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Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang. ( Avec Nymor Gargalen. )

Talya de Tyrosh
Le Soleil de Tyrosh

Talya de Tyrosh

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Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang. ( Avec Nymor Gargalen. ) 4
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Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang.

An 302, lune 9, semaine 3.



Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.



Un nouveau mariage se préparait. Au fond, Talya savait qu'elle aurait du s'en réjouir. Après tout, ne s'agissait-il pas de l'un des événements les plus joyeux qui soit, dans l'imaginaire collectif ? Un moment de paix et d'allégresse durant lequel les ennemis d'hier trinquaient à des lendemains plus joyeux, où de nouveaux liens se tissaient petit à petit, où une nouvelle famille naissait ? Oui, Talya aurait du s'en réjouir. Se réjouir pour sa belle-sœur, qui méritait la plus belle des unions, pour oublier cet vil reptile qui aurait du lui tenir lieu d'époux. Se réjouir pour Dorne tout entier, qui ne pourrait ressortir que plus puissant encore de cet événement. Et enfin, se réjouir pour ce futur Prince qu'elle connaissait déjà si bien...

Nymor Gargalen... Tel était son nom. Tel était son emblème qui paraît désormais les murs du Palais Vieux, se mêlant aux bannières solaires des Martell. Tel était l'objet des inquiétudes de la Tyroshi qui dansait désormais sous les rayons de Dorne... Se réjouissait-il de tout cela ? Se réjouissait-il de ses nouvelles noces et de ce qu'elles représentaient ? Telle était la question... La Princesse poussa un soupir, jouant machinalement avec l'une de ses longues mèches brunes. Si les deux jeunes gens s'étaient perdus de vue pendant quelques années, la jeune femme avait immédiatement remarqué le mal-être de cet ami si lointain, le jour de ses propres épousailles... Son ressenti lui avait rapidement été confirmé par la suite, lorsqu'on lui apprit que le pauvre homme avait perdu la femme qu'il chérissait plus que tout, et l'enfant qu'elle portait... Comment un mariage ne pourrait-il pas raviver une telle douleur, alors même que celle-ci ne s'était sans doute jamais apaisée ?

Talya se devait de s'enquérir de l'état du fils de la Cocatrix. Nymor en aurait sans aucun doute fait autant, si elle s'était retrouvée à sa place. Ne s'était-il pas montré prévenant à son égard, lorsqu'il l'avait reconnue ? N'avait-il pas fait en sorte de la mettre à son aise, n'hésitant pas à lui affirmer son soutien dans quelques lettres ? Ne seraient-ils pas une seule et même famille, à la fin de ces réjouissances ? Une famille... Oui, voilà ce qu'ils seraient. Ce qu'ils devaient être. Une famille qui resterait intacte, invaincue, insoumise.

C'est avec cette pensée à l'esprit que la jeune femme s'était rendue jusqu'aux appartements du Gargalen. Malgré son inquiétude, la Princesse s'était montrée patiente et n'avait mis son projet à exécution qu'une fois l'après-midi arrivé. Le voyage de la parentèle du futur marié avait sans doute été éprouvant et la Tyroshi n'avait pas souhaité les déranger dans leur repos ou pendant que leur maisonnée s'activait pour les installer au mieux. A cela, il fallait sans aucun doute ajouter les rencontres officielles ou encore les entrevues du même acabit. Un mariage n'unissait pas que deux familles. Il mêlait également leurs intérêts, et certains avaient à cœur de s'assurer que leur échiquier ne serait pas de trop bouleversé...

Mais ce n'était pas dans de telles dispositions que la Princesse s'était rendue jusqu'ici. Au contraire. Elle venait en camarade avant même de venir en tant que Princesse de Dorne. L'espace de quelques instants, elle ne serait plus une dame de haut rang à la lignée pure comme de l'eau roche. Elle ne serait plus que Talya, et juste Talya. La Tyroshi que Nymor avait rencontrée aux Jardins Aquatiques dans leur jeunesse. Celle qui l'avait accueilli au sein du foyer de son père lors de son voyage en Essos. Elle ne serait rien de plus qu'une amie. Une amie qui ne souhaitait que s'assurer de l'état de l'un des siens.

C'est ainsi que la jeune femme se présenta devant la porte des appartements où logeait la personne qui inquiétait tant son esprit. Affichant un sourire confiant, redressant la tête et les épaules, Talya s'assura que son simple diadème de soie verte brodés de discrètes arabesques retenait toujours sa dense chevelure brune. Disparu le bandeau rouge sang orné de perles qu'elle affectionnait tant. Elle n'était point Princesse de Dorne. Une femme de sang noble, certes, mais les choses en resteraient là pour le moment. S'assurant que sa délicate robe verdâtre était dans un état convenable, la jeune femme s'approcha ensuite de la porte, sous les regards des gardes que se tenaient là. D'un délicat mouvement du poignet, la Tyroshi asséna deux coups sur l'huis.

Il eut comme un léger tumulte, de l'autre côté de la paroi de bois. Talya se recula avec légèreté, attendant qu'on daigne lui ouvrir. C'est alors que la porte s'ouvrit à demi. Saluant poliment d'une légère inclinaison du chef la personne qui se tenait dans l'entrebâillement, la Princesse finit par s'annoncer, sur un ton qui ne trahissait en aucun cas son inquiétude. Tout comme son ton, le sourire qu'affichait la jeune femme était assuré, apaisé. C'était là tout.

« Bien le bonjour. commença la jeune femme, souriante. Vous serait-il possible de prévenir Ser Nymor qu'une amie le demande ? s'enquit-elle, tout en se permettant une touche de familiarité qui ne passerait sans doute pas inaperçue. Cela serait fort aimable de votre part ! »

La jeune femme ponctua sa dernière phrase d'un nouveau sourire. Cette entrevue de se passerait pour le mieux, elle n'avait pas à en douter. Nymor et elle étaient en bons termes. La recevoir ne devrait pas être un problème. Qui sait, peut-être l'avait-il déjà entendue ? Il est vrai que sa voix la trahissait  encore si souvent... Un accent fluide, mais reconnaissable entre tous, tel était le fardeau que portait toujours la Princesse. Mais à ce instant, il n'était plus question d'étranger ou d'étrangère en ces lieux.

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@Nymor Gargalen : Voilà notre rp ! J'espère qu'il te plaira ! Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang. ( Avec Nymor Gargalen. ) 1156090823




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Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang


« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »

Le large convoi des Gargalen était arrivé au palais la veille en fin d’après-midi, en même temps que les derniers rayons du soleil ne mettaient en lumière les bannières de la Cocatrix qui s’alternaient avec celles du Soleil des Martell sur la façade. En voyant cela, Daria n’avait pu s’empêcher de taquiner son frère, de lui rappeler à quel point il était le bienvenue, lui et toute leur famille. Si Nymor culpabilisait d’abandonner sa jumelle à Salrivage, cette dernière n’avait eu de cesse de le rassurer et de chercher à lui rendre le sourire tout au long du trajet de ces deux dernières semaines. Il l’avait faite taire d’un simple baiser sur la tempe, ne souhaitant pas ternir sa bonne humeur à l’idée de vivre à la cour des Martell durant la prochaine lune. Il savait que sa soeur vivait pour de tels moments et y brillait toujours. Il savait qu’elle était heureuse de pouvoir prochainement considérer Arianne Martell comme sa soeur. Et si son imaginaire étouffait déjà à songer à tout ce qui allait l’attendre au cours des prochains jours et semaines, le bonheur de sa soeur à ses côtés avait au moins le mérite de le maintenir plus calme. Parce qu’il ne faisait aucun doute, entre les jumeaux, c’était bien Daria qui se réjouissait le plus de la cérémonie et des festivités à venir. Il lui avait d’ailleurs déjà dit sur le ton de la plaisanterie que c’était elle plutôt, qui aurait dû épouser la princesse et lui celui qui serait resté à Salrivage.

L’installation se passa sans accrocs, ils furent accueillis par Doran en personne, qui les confia ensuite à Arianne pour découvrir leurs appartements. Nymor ne l’avait pas revue depuis un moment, ils ne s’étaient pas vus depuis l'officialisation de leurs fiançailles en tout cas. Heureusement, Daria voyant parfaitement son malaise avait volé à son secours et s’était chargée, avec plaisir, de monopoliser l’attention de la princesse. Les fiancés eux n’avaient échangés que quelques regards, mots et sourires polis, avant que la Martell ne les laisse se reposer. Les affaires suivirent sans tarder et rapidement ce fut un sacré remue-ménage dans la partie du palais qui hébergeait les protégés de la Cocatrix tandis que chacun prenait ses aises. Même si ce voyage était final pour Nymor, il n’était finalement pas le plus chargé du convoi. Son installation fut brève et sommaire. Il savait que cet appartement ne resterait pas longtemps le sien et qu’une fois leurs voeux prononcés, il s’installerait du côté des Martell. Le dîner quant à lui fut prit tranquillement entre Gargalen avant qu’ils ne finissent tous par tomber un à un de fatigue. Le fiancé s’attarda un instant dans la chambre de sa jumelle pour profiter une dernière fois de sa bonne humeur avant d'entamer sa première nuit à Lancehélion. Une qui serait répliquée à l’identique indéfiniment à partir de maintenant.

La famille ne fut guère dérangée le lendemain matin, les Martell faisant preuve de compréhension face à la fatigue accumulée par la famille durant son voyage. Cependant, Doran invita Lord Tremond et Nymor à déjeuner en sa compagnie. L’occasion de rattraper le temps avec son frère d’armes et de faire plus ample connaissance avec le fils de celui-ci. Le repas se passa particulièrement bien, décuplant uniquement le respect du jeune Gargalen pour le Prince de Dorne. Dorant avait su le mettre mal à l’aise et l’espace de quelques heures, il oublia le sentiment de trahison qu’il ressentait en ayant accepté de se remarier. Il n’y avait plus que Dorne et ce qu’il pourrait faire pour elle. Puis enfin Doran les libéra et Nymor retourna dans ses appartements pour s’étendre un moment et digérer le copieux repas qui leur avait été offert. Il s’assoupit une bonne heure, avant que sa jumelle ne vienne le réveiller soudainement en lâchant un livre sur son ventre avec un éclat de rire. D’après elle, pour l’empêcher de se transformer en un fainéant, bon à rien. A peine eut-il le temps d’émerger, passant ses doigts dans son épaisse chevelure détachée, que déjà Daria battait les cartes contre son frère. Ils en étaient à leur deuxième partie lorsqu’on frappa à la porte. Le jeu cessa le temps pour le jeune page d’aller ouvrir la porte. Les jumeaux Gargalen affichaient exactement le même visage curieux quant à la nature du visiteur, mais c’est celui de Nymor qui se détendit le premier, affichant un sourire en reconnaissant l’accent tyroshi et la douce voix de son amie Talya. “Reprenons plus tard, veux-tu ?” souffla-t-il à sa soeur en lui rendant ses cartes. Daria lui fit un sourire entendu qu’il repoussa du dos de la main. Il lui expliquerait plus tard, mais il savait déjà qu’elle se faisait des idées. Même sans y croire, au moins pour l’embêter et parce qu’elle était heureuse de le voir sourire. “Allons, laisse Lady Talya rentrer, merci.” dit-il à l’adresse du jeune garçon toujours en souriant. Il s’approcha alors que la porte s’ouvrait plus grande pour laisser la princesse pénétrer dans les appartements du Gargalen. Il s’inclina devant la radieuse tyroshi. “Lady Talya, c’est un plaisir de vous revoir.” Daria s’inclina de même à ses côtés, répétant la même chose. “Comment vous portez-vous depuis notre dernier échange ?” s’enquit-il aimablement. Daria s’approcha de lui, posant une main affectueusement sur son épaule. Elle s’excusa auprès des deux, heureuse de les laisser à leurs retrouvailles, prétextant qu’on avait besoin d’elle pour aider à l’organisation, mais non sans exprimer son plaisir de partager un moment avec Talya à son tour plus tard. Et en un tourbillon d’étoffes colorées, Daria disparut par la porte qui menait aux appartements mitoyens. “Est-ce que vous voulez boire quelque chose ? Grignoter quelque chose ?” demanda-t-il précipitamment, se rendant compte qu’il manquait à toutes les règles de bienséances.
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An 302, lune 9, semaine 3.



Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.



Saluant le page d’un léger mouvement de tête, la jeune femme pénétra dans les appartements des Gargalen, glissant sur le sol comme le vent sur l’herbe durant cet hiver. En voyant Nymor et Daria s’incliner devant elle, Talya ne tarda pas à les imiter gracieusement, relevant le chef par la suite. Le plaisir était partagé. Pleinement partagé même. Si la princesse n’avait pas rencontré Daria en même temps que son frère, Nymor et elle avaient échangé quelques mots à son sujet, lors du passage à Tyrosh du jeune homme. Tous deux avaient toujours été très proches de certains membres de leurs fratries respectives. Nymor avec sa jumelle et Talya avec son plus jeune frère. Aussi, sans avoir l’impression de la connaître comme si elles s’étaient déjà rencontrées, la jeune femme avait gardé un très bon souvenir de Daria.

« Le plaisir des retrouvailles est partagé. assura Talya, son habituel sourire aux lèvres et sur un ton des plus doux. J’espère que votre voyage s’est déroulé sans encombre et que vous vous plaisez parmi nous. L’hiver peut se montrer moqueur, bien que n’en souffrions pas encore de trop, il est vrai. »

D’autres contrées étaient sans doute d’avantage touchées par l’hiver et le froid que Dorne, qui profitait sans doute énormément de sa position tout au sud de Westeros. Au Nord, la situation était sans doute bien différente, plus critique même. Malgré ce fait, il fallait avouer que voyager avec une importante délégation allongeait toujours énormément les trajets, avec toutes les contraintes que cela pouvait apporter pour ceux et celles qui en faisaient partie. Le sourire de Talya s’agrandit légèrement à la question de Nymor. Et dire que c’était elle qui venait pour s’enquérir de son état, au départ…

« Je me porte de la meilleur des manières possibles, merci de vous en inquiéter. répondit la jeune femme. Bien que je ne puis vous cacher que j’éprouvai une vive impatience à l’idée de vous retrouver ! » continua-t-elle, aussi bien à l’attention de Nymor, que de sa jumelle qui s’éloignait déjà.

L’espace de quelques instants, Talya avait suivi Daria du regard, avant de reporter son attention sur le jumeau de la jeune femme après que celle-ci eu disparu au détour d’une porte. Pour le reste… La princesse devait avouer que la proposition de Nymor ne se refusait pas, plus encore au vu de la gêne dont semblait avoir été pris le jeune homme quelques instants auparavant ! Depuis quelques temps, il arrivait fréquemment à la princesse de ressentir la faim sans en comprendre réellement la raison. Sans doute ne dormait-elle pas assez… Le manque de sommeil amenait souvent la faim dans son sillage, il est vrai…

Très tôt, la jeune femme avait appris à se nourrir avec parcimonie, plus encore avant les longs voyages sur les flots. Il fallait bien cela pour éviter de se retrouver contre le pavois à rendre tout ce qu’on avait bien pu ingérer de trop ! Cela faisait rire le Dieu Ivre, paraissait-il ! Dieu cornu, le Dieu Ivre était aussi utile aux Mortels, qu’il pouvait s’amuser de leurs déboires. S’il enseigna aux Tyroshis la manière idéale de naviguer sans subir les affres d’une mer parfois digne de l’enfer, il savait aussi se défier d’eux lorsque ses conseils n’étaient pas respectés ! Talya chassa ces pensées de son esprit, bien qu’amusée à cette idée. Pour le moment, seul Nymor comptait.

« Je ne saurais refuser une telle offre et je vous remercie de cette proposition ! répondit Talya, avec un rire léger. Mon estomac se montre décidément bien paresseux ces derniers temps ! Et pourtant, les Dieux savent que la cuisine de Lancehélion vaut le détour ! Nous pouvons sans doute en témoigner tous les deux ! »

Talya ne put s’empêcher de rire à nouveau quelques instants après sa dernière phrase. Et dire qu’avant de venir jusqu’ici, la jeune femme n’avait pu avaler qu’un bol de soupe et quelques morceaux de viande agrémentés d’aromates. Un bien maigre repas, même pour elle. Même Myria, qui avait souvent un appétit d’oiseau, avait d’avantage profité du repas ! La princesse s’était même surprise à refuser les fruits confis et les autres friandises qui suivaient toujours le déjeuner. Peut-être devrait-elle aller consulter le Mestre, bien que cette idée n’était pas sans lui causer quelques tremblements. Si la jeune femme reconnaissait l’utilité de cet ordre, ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait avoir recours à ses services. Remettant en place l’une de ses lourdes boucles brunes qui s’était mise en tête de jouer les vagabonds, Talya chassa à nouveau la troupe de pensées qui s’évertuaient à s’aventurer dans son esprit sans raison apparente. Elle pourrait bien s’intéresser à toute cette collection de faits plus tard. Pour le moment, il y avait un sujet des plus importants à gérer.

« J’en oublie moi-même les bonnes manières ! Veuillez m’en excuser !  s’esclaffa Talya, tapotant du bout de ses doigts sur l’une de ses joues, comme une enfant qui venait de se rendre compte qu’elle avait fait une bêtise. Et vous, Nymor ? Comment vous portez-vous ? »

De rieur et moqueur envers sa propre personne, le ton de Talya s’était fait le messager d’idées bien plus douces, plus propices à une discussion entre amis qu’à une conversation entre deux personnes qui ne seraient simplement du même monde. Si la jeune femme avait encore du mal à se l’avouer, elle avait été terrorisée en arrivant ici, bien qu’elle n’avait rien laissé paraître. Terrorisée à l’idée de quitter sa vie d’antan, sa si chère Cité, sa famille. Si elle avait déjà voyagé à de multiples reprises, ses voyages étaient sans commune mesure avec ce qui l’attendait à Dorne et à Westeros. Tout comme elle, Nymor avait peut-être quelques peurs à exorciser, à assassiner. Cela ne serait en rien aberrant, au vu de sa situation. Une situation que Talya ne comprenait que trop bien, malgré le fait que leurs parcours étaient différents sur de nombreux points.

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« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »

Talya était égale à elle même, toujours aussi calme et bienveillante, c’était plaisant pour Nymor de savoir qu’il pourrait compter sur elle à l’avenir à Lancehélion, dès que Daria serait obligée de s’en retourner vers Salrivage. Il était d’autant plus content de voir que la jeune femme était toujours heureuse à l’idée de l’appeler beau-frère prochainement. “Le voyage s’est parfaitement bien passé.” dit-il d’une voix rassurante avec un regarde pour sa jumelle qui s’empressa d’abonder en son sens en hochant le visage, toujours avec son sourire pétillant. “Et nous n’avons pas pu passer à côté de tous les efforts qui ont été fait pour que nous nous sentions comme chez nous à Lancehélion pour ces prochaines semaines. C’est tout à fait appréciable.” ajouta-t-il avec politesse. Pour ce genre de chose, Daria était plus douée que lui. Il n’était pas mécontent de l’avenir qui se décidait pour lui, de ce qu’il pourrait faire un jour pour Dorne, mais il était trop tôt pour qu’il ne puisse considérer Lancehélion comme ça maison et regarder ses couloirs avec envies. Mais ça, Talya était bien placée pour le savoir il s’en doutait. Elle avait complètement changé de royaume, traversé la mer pour pouvoir épouser Quentyn, elle avait dû laisser sa famille derrière elle et il savait qu’ils ne pouvaient faire le voyage pour prendre de ses nouvelles comme les Gargalen pourraient le faire. Daria offrit un dernier sourire et un clin d’oeil discret à son jumeau, après que Talya ait avoué son impatience de le retrouver, avant de disparaître après une dernière politesse qu’elle maîtrisait à la perfection. “Je dois avouer que je me serais inquiété si vous n’aviez pas été heureuse de me savoir à Lancehélion. Laissez-moi au moins quelques lunes à vos côtés pour vous lasser de ma compagnie.” lui répondit-il avec un léger rire. Il savait qu’il n’était pas l’homme le plus agréable pour passer le temps. La mort de son épouse l’avait rendu maussade et plus sérieux qu’il ne l’avait jamais été par le passé. Il n’était pas celui qui avait pour habitude de faire preuve d’initiatives et à Salrivage cela n’avait jamais été un problème, il y avait toujours un autre Gargalen pour compenser cela. Chez les Martell, il ne savait pas si cela serait toujours vrais. La preuve, il se rappela en catastrophe qu’il était censé proposer rafraîchissement et encas à son invitée.

Heureusement pour lui, Talya ne lui en tint pas rigueur, se contentant simplement d’abonder dans le sens de sa proposition. Il s’approcha du petit buffet où l’on lui laissait à disposition diverses boissons et quelques mets à grignoter. Il ne savait pas encore si cela valait simplement pour son arrivée ou s’il allait devoir s’y habituer quotidiennement. “Alors j’ai… euh… Du vin dornien, de l’eau ou…” Il se pencha au dessus du dernier pichet pour en humer le contenu. “Une infusion fruitée ?” Il se retourna en direction de la tyroshi, attendant sa réponse, une coupe vide dans la main. “Pour la nourriture, nous avons quelques sablés aux épices, des fruits séchés et un peu de pain, est-ce que cela vous ira ou dois-je faire chercher autre chose ?” demanda-t-il, sincèrement hésitant quant à la manœuvre à suivre. A peine arrivé chez les Martell, il n’avait pas vraiment le coeur à déranger quiconque pour demander ce qu’il n’avait pas. Mais en même temps, Talya venait de lui signaler un petit dérangement au niveau de son appétit, et il ne souhaitait pas aggraver cela d’une manière ou d’une autre. L’empressement de cette dernière d’ailleurs à rattraper son retard pour lui retourner la question sur son état lui tira un sourire. “Vous êtes toute pardonnée Lady Talya, évidemment.” Il avait même laissé apparaître quelques dents tant son sourire avait été sincère. “Encore un petit peu fatigué par la route, je dois bien le reconnaître. J’ai du mal à réaliser que ce voyage était celui de mon installation et qu’à partir d’aujourd’hui, c’est ici que se dessinera mon avenir.” Son regard s’était perdu dans le vide. Il avait beau le dire à voix haute, non il avait toujours du mal à se faire à l’idée, concrètement. “Mais j’imagine que c’est une sensation avec laquelle vous avez pu être familière à votre arrivée ici.” ajouta-t-il, retrouvant son regard, offrant un sourire compatissant. S’il y avait bien quelqu’un qui pourrait le rassurer, ça serait Talya. Daria savait y faire avec lui, mais c’était la tyroshi qui était passée par ce même chemin qu’il empruntait, pas l’héritière des Gargalen qui ne savait encore rien de la vie de couple.
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Talya de Tyrosh
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Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.



Le sourire de Talya s’agrandit légèrement en entendant que les Gargalen étaient à leur aise ici. Avant leur arrivée, Lancehélion avait été en ébullition… Du moins, plus qu’à l’accoutumée ! Le Palais Vieux avait tout d’une fourmilière en tant normal ! Avec le temps, et à force de voir des troupes de serviteurs, de servantes et de gardes vaquer à leurs occupations, la princesse avait fini par occulter peu à peu leur présence. Aussi, l’effervescence à l’approche du mariage n’avait été que plus visible encore à ses yeux. S’il on aurait pu croire que de nuit, les choses étaient différentes, c’était en grande partie faux. Talya avait pu s’en rendre compte de ses propres yeux. Le ballet incessant se réduisait juste, pour reprendre à qui le mieux dès que les premiers rayons du soleil étaient visibles. Aussi, la jeune femme était plus qu’heureuse d’apprendre que tous ces efforts s’étaient montrés à la hauteur de leurs hôtes !

« Oh, il en faudrait beaucoup pour me lasser de quoique ce soit, n’ayez aucune crainte à ce sujet ! répliqua la jeune femme, avec un léger rire. Et encore moins de vous, Nymor ! Je pense que c’est vous qui aller vouloir me chasser, d’ici peu de temps tant je vous serai devenue insupportable ! »

La jeune femme rit à nouveau à cette idée, d’un rire des plus francs. Bien sûr, elle espérait que les choses n’en arriveraient jamais à un tel point. Qu’elle ne se lasserait pas de la compagnie de Nymor et que le jeune homme ne verrait pas la sienne comme digne de l’enfer. Sans doute étaient-ils très différents, comme la lune et le soleil. Mais ces deux astres n’étaient-ils pas complémentaires également ? N’ayant que peu de sens seuls ? Si Nymor avait besoin de sa lumière pour retrouver la sienne ou pour trouver un peu de repos dans sa peine, qu’il en soit ainsi. Cette demeure serait bientôt la leur. Ils devraient y vivre en bonne intelligence, comme une vraie famille. Car c’est ce qu’ils bientôt. Une famille. Sans doute ne serait-elle pas idéale, bien que personne ne pouvait se vanter d’avoir une parentèle de cette nature. Mais ils devraient rester unis. Et Nymor et elle plus encore, malgré leur absence de liens de sang.

Le pauvre Gargalen semblait bien à la peine. Talya ne pouvait cependant pas lui tenir rigueur. Il n’avait pas vécu ce qui avait été sa vie pendant plus de quatre ans. Quatre ans pendant lesquelles elle avait porté sur ses épaules le fardeau de sa mère et la collection d’obligations qui allait avec ce fait. Si son frère aîné avait trouvé une épouse par la suite, ce n’était pas pour autant que la Tyroshi avait demandé à être remerciée. Elle restait une figure connue de Tyrosh et de sa famille dirigeante, fusse-t-elle une vagabonde dans l’ombre et à l’insu du plus grand nombre. A danser dans la lumière, Talya savait également jouer de l’ombre. Nymor aurait tout le temps de se faire à sa nouvelle vie. On lui laisserait tout le temps dont il aurait besoin, Talya en avait la certitude.

« Une infusion fruitée me conviendrait tout à fait ! assura Talya tout sourire. Si je reconnais de nombreuses qualités au vin dornien, mes papilles ne sont pas du même avis que moi ! » continua la jeune femme avec un léger rire, dans l’idée de détendre l’atmosphère.

Si la jeune femme avait tenté à plusieurs reprises de se faire au vin dornien, ce dernier restait encore trop fort en bouche pour elle. Bien sûr, la princesse avait fait en sorte de se ‘’ soigner ‘’, en en buvant en petit quantité de temps à autre. Aussi, le liquide lui était devenu plus supportable qu’à son arrivée, bien qu’il ne s’agissait pas de son breuvage préféré ! Sans doute avait-elle était trop habituée aux vins coupés aux herbes à Tyrosh ou encore aux boissons distillées aux fruits. Si leur douceur était une véritable traîtresse, assassinant la vigilance de la personne qui la dégustait en masquant l’alcool qu’elle contenait, elles restaient très agréables à consommer ! Il fallait juste veiller à ne pas en consommer plus d’un ou deux bols, bien qu’il est vrai que certains préféraient la boire dans de petites cornes évidées, pour rester maître de son corps et de son âme !

« Les sablés aux épices me conviendront ! répondit la jeune femme, avec gaieté. Si vous appréciez de tels mets, je pense que les doigts d’épice devraient vous plaire également ! S’il s’agit d’une spécialité de Tyrosh, ils se marient très bien avec les boissons dorniennes ! Si cela vous intéresse, je me ferai un plaisir de vous en ramener quelques uns ! »

Le ton de Nymor s’étant fait le messager de son trouble, la Tyroshi s’approcha de lui, d’un pas aussi léger qu’à son habitude. Si le jeune homme ne semblait pas être pris de tremblements comme elle après son arrivée en ces lieux, il ne fallait pas être magicien pour se rendre compte que quelque chose clochait. Plus encore après ses propos. Talya ne comprenait que trop ce ressenti. Cette impression d’avoir une plaie béante à la place du cœur, un étau autour de la gorge, les yeux secs à cause d’avoir trop pleuré alors que la peine est toujours présente… D’une certaine manière, tous deux avaient perdu leurs familles pour une nouvelle…

« Pour être totalement franche avec vous, je n’ai compris ce qu’il était en train de m’arriver qu’après avoir vu mon père et mes frères en train de préparer leur départ pour Tyrosh… avoua la jeune femme, avec un maigre sourire aux lèvres, bien que son ton restait fort doux. Les premiers temps sont étranges, il est vrai. Mais vous verrez, Lancehélion est un lieu où il fait bon vivre. Je ne dis pas que vous en verrez toutes les couleurs dès les premiers jours, mais vous les découvrirez petit à petit, comme j’ai pu le faire moi-même avant vous »

Le sourire de la jeune femme s’agrandit à nouveau. Lancehélion lui avait paru si froid malgré la chaleur parfois lourde et paresseuse qui envahissait son atmosphère. Si fade également, comparée à sa si chère Tyrosh qui était si colorée, si vivante. Par la suite, Talya était sortie de sa carapace, de ses noires pensées pour se rendre compte que ce nouveau monde qui s’offrait à elle n’était pas si différent de ce qu’elle avait toujours connu. Le temps avait fini par faire son œuvre chez elle, bien qu’elle gardait toujours un souvenir ému de sa Cité d’origine et des liens avec sa famille qui s’y trouvait toujours. Nymor devrait sans doute faire un travail proche du sien, bien qu’il serait bien différent également. Plus encore avec ce passé qui était le sien.

« Mais tout comme moi, vous ne serez pas seul. Si les premiers temps sont toujours les plus difficiles à vivre, vous trouverez toujours un moyen d’en apaiser la peine. Sans doute vous sentiriez-vous peu à votre place également, comme ce fut mon cas. Mais gardez à l’esprit que nous apprenons tous les jours. C’est une nouvelle vie que vous avez à apprendre, que nous avons à apprendre dirais-je même. La jeune femme se tut à nouveau, un sourire compatissant aux lèvres. Mais à cœur vaillant, rien n’est impossible. Vous vous en rendrez compte pas, n’ayez aucune crainte à ce sujet. »

Talya espérait que ses mots trouveraient écho chez son ami. Qu’elle pourrait l’aider d’une manière ou d’une autre. Qu’elle pourrait le soutenir autant qu’elle avait pu être soutenue de son côté quand on avait remarqué son mal-être. Car c’était ainsi que devait se comporter des amis, mais aussi les membres d’une même famille quant bien même ils n’étaient pas liés par le sang. Ce dernier point n’avait pas la moindre espèce d’importance.

« Que diriez-vous de poursuivre cette discussion assis ? proposa la jeune femme, souriante, tout en tapotant du bout de ses doigts sur son bras opposé. Je sens que nous avons beaucoup de choses à nous dire et nous serons sans doute plus à notre aise ainsi… A moins que ce ne soit ma langue qui ne soit la seule coupable à ce sujet ! Talya ne put retenir un rire clair. Veuillez excuser mon comportement, Sir. Si le Prince mon époux n’en dit souvent rien, je pense qu’il m’arrive de le fatiguer à ce sujet ! N’hésitez pas à me faire part de vos sentiments à ce sujet ! Je n’en prendrai pas ombrage ! »

Talya ne put retenir un nouveau rire des plus francs. Il est vrai qu’elle avait souvent tendance à laisser libre cours à ses paroles, au grand dam de certaines autres personnes. Si la jeune femme s’en rendait souvent compte par elle-même, un rappel venant d’autrui pouvait parfois se révéler nécessaire. Dans de tels cas, la Tyroshi préférait en rire et modifiait ensuite son comportement en conséquence. Sans doute était-ce pour cela que certains la prenaient pour rien de plus qu’une écervelée. Qu’ils pouvaient être loin de la vérité !

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« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »

Nymor eut un sourire légèrement embarrassé, ses yeux se perdant vers le sol, alors que Talya le rassurait sur sa capacité à supporter beaucoup de choses. Elle finit même par lui dire que c’était lui plutôt qui serait gêné par son omniprésence. Il releva le visage avec un petit rire, agitant ses boucles brunes de part et d’autres de son visage. “Oh, j’en doute sérieusement de cela. J’ai passé toutes ces années avec Daria, je crois que je suis paré à tout.” dit-il avec un nouveau rire alors que ses yeux sombres observaient un instant la porte par laquelle sa jumelle était sortie l’instant d’avant. Il aimait ces caractères dynamiques et optimistes qui tranchaient avec le sien, il en avait besoin parce qu’il ne parviendrait jamais à l’être lui même. Et de ce qu’il connaissait de Talya, il ne parvenait pas à imaginer sa compagnie lassante ou oppressante, bien au contraire. Il craignait déjà plus son futur quotidien avec sa seconde épouse. Mais ça, il ne le prononcerait jamais à voix haute, du moins pas en l’état.

Une fois rapproché du buffet il énonça à son invité ce qu’il avait à lui offrir, attendant sa réponse. Un nouveau sourire fendit son visage alors que la tyroshi exprimait son opinion sur le vin dornien. Il saisit donc la carafe d’infusion fruitée pour lui en servir une coupe. “Il est vrai que notre vin n’est pas au goût de tout le monde. Peut-être avec le temps...” lui dit-il aimablement en lui tendant le récipient. Il se tourna à nouveau vers le buffet pour se servir justement un fond de vin dans une coupe et attrapa le petit plateau qui contenait les sablés épicés pour les poser sur la petite table qui se trouvait près des assises. “Je vous en prie.” dit-il en désignant en même temps les méridiennes pour que Talya puisse s’y installer confortablement. “Vous avez attisé ma curiosité. Je ne me rappelle pas en avoir goûté lors de mon séjour, alors ça sera avec plaisir.” Il avait parlé avec sincérité, mais pris quelques secondes de réflexion, cherchant à se rappeler les spécialités culinaires que Rydden lui avait fait goûté alors. Ce voyage lui semblait si loin à présent.

Comme elle lui avait demandé comment il se sentait, il n’avait pas caché son trouble à l’idée que ce voyage soit le dernier pour lui. Pas qu’il ne pourrait plus jamais quitter Lancehélion, mais ça n’était pas une simple visite, c’était un déménagement. Une vérité à laquelle il avait encore du mal à se faire, tout comme imaginer ce à quoi ressemblerait son quotidien à présent. Tout n’était que flou lorsqu’il tentait de se projeter au-delà de quelques semaines. Bien loin de sa routine on ne peut plus régulière et rassurante à Salrivage. Et s’il y avait bien une personne avec qui il pouvait parler de changement, c’était bien Talya qui elle avait même connu un déracinement vu l’ampleur de la chose. A nouveau ses yeux se baissèrent vers le sol alors qu’elle évoquait la vision de sa famille en train de préparer leurs affaires pour rentrer chez eux. Il sentit son coeur se serrer légèrement, imaginant Daria en faire autant, puis observer tout le convoi familial lui tourner le dos, alors qu’ils s’éloigneraient de Lancehélion pour rejoindre le domaine familial. Il avait encore quelques semaines avant que cela n’arrive, après tout, ils venaient tout juste d’arriver, mais c’était bien ce qu’il se passerait quelques jours après qu’il ait échangé ses voeux avec Arianne. Il finit néanmoins par relever son visage vers Talya, alors qu’elle lui rappelait qu’il était agréable de vivre à Lancehélion. Il lui offrit alors un sourire reconnaissant, hochant doucement le visage alors qu’il cherchait à se faire à l’idée. Oui, il lui faudrait du temps, pour changer ses marques et ses repères, trouver cette version de lui qui pourrait vivre chez les Martell sereinement. “Vous avez raison.” dit-il finalement avec un nouveau sourire. “J’ose espérer que cela signifie que l’entente avec votre époux est toujours bonne ?” avança-t-il avec bienveillance. Parce que dans le fond c’était bien cela qu’il redoutait. Lancehélion restait avant tout la demeure de sa future épouse et l’évolution de leur relation en dirait long sur sa place au sien de celle-ci.

Comme Talya accepta enfin de prendre place, il s’installa face à elle, poussant du bout des doigts les biscuits en sa direction, levant sa coupe vers ses propres lèvres de l’autre main. “Vous savez que j’aime votre compagnie Lady Talya, sans quoi je ne vous aurais pas écrit et vous ne me verriez pas sourire de la sorte, je vous l’assure. Il faudra simplement excuser mes silences plus nombreux que ce à quoi vous êtes probablement habitué.” Il fit une bref pause, se raclant la gorge avant de reprendre. “Vous parliez de compagnie agréable, vos dames de compagnie sont toujours avec vous ? Lady Elena se porte-t-elle bien ? Ainsi que Lady Myria ?” Il piocha à son tour dans le plateau de biscuits pour en grignoter un, curieux d’entendre ce que Talya avait à lui dire de plus tant sa voix et ses discours l’aidaient à se détendre.
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Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.



Talya haussa légèrement les sourcils à la remarque de Nymor quant à sa capacité à supporter sa jumelle, avant de rire de bon cœur. Sans doute aurait-elle pu offrir un pareil discours aux épouses de ses frères, bien que tous ne soient pas encore passés devant l’autel ! Après tout, qui pouvait mieux connaître Lyarn, Aryos et Oryas qu’elle ? Ou connaître mieux Daria que Nymor ? Ils étaient les mieux placés pour cela, ayant toute une collection de souvenirs et toute une troupe moments passés avec eux. Ce qui se forgeait durant l’enfance ne se brisait pas aisément, qu’il s’agisse des mauvaises habitudes ou des bonnes !

« Ainsi ne parviendrai-je jamais à vous surprendre… remarqua Talya, faussement songeuse. Comme c’est regrettable… » acheva-t-elle, avec un petit sourire narquois aux lèvres.

La jeune femme ne pouvait que s’amuser de cette situation. Un amusement presque enfantin et dénué de toute arrière-pensée. De nombreux étrangers avaient une image faussée des cours d’Essos. Comme en Westeros, elles pouvaient se révéler être de réels nids de vipères dans lesquels il ne fallait pas glisser les mains sous peine que le pire se produise. Si elles étaient luxueuses, ce n’était là que leur plus belle facette. Dans certains cas, l’enfer leur devenait préférable, aux yeux de la Tyroshi devenue Princesse de Dorne. Aussi ne pouvait-elle qu’apprécier ces moments qui semblaient hors du temps et où elle était pour ainsi dire certaine que l’autre personne présente dans la pièce ne chercherait pas à l’assassiner à coup de rumeurs ou de d’autres artifices des plus tordus.

Talya chassa ces pensées vagabondes de son esprit. Par moment, il lui arrivait d’espérer qu’il se fasse un peu plus paresseux, qu’elle puisse consacrer son temps autrement qu’à l’étude de ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Toujours est-il que la jeune femme ne perdait pas espoir de surprendre Nymor d’une manière ou d’une autre. Bien qu’il ne le saurait sans doute jamais, à moins qu’elle ne décide par elle-même de lui révéler la manière dont elle était arrivée à un tel but, la jeune femme avait accueilli de nombreux messagers ces derniers temps. Et ce, dans un but bien précis. Qui disait mariage disait immanquablement présents pour les nouveaux époux. Talya ne niait pas le fait qu’il lui avait fallu d’avantage de temps pour trouver ce qu’elle souhaitait pour Nymor, que ce qui siérait le mieux à Arianne. Malgré ce fait, la Princesse devait avouer qu’elle était assez satisfaite de ses choix. Lentille de Myr, cartes et boussole finement ouvragées, tout y était au final ! Il ne lui restait plus qu’à croiser les doigts pour que le tout soit au goût du Gargalen qui se trouvait devant elle !

Acceptant volontiers la coupe qui lui était tendue et remerciant Nymor d’un gracieux mouvement de tête, Talya se dirigea ensuite vers les méridiennes indiquées quelques instants plus tôt. Il lui semblait être étonnamment fatiguée ces derniers temps. Tapotant quelques instants du bout des doigts de sa main droite sur sa coupe, la jeune femme ne pouvait que s’interroger à ce sujet. Elle finit cependant par balayer cette question de son esprit d’un léger mouvement de sa main libre destiné à remettre en place certaines de ses lourdes boucles sombres. Portant sa coupe à ses lèvres, la jeune femme dégusta une gorgée de son contenu avec plaisir, avant de l’éloigner de son visage.

« Le vin dornien a au moins autant de caractère que ceux et celles qui sont à son origine. remarqua Talya, après une courte réflexion. Mais vous avez sans doute raison. Je m’y ferai comme je me suis faite à bien d’autres choses. De plus, je ne pense pas que beaucoup de personnes se plaignent de mon désamour à ce sujet. Cela en fait toujours d’avantage pour d’autres. » acheva la jeune femme, son habituel sourire aux lèvres.

Si Dorne et Tyrosh n’étaient qu’à quatre jours de distance lorsque la mer était idéale, les différences y étaient notables et ne se limitaient pas aux langues qui y étaient parlées. Fort heureusement, les spécialités culinaires étaient faciles à reproduire, pour peu de connaître la manière adéquate à ce sujet ! Les doigts d’épice seraient sans doute bien plus simples à cuisiner que les alcools distillés dont sa Cité faisait l’une de ses fiertés et d’où un simple bol ou une petite corne évidée pouvait avoir d’étranges effets sur le corps de la personne qui ingérait leur contenu !

« Qu’il en soit ainsi alors ! déclara Talya, levant sa coupe en guise d’approbation. Vous verrez, ces petites friandises sont sans doute moins repoussantes que certaines spécialités ghiscaries ! »

Talya avait prononcé sa dernière phrase avec une pointe d’humour dans la voix, une lueur malicieuse dans le regard. Les habitants des Cités Libres se nourrissaient de toute une sorte de mets qui pouvaient sembler pour le moins exotiques aux yeux des habitants de Westeros. Si la Princesse avait eu l’occasion de goûter de nombreuses choses au cours de son existence de l’autre côté du Détroit, qu’il s’agisse d’oiseaux cuisinés avec de nombreuses herbes et épices, de poissons colorés ou encore de crustacés, jamais ne s’était-elle osée à goûter du chien alors que les Ghiscaris semblaient particulièrement apprécier ce mets ! Quand bien même l’occasion se serait présentée, sans doute aurait-elle poliment décliné une telle offre !

Le sourire de Talya s’effaça légèrement lorsqu’elle remarqua la mine quelque peu assombrie du jeune homme avec qui elle discutait jusqu’alors. La Tyroshi sentit son cœur se serrer à cette vision. Avait-elle mal fait de se montrer aussi franche ? Son but n’était pourtant pas d’amplifier le mal-être de Nymor, au contraire. Ses attentions n’étaient en rien malsaines ou blessantes. Réprimant un léger tremblement de sa main en resserrant son emprise sur sa coupe, la Princesse s’apprêtait à s’excuser pour ses propos, sans doute jugés déplacés, lorsque Nymor lui offrit un sourire. Alors Talya s’apaisa, lui rendant son attention.

« Il m’arrive d’avoir tort, bien que cela ne soit que peu fréquent. s’amusa Talya, faussement imbue d’elle-même, avant de rire, visiblement détendue. Mais n’ayez pas d’inquiétude. reprit-elle, sur un ton bien plus sérieux. Les Martell ont bien accueilli une Tyroshi parmi eux. Vous trouverez votre place comme j’ai trouvé la mienne, je le pense sincèrement. Qu’importe le temps qu’il vous faudra pour cela. Entrer dans une nouvelle famille n’est pas la chose la plus aisée qui soit, il est vrai. Personne ne peut assez se préparer pour cela. Laissez-vous juste du temps. »

Le ton de Talya s’était fait plus doux à la fin de sa tirade. Elle parlait en connaissance de cause et Nymor le savait mieux que quiconque. Il fallait bien plus de quelques semaines ou de quelques lunes pour s’habituer à une toute nouvelle vie. Un fait qu’elle ne manquerait pas de rappeler aux autres personnes qui se trouveraient dans une telle situation à l’avenir. Qui sait, un jour le dirait-elle peut-être à ses propres enfants ? Qu’elle leur expliquerait que l’entente dans un mariage venait avec le temps et que le respect valait parfois plus que l’amour, bien que l’affection pouvait parfois naître aux endroits où on l’attendait le moins ?

« Le Prince Quentyn et moi-même avons encore beaucoup à apprendre l’un de l’autre, si vous voulez mon avis. avoua Talya  son ton restant léger et doux. Mais il est vrai que nous nous entendons assez bien et qu’il se montre prévenant avec moi. L’avenir nous dira si cela se poursuit mais je ne peux que prier pour cela. Essos et Dorne peuvent faire bon ménage, j’en suis certaine. »

Talya ne put que songer à ces bruits de couloirs qu’il lui était arrivé de percevoir, peu de temps après son arrivée. Elle n’était pas la première étrangère à lier son destin avec un Prince de Dorne. Son propre époux était à moitié Essosi de part sa mère, Mellario de Norvos. Hélas, si cette union avait été féconde, celle qui aurait du être sa belle-mère avait quitté Dorne il y a de nombreuses années… Combien de langues de vipères avaient pu la comparer à l’épouse de son beau-père ? Le parallèle était si simple à tracer. Aussi, Talya se devait de leur donner tort. Il ne pouvait pas en être autrement.

S’installant confortablement sur l’une des méridiennes, Talya remercia Nymor d’un regard lorsqu’il poussa l’assiette de biscuits dans sa direction. Conservant sa coupe dans sa main droite, la jeune femme se saisit de l’un des biscuits et le grignota, heureuse de pouvoir se remplir un peu plus l’estomac. Ce fut d’ailleurs à cet instant que la Tyroshi se rendit compte à quel point elle pouvait avoir faim. Aller demander conseil au Mestre serait peut-être une bonne chose, finalement. Et ce, malgré l’ambivalence des sentiments que Talya pouvait avoir à ce sujet.

« Vous êtes d’ores et déjà totalement excusé et pardonné, Nymor. assura Talya, avenante. Par ailleurs, je ne vous remercierai jamais assez pour notre correspondance. Sans doute vous ais-je dérangé plus que de raison, il est vrai ! avoua la jeune femme, avec un léger rire. Je ne pensais pas que nous honorions de la sorte la promesse que nous nous étions faite lorsque que vous vous êtes rendu à Tyrosh ! »

Quel âge avait-elle, à cette époque ? Dix-sept ou peut-être dix-huit ans. Si cela ne remontait à quelques années, Talya avait l’impression que cela faisait désormais une éternité. Nymor était alors en voyage à Essos en compagnie de Ser Toland, qui devait assurer son éducation. S’ils n’étaient restés que peu de temps à Tyrosh, cela avait suffit à Nymor et Talya pour se jurer d’aller à la rencontre l’un de l’autre s’ils venaient à passer à Dorne ou à Tyrosh à nouveau. Et finalement, le destin avait décidé qu’ils devraient vivre sous le même toit ! Les Dieux étaient décidément bien joueurs !

« Lady Elena et Lady Myria sont toujours à mes côtés, en effet ! Elles se portent pour le mieux et je ne peux que remercier les Dieux de m’avoir permis de les rencontrer. Peut-être auriez-vous l’occasion de les croiser dans les jours qui viennent ? »

Talya ne doutait pas de ce dernier fait. Si Elena et Myria étaient souvent à ses côtés, elles étaient aussi fréquemment loin d’elle. La Princesse jugeait qu’il s’agissait-là d’une condition de leur bonne entente. Toutes trois avaient besoin de pouvoir profiter d’un peu de temps seules. Qui plus est, la Tyroshi devenue Princesse de Dorne ne doutait pas du fait que Nymor connaissait déjà quelque peu les deux Dorniennes. Après tout, l’étrangère ici, c’était bien elle. Les familles Dorniennes entretenaient des liens qu’elle ne pouvait qu’imaginer. Et ce, dès le plus jeune âge de leurs représentants. Les Jardins Aquatiques étaient l’endroit parfait pour cela.

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“Oh je n’ai pas dit cela.” s’empressa-t-il de répondre, presque gêné, à la princesse de Tyrosh. “Je vous en crois tout à fait capable.” Elle avait cette belle énergie, cette curiosité qui le rendait certain qu’un jour ou l’autre, et plutôt deux fois qu’une, Talya saurait être là où il ne l’attendrait pas. Mais il n’imaginait pas que cela change quoi que ce soit du plaisir qu’il avait à partager son temps en sa compagnie. N’était-ce d’ailleurs pas le principe même de l’affection que d’accepter une personne entièrement, pour ses qualités mais aussi ses défauts. Alors non, même si la jeune épouse Martell était plus bavarde que lui, il n’imaginait pas qu’elle puisse un jour devenir insupportable pour lui.

Puis une fois servis et coupes en mains, l’échange resta léger alors que Talya faisait un parallèle entre le vin de dorne et ceux qui le fabriquaient. Le sourire de Nymor ne fit que s’accentuer, dévoilant quelques dents blanches entre ses lèvres. “Un vin d’exception pour un peuple d’exception.” répondit-il finalement d’un air détaché, mais toujours souriant. Si le fils de la Cocatrix portait le poids de beaucoup de doutes, sa fierté pour sa région n’en faisait jamais partie. “Seriez-vous en train de sous entendre que nous sommes un peu trop portés sur l’alcool à Dorne, Princesse Talya ?” demanda-t-il finalement, un sourcil haussé alors qu’il tentait de présenter une mine sérieuse. Il était vrai que les dorniens n’étaient pas connus pour leur mesure, bien au contraire, c’était leur impulsivité, leur sang chaud qui faisait parler, leur capacité à profiter des bonnes choses qu'offrait la vie. Mais la consommation d’alcool ne lui semblait pas un trait particulièrement dornien. Les tavernes avaient du succès dans tout Westeros  et les bardes rapportaient assez d’histoires de nobles ivrognes lors de divers dîners et banquets pour qu’il sache bien que ça n’était pas le cas.

Il lui répondit ensuite d’un aimable sourire alors qu’elle lui promettait de lui faire goûter des pâtisseries tyroshi qui devraient lui plaire et qu’il n’avait pas eu l’occasion de découvrir lors de son voyage sur les terres de Talya plusieurs années auparavant. Puis il fut temps pour les sourires de s’estomper légèrement, alors que les échanges prenaient des tournures plus sérieuses, la belle brune évoquant la vie qui attendait le Gargalen à Lancehélion, dévoilant alors ses troubles et ses doutes. Il se confia sans mal à son amie, bien conscient qu’elle était parfaitement placée pour partager sa propre expérience avec lui et peut-être le rassurer. Il concéda finalement qu’elle avait très probablement raison, après tout il valait mieux pour lui que cela soit le cas, cela présagerait un avenir plus heureux que ce qu’il envisageait à l’heure actuelle. Mais il savait bien qu’Arianne n’était pas Quentyn. Mais il savait aussi que seule Arianne pourrait lui dire ce qu’elle attendait de lui, de leur mariage et que c’était une discussion qu’il devait avoir avec elle et uniquement elle, même s’il le redoutait déjà. Néanmoins, Talya parvint à faire revenir le sourire sur le visage du Gargalen alors qu’elle plaisantait sur sa capacité à déceler les vérités. “Je suis heureux de constater que les années ont fait de vous une jeune femme bien assurée.” répondit-il simplement, légèrement taquin. Il savait qu’elle plaisantait, mais il l’avait vu avec Daria ou encore Leonah à l’époque, il ne pouvait que saluer une femme qui savait se faire confiance. Même si le trop bon coeur de Daria pouvait parfois avoir raison de son meilleur jugement. Mais Talya avait raison, si Doran avait porté son attention sur lui, c’était bien parce qu’il en avait envie et que cela lui semblait une bonne idée. Leur déjeuner à midi le lui avait bien prouvé. “Ca n’est pas tant l’accueil des Martell que je redoute. Comme vous le savez, j’ai déjà été marié par le passé, pour des raisons bien différentes, les plus nobles qui existent… Je suis heureux d’honorer ma famille et Dorne en acceptant ce mariage mais…” Avait-il besoin d’en dire plus ? Il y avait forcément une appréhension à trouver sa place à Lancehélion, mais il ne doutait pas que ce jour arriverait, lorsqu’il saurait ce qu’on attendait de lui. Il avait hâte d’ailleurs de savoir quel serait son rôle, de ce sentir utile pour Dorne puisque c’était bien ce qui l’honorait dans l’union. Mais c’était tout le reste, tout ce qui faisait d’une vie de couple, une vie de couple qui restait en lourd suspens depuis des lunes. Et ce goût amer qui restait dans sa bouche lorsqu’il songeait à Leona et qu’il avait l’impression de la trahir en osant commencer ce nouveau chapitre de sa vie. Et comment faire sans Daria à ses côtés pour apaiser ses doutes et lui éclairer le bon chemin ?

Il avait profité des sous-entendus dans les paroles de la Tyroshi pour évoquer sa propre relation de couple avec bienveillance. Ne cherchant pas à se mêler de ce qui ne le regardait pas, simplement s’assurer que son amie se trouvait toujours bien dans cette union. “Cela me fait plaisir de l’entendre.” dit-il sobrement avec un hochement de tête encourageant. Il serait également aux premières loges pour constater les évolutions de ses propres yeux. Nul doute que la prochaine étape était de voir le ventre de Talya se gonfler progressivement. Car c’était la seule chose qui semblait manquer à ce jeune couple. “S’il y a bien quelqu’un qui peut le prouver, ça sera vous.” ajouta-t-il finalement. Il savait le sens de l’honneur de la jeune femme, sa volonté de bien faire, il l’avait déjà vu des années auparavant lorsqu’elle les avait reçu, encore adolescente, déjà comme une maîtresse de maison. Peut-être que certains craignaient qu’elle ne finisse par quitter son époux comme Mellario avait qui Doran suite à leurs désaccords. Nymor ne l’avait pas connue et les faits étaient trop lointain dans le temps mais pas uniquement, de lui pour qu’il n’ait un véritable avis sur cela. Mais non, il n’imaginait pas Talya faire ceci à Quentyn ou aux Martell.

Il avait retrouvé son sérieux quelques secondes pour s’excuser d’avance sur son caractère probablement plus lugubre que ceux des gens qu’elle avait l’habitude de fréquenter à Lancehélion. Il n’était pas de ceux qui savaient évoquer la pluie et le beau temps comme si de rien était. Il était plus à l’aise dans le silence que ces fausses conversations. Mais Talya, fidèle à son bon coeur s’empressa de le lui pardonner. “Voyons, vous ne m’avez pas dérangé du tout ! C’était un véritable plaisir pour moi que de vous aider, même aussi peu, même d’aussi loin.” Il lui offrit un gracieux sourire, avant d’échapper un petit rire à la réflexion de la jeune femme. “En effet, je crois que je ne l’aurais pas cru si l’on m’avait dit le jour de notre rencontre que nous serions amenés à devenir de véritables amis pour finalement appartenir à la même famille. Mais je suis sincèrement heureux que cela soit le cas Lady Talya.” finit-il avec plus de sérieux, souhaitant s’exprimer avec sincérité. “Oh je l’espère. Après tout, nous partageons une cousine et quelques amis avec Lady Elena. Il me sera plaisant de la revoir après tout ce temps. Je suis heureux de savoir que vous avez pu vous en faire de véritables amies.” Les hommes n’avaient d’équivalent de dames de compagnies, même lorsqu’il s’agissait d’un mariage matrilinéaire. Néanmoins, le Gargalen espérait pouvoir se lier avec quelques hommes de son âge à Lancehélion, au moins quelques partenaires d’armes. Même s’il n’aimait pas sociabiliser pour sociabiliser, il devait reconnaître que cela lui ferait du bien et l’aiderait pour la suite, c’était une évidence.
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Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.



Talya offrit un doux sourire à Nymor, lui faisant comprendre qu’elle ne faisait que plaisanter. Bien que douce d’esprit, ses frères lui avaient souvent fait remarqué qu’elle était sans doute dans les bonnes grâces du Dieu Ivre, se prêtant souvent à quelques plaisanteries, bien qu’elles soient toujours bon enfant. Qui plus est, la jeune femme ne jouait à un tel jeu qu’avec ses proches ou d’autres personnes qui ne risquaient pas de prendre ombrage de son comportement. Depuis son arrivée à Dorne, ou depuis le moment où elle avait du reprendre les responsabilités qui auraient du être celles de sa mère, Talya avait toujours fait en sorte de montrer une bonne image d’elle, celle d’une jeune femme de haut rang accomplie. Mais elle ne pouvait pas chasser constamment le naturel. Il arrivait toujours à lui rappeler sa présence d’une manière ou d’une autre !

« N’en parlons plus, Nymor. répondit Talya, avec un léger rire. Je ne faisais que vous taquiner, rien de plus, rien de moins. La jeune femme se fit légèrement plus sérieuse. J’espère ne pas vous avoir blessé d’une manière ou d’une autre. Ce n’était pas dans mes attentions »

La jeune femme offrit un nouveau sourire au jeune homme, plus doux, plus compatissant. La Tyroshi avait rapidement retrouvé en Nymor certains traits de caractères de ses propres frères. Cela avait sans doute contribué à leur rapprochement depuis Tyrosh jusqu’à aujourd’hui. Aussi, sans doute se faisait-elle un peu plus familière avec lui qu’elle ne pouvait l’être avec d’autres personnes. D’un autre côté, prochainement, ils seraient réellement de la même famille. Mieux valait une entente cordiale, amicale, entre eux que des querelles incessantes. Cela ne serait profitable à personne, c’était un fait.

« Un vin d’exception pour un peuple d’exception… répéta Talya, visiblement songeuse. Il est vrai que vous êtes un cas à part dans les Sept Couronnes. remarqua-t-elle, avec un léger rire. Dans tous les sens du termes ! »

Dorne était un savant mélange d’Occident et d’Orient, de part la Princesse Nymeria tout d’abord, mais aussi par le commerce, des cultures très proches bien que loin d’être semblables et leur sang commun. Arianne, Quentyn et Trystan n’avaient-ils pas tous une moitié de leur sang provenant de Norvos dans leurs veines ? Et ils étaient loin d’être les premiers et les derniers Martell à être dans ce cas ! Après tout, il n’y avait rien de plus normal, de plus logique, que de se rapprocher des choses et des mondes qui ressemblaient déjà au nôtre. Talya s’en était rendue compte en voyageant jusqu’à Lestival, notamment. Sans doute aurait-elle était plus malheureuse dans l’Orage ou dans le Bief, bien différents de sa belle Tyrosh. Au contraire, Dorne avait pour lui les saveurs et les couleurs de cet Orient au sein duquel elle avait vu le jour.

« N’est-ce pas vrai ? s’enquit la jeune femme, sur un ton feignant une innocence et une ignorance presque enfantines. N’est-ce pas à cause de cela que tout le monde dit que votre sang est composé de flammes ? Il faut bien les alimenter et les entretenir, ne pensez-vous pas ? »

Le sourire et le regard de Talya s’étaient faits plus malicieux sans pour autant être moqueurs. Il ne s’agissait-là que d’un amusement, une petite plaisanterie, entre deux amis. Il n’y avait là aucune mauvaise intention dissimulée. Talya ne se le permettrait pas, encore au vu de la position qui était la sienne. S’ils avaient été en public, les choses auraient été sans aucune doute bien différentes. Mais ce n’était pas le cas. Aussi, la Tyroshi devenue Princesse de Dorne se permettait certaines choses qui lui auraient sans doute valu les regards courroucés de certains, tout en faisant rire d’autres personnes. Il était impossible de rire de tout avec tout le monde, c’était un fait !

« La vie nous pousse toujours dans nos retranchements. répondit Talya, avec un léger haussement d’épaules, sans se départir de son sourire. Parfois, vous avez les armes pour vous défendre, parfois vous devez les forger vous-même. Le caractère n’est que l’une des choses qu’il m’a semblé bon de renforcer face à trois frères plus âgés et plus forts que moi. Il faut bien savoir s’imposer face à eux. Je ne leur aurai jamais fait le plaisir de m’incliner. »

Tel était le lot des cadets et des cadettes comme elle qui n’avaient rien de plus que leur caractère et leurs bons mots pour se faire une place au soleil. Si elle n’avait jamais été en concurrence avec ses frères, de part le sexe qui était le sien, Talya avait du rappeler sa présence à de nombreuses reprises. Elle en était ressortie grandie bien qu’elle n’avait pu que constater que son fort caractère lui avait joué de nombreux mauvais tours. Le Dieu Ivre savait se jouer des dons offerts par Trios à ses enfants. Talya chassa ses pensées de son esprit. Nymor s’était fait plus grave. Plus inquiet aussi, lui semblait-il. Alors, la Tyroshi l’écouta dans un silence presque religieux, ne cherchant pas à le couper.

« … Hélas, les Dieux en ont décidé autrement… » murmura Talya, alors que Nymor faisait allusion à son premier mariage.

La jeune femme avait rapidement appris le sort qui avait été celui de la pauvre Leona. Une telle nouvelle lui avait causé une grande peine, bien qu’elle n’ait jamais connu l’autre jeune femme. Sans être identiques, leurs âges étaient assez proches, ce qui rendait la perte encore plus injuste encore alors qu’elle ne semblait rechercher que le bonheur. Ce triste sort qui avait été le sien n’avait pu que déteindre sur Nymor, sur son humeur et sur sa manière de voir le monde. Il se devait d’accepter un nouveau mariage pour le bien du plus grand nombre, malgré la peine qu’il devait encore porter dans son coeur et dans son âme…

« Mais vous avez peur de trahir Leona. éluda Talya, avec un sourire compatissant. Un tel sentiment n’a rien de plus normal et ne peux que se comprendre. Vous n’avez pas à vous en vouloir  à ce sujet, Nymor. »

Talya ne connaissait que trop bien ces deuils trop lourd à porter. Ces deuils qui vous arrachaient le coeur et l’âme. Son propre père aurait pu se remarier après le décès de sa mère. Mais sa peine avait été telle qu’il n’avait jamais souhaité prendre une nouvelle épouse. A ses yeux, jamais elle ne pourrait remplacer la femme qu’il avait aimé des années durant, qui avait donné naissance à ses quatre enfants et qui avait toujours été à ses côtés pour lui prodiguer des conseils avisés. Mais Nymor était dans une situation totalement différente, hélas.

« J’y compte bien. commenta la jeune femme, une lueur déterminée dans le regard. Mon père m’a toujours laissé de grandes libertés. Ma tante lui en a toujours voulu à ce sujet, jugeant sans doute qu’il voyait en moi d’avantage un quatrième fils que sa fille unique. Un sourire triste étira les lèvres de la jeune femme. Il m’a laissé le choix, je l’ai vu dans son regard. Mais il n’en était pas question. Si les Dieux ont décidé que cette demande devait lui parvenir, je me devais de l’accepter. »

Talya aurait pu épouser un Tyroshi ou un autre homme des Cités Libres. Son père aurait compris ce choix et aurait fait en sorte de lui trouver un parti convenable tout en respectant son choix. Mais la jeune femme avait refusé, préférant se fier à son père, jugeant qu’il s’agissait-là de son devoir. Son choix avait sans doute été conforté par sa curiosité naturelle. Peut-être craignait-elle également de ne pas réussir à se faire une place dans une famille Tyroshi autre que la sienne ? Comment le savoir ? Les raisons pouvaient être si diverses, si variées…

« Le plaisir est partagé. assura la jeune femme, avec nouveau rire. Les Dieux sont joueurs et je me plaît à penser qu’ils aiment réunir certaines âmes de temps à autre, jugeant qu’il s’agit-là de la meilleure décision qui soit. Talya se tut quelques instants, jouant avec l’une de ses lourdes boucles brunes. Et je ne peux qu’espérer que notre bonne entente persiste. Une famille unie est une famille qui survit en toutes circonstances. »

Aux yeux de la jeune femme, la famille était un refuge immuable pour ses membres. N’était-ce pas pour cela que certaines femmes s’en retournaient auprès des leurs lorsque leur vie maritale n’était pas saine à leurs yeux ? Le sang était comme un bouclier que l’on pouvait brandir tout en ayant la certitude d’en voir d’autres se lever à ses côtés pour assurer ses arrières. Seul, il était impossible de survivre dans ce vaste et dangereux monde. La famille était un moyen d’y prospérer, de s’y sentir protégé quand bien même tout irait au plus mal.

« Oh oui, il me semble que l’une des sœurs du père d’Elena a épousé le seigneur Trebor Jordayne, c’est cela ? s’enquit Talya, après s’être creusée la tête quelques instants, se remémorant les conversations qu’elle avait pu avoir avec Elena et ce qu’elle avait pu apprendre de son côté. Veuillez m’excuser s’il ne s’agit que d’une approximation. J’ai beau faire de mon mieux pour retenir les armoiries dorniennes et leurs possesseurs, il m’arrive encore de m’y perdre. Mais cela ne change en rien le fait qu’elle sera heureuse de vous retrouver. J’en ai même la certitude. Vous ne resterez pas isolé à Lancehélion, vous pouvez me croire. J’ai l’impression que tous les jours, de nouvelles têtes se montrent ! »

Les Martell recevaient de nombreuses personnes au sein de leur palais. Leur cour était pour ainsi dire mouvante, bien que des visages restaient toujours les mêmes, qu’il s’agisse de ceux des conseillers du Prince Doran, ceux des proches d’Arianne ou encore ceux des filles d’Oberyn. Ils formaient le noyau dur des habitants de ce lieu. Si Nymor ne les connaissent pas encore tous, il aurait tout le temps de les découvrir tout comme Talya avait pu le faire par le passé. Il était pour ainsi dire impossible d’être seul à Lancehélion. Les jeunes gens n’y manquaient pas. La relève de Dorne était sans aucun doute déjà assurée.

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« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »

Nymor secoua la tête par la négative avec un doux sourire. Non, Talya ne l’avait pas blessé le moins du monde. Si le Gargalen avait développé une certaine susceptibilité ces dernières années, il ne prenait pas ombrage des taquineries bienveillantes qui pouvaient exister entre amis ou au sein d’une famille. Sinon il n’aurait jamais survécu toutes ces années à Salrivage et aurait dû se construire une cabane sur les hauteurs de leurs terres pour vivre seul. Le fils de la Cocatrix leva ensuite son verre en direction de la Princesse Tyroshi alors qu’elle se rangeait derrière son propos sur le peuple dornien. Lorsqu’il s’agissait de se montrer fier de son sang, Nymor était aussi fier que n’importe quel dornien. C’était cela que de naître sur une terre qui n’avait jamais été conquise ou soumise. Insoumis, invaincus, intacts. Les mots des Martell résonnaient toujours avec beaucoup de vivacité chez lui. Raison pour laquelle il avait pris un faux-ombrage à la déclaration de Talya sur leur penchant pour leur propre vin. “Moi qui pensait que les flammes venaient de nos épices et de nos couleurs ! Certes nous en mettons dans notre vin, cela aide probablement, mais je vous assure que nous ne sommes pas plus portés sur la boisson qu’une autre région du Royaume des Sept Couronnes. Et puis n’est-ce pas culotté de la part d’une jeune femme qui vient d’une ville possédant un Dieu qui s’appelle…” Il prit une mine réflective. “Oh, aidez-moi, je crois que je ne parviendrais pas à retrouver son nom seul…” Il savait parfaitement qu’il cherchait le Dieu Ivre, mais il serait plus plaisant d’entendre la jeune femme prononcer le nom d’elle-même.

La discussion se faisait progressivement plus sérieuse et personnelle, alors que Nymor la félicitait pour la jeune femme qu’elle était devenue. “Je n’en attendais pas moins de vous.” répondit-il simplement. Parce que c’était ce caractère doux et fort qu’il avait apprécié chez elle, reconnaissant des qualités qu’il aimait chez sa propre jumelle. Son sourire disparu cependant lorsqu’il évoqua, bien qu’avec quelques détours, la culpabilité qu’il ressentait à l’idée de prendre une nouvelle épouse, vis à vis de sa bien-aimée Leonah. Son regard s’était perdu ailleurs dans la pièce, mais les mots de Talya, en plein dans le mille, le firent relever son visage lentement vers elle. Il secoua doucement la tête par la positive, agitant ses boucles brunes de part et d’autre. Il rendit finalement son sourire compatissant à son amie. Oui, il ne devait pas s’en vouloir. C’est ce que Daria s’évertuait à lui répéter depuis leur départ de Salrivage. Il essayait de se convaincre et pourtant la gêne subsistait et il n’en comprenait pas la raison. Pas encore.

Le sourire revint plus franchement sur le visage de Nymor lorsqu’ils parlèrent de la place que Talya avait trouvé à Lancehélion et la confiance que le Gargalen avait en elle. Il n’avait pas vraiment connu Mellario, mais il était certain que Talya aurait un avenir dornien bien différent du sien. Il se rendit compte que ce que décrivait Talya lui rappelait ce qu’il connaissait de l’éducation de sa future épouse. Alors avec les sourcils froncés, curieux, il laissa sa curiosité prendre le dessus. “Vous devez bien vous entendre avec la princesse Arianne alors ?” Il savait que Daria la considérait plus ou moins comme une amie et il se rendait compte à présent qu’il était curieux d’en savoir plus sur son entourage, avant même qu’elle ne devienne son épouse, pour éviter quelques maladresses dès le début de leur union. Parce que Talya avait raison, une famille unie résistait mieux aux attaques. Si sa famille avait été plus unie, peut-être que Leonah ne serait pas morte aujourd’hui. Au moins s’étaient-ils ensuite unis derrière lui plutôt que derrière Elmar. Au moins officiellement. “Vous avez bien raison. Et je compte bien faire ma part pour que cela soit possible.” Parce qu’il avait beau avoir évoqué ses doutes et ses inquiétudes, cela ne changeait rien à sa vision de Dorne et son envie de servir la Principauté. Nymor avait bien conscience de ses prochains devoirs et responsabilités vis à vis des Martell. “C’est exact, nous ne partageons pas de sang, mais une alliance avec la famille Jordayne.” précisa-t-il avec bienveillance. “Cette impression ne doit que s’accentuer avec l’approche du mariage. Nul doute qu’après cela, vous pourrez prétendre avoir rencontré presque tout Dorne.” ajouta-t-il avec humour. Alors que Talya évoquait la multitude de nouveaux visages qui pénétraient les terres Martell jour après jour.
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Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.



Talya ne put retenir un rire léger en entendant la remarque de Nymor au sujet des Dorniens. Elle-même vouait une certaine fierté pour ce qui était de ses origines tyroshis. Comment les choses auraient-elles pu être différentes ? On les disaient descendants de lointains Seigneurs-Dragons mais les choses ne s’arrêtaient pas à ce constat. Les mercenaires de Tyrosh avaient gagné bien des batailles également, de part l’ancienneté de leur Cité. Aussi, Talya ne pouvait que s’attendre à une telle réaction de la part du Gargalen. Aussi se contentait-elle d’en rire, comme à chacune de ses propres plaisanteries. Comment ne pouvait-elle pas supporter et accepter les mœurs dorniennes, elle qui avait épousé un homme de ces terres ? Si tout cela ne faisait que l’insupporter, la jeune femme aurait sans doute déjà retrouvé le chemin du port le plus proche par elle-même !

« Sans doute vos couleurs peuvent-elles venir de plus d’un domaine, non ? répondit la Tyroshi, amusée. Mais avouez que l’alcool adouci au moins autant les mœurs que peut le faire la musique… Bien qu’il puisse aussi exacerber bien des choses. Je dois cependant avouer que vous êtes moins porté sur le vin que bon nombre de Peuples d’Essos, bien que je ne doute pas de certaines proximités à ce sujet ! »

Alors que Talya observait sa coupe désormais vide, la dernière remarque de Nymor la força à arrêter son geste. Abaissant sa main, la jeune femme écarquilla légèrement les yeux. Ainsi, ils en étaient rendus là. La Tyroshi n’avait aucune raison de s’en offusquer, cependant. Le Dieu Ivre était un dieu farceur par excellence. Il trompait les Hommes sans mal et ne pouvait voir d’un mauvais œil les moqueries à son égard. Il savait s’en souvenir cependant. Fort heureusement, Talya ne voyait pas les choses sous cet angle. Cela ne l’empêcha pas de répliquer cependant avec une certaine vivacité. Se défendre face à trois frères plus âgés n’avait jamais été un problème pour elle. Ce n’était pas aujourd’hui que cela en deviendrait un !

« Comment osez-vous vous en prendre au Dieu qui enseigna la navigation aux miens ? répliqua alors Talya, presque outrée, bien que le sourire qui ornait ses lèvres contredisait entièrement son ton. S’il se plaît à ce qu’on le nomme Dieu Ivre c’est à cause de la démarche chaloupée qu’il nous donne lorsque nous marchons sur le pont de nos navires ! La jeune femme se tut quelques instants, faussement songeuse, levant les yeux au plafond. Et sans doute aussi à cause du fait qu’il s’amuse souvent des Mortels que nous sommes lorsque nous abusons de certains mets et liqueurs terrestres, je vous accorde ce point. »

En Essos, les grandes fêtes étaient pour le moins commune. Sans prendre en compte celles de Tyrosh, auxquelles Talya avait toujours participé avec un plaisir non dissimulé, elle pouvait aussi citer le carnaval de Braavos, d’autres d’avantage liées aux combats qui pouvaient se produire dans les arènes prévues à cet effet et bien d’autres encore. Et que dire des fêtes religieuses ! Bien que teintées d’une spiritualité des plus marquées pour des raisons évidentes, elles n’en restaient pas moins des moments privilégiés pour que le Dieu Ivre puisse à son tour se jouer des Mortels !

Talya délaissa cependant bien vite ses heureuses pensées. Son sourire se ternit également légèrement. Peut-être avait-elle été trop franche ? Cela n’était pas de l’ordre de l’impossible, la jeune femme ne pouvait pas le nier. Si les années passant, elle avait appris à garder sa langue quand bien même elle ne souhaitait que s’exprimer sur certains sujets, il lui arrivait encore de commettre quelques maladresses…

« Veuillez m’excuser si j’ai fait remonter de bien mauvais souvenirs. Ce n’était en rien mon but, ayez-en la certitude... » affirma la jeune femme, un sourire contrit aux lèvres.

Talya avait déjà connu le deuil. Si aujourd’hui elle parvenait à garder le sourire lorsqu’on évoquait sa mère, il fut un temps encore proche où ce n’était pas le cas. Où elle pleurait à chacune de ses mentions, heureuse ou non. Dans de tels cas, il lui arrivait alors de se plonger dans le travail avec plus de hardiesse qu’à l’accoutumée. Puis, petit à petit, sa peine s’était apaisée. Discuter de cette défunte si chère à son âme n’était plus synonyme de larmes. Les choses avaient fini par reprendre leur cours, à être moins douloureuses. Aussi ne pouvait-elle que se sentir coupable de faire ressentir pareils sentiments à autrui...

« La princesse Arianne et moi avons des caractères assez proches, il est vrai. concéda Talya, jouant avec sa coupe quelques instants. Nous nous entendons bien mieux que peuvent l’espérer bon nombre de belle-sœurs, si vous voulez mon avis. Saviez-vous qu’elle devait normalement prendre ma place à Tyrosh quelques temps alors que je devais rester d’avantage de temps à Dorne, durant notre enfance ? Je ne peux que gager du fait que mes parents n’auraient pas vu de grandes différences entre elle et moi, au sujet de notre manière de nous comporter. Elle y aurait été accueilli avec tous les honneurs dus à son rang, comme ce fut mon cas aux Jardins Aquatiques. Il est dommage que les choses se soient passées différemment. Vous conviendrez sans doute que Tyrosh a beaucoup de charme et ressemble à Dorne sous bien des aspects, qui plus est. Ni elle ni moi n’aurions été grandement dépaysées. »

A quel point les choses auraient-elles pu être différentes si Arianne avait pu se rendre à Tyrosh ? Talya devait avouer qu’elle ne s’était jamais réellement posée cette question. Si leurs séjours n’auraient en rien été définitifs, leurs futurs auraient-ils été les mêmes ? La question méritait d’être posée bien que sa réponse n’aurait pour ainsi dire aucun impact. Des choix avaient été faits et ne pouvaient plus être déliés. Il n’en restait pas moins que la jeune femme pensait que sa belle-sœur aurait pu trouver un attrait certain à Essos. C’était-là la seule certitude qu’elle avait en son for intérieur.

« Alors nous ne pouvons que nous entendre d’avantage encore. remarqua Talya, son habituel sourire aux lèvres. Les querelles ne sont bonnes pour personne, si ce n’est ceux et celles qui y trouveraient un intérêt à l’extérieur. Et nous ne pouvons pas leur faire ce plaisir. »

Talya ne doutait pas du fait que Nymor ferait de son mieux. En ce bas monde, il existait des hommes d’honneur et la jeune femme n’avait que peu de doutes quant au fait que son futur beau-frère en faisait partie. Malgré l’immense peine qui était la sienne, il saurait faire de son mieux. Comme eux tous, chacun à leur niveau. Arianne aurait de la chance de l’avoir à ses côtés, bien que seul le temps pourrait confirmer cette idée.

« Ne m’en parlez pas… Je vais finir par m’y perdre ! s’exclama la Tyroshi, avec rire quelque peu nerveux. Tant de familles sont attendues… Je me prends à jouer aux jeux de certains enfants à ce sujet, figurez-vous. avoua la jeune femme, quelque peu gênée. Vous savez, ce jeu qui vise à se placer devant un blason et à essayer d’en retrouver le propriétaire ? Si ma mémoire est bonne, je dois avouer avoir encore quelques lacunes à ce sujet. Il m’arrive encore de m’emmêler l’esprit entre les devises. Talya ne put retenir un rire. Quelle piètre image vous devez avoir de moi désormais ! Une princesse qui ne sait même pas reconnaître toutes les familles de la Couronne dans laquelle est censée vivre… Au bout d’un an, c’est un comble... »

A Tyrosh, les nobles familles n’usaient pas des mêmes symboles pour se reconnaître, se différencier et se faire connaître. Pour différencier une grande lignée d’une autre, il fallait la plupart du temps s’en référer à la couleur de sa chevelure, bien que cela ne faisait pas tout non plus. Un moyen bien plus sûr de savoir l’origine de chacun était de se référer aux voiles des navires. Talya avait toujours connu celles de sa famille rouges, avec quelques nuances ici et là en fonction des personnes qui menaient les embarcations. La couleur des voiles se répercutait ensuite sur celle des tenures des demeures ou encore sur celle des cheveux, bien que les grandes familles avaient déjà perdu depuis longtemps le monopole à ce dernier sujet. Il suffisait de voir les rues de Tyrosh pour s’en rendre compte. Toujours est-il que malgré ses efforts, Talya souffrait encore de quelques difficultés pour discerner une grande famille Dornienne d’une autre. Le mariage qui s’annonçait serait peut-être une manière d’y remédier quelque peu…

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“Avez-vous quelque chose à redire sur nos musiciens à présent ?” demanda-t-il en haussa un sourcil amusé alors que Talya comparait à présent les effets similaires de l’alcool et ceux de la musique chez les gens. Néanmoins, le fils de la Cocatrix ne s’était pas privé d’évoquer la déité liée à l’alcool qui n’existait qu’à Tyrosh, retournant la taquinerie de l’épouse de Quentyn contre elle. “Je ne m’en suis nullement pris à lui, bien au contraire, je vous rappelle son existence que vous sembliez avoir oublié. Ce n’est tout de même pas moi qui ait choisi son nom.” se défendit-il avec un sourire amusé. “Je disais simplement que nous n’avons rien de tel à Dorne ou ailleurs à Westeros aux dernières nouvelles. Même chez les marins que sont ces pirates de fer-nés.” expliqua-t-il, ne pouvant s’empêcher de prendre un ton plus dur à l’évocation de ceux qui avaient attaqué ses côtes quelques lunes plus tôt.

Lorsque Leonah fut évoquée, les sourires et airs taquins disparurent aussitôt du visage du Gargalen qui ne pouvait ignorer la gêne qu’il ressentait à l’idée de tourner la page et de laisser son union avec son amour de jeunesse derrière lui. Talya ne put s’empêcher de s’excuser, ce à quoi Nymor s’empressa de répondre en secouant la tête par la négative. Ca n’était pas de sa faute, rien de tout ça. Les souvenirs de Leonah étaient avec lui, qu’elle soit mentionnée ou non. Chaque fois qu’il songeait à cette union, à cette cérémonie, que quelqu’un l’évoquait, ce qui arrivait au moins une fois par heure, le visage souriant et enjôleur de Leonah lui apparaissait et lui serrait le coeur. Il finit par offrir un triste sourire à Talya, tentant de la rassurer sur ses élans de franchises.

Le sujet changea légèrement, alors que Nymor se rendait compte des similitudes entre sa future épouse et son amie tyroshi. En cet instant, il espérait que mieux connaître la princesse, et non pas cette idée qu’il se faisait d’elle de part leurs rencontres enfantines aux Jardins Aquatiques, il pourrait peut-être se sentir plus à l’aise pour accomplir son devoir quelques semaines plus tard. Il voulut alors en savoir un peu plus sur Arianne, au travers du regard de la jeune Talya avec qui il s’entendait si bien. Il apprit alors qu’Arianne aurait du passer quelques temps à Tyrosh, lorsque Talya s’était justement rendue à Dorne. Il répondit avec un sourire et un hochement positif de visage au parallèle que traçait la jeune épouse entre Dorne et sa ville natale. “Mais vous n’auriez pas pu la rencontrer aux Jardins Aquatiques ?” remarqua-t-il simplement. Il se demanda alors si ce changement de programme avait à voir avec le pupillage de Quentyn et le départ de Melario. Il en saurait peut-être plus un jour, lorsqu’il serait devenu un Martell comme un autre. Ses sourcils se froncèrent légèrement alors que Talya évoquait d’étrange manière la possibilité de conflits. Il ne lui avait pas semblé que Lancehélion était une poudrière, pas plus que les Martell, mais peut-être son regard extérieur se trompait, puisque Talya semblait dire qu’une telle explosion était envisageable si certains efforts n’étaient pas faits en ce sens. Encore une fois, il devrait expérimenter cela par lui même et se faire son propre avis sur le sujet. “Je n’ai nul envie de créer de querelle, bien au contraire.” dit-il simplement dans l’espoir de rassurer la jeune femme. Et ce qui relèverait du sein privé avec Arianne resterait bien dans le sein privé de leur futur couple.

Le ton se fit bien plus léger alors qu’ils évoquèrent la foule qui se dirigeait jour après jour à Lancehélion en prévision du mariage. Il conserva un doux sourire en s’adressant à Talya. “Alors c’est moi qui doit vous renvoyer une bien piètre image si vous pensez que je pourrais songer cela de vous un jour. Vous êtes arrivée dans un tout autre univers. Malgré les résonances entre votre ville natale et ma région que vous évoquiez plus tôt, il y a aussi de véritables différences culturelles. Elles ne nous empêchent pas de lier alliances et amitiés, mais elles existent. Et il est bien plus difficile d’apprendre des leçons à l’âge adulte que lors de l’enfance, lorsque nous n’avons que ça à changer. Mais au moins estimez vous heureuse d’avoir épousé un dornien et non pas un bieffois !” C’était une plaisanterie évidemment. Une telle union ne pourrait probablement jamais avoir lieu ou relèverait d’une exception, mais il fallait reconnaître que cette région lui avait donné du fil à retordre durant l’enfance, tant il y avait de blasons et de noms à retenir, sans compter son désamour pour celle-ci compte tenu de sa culture. Daria n’avait eu aucun mal à le surpasser dans cette matière.


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Nymor Gargalen & Talya de Tyrosh.



« Vos musiciens ? Oh, je n’oserai pas m’aventurer sur une telle voie ! s’exclama la Tyroshi, masquant en partie sa bouche pour étouffer un rire. Ils sont pour moi une source d’inspiration non négligeable et, pour être franche avec vous, je pense avoir beaucoup à apprendre d’eux ! Ma pauvre tante pensait ne jamais pouvoir me changer en une dame digne de ce nom jusqu’au moment où elle me mit une cithare entre les mains ! A ce sujet, fort est de constater que les musiciens de vos terres ne peuvent que devenir des modèles à suivre. »

Ôtant sa main de devant sa bouche, la jeune femme les posa par la suite sur ses genoux. L’espace de quelques instants, Talya les laissa se dégourdir. Pour continuer d’exister, de fonctionner, la musique se devait d’être pratiquée à chaque jour qui passait. Des lors, des gestes restaient, battant parfois une mesure invisible, incompréhensible pour le commun des mortels. Se rendant compte que ses doigts se mouvaient, la Tyroshi finit par resserrer les mains, le plus simplement du monde, comme si rien ne s’était passé.

« Quelle bien mauvaise croyante je suis ! ironisa Talya. Voyez-vous, ce nom qu’il porte n’est point mon préféré à son sujet. Je le surnomme bien plus volontiers Dieu Moqueur ou Dieu Farceur. Mais pour beaucoup, il n’est que l’inventeur de l’alcool. La jeune femme se tut quelques instants. Je suppose qu’il s’agit-là d’une preuve de notre douceur de vivre ? Peut-être faudrait-il que d’avantage de monde prie un pareil Dieu ? Le monde s’en porterait peut-être mieux ? » commenta-t-elle, mutine.

Des Fer-Nés, Talya n’en avait que peu connu. Peut-être en avait-elle croisé plusieurs fois sans même s’en rendre compte ? Cela ne relevait pas de l’impossible. Sur les flots, les lois des hommes ne s’appliquaient pas. Changer de pavillon était une chose des plus simples. Cela permettait d’éviter quelques taxes ou certaines attaques. Les Fer-Nés en tant que peuple, que calamité dans les faits, n’étaient devenus une réalité qu’après son arrivée à Dorne. Des pensées que la jeune femme chassa bien vite de son esprit en se rendant compte de la mine qu’affichait Nymor. Un événement pourtant joyeux pouvait réveiller de bien mauvais souvenirs...

Arianne et elle auraient du être échangées. Une fille pour une fille, une famille pour une famille. Si Aryos avait été moins âgé, peut-être l’aurait-il accompagné afin de tenir compagnie à Quentyn ? A moins qu’il n’eut été échangé aussi avec un fils d’une autre Cité ou d’une autre famille ? Des faits qui n’étaient pas avenus dans tous les cas. Talya avait eu l’occasion de s’entretenir avec Arianne, de partager certains de ses jeux. Sans doute n’auraient-elles qu’une vague image l’une de l’autre si la princesse de Dorne avait du prendre sa place à Tyrosh.

« Il est vrai que si les choses se sont déroulées différemment, je ne voudrai en aucun cas les changer. Je ne peux que vous accorder ce point. Mon séjour aux Jardins Aquatiques est et restera toujours l’un des plus doux souvenirs que je peux posséder. Bien qu’il fusse court, peut-être trop à mon goût, fort est de constater que j’y ai rencontré bien des personnes que je côtoie encore aujourd’hui. La princesse Arianne a fait partie de ce nombre, tout comme le prince Quentyn, tout comme vous. Nous n’étions que des enfants tous autant que nous étions. Talya se tut quelques instants, se perdant dans ses pensées. Les Dieux ont un sens de l’humour bien à eux, comme toujours. A moins qu’ils n’aient déjà remarqué nos ententes et aient jugé bon de nous réunir ? Comment le savoir ? »

On disait de Trios qu’il avait des plans pour chacun des êtres de cette terre. En allait-il de même pour les Sept ? Talya devait avouer qu’elle n’avait encore jamais lu telle chose dans ces ouvrages destinés aux prières. Les différences entre les Sept Faces qui n’en formaient qu’Une et ses propres croyances étaient manifestes. Toujours est-il que la jeune femme ne pouvait pas imaginer un seul instant que tout cela n’était du qu’au hasard. Son destin en Essos était tout tracé de part le sang qui était le sien. Et pourtant, c’était ici qu’elle était venue fonder un foyer et consolider une alliance totalement différente de ce qu’elle avait pu entrevoir alors qu’elle vivait toujours à Tyrosh.

« Ce n’est point mon envie également. confia Talya, adoucie. Il n’y a rien de plus beau que de voir une famille unie, je pense que vous en conviendrez. Hélas… La jeune femme chercha ses mots quelques instants. Il n’y a rien de pire, de plus douloureux, que d’être trahi par une personne de son sang… Je ne veux plus connaître cela et je ne le souhaite à personne. Pas même à mon pire ennemi. »

Talya avait chéri Shaïra comme on chérissait une sœur. Elle avait veillé sur elle, l’avait accueillie dans sa suite, à sa table, dans ses appartements. Elle avait accepté qu’elle s’occupe de sa chevelure, des affaires qui étaient les siennes. Cela n’avait rendu son geste que plus atroce encore. Tant de possibilités de trahison lui avaient été offertes… La Tyroshi ne pouvait que s’en rendre compte à présent que le pire avait failli se produire. Comment savoir jusqu’où cette pauvre folle aurait pu aller si elle n’avait pas été arrêtée à temps ?

« Il est vrai. Vous parlez même sagement. avoua la jeune femme, un sourire contrit aux lèvres. Il m’arrive d’oublier que je ne suis ici que depuis un an. Parfois, il m’arrive de songer que cela fait une éternité que j’ai quitté ma si belle Tyrosh. Puis, je reviens à la raison et je ne peux que me rendre compte du contraire. Aussi, je ne peux que m’estimer heureuse de comprendre votre langue et de la parler assez aisément pour me faire comprendre à mon tour. Si cela ne saurait suffire à faire totalement oublier ma région natale, cela reste réconfortant pour moi. »

Combien de fois Talya avait-elle pu remercier son père et sa mère pour l’avoir forcée à apprendre cette langue parlée de l’autre côté du Détroit ? Si au début, cet apprentissage n’avait pu que l’ennuyer quelque peu, après tout les Cités Libres se comprenaient entre elles sans passer par de tels cours, tout avait changé alors que l’enfant vieillissait. Aux Jardins Aquatiques, cela lui avait permis de se faire comprendre, de tisser des liens qu’ils avaient connu une seconde jeunesse après son mariage. Dans les autres Cités Libres comme à Tyrosh, cela lui avait permis d’échanger quelques mots avec des ambassadeurs venus de ce qui lui semblait être le bout du monde. Et aujourd’hui… Et aujourd’hui cette langue apprise dans sa jeunesse était en passe de devenir un équivalent de sa langue maternelle !

« Un Bieffois ? Par tous les Dieux, mais que dites-vous là ?! s’esclaffa la Tyroshi. Pensez-vous vraiment que j’aurai supporté les robes étriquées que portent leurs femmes, leur nourriture si peu colorée et leur soleil blafard ? La jeune femme ne put retenir un nouveau rire, bien plus franc. Dans les faits, la question est plutôt de savoir si une famille Bieffoise aurait pu me supporter ! Pensez-vous vraiment qu’ils n’auraient pas fini par m’enfermer dans un Septuaire, ou pire encore, pour m’apprendre à vivre selon leurs désirs ? »

Du Bief, Talya ne connaissait que peu de choses, il est vrai. Quelques rencontres, quelques mots échangés, ou encore quelques paragraphes perdus dans ouvrages plus ou moins épais. En Essos, les descriptions de Westeros occultaient souvent cette multiculturalité, cette pluralité. Il en allait de même pour les habitants de ce monde vis-à-vis d’Essos. Un Bieffois valait bien un Orageois comme un Tyroshi valait bien un Penthoshi. Les Dorniens étaient mieux connus car plus semblables sur certains points aux Essosis. Mais pour le reste… Pour le reste, Talya n’avait découvert l’existence de certaines contrées qu’après ses épousailles.

DRACARYS


HRP:




L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

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Tu es de ma famille,
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du sang


« Lancehélion | 302, lune 9, semaine 3 »

Au moins la princesse par alliance n’avait rien à redire sur les musiciens de Dorne, c’était bien le contraire, ce qui fit sourire franchement le Gargalen. Il n’était pas musicien lui, ses doigts c’était autour d’une épée qu’ils s’étaient agrippés et non pas sur des cordes musicales. Il n’avait osé chanter qu’en privé pour Leonah et lui prouver son amour. Elle lui avait toujours dit qu’il avait une belle voix mais il ne l’avait jamais crue. Il n’était pas un mauvais danseur mais il craignait toujours de se porter en ridicule, ce qui le rendait plutôt ridige dans ses déplacements et ses gestes. Alors non, peut-être que Nymor n’était pas le mieux placé pour parler de musique, en bien ou en mal d’ailleurs. Même s’il reconnaissait qu’il était agréable lorsque quelques musiciens jouaient en fond. Il rit donc simplement aux remarques de Talya, se demandant s’il la verrait bientôt s’entraîner avec le reste de la troupe de Lancehélion.

Néanmoins, la Tyroshi ne voulut rien lâcher quant aux histoires d’alcool, même lorsque Nymor évoqua l’existence du Dieu Ivre dans sa culture. Il finit donc par secouer la tête par la négative, néanmoins un sourire sur ses lèvres. “Voilà donc un sujet où nous devrons être d’accord de ne point être d’accord. Je continuerais d’apprécier le vin dornien à sa juste valeur. Et à plaisanter de ce Dieu Moqueur puisqu’il en a également le nom d’après vos propos. Tant pis pour vous, il vous faudra vous fournir ailleurs en boissons.” Il sourit aimablement. Il n’était évidemment pas la peine de lui rappeler qu’il ne ferait pas bon de vexer un autre dornien que lui sur le sujet.

Nymor se montra ensuite curieux de l’avis de Talya sur sa future épouse. Il savait déjà que Daria l’adorait mais il savait que ce sentiment datait de longtemps déjà, à l’époque où l’enthousiasme de l’enfance ne permettait pas d’avoir un avis objectif. Alors il voulait avoir un écho d’une autre personne de confiance, qui vivait avec la concernée depuis un certain temps maintenant. Cependant la conversation pris de nouveaux détours et le sujet fut tel que la mine du fils de la Cocatrix se trouva à nouveau lugubre. Un simple déglutissement relevait d’un effort considérable lorsqu’il était question d’Elmar. Nymor savait que Talya avait eu son lot de problèmes familiaux également. Mais encore fallait-il se réjouir que tout le monde soit encore en vie. Plus de peur que de mal, comme aimaient sa grand-mère à chaque occasion. Mais les dégâts étaient déjà faits, considéraient certains. Un sourire revint néanmoins sur son visage lorsque Talya parla avec une certaine émotion de sa Tyrosh natale et de son attache pour la région, bien qu’elle reconnaissait facilement avoir l’impression d’être parmi eu depuis bien longtemps. Elle rit de bon coeur à sa plaisanterie sur un mariage bieffois. “Je ne sais pas si ce n’est qu’ils ne vous auraient pas supporté, tant qu’ils préfèrent réellement épouser leurs cousins.” ajouta-t-il avec un sourire moqueur. Les bieffois étaient les plus anciens ennemis des dorniens, alors c’était de bonne guerre.

Un coup discret fut frappé à la porte, si discret qu’il dû être renouvelé pour être entendu. Nymor retrouva son sérieux aussitôt, se redressa dans son assise. “Oui ?” Le jeune page qui avait ouvert plus tôt à la princesse réapparut dans l'entrebâillement de la porte de bois. “Ser Nymor… vous aviez une audience de prévue avec le sénéchal aujourd’hui…” Il se passa une main dans les cheveux, légèrement confus. “Je sais bien, mais ça n’était pas prévu avant…” et le jeune garçon le pris de court. “Et c’est à présent l’heure.” Le Gargalen se retourna brusquement vers la princesse, l’air confus. “J’avais complètement oublié et je n’ai pas vu le temps passer… Je suis navré de couper court de la sorte à notre discussion… Je… Je ferais en sorte de me rattraper.” Après tout, à partir de maintenant, ils auraient tout le temps du monde. “Je peux demander à Daria si elle est encore libre, ça me ferait plaisir que vous puissiez faire plus ample connaissance ? Mais je ne voudrais pas empiéter sur vos propres responsabilités de princesse…”


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