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QUAND LA MORT NE VIENT PAS

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QUAND LA MORT NE VIENT PAS

QUAND LA MORT NE VIENT PAS 4c3h

Année 289,  Lune 5, Semaine 4

Jonos Bracken & Gorn

Il flottait dans cette obscurité si rassurante. Jamais Gorn ne s’était sentit ainsi auparavant. Cet état de béatitude dura quelques temps. Puis vinrent les questions. Était-il dans un rêve ? On n’en avait pas conscience normalement ?

Quelques images d’affrontement passèrent furtivement. Gorn se souvint aussi du départ de la flotte à la rencontre de fer-nés. Il était mort au combat voilà l’explication. Étrangement cette révélation ne l’inquiéta aucunement. Gorn savait déjà à quoi s’attendre. Les septons l’avaient initié à ce sujet. Et puis cette mort que tout le monde redoutait, n’était pas si désagréable à première vue.

Progressivement certaines sensations réapparurent. Le soldat sentait de nouveau son corps notamment des douleurs dont une très forte au ventre. N’était-il pas censé être débarrassé de son enveloppe corporelle ? Il remarqua aussi que ses paupières étaient fermées.

Comme il s’interrogeait de nouveau sur sa situation, Gorn finit par ouvrir les yeux. La lumière du soleil l’assaillit, puis une silhouette se dessina.

L’Etranger était là pour l’emmener ! D’abord immobile il se pencha vers lui à fin de l’emmener vers au-delà.

Soudain l'Etranger parla.

« Que les septs me les bouffent ! Hé les gars ! Gorn vient d’ouvrir les yeux. »

Ce discourt fort peu divin fit réaliser à Gorn sa survie et par la même occasion revenir dans le monde réel. Malgré la lumière aveuglante il reconnut les uniformes de ses compagnons d’arme entrain de s’agglutiner au-dessus de lui.

Une odeur de sel trainait dans l’air. Le sol tanguait. Des murmures fusaient autour de lui. On le traitait d’increvable. Le besoin de réponses se fit sentir de nouveau.

« Où suis-je ? » Parvint à articuler Gorn péniblement.

Le soldat qu’il avait prit précédemment pour l’Etranger, se tourna alors vers lui. Il lui donnait une impression de déjà vu. Son prénom finissait en « er » d’après ses souvenirs. Il s’agissait de l’archétype du bon camarade, celui qui s’entend avec tout le monde même un fanatique religieux.

« T’es sur un bateau. On revient de chez les fer-nés. »

Il avait balancé ces informations simplement comme des évidences. Ce qui était loin d’être le cas pour Gorn et son esprit embrumé. Toutefois il parvint à se remémorer plus précisément du départ, de l’immense flotte partant à l’assaut des îles de fer, de lui dans la foule impatient d’en découdre.

« T’as assuré contre ces bâtards des mers. » Enchaina « er » ne comprenant toujours pas l’état de son camarade.

« Virez vos carcasses de là ! » S’exclama brusquement une voix forte derrière les soldats.

Ces derniers s’écartèrent et dévoilèrent par la même occasion un petit homme avec une chaine autour du cou.

« Alors comme ça tu ne veux pas mourir. » Déclara le mestre à l’adresse de Gorn. « Une gueuse sacrément gironde doit attendre pour que tu t’accroches ainsi. »

Un érudit s’exprimant de la sorte avait de quoi surprendre. Celui se penchant sur le soldat était un guérisseur spécialisé dans les blessures de guerre. A force de proximité la soldatesque avait finit par détendre sur lui.

« Bon comme l’Etranger t’as pas encore attrapé autant prendre soin de toi. »

Suite à ses paroles le mestre commença à défaire le bandage au niveau du ventre. Le trou était impressionnant. A sa vue Gorn se rappela s’être prit une flèche à cet endroit. Curieusement la douleur était absente de son souvenir. La bataille ! Qui avait gagné ? Il releva la tête en direction de ses compagnons d’arme dont la simple attitude le rassura. Ils n’affichaient clairement pas des visages de vaincus. Les fer-nés avaient mordus la poussière !

Cette nouvelle ne rassasia pas complètement Gorn. Car un autre aspect du comportement de ses confrères l’intriguait. Pourquoi constituait-il un tel intérêt de leur part ? Quelques râles à proximité parvinrent à ses oreilles accompagnés par des odeurs de sang et de chairs putrides. Sans même avoir à regarder les alentours Gorn comprit qu’il se situait dans le coin des blessés voir des agonisants.

Il n’était donc qu’un blessé parmi tant d’autres. Alors que le mestre nettoyait sa blessure, d’autres souvenirs remontèrent à la surface. Des fer-nés avaient accostés le bateau de Gorn ou l’inverse. S’en était suivit un affrontement.

Quelqu’un avait vidé les rangs des fer-nés, les fauchant comme du blé. Il poussait des cris de bêtes, et se battait comme tel allant jusqu’à mordre à la gorge l’un de ses adversaires.

« C’était moi. » Réalisa Gorn à haute voix.
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Quand la Mort ne Vient Pas

La Mort Est Une Grande Patiente



Gorn & Jonos Bracken

An 289, Lune 5, Semaine 4

- Vraiment ?

La voix était survenue de manière brusque, surprenant tout ceux présent, les regard se tournant vers la voix grave qui venait de s’élever. Et bientôt, tous s’inclinèrent -certains comme ils pouvaient- face au nouveau venu : le seigneur Bracken, l'Étalon Rouge comme les hommes directement sous ses ordres aimaient bien le surnommer. Un titre un peu pompeux, mais qui plaisait au seigneur de la Haye-Pierre. Un petit plaisir coupable, et un petit ajout amusant à sa réputation.

Le seigneur Jonos était encore dans sa tenue de combat, bien couverte de sang, son visage encore mouillé par la rasade d’eau qu’il avait prit, afin de nettoyer son visage et de se rafraîchir la gorge après le rude combat de la journée. Les Fer-Nés étaient des emmerdeurs de première, et des bons à rien dont l’existence entière n’était qu’une vaste erreur, une grande blague. Mais ils étaient féroces au combat, ça, le seigneur conflanais ne pouvait le nier. Ce n’était pas des dorniens, pour sûr !

Le combat n’avait pas été important en terme de taille, ni très long, mais il avait été brutal, féroce, et sans pitié. Comme à son habitude, Jonos avait combattu directement auprès de ses hommes, son heaume en forme de cheval et son fier étalon rouge brodé sur son torse servant de symbole de reconnaissance et ralliement au milieu de la mêlée. Seulement quatre fer-nés pourfendus de sa main. Il avait été trop peu productif sur ce combat, d’autant qu'un certain nombre de ses hommes avaient bien morflés. Les pertes étaient encore en cours d’évaluation, mais au moins, la victoire était leur, les fer-nés survivants étaient repartis la queue entre les jambes, les morts se faisant bouffer les couilles par les thons de leur soi-disant “Dieu Noyé”. Ah ! La bonne blague !

Cependant, au plus fort des combats, l’écho d’un combattant sous ses ordres, furieux et implacable, lui était parvenu. A lui seul, isolé des autres, il avait affronté et vaincu plus d’une vingtaine de fer-nés, ne reculant à aucun instant, et les pourfendant tous les uns après les autres à une vitesse frénétique. Les hommes le surnommaient “l’Increvable”, un nom qui en disait long, et qui piqua la vive curiosité du seigneur de la Haye-Pierre.

D’où sa présence en ce début de soirée dans le camp des blessés, heaume sous le bras, entouré par trois de ses gardes personnels, le regard fixé vers le petit attroupements de soldats entourant celui qu’il recherchait.

S’approchant d’enjambées larges mais lentes, le groupe recula à son approche, pour laisser le seigneur Bracken faire face au valeureux soldat allongé, en train d’être soigné par un Mestre. Son regard froid et indéchiffrable croisa directement celui du soldat, alors que sa voix s’éleva à nouveau, imposant un silence d’or autour d’eux :

- Êtes vous bien le dénommé Gorn ? Celui que certains des hommes ici présents surnomment “l’Increvable” ?

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De nouveaux souvenirs affluèrent dans le crâne de Gorn. Tout comme les précédents ils demeuraient flous. Il se voyait brandissant son épée çà et là, les cadavres s’accumulant à ses pieds. Bien que Gorn ne soit pas un mauvais combattant le nombre de ses victimes, semblaient anormalement élevés.

Et surtout il y avait sa façon de se battre. Il maniait sa lourde claymore d’une seule main, ce qui ne l’empêchait pas de frapper avec une force incroyable bien supérieure à la sienne normalement.

Parmi les autres soldats l’observant actuellement certains avaient également vu ce spectacle surprenant. Ils étaient intrigués ou reconnaissants de ses prouesses. Gorn lui était soulagé. Quelqu’un venait enfin de porter un regard sur cet homme sans passé, ni famille. Et il s’agissait des sept en personne. Car dans le petit monde restreint de Gorn, ce phénomène ne pouvait pas s’expliquer autrement.

Enfin sa vie prenait un sens.

Alors que le soldat cherchait une explication à son exploit dans la religion, le mestre lui continuait de se reposer sur la science. Il nettoya les nombreuses blessures et changea les pansements faits à la va-vite du fait des chances limitées de sa survie. A partir de cette tâche le vieux guérisseur évalua une perte de sang assez importante. Et pourtant....

« Mon gars tu ne vas pas claquer aujourd’hui, ni demain. » Dit le mestre sans dissimuler son étonnement.

Bien qu’il s’adressait à Gorn, sa voix était suffisamment forte pour être entendu par les autres guerriers. D’ailleurs c’était volontaire. Les soldats furent soulagés mais pas autant qu’on pouvait s’y attendre. Ils revenaient d’une bataille bien trop violente pour être ému aux larmes par la survie de l’un des leurs. Surtout que d’autres agonisaient à coté de lui.

Ce n’était qu’une petite victoire dans l’ombre d’une autre bien plus grande.

Gorn en avait également conscience. C’est justement ce qui le troubla dans un premier temps. Pourquoi méritait-il tant d’attention ?

A présent qu’il commençait enfin à comprendre, un autre événement fit son apparition. Il se déroula comme une sorte d’écho. L’un des soldats en retrait aperçu quelque chose à l’arrière et interpella l’un de ses compagnons, qui reproduisit son geste sur un autre et ainsi de suite.

Progressivement se forma une sorte de haie d’honneur. En l’honneur de qui justement ?

Gorn avait déjà vu son seigneur lors de diverses occasions comme les inspections. Mais là c’était différent. Il se dirigeait ostensiblement dans sa direction, et s’adressa même à lui.

Il n’était qu’un simple roturier en aucun cas habitué à ce genre d’attention de la part d’un personnage de cette importance. Surpris dans un premier temps la discipline finit par l’emporter chez Gorn.

« Oui monseigneur. » Dit-il d’un timbre martial.

Toutefois le levé militaire n’accompagna pas ses mots. Car le mestre le stoppa dans son élan avec son bras comme s’il avait prévu cette réaction stupide, qui aurait pu rouvrir ses blessures.

Une fois cette tâche effectuée le mestre exécuta une révérence brève mais correcte à l’attention du seigneur de la maison Bracken. Ensuite il fit un signe de tête aux autres soldats présents tout en s’éloignant afin qu’ils l’imitent.

Enfin Gorn perçut la situation dans son ensemble. Il ne s’était pas juste bien battu. Sinon son suzerain ne serait pas venu personnellement à sa rencontre. Alors que tant de ses confrères auraient aimé être à sa place, Gorn lui en fut juste satisfait. C’était plutôt les projets des sept à son égard, qui l’intéressait.
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Quand la Mort ne Vient Pas

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Gorn & Jonos Bracken

C’est d’un revers de la main que le seigneur Jonos stoppa et interpella le Mestre, sans même lui adresser un regard, continuant de regarder le guerrier allongé au sol :

- Inutile de faire vos pirouettes et faire place. Occupez-vous de lui, et envoyez le moi quand il pourra tenir debout. J’aurais à aimer que d’échanger avec lui, et quand il sera en forme. Le plus tôt sera le mieux. Son regard croisa alors celui de Gorn. L’on se voit plus tard, “Increvable”, ne me faites pas trop attendre.

Et sans plus de cérémonie, toujours collé par ses gardes, le seigneur Jonos tourna talon et quitta le lieu de soin et repos des soldats sous ses ordres, disparaissant en quelques instants, laissant le cours des événements reprendre son cheminement.

La soirée venue, ils avaient enfin accostés de nouveau sur la côte, débarquant hommes, ressources et vivres sur la première plage venue, et ce à la satisfaction du seigneur de la Haye-Pierre. Jonos n’était clairement pas un animal marin, mais ça, il ne fallait pas être un génie pour le savoir. Les fleuves et rivières du Conflans lui suffisait largement, même s’il n’hésitait pas à prendre la mer, comme actuellement, pour combattre ses ennemis et prouver sa bravoure et obtenir gloire et renom pour sa famille. Les Fer-Nés, il y avait plus glorieux comme ennemi, mais ils avaient ce don incroyable que d’être détestés de tout Westeros, que ce soit du Nord jusqu’à Dorne. Il suffisait de voir tout ceux qui s’étaient mobilisés au nom de la Couronne pour les combattre lorsqu’ils s’étaient soulevés pour s’en rendre compte. Le seigneur Jonos était certain de la défaite des Fer-Nés, et que bientôt, ils rentreraient la queue entre les jambes sur les petites îles merdiques, à cultiver et bouffer de vulgaires pissenlits sur leurs terres si infertiles.

C’est l’annonce d’un des gardes de sa tente qui fît sortir Jonos de ses pensées, son visage affichant une très légère surprise sous la lumière projetée par la bougie située sur le petit bureau installé au centre de la tente. Quelques instants plus tard, c’est ce fameux “Increvable” qui se présenta face à lui, l’air bien amoché par le combat de la matinée, mais bien debout et bien vivant.

De par sa position, Jonos pouvait cette fois bien le voir. Un vrai guerrier, pas que dans son exploit du jour, mais dans la carrure également. Étrangement, il lui rappelait son défunt frère, bien que ce “Gorn” lui, était bel et bien vivant. Et un personnage qui paraissait dors et déjà singulier aux yeux de Jonos. Un bel élément potentiel qui venait de se révéler à ses yeux, en ce jour.

C’est d’un simple mouvement de main qu’il désigna un siège qui se trouvait de l’autre côté du bureau où il siégeait.

- Je suis bien satisfait de vous voir debout et entier. Prenez place, je vous prie.

Le temps que le dénommé Gorn s’installe tant bien que mal avec ses blessures sur le siège, Jonos l’observa avec attention, main droite sur le menton, coude droit prenant appui sur le bureau, un léger rictus aux lèvres. Une fois ce dernier installé, Jonos laissa planer un petit silence, avant d’hausser à nouveau sa voix naturellement autoritaire :

- Il m’apparaît que j’ai eut des échos du combat d’aujourd’hui. Qu’un certain “Increvable” aurait été pris d’une vraie “rage” et aurait vaincu à lui seul une vingtaine de Fer-Nés comme s’ils étaient de simples brindilles de blé. Ce genre de talents dans mon armée m’intrigue, et je serais bien curieux de voir ce que vous pouvez me dire sur cela, Gorn.

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Face aux demandes ou plutôt exigences de Jonos Bracken, le mestre détenait quelques répliques comme :

« Tenir sur quoi ? » ou « Plutôt vivant ou plutôt mort ? »

Mais il préféra les garder pour lui. Ce seigneur ne semblait pas être friand des bons mots. A vue de nez il appréciait juste les « Bien monseigneur. ». C’est justement ce que le mestre lui dit avant qu’il ne parte.

De son coté l’intimidation de Gorn diminua suite à la dernière réplique de son supérieur. Il l’avait désigné par son nouveau surnom avec un soupçon de familiarité propre aux hommes d’arme. D’ailleurs il en avait le port, et même les stigmates avec les tâches de sang trainant çà et là sur sa tenue.

Finalement les nobles n’étaient peut-être pas si différents qu’on le disait.

Une fois Jonos partit, l’esprit sarcastique du mestre lui revint. Il poussa d’abord un énorme soupir face à la tâche qui l’attendait, puis se tourna vers les autres soldats, et enfin s’adressa à « er ».

« Au fait Robert merci. »

« Merci pour quoi ? » Demanda l’intéressé intrigué.

« Pour ta tunique. » Expliqua-t-il d’abord avant d’en rajouter face à l’air désorienté de son interlocuteur. « T’as vu ce qu’il reste de son uniforme. Il ne peut pas se rendre à une convocation comme çà. »

Entre son esprit serviable, et les arguements du soigneur, Robert finit par céder en poussant un petit râle pour le principe.

Le temps passa. Le mestre effectua les soins ponctués par quelques répliques tel que : « On aura plus vite fait de chercher où t’es pas blessé. »

Les frères d’arme se remémorèrent leurs combats et leurs morts. Gorn apprit ainsi ce qu’il était advenu à savoir l’assaut de Pyk. Il regrettait de ne pas avoir pu assister au spectacle du roi des fer-nés entrain de courber l’échine.

Malgré ce retour au source Gorn n’était pas redevenu un simple soldat. Ses faits d’arme qu’il avait partiellement reconstitués à partir de ses souvenirs personnels et de ceux de ses complices, divergeaient des autres. Désormais il était l’increvable.

Ça ne l’empêcha pas de se réjouir de cette victoire sur ses horribles païens. Puis vint le débarquement, qui causa un soupçon de tristesse à Gorn. Naviguer faisait ressortir en lui certains réflexes de son ancienne vie à laquelle il avait renoncé.

Ses chances de croiser un parent ou un ami d’antan étaient quasi-inexistantes surtout après tant d’années et de changements. Ce qui rendait ses saveurs du passé d’autant plus amères.

A l’époque Gorn commençait à emprunter le chemin, qui ferait de lui un guerrier d’exception. Il n’était donc pas le plus adroit ou le plus fort. Par contre il savait déjà encaisser. Bien que le chemin jusqu’à la tente de Jonos Bracken soit pénible avec toutes ses blessures, Gorn parvint à l’effectuer sans aucun appui, ni pause.

L’intérieur de la tente le perturba un peu. C’était nettement supérieur aux barraquements dans lesquels il logeait habituellement. Il ne s’y sentait pas vraiment à sa place. Par chance Jonos lui fournit une indication en désignant un siège.

Gorn s’exécuta comme un soldat et non un hôte. Ce qui ne changeait pas grand chose au bout du compte. Suivirent les félicitations, comme Gorn s’y attendait. Ensuite ce fut le tour d’une question. Une question embarrassante du moins pour ce soldat. Son seigneur lui aurait demandé ses motivations, ça aurait été facile : devoir, fidélité, haine envers ces barbares de fer-nés.

Hélas Jonos ne s’intéressait pas au pourquoi mais au comment. Gorn pouvait se vanter de ses prouesses au combat ou au contraire feindre la modestie. Toutefois il n’avait rien d’un courtisan. L’ambition et la subtilité nécessaire à ce genre de fonction lui manquaient.

Alors il opta en faveur d’un choix inattendu pour ne pas dire inconscient : la sincérité.

D’autres avant Jonos s’étaient questionné sur le carnage effectué par ce guerrier à la chevelure rousse. Étrangement l’intéressé lui aussi l’avait fait mais un court moment. Car la réponse était apparue assez rapidement dans le crâne de cet homme à la vision si limitée du monde.

« Le Guerrier. » Commença à bredouiller Gorn avant de prendre un timbre plus clair. « Il m’a donné sa force. Il s'est exprimé à travers moi. »
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Gorn & Jonos Bracken

Un sourire fut la première réaction de Jonos aux paroles du guerrier qui se tenait devant lui. Le Guerrier, le représentant de la guerre chez les Sept. Avait-il donc à faire à un fidèle et fervent croyant ? Cela lui semblait clair, pour quelqu’un comme lui qui jugeait par la stratégie, la planification et la tactique, et non les prières, même s’il croyait en les Sept.

Le seigneur de la Haye-Pierre avait attentivement observé le soldat qu’il avait invité sous sa tente, celui qui avait combattu sous ses ordres. Il lui avait l’air d’être...simplet, oui. Comme bien d’autres roturiers, un homme aux goûts simples, peu recherchés, vivant pour survivre au jour le jour, sans réelle considération de choses comme la politique, le prestige familial ou la gestion d’un domaine. Il suffisait de voir son regard et son attitude dans cette tente pourtant simple et installée en peu de temps, pour voir qu’il était facilement impressionnable. Et cela avait toujours le don de faire sourire Jonos. Ces hommes et femmes si simples, si inconscients, si...naïfs. Ils n’étaient pas de la même strate sociale, et pour une bonne raison. Cependant, sot était celui qui pensait que tout ces roturiers, ces gens sans noms, sans sang noble, sans armoiries, étaient des simplets incapables et bons qu’à chercher du vin, nettoyer les écuries ou retourner la terre.

Oh, la plupart l’était. Mais il y avait toujours des exceptions confirmant la règle.
Et Jonos avait la certitude que le guerrier lui faisant face, étant l’une de ces exceptions.

- Le Guerrier, vous dites ? Et bien, je veux bien vous croire, vu si ce que l’on m’a dit sur votre exploit en ce jour est vrai !

Le ton était parfaitement maîtrisé et d’une neutralité saisissante, même si l’on pouvait déceler une légère pointe d’émotion, mais quasi-impossible à décrire. Cela détonnait avec le sourire toujours présent sur le visage du seigneur Bracken, son regard scrutant le guerrier blessé mais bien vivant et debout.

- Vous savez, Gorn, cela fait des années que je me bat. J’ai mâté de vulgaires bandits quand j’étais encore sous les ordres de feu mon père. J’ai bravé les forces royales en personne au Trident au nom de Robert Baratheon. J’ai participé au sac de Port-Réal. Et me voilà maintenant à combattre ces maudits Fer-Nés qui menacent notre bon Conflans. Et je tiens bien à vous le dire. Il s’avança alors légèrement, posant les coudes sur le bureau, croisant ses mains à l’horizontal, son sourire toujours présent. En toute ces années, il m’a été très peu donné de voir de tels hommes, faisant face seul à bien supérieur en nombre qu’eux, ne faisant nul pas en arrière, et combattant avec rage, avant d’en sortir vainqueur, contre toute probabilité.

Il laissa alors plâner un très léger silence avant de reprendre :

- Et c’est bien la première fois que je viens à croiser la route d’un tel homme qui s’avère être un roturier. Et qui plus est, au sein même de mes forces.

Nouveau très bref silence.

- Dites-moi, Gorn. Pourquoi combattez-vous ?

Son sourire disparut alors, ne laissant plus place qu’à un visage sérieux, celui d’un seigneur, ferme, intransigeant, comme cherchant à sonder son interlocuteur, avec cette question si particulière, et pourtant si simple.

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Tout d’abord il y eut un sourire. Était-il moqueur ? Gorn lorsqu’il parlait des sept parfois provoquait ce genre de réaction mélangeant scepticisme et ironie. Mais là il s’agissait d’un seigneur.

Quelqu’un d’un tel rang pouvait-il raisonner ainsi ? C’était une perspective inquiétante.

Puis Jonos reprit la parole. Apparemment les dires de son subordonné l’avait convaincu. C’est du moins ainsi que Gorn l’interpréta peut-être avec une certaine mauvaise foi.

Le seigneur commença alors un petit monologue qu’en soldat discipliné son interlocuteur écouta attentivement, même s’il doutait d’en comprendre toute la teneur.

Dans un premier temps Gorn eut l’impression d’entendre la geste d’un troubadour. Jonos lui parlait de batailles et de guerres mythiques. Le soldat fut tout de même surpris de la mention de sa participation à la rébellion et au saccage de Port-Réal.

Bien que la politique ne soit pas son domaine de prédilection, Gorn trouvait ces confidences audacieuses. Surtout qu’elles ne contenaient pas l’ombre d’un remord. Suivirent les compliments. Gorn en avait déjà reçu. La différence se situait dans leur provenance. Jonos venait de faire la démonstration de sa longue expérience et était un seigneur.

C’est alors que vint une comparaison assez particulière. Jonos mettait sur le même niveau les talents de son subordonné avec ceux de la noblesse. De plus il soulignait l’aspect unique de son cas. Du fait de son passé Gorn se considérait un peu comme à part. Suite aux paroles de son maitre, il réalisa à quel point cette impression était juste.

La perte de son passé, les dangers auxquels il avait été confronté, ses survies inespérées... tout cela prenait enfin un sens. Un air béa se dessina furtivement sur le visage de Gorn. Il fut vite interrompu par une nouvelle question de Jonos.

Une fois n’est pas coutume ce retour à réalité ajoutée à la réaction précédente de son maitre, rendirent Gorn plus modéré. Il se souvenait aussi des réactions de ses frères d’arme à son égard. Ils étaient reconnaissants, et admiratifs, mais également intrigués au sujet de sa prouesse.

Être considéré comme un excentrique n’est pas si grave tant que cela reste au niveau de la soldatesque. Par contre lorsqu’il s’agissait de votre seigneur, les conséquences pouvaient être différentes.

Comment ne pas passer pour ce qu’il était ? Un illuminé. Gorn ne disposait pas de suffisamment de malice pour vraiment mentir. Ne pouvant se permettre le mutisme, il opta pour la modération.

La modération prenait un aspect assez particulier chez lui.

« Je me bats parce que c’est mon devoir. Je protège les terres où je vis, comme les paysans les cultivent. »

Ce début d’explication sonnait un peu faux. En fait Gorn récitait les leçons des septons. Puis le naturel fit par revenir.

« Il faut préserver le royaume du chaos et des impies. »

Cette dernière phrase contenait bien plus de conviction que les précédentes. Ce qui n’empêcha pas Gorn de regretter son dérapage et de s’arrêter là.
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Quand la Mort ne Vient Pas

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Gorn & Jonos Bracken

Le devoir. Voilà un terme qui résonna longuement dans l’esprit du seigneur de la Haye-Pierre. Sa vie avait été dictée par le devoir. Ses combats. Ses mariages. Ses motivations. Sa haine envers les corbacs. Tout n’était qu’une question de devoir : celui qu’il devait envers sa famille, et la place qu’il laisserait dans ce monde.

Mais entendre un tel mot de la bouche du soldat lui faisant face lui fit le questionner. Le devoir. Mais quel était le devoir, pour lui, simple roturier ? Était-ce pour obtenir sa paye ? Défendre sa contrée ? Servir son seigneur ? De ce qu’il avait dit, la terre, sa terre, lui semblait bien important. Il est vrai que le Conflans était une terre riche, fertile, prospère, autant à l’agriculture et aux forêts qu’elle ne l’était aux conflits et aux morts.

Protéger la terre. Protéger les paysans la cultivant. A l’entendre, on aurait très bien pu dire que cet “Increvable” était lui-même seigneur ! Car cela était le rôle de Jonos, que de veiller à ses terres et ses habitants. Que justice soit rendue, et que l’ordre règne sans contestation. Sa participation à la lutte contre les Fer-Nés, plus qu’un nécessaire de devoir et de redorer le blason de sa maison injustement lésée, était aussi de défendre le Conflans, et de foutre une bonne raclée à ces maudits fer-nés.

Et dont la façon qu’avait son interlocuteur de les annoncer comme “impies”, Jonos en avait désormais l’intime conviction qu’ils avaient au moins un point commun, qui était il fallait le noter partager par tous les conflanais et westerosis : la haine des fer-nés. Des barbares. Des sauvages ne vivant que de pillage, d’une foi ancienne et ridicule, fuyant à la moindre difficulté et vivant sur des îles si impropres à la vie et si vide, que Jonos se demandait à chaque fois comment une civilisation quelconque avait pu prospérer sur ces infâmes rochers.

A la dernière phrase de Gorn, qui semblait afficher bien plus de conviction, le seigneur de la Haye-Pierre réafficha son sourire, se redressant dans son siège, bras sur le bureau :

- En effet. Il faut préserver le Royaume des menaces qui pèsent sur lui. Ainsi que des impies. Je suis bien content de voir que nous avons au moins un point commun vous et moi mon cher Gorn. Votre bravoure au combat n’atteste encore plus avec vos mots que de la passion qui vous anime, les Sept en sont témoins comme nous tous.

Il croisa alors à nouveau ses mains.

- Une passion qu’il serait dommage de gâcher. Vous avez prouvé aujourd’hui votre valeur, Gorn. Vos compétences me semblent être à la hauteur. Je cherche des hommes comme vous, des hommes durs à cuire, loyaux, prêts à se battre pour ce en quoi il croit, et ce jusqu’à la fin. Il me semble que vous remplissez parfaitement ce que je cherche.

Il prit alors appui de sa tête sur son poing droit, ses yeux fixant toujours Gorn, sans broncher un instant, presque insoutenable.

- Je vous veux à mon service, Gorn. Pas comme simple soldat d’une ost levée comme bon le veuillent les corbacs de Corneilla, mais bien un homme proche de moi, fidèle et inébranlable. Oh, mieux même. Increvable.

Un sourire énigmatique vint alors accompagner les derniers propos du seigneur Bracken.

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D’abord il y eut un soulagement chez Gorn du fait que son seigneur le suive dans sa dernière phrase. En revanche la remarque propos de leur unique point commun lui paraissait ambiguë. Faut-il y voir un sens caché ?

La mention des sept lui suffit à oublier ses doutes. Il en allait toujours ainsi dès qu’on abordait la religion en sa présence.

La suite du discourt fit vagabonder l’esprit de Gorn. Ce seigneur expérimenté reconnaissait sa singularité. Jusqu’ici des doutes subsistaient chez le soldat. Désormais s’en était fini. Les sept l’avaient bel et bien choisi.

Même si le croyant dominait sa personnalité, il existait un guerrier chez Gorn. Et cette promotion n’était pas pour lui déplaire. Car ce que lui offrait Jonos était évident : une place de choix au sein de son armée. Enfin après tout ce qu’il venait de vivre, Gorn s’offrit un sourire.

Ensuite il y eut la mention des Nerbosc. Leur antagonisme avec la maison Bracken était connu de tous y compris un simple soldat n’éprouvant pas le moindre intérêt aux intrigues de cour.

Gorn ne détestait pas particulièrement cette famille. Il s’agissait d’ennemis rien de plus. Si un matin on lui disait que ce n’était plus le cas, Gorn s’en remettrait facilement. Seule la différence religieuse le gênait. Toutefois un espoir subsistait sur ce point. Les anciens dieux était juste une vielle croyance auxquels certains s’accrochaient sans imposer, ni faire tellement de prosélytisme.

D’ailleurs comment l’auraient-ils pu ? Les fidèles ne disposaient même pas de prêtre. Cette notion intriguait fortement Gorn, qui avait tant besoin d’être guidé.

Quoiqu’il en soit son voisinage était à peu près tolérable.

Jonos poursuivit face à un interlocuteur attentif et enthousiaste. La suite ne laissait aucun doute possible. Gorn allait intégrer l’élite peut-être même la garde personnelle de la seigneurie.

Meilleur paye, meilleur traitement, meilleur équipement... Et surtout meilleur combat. Gorn avait su reconnaitre un des siens en Jonos à savoir un combattant se plongeant dans la mêlée. A ses cotés Gorn serait au cœur des batailles. N’était-ce pas merveilleux !

Le seigneur Bracken finit avec le nouveau surnom. Gorn commençait à l’apprécier. Ce n’était pas aussi flamboyant voir pompeux que l’étalon rouge. Au contraire il demeurait simple voir modeste. Bref ça convenait parfaitement à sa personne.

Un nouveau chapitre de son existence s’ouvrait avec ce sobriquet si durement acquis. Et un tel changement ne pouvait être que lié à la providence divine.

Du sang et de la foi. Les deux composantes étaient réunis. Gorn était aux anges.

« Je vous serai toujours fidèle. »


C’était plutôt succin après ce long discourt et pas particulièrement original. En fait tout reposait sur l’attitude.

Ce genre de déclaration était habituellement faite avec solennité. Gorn lui offrait un enthousiasme juvenile comme si on lui proposait une virée à l’auberge locale.
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Quand la Mort ne Vient Pas

La Mort Est Une Grande Patiente



Gorn & Jonos Bracken

La fidélité. Voilà une notion qui était bien importante pour le seigneur de la Haye-Pierre. Ses vassaux lui devait fidélité. Ses soldats et servants lui devaient fidélité. Sa propre famille le lui devait également. Et lui-même malheureusement devait fidélité à la famille suzeraine des corbacs, même si cela n’était que des sourires et compliments de façade et d’ironie à peine cachée. Toute la société westerosi reposait sur la fidélité, comme une très large échelle, dont le dernier échelon était le Roi siégeant sur le Trône de Fer, Rhaegar Ier Targaryen. Ou alors les Sept, pour les plus fervents. Et l’intuition de l'Étalon Rouge lui titilla que le guerrier en face de lui, cet increvable, faisait plutôt parti de la seconde catégorie.

Un fervent zélé ne le dérangeait guère. Jonos n’était point très pratiquant, même si sa foi allait envers les Sept et qu’il balayait d’un revers de la main toutes ces autres religions comme ce Dieu Noyé croupissant avec les planctons ou ce Dieu Illuminé qui reposait sur les sacrifices humains et de la divination qui n’était rien plus que de la vulgaire magie noire. S’il fallait ainsi bien y croire, le Guerrier avait porté un jugement favorable au guerrier faisant face à Jonos, bénissant en quelque sorte ce Gorn, qui était devenu “l’Increvable”. Un surnom tout à fait tenable, et qui en imposant, faisant écho à Jonos sur les noms glorieux que portaient certains gardes royaux à travers les âges comme Michael Mertyns, “la Chouette Blanche”, ou tout simplement la légende vivante qu’était Barristan Selmy “le Brave”.

L’enthousiasme du jeune Gorn fît maintenir le sourire au seigneur Jonos, qui reconnut la définitivement un homme qui allait s’avérer bien utile. Une telle fureur, une telle bravoure et surtout une telle résistance à la mort, doublé à un zèle facilement manipulable à souhait, qui semblait également mettre un mot d’ordre sur la loyauté...le seigneur de la Haye-Pierre avait en face de lui un futur membre de sa garde personnelle qui s’annonçait des plus intriguant mais surtout prometteur.

C’est toujours en ayant appuis sur sa tête avec son poing droit que le seigneur de la Haye-Pierre répondit à Gorn :

- Et bien le Guerrier saura vous sourire et vous remercier de votre fidélité envers moi et ma maison, Gorn “l’Increvable”. Vous rejoindrez ma garde personnelle dès que vous serez à nouveau capable d’être sur pieds, ainsi en ai-je décider. Maintenant, disposez, et reposez vous. Vous l’avez mérité. Puisse les Sept continuer de vous sourire et veiller sur vous, “Increvable”.

Et sur ce, le seigneur de la Haye-Pierre resta sur son siège et sa même position, observant le guerrier blessé mais fier partir. Il serait un élément utile pour les temps à venir. Jonos en était persuadé. Un vrai soldat ne se refusait jamais.

Spoiler:

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