Tyroshi devenue Princesse de Dorne ne doutait pas du fait que Nymor connaissait déjà quelque peu les deux Dorniennes. Après tout, l’étrangère ici, c’était bien elle. Les familles Dorniennes entretenaient des liens qu’elle ne pouvait qu’imaginer. Et ce, dès le plus jeune âge de leurs représentants. Les Jardins Aquatiques étaient l’endroit parfait pour cela.
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L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.