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(même les petits)
Our writ runs everywhere the sound of the waves is heard {FB/Theon}
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La sombre couverture de la nuit enveloppait des bateaux Greyjoy qui naviguaient à quelques centaines de mètres d’écart. Suffisamment pour se disperser en clin d’oeil mais pas trop peu pour se rapprocher rapidement si cela s’avérait nécessaire, pour la communication ou autre. Installée en haut du mât, Asha sentit le cordage se tendre, signe que quelqu’un entreprenait une ascension. Elle songea pendant quelques secondes à lâcher l’horizon des yeux pour regarder à qui elle aurait à faire dans quelques minutes, mais le silence qui accompagnait l’inconnu faisait qu’elle savait exactement à qui elle avait à faire. Alors les yeux sombres de la Greyjoy restèrent fixés sur la mer qui les entourait. Tout était si calme. L’air était doux. L’hiver dornien n’avait décidément rien à voir avec celui des Îles de Fer et elle avait oublié le plaisir d’une telle douceur nocturne. Elle ne put retenir un soupir d’aise. Pourtant, elle n’était pas là pour admirer le paysage ou se reposer, mais bien pour rester aux aguets. Cependant la tranquillité et le silence qui régnait autour d’elle en cet instant avaient quelque chose de paisible et elle ne voulait pas les rejeter. C’était le calme avant la tempête, alors il fallait savourer chaques précieuses minutes qui leur en était donné.Le froissement d’un tissu indiqua à Asha que Halys venait d’arriver à sa hauteur et prenait place à ses côtés. “Tout va bien cap’taine ?” souffla la rouquine d’une voix à la fois rauque et discrète. Enfin le regard de la princesse de fer et de sel put se détacher de l’horizon pour se poser sur sa seconde. Elle détailla rapidement le visage de la fille d’Hagen, éclairé par les reflets du croissant de lune. Si Asha ne savait guère ce qui l’attendait durant les prochains jours voire semaines, la présence d’Halys la rassurait grandement. Elle se savait bien entourée et soutenue pour affronter ce qui les attendait. Nul doute que le plus gros du travail reviendrait à son père, c’était sa vengeance à lui qu’il réclamait, mais on ne pouvait jamais prévoir comment les choses allaient tourner et Asha se tenait prête. “Hmm… j’crois bien.” répondit cette dernière, sérieuse. “Tout va bien en bas ? On est encore bon pour nos réserves ?” reprit-elle aussitôt. Cela faisait plus d’une lune qu’ils avaient quitté les Îles de Fer et ils ne savaient pas dans combien de temps ils les reverraient, s’ils devaient les revoir, mais ça ne serait pas avant une autre lune au moins donc. Tyrosh ou Lys n’étaient pas très loin, s’ils venaient à manquer de quoi que ce soit, ils pourraient envisager un détour par l’une des deux cités. Au moins ils étaient restés à peu prêt en bons termes avec eux. Même si Asha avait bien conscience qu’ils n’étaient plus aussi bienvenues qu’avant. Tyrosh était une alliée de Dorne, Halys lui avait parlé de ce mariage entre le prince Martell et une fille bien née de la Cité Libre. Quant à Lys, si ses comparses fer-nés adoraient cette île et ses maisons de plaisir, ils ne représentaient pas la clientèle la plus ordonnée, les hommes étant plus habitués à prendre qu’à payer, même si pour Lys, ils étaient capable de faire un effort. Oui, s’ils pouvaient éviter de dépendre d’une de ces cités et de prendre du retard dans leur quête, tout n’en irait que mieux. “Oui, on est encore bon.” répondit finalement Halys avec un hochement de tête décidé.
Après un bref sourire pour toute réponse, la Capitaine du Vent Noir reporta son attention sur le ciel brodé d’étoiles, levant légèrement le visage. “On est quand même mieux en mer hein ?” et un nouveau soupir d’aise suivi rapidement sa déclaration. L’air était salé, le bruit de la coque perçant les flots les berçait. Il n’y avait pas plus douce musique à ses oreilles. “Pas d’nouvelles en provenance des autres bateaux c’soir ?” “Non, rien à signaler.” “Alors ça veut dire qu’la mission est toujours la même : on ouvre l’oeil pour l’Choucas.” Asha entendit les lèvres d’Halys se desceller mais aucun son n’en sortit alors elle lâcha une constellation des yeux pour l’encourager à parler. “Et si on l’trouve… ?” “On l’tue.” Il n’y avait eu aucune hésitation dans la voix de la Seiche. Euron avait été épargné parce qu’il était un Greyjoy, mais cela ne pouvait plus le sauver à présent, il avait trahit les Îles de Fer pour sa propre ambition, ses propres plans et il allait en payer le prix. “Hmm.” répondit-elle simplement, laissant son visage se noyer sous sa chevelure de feu alors qu’elle baissait le visage. “J’aimerais qu’tu passes la journée sur l’Grain Blanc d’main, pour voir si tout est en ordre.” “Évidemment.” La loyauté d’Halys était indéfectible. “Allez, maintenant profitons encore un peu d’la vue avant d’redescendre.” Pour une fois, Asha avait ni l’envie, ni le besoin de bavarder, alors autant en profiter.
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Theon Greyjoy & @Asha Greyjoy
« DEGRÉS DE PIERRE | 302, LUNE 8, SEMAINE 3 »
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C'était réellement la première qu'il partait en expédition sans la présence aussi rassurante qu'autoritaire de Victarion. Son oncle avait eut quelques conseils avant de le laisser prendre la mer, mais Theon se demandait toujours s'il serait capable d'inspirer aux hommes le respect qu'imposait sa position ou tout simplement de prendre sa place dans le duo que formait déjà Balon et Asha. Mais le départ avait été rapide et, une fois en mer, le jeune prince était trop occupé à faire en sorte de respecter à la lettre le plan de son père pour se poser des questions. Ils passèrent au large des côtes dornienne, s'assurant de n'être vu des locaux afin de n'attirer sur eux les représailles des Sept Couronnes: la situation était déjà suffisamment compliqué et leur expédition dépendait de bien trop de facteur pour ajouter de nouveaux problèmes à l'immensité de celui qu'ils avaient à traiter. Theon ne se souvenait guère de son oncle Euron. Il n'avait fait qu'en entendre parler et avait le vague souvenir d'une voix dans son esprit. Les récits que Lyra avait eut le temps de lui transmettre avant qu'il ne quitte Winterfell, les confessions d'Asha durant la naissance de Qhored, la rancoeur de Victarion ou les histoires que certains de ses hommes de confiance avaient pu lui partager l'aidait à se faire une idée du personnage après qui ils courraient. Une image sombre, peu reluisante d'un homme sans honneur mais sans peur suivant les préceptes fer-né jusqu'à leur ultimes usages. S'il n'avait pas défié une fois de trop l'autorité de son aîné et provoqué Victarion, sans doute serait-il toujours un proche de la couronne de Sel. Mais Euron avait été exilé par son propre frère quelques semaines avant le retour de Theon sur les Iles de Fer, et les deux Greyjoy ne s'étaient jamais revu. Au vu de ce qu'il s'en disait, Theon songeait que ce n'était pas plus mal: s'il avait trouvé en Victarion en véritable soutient, nul doute qu'Euron aurait été l'un de ses principaux détracteurs. Après tout, ne restait à Balon qu'une fille et un fils élevé dans le Nord ... Guère des prétendants sérieux à sa succession, si l'on croyait ce qu'il se disait de lui.
« Respire gamin. Tu t'débrouille bien pour l'moment. » grogna la voix rocailleuse de Dagmer tandis que, regard sur le bateau de son père, il se laissait aller à ses pensées. Il s'était installé sur le rebord du pont, profitant d'une brise légère tandis qu'au loin se dessinait les degrés de pierre. Flirtant avec le vide sous sa fesse droite, se maintenant en équilibre grâce au poids de son corps, tourné vers la gauche, il essayait de distinguer les différence entre mer d'hiver et mer estival. Sans doute n'avait-il pas navigué assez puisqu'à ses yeux, en dehors d'une température significativement plus basse, la mer restait la mer. « Hm ... S'tu l'dis. » répondit Theon d'un air las, ailleurs. Au loin, plus en avant, son père avait mit la main sur un navire marchand la veille et semblait bien décidé à l'interroger de lui même. Theon s'étonnait de l'implication que son père prenait dans l'expédition: quand on songeait qu'il avait laissé Asha aller négocier leur traité d'indépendance, qu'il demeurait le plus loin possible de toute forme d'action qui pourrait s'avérer dangereuse pour sa vie, le voir prendre part ainsi aux recherches avaient de quoi forcer le respect. Le jeune homme se demanda un instant ce qu'il y avait entre son père et son oncle Euron ... Avec ses autres frères, Balon Greyjoy faisait preuve d'une autorité certaine: Victarion n'avait pas bronché lorsqu'il lui avait été ordonné de rester à Pyk tout en sachant la haine que ce dernier vouait à Euron. Quand à Aerion ... Il avait l'air suffisamment dérangé et fanatique pour qu'on le laisse tranquille avec ses affaires spirituelles, mais quelque soit l'avis du cadet sur les choix de son frère, Theon n'avait jamais vu Tifs-Trempes contredire ouvertement le chef de famille.
« Ton père sait c'qu'il fait ... C'est un s'cré personnage ton oncle Euron. L'Noyé sait qu'on préférait tous qu'ce soit pas lui qu'nous cherche des noises. » Theon redressa la tête, posant son regard perçant sur le quinquagénaire tout en l'encourageant à poursuivre mais Dagmer ne sembla pas réceptif à sa demande silencieuse. Qu'aurait-il pu dire de plus que ce qu'il savait déjà: Euron était le fer-né par excellence, un bon marin, un bon combattant, un bon stratège. Il ne semait pas. Il prenait et revendiquait sans vergogne. L'image lui déclencha une vague de frisson. Son opposé total semblait-il. « J'm'inquiète juste de savoir c'qui va s'passer si Père obtient les réponses qu'il espère ... » répondit Theon toujours de son ton distant. Dagmer toussota, crachant par dessus bord l'herbe qu'il était en train de mâchouiller. « Ta p'tite femme t'manque déjà gamin ? » ria-t-il de sa grosse voix « Faut dire qu'est un sacré morceau m'dame Alana ! Un léviathan ? Par le Noyé non ! Une engeance de sirène ça c'est sur ! » Theon le foudroya du regard. Dagmer était l'un des rares que Theon n'avait jamais oublié à Winterfell: c'était lui qui lui apprenait à se battre avant qu'Eddard Stark ne l'emmène à Winterfell et ne l'éduque de la même manière que Jon et ses enfants. Dagmer bénéficiait donc d'une liberté de parole certaine: Theon le considérait d'ailleurs plus comme un mentor que comme un membre de son équipage. « Tu dépasse les bornes Dagmer ... » gronda Theon « Ce que j'accepte me concernant ne s'applique pas à mon épouse. Prend garde à ta langue ou je pourrais bien m'occuper de la faire rejoindre le reste de ton visage. » siffla-t-il alors que le vieil homme, d'abord surprit par la tournure des événements partait dans un rire franc.
« Non ... J'me dis que juste que ... Qu'importe ce que Père arrachera à l'équipage, des jours sombres sont devant nous ... » Si la piste de ces marchands menait à Euron, nul doute que son oncle ne se laisserait pas faire si facilement et il ignorait quelles tournures prendraient les évènements. Mais si l'interrogatoire ne donnait rien, alors ils en resteraient au même stade: sans plus d'information, ni hypothèse. Ils ne pouvaient rentrer à Pyke bredouille, mais ils ne pouvaient surveiller tout le littéral westerosi à eux trois. « L'Noyé est avec nous, mon prince. Aeron noz'aurait pas laisser partir si les présages z'avaient pas été bon. Vot' oncle Euron ... L'était pas tendre avec lui non plus. » Theon hocha la tête, fixant du regard le soleil déclinant sur la mer, le bateau d'Asha à quelques mètres ... « Puisse-t-Il t'entendre. »
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(1)
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L’interrogatoire mené par Balon Greyjoy avait enfin donné des résultats. Le capitaine et ses hommes de main avaient résisté assez vaillamment, Asha devait le reconnaître… après tout, les représailles du Choucas sur leur personne pour l’avoir trahi avaient de quoi les motiver à rester aussi silencieux que s’il leur avait coupé la langue, au même titre que ses membres d’équipage sur le Silence. Mais son père avait fini par en venir à bout. La fatigue, la faim, la soif et la douleur avait eu raison d’eux et à présent, le trio de Seiches savaient à peu près où se trouvait le Choucas dans ces eaux des Degrés de Pierres. Voilà une semaine que Balon s’échinait à leur soutirer les informations et que père et enfants travaillaient en parallèle sur un plan à mettre en oeuvre pour piéger leur traître d’oncle. Maintenant ils avaient tout ce dont ils avaient besoin pour lancer les hostilités, bien que la priorité fut de tuer le Capitaine et ses plus fidèles soutiens avant de les offrir aux flots du Dieu Noyé.Un conseil fut brièvement donné entre Balon, Asha et Theon pour statuer sur les derniers détails. Il était vrai que tendre un piège aux Choucas ne ressemblait pas trop aux méthodes fer-nés et Asha voyait bien que son père luttait contre ses instincts les plus primaires d’aller directement surprendre Euron dans sa cachette pour en finir avec lui en séparant sa tête du reste de son corps. Mais ils n’avaient pas sa localisation exacte. Il fallait également partir du principe que le Capitaine avait peut-être menti. Ca n’était que peu probable vu son état d’épuisement, mais, cela restait malgré tout une petite possibilité. Non il avait été convenu collégialement que le meilleur à faire rester à choisir un lieu qui les mettrait à leur avantage et à y attirer Euron et ses hommes. A partir d’aujourd’hui allait courir la rumeur dans tous les Degrés de Pierre que Balon Greyjoy venait d’être gravement blessé dans une attaque qui avait mal tournée. Et que le Roi des Îles de Fer était condamné à rester sur une des petites îles pour panser ses plaies et pouvoir retourner chez lui. Les Greyjoy espéraient que l'appât serait suffisamment alléchant pour que le Capitaine du Silence veuille saisir sa chance de se venger de son aîné et prendre sa couronne de bois flotté une bonne fois pour toute. Mais c’est en forme que le Roi l’attendrait, loin d’être seul. Et tous priez le Dieu Noyé pour que la vengeance soit accordée de leur côté.
“J’irais.” dit finalement la capitaine du Vent Noir d’un ton solennel, s’adressant à son père après un regard pour son frère. Parce que s’ils espéraient tous qu’Euron morde à l’hameçon, Asha avait soulevé l’éventualité qu’Euron ne sente le piège ou ne trouve l’opportunité trop belle pour foncer directement sur les Îles de Fer et se saisir du trône plutôt que de la couronne. N’était-ce pas ce que Balon s’était empressé de faire finalement lorsque Quellon était tombé sur les terres Bieffoises ? Et si Victarion était resté là-bas avec la majorité de leur flotte, c’était un dangereux pari à prendre que de le laisser atteindre leur foyer sans rien faire pour l’en empêcher. “Je m’occup’rais d’garder l’passage au sud de Dorne.” répéta-t-elle avec toujours autant de sérieux. Oh comme il lui coûtait de devoir renoncer à soutenir son père dans l’affrontement du Choucas. Ils avaient tous deux des comptes à régler eux aussi, par rapport à une certaine nordienne… “On tiendra le couloir avec le Vent Noir, le Grain Blanc et la Pucelle !” Oui cela lui coûtait, mais c’était la décision la plus sensée qu’ils pouvaient faire. Parce que leur père était prioritaire dans son besoin de clâmer justice. Parce qu’elle était celle qui avait trois bateaux sous ses ordres et avait une véritable chance d’intercepter le Silence s’il venait à s’élancer pour Pyk. Parce qu’après Balon, elle était celle, avec son équipage, celle qui avait le plus de chance de venir à bout du Choucas. Pas Theon. Il y perdrait la vie ou condamnerait trop d’insulaires en le laissant filer. Tout ça pour son orgueil à elle et elle ne pouvait s’y résoudre. Elle n’était pas allée le chercher à Winterfell pour le vendre en pâture à leur oncle diabolique. Asha offrit un bref sourire sans joie à son cadet avant de se retourner vers son père. “Theon restera avec vous. Que l’Dieu Noyé nous sourit et nous permette de lui offrir un nouveau compagnon prochainement.” Elle hocha la tête et tourna les talons pour rejoindre la barque qui la ramènerait jusqu’à ses navires pour donner ses ordres. Il n’y avait plus une minute à perdre, le compte à rebours venait de commencer. Il n'y avait pas de temps pour des au revoir larmoyants ou déchirants. Non il fallait croire en le Dieu Noyé. Ca n'était pas la dernière fois qu'ils se voyaient.
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Theon Greyjoy & @Asha Greyjoy
« DEGRÉS DE PIERRE | 302, LUNE 9, SEMAINE 2 »
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Theon sauta du pont plus qu'il n'en descendit: il avait suivit le plan à la lettre, gardant l'attention fixée sur la Grand Seiche, les doigts serrés sur le bois du bateau. Lorsqu'il vit un navire s'éloigner vers l'Est, il ordonna de faire voile vers le bateau de son père, rongeant avec nervosité l'ongle de son pouce. Personne n'avait objecté cette fois, et Dagmer était resté muet face à la décision, se contentant d'aboyer des ordres de ça, de là. V'z'avez entendu l'prince ? Aller bande de feignants ! résonnait à son oreille et pourtant semblait si lointain. Theon était préoccupé: les choses ne se déroulaient pas comme prévu, sans quoi aucun bateau n'aurait quitté la zone ! Une fois suffisamment proche, il fut parmi les premiers à grimper dans le canot allant vers la terre et sauta sur le sol ferme à peine arrivé à quelques mètres de la plage. Sur cette dernière, un campement de fortune avait été installé. Quelques tentes autour desquelles grouillaient des hommes, avaient été érigé et les plaintes qui se dégageaient de l'une d'elle laissait supposé une infirmerie de fortune. Theon s'y précipita attrapant l'un des hommes de la flotte de la Grand-Seiche le col de sa chemise pour l'approcher de lui. « Toi ! Où est ton Roi, parles ! » ordonna-t-il avec fermeté tandis que le gars, un petit gringalet qui devait surement servir de maitre coq et non de combattant bafouillait des mots incompréhénsible sous le regard de braise du jeune prince. « La tente la plus au Sud, prince. » annonça un fier à bras plus âgé que la pauvre petite chose que Theon avait près de lui. Theon hocha la tête, relâcha sa prise et se dirigea d'un pas décidé, suivant son guide, vers sa destination. « C'est l'Roi ... On pvait pas l'mettre 'vec les aut' » ajouta le gaillard tout en laissant entrer Theon dans la tente de son Père.
Balon Greyjoy était assis, torse nu, sur une couchette surélevée où un guérisseur se hâtait autour d'une plaie qu'il avait sur le torse. Bien qu'affaiblie et mal en point, le Roi gardait ce regard dur, sévère, malgré son teint plus pâle qu'à l'accoutumé. Il ordonna qu'on sorte, qu'on le laisse seul avec son fils. L'échange ne dura pas très longtemps et le guerrisseur retourna dans la tente au pas de course une fois que Theon en sortit. Dagmer l'avait rejoint. Mains sur la ceinture qu'il portait à la taille, il le regardait, attendant les prochains ordres. Theon demanda un parchemin sur lequel il écrivit quelques mots à la hâte, signa et roula le papier qu'il tendit à Dagmer. « Fais envoyer ça à ma soeur. Corbeaux, homme de confiance, c'que tu veux. Je veux que ça lui arrive rapidement. Et retourne au bateau. Fais préparer notre départ. J'dois voir deux trois trucs et j'vous rejoins. » annonça le jeune homme déjà affairé à chercher une carte. Observant Dagmer hausser les épaules et partir de son côté Theon s'approcha du quartier maitre de la Grand-Seiche. L'homme ne sembler guère l'apprécier et son antipathie rendait la chose réciproque. Mais son père, et son équipage, avait suffisamment confiance en lui, alors il devait faire de même. S'approchant, il lui dot à voix basse. « Assure toi qu'il n'arrive rien à mon Père. Dès qu'il est en état, prenez la route des Iles: il y a là bas une guérisseuse à Lordsport qui pourra sans doute le remettre sur pieds. Prenez une partie de la flotte, laissez en la moitié à Asha, elle saura quoi faire, et laissez en deux ici. Si mon oncle revient, j'veux pas qu'il pense qu'on l'a oublié. » Malgré tout ce qu'il pouvait penser, l'homme hocha la tête et s'éloigna à son tour. Theon reprit le chemin du canot qu'il avait abandonné un peu plus tôt. Il avait attendu le moment de faire ses preuves et il semblait qu'on venait de le lui accorder.
De retour à bord de son navire, il fit se réunir l'équipage et se racla la gorge avant d'annoncer. « Notre Roi était clairvoyant ! Il a combattu vaillamment le traitre Euron Greyjoy mais ce lâche a fuit lamentablement vers l'Est. » Des murmures se firent entendre. Theon n'attendit pas pour hausser la voix. « Allons nous laissez ce traitre s'en sortir ?! Non ! Nous allons le pourchasser et ramener sa tête à notre Roi ! Nous allons venger le nom des fer-nés et nous assurer que plus personne n'osera se faire passer pour le fier peuple des Iles de Fer. » Son regard croisa Dagmer qui lui faisait des signes de s'arrêter: Theon faisait de beaux discours mais il avait tendance à se laisser emporter par ce qu'il pouvait dire. « Tous à vos postes, on doit le rattraper le plus vite possible ! » conclut-il avant de se retourner vers l'horizon, vers les côtes Westerosi ... Il espérait attraper Euron ... Et secrètement, il espérait qu'Asha le rejoindrait vite.
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(2.02)
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“Navire en vue !” hurla le fer-né du haut de son mât. Aussitôt, l’équipage s’agita sur le pont. Ceux qui somnolaient se redressèrent sur leurs jambes, tout le monde vérifiait qu’il avait bien ses armes à portées de main. Ceux qui manoeuvraient le Vent Noir étaient prêt à changer ou maintenir le cap selon les ordres. Mais tous avaient les yeux rivés sur leur capitaine. Asha Greyjoy, à la barre de son boutre, leva les yeux vers son homme. “Quelles couleurs ?!” lui cria-t-elle. “C’est trop tôt pour dire !” entendit-elle tout de suite. La Capitaine jura doucement, puis contracta les mâchoires, patientant pour l’information avec mauvaise grâce. Les ordres de Balon étaient clairs, elle avait approuvé cette tactique, elle devait donc se montrer prudente. Mais l’attente au sud de Dorne s’était révélée plus meurtrière que prévue pour ses nerfs. Elle détestait les jours qui venaient de s’écouler, sans avoir aucun moyen de savoir ce qu’il advenait de son père, son frère et son oncle. “Gardez vos postes ! Mais t’nez-vous prêts !” cria-t-elle finalement à son équipage. “C’est un des nôtres !” hurla finalement la sentinelle, provoquant un léger soupir de soulagement chez la Greyjoy. Cela restait une information à prendre avec des pincettes compte tenu des attaques qu’avait mené Euron durant ces dernières lunes, arborant les couleurs de cette région qui l’avait exilé. “C’est, c’est la Grande-Seiche !” dit-il enfin. “Quoi ?!” s’étonna Asha. Elle n’avait même pas eu le temps de formuler sa demande qu’Halys était apparue silencieusement à ses côtés, lui tendant sa longue-vue. Asha observa dans la direction désignée par la sentinelle. La Grande-Seiche voyageait seule, cela ne pouvait pas être bon signe. Pas bon signe du tout. Ou étaient les autres ? Était-ce tout ce qu’il restait de l’affrontement ? Ou le Choucas avait-il fait de ce navire le sien en tuant son père. Serrant plus encore les mâchoires, la Greyjoy ne gagnait que plus encore en résolution. Elle plia sa longue-vue en un geste vigoureux puis s’adressa à son équipage. “Cap sur la Grande-Seiche. Mais restez sur vos gardes, ça pourrait être un piège ! On aura peut-être besoin d’prendre de la vitesse rapidement.” Ses hommes répondirent par la positive d’une seule voix. L’information fut communiquée au Grain Blanc non loin d’eux rapidement puis Asha ne dit plus rien, dépliant à nouveau sa longue-vue pour observer le navire de son père, attendant d’être assez proche pour distinguer des visages familiers sur le pont.Un peu moins d’une heure plus tard, le Vent Noir avait accosté la Grande-Seiche. Elle avait fini par reconnaître le bon équipage, mais cela n’avait fait que la questionner plus encore sur le sort des quelques autres navires qui étaient partis des Îles de Fer en même temps qu’elle, sans compter que la Grande-Seiche portait d’importants stigmates d’une bataille. N’apercevoir ni son père ni son frère sur le pont n’avait rien arrangé à son humeur. C’est donc avec le visage fermé qu’Asha sauta sur le pont du navire. “Symond, où est mon père ? Où est mon frère ?” demanda-t-elle au membre d’équipage de Balon, alors qu’Halys et quelques autres de ses hommes la suivaient sur la Grande-Seiche. Symond lui désigna la cabine principale et elle dû se faire violence pour ne pas se mettre à courir jusque là-bas, mais son pas n’en fut pas moins décidé et pressé. Asha referma la porte derrière elle, laissant Halys et les autres sur le pont, à glaner des explications par eux mêmes.
Elle n’en sortit qu’une vingtaine de minutes plus tard. La mine toujours aussi lugubre, mais une pointe de soulagement au coeur. Balon était en vie et aux dernières nouvelles Theon l’était tout autant. Malheureusement, on pouvait en dire de même d’Euron et cela ne disait rien qui vaille. Pas plus que de savoir son petit frère tout seul derrière lui, avec aussi peu d’expérience dans la navigation de manière générale et moins encore dans les Degrés de Pierres. “Ramenez-le sain et sauf à Lordsport. Au plus vite !” dit-elle à l’adresse de l’équipage de La Grande Seiche avant d’en quitter le pont. Halys était revenue sur ses talons. “On y retourne, pas vrai ?” Asha hocha la tête. “On y retourne !” Elle sauta sur les planches de son Vent Noir et retourna derrière sa barre afin de reprendre un peu de hauteur pour s’adresser à son équipage. “Balon a affronté c’traître de Choucas ! Il l’a salement blessé mais l’ordure a réussi à prendre la fuite. Vous entendez ça ? L’Choucas a pas voulu rencontrer l’Dieu Noyé. Mon frère est parti seul à sa poursuite et on peut pas l’abandonner ! Qui est avec moi ?” Elle avait attrapé une de ses haches de jet à son ceinturon tout en parlant et la brandit finalement à la fin de son discours en hurlant. Il n’en fallait guère plus pour susciter l’engouement de ses hommes. Leurs cris fiers vinrent rapidement lui faire écho. Balon avait pu expliquer à sa fille où il avait affronté Euron et par où ce dernier était parti. Heureusement pour Asha, cela faisait dix ans qu’elle naviguait ses eaux là et si elle n’était probablement pas aussi à l’aise que son oncle, elle avait quand même sa petite idée d’où il se trouvait. Et elle avait besoin que ses hommes redoublent d’effort pour y parvenir parce que c’était le cadavre d’Euron qu’elle voulait ramener à Pyk, pas celui de son frère.
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Theon Greyjoy & @Asha Greyjoy
« DEGRÉS DE PIERRE | 302, LUNE 10, DEBUT DE SEMAINE 1 »
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Le prince bouillonnait. Cela faisait quelque jours qu'il avait quitté les Degrés de Pierre dans le but de prendre en chasse son oncle. L'enjeu était important pour le jeune homme: retrouver Euron, c'était la garantie de se voir acclamé dans sa patrie natale. Peut être même qu'on cesserait de l'assimiler à un nordien, car nombreux étaient encore ceux qui ne se prononçaient ni en sa faveur, ni en celle d'Asha, regrettant pour la dernière qu'elle soit une femme et pour le premier qu'il ait vécu plus longtemps à Winterfell qu'à Pyk à l'âge où les garçons deviennent des hommes. Oui c'était sa chance, celle de briller et de se montrer à la hauteur de son nom, de faire enfin la fierté de son père et des siens. S'il parvenait à mettre fin aux agissements d'Euron, il serait acclamé et on ne douterait plus jamais de ses capacités et de sa naissance. Peut être même parviendrait-il à se hisser voir -dans ses rêves les plus fous - à surpasser la popularité de sa soeur. Mais la réalité était bien différente. Si Theon avait pu fantasmé sur ce que serait son existence s'il parvenait à mettre la main sur le traitre et à l'empêcher de nuire, il ne dormait pas davantage et la fatigue faisait faire des erreurs. Erreurs que Dagmer parvenaient à réparer tant bien que mal ou à anticiper dans le meilleur des cas. Ombre de lui même, Theon ne remarqua que trop tardivement que leur proie leur avait filé entre les doigts. Le Silence était bien plus rapide et furtif que le navire que le jeune Greyjoy avait sous son commandement et finalement, ils se firent distancé. Il n'y eut pas de mot pour décrire la colère du prince au moment où il réalisa qu'il était trop tard pour tenter de rattraper son oncle et il finit par ordonner de jeter l'ancre, en pleine mer. Quelques membres de l'équipage le regardait comme s'il était devenu fou mais se turent lorsque Dagmer lui même hocha la tête. Theon avait fait prévenir Asha. Il savait que son père serait rapatrié en 4e vitesse à Pyk et que, sur sa route, il croiserait le Vent Noir. Ce n'était qu'une question de jour avant que sa soeur n'apparaisse.
« S'ils se mutinent pas avant la fin de la semaine, je suis prêt à te payer ta soirée de beuverie. » grogna Theon à Dagmer en fin de journée, versant dans deux petits verres, le liquide ambré et alcoolisé d'une bouteille sans étiquette. La boisson n'était pas forcément bonne, mais elle avait le mérite de le détendre et de lui faire passer ses idées noires. Et puis, Dagmer était un bon partenaire de boisson. L'homme ne répondit rien se contentant de lever son verre et de le boire d'une traite avant de le reposer sur la table en signe de défis. Theon eut un sourire en coin et imita son ancien mentor avant de leur servir une nouvelle rasade. « Tu t'prends trop la tête gamin. » finit par prononcer la voix rocailleuse du fer-né, laissant le jeune homme relever les yeux vers lui, interrogatif. « J'dis pas qu'les hommes s'fichent de tout ça mais quand tm'as d'mandé de rassembler un équipage, j'pas été cherché les pr'miers blanc-becs v'nus. D'hommes loyaux qu'on a la. Z'étaient honorés de servir l'prince des Iles, le dernier fils d'Balon. » Le regard de Dagmer se perdit dans la contemplation de l'alcool, comme si dans son verre, il voyait une quelconque bataille navale invisible aux yeux de Theon. « Ça va faire deux jours qu'on a perdu la trace d'Euron ... Si Asha ne nous retrouve pas vite, nous allons même commencé à manquer de denrées et je devrais ordonné qu'on débarque sur les côtes d'Essos pour se ravitailler ... Mais alors la piste d'Euron sera perdu. » soupira le jeune homme, dépité. Le tintement de deux verres lui firent relever la tête pour voir Dagmer avec l'un des rares airs compatissant qu'il ait pu avoir dans sa vie, venir de trinquer. Après un instant, un sourire timide mais sincère se dessina sur le visage du prince qui attrapa son verre et en but l'intégralité.
Au petit matin, Theon sortit de sa cabine pour s'aérer: il n'avait pas bu suffisamment pour être empâté comme après la naissance de Qhored, mais sa nuit n'avait pas été plus longue que les précédentes et il se sentait oppressé par les quatre murs de sa cabine. La brise matinale était d'autant plus fraiche que le navire présentait des signes du gel qui avait sévi durant la nuit, engendré par la saison hivernal, mais qui fondait déjà avec les premiers rayons du soleil. Grimpant auprès de la barre, Theon observa l'horizon quand l'homme charger de scruter les alentours eut un cri incompréhensible. Le prince se rapprocha donc du mat, guidant son regards vers les cieux tout en criant à l'homme d'avoir des paroles intelligibles. « C'est l'Vent Noir m'seigneur ! » entendit-il venir alors que brusquement, ses yeux se posait sur la sur la silhouette, trop petite pour être discernable à l'oeil nu, du Vent Noir, ou du moins de l'endroit d'où il était supposé venir. Il eut un soupire de soulagement. Asha était arrivé, la quête allait pouvoir reprendre. Cependant, il refoula la déception qui était sienne: la gloire ne serait pas pour demain ...
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Asha et son équipage étaient fatigués et pourtant tous étaient on ne peut plus alerte. Les hommes et les femmes du Vent Noir, du Grain Blanc et de la Pucelle avait redoublé d’efforts pour retrouver la trace du navire de Theon. Tous avaient bien conscience que le temps était compté et que plus ils tarderaient à mettre la main sur le Choucas, plus l’affrontement qui suivrait pour eux serait laborieux. Balon avait laissé une blessure importante à son frère, s’il était doué pour la fuite, il n’en demeurait pas moins plus vulnérable que jamais. D’autant plus qu’il venait de perdre la face devant tout son équipage, cela jouerait aussi et tous les Fer-nés présents le savaient. Alors malgré la fatigue de leurs muscles, leurs esprits étaient aussi bien éveillés et vifs, excités par l’approche de la bataille et l’anticipation du sang sur leurs armes. L’héritière de Roi des Îles de Fer avait mis à profit ces quelques jours de navigation pour établir un nouveau plan d’attaque. Compte tenu de la direction que le Choucas avait emprunté dans sa fuite et de sa connaissance des Degrés de Pierres, elle avait deux îles en tête vers lesquelles son oncle aurait pu se diriger pour mouiller et récupérer des forces sans craindre d’affrontement avec des pirates trop zélés. Les courants étaient favorables, on y trouvait des sources d’eau claire, un peu d’ombre et leur surface était trop minime pour avoir un quelconque intérêt stratégique. En tout cas à sa place, c’était en cette direction qu’elle serait allée. Pour le reste, elle comptait sur les nuits plus longues que jamais pour le prendre par surprise. Et si cela ne suffisait pas, elle comptait sur son bidon de feu grégeois pour faire la différence. Elle avait retrouvé Theon et les retrouvailles avaient été brèves parce qu’un seul objectif venait d’être rempli. Après une frappe amicale sur l’épaule, elle l’avait tiré à l’écart pour lui exposer son plan et sa stratégie. La Greyjoy n’avait pas vraiment attendu l’avis de son cadet sur le sujet, il était évident qu’elle était la responsable à présent et elle était décidée. Les navires rééquilibrèrent leurs ressources de vivres et d’armes puis se remirent en route aussitôt.Finalement, quelques jours plus tard, l’instinct de la capitaine du Vent Noir paya. Moins d’une semaine après avoir croisé la route de son père elle retrouva enfin la trace du Silence en pleine mer, presque arrivé aux récifs qu’elle visait. Les ordres, dans les grandes lignes du moins, étaient déjà connus de tous les équipages. L’idée était de frapper vite et fort, profitant de l’effet de surprise offert par la nuit. Dès que le navire fut repéré, toutes les rames furent sorties de l’eau silencieusement, on déploya les dernières voiles noires des boutres et on étouffa toutes les sources de lumière. Les Fer-nés étaient prêts, en tenue de combat, mailles de protections graissées, armes aiguisées, haches et épées prêtes à être dégainées de leur ceinturon. Au fur et à mesure que le Vent Noir se rapprochait du Silence, les hommes se courbaient progressivement, fléchissant sur leurs jambes pour disparaître plus encore, mais prêt à bondir s’ils étaient repérés et que quelqu’un donné le signal. Cependant, le Dieu Noyé semblait leur sourire cette nuit, et comment aurait-il pu en être autrement vu l’impie qu’était Euron. Ils furent finalement assez proches pour aborder alors Asha se redressa et fit signe aux différents groupes de se déployer. Elle même sauta avec une agilité féline sur le pont du Silence, Halys sur ses talons. Les premières gorges de l’équipage d’Euron furent sectionnées. Les hommes du Vent Noir se commençaient à se déployer silencieusement, tuant les hommes qu’ils croisaient, commençant à déposer les flacons de terres cuits aux endroits qu’avait indiqué Asha. Cependant, ils n’eurent ce luxe pendant même pas une minute qu’on donna l’alerte. “ON NOUS ATTAQUE !” “Dommage qu’t’ais oublié une langue Choucas !” jura Asha dans sa barbe avant de reprendre en hurlant. “POUR LES ÎLES DE FER ! PAS DE QUARTIER !”
Puis la Greyjoy s’élança, sanglante, rapide, précise, utilisant son sabre en combat rapproché et utilisant ses haches pour ceux qui se trouvaient plus loin, les récupérant au fur et à mesure quand elle le pouvait. Elle entendait les flèches de son frère siffler au dessus de sa tête. Ses yeux sombres épiaient chacun des recoins du navire, à la recherche de son oncle. C’était lui qu’elle devait tuer. “EURON ! MONTRE-TOI SI TU L’OSES !” hurla-t-elle finalement pour le faire sortir de sa cachette. Et c’est alors qu’elle le vit. Alors qu’elle voyait ses hommes tomber, presque autant que ceux de son oncle, elle vit son œil briller à plusieurs mètres d’elle, un sourire en coin sur son visage. Pourtant, il ne semblait pas décider à venir à elle, ce qui ne fit qu’enrager sa nièce. “T’ veux pas savoir c’que j’ai fait d’ton oursonne de femme ?!” Si elle s’était toujours retenue de provoquer le Choucas, elle n’allait pas manquer cette dernière occasion, parce qu’un d’eux n’en sortirait pas vivant cette nuit, elle le savait. Le sourire de son oncle disparut aussitôt, mais il ne sembla pas plus décidé à la rejoindre, au contraire, il faisait un pas de recul pour chaque pas qu’elle faisait en sa direction, se fatiguant à tuer de nouveaux adversaires. Néanmoins elle remarqua les deux molosses qui quittèrent les côtés d’Euron pour marcher dans sa direction. “Merde !” jura-t-elle en serrant les mâchoire. “Fais attention à toi Halys, vont être coriaces ceux-là.” glissa-t-elle à l’attention de son amie.
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« DEGRÉS DE PIERRE | 302, LUNE 10, MILIEU DE SEMAINE 1 »
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Le regard de Theon était fermement ancré sur les deux navires qui lui faisait face. Le Vent Noir, en premier lieu. Le bateau de l'héritière grouillait d'un équipage prêt à en découdre. Il voyait d'ailleurs la silhouette de sa soeur observant avec intensité son opposant. Le Silence. Le navire de tous ses cauchemars: il avait tant entendu de chose à son sujet qu'il avait été presque déçu de constater qu'il s'agissait d'un boutre comme un autre, et plus encore lorsqu'avec la participation de sa soeur, ils avaient finit par lui mettre la main dessus. Le Silence et sa vitesse qui l'avait semé, son équipage sans scrupule ... Et à son bord, Euron. Il n'avait pas revu son oncle depuis son départ pour Winterfell, il en gardait un souvenir dur, violent, effrayant que les récits d'Aeron, Asha et d'autres fer-nés qu'il estimait, n'avaient pas aidé à effacer. En ce jour aurait lieu une terrible bataille. En cet instant se jouait leur existence: s'ils laissaient Euron s'en sortir, ils n'auraient peut être plus jamais de chance de le retrouver. Pire encore ! S'ils montraient la moindre faiblesse, ils, pourraient ne jamais retrouver leur ile natale. Mais se battre jusqu'à la mort signifiait aussi devoir mettre un terme aux jours du Choucas. En étaient-ils seulement capable ? Et lui surtout ? Euron était son oncle: il ne l'avait guère connu plus de quelques années, mais il demeurait son sang. Comment Asha envisageait-elle les choses ? « Tout est bon mon prince. » annonça Dagmer en se trainant jusqu'au pont d'où Theon observait les navires des Greyjoy. Le prince se tourna vers son homme de confiance, hocha la tête, regardant par dessus son épaule, là où ses propres hommes se mettaient en place. « Merci Dagmer. Tu peux rester avec les archers si tu veux, je m'en voudrais de perdre un homme aussi valeureux que toi. » proposa Theon. Il n'avait jamais été un grand épéiste: pour être honnête, s'il savait se défendre avec une lame, il était bien plus doué avec un arc. Le plan proposé par Asha était simple et basé sur leurs forces communes, mais surtout sur leurs talents respectifs. Elle allait attaquer, combattre en première ligne quand lui affaiblirait l'ennemi en le séparant de certain de ses hommes et en rendant ses mouvements instable. Pour se faire, certains de ses hommes étaient allés sur le navire de l'héritière, d'autre étaient venus sur le sien: un échange de bon procédés, temporaire, visant à ce que les combattants aux armes à longues portées ne gêne pas les autres, et ne soient pas attaquées car moins bien protégés. « J'suis pas un archer m'seigneur. » répliqua Dagmer avec un regard triste et nostalgique alors que sa cicatrice ne parvenait à dessiner le sourire qui l'accompagnait. « Si j'dois passer l'arme à gauche aujourd'hui, c'est qu'le Noyé l'aura décidé. » ajouta-t-il avant que Theon ne hoche la tête, respectant ce choix. Dagmer partirait avec une pognée d'homme resté sur le bateau en direction du Vent Noir. Le prince posa sa main sur l'épaule du vieil homme. « Tache quand même de rester en vie, ça m'embêterait que t'y passe aujourd'hui. »
Les choses avaient commencé. De loin, il entendait les cris des premiers combat et se tourna vers les archers, plus ou moins doués, qui s'était alignés sur le côté de son bateau, arc à la main, flèches aux pieds. Seuls trois avaient de petites lanternes remontées des cales afin d'allumer les flèches décisives: il faisait parti de ceux là. Il fallait une grande dextérité pour tenter les flèches enflammées et il voulait être certain d'atteindre son but. « Ma soeur Asha se bat pour vous, pour les Iles de Fer et leur indépendance ! Allons nous laisser le Choucas nous renvoyer dans les jupes de Port-Réal ?! » cria Theon aux hommes qui étaient demeuré avec lui. Un "non" ambiant résonna sur le pont, arracha un sourire satisfait au prince de sel. Il attrapa son arc, une flèche qu'il encocha. Alors qu'il visait le Silence, il cria a nouveau. « Archer ! En position ! » D'un même mouvement, tous attrapèrent leur armes. Le compte à rebours commençait. Pas maintenant. Pas encore. Pas tout de suite. Quelques secondes supplémentaires. Presque ... « Maintenant ! » cria-t-il tout en décochant.
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Malgré leur imposante carrure, les deux molosses du Choucas furent rapidement sur elle, un peu plus rapidement qu’elle ne l’aurait imaginé, mais il en fallait plus que pour troubler l’héritière de Balon Greyjoy. Plus de treize ans qu’elle se battait contre des hommes comme eux, plus grands et plus imposants qu’elle. Et plus ils étaient larges, plus ils se sentaient en sécurité, comme s’ils pouvaient se débarrasser d’elle en un claquement de doigt, comme un insecte dérangeant. Asha avait appris à se servir de cela. Sa rapidité et son agilité l’emportaient dans la majorité des cas. Et cette nuit, la Capitaine du Vent Noir était plus décidée que jamais pour en finir et ils ne l’impressionnaient pas. Elle projeta la hache de jet qu’elle avait dans la main droite en plein dans le visage de celui qui s’était mis à lui sourire. Il bascula à la renverse avec un bruit sourd, faisant trembler le bois du pont sous son poids. La seconde d’après, Asha avait rengainé sa deuxième hache pour tirer son sabre et se jeter sur son ennemi restant. Elle parvint à lui infliger une première blessure au niveau de la cuisse, glissant sur le pont pour échapper à sa prise, mais elle ne vit que trop tard le coup de poing qu’il lui réservait, ignorant le sang qui coulait le long de sa jambe. “Merde !” jura-t-elle en se massant la joue. Elle allait devoir tailler plus profond. Elle s’élança à nouveau avec un cri, esquivant et coupant toute la chaire qu’il lui laissait accessible. Elle bougeait plus vite que lui, bien plus vite et sa motivation, ainsi que la finesse de sa lame compensait pour la force du molosse. D’autant plus qu’elle pouvait se permettre de ne se focaliser que sur lui, Halys assurant ses arrières, elle l’entendait. C’est pourquoi au bout de quelques minutes, le sbire du Choucas ne tarda pas à rejoindre son camarade au sol, sa tête presque entièrement séparée de ses épaules. Hormis son souffle court dû à l’effort intense et sa joue douloureuse, Asha allait bien, le sang sur son visage et ses habits n’était pas le sien. Euron le vit et Asha le sut. Alors que son regard le retrouvait enfin, il lui sembla un instant que son sourire narquois était moins brillant que la dernière fois que ses yeux s’étaient posés sur lui. Cette fois-ci, il ne reculait plus non plus. Halys venait d’en finir aussi avec ses assaillants, alors elle s’approcha d’elle, posant son front sur le sien l’espace de quelques secondes seulement. “On se retrouvera au banquet du Dieu Noyé.” Elle lui offrit un dernier sourire puis se détourna sans un regard en arrière, récupérant sa hache au passage dans le crâne du pirate. Elle ne partait pas défaitiste, mais elle avait bien conscience qu’elle avait peu de chance d’en finir avec Euron sans risquer d’y passer elle aussi. Il était certes blessé, grâce à Balon, mais elle savait que ça n’était pas comme combattre avec Victarion. Lui serait vicieux dans ses techniques, elle ne pouvait pas l’oublier.
“On vient pas embrasser la famille mon onc’ ?!” l’harangua-t-elle en approchant, bras écartés, son sabre ensanglanté dans la main, ses deux haches sur ses hanches, ses couteaux dans ses bottes. Euron retrouva son sourire mauvais. “Il m’semblait que c’était plus d’ton âge ma petite… Mais on peut arranger ça de suite.” Elle ne put retenir une grimace de dégoût face à ses lèvres et sa langue bleue. Il était vraiment devenu fou, empoisonné. Et c’est la dernière réflexion qu’elle eut le temps de se faire avant qu’il ne charge sur elle. Et le ballet commença. Attaques après attaques, parades après parades et esquives après esquives. Ils ne parvenaient qu’à s’infliger des blessures superficielles. Une coupure à l’épaule ou au bras, une côte douloureuse, un bout de dents cassé, un genou affaiblit par un coup non paré. Asha commençait à perdre la notion du temps et elle savait que cela n’indiquait rien de bon. Theon avait des consignes claires et strictes. Il devait enflammer les pots de feu grégeois passé un certain temps, qu’elle soit encore ou non sur le bateau. Elle n’était pas la priorité. La mort du traître l’était. Le rythme de la danse ralentit un instant, ils continuèrent de se tourner autour à une distance respectable, reprenant quelque peu leur souffle, observant l’adversaire pour trouver les points faibles à exploiter. À nouveau la lueur mauvaise brilla dans le regard du Choucas. Il eut un mouvement de tête par delà sa nièce. “Quand j’en aurais fini avec toi, j’m’occuperais de ta rouquine comme il se doit. Elle finira aussi bien que l’épouse de mon p’tit frère.” Asha fit appel à tout son contrôle pour ne pas baisser sa garde et ne pas se retourner pour voir Halys, malgré les cris de lutte qu’elle entendait. Elle ne céda pas non plus à la colère. Au contraire, elle agit vite. Elle amorça un recul, un mouvement en arrière, léger, comme pour signifier qu’elle cédait à la tentation. Comme prévu, Euron tenta de profiter de ce qu’il considérait être un moment d'inattention. Mais déjà Asha s’élançait à nouveau sur lui. Son sabre s’enfonça profondément dans le ventre du Choucas, tandis que son épée à venait trouver un bout de son flanc. Elle resta quelques seconde la lame enfoncée dans son ventre, dégageant l’arme d’Euron d’un coup de genou. Elle savait qu’elle n’avait toujours aucun organe vital, mais lorsqu’elle retira grossièrement son sabre, le sang coulait abondamment, obligeant Euron à se maintenir les boyaux à deux mains, alors que du sang commençait également à couler de la commissure de ses lèvres, jurant avec le bleu. Elle le rengaina pour sortir sa hache et en finir lorsqu’on l’interpella. “Asha !” Elle s’écarta brusquement d’Euron et leva les yeux en direction de l’appel. C’était Qarl qui lui désignait d’un coup de menton les Fer-nés qui battaient en retraite vers les navires. Ils ne leur restait plus beaucoup de temps avant que tout n’explose.
Elle jeta un dernier regard à Euron, plus noir qu’il n’avait jamais été puis lui décocha un coup de poing dans le visage, l’envoyant s’étaler au sol. “Merde !” jura-t-elle à nouveau avant de se détourner pour retrouver la sécurité de son Vent Noir. Elle espérait voir Halys en faire de même mais nulle crinière rougeoyante ne courrait en direction du navire. Elle la vit finalement au sol, à moitié consciente, couverte de beaucoup de sang bien qu’il ne s’agissait probablement pas que du sien. “Qarl ! Viens m’aider !” hurla-t-elle. Et en quelques secondes, il était à ses côtés, soutenant chacun Halys d’un côté, ses bras autour de leur cou, pour l’évacuer au plus vite. Quelques hommes du Silence tentèrent d’empêcher leur retraite mais ils les repoussèrent brusquement. “Maintenant ! Maintenant !” hurla-t-elle à ses hommes pour qu’ils se détachent du Silence. Seulement une flèche ennemie vint siffler à côté d’elle, elle se crut en sécurité l’espace d’une seconde, avant de se retrouver entraînée au sol par le soudain poids d’Halys. Qarl s’était écroulé au sol, une flèche fichée dans la poitrine. “Mettez-moi c’navire en route tout d’suite ! Et faites-moi exploser ce p’tain de bateau d’malheur une bonne fois pour toute !” ordonna-t-elle à ses hommes, alors qu’elle en alpaguait un autre pour l’aider à prendre soin de son amant et de son bras droit, ignorant sa blessure qui elle, pouvait attendre. Il ne fallait pas qu’Euron puisse s’en échapper avant l’explosion, sinon tout cela aurait été en vain.
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Theon Greyjoy & @Asha Greyjoy
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Theon décochait ses flèches avec parcimonie, conscient des ressources limités qu'il avait à son côté. Son bras tendait l'arc avec une aisance étonnante, touchant ses cibles avec presque perfection: peinant à s'adapter à la surface mouvante du bateau où il avait prit place. Son équilibre était bon, mais calculer la distance et les mouvements des fer-nés qu'il visait tout en prenant en compte sa propre instabilité était plus difficile que de s'entrainer sur les cibles fixes de Winterfell. Theon n'avait aucun doute quand à ses capacité. Pas lorsqu'on lui confiait un arc. Mais rapidement, la petite troupe d'archer commença à être dépassée. Remarquant le duel qui s'engageait entre leur capitaine et l'héritière des Iles de Fer, certains s'engagèrent dans d'autres batailles et les quelques hommes se tenant sur le bateau aux côtés de Theon, furent pris pour cible. Le prince attrapa une nouvelle flèche qu'il décochait à quelques centimètres de la coque du navire, là où un membre du Silence tentait de grimper pour les atteindre. Ils étaient des cibles plus faciles pour quiconque parvenait à se frayer un chemin jusqu'à leur ligne: moins habile à l'épée ou à la hache. Mais pas totalement novice non plus songea Theon tandis qu'un homme, qu'il identifiait vaguement comme un membre du Vent Noir, assénait un coup de rapière sur l'épaule d'un assaillant. Avec souplesse, Theon attrapa le sac empli à moitié de flèches d'une main, et de l'autre l'un des cordages de voiles qui lui permit de se hisser sur un point de vue plus en hauteur. Il repéra Asha et Euron, prit une nouvelle flèche, banda son arc mais se stoppa. Le duo bougeait trop. Trop et surtout trop vite, s'il se ratait, il risquait de toucher sa soeur et elle était, à l'heure actuelle, leur seule chance de survie. Après quelques secondes d'hésitation, le prince baissa son arme avec un soupire: il ne pouvait rien pour elle, elle devait se débrouiller seule.
Il continua dès lors de viser les hommes d'Euron, tentant de les ralentir voir de les handicaper autant qu'il le pouvait quand il entendit le signal. Asha avait vaguement parler de ce dernier lors de la préparation de l'attaque, si bien que Theon, qui n'était pas dans les secrets des armes que possédait le Vent Noir, n'en comprit que la moitié. Une part de lui avait songé à une blague mais en voyant ce qui se mettait en place, il comprit. « Accrochez vous ! » hurla-t-il aux hommes en contrebas tandis qu'il voyait les torches s'approcher dangereusement de leur destination. Enroulant son bras autour d'un cordage, il tenta de se stabiliser en attrapant la barre mais fut secoué par la violence de l'explosion. Autour de lui, tout ne semblait qu'illuminé de la couleur verte des feux grégeois qu'Asha et son équipage avait astucieusement disséminé en cas de problème. Une fois que le bateau eut finit de tanguer, Theon relâcha la corde et le bois de la barre. Gardant son arc et un trio de flèche au cas où, il redescendit sur le pont principal pour s'assurer que tous allaient bien et ordonna d'aller repêcher ceux qui avaient été jeté à l'eau par le choc de la réaction entre les flammes et le feu grégeois. La fumée et les quelques flammèches qui demeuraient l'empêchait d'avoir une vision claire sur ce qui se déroulait de l'autre côté de la bataille. « Asha ! » cria-t-il en espérant l'entendre lui répondre. Il l'appela une nouvelle fois ... Redoutant le pire.
Ils étaient en vie, c'était tout ce qui comptait. Mais les dommages sur leurs navires avaient été important. Trop pour prendre le risque de reprendre la route vers les Iles de Fer. Theon avait cherché Asha pendant de longue minutes avant qu'on ne lui annonce l'avoir vu en vie, bien que blessée. Les cotes d'Essos n'étaient pas loin: ils pourraient s'y reposer et faire réparer ce qu'ils pouvaient avant de reprendre la mer. Il imaginait sans peine l'inquiétude de sa mère, de son épouse, peut être même de son père ... Lui même avait hâte de rentrer, épuisé par les nuits difficiles qui s'imposaient à son esprit épuisé. La bataille avait prit ses dernières forces et tandis qu'à l'horizon se dessinait Lys et ses promesses, il glissa sa main dans celle d'Asha. Plus que jamais, il se sentait être un Greyjoy.
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Voilà quelques jours qu’ils avaient trouvé refuge à Tyrosh. Les bateaux et les hommes avaient trop soufferts pour simplement reprendre la mer vers leurs Îles de Fer. D’autant plus qu’Asha n’aimait pas l’idée de quitter la région sans être certaine que l’explosion avait bien était la fin d’Euron Greyjoy. Rapidement après cette dernière, les ordres avaient été donnés. Ceux qui tenaient encore bien la route devaient surveiller les eaux environnantes à la recherche de ce qu’elle espérait être sa dépouille. Le reste irait reprendre des forces à Tyrosh et préparer le voyage retour. Cela faisait donc plusieurs jours que la Seiche d’Or arborait un visage des plus sérieux. Entre sa crainte pour les graves blessures de ses hommes, et tout particulièrement pour Qarl et Halys, la logistique à superviser pour les réparations rapides des navires et les provisions de nourritures et d’eau fraiche… et enfin la longue attente, désespérante, du retour de ses éclaireurs. Ce furent probablement les trois jours les plus longs de sa vie.Mais enfin, durant l’après-midi du troisième jour, un de ses hommes vint la trouver à bout de souffle. Asha dû se retenir de le secouer, alors qu’il reprenait son souffle plutôt que de lui raconter ce qu’ils avaient vu ou trouver. Elle finit par se ressaisir et lui servir une coupe de bière fraîche. “J’espère qu’les nouvelles sont bonnes Skyt.” “Par le Dieu Noyé Tout Puissant, faites qu’elles soient bonnes”. Pria-t-elle un instant les yeux clos. “Qarl est toujours parmi nous. Il lutte, comme l’guerrier qu’il est pour s’rétablir.” ajouta-t-elle en lui faisant à nouveau face. Elle les savait proches, quitte à meubler la minute de silence, autant lui fournir des informations qui lui feraient plaisir. “On l’a r’trouvé, C’ptaine ! Échoué sur un tout p’tit bout d’île non loin d’la bataille...” prononça-t-il finalement, essoufflé, après avoir bu une longue rasade de bière. À cette nouvelle, Asha se redressa de tout son séant, prête à bondir et ouvrit grands les yeux, attendant la suite. Skyt commença à pointer du doigt une direction par-dessus son épaule. “On l’a ramené dans la cour…” Asha n’attendit pas la suite et le dépassa d’un bond pour descendre de sa chambre et rejoindre la cour du bordel qui avait accepté de les accueillir le temps de leur court séjour, monnayant quelques pièces et bijoux. “... Mort !” ajouta Skyt en parlant d’une fois forte derrière elle. “Enfin !” souffla-t-elle discrètement avec un long soupir alors qu’elle courrait presque.
Le cadavre était gonflé, gorgé d’eau, livide. L’eau salé avait au moins empêché que le corps n’empeste trop. Asha le retourna d’un geste de pied maîtrisé. Même si son visage était déformé, elle reconnaissait ses lèvres et sa langue bleues, son orbite vide, ce nez droit, un poil aquilin qu’elle possédait elle même. “Le Choucas est mort !” commença-t-elle à crier. “LE CHOUCAS EST MORT !” hurla-t-elle plus fort encore, invitant tous ses comparses Fer-nés à célébrer la nouvelle avec elle. Ils étaient partis pour accomplir cette mission et ils l’avaient fait. De bons hommes étaient tombés à cause de lui, mais ça n’avait pas été en vain, les blessés devaient l’entendre, les vivants aussi. C’était aussi une promesse. Celle que tous les opposants aux Greyjoy connaîtraient le même sort. On était avec, ou contre eux. “Coupez-lui la tête et trouvez que’que chose dans quoi la conserver. Mon père voudra voir ça.” demanda-t-elle avec un hochement de tête entendu à celui qui se tenait prêt du corps.
C’est alors qu’elle vit son frère avancer vers elle. Elle marcha en sa direction également. “Voilà une bonne chose de faite !” Elle posa sa main sur son épaule. “Encore que’ques jours d’récupération pour nos hommes, que’ques jours d’préparation pour nos boutres et on pourra rentrer à la maison.” Elle tapota amicalement son épaule, lui offrant un sourire bien plus doux qu’à son habitude. Il pourrait rentrer, retrouver son épouse et ses enfants, son petit confort, tout ce qui le rendait heureux. Puis elle le délaissa pour retourner au chevet de Qarl et Halys, le coeur un peu plus léger.
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