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a time for war - avec Shyra

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« a time for war. »
An 302, lune 10, semaine 2


A peine était passée l’effervescence due au séjour du prince Aegon et de la princesse Margaery à Bourgfaon qu’un corbeau avait amené une étrange missive dans la volière du château des Cafferen. Lord Béric Dondarrion écrivait que la menace des ténèbres tombait sur Westeros, par le Nord du continent. Thoros de Myr l’avait vu dans les flammes, disait-il. Lord Béric partait pour Accalmie où il comptait parler de cette affaire à Stannis Baratheon en personne. Mais d’ores et déjà, il affirmait son attention de se rendre dans le royaume le plus froid de Westeros et invitaient ceux qui souhaitait aider à la Lumière à l’emporter sur les Ténèbres à se joindre à lui.

Depuis que son père, Lord Arstan, lui avait tendu cette lettre, Tavish avait eu le temps de réfléchir à la question, tout en attendant des nouvelles d’Accalmie et de la décision de Stannis. Il ne pouvait pas ignorer ce qui semblait être un signe de partir au combat. En effet, il y a précisément une lune de cela, Tavish avait découvert une épée valyrienne, dont il était maintenant le propriétaire. La prêtresse Neina lui aurait sans doute dit que cela ne lui était pas arrivé sans raison. C’était aussi l’avis de Gyllyrios, le prêtre rouge de Bourgfaon. Sans compter qu’étant un sincère croyant en R’hllor, Tavish prenait cette nouvelle au sérieux.

Shoren, épouse de Tavish depuis maintenant quelques lunes déjà, n’avait pas manqué de remarquer que ces derniers temps, son époux semblait parfois pensif. Et qui mieux qu’elle pour remarquer également que ces derniers temps, les discussions entre Gyllyrios et Tavish à la sortie du temple rouge s’étaient éternisées. Si Arstan avait mis au courant son héritier de la situation, il avait préféré que les deux femmes de la maison soient mises à l’abri de cette nouvelle dans un premier temps. Cependant, au vu de sa promesse de sincérité envers Shoren, Tavish n’avait pu lui mentir lorsqu’elle lui avait demandé ce qui le préoccupait. La réponse du faon avait été sincère mais pour son épouse, elle avait surtout été peu parlante. Evidemment, ces histoires de ténèbres venues du Nord et de visions dans les flammes ne lui inspirèrent guère d’autres questions.

De son côté, avant le début de la messe au temple rouge, Shyra venait seulement d’être mise au courant par son père de la situation. Mais à la nouvelle de l’arrivée des ténèbres dans le Nord, qui ne pouvait qu’inquiéter tout partisan de R’hllor, s’ajoutait une nouvelle peut-être plus inquiétante encore ; le départ des hommes de la famille pour la guerre.

La messe terminée, Arstan ne perdit pas une minute pour rejoindre le château afin de préparer le départ. Tavish pour sa part s’approcha de sa petite sœur à la sortie du temple. Il devinait l’état d’inquiétude dans lequel devait se trouver Shyra, après que toutes ces nouvelles lui soient tombées dessus...Malheureusement, il ne pouvait pas la rassurer en lui promettant de rester car à sa croyance en la gravité de la situation, à son sens du devoir et à la découverte de son épée s'ajoutaient les mots de Stannis, leur suzerain, le même qui avait appuyé sa légitimation auprès du roi. En tant que fervente croyante de R’hllor, Shyra pourrait comprendre. Elle était également consciente du devoir des familles converties envers Stannis, qui les avait appelées à le rejoindre. Mais, cela ne voulait pas dire qu’elle ne serait pas triste ou inquiète, et cela ne voulait pas dire qu’elle n’essaierait pas, peut-être dans un premier temps, sous le coup de l’émotion, de le convaincre de rester ici.
Ca va ?, demanda simplement Tavish. Il enveloppa ses épaules de son bras, geste qu’il voulait rassurant. Contrairement à Shoren, qui avait récemment dû quitter sa famille pour rejoindre la maison Cafferen, Shyra n’avait jamais été séparée de son père très longtemps. Quant à la guerre contre Robert Baratheon, elle ne l’avait pas vécue.



@Shyra Storm
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A time for war.
An 302, lune 10,  semaine 2.

La menace était présente, celle qui pouvait être une grande menace pour non pas uniquement Westeros mais pour l’humanité. Sans signe avant-coureur, elle avait décidé de pointer le bout de son nez alors que la paix régnait dans les terres de l’Orage. « Le maître de la lumière nous avait pourtant prévenu. » pensait Shyra. Son père, Lord Arstan Cafferen venait de prévenir sa fille que la menace dont R’hllor leur avaient déjà parlé s’était manifesté dans les terres du nord. Arstan avait choisi un moment assez particulier car la famille Cafferen était justement sur le chemin du temple rouge afin d’assister à la messe quotidienne. Ceci était un véritable coup de massue pour la bâtarde de Bourgfaon, elle qui n’avait heureusement jamais vécu en temps de guerre, voilà que son père et probablement son frère aîné irait en guerre combattre la plus grande menace qu’aucun peuple n’aille pu connaître. Elle qui était de nature à ne jamais montrer le moindre signe de faiblesse sur son visage ne put se retenir d’afficher une mine profondément abattue, remplie d’inquiétude. Tout ceci n’était pas un jeu, elle connaissait très bien l’importance qu’avait religieusement cette guerre, elle le comprenait bien. Cependant, Shyra n’en restait pas moins une humaine avec des sentiments, comprendre qu’elle pourrait à la fois perdre son père et son frère ne pouvait que la briser intérieurement. Son frère, Tavish Cafferen ne lui avait pas encore certifié son départ mais elle savait au fond d’elle qu’il pouvait et devait mener le combat de leur religion mais elle ne l’avait pas encore accepté. Lorsque son père lui avait notifié qu’il irait se battre dans le nord, Shyra avait bien évidemment été tentée de le retenir, elle était presque prête à le supplier de rester cependant elle savait que c’était peine perdue. Elle était une bâtarde parfois sujet aux moqueries, elle n’avait aucun droit, elle n’avait plus de mère, elle s’était fait récemment trahir par sa belle-mère qu’elle avait tant-aimée, et aujourd’hui Shyra risquait de perdre ses deux seules raisons de vivre.                    
« Pourquoi ? » C’était la question qu’elle se posait à l’instant même, qu’avait-elle fait pour mériter cela ? Elle ne demandait qu’à vivre paisiblement avec son père et son frère..

Dans le temple, lors de la messe, Shyra avait relevé la tête vers son frère afin de décrire son faciès. Un visage si fort et si sympathique, il en avait vécu des choses et pourtant il ne s’était jamais laissé abattre. C’était son exemple, et elle voulait continuer à s’inspirer de lui. Elle ne pouvait pas se concentrer dans les paroles du prêtre, elle était beaucoup trop perdue, beaucoup trop inquiète pour ses proches pour s’y concentrer totalement. Shyra ne s’était toujours pas faite à l’idée que son frère irait probablement au nord, peut-être qu’il n’irait pas après tout… Il venait de se marier récemment et même si cela lui empoisonnait l’esprit rien qu’à y penser, il devait prendre soin de sa femme… Peut-être cette raison fera en sorte que le suzerain Stannis se fasse compréhensif face à la situation ? Elle l’espérait profondément. Une fois la messe terminée, Shyra était restée quelques secondes en plus assise afin de prier ses inquiétudes, demandant la protection sur sa famille au maître de la lumière. Une fois fini, elle quitta le temple, marchant d’une allure lente, le regard perdu vers le sol. Lorsqu’une silhouette familière s’était approchée d’elle, il s’agissait de son frère, elle tenta très rapidement d’effacer la peine qui s’abritait sur son visage, relevant la tête fièrement droite devant elle. Elle se devait de se montrer forte en apparence, bien qu’elle soit brisée de l’intérieur. Même si elle savait que cacher ses sentiments à son frère était peine perdue, elle se devait au moins d’essayer. Lorsque son frère lui avait simplement demandé si ça allait en enveloppant ses fines épaules, Shyra ne put s’empêcher de se blottir contre Tavish, entourant sa taille avec ses deux bras, collant ainsi sa tête contre les pectoraux de ce dernier. Ce geste que tous auraient pu qualifier de simple, était un véritable pur acte de détresse de la part de la bâtarde. « Reste. » voulait-il dire. Pour répondre à la question de son frère, elle avait timidement hoché la tête. « C’est plutôt moi qui devrais te poser cette question.. » avait-elle laissé échapper d’une voix inquiète. « Comment te sens-tu... ? » elle avait redressé sa tête ainsi que son regard vers celui de Tavish, sa mine peu-rassurée avait repris le dessus. Bien qu’elle avait au départ voulu cacher ses sentiments, elle ne put empêcher ses craintes de prendre le pas sur elle. Elle voulait connaitre la position de Tavish sur toute cette histoire...

@Tavish Cafferen
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« a time for war. »
An 302, lune 10, semaine 2

Comment se sentait-il ? La question de sa petite sœur semblait tout à fait logique. Après tout, c’était les hommes qui partaient à la guerre. C’était eux qui allaient affronter cette menace. Et pourtant, Tavish ne s’était pas encore posé cette question. Depuis la lettre de Béric Dondarrion, Tavish s’était inquiété pour diverses raisons à l’idée de ce départ en guerre. Il s’était inquiété pour son épouse et pour sa sœur qu’il devrait laisser derrière lui. Il s’était inquiété également lorsqu’il avait imaginé la perspective terrifiante d’une défaite, qui marquerait la fin du monde tel que tous le connaissaient. Autrement dit, il s’était inquiété de ce que son absence pourrait faire ressentir à ses proches, surtout, et il s’était inquiété de ne pas parvenir à les protéger, dans une moindre mesure, tant la possibilité de voir la mort l’emporter sur la vie paraissait irréaliste.

Tavish laissa sa sœur se blottir contre lui, lui caressant doucement le dos comme pour la rassurer. Il était rare de voir Shyra se montrer vulnérable. Sa détresse devait être très grande pour qu’elle laisse tomber le masque de force. Il se pouvait que de ce voyage, il ne revienne jamais, il le savait. Mais, il se pouvait également qu’il en revienne et auquel cas il était inutile de mentionner le pire et de rendre l’attente de sa sœur plus angoissante encore.

« Ca va. », répondit donc l’héritier de Bourgfaon sans hésiter. Il regarda sa soeur et déplaça une mèche un peu sauvage de ses cheveux. « Cela va être difficile d’être loin de toi, de Shoren et de Bourgfaon. Mais, j’ai été formé pour les armes et Ser Garrett a été un très bon instructeur. », lui dit-il avec un léger sourire, faisant allusion à sa formation de chevalier dans le Bief, à Herbeval.

Bien sûr, en réalité, le jeune homme ignorait si sa formation de chevalerie et son apprentissage des armes pourraient suffire pour faire le poids face à une menace comme la mort. Comment venait-on à bout des morts ? Il n’en avait aucune idée. Mais, il ne pouvait faire autrement que de se montrer rassurant auprès de sa petite sœur. Il l’aimait trop que pour l’inquiéter davantage.
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A time for war.
An 302, lune 10,  semaine 2.

C’était lui qui allait probablement aller au front et pas elle, alors son point de vue à lui était l’unique chose qui intéressait Shyra en ce moment-même. C’est vrai qu’elle était très attristée de savoir que les deux hommes de sa famille s’en iront au front mais il fallait se rendre à l’évidence, elle n’était pas égoïste, il n’y avait pas qu’elle qui comptait dans toute cette histoire. Elle voulait connaître le point de vue de son frère, celui avec qui elle a pu partager le plus de moment dans sa vie jusqu’ici, celui qui avait toujours su la défendre et la protéger contre toute menace. Shyra connaissait déjà son frère très protecteur, il ne pensait que peu à lui-même et pourtant à l’heure actuelle c’était ce qu’il fallait faire, il fallait qu’il se préoccupe de ses propres ressentis. Elle pouvait presque anticiper les réactions de son frère, quitte à lui mentir, il ne se montrerait jamais inquiet en apparence. Il voulait pensa-t-elle sans aucun doute se faire rassurant envers elle et probablement sa femme mais quitte à en être davantage abattue, Shyra voulait savoir la vérité. Elle voulait savoir ce qu’envisageait de faire son frère… allait-il aller au front… ? Ou allait-il rester sagement à Bourgfaon pour se préoccuper de la gestion de la famille en attendant le retour de leur père ? Stannis pouvait normalement bien comprendre la seconde option, après tout leur père n’avait pas une tonne d’héritier et s’il venait arriver malheur à Tavish qui allait succéder à la maison des Cafferen ? Certainement pas elle… au vu de son statut, elle n’avait aucune légitimité. Il était alors préférable qu’il reste à Bourgfaon, ainsi il ne pourrait pas risquer sa vie. Il y avait cependant un point à ne surtout pas négliger… d’un point de vue religieux, auprès de R’hllor cela ferait tâche. Le devoir de Tavish était d’aller au front, Shyra le savait très bien mais elle avait balayé toutes les bonnes raisons pour que son frère aille au front. Elle ne pouvait pas le supporter, elle n’avait jamais vécu en temps de guerre et que cela était horrible… Shyra ne pourrait jamais se faire à l’idée que son frère et son père puissent tristement périr au nord contre l’armée des morts. Pourquoi a-t-il fallu qu’ils reviennent à cette époque ? Ils se portaient pourtant si bien sans eux… il a fallu que tout soit bouleversée du jour au lendemain. Ce n’était pas que Shyra doutait des compétences de son frère et de son père mais cet ennemi n’était pas une menace ordinaire… c’était l’armée des morts ! La plus grande menace que l’humanité n’ait pu connaitre, personne à ce jour ne connait leur faiblesses… sur quel genre de surprises pourrait-il tomber une fois au front ?

Peu rassurée par toutes les questions qui lui venaient en tête, Shyra n’avait trouvé nul autre confort de se blottir contre son frère d’une mine triste et complètement perdue. Certes elle n’avait pas l’habitude qu’on ne puisse la voir autant troublée mais cette fois-ci elle n’en avait rien à faire, ce n’était pas banal de recevoir ce genre de nouvelles catastrophiques… elle était inquiète et elle n’allait pas faire semblant. Les morts étaient présents, à quoi cela servait de se cacher derrière des masques ? Il fallait lutter tous ensemble pour les renvoyer dans leur tombes…
Shyra avait laissé un léger sourire sans vie se dessiner sur son visage lorsque son frère lui avait affirmé qu’il allait bien, réorientant son visage vers le paysage. Elle n’avait cependant pas prévu la suite de la phrase de son frère, les battements de son cœur avaient accélérer en entendant l’affirmation indirecte de son frère qu’il irait au front. Non pas qu’elle ne s’y attendait pas, mais cela fut tellement brusque... pourquoi ? Elle releva immédiatement son visage vers son frère, arrêtant tout de suite sa marche. Ses yeux montraient toute l’incompréhension de Shyra face à cette décision et elle n’allait pas tarder à tenter de manière désespérée à le faire changer d’avis... « Tavish… t-tu comptes y aller… ? » avait-elle commencer en cherchant ses mots, prenant un bon souffle pour préparer ses futures élocutions. « Certes… il est en ton devoir d’y aller mais… tu as aussi un autre devoir… ici à Bourgfaon ! Sh-Shoren… qu’en pense-t-elle… ? » Il n’était pas en son habitude de devoir évoquer la chevêchette en sa faveur mais la situation était tellement chaotique que cela en était son dernier recours, si elle n’avait aucun moyen de faire rester son frère… peut-être que son épouse si ?

@Tavish Cafferen
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« a time for war. »
An 302, lune 10, semaine 2

Le regard de sa sœur, qui stoppa soudainement sa marche, lorsque Tavish lui confirma indirectement son départ, le rendit triste. Sans doute n’y avait-il pas de manière idéale pour annoncer un départ en guerre…Mais, celle qu’il avait choisie, qu’il avait voulue rassurante et détachée, était peut-être finalement trop abrupte. Shyra semblait accuser le coup, enterrant peut-être un espoir qu’elle aurait nourri durant la messe ; celui qui lui disait que son père partant déjà, son frère peut-être resterait avec elle…

Partir, l’ancien Storm n’en avait pas envie. Il n’était pas de ces hommes qui cherchaient à s’illustrer l’armes au poing et qui s’enorgueillaient à l’idée de partir en guerre. C’était un bon combattant, pourtant. D’ailleurs, à Herbeval, il avait été un meilleur élève que le désormais seigneur des lieux auprès du maître d’armes. Son statut de bâtard avait cependant exigé de lui qu’il n’en fasse pas étalage, et même surtout, qu’il fasse parfois exprès de perdre le duel face à Elbois. Cependant, tout érudit de l’art du combat qu’il était, Tavish avait vu partir son cousin et son oncle en armures sans les voir revenir. Il savait que le rôle des seigneurs, des bon seigneurs, était avant tout de maintenir la paix, à travers la diplomatie notamment, et non de lancer la guerre.

« Tavish… t-tu comptes y aller… ? », avait demandé Shyra.
Le jeune homme soupira, désolé. « Il le faut… », dit-il, contrit.
« Certes… il est en ton devoir d’y aller mais… tu as aussi un autre devoir… ici à Bourgfaon ! Sh-Shoren… qu’en pense-t-elle… ? »

Puis, sûr, lorsqu’avec son père Tavish avait pris connaissance de la lettre de Béric Dondarrion, c’était ce qu’il avait pensé en premier lieu ; son mariage était récent, il était le seul héritier de la maison, sans doute devrait-il rester ici alors qu’Arstan, pour sa part, était déjà bien décidé à se rendre dans le Nord si les dires de cette missive étaient sérieux. Mais, il s’agissait tout de même là d’une guerre contre les ténèbres, l’affrontement si important annoncé par sa nouvelle religion. C’était une menace comme nulle autre, une menace contre qui sans doute il allait falloir rassembler plus d’hommes que jamais. C’était une menace qu’il était nécessaire de vaincre sans quoi elle avancerait, gagnerait du terrain et le royaume ne serait plus ensuite qu’un cimetière géant. Certes, les morts étaient pour l’heure très loin de l’Orage. Mais si rien n’était fait, si personne ne bougeait, c’était son peuple qui serait en danger. C’était son épouse, sa sœur, ses gens et ses amis les plus proches. Il n’y avait jamais eu de guerre plus importante que celle là. Fait chevalier par Ser Garrett de la Noue, il avait promis devant le guerrier de défendre les faibles et de porter secours aux nécessiteux. Là haut, dans le Nord, c’étaient des hommes sans armes, des femmes et des enfants sans défenses qui fuyaient en hâte devant l’horrible ennemi. Il était de son devoir de participer à anéantir cette menace. Il était de son devoir de les sauver.

Et puis, il y avait plus que cela encore. Une lune plus tôt, le jeune orageois s’était retrouvé en possession de l’épée Lamentation, une sublime arme en acier valyrien. Lui, un bâtard légitimé, héritier d’une maison mineure de l’Orage, en possession d’une telle épée…Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Etait-ce un signe de R’hllor ? Tavish se souvenait des mots de la prêtresse Neina d’Accalmie qui lui avait dit que s’il avait échappé à la mort, alors sans doute R’hllor avait-il des plans pour lui. Cette épée, elle pouvait être le signe ultime envoyé par R’hllor pour lui signaler qu’il devait partir au combat. Plus qu’un devoir, peut-être était-ce là son destin. Peut-être avait-il un rôle important à jouer là-haut dans le Nord. Peut-être avait-on vraiment besoin de lui ? C’était sans prétention que le chevalier orageois pensait cela. Il n’était pas de ces hommes présomptueux à se penser plus fort que tout autre. Cependant, il pouvait se demander, en toute humilité, s’il n’avait pas quelque chose à accomplir là-bas, comme son propre père qui, à Cendregué, s’était interposé in extremis entre un seigneur bieffois et un assaillant du camp de Robert Baratheon. Lord Arstan était un combattant  exceptionnel, certes. Mais, il n’était pas invincible et ce sauvetage, c’était aussi parce qu’il s’était trouvé au bon moment au bon endroit qu’il avait pu le réaliser. Ou peut-être parce que cela devait arriver. Comme son père ord Arstan, avait-il une vie à sauver ? Faisait-il partie d’un plan qui le dépassait…Cela, il ne le saurait que s’il y allait. De même, il ne pouvait pas vraiment être sûr que cette épée qu’il avait trouvée signifiait qu’il devait partir. Mais, peut-être était-ce le cas. Et si ça l’était, alors, non, il ne pouvait ignorer ainsi à R’hllor…

Pour finir, il y avait l’appel de Lord Stannis aux familles converties, cet appel qui confirmait celui de Lord Béric et le rendait des plus officiels. Cet appel était une convocation de ban qui évitait soigneusement de créer des tensions religieuses. Cet appel était sérieux et pressant, et si Arstan pouvait toujours décider de partir seul, cela ne serait nullement bien vu par leur seigneur suzerain tant respecté, lui-même qui avait soutenu la légitimation de Tavish auprès du roi Rhaegar. Non, il n’y avait décidément pas à discuter. Tavish devait partir. C’était sans aucun doute son devoir et peut-être même cela faisait-il partie de son destin.

« Shoren ne sait pas encore que nous partons. Je compte lui en parler en rentrant…», répondit l’orageois légitimé à sa petite sœur. Il redoutait cette discussion avec son épouse, toujours fervente croyante des Sept comme elle l'affichait avec son pendentif à l'effigie de l'étoile à sept branches. Pour elle, cela ne ferait sans doute aucun sens. « Bien sûr, j’ai des devoirs ici Shyra, sans compter que ma mariage est très récent, et si je le pouvais je resterais. Mais, les enjeux sont trop grands. Pour mettre fin à cette menace, nous avons besoin de tout le monde. C’est la guerre la plus importante de toute notre Histoire… » Il avait soigneusement choisi de dire importante plutôt que dangereuse. « Je suis chevalier, il est de mon devoir de protéger le royaume. Sans compter que Lord Stannis a fait appel à nous, et que comme tu le sais, nous lui devons beaucoup, surtout moi. Si je ne répondais pas à son appel, ce serait un grand déshonneur, envers lui comme envers R’hllor. », expliqua-t-il. « Et puis, au-delà de mon devoir, je me demande si R’hllor n’a pas vraiment des plans pour moi là-bas... », confia-t-il à sa soeur. « C’est étrange non ? J’ai trouvé cette épée il y a une lune de cela et maintenant, c’est la guerre. Peut-être est-ce un signe de R’hllor que ma place est vraiment sur le front. Peut-être pas, mais après tout comment le savoir ? C’est très possible que ça le soit. Et si ça l’est, et bien, je ne peux tout de même dire non à R’hllor ? », termina-t-il avec un léger sourire. Cet aspect là, il ne pouvait le confier à Shoren, qui ne partageant pas sa foi, ne comprendrait guère. Shyra en revanche, était très croyante et connaissait peut-être même davantage leur religion, ayant souvent eu des conversations avec le prêtre Gyllyrios et même avec d’autres croyants, comme Lady Cole, qui avait vécu en Essos, là où R’hllor est bien plus populaire.  Tavish ne se disait pas non plus promis à un grand destin, il n’était pas suffisamment présomptueux pour partir dans de telles élucubrations…Mais, peut-être comme son père avait-il une vie importante à sauver là-bas. Pour l’heure, d’ailleurs, Tavish ignorait encore à quel point sa vie suivait le même chemin que celui de son père. Il ignorait que Shoren, son épouse, était enceinte et portait leur enfant, car cette dernière l’ignorait elle-même. Etrange similarité ; Arstan lui-même avait laissé une femme enceinte derrière lui, partant en guerre contre leur jeune suzerain. Pour un croyant en R’hllor en tout cas, le fait que cette trouvaille d’épée précieuse soit un signe n’avait rien de fou. C’était même au contraire une véritable évidence…Il devait combattre là-bas, c’était son devoir. Mais, plus encore, il avait à combattre là-bas, c’était son destin.
Pour détendre l’atmosphère et éviter que Shyra puisse penser à de dramatiques dénouements de ce signe envoyé par R’hllor, Tavish précisa sa pensée en offrant une vision positive de la chose : « Peut-être ai-je une importante vie à sauver là-bas. », dit-il, sur un ton plutôt humoristique, même si en réalité cela n’avait rien de fou. « Peut-être celle d’un beau jeune chevalier qui nous inviterait ensuite à dîner chez lui après la victoire et tomberait ensuite éperdumment sous le charme de ma petite sœur préférée..», plaisanta-t-il encore, souriant légèrement à sa soeur. Ne supportant pas de rendre ses proches tristes à son départ, Tavish ne pouvait s’empêcher de chercher à détendre l’atmosphère. Le devoir de la guerre l’appelant, c’était sa façon de veiller tout de même à son devoir de frère, d’époux et d’héritier des lieux.  Il essayait de protéger sa famille à sa façon, avec le sourire et en minimisant quelque peu la gravité de la situation et l’incertitude du dénouement de ce conflit…


@Shyra Storm
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A time for war.
An 302, lune 10,  semaine 2.

Shyra cherchait, la Storm cherchait une lueur d’espoir dans les yeux de son frère, elle voulait qu’il lui réponde négativement… qu’il la rassure, qu’il lui dise qu’il n’irait pas en guerre mais qu’il resterait bien à Bourgfaon. Elle savait qu’elle ne pensait qu’à elle, elle se savait qu’en ce moment même elle pouvait paraître égoïste mais c’était plus fort qu’elle. Malgré ses airs fiers, la jeune femme avait des faiblesses et son frère en faisait partie, si elle venait à le perdre son monde s’écroulerait et elle le sait très bien. Quelques années plus tôt, lorsque Tavish avait été victime d’une tentative d’empoisonnement par sa belle-mère celle-ci était resté cloîtré dans sa chambre pendant toute une nuit en priant les sept pour qu’ils ne lui prennent pas son frère. Ce jour-là elle avait tremblé, elle ne répondait plus de rien, elle était littéralement détruite. Cette nuit-là c’était comme l’enfer sur terre pour elle car une partie d’elle était en train de mourir et elle ne pouvait rien y faire. Elle se rappelle avoir récolté des dizaines et des dizaines d’herbes médicinales dans des bols pour un maximum participé au rétablissement de son frère jusqu’à en faire saigner ses petites phalanges. Cette nuit-là elle avait maudit le monde d’être si cruel, de lui prendre l’un des êtres qui lui étaient le plus cher et amer aurait été sa revanche si celui-ci aurait succomber. Finalement, c’était sa belle-mère qui avait voulu l’assassiner mais au final ce fut elle qui avait rendu l’âme quelques temps plus tard. Heureusement, son frère avait survécu, miraculeusement certes, mais il l’avait fait. Cette fois-ci le cas de figure était différent mais d’autant plus catastrophique, ce n’était pas non pas que Tavish qui irait en guerre mais aussi son père. Cette guerre, le maître de la lumière l’avait annoncé comme la pire que toute l’humanité aurait connu, celle qui transformera Westeros, celle qui restera dans la légende. Ce n’était pas un ennemi ordinaire que les troupes westerosi s’apprêtaient à affronter mais des morts. Elle n’avait jamais vu la guerre, mais elle savait que ses proches n’avaient presque aucune chance de revenir, qu’ils soient des experts en combat ou non ils ne pouvaient pas être préparer à affronter des créatures dépassant le commun des mortels. Les voir partir serait comme les envoyés directement à la mort pour elle et ça elle ne le concevait pas, elle ne pouvait pas. Lorsque son frère avait acquiescé une seconde fois en exprimant qu’il fallait qu’il parte, Shyra ne put s’empêcher d’enchérir en lui rappelant que c’était certes en son devoir d’y aller mais qu’il avait un autre devoir à Bourgfaon auprès de sa femme.

Elle espérait, Shyra espérait avoir pu exprimer un bon argument pour faire réaliser à son frère qu’il devait rester. Certes la bâtarde avait honte d’avoir recours au nom de sa belle-sœur pour arriver à ses fins mais Tavish était tout pour elle, il fallait abattre toutes les cartouches possibles pour le raisonner. La jeune femme savait qu’elle ne pouvait pas retenir son père mais l’idéal était qu’au moins son frère reste à Bourgfaon, au cas où. Elle ne doutait pas d’eux mais… ce sentiment qu’elle ne connaissait pas et qui émanait en elle la poussait à retenir le maximum de proches qu’elle pourrait. Elle ne voulait pas se retrouver seul… quand bien même s’ils arrivent à vaincre les morts elle n’aurait plus aucun but, sa vie n’aurait plus de sens si elle n’avait plus ceux qu’elle aime parmi elle. Elle n’aurait plus goût à la vie, elle aurait déjà tout perdu. Rien que de penser à voir un messager débarquer et lui annoncer la triste nouvelle la brisait. Être une bâtarde orpheline à Westeros était comme être jeté dans une fosse à Lion, elle ne survivrait qu’un petit bout de temps avant de se faire ronger par le désespoir, le chagrin et la haine. Mais à l’heure actuelle ils n’en étaient pas encore là, elle pouvait encore agir et il fallait premièrement convaincre Tavish de rester.

Les espoirs de Shyra étaient déjà minimes mais à l’instant présent, alors qu’elle allait surenchérir avec d’autres arguments ils venaient de tous s’écrouler. La jeune femme connaissait son frère et lorsque celui-ci avait ce regard il était impossible de lui faire changer d’avis, sa décision était prise et même si elle lui exposait des gros arguments celui-ci n’en ferait qu’à sa tête.
Le regard de Shyra s’abaissa assez rapidement sur le sol, elle savait qu’elle ne pouvait rien faire et que sa belle-sœur si elle s’opposait à son départ n’allait rien pouvoir y changer non plus. Tavish avait repris la parole et les craintes de Shyra s’étaient une nouvelle fois affirmées, son frère avait dit qu’il comptait parler de son départ à sa femme en rentrant tout en continuant en lui rappelant que les enjeux étaient trop gros, qu’ils avaient besoin de tout le monde. La jeune femme avait rapidement pincé des lèvres car ce que disait son frère n’était pas faux, ils avaient besoin de tout le monde, R’hllor avait besoin de tout le monde. Tavish ne pouvait pas faillir à l’appel de son maître, elle avait eu tort de penser cela, elle le reconnaissait mais elle avait des émotions… ses proches étaient les seuls qui pouvaient la faire réagir ainsi. Shyra avait timidement hoché la tête lorsque celui-ci rappela que ce serait un grand déshonneur envers leur suzerain et R’hllor s’il n’y allait pas. Après tout si ce n’était pas les croyants de R’hllor qui mettra fin à cette menace, alors qui ce sera ? Les vagabonds d’au-delà du mur ? Les croyants des sept ? Certainement pas. Les vrais croyants de R’hllor devaient agir. Lorsque son frère lui confia son sentiment que R’hllor lui avait donné un devoir, celle-ci avait relevé la tête d’un air encore plus sérieux. Shyra essayait de comprendre où son frère voulait en venir et lorsque celui-ci lui avait évoqué la fameuse épée qu’il avait trouvé, elle hocha la tête en signe de compréhension. Une épée Valyrienne, apparemment ces épées avaient des fonctions peu communes, la jeune femme en connaissait beaucoup trop peu sur le sujet mais peut-être ces fonctions allaient-elles se révéler sur-le-champ de bataille ? Ainsi, si son frère avait le sentiment que le maître de la lumière faisait directement appel à lui, même si c’était dur elle ne pouvait se mettre dans son chemin. C’était triste mais il fallait l’accepter. Tavish Cafferen, allait se rendre au nord et combattre l’affreuse menace des morts, il allait risquer sa vie pour le maître de la lumière, pour sa famille.
Prise par les émotions, Shyra leva les yeux vers le ciel, remplissant ses poumons d’airs avant d’expirer un bon coup. Inconsciemment, elle tapotait sa chaîne qu’elle portait tous les jours, il comportait un cœur avec les premières lettres du prénom de Tavish et du sien. Ce collier avait une profonde signification pour Shyra, elle l’avait fait construite depuis l’âge de cinq ans avec l’aide de ses domestiques. Elle l’avait donné à son frère lorsque celui-ci fut envoyé à Herbival pour y suivre une formation de chevalier. Shyra avait peur qu’il ne revienne plus comme sa mère à l’époque qui avait trouvé la mort deux ans plus tôt. Depuis, elle en construisait lorsque son chien Rain était paresseux à l’idée de se promener.  Elle en avait effectué une multitude, allant des colliers simples aux plus difficiles comme ceux à cornes. Elle en faisait même des collections. Cependant son plus précieux et celle qu’elle gardera toute sa vie restait celui qu’elle avait construit à Tavish.

Rapidement, la jeune femme décrocha ce même collier de sa nuque, s’approchant lentement de son frère avec un léger sourire sur le visage.
« Dans ce cas… prend ceci avec toi…  et montre-leur que même la mort ne peut pas défier un Cafferen. » laissa-t-elle échapper d’une voix apaisée mais motivante avant de passer sa création autour de la nuque de son frère.
Elle recula de quelques pas en admirant le rendu final, elle était heureuse de savoir qu’il lui allait toujours aussi bien. Son frère avait poursuivi en lui déclarant qu’il avait peut-être une vie à sauver, curieuse elle avait arqué un sourcil, tout intriguée par ce qu’il venait de dire. Shyra avait laissé un rire complice s’échapper après la révélation de son frère alors que ses joues venaient légèrement de virer au rouge. « Ne me fais pas rêver de la sorte sinon… » avait-elle débuté en se replaçant aux côtés de son frère, alors que son sourire habituel venait de refaire son apparition. « Je pourrais te forcer à me trouver un de ces charmants chevaliers, de plus il y en aura un tas là-bas il ne fait aucun doute que tu pourras me trouver la perle rare… » plaisanta-t-elle, levant le regard vers son frère, le sourire taquin. Après tout si ce conflit venait miraculeusement à se terminer d’une bonne façon, il fallait envisager un après-guerre, celui d’une famille Cafferen encore plus heureuse qu’elle ne l’était avant.


@Tavish Cafferen
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« a time for war. »
An 302, lune 10, semaine 2


Tavish ne manqua pas de remarquer l’inquiétude de sa petite sœur, qui transparut notamment lorsqu’elle se mit à tapoter nerveusement la chaîne qu’elle portait autour du cou ou quand elle prit une grande inspiration, les yeux un instant rivés vers le ciel, sans doute pour s’empêcher de laisser venir les pleurs, éternels messagers de la tristesse. Mais, la jeune Storm échangea les tremblements de sa voix angoissée pour un ton plus assuré et confiant, désireuse sans doute de se montrer courageuse auprès de son chevalier de frère. Tavish ne pouvait qu’être fière d’elle, même s’il aurait préféré qu’elle n’ait pas à faire un tel effort. Même s’il aurait préféré qu’elle n’ait pas à être inquiète et que ce départ n’ait pas eu lieu d’exister…

Shyra retira alors son collier. La née-Storm n’était pas paresseuse de ses mains comme en témoignait la collection de bijoux qu’elle avait fabriqué elle-même. Certains étaient plus originaux que d’autres. Il y avait même eu un temps où elle s’était prise d’affection pour un motif de cornes. Etrange, pour une Storm de la maison Cafferen, n’est-ce pas ? Mais, il faut bien commencer par savoir sculpter des cornes avant de pouvoir s’atteler au bois des cerfs. Cependant, celui-là avait une signification toute particulière.

« Dans ce cas… prend ceci avec toi…  et montre-leur que même la mort ne peut pas défier un Cafferen.»,
lui dit sa jeune sœur s’occupant de revêtir son frère de ce bijoux car il était orné de leurs initiales et qu’elle l’avait réalisé avant qu’il ne parte pour qu’il ne parte réaliser son écuyage auprès de Ser Garrett, dans ses terres fleuries et où l’herbe semblait toujours si verte qu’était le Bief.

Shyra s’éloigna comme pour contempler le résultat et Tavish lui aussi, baissa le menton pour observer ce présent idéal de par son symbolisme. Il sera le pendentif entre ses doigts avant de répondre à sa sœur : « Nous ne sommes pas capturés. », déclara-t-il sur un ton complice. C’était là la devise des Cafferen, à l’image de leurs armoiries, les très rares et tout aussi inestimables faons blanc. Il n’y avait plus qu’à espérer que face à l’enfer nordien les deux Cafferen resteraient introuvables, tel de tous petits grains de riz dans un très grand bol, et que parmi les nombreuses troupes et hommes sur le front, les ténèbres ne pourraient les assassiner eux... « Il ne me quittera pas », lui assura-t-il ensuite, sincère, au sujet du précieux collier.

« Ne me fais pas rêver de la sorte sinon… » répondit Shyra à sa plaisanterie, en se replaçant aux côtés de son frère. « Je pourrais te forcer à me trouver un de ces charmants chevaliers, de plus il y en aura un tas là-bas il ne fait aucun doute que tu pourras me trouver la perle rare… »
« Un chevalier tu dis ? Tu ne préfères pas plutôt un de ces vagabonds de sauvageons qui t’emmènerait vivre dans une belle grotte ? », plaisanta Tavish, ébouriffant gentiment la chevelure de sa sœur en l’emprisonnant affectueusement dans cette étreinte.

Shyra avait tenté de lui rendre les choses plus facile en arborant à nouveau ce sourire éclatant qui était le sien. De cela, il ne pouvait qu'être fier et reconnaissant à la fois. Cependant, qu'il serait dur de partir malgré tout et qu'il serait dur de laisser sa petite merveille de soeur derrière lui...


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A time for war.
An 302, lune 10,  semaine 2.

Comment avait-elle pu croire que quelque chose allait arriver à son frère ? Face à sa volonté même la mort ne pouvait rien faire contre lui. Nous ne sommes pas capturés. La phrase phare de la famille Cafferen, celle qui l’avait toujours fait frissonner. Peut-être se faisait-elle des idées farfelues mais Tavish avait déjà affronté la mort auparavant et il l’avait vaincu. Aucune raison ne portait à croire qu’il ne pouvait pas renouveler l’exploit une seconde fois, surtout avec ce qu’il venait de lui dire à l’instant. Tout était liée, le maître de la lumière était indéniablement avec lui.
Les signes qui ne cessaient de se dévoiler en était la preuve, cette épée, la miraculeuse résurrection de Tavish deux ans plus tôt, tout portait à croire qu’il avait une réelle mission à accomplir. Alors Shyra avait légèrement plus confiance maintenant, elle avait confiance en R’hllor. Elle s’inquiétait quand même car il n’était pas évident de voir un de ses proches risquer sa vie mais au moins les paroles de son frère l’avaient convaincu. Tavish était entre de bonnes mains et pas n’importe lesquels, ceux du maître de la lumière.

Tout naturellement, un sourire s’était formé sur son visage lorsque son frère lui avait affirmé que son collier ne le quitterait pas. Elle l’espérait sincèrement car peut-être était-il le porte bonheur du faon ?
Après que son frère lui ait précisé sa pensée concernant la vie qu’il avait peut-être a sauver, les joues ne Shyra n’ont pu s’empêcher de rougir légèrement. Un rire complice était venu accompagner la réaction de la jeune brune.
Tout en se plaçant à ses côtés, Shyra avait en blaguant demander à son frère d’arrêter de lui vendre du rêve car sinon elle le forcerait réellement à lui ramener un de ces charmants chevaliers.
Légèrement, les lèvres de Shyra se sont entre-ouvert lors de la remarque taquine de son frère mimant théâtralement un air choqué face à ses propos.
« Tavish ! » s’écria-t-elle en venant très légèrement taper l’épaule de son frère de sa paume de main. Un rire s’y était accompagnée alors qu’elle se laissa emprisonnée affectueusement dans les bras de son frère. Le sourire de la jeune femme avait définitivement refait son apparition alors qu’elle continua sa marche en compagnie de son frère, restant coller à lui. « Dans tous les cas, mon adorable grand-frère ne le permettrait jamais n’est-ce pas ? » demanda-t-elle d’une manière rhétorique. La brune tourna la tête vers le château avec un large sourire aux lèvres.
Comparer à la Shyra d’il y a quelques minutes, c’était une toute nouvelle personne que le Faon pouvait apercevoir, une femme complètement rassurée bien que restant inquiète.
Tavish avait réussi son objectif, celui de repousser les craintes de sa sœur.
Certainement voulait-il avoir de bons derniers moments avec sa femme et sa sœur avant d’aller au nord, car un temps pour la guerre arrivait.

@Tavish Cafferen
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