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The gold in our veins ϟ Alyx

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The gold in our veins
An 302, lune 8 semaine 4

La brume matinale semblait avoir fait descendre le ciel sur la terre et enveloppait la Dent d'Or d'une écharpe vaporeuse. Les rayons du soleil donnaient des teintes rosées et dorées à ce paisible tableau que j'observais avec contentement depuis ma litière, ensevelie sous un épais enchevêtrement de fourrures et de peau. Réalisé en hiver, le chemin depuis Salvemer semblait interminable et plus que jamais le soulagement d'entrer dans ces terres familières emplissait mon corps et mon cœur de satisfaction.
Les détails de mon arrivée avaient été convenus depuis bien avant mon départ du Conflans. Mon équipage accusait malgré tout un retard de presque une journée dû à la rigueur de l'hiver: nous avions trouvé la Culbute gelée là où nous entendions la traverser à gué et nous avions dû faire un détour de plusieurs miles avant de trouver et de franchir le pont le plus proche.

De ce fait mon frère Daven et mon oncle Léo, retenus par leurs affaires, n'avaient pu se libérer pour m'accueillir m'annonça-t-on une fois le pied posé à terre dans la cour de la Dent d'Or. Bien que le désir de me trouver réunie avec mon frère était fort et l'estime que je portais à mon oncle était grande, je n'en prenais nul ombrage. Rien ne parviendrait à assombrir mon cœur dans ces lieux si chers.

Aussi mon visage s'éclaira d'une lumière radieuse lorsque j'aperçut Alyx venir à ma rencontre malgré le froid hivernal qui gagnait chaque jour un peu plus de terrain, y compris dans le Sud.  Plus encore que les deux hommes des lieux, la réunion avec ma cousine et belle-soeur m'était chère car contrairement à ces derniers qui avaient fait le déplacement à l'occasion des heureux -puis funestes-événements de Corneilla, je ne l'avais pas vue depuis des lunes entières.  Tout comme ma douce nièce Erena emmitouflée chaudement et lovée dans les bras maternels. Agée de huit lunes, elle n'avait plus rien du petit être fragile que j'avais pu contempler en début d'année. Quant à sa mère, elle avait retrouvé toute sa superbe et sa silhouette, un teint tout à fait rasséréné et dénué -me semblait-il- de toute trace des douleurs et de l'épuisement de la mise au monde de sa première née.

Je les embrassais toutes deux avec chaleur, toute à la joie de nos retrouvailles:

« Oh pardon de ce retard... J'aurais pu finir à pied si ce maudit hiver m'avait empêché plus longtemps de parvenir jusqu'à vous! »

Je laissais échapper un rire gai et retirais une main chaude de mon gant fourré pour la poser tendrement sur la joue veloutée de ma nièce. Celle-ci levait des yeux curieux sur les volutes de vapeur qui émanaient de notre souffle et se dissipaient aussitôt dans l'air glacé.

« Quelle joie de vous voir enfin! A elle seule, elle suffit à me réchauffer aussi sûrement qu'un grand brasier! -je resserrais néanmoins mon manteau autour de mes épaules et rajustais mon gant- ... Que je ne renierai pourtant pas...! »

Tandis que nous amorcions déjà une retraite au chaud, un reflet nacré entre les gencives roses d'Erena attira mon regard et je m'exclamais, non sans émerveillement, ni fierté, à l'attention d'Alyx:

« Mais serait-ce des dents? Notre petite lionne mettrait-elle déjà ses crocs? »
‹c› Vanka
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The gold in our veins

La Dent d'Or | An 302, lune 8, semaine 4
Myrielle devait arriver d’une minute à l’autre, pourtant aucun convoi n’était en vue sur le chemin menant à la forteresse des Lefford. Leo avait fini par devoir s’absenter, recevant un notable pour affaire. Et Daven était retenu quelque part. Alyx allait donc devoir accueillir sa cousine et belle-sœur seule, vu qu’Alysanne était également absente car partie à Serena. L’héritière allait donc accueillir la Lannister avec sa fille comme il était de coutume. Elle avait demandé à une nourrice de préparer des fourrures pour emmitoufler l’enfant afin qu’elle n’attrape pas froid avec les températures glaciales de l’extérieur.

Finalement on vint lui annoncer l’arrivée d’un convoi portant les bannières Lannister et Mallister. Myrielle était enfin arrivée. Alyx attrapa une épaisse cape chaude pour sortir et la déposa sur ses épaules avant d’aller dans les appartements de sa fille où la nourrice finit d’envelopper le bambin braillard qui se calma dans les bras de sa mère qui leva les yeux aux ciels. Elle sortit sur le péron pour attendre sa cousine, serrant dans ses bras son enfant pour la protéger du vent glacial qui soufflait dans la cour de la Dent d’Or. Les boucles d’or de la lionne apparurent enfin et elles purent s’embrasser. Elle s’excusa de son retard, l’hiver avait jouait contre elle. Un épée manteau blanc recouvrait l’herbe des plaines de l’Ouest.  
« L’essentielle c’est que tu sois arrivée entière et par morte de froid ! » répondit Alyx.

Elle laissa sa belle-sœur poser sa main chaude sur la joue dodue du bébé qu’elle tenait dans ses bras. Visiblement la vue d’Erena enchantait Myrielle. Au moins il y avait quelqu’un qui était heureuse de voir l’enfant.
« Mais restons pas planté là dans le froid, rentrons. J’ai demandé à ce qu’on prépare une collation pour que tu puisses te réchauffer de ton voyage. » annonça l’héritière.

Elles amorcèrent un mouvement pour rentrer dans les couloirs de la forteresse quand Myrielle s’exclama en voyant une dent dans la bouche de sa nièce. La remarque de sa cousine fit tiquer Alyx et elle claqua sa langue de mécontentement dans sa bouche. Par les Sept Enfers sa fille n’était pas une Lannister ! Un épais duvet brun recouvrait son crâne, définitivement pas des traits des lions du Roc.
« Tatatata, c’est pas une Lannister, c’est une Lefford...ce n’est donc pas une lionne même si Daven aimerait bien. » railla-t-elle « Mais pour mon plus grand malheur oui...elle a commencé à faire ses dents et braille à qui veut bien l’entendre. A croire qu’elle cherche à réveiller la Dent d’Or en plein de la nuit. »

Cela insupporter Alyx d’entendre les pleurs de sa fille. Elle la préférait nettement silencieuse et dormant dans son berceau paisiblement. Dans ces cas-là, elle pouvait apprécier son enfant.

Arrivant dans un petit salon où un feu crépitait joyeusement dans la cheminée. Une servante aida les deux dames à se défaire de leur cape et aida Alyx à enlever le surplus de fourrure autour d’Erena. Une fois l’enfant débarasser, la jeune femme proposa à Myrielle de prendre sa nièce dans ses bras et d’aller s’assoir dans des fauteuils confortable prêt du feu.


 
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An 302, lune 8 semaine 4

La réponse d’Alyx à mon interrogation ne se fit pas attendre. Je reconnaissais bien là ma cousine et ce sang chaud, prêt à bouillir au quart de tour, qui la caractérisait tant. Je la dévisageais, les yeux écarquillés et la mine outrée :

« Comment? Oserais-tu me priver de la fierté de partager mon sang avec cette merveille?  »

Sur mon visage faussement contrarié se dessina bien vite un large sourire, révélant mon indignation feinte et un rire franc jaillit de ma gorge. Je savais combien l'orgueil d'Alyx était sensible et combien elle était fière de son nom et de son héritage familial. Comment aurais-je pu l'en blâmer, moi qui n'avait jamais abandonné mon patronyme pour celui de mon époux? Néanmoins, qu'elle le veuille ou non, il y avait la moitié de mon frère dans ce petit être et même si ses traits avaient toutes les caractéristiques de son côté maternel, je me surprenais, au détour d'un sourire ou d'une moue, à retrouver des airs de Daven. Mais nous savions toutes deux ce qu'il en coûtait de flatter l'orgueil de ce lion-là et je comprenais ses précautions. Je soupirais, signifiant ma retraite de mauvaise grâce :

« Et bien soit! Je ne l'en aimerais pas moins. Ne suis-je pas à demi Lefford aussi après tout? Lionne ou pas, ce qui importe c'est qu'elle ne manque pas de mordant. »

J'avais adressé un regard entendu à l'égard de ma cousine et belle-sœur. Rien ne m'exaspérait plus que ces petites roses fragiles attendant d'être cueillies et je savais que je saurais difficilement cacher ma déception de savoir ma nièce devenir l'une d'entre elles. Bien sûr, nous devions souvent avancer masquées, mais si un corset peut nous étouffer de bien des manières, il n'y en a aucun dont les liens serraient assez serrés pour  réprimer la liberté de l'esprit. Cependant, j'avais confiance. Je savais qu'avec cette mère offerte en modèle, de mordant, la petite Erena n'en manquerait pas. Et quand bien même ne serais-je peut-être pour elle que cette tante lointaine que l'on ne voit que quelques fois l'an, s'il m'était toutefois donné de jouer un rôle infime dans son éducation et dans le regard qu'elle pouvait porter sur le monde, je lui enseignerai à mon tour l'honneur des filles de l'Ouest qui ne souffre aucun outrage.

Tant que nous pénétrions dans les appartements  des Lefford, je retrouvais avec plénitude la chaleur de ce foyer familial. Débarrassée de mes vêtements chauds, une servante s'avança vers moi porteuse d'une bassine de porcelaine emplie d'eau tiède parfumée dans laquelle je plongeais mes mains pour les délasser et les nettoyer ainsi qu'un petit linge dont je me tamponnais le visage, le cou et la nuque. Puis je me saisissais avec délice d’Erena et m’installait confortablement sur le fauteuil désigné par Alyx. Je laissais l’enfant prendre appui avec ses courtes jambes mal-assurées sur mes cuisses et ce faisant, je mesurais Erena du regard et constatait à quel point un bébé peut grandir lors des premières lunes de sa vie. La petite fille avait entrepris de mordre son petit poing serré afin  de masser ses gencives rougies et douloureuses pour les calmer. Elle grognait et battait des jambes, son adorable minois crispé d’irritation. Je la considérais d’un air désolé et très sérieux, sur le même ton que j’emploierais pour m’adresser à une grande personne:

« Mmmh... C'est douloureux n'est-ce pas? Et personne ne comprend... »

Alors je lui offris mon petit doigt à mordre sur lequel elle se déchaina avec avidité à grand renfort de bave et de gencives. Cela ne m’était pas douloureux et de plus, cela semblait faire du bien à l’enfant qui ne chouinait pas pendant ce temps, c’était donc un échange de bons procédés. Ce faisant, je m’adressais cette fois à Alyx que je comprenais irritée de l’humeur difficile de sa fille, ce qui s’entendait aisément alors que les hommes vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était et que les servantes ne suffisent plus:

« Et toi ma chère? Comment te sens-tu? T’es-tu pleinement remise de tes couches ? J’imagine bien que, vu ce que je vois et ce que je sens, tu ne la nourris pas ? »

Il était évident que j’entendais « au sein ». Cela  m’était douloureux rien que d’y penser. J’ignorais si Alyx avait eu ou non recours à une nourrice. Je l’avais connue et côtoyée pendant plusieurs années alors qu’elle était une jeune fille en fleur et que j’étais à peine plus âgée. Aborder ce genre de sujet avec ma cousine ne m’était pas indécent ou inconfortable, mais si cela lui semblait trop déplacé ou intrusif, je nous savais assez libres l’une avec l’autre pour qu’elle coupe court à mes interrogations sans que je ne me froisse.
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La Dent d'Or | An 302, lune 8, semaine 4
Alyx eut une moue affirmative face à la moue faussement outrée de sa cousine et belle-sœur. C’était un point sur lequel elle ne plaisantait guère. Piquante, sifflante. Elle ne laissait pas passer ceux qui pouvait murmurait que sa fille avait l’aura d’une lionne de Castral Roc. Elle serait un soleil, brillant si fort qu’elle pouvait venir à bout de n’importe quel lion du Roc...son père en premier. Mais Myrielle accepta sa défaite, également à moitié Lefford elle-même par sa mère.
« Erena est à trois quart Lefford, elle a plus de sang Lefford que de sang Lannister. Et un soleil ne mord pas, il brûle. Et elle brûlera tous ceux qui voleront trop près d’elle. »

Et les Lannister était bien trop gonflé d’orgueil avec leur crinière doré et leur yeux verts ou bleu selon la branche. Et Alyx ne voulait pas que sa fille soit ainsi. Elle avait déjà une vision bien précise de ce qu’elle désirait pour Erena, comment elle devra être plus grande. La Lefford ne voulait pas qu’elle ait son caractère mais elle ne voulait pas qu’elle soit potiche et gloussante à la moindre remarque. Elle désirait que sa fille soit intelligente, vive d’esprit, discrète et bonne conseillère envers son futur époux qui serait un héritier ou un seigneur d’une bonne famille.

Assise près du feu, une servante servie des tasses de thé chaude et déposa un plat de petit gâteau. Elle disparut tout de suite après de peur de subir les foudres de l’héritière des lieux. Pendant ce temps, Myrielle échangeait avec sa nièce. Alyx attrapa sa tasse, souffla délicatement sur le liquide brûlant pour ne pas se brûler tout en observant sa cousine donnée son petit doigt à mordre à l’enfant qui ne se fit pas prier.

Buvant une petit gorgé du liquide pendant que la blonde lui demandait comme elle allait par rapport à son accouchement. Reposant la tasse sur la petite table, elle lui répondit.
« Relativement bien, j’ai totalement récupéré, je n’ai plus qu’à perdre encore un peu de poids pris durant ma grossesse. L’hiver n’aide pas à faire un peu d’activité physique malheureusement. »

Avec les chemins enneigés voir verglacé et la nervosité naturelle de sa monture, Alyx ne voulait pas prendre le risque de partir faire une promenade équestre pour se dépenser. Elle ne voulait pas faire une mauvaise chute parce que sa jument aurait glissé. Du coup perdre ses formes étaient plus longs et plus compliqué.
« Non effectivement, je ne la nourrie pas, une de nos servantes a perdu son nouveau-né quelques jours après la naissance d’Erena, pour un cerf d’argent elle est devenue la mère de lait de ma fille. »

Grassement payé pour nourrir l’héritière de l’héritière des lieux. Alyx refusait de donner le sein à son enfant, trouvant l’activité dégradante. Elle n’était point une vache. Alors payer une femme du peuple pour cela était la meilleure des choses. Et cette mère ayant perdu son enfant pouvait ainsi user de son lait pour nourrir un autre enfant pour une jolie somme d’argent.
« Mais nous n’aurons bientôt plus besoin de ses services, dès qu’Erena pourra prendre du lait animal nous le ferons. Nous attendons les directives du mestre. »

 
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An 302, lune 8 semaine 4

Alyx s'ouvrit sur son souhait de pouvoir retrouver la silhouette antérieure à sa grossesse. Et même si je la trouvais pour ma part resplendissante, je savais ma cousine exigeante avec elle-même comme avec son entourage. J'y reconnaissais là la patte de mon oncle qui avait œuvré pour donner une éducation sans faille à son héritière. Ce devait être un trait typiquement Lefford, car la manière de faire de Leo n'était pas sans me rappeler celui de ma mère dont le souvenir restait vivace.  Elle m'expliqua aussi qu'elle n'avait jamais nourri Erena avec son propre lait, une réponse bien naturelle pour une femme de sa lignée, mais si elle m'avait répondu l'inverse je n'en aurait pas été surprise non plus, ni même choquée. Il n'était pas rare que des femmes du Roc allaitent elles-mêmes leur progéniture et j'avais souvent entendu parmi les Lannister un dicton qui courrait et qui disait que seules des Lionnes pouvaient nourrir des Lions. Comme j'avais laissé mes pensées courir vers lui, j'invoquais le maître des lieux dans notre conversation:

« Et que pense mon oncle de sa première petite fille? Je ne m'enquiers pas pour Daven... »

J'adressais un sourire entendu à ma cousine. Pour avoir retrouvé mon frère au mariage de la petite Stark et d'Hoster Nerbosc, je savais déjà tout de la fierté de mon frère à l'égard de sa fille. Cela m'avait à la fois émue et surpris de le voir ainsi, lui que je connaissais si imbu de lui-même surtout et si flamboyant. La paternité lui allait bien, elle distillait en lui ce qu'il fallait d'authenticité pour rendre tous ses défauts plus tolérables. Un trait qui ne se dévoilait pas aisément chez les Lannister, moins que chez quiconque, et qui se payait parfois chèrement. J'avais moins eu l'occasion d'échanger avec mon oncle Léo et je ne connaissais pas ses sentiments au sujet de l'enfant. En hiver, voir naître un nourrisson vigoureux et viable était déjà en soi une bénédiction, mais la préférence pour le sexe mâle prévalait de tout temps, bien que ce père-là n'ait en rien à rougir de sa fille. Penser à Daven un peu plus tôt m'amena à songer à notre sœur à son tour:

« Oh, as-tu appris que Cerenna était enceinte ? J'ai reçu une missive de sa part il y a quelques semaines, cela semble prévu pour le début de l'année prochaine.» -puis comme je tendais le bras pour me saisir d'un biscuit, je laissais échapper un soupir accompagné d'un sourire féroce- «Brax peut aller s'étouffer avec son contrat de mariage... »

C'était une scène que j'aurais aimé voir, oui... Comme Erena avait refermé ses petits doigts sur la friandise que je tenais et essayait d'en approcher sa bouche avide, je la retirais doucement mais fermement de son emprise, tout en m'adressant à elle avec sérieux:

« Ca n'est pas comme ça que l'on traite une dame, ça non! »

Les clauses du mariage de ma sœur m'étaient restées en travers de la gorge. Un an pour donner un enfant à son mari... Et pourquoi pas vérifier ses dents et si elle avait des puces ou des tiques comme une mule que l'on va vendre au marché? J'en voulais à mon père d'avoir cédé aux exigences éhontées des Brax. Cerenna avait beau être douce et complaisante, je ne pouvais pas imaginer qu'elle n'ait pas été blessée, voire humiliée, qu'on la traitât de la sorte.  Et si nos caractères nous avaient opposées souvent dans notre jeunesse, je lui demeurerai toujours loyale. Aussi je ne portais pas la famille de mon beau-frère en très haute estime et ne cachait qu'à peine mon aversion pour la maison de Corval depuis lors, ou seulement pour éviter d'embarrasser ma sœur.
La nouvelle de sa grossesse avait eu un double effet pour moi: outre la réjouissance de savoir la si parfaite Cerenna devenir mère -un rôle taillé sur mesure pour elle, j'en étais certaine-, la satisfaction d'avoir fait attendre ces impudents jusqu'à la limite de leurs exigences indues était d'une saveur exquise. Triple effet, aurais-je dû dire en réalité, car malgré tout, cette annonce mettait en lumière le fait que mon ventre demeurait désespérément vide au bout de deux ans de mariage alors que mon frère et ma sœur avaient déjà engendré.
Et que, le temps passant, mes blessures toujours à vif, je n'étais pas certaine de pouvoir le faire un jour. Et que, pis encore, je ne savais pas ce que je ressentais exactement à ce sujet. En vérité, si une telle clause avait été conclue dans l'acte qui m'unissait à Patrek, j'ignorais où j'aurais pu me trouver ce jour.
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La Dent d'Or | An 302, lune 8, semaine 4
Que pensait Leo Lefford de sa petite fille ? Question bien compliquée... Le seigneur de la Dent d’Or n’était pas un homme à s’épancher sur ses sentiments, même sa propre fille avait parfois du mal à cerner ce que l’homme éprouvait au fond de lui. Alors ce qu’il pensait d’Erena... Daven était bien plus simple sur ce point, il n’y avait qu’à le voir passer du temps avec sa fille pour savoir que le lion en étant complètement gaga. Mais Leo ne passait pas de temps avec Erena. Ou s’il le faisait, il faisait à l’abris des regards. Le jour et la nuit entre Daven et lui. Alyx avait appris à vivre avec, elle ne se formalisait pas de l’opinion de son paternel sur sa fille. Elle restait une Lefford, elle était de son sang et c’était la seule chose qui comptait au final.
« Déçu ? Il attendait un garçon, chose que je lui avais promis. J’ignore réellement ce qu’il pense d’elle. Il n’est pas le genre d’homme à montrer ses sentiments et encore moins ses émotions. »

La surprise peignit durant quelques secondes le visage d’Alyx à l’annonce que sa cousine Cerenna était enceinte. L’enfant était visiblement attendu pour le début de l’année suivante. Une bonne nouvelle pour la Lannister qui avait été marié à un âge tardif. Son âge lors de son mariage avait forcé le seigneur de la maison Brax a demandé un contrat de mariage, stipulant que la lionne devait tomber enceinte dans l’année. Une pratique courante, il fallait un héritier à son héritier afin que la lignée perdure, il ne voulait pas s’encombrer d’une belle fille stérile.
« Lord Brax était légitime dans sa demande, le seul responsable dans cette histoire de contrat et ton père. Il a tardé à marier Cerenna, passé trente ans il est normal de demander un tel contrat. Lady Cersei en a eu un également. Un héritier d’une maison comme les Brax ne peut pas se permettre d’avoir une épouse âgée et stérile de surcroit. Heureusement pour ta sœur ce n’est pas le cas et elle peut désormais avoir l’esprit paisible sur ce point. »


Mais ce n’était pas la première bourde commis par lord Stafford Lannister. Surnommé oncle cruche par tous ces neveux, Alyx comprit, cela en disait long sur sa façon de gérer sa famille et les affaires politiques. Par conséquent, la jeune Lefford n’avait pas été surprise d’apprendre que Lord Brax avait demandé un tel contrat pour sa future belle-fille. Il désirait préserver sa lignée même s’il avait déjà d’autres fils mariés et avec des enfants. Mais Stafford avait gardé jalousement son aîné et il avait dû subir cette humiliation. C’était malheureux pour Cerenna, certes mais bien fait pour le lion cruche. Alyx avait elle était mariée très jeune, à tout juste dix-sept ans. Et résultat, elle avait déjà subi deux grossesses même si la première avait mis du temps à se déclarer...mais elle en était la coupable car elle avait pris du thé au lune pour ne pas tomber enceinte.
« Maintenant la question est : est-ce que le sang Brax sera plus fort que le sang Lefford et donnera un garçon ? Car pour le moment nous donnons principalement des filles à nos époux. Ta mère a eu deux filles, Leonella n’a que des filles, j’ai donné naissance à une fille...A croire que nous sommes maudits sur ce point. »

Si Alyx avait un ton un peu plus léger, cela lui rester en travers de la gorge. Sa famille était abonné à la naissance de fille alors qu’elle était dans l’attendre d’un héritier afin de faire perdurer la lignée des Lefford.

 
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Ma mine se renfrogna. Alyx avait raison et ce constat n'était pas plaisant. Je le savais, pourtant mon père restait mon père. On m'avait suffisamment appris le sens du mot "famille" pour que cela tienne ma langue à son égard, ce qui n'était pas le cas de Daven, beaucoup plus critique envers notre paternel. Cela n'était toutefois pas suffisant pour l'exonérer totalement de tous ses torts à mes yeux, car ils étaient nombreux. Oui, par négligence, suffisance ou affection, il avait gardé son aînée dans une cage dorée bien au delà du raisonnable et c'était aujourd'hui à elle que l'on demandait des comptes. Bien sûr, il n'échappait à personne que la période féconde d'une femme était considérablement plus limitée que celle de son mari -Lord Frey, notre parent par alliance en était la preuve vivante, ou en tout cas pas encore tout à fait morte- Alyx avait raison, c'était un fait, et sans doute pouvait-elle le percevoir avec plus de recul que moi. Mais je n'acceptais pas que l'on traitât une femme de ma famille de la sorte et cette animosité à l'égard des Brax était nourrie, a fortiori, par mon propre aveu d'échec à donner un héritier à mon époux.

« Et tant qu'il restera des clauses de ce type, nous leur prouverons qu'ils ont tort. Lord Caron a-t-il formulé de telles exigences à l'égard de notre tante? »

Son premier né était certes mâle mais encore dans la toute petite enfance, et même s'il s'agissait de secondes noces, il était souhaitable que notre tante continue à perpétuer l'héritage de Serena pour enraciner davantage le nom de son époux. Car, hélas, la rudesse de l'hiver n'épargnait personne... Je n'étais pas au fait des moindres secrets concernant ces noces, sans doute bien moins qu'Alyx qu'un lien tout particulier unissait à la benjamine des Lefford, mais si elle existait, je n'avais pas eu vent d'une telle clause.
Enfin, le visage d'Alyx se rembrunit comme elle évoquait la malédiction qui pesait sur notre sang qui ne semblait fait que pour engendrer des filles. Je fronçais les sourcils en déposant Erena, qui gigotait comme un petit ver entre mes mains, sur le tapis à nos pieds pour qu'elle puisse dégourdir ses petites jambes impatientes et curieuses de tout:

« Je trouve aisé de blâmer les mères et de détourner pudiquement les yeux de la responsabilité des époux en la matière... »

Lord Bracken du Conflans avait eu beau épouser trois femmes différentes il n'en avait jamais eu que des filles, et n'avait engendré qu'un mâle, illégitime. Mais derrière ce hasard de la nature, la vérité était que l'on jugeait toujours plus sévèrement une femme qu'un homme. Je n'avais pas le pouvoir de changer cet état de fait mais je ne l'acceptais pas pour autant. Peut-être était-ce ces années passées auprès de Rhaenys qui m'avaient fait penser ainsi. La manière dont elle avait œuvré pour ouvrir les héritages aux femmes m'avait laissé espérer quelques avancées dans le domaine de la considération que l'on devait à notre sexe et je tolérais mal de voir une de mes semblables ainsi traitée, qui plus est lorsqu'il s'agissait de mon propre sang. Bien sûr, nous étions entre nous et cela justifiait que je m'ouvre ainsi sans faux semblants à ma cousine, toute vérité n'était pas bonne à dire en toutes circonstances. Je tendais la main pour me ressaisir de ma tasse fumante et poursuivait, rassurante, en en buvant une gorgée:

« Ne sois pas si dure envers toi-même. Allons, tu es encore si jeune... Je sais que la patience n'est pas la première de tes vertus, ni de ton père, mais d'autres enfants viendront, forts et vigoureux, je n'en doute pas. Et je sais aussi que rien ne te fera te détourner de l'objectif fixé: si tu veux avoir un fils, tu l'auras. Quitte à ce que Daven soit tué d'épuisement dans cette tâche. »

Je terminais avec un sourire de connivence, plongeant les lèvres dans le thé chaleureux. Je voyais combien ce sujet était sensible pour Alyx qui se montrait d'une grande rigueur envers les autres et plus encore avec elle-même, à l'image de ce que son père avait voulu faire d'elle. Mais s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait comprendre le poids des exigences que l'on faisait peser sur nous et sur notre sexe, c'était sans doute bien moi, et que nous pouvions bien, entre nous, nous autoriser à tourner cela à la dérision de temps à autres.
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La Dent d'Or | An 302, lune 8, semaine 4
Ayx secoua légèrement la tête. La situation pour Alysanne était différente et pour le moment il n’y avait nulle fiançailles, nul engagement. Lord Caron avait son fils héritier. Si mariage il devait y avoir, la Lefford ne viendrait que consolider la lignée de son époux. Si le petit Erich Caron vivait, aucun des enfants de sa tante ne régnerait sur Serena. Tout était différent. Stafford avait voulu garder son aînée dans un cocon durant trop longtemps, il devait assumer les conséquences. Si Alysanne devait avoir un tel contrat et bien soit. Son père et elle avaient joué à ce jeu dangereux de ne point marié la benjamine de la fratrie. Le monde était ainsi fait et ne pouvait pas changer, pas encore, pas aujourd’hui. C’était bien trop tôt. Certains grinçait encore des dents face aux projets de la loi de la princesse permettant aux femmes d’hériter avant leur oncle. Alors supprimer ce genre de contrat ? Supprimé les mariages d’intérêt politique ? Le monde n’était pas prêt, c’était bien trop futuriste.
« Alysanne n’est pas fiancé à Lord Caron. Et ce dernier a déjà un fils héritier. De plus, s’il demande la main de notre tante, se sera un mariage d’amour, pas un mariage politique. Cela change beaucoup de chose. Le mariage de Cerenna était purement politique. Tout comme le tien et le mien. »

Les sentiments étaient venus après. A force de se côtoyer, d’apprendre à se connaître. L’amour était une chose rare à Westeros, peut pouvait se targuer de le ressentir. Alyx n’aurait jamais cru pouvoir un jour aimer Daven. Et encore pour beaucoup, la Lefford n’aimait pas son époux, ce n’était que de l’affection et un miracle qu’elle ne l’ait pas plus martyrisé. L’héritière de la Dent d’Or refusait d’être prisonnière de ses sentiments, avoir des états d’âme ne lui ressemblait pas, ce quié tait source de multiples disputes dans le couple. Mais Daven revenait à chaque fois la queue entre les jambes, suppliant son pardon.


Alyx haussa légèrement les épaules concernant le sang des Lefford qui donnait que des filles.
« Je suis une femme… Le sang des Lefford a parlé à travers père. Il est certes le seul homme Lefford mais sa descendance est une fille. Le sang parle au-delà des sexes. Il n’y a nulle blâme à cela, juste un constat de ce que nous voyons. Daven est le seul homme de notre génération, tout comme père était le seul homme de sa génération à lui. C’est ainsi malheureusement. Notre sang préfère donner naissance à des filles plutôt que des garçons. »

Les faits étaient là. Ce n’était pas les mères qui étaient blâmer par Alyx, car elle-même était une fille alors que son père était un Lefford. Peut-être que si sa mère s’était mariée avec un autre homme, qu’elle aurait eu un garçon. Mais les choses étaient telles que…le sang des Lefford était propice à la gente féminine. La jeune femme n’était pas dur envers elle-même mais si elle pouvait éviter d’enchaîner des grossesses jusqu’à un âge avancé dans l’espoir de donner naissance à un garçon, cela l’arrangerait fortement. Vivre sa vie en étant une baleine n’avait rien de très réjouissant pour elle.
« Je ne suis pas dure envers moi-même, juste réaliste. Les choses sont ce qu’elles sont. J’aimerais éviter milles et une grossesse avant d’avoir un garçon. Ce n’est guère agréable de se sentir inutile et grosses durant plusieurs lunes. Surtout que je supporte moyennement les bébés…même de mon sang. »

En prononçant ses mots, les yeux verts de la Lefford s’était posé sur Erena. Elle n’arrivait pas à ressentir un amour maternel pour son enfant. Elle ne luttait pas contre cela. Rien de bon n’en sortirait si elle se forçait.
« Daven est infatigable sur ce point. Je rendrais les armes bien avant lui. C’est un miracle s’il n’a pas un bâtard se promenant dans un coin de Westeros… »

Du moment qu’il ne venait pas à la Dent d’Or, Alyx fermait volontiers les yeux sur les écarts de son époux à ce sujet. Elle connaissait le cœur du lion, le plaisir charnel pour lui n’avait pas besoin de sentiment et d’amour. Alors il pouvait bien aller trousser n’importe quelle putain ou gueuse qui lui plaisait. Tant qu’aucun Hill ne franchissait les portes de la Dent d’Or, tout allait bien…


 
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An 302, lune 8 semaine 4

Plongeant mes lèvres dans le chaleureux breuvage, j'acquiesçais à la rectification apportée par ma cousine. Mes parents ne m'avaient pas offert en exemple un mariage d'amour, ce n'était pas quelque chose que j'idéalisais. Je me souvenais de beaucoup de petites sottes qui, lorsque nous étions à peine nubiles, se rêvaient unies à l'élu de leur cœur, sans tenir compte des contraintes d'alliances ou de statut social. S'en était suivi, la plupart du temps, une forte désillusion, parfois même un scandale et une disgrâce dans les cas les plus extrêmes. Des conséquences que j'avais toujours eu à cœur de m'épargner. J'étais heureuse pour ma tante si celui-ci venait à se concrétiser, d'autant qu'elle n'avait rien d'une pucelle sans cervelle, mais ne le lui enviait pas pour autant. Le bonheur pouvait se trouver dans bien des choses de la vie, sans que celles-ci n'impliquent nécessairement un homme. Nos corps, nos vies ne nous appartenaient pas, soit, mais il nous appartenait en revanche de garder brûlante la flamme de nos âmes: un enseignement tiré de l'observation de toutes les femmes qu'il m'avait été donné de connaître intimement. Je n'avais pas à me plaindre du destin que l'on avait tracé pour moi, et même si j'avais un jour caressé des ambitions de couronne, elles étaient loin désormais et je savais que je n'aurais pas pu prétendre à mieux. Même si j'aurais souhaité que le fief de Patrek et ce qui devait être ma demeure désormais soit à des milliers de lieues de la mer...

Lorsqu'Alyx évoqua les inconvénients de si nombreuses grossesses, je souris de bon cœur. Je connaissais son caractère prompt à l'action et il était évident que le repos préconisé aux futures mères s'accordait mal avec le tempérament de ma cousine. Non, je ne l'imaginais pas comme ces gestantes qui sont grosses chaque année et s'entourent d'une ribambelles de marmots. Le regard distant qu'elle posa sur Erena ne m'échappa pas. Peut-être était-ce d'avoir perdu sa propre mère si jeune qui semait le trouble dans ses sentiments envers sa fille? Quoiqu'il en soit je ne croyais pas qu'il existait une manière d'aimer un enfant. D'aimer tout court. Certains aiment mal, mais pour autant leur affection n'en demeure pas moins sincère. Bien des Lannister étaient ainsi. Bien des Lefford aussi. Sur ce point, j'avais hérité de mes deux racines. Je poursuivais en désignant la petite fille qui rampait à nos pieds et lui glissais, confiante, avec un haussement d'épaules:

«Bien sûr aujourd'hui tu ne vois que le bébé, mais bientôt elle fera ses premiers pas, puis elle prononcera ses premiers mots, puis elle commencera à interagir et à raisonner et avant que tu ne t'en rendes compte elle sera déjà une petite fille avec son caractère et sa personnalité propres. Et même si ce temps te semble encore lointain, quand elle fleurira et qu'il sera temps pour elle de s'unir à un homme, tu te demanderas sûrement comment le temps t'a volé ton enfant sans même que tu ne t'en rendes compte.»

Puis je terminais avec un regard de connivence:

« Mais je te le souhaite alors ce mâle tant espéré... Attend toi cependant à devoir redoubler d'efforts pour dompter mon frère... Fou comme il est de sa fille, je n'ose imaginer sa vanité d'être père d'un fils! »

J'avais dis ces derniers mots avec une moue exaspérée et levant les yeux au ciel en imaginant cette nouvelle source d'orgueil pour Daven. Un garçon à modeler à son image... Que les Sept nous préservent d'un second de cette espèce!  Puis, mon sourire s'éteignit doucement et se fit mélancolique. Amer, presque.

« Au moins, tu as su prouver ta valeur de femme et d'épouse. Ce qu'il me reste à faire... »

Une amertume qui n'était pas destinée à ma cousine, mais à la pensée de l'épreuve qui m'attendait inévitablement à Castral-Roc: devoir rendre des comptes à mon propre père, comme à chaque fois que je le voyais, sur ce ventre qui s'obstinait à demeurer plat au bout de deux ans de mariage.
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Alyx doutait de voir le temps lui manquait avec Erena. Elle planifiait déjà l’avenir de sa fille qui n’avait même pas un an. Elle serait probablement fiancée avant même d’avoir fleurie, et se marierait jeune à un héritier d’une maison de l’Ouest. Telle était l’avenir que désirait la jeune Lefford pour sa première née. Elle avait certes le temps, mais elle ne voulait pas en perdre. Elle avait presque hâte qu’Erena soit assez âgé pour voir tout cela arrivée, afin qu’elle puisse honorer dignement le nom des Lefford. Elle ne voulait pas s’attarder à se perdre en tendresse pour l’enfant qu’elle serait. Daven serait probablement assez doux et gâteux pour eux d’eux réuni. L’enfant ne manquerait nullement d’affection.
« Si tu le dis… » sourpira-t-elle pas convaincu « Je planifie d’ors et déjà son avenir de toute manière. Des fiançailles pointeront probablement le bout de leur nez dans les prochaines années. »

Il n’était pas rare de voir des fiançailles très jeune arrivée dans la noblesse. Cela ne choquerait personne, c’était normale. Le mariage se ferait quand elle aura fleuri et que le garçon ait seize années révolues. Alyx veillerait au grain et se montrerait intraitable sur ce sujet. Daven ne pourrait obtenir gain de cause et Leo ne dirait rien ayant lui-même marié sa fille très jeune à tout juste dix sept ans.

Concernant un héritier mâle, Alyx eut un ricanement moqueur en imaginant le lion parader à la naissance de son fils. Il serait plus fier qu’un paon, c’était une certitude mais tout comme elle ne le laissait pas transformer leur fille en petite lionne, il n’aurait pas mot à dire sur l’éducation de leur héritier. Cela serait surement source de dispute mais elle serait intransigeante. La seule chose où il aurait carte blanche serait pour l’éducation martial de l’enfant. Elle connaissait les talents de bretteur de son époux, il n’y aurait pas meilleur instructeur que le lion pour leur fils.
« Hum…surtout si ce dernier hérite de ses cheveux blonds… mais qu’il essaie. Il a beau grogner contre moi, il revient toujours rampant en se confondant d’excuse. Daven reste prévisible, la subtilité n’est pas son fort. A jouer trop près du soleil on finit par s’y brûler même pour le plus féroce des lions… »

Myrielle devint mélancolique. Si Alyx avait su prouver sa fertilité et sa capacité à enfanter, sa cousine et belle sœur peinait à donner ce plaisir à son époux. Deux années de mariage et toujours aucun enfant. La jeune Lefford poussa un léger soupire, pas de contrariété mais de compréhension.
« Ne t’en fait pas, il viendra ce jour. Tu n’es tout simplement pas prête. L’esprit agit sur le corps avec une telle force. Peut-être est-ce lui qui bloque tout cela. Mais tu auras tes enfants un jour. Les Lannister et les Lefford ne sont pas connus pour leur stérilité. Le jour où tu serais pleinement prête, un enfant viendra, j’en suis persuadée. »

Il n’y avait pas de raison que sa cousine soit stérile. Ou alors peut-être qu’était-ce son époux qu’il était ? Après tout, la reine elle-même avait eu un mariage avorté car son premier époux était incapable de lui donner des enfants. Peut-être en était-il de même pour Patrek Mallister ?

 
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Mon regard s'attardait sur Erena, attentive à ses gestes, et je souris pensivement à la remarque d'Alyx. L'héritière des Lefford savait jouer ses cartes et je ne doutais pas qu'elle saurait trouver un beau parti pour sa fille. Erena était née dans l'une des familles les plus puissantes de l'Ouest et son influence s'étendait même au delà, il était évident que son avenir se préparait dès maintenant, même sans avoir achevé sa première année de vie. Il m'était étrange, à la voir ainsi, poser ses grands yeux innocents et neufs sur le monde, de l'imaginer au jour de ses épousailles. Combien de fois son promis aurait-il changé depuis, au gré des intérêts des Lefford?

Tout comme Alyx avait une idée très arrêtée du destin qu'elle réservait à sa fille, elle saurait prendre les rênes de l'éducation de son fils et ce malgré ce qu'il en coûterait à Daven de se taire et d'obtempérer, elle était certaine d'avoir gain de cause et je la croyais volontiers. Depuis toutes ces années je connaissais la relation fracassante entre mon frère et ma belle-soeur. Comme des nuages chargés d'orages, ils ne cessaient de s'attirer l'un l'autre jusqu'à ce que leur collision ne provoque la foudre. De par son caractère entier et sans compromis, jamais aucun des deux n'aurait pu se faire aimer de quelqu'un d'autre, j'en étais persuadée. Et à ce titre ils s'étaient merveilleusement trouvés, car même si cela devait faire trembler les murs de la Dent d'Or, cela ne les en rendait que plus forts en réalité.

Alyx prêta une oreille attentive à mes états d'âme, lorsque je partageais avec elle ce tourment bien féminin qui ne pouvait trouver d'oreille à Salvemer. Là-bas, tous s'étaient montrés compatissants à mon retour des Iles de Fer, mais ce répit n'avait duré que quelques mois. Tous s'attendaient à voir mes entrailles s'arrondir de l'héritier des Mallister sous peu, mais plus les lunes passaient, plus je décevais tous ces espoirs. Car ce n'était pas Patrek qui était ainsi observé, scruté, avec presque tant d'insistance que cela en devenait impudique et indécent. Et d'autant plus oppressant pour moi. J'acquiesçais à ses efforts pour me rassurer, d'un sourire qui se voulait optimiste mais en réalité bien plus pâle que je ne l'aurais souhaité:

«C'est ce que notre mestre me dit, oui. Mais tu connais comme moi les regards insistants et les rumeurs. Et il n'y est rien que je puisse faire pour les détourner. Excepté attendre... Et voir une lune rouge se lever chaque mois invariablement...»

De toutes mes connaissances, Alyx était peut-être la plus à même de recevoir cette confession. Son union avec Daven avait mis de nombreuses lunes avant d'être fructueuse, même si cela s'était terminé de la plus tragique des manières avant de vivre une seconde grossesse pleine de succès. Plus que quiconque, je savais qu'elle saurait me comprendre face à cette sourde oppression. Bien qu'en vérité, il me fallait admettre que tout n'était pas que du ressort du destin ou de la fatalité.

« Pour être tout à fait honnête avec toi, il est vrai que je ne me montre peut-être pas aussi... dévouée à la tâche que je le devrais.»

Il suffisait de voir comme j'étais prompte à m'enfuir de ce qui aurait dû être ma demeure à la moindre occasion. Ce bal en l'honneur de mon oncle Tywin ne faisait pas exception. Dans ces conditions, concevoir un héritier revenait à avoir plus de chance de faire fortune aux dés. Prisonnière entre mon devoir et mes désirs de liberté, il me semblait tout faire en dépit du bon sens et de mon éducation.
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Myrielle avait besoin de se ressaisir, de retrouver toute la férocité des lionnes du Roc. Laissez des rumeurs l’atteindre. Une première pour l’ancienne dame de compagnie de la fille du Roi. Elle avait connu sa cousine plus féroce que cela, plus piquante, plus moqueuse. Cela devait vraiment lui peser sur la conscience. Alyx tenterait donc de lui redonner un peu de force, un peu de courage, un peu de mordant. Les deux jeunes femmes avaient un caractère assez semblable au final. Quand un coup de mou se présentait, il fallait les mots d’une paire pour se ressaisir et repartir sur le bon pied. Alyx s’adossa contre le dossier de son fauteuil et planta ses iris vertes dans le ceux de la lionne de Salvemer.
« Allons bon Myrielle. Depuis quand laisses-tu des rumeurs t’affecter autant ? Tu es maîtresse de ton corps. Tu peux désirer ardemment un enfant, mais si la nature te le refuse c’est ainsi. Pourquoi laissez les autres déverser leur venin sur toi ? Écrase-les. Tu es leur dame. Tu as vécu à la cour, je peux donc pas te dire comment tourner la situation à ton avantage. Mais... Tu es capable de les faire taire. Tu es une lionne du Roc. Et tu n’as jamais laissé quelqu’un te marcher sur les pieds... Pourquoi aujourd’hui ? Rugis et fais-leur entendre ta voix. Fais-les trembler. Ils n’oseront plus parler sur ton cas et émettre des opinions douteuses ou déplacés. Ne les laisse pas t’atteindre. Tu es plus forte que ça. Tu peux en douter mais je sais que tu es plus forte. »

Alyx eut un rire étouffé à l’évocation de son assiduité à son devoir conjugale. Une étincelle de malice brilla dans le regard de l’héritière. Leur situation maritale était quelque peu différente. Et Daven... était peut-être plus demandeur que lord Patrek ? Mais ce n’avait pas été un combat gagné d’avancer pour le lion de la Dent d’Or. Loin de là.
« Oh tu sais, je n’ai pas été la blanche colombe qu’on veut bien le croire à ce sujet. Si d’apparence c’est le cas.... J’ai choisi quand j’étais prête à accepter de devenir grosse. Ce n’est pas Daven qui a eu son mot à dire, pas même mon père. Mais mieux vaut qu’il ne sache pas... »

Pendant de longues lunes suivant son mariage, Alyx avait consommé du thé au lune pour rester stérile. Empêchant toute grossesse. Laissant les hommes se poser des questions. Daven avait fini par la confronter, ne comprenant pas. Et à partir de ce moment, les choses avaient changé. Leur premier enfant était mort-né mais la deuxième était en parfaite santé et gazouillait joyeusement sur les genoux de sa tante. Alors après tout...Ce n’était qu’une question de contrôle et d’apparance.

 
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Pourquoi ces rumeurs m'affectaient-elles autant? Oui, c'était une question que je me posais aussi. Peut-être parce que jusque là j'en avais été l'instigatrice plutôt que la cible. Ou qu'aucune me concernant n'avait jusque là touché un point aussi sensible, intime. La maternité, ou plus exactement notre capacité à engendrer, était ce qui nous définissait en tant que femme. Comme si notre valeur en tant qu'être était proportionnel au nombre de fois où notre abdomen était amené à se distendre. Une femme dont les entrailles demeuraient éternellement creuses attirait au mieux la pitié, au pire les railleries. Et je ne supporterai ni l'un ni l'autre sur ma personne.
Alyx visait juste: la nature me faisait défaut et je n'y pouvais rien. C'était finalement peut-être cela qui m'affectait le plus. Non, je n'y pouvais rien, alors que je supportais mal voir une situation quelle qu'elle soit échapper à mon contrôle. Malgré tout, je retrouvais dans la voix de ma cousine toute la pugnacité des Lefford. Celle de ma mère. Et l'entendre ainsi, c'était comme l'entendre elle.

Certes -pour le moment- la nature me daignait ce droit mais me morfondre et ressasser n'apporterait que de l'aigreur et je doutais que ce soit un terreau fertile pour y faire grandir un enfant. J'appréciais malgré tout d'avoir pu m'en ouvrir à Alyx en toute simplicité et confiance, et d'autant plus sa confidence au sujet de son propre mariage. Je me souvenais en effet des longues lunes qui s'étaient écoulé entre son mariage avec Daven et la première grossesse qui en avait résulté. Je connaissais la réputation de mon frère et -bien que je la jugeais volontiers largement surfaite- j'avais été surprise de ne pas voir leur mariage rapidement couronné de succès. Je comprenais mieux à présent et cette initiation me fit esquisser un sourire complice et lui adresser un hochement de tête convenu lorsqu'elle termina en mentionnant son père. Malgré toute l'estime que je portais à mon oncle, son secret était sûr avec moi et je lui indiquais par là même que j'espérais qu'il en fut de même avec celui que je venais de lui confier.
La nature peut être aidée, dans un sens comme dans l'autre. Il me fallait peut-être l'accepter, ce temps, non pas comme un ennemi mais comme un allié. Peut-être trop presser les événements n'arrangeraient et se révèlerait plus tard être un mal plus qu'un bien. L'avenir seul savait ce qu'il réservait à la maison des Aigles et à sa lignée. D'ici à ce qu'il se révèle, les cartes étaient entre mes mains.  

Un silence empreint de réflexion s'imposa entre nous quelques instants et alors que je me saisissais de ma tasse, je l'interrogeais avec un sourire espiègle, qui ne laissait rien paraitre des fragilités qui avaient pu se laisser entrevoir quelques instants auparavant:

«J'ai bien du retard à rattraper en matière de ragots depuis ma dernière visite dans l'Ouest. Alors, dis-moi... De quoi devrais-je être au courant avant d'aller à ce bal...?»

Voilà qui devrait nous occuper toute la fin de journée si personne ne venait s'immiscer entre nous et les commérages. Les festivités en l'honneur de Tywin attirerait sans nul doute tout ce que l'Ouest comptait d'important. Et comme les hommes qui se préparent à la guerre, il nous fallait affuter nos armes.
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