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[FB] Sur la route d'un Léviathan [FT. Maron Volmark]

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[FB] Sur la route d'un Léviathan [FT. Maron Volmark] 28.9


Sur la route d'un Léviathan ~ FT. @Maron Volmark


An 302, lune 5



Comme Thracy aimait voir l'austère château de Pyk vibrer d'un grand souffle de vie ! La demeure n'était en ce moment pas dans une de ces périodes d'accalmie où, les hommes partis en mer, seuls restaient Lady Greyjoy, sa fille et les gens de service. L'atmosphère alors était meilleure que celle de l'attente, du seul calme et de prières. Et en ce jour, l'animation serait au rendez-vous, même si Madame souffrait encore des faiblesses du récent accouchement et gardait souvent le lit. Déjà, l'entière demeure relayait l'écho des préparatifs d'une visite. Les pas pressés battaient le pavé sonore. Les murs s'ornaient des ombres des personnes au travail. Alana, depuis sa couche, donnait ses directives alors qu'on venait la consulter. À tout cela, un motif : la venue d'un autre Léviathan – Maron Volmark, comme l'avait entendu nommer Thracy, en visite auprès de sa sœur avec qui moult nouvelles seraient à échanger. Pour sûr, cela remuerait davantage aujourd'hui ! Il y aurait un excellent repas, un grand feu dansant dans la cheminée et des éclats de conversations entre les murs épais.
Bien que Thracy n'était là-dedans que de service, il appréciait le simple fait de voir l'ambiance du domaine changer, de participer à l'élan général, d'aider à concocter des plats qui sortaient un peu de l'ordinaire... Or l'humeur de Madame s'en ressentait et, par communication, le jeune serf était toujours sensible à ses moments de grande joie. Heureuse, Lady Greyjoy l'était, malgré la fatigue et le repos qu'il lui fallait observer. En l'occurrence, heureuse à l'idée de revoir son frère après tant de temps ! Le garçon trouvait en outre un certain intérêt aux coulisses d'une réception – comme on traînait dans l'arrière-décor et les rouages d'une pièce qui se montait.
Après qu'il eut participé à essuyer et dresser la table, à mettre la main à la pâte en cuisines, à transporter diverses choses sur ses genoux, le jeune serf s'était vu confier une autre tâche... infiniment plus agréable et qu'il effectuait toujours avec joie : veiller sur la princesse Halena. Sa mère la gardait auprès d'elle autant qu'elle le pouvait mais, en l'occurrence, il lui fallait d'une part garder le lit et d'autre part s'enquérir depuis cette place, en convoquant ses serviteurs, des ultimes préparatifs pour accueillir le Jeune Léviathan. Sans compter la veille du tout jeune Qhored. Lady Greyjoy avait donc fait remettre la petite demoiselle à Thracy, qui s'était depuis le temps vu accorder sa confiance en matière de distraction de l'enfant. Malgré tout, des gardes surveillaient toujours de plus ou moins près les allées et venues du serf quand la jeune Halena passait du temps avec lui.
Ce fut donc au sein de la cour à l'arrière du château de Pyk, et sous les yeux attentifs de quelques gens d'armes officiant dans les parages, que le garçon avait pris position, assis au creux de son fauteuil roulant de fortune, en compagnie de la fillette de deux ans. L'un et l'autre emmitouflés contre le froid de plus en plus persistant – à mesure que les journées raccourcissaient – ils devaient attendre qu'une servante vienne récupérer Halena lorsque son oncle arriverait ou qu'Alana la demanderait. D'ici là, le jeune invalide proposa à la petite princesse un nouveau tour de magie. Il avait remarqué que cela la captivait particulièrement. Le serf laissa la fillette s'installer face à lui, puis il tira de sa besace son jeu de cartes. Thracy effectua un numéro de passe-passe donnant l'illusion de transformer tantôt une ''Dame de Coupe'' en ''Roi de Bâton''... tantôt de faire disparaître les arcanes avant de les ramener sous les yeux pétillants de l'enfant.
Halena réclama ensuite un autre jeu auquel elle s'était habituée : tirer des cartes au hasard, puis imaginer une histoire à partir de celle-ci – histoire à laquelle Thracy participait, habitué à donner des significations aux arcanes de son jeu... Après tout c'était ce qu'il faisait parfois dans les rues d'Essos pour quelques piécettes.
Se déroula donc un rapide conte à base de ''La Tour'', ''Le Chevalier des Épées'', ''L'Impératrice'' luttant contre ''Le Dragon Noir'' avant de terminer sur une fin heureuse avec ''Les Amoureux''. À peine l'histoire s'achevait-elle qu'une intendante vint récupérer la fillette pour la ramener à Madame, de nouveau disponible pour elle en attendant l'arrivée de son frère.
Désormais seul, le jeune serf empoigna ses roues et fit quelques déplacements ici et là, songeur, en attendant d'être réclamé pour de prochains travaux. Intimidé, Thracy évitait toujours de croiser les pupilles des gardes... tous ces vivants-piliers aux mines insondables. Il se frotta les mains, resserra son écharpe autour de ses épaules. Comme les cartes de son jeu étaient encore sur ses genoux, il s'autorisa un instant ludique : ses longs doigts fins brassèrent les arcanes puis entreprirent de tirer quatre d'entre elles qui, imagina-t-il, représenteraient la rencontre entre les Léviathans et ce qui suivrait. Pris dans son jeu, l'invalide n'entendra peut-être pas les pas résolus de celui qui s'approchait...

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An 302, lune 5.

Cela faisait un petit bout de temps que le Leviathan n'était pas venu ici dans la principale région des Iles de Fer, Pyk. Non pas qu'il n'aimait pas voyager dans cette région mais en ce moment le seigneur Volmark n'avait pas le temps de se permettre de venir sans but dans la capitale des îles. En effet, Maron était très occupé à gérer les affaires de sa famille, très impliqué dans ses tâches. Il fallut une très bonne raison afin que le seigneur Volmark se déplace une nouvelle fois à Pyk, l'annonce d'une merveilleuse nouvelle.
Quelques jours avant son départ pour la capitale, Maron avait reçu par corbeau, l'annonce de la naissance de l'enfant de sa sœur. Cette nouvelle l'a bien évidemment réjouis et mis de bonne humeur car  le sexe de l'enfant était masculin, bien qu'il aurait été tout aussi heureux que l'enfant soit une fille. Dans la tête de Maron, Alana avait déjà fait le plus dur qui était de donner un héritier aux Iles de Fer.
Bien entendu, le Volmark voulait absolument voir le petit prince, pour cela il a immédiatement pris le navire pour la capitale afin d'aller rendre visite à sa sœur et finalement aller voir son neveu. Il avait laissé la gestion de son château à son petit frère Urron Volmark, ne voulant toujours pas que sa mère soit seule à Volmark par manque de confiance. Il était bien évidemment accompagné d'une petite poignée de gardes qui s'assuraient de l'accompagner au cours du voyage. Maron venait finalement d'arriver sur Pyk avec quelques navires portant le fanion des Volmark. Le trajet n'a pas été très long et grâce aux bonnes conditions météorologiques, le Leviathan et ses hommes ont pu arriver en une journée. Le jeune homme était en train de finir d'amarrer son navire lorsqu'il put rapidement voir un petit groupe de personnes l'attendre avec ses chevaux qui lui permettront de gagner le château de Pyk avec ses gardes. Il s'approcha très rapidement du leader du groupe. Part sa présence, Maron partageait sa bonne humeur aux individus qu'ils croisaient, sans forcer les choses.

"Merci pour avoir garder mes chevaux." Balança le Lord, en donnant une pièce à l'individu en question.

L'individu lui répondit avec un sourire étincelant sur son visage, tandis que Maron se positionna sur son cheval. Il prit le temps de contempler l'environnement de la capitale pendant quelques secondes avant de commencer sa route vers le château, suivi de ses hommes. Maron se posait énormément de questions dans sa tête, tellement qu'il commença à accélérer la cadence afin de très vite arrivé à destination. Il se demandait si l'héritier ressemblait fortement à sa mère ou alors à son père, s'il était en bonne santé, s'il était calme ou bruyant. C'était des questions qui pouvaient paraître étranges mais qui avaient tout son lot d'importance pour le seigneur Volmark, il n'avait jamais vu son neveu mais il l'aimait déjà tellement. Ce trait de caractère de Maron s'était déjà révélé lors de la naissance de sa petite nièce, Halena Greyjoy, il est donc facile de conclure que le Leviathan ressent d'office un amour profond pour les enfants de sa sœur, Alana Greyjoy. De l'extérieur, Maron montre peu son amour depuis la mort de son père, cela lui arrive parfois mais c'est rare, son amour se fait ressentir lorsqu'il est avec les personnes qui lui tiennent beaucoup à cœur comme son frère et sa sœur, c'est un cercle très restreint mais le petit prince y avait déjà sa place.
Maron arriva finalement au château, accueilli par les gardes de Pyk. Il attacha son cheval un peu plus loin du château et entra ainsi dans le château par l'arrière de la cour où il put apercevoir un étrange bonhomme non loin de là avec des cartes en main.
La curiosité de Maron prit le dessus sur sa personne et le Lord demanda aux gardes de continuer sans lui tandis que lui marcha petit à petit vers l'étrange garçon au loin, dans son dos. Visiblement, le jeune cerf n'avait pas senti sa présence, Maron se tenait derrière lui, intrigué par son jeu de cartes. Il décida finalement de prendre la parole d'un ton interrogateur, les yeux rivés sur les cartes, un léger sourire aux lèvres, il en avait même oublié de voir son neveu.

"Intéressant votre jeu, c'est la première fois que j'en vois un pareil."





© Maron Volmark ¤ Leviathan's story.
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Sur la route d'un Léviathan ~ FT. Maron Volmark


An 302, lune 5



La solide voix d'homme s'élevant dans son dos finit par faire se redresser Thracy. Ses mains abandonnèrent le brassage du tas de cartes qui jusqu'alors l'occupait. Il se désintéressa des arcanes dispersées au creux du surcot qu'il avait disposé sur ses cuisses, en guise de table de jeu et afin qu'aucune lame de son paquet ne chût entre ses jambes assises. Le serf jeta un regard par-dessus son épaule et découvrit un sieur dont les habits et la stature trahissaient l'importance sociale. Il ne traînait que fort peu de poussière et de boue à ses bottes : le voyageur avait sans doute parcouru à cheval la distance entre le port et le domaine de Pyk, et le destrier devait patienter entre les mains zélées de quelque écuyer, le temps que son propriétaire s'adonnât à ce crochet par les arrières.
En fouillant de ses yeux aiguisés le visage de l'homme, le petit infirme n'eut pas grand mal à déceler un air de famille avec Madame. Le jeune Léviathan était donc arrivé. Et se trouvait là, campé devant le serf. Il vint à Thracy une pointe d'amusement à l'idée que le seigneur Volmark – venu rencontrer son neveu tout nouvellement arrivé au monde – s'en détournait un temps pour s'intéresser à la curiosité sur roues. Dans les rues d'Essos déjà, le gosse au chariot et aux tours de magie savait bien malgré lui dévier l'attention des passants, détourner des visages et des marcheurs de leur but initial... Bien malgré lui ? Oh, pas toujours... parfois le gamin savait en jouer. Mais en l'occurrence il ne s'attendait pas à ce que l'hôte de marque choisisse ce chemin et le surprenne dans ses divertissements échoués.

Ainsi donc, le jeune Léviathan découvrait ce jeu ? Pour une fois, ce n'était pas en raison de son infirmité et de sa chariote qu'on interpellait Thracy – cela ne fut pas pour lui déplaire. Il s'avérait infiniment plus agréable d'être intriguant par son jeu, ses tours ou ses danses, que par son corps souvent jugé défaillant.
Là-dessus, Thracy s'empressa d'empoigner ses roues et d'opérer un demi-tour. Demeurer plus longtemps dos tourné à un supérieur, qui en outre lui adressait la parole, eut été inconvenant. Face au Sieur Volmark, à son allure imposante et à ses impressionnantes iris d'un bleu prononcé comme en faisaient ces îles, le garçon baissa un peu ses yeux ambrés – et le haut du buste par la même occasion, en guise de révérence d'usage en présence d'un noble.

« Messire. »

Court silence. Puis l'invalide esquissa un discret sourire et, se redressant, avisa les arcanes qui retenaient l'attention du visiteur. L'homme n'avait jamais croisé de cartes comme celles-ci : encore une affaire de coutumes, visiblement. Le garçon observa Lord Volmark et se trouva légèrement penaud à chercher quoi lui répondre. Enfin il entreprit :

« Ah ? Alors c'est qu'ça doit surtout s'croiser dans les grandes villes. »

Devant la mine intriguée qu'affichait l'invité du jour, Thracy se permit de détailler, avec l'habituel enthousiasme qu'il ressentait lorsqu'il s'agissait de partager des coutumes à qui en était curieux :

« Y a des magiciens qu'en ont pour leurs tours. Des diseurs de bonne aventure aussi, pour raconter des histoires... ou lire l'avenir, qu'ils prétendent. Sinon, ça sert juste à jouer. Parfois d'l'argent. »

À cette précision, le jeune infirme se souvint non sans filouterie de la fois où il avait passé un après-midi à se faire de l'argent, à un carrefour de Pentos, en invitant les passants à miser sur une carte à retrouver parmi quatre autres... après que Thracy les mélangeait sous leurs yeux. Très rarement ils gagnaient, contre les duperies de brassage effectuées par l'espiègle gosse.
Dans un nouveau grincement de sa chariote, le serf approcha un peu plus du sieur Volmark, lui laissant la possibilité d'observer de près les arcanes s'il le souhaitait. Il demanda, curieux à son tour :

« Et sur ces îles alors, est-ce qu'on joue, Messire ? On joue à quoi ? »

On jouait à la politique et aux successions, ça, Thracy le savait déjà. Pour le coup, c'était un jeu universel. Il voulut connaître les plus locaux et plus légers.

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An 302, lune 5.

Est-ce qu'il peut lire l'avenir ? Voilà ce que Maron se répétait sans cesse dans sa tête, le jeune homme avait pour l'instant jamais eu l'occasion ni l'idée jusqu'à ce moment-là de se faire lire l'avenir par les nombreux voyants présent sur les îles de Fer. Bien qu'il n'y avait jamais pensé, le jeune homme était tout intrigué face à ce probable tour de passe-passe que pouvait sans doute faire le jeune homme situé devant lui : lire son avenir. Un autre aspect des cartes de l'infirme présent devant lui l'intéressait également : Pouvait-il miser de l'argent ? Maron est un homme qui adore jouer aux jeux risqués, il n'y a rien de plus stimulant pour lui lorsqu'il a quelque chose à perdre mais surtout à gagner mais chaque chose en son temps, il était déjà impatient de pouvoir entendre les jeux et tours qu'allait lui proposer le jeune homme en face de lui.

Très rapidement, en penchant son corps, le Leviathan se mit à observer de plus près les cartes présentes devant lui, il les contemplait avec beaucoup d’attention afin de se faire une idée de celle-ci pour le prochain jeu à venir, quand il lui demandera de jouer aux cartes, lorsqu’il devra miser de l’argent. Il souhaitait être préventif avec lui-même et prendre un pas d’avance sur son futur adversaire, marquant un petit côté compétitif. Il orienta rapidement son regard vers l’infirme pour ne pas se faire prendre, lui qui venait de se tourner afin de ne pas manquer de respect à Maron.      
C’est à ce moment-là qu’il fit beaucoup plus attention à l’handicape du jeune homme, le remarquant aussitôt, lui qui était précédemment captivé par les cartes de ce dernier. Maron décida de faire abstraction de l’infirmité de l’homme en face de lui, comme si de rien n’était, lui vouant notamment encore plus de respect. Il fit un léger hochement de tête pour répondre à la salutation de l’homme en face de lui, lui rendant un grand sourire, orientant à nouveau ses iris bleutées en direction des yeux ambrés du serf. Maron se posait plusieurs questions vis-à-vis de l’individu qu’il avait en face de lui, son identité l’intriguait fortement, il ne l’avait jamais vu ici, qui était-il ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui préparer ? Et puis… était-il fort aux cartes ? Sûrement, vu qu’il est le détenteur d’un bon nombre d’entre eux.

Légèrement fatigué et non remis du chemin qu’il avait fait par la mer puis juste après à chevaux, Maron n’hésita pas à saisir une chaise qui se tenait non loin de lui et de se s’asseoir juste en face du serf, croisant les bras, impatient de se lancer dans des parties folles, probablement riches en émotions. Il écouta avec enthousiasme les élocutions du serf qui lui détaillait les fonctions de ses cartes les unes après les autres.

« Ah ? Alors c'est qu'ça doit surtout s'croiser dans les grandes villes. »

« Y a des magiciens qu'en ont pour leurs tours. Des diseurs de bonne aventure aussi, pour raconter des histoires... ou lire l'avenir, qu'ils prétendent. Sinon, ça sert juste à jouer. Parfois d'l'argent. »


Comme il le pensait, il pouvait miser de l'argent et surtout lire son avenir, Maron plissa les yeux tandis que son sourire s'étendit encore plus, manifestant encore plus la joie et l'envie du Lord, il voulait sans plus tarder se mettre à consulter son avenir et ensuite miser son argent.

« Vous êtes en train d'me dire que vous pouvez lire mon avenir ? Et en plus miser mon argent ? J'en attendais pas mieux, pour te répondre, nos jeux sont.. amusants mais je crains que les miens sont trop brutaux pour que nous puissions jouer ensemble, hélas. » Dit-il avec une pointe d'amusement, comme si un flashback lui revenait en tête.

A cet instant-là, Maron faisait allusion à un jeu très connu des Fer-nés qui consistait à se lancer des haches dessus, il y avait joué plus jeune avec son frère Urron Volmark. Lorsque le jeune infirme s'approcha à nouveau de lui afin de lui montrer un peu plus ses arcanes, Maron se pencha légèrement afin de mieux les contempler, faisant à nouveau très attention aux cartes qui lui sont présentés, avant de se rasseoir correctement sur son siège, plaçant une petite table à la hauteur des deux individus pour que l'infirme puisse rabattre ses cartes dessus, pour les jeux à venir. Le Lord reprit la parole aussitôt, gardant ses iris rivées sur ceux du serf, venant joindre sa main à son menton, comme s'il réfléchissait.

« Alors dans un premier temps, je voudrai bien que tu lises mon avenir jeune ho.. ah oui j'y ai oublié le principal, comment tu t'appelles ? »




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Sur la route d'un Léviathan ~ FT. Maron Volmark


An 302, lune 5



Un éclat de vif intérêt anima les pupilles du seigneur Volmark tandis qu'il considérait, à l'aune des explications de Thracy, le jeu de cartes. La décrépitude des arcanes signifiait les aléas et remous traversés, des années durant, par leur jeune propriétaire. De toute évidence, le Sieur ne s'attacha pas à cela mais se laissait séduire par les possibilités de jeu et de lectures évoquées par le serf.
Les yeux aiguisés que l'homme porta sur les cartes, en penchant légèrement son corps et en fixant sur elles toute son attention, interrompirent leur inspection lorsque l'invalide se trouva face à lui. Il surprit alors le bref intérêt que Maron accorda à son corps malade ainsi qu'à sa chariote de bois. Une réaction bien naturelle qui heureusement ne s'éternisa pas. Il sembla même que par son léger salut de tête, le seigneur Volmark témoignait, au constat de l'étrange corps hors-normes, de davantage encore de respect au garçon qui était pourtant un serf. Thracy s'en mordilla un coin de lèvres et rosit. Il n'avait guère l'habitude de cela et sa première réaction fut de se sentir doublement investi. Riche d'une telle considération de la part d'un noble, l'infirme n'avait pas intérêt à décevoir. Ni le voyageur. Ni – par procuration – ses maîtres qu'il venait visiter.
D'une poigne décidée, le seigneur s'empara d'un siège des environs et s'assit en face de Thracy. Comme s'il en oubliait le motif de sa venue... Ne serait-il pas fâcheux qu'il prenne du retard ? s'inquiéta le serf. Mais Maron était le seigneur : il décidait.
L'homme sourit et posa enfin la question qui semblait lui démanger les lèvres : s'il pouvait se divertir avec ces arcanes et découvrir ce qu'elles avaient à dire. Au passage, le Lord répondit au sujet des jeux des Îles de Fer et derrière ses mots voilés, Thracy devina des amusements violents pour lesquels le Léviathan ne s'estimait pas assez aguerri. Le serf laissa tinter un rire complice, partageant l'amusement de son interlocuteur qui, d'ailleurs, le tutoyait à présent... mais cela relevait davantage de la bonne entente que de la supériorité du Sieur sur le serf – pour l'émotion de celui-ci.

« Heh ! Alors vos jeux sont-y plus grisants s'y sont dangereux ? » glissa-t-il simplement, laissant au Lord Volmark la possibilité de développer ou non s'il le souhaitait. « J'm'appelle Thracy, Messire. »

Aux questions de Maron quant au pouvoir des cartes, Thracy se redressa et son visage prit un air plus sérieux. Il roula des épaules en avant posa les coudes sur la table que le jeune Léviathan venait d'installer, après l'avoir remercié d'un sourire et d'un hochement de tête pour cette attention.

« J'dis seulement qu'la voyance, c'est c'que certains prêtent comme don aux cartes. Moi, j'vous promets juste d'vous dire ce qu'elles racontent, le reste vous appartient. »

Il commença à étaler ses arcanes sur le meuble de fortune placé à la va-vite, puis à opérer un brassage énergique. Un demi-sourire espiègle vint ensuite au garçon au sujet des jeux de monnaie.

« C'est qu'ce serait très inégal... pour vous ! J'ai pas un sou à miser, j'pourrai que vous prendre vot'argent, mais vous aurez rien à gagner d'moi. » Un temps. « Oh, on peut jouer quand même, à blanc, si c'est c'que vous souhaitez. »

Il acquiesça aux demandes du noble et lui demanda de tirer une première carte, que Thracy placera en évidence, puis quatre autres mises en-dessous. En retournant la figure initiale, le serf précisa :

« Cette arcane-là, elle vous représente vous, en c'moment. » Il découvrit un Chevalier de Deniers en position renversée. « La deuxième, elle parle du passé et des influences qu'il a. » Ses doigts maigres révélèrent le Valet de Coupes, lui aussi à l'envers. « Celle-ci, c'est un élément qui pondère dans l'présent c'qui est ressorti d'votre passé. » Ce fut le 5 d’Épée. « En quatrième, y a c'que vous êtes sur le point d'faire ou qu'y faut faire. » Il dévoila l'As de Denier et eut un sourire. « Enfin, un p'tit indice sur la tournure de l'avenir à plus long terme. » acheva Thracy en découvrant un 9 d’Épée.

La prédominance des Deniers et des Épées interpella l'invalide, qui s'étonna de ne trouver qu'une seule carte du signe Coupe, liée pourtant à l'élément de l'eau – un élément clé pour ces Insulaires. Sans doute les arcanes voulaient-elles parler d'autre chose que de cet environnement des Îles de Fer. Du tempérament de Maron, ou encore de son entourage ?

« Les cartes au signe du Denier, elles évoquent le lien à la Terre, au concret, au matériel. Elles parlent aussi d'un caractère solide, déterminé, attaché à l'action. Et puis, c'est vos possessions. L'argent... ou plus symboliquement vot' lignée, c'que vous avez à transmettre. Les Épées, elles, c'est l'air et les choses de l'esprit. Et puis c'est vos paroles, c'qui sort de vot' tête et le résultat en société. »

Il pointa le Chevalier de Deniers et leva les yeux vers le Lord. « Vous seriez en pleine évolution, avec d'la force, et la grande énergie dynamique d'la jeunesse. C'te carte raconte aussi l'attente de conséquences très concrètes à vos actions... Mais renversée, elle a l'air de dire que z'auriez des obstacles matériels ? Ou qu'parfois vous vous... noyez – passez-moi l'expression – dans la peur de détails et de p'tits inconvénients ? » sa voix était montée, interrogatrice et ouverte à réaction. Après tout, le jeu était surtout intéressant pour ce que le destinataire trouvait de juste ou non au tirage.

Passant au Valet de Coupes lui aussi renversé, il glissa : « Pour le coup, la v'là, l'influence de l'eau. Et la Coupe c'est vos émotions. Le Valet, c'est celui qui est en apprentissage et plein d'énergie... mais à l'envers : avec plein d'hésitations et le risque qu'les émotions grondent, qu'elles soient dangereuses... comme un échec lors d'une bataille des Îles, une volonté d'vengeance dans vot' passé, une haine guidée par l'fait que quelqu'un cher à vot' cœur a souffert ? Par contre ensuite, z'avez été reconnu pour des exploits et donné des occasions qu'on soit fier d'vous : le Valet ouvre la voie. »

Il en vint au 5 d’Épée : « Dans l'moment présent, pour pondérer ces émotions à flots, y semblerait que z'avez des méthodes de combat et de stratégie qui portent des fruits, une formation aboutie... et un entourage sur qui vous comptez. » Thracy sourit à cette idée : il savait combien pour Lady Greyjoy, la famille était importante. Le constat semblait s'étendre à son frère et il naîtrait du très bon de ces relations Volmark-Greyjoy. « Vot' famille et vos proches, y sont d'bon conseil. Et alors le temps vient de se concentrer sur des grandes priorités avec eux. Puis l’Épée, c'est l'esprit affûté : Vous seriez plus léger qu'autrefois sur le plan de l'esprit, z'y voyez plus clair pour l'futur. »

Et tant qu'à parler d'avenir, s'imposait l'As de Denier concernant les événements proches : « C't'y un' carte forte ! Elle représente un père en devenir, un grand projet... et la transmission de la vie. Et surtout, elle évoque une naissance. » Le serf apprécia ce joli hasard, en ce jour où Maron venait justement rencontrer le nouveau-né de sa sœur. « Allez-vous suivre très bientôt le même chemin que vot' sœur et son époux et aurez-vous vite aussi vot' heureux événement ? Je sens une bonne union avec une femme. Et la carte annonce une chance qui vous s'rait favorable pour ces activités-là... peut-être même une promotion, une estime augmentée en faveur d'vot' maison, que l'As y dit. »

Le 9 d’Épée fermait la marche. Thracy souffla : « Ça représente pour le long terme un homme cultivé... Une conscience qui chercher à s'élever, sur l'plan plus intellectuel. C'est comme si après ces naissances et ces réussites matérielles d'la carte précédente, l'esprit aurait l'confort d'aller vers d'aut' formes de réussites. Une pensée qui créé. » La voix s'éteignit. Il resta sur une mine timide.


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An 302, lune 5

Après avoir su le prénom du jeune homme, Maron passa la main sur sa chevelure afin de la replacer correctement, gardant les yeux rivés sur Thracy. Un petit rire s’échappa du Lord quant à la brutalité des jeux présentes sur les îles, accompagnant le rire du serf. En y repensant, il fallait vraiment ne pas avoir goût à la vie pour adorer jouer à ces jeux mais l’évidence est bien connue, les fer-nés ont beaucoup moins peur de la mort que les autres peuples. Le Leviathan s’arrêta de rire un instant afin de pouvoir répondre au jeune homme, penchant légèrement son buste du siège et poser son bras sur son genou pour être plus à l’aise. Apparemment, il ne comptait pas s’en aller tout de suite, en réalité il avait peut-être mieux à faire.. comme aller voir son neveu qui venait de naître mais cela Maron le gardait en coin de tête pour plus tard car après tout il avait beaucoup de temps devant lui pour faire tout ça.

« J’pense qu’en effet qu’avec nos jeux, si on n’fait pas attention on risque d’y laisser nos vies, autant être dans d’bonnes conditions pour y jouer, enfin.. si tu n’veux prendre aucun risque. »
invita t-il l’infirme en plaisantant.

Le Leviathan allait poursuivre en se présentant mais il jeta un coup d’œil à ses vêtements trompeurs, Thracy avait déjà dû sûrement deviner qui il était, ce n’était pas vraiment difficile vu ce que le Lord portait. Absolument tout le haut de ses vêtements faisaient référence à la famille Volmark. Un haut simple avec en plein milieu, l’animal qui représentait le Leviathan tandis qu’il avait déposé précédemment sur son siège son manteau avec comme fourrure encore une fois un Leviathan décoré. Maron releva la tête vers l’infirme, toujours avec le sourire sur le visage avant de reprendre la parole d’un air piégé.

« Dois-je m’présenter ? Même si j’pense qu’t’as déjà d’viner qui j’étais, à moins qu’je sois vraiment moins connu qu’je le pensais.. » ajouta t-il en laissant un rire s’échappé à nouveau.

Cela faisait du bien à Maron de découvrir de nouvelles têtes, non pas qu’il en avait marre de croiser son frère chaque jour mais cela lui faisait de nouvelles connaissances. Il ne se limitait pas à ses connaissances d’Harloi et ça démontrait bien l’ouverture d’esprits que pouvait parfois détenir le Seigneur de Volmark. Il était important pour lui de se détacher parfois de son île natale et de venir sur Pyk ou sur les autres îles de temps à autres. Logiquement, son cercle depuis deux ans se restreignait en premier lieu dû au mariage de sa sœur puis son frère Urron lui aussi grandissait peu à peu et avait parfois la liberté de ne plus rester au château Volmark. Plus tard, il aura même beaucoup plus de liberté que son frère car il pourrait prendre la mer à tout moment, quand il le voudra. C’est une chose que Maron ne pouvait pas faire malheureusement, il avait beaucoup de responsabilité sur ses épaules, son fief qu’il doit gérer et surtout grâce ou à cause de son statut de Lord. Un mal pour un bien, c’est ce que ce disait Maron, s’il ne gouvernait pas son fief qui l’aurait fait à sa place ? Sa mère, Gysla Volmark ? Maron ne peut s’empêcher de rire intérieurement lorsque cette pensée lui vient en tête, à force de vouloir sa liberté, si Gysla venait à prendre les rênes de Volmark il n’en gagnera que la prison. Pourquoi ça ? Car elle l’aurait sûrement uni à une des femmes présentes sur les îles en garantissant que cette alliance sera bénéfique à la famille Volmark. Quant à Urron ? Il est beaucoup trop jeune, bien qu’il soit très fort au combat et très intelligent, il n’a pas encore ce vice politique que détiennent Alana et Gysla. Maron a pu détenir ce vice uniquement que grâce à son expérience, il est lord depuis maintenant l’âge de cinq ans, il n’est plus amateur dans le domaine.

Le mot « voyance » que venait d’émettre le serf suffit pour sortir Maron de ses pensées, son visage étant devenu beaucoup plus sérieux, plissant des yeux comme à son habitude prouvant naturellement à Thracy qu’il était captivé par les futures élocutions qu’il allait émettre. Il hocha la tête au jeune homme afin de confirmer le fait qu’il veuille savoir ce que ces cartes racontent. Maron pencha cette fois-ci sa tête vers les arcanes qui venaient d’être étalés. Captivé par les cartes, le Leviathan ne prit cette fois-ci pas le temps de redresser sa tête vers le serf pour lui répondre au sujet des jeux de monnaies non pas par manque de respect mais plutôt par impatience de découvrir ce que les cartes pouvaient raconter sur lui.

« Jouer à blanc n’m’intéresse pas, n’t’en fais pas, il y a toujours quelque chose à mettre sur la table, nous verrons en temps voulu, fin j’te force à rien. » lança t-il simplement.

Les arcanes s’étalaient une à une, toujours accompagnée d’une légère explication du serf sur ce qu’elles représentent. Maron hocha la tête pour faire comprendre qu’il avait compris ce qu’elles voulaient dire avant de les détailler plus en profondeur une à une afin de mémoriser ce qu’il avait devant lui.

Lorsqu’il invoqua la prédominance des deniers et des épées, Maron releva aussitôt la tête vers l’infirme, rivant ses iris bleutées vers ce dernier afin de connaître ce qu’elles voulaient représenter dans le fond. Il ne put s’empêcher de sourire lorsque celui-ci évoqua de fond en comble son caractère sans s’y tromper alors qu’il ne le connaissait à peine. Une preuve irréfutable montrant que le serf ne bluffer pas dans ses propos sur les cartes. Cependant son sourire disparut très rapidement lorsque cette fois-ci le serf évoqua des obstacles matériels, il n’avait pas très bien compris la tournure de la phrase de l’infirme mais son esprit resta bloquer sur les mots « obstacles matériels » Maron pensa immédiatement à une guerre, mais cela restait confus car qui pouvait menacer les fer-nés à l’heure actuelle ? Il décida de ne pas y faire attention tout de suite mais il garda cela bien en coin de sa tête, préférant apprendre les autres aspects que les arcanes cachaient.

Cette fois c’était au tour de son passé de faire son entré, Maron écoutait toujours attentivement le jeune homme qui lui révélait les aspects de son passé qu’il avait pu lire à travers ses arcanes. « Un échec lors d’une bataille des Iles.. une volonté de vengeance dans votre passé, vous avez été reconnu pour des exploits.. » Cela avait fit tilte dans le cerveau de Maron qui redressa son visage avec une légère stupeur vers Thracy. En réalité il n’avait pas peur du tout, il était plutôt très surpris que ce jeune homme avec qui il n’avait jamais parlé avant connaissait pratiquement tous les aspects décisifs de sa vie. La première guerre d’indépendance ratée, la mort de son père, la bataille de Salvemer.. tous les éléments concordaient avec ce que racontaient le serf. Le visage de Maron reprit son sérieux, se concentrant sur les élocutions de l’infirme pour ne pas en perdre une miette. Le Leviathan ne voulait pas le couper dans son élan bien qu’il avait de tas de choses à dire.. peut-être que ça pouvait jouer dans la concentration du serf.

Lorsque le moment fut venu au cinq d’épée, le sourire de Maron revint sur son visage. Le serf mettait en valeur ses tactiques de combats, rien de plus flatteur pour un fer-née et encore plus pour le Volmark qui avait passé une partie de sa vie à s’entrainer comme un forcené pour atteindre ses objectifs et de devenir le lord que Volmark attendait depuis la mort de son père. Un entourage sur qui il comptait ? Cet aspect s’étendait uniquement sur Alana et Urron pensa t-il, pour l’heure actuelle, il ne compte véritablement que sur eux, et non sur sa mère qui avait été pour lui coupable d’une trahison sur la gestion du fief.
C’était maintenant le tour à son avenir, le Lord se positionna correctement sur le siège, c’était le moment qu’il attendait le plus. Lorsque le serf souleva l’aspect de devenir père à en venir et surtout l’union avec une femme, Maron haussa haut les sourcils, lâchant un léger bruit étonné.

« O-oh.. ? A-Ah.. ? Tu n’t’es pas trompé dans c’que dises tes arcanes ? Je.. j’suis pas marié encore donc.. c’est impossible.. ? » dit-il surpris, en se posant une multitude de questions.

Maron était tellement surpris qu’il n’avait pas fais attention à la fin de phrase du serf qui parlait de sa maison et de son fief, voyant une promotion dans les cartes. Un enfant ? Mais avec qui ? Il n’était même pas encore marié et simplement l’aspect de posséder un bâtard répugnait Maron. Pour lui c’était sûr que le serf venait de se tromper, il n’avait même pas l’ambition de se marier. Maron décida de poursuivre ses questions en s’intéressant cette fois-ci plus particulièrement au serf qu’il avait en face de lui, voyant qu’il termina timidement.

« J’ai bien aimé en savoir plus sur moi, c’que tu fais avec tes cartes c’est remarquable, c'en est même bluffant, tu as retranscris ma vie entière alors que.. je ne t'avais jamais parlé auparavant.. d’ailleurs, d’où viens-tu et que fais-tu ici.. dans le château de ma sœur ? Uniquement si t’en as envie après j’pourrai t’expliquer plus en profondeur ce que t’as appris de moi à travers tes arcanes et nous pourrions aussi parler de ce que t’as lu dans mon futur et.. c’t’histoire de naissance.. » conclu t-il en tirant une haussant des sourcils sur la fin de phrase.
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[FB] Sur la route d'un Léviathan [FT. Maron Volmark] 28.9


Sur la route d'un Léviathan ~ FT. Maron Volmark


An 302, lune 5



Quel effet étrange cela faisait-il à Thracy ! De se trouver là, en compagnie de ce jeune noble qui ne semblait en rien dérangé par l'idée de converser avec un serf, de rire avec lui sur divers sujets. La distance sociale s'épongeait, les obligations si abyssalement distantes de l'un et de l'autre se noyaient dans le jeu et l'enthousiasme d'une conversation informelle. L'imprévu avait sa beauté !

« Je m'y risquerai pas j'crois, glissa-t-il au sujet des jeux d'armes. Mes conditions sont pas... optimales. » En vérité, il maniait très bien le couteau, le lançait avec précision comme dans une danse, mais une telle pratique lui était ici interdite. Sa désobéissance en la matière – cette fois où il avait emprunté des couteaux de la cuisine pour se défendre en cas de l'une de ces attaques dont il était coutumier : le plaisir de chahuter un infirme... – et les conséquences qui s'en étaient suivies le lui rappelaient assez.
À la question de savoir si le prestigieux visiteur devait se présenter, un léger sourire ourla les lèvres de l'invalide. Pointant l'animal brodé sur le pourpoint de l'homme – emblème porté tel un drapeau, armoiries et appartenance clanique jusque sur les habits – le serf affirma :

« Z'êtes, Messire Léviathan, l'heureux oncle d'un bel héritier. » Il partagea son amusement à la crainte de n'être pas réputé puis hocha la tête en guise de confirmation : comment ne pas être connu et reconnu, lorsqu'on appartenait à de telles familles qui vous suivaient aussi bien que votre ombre... tantôt pour le prestige, tantôt pour de lourdes obligations que Thracy commençait à imaginer, à force d'approcher des puissants et de grappiller, ici et là, des indices des charges auxquelles ils devaient répondre.
Le sieur Volmark sembla d'ailleurs plonger un temps au fond de ses pensées, aux évocations de sa lignée. Était-ce paisible ou tempétueux chez lui ? Le nid intime, plein des fraternelles présences, des ombres des aïeux, de l'autorité des parents, offrait sans doute moins un havre de ressourcement qu'un échiquier, dans ces maisons où tout restait politique, stratégie, concurrence pour l'héritage... L'attitude songeuse de Maron parut à cet instant s'être communiquée au garçon infirme. Il ne partagerait néanmoins guère plus avant le chemin secret de ses pensées.

Une atmosphère plus sérieuse s'abattit lorsque commença le tirage. Thracy surprenait les mines songeuses du seigneur, ses hochements de tête concentrés devant ce qu'il lui traduisait tant bien que mal de la danse des arcanes. Il fallait croire que le serf était plus agile dans les véritables danses, les tracés de son corps et de ses lames, qu'avec le maniement des mots. Ses paroles avaient l'air de convenir cependant au visiteur et il en conçut un soulagement certain, qu'il gardait en lui.
Un sourire fort satisfait du Léviathan confirma la véracité du portrait que la carte – par l’intermédiaire de Thracy – dressait de lui. Il s'en trouva presque gêné et les pupilles dorées du serf glissèrent sur le côté. Que fuyaient-elles ? La crainte de se montrer trop intrusif et de fâcher le seigneur ? À moins que ce ne fut un véritable pouvoir qu'auraient ces cartes... lui qui s'en était surtout servi, à Pentos, pour baratiner les passants, et donner à ces bourgeois engoncés dans leur fierté ce qu'ils avaient envie d'entendre. À ces souvenirs, l'invalide s'en voulut – avec le recul des années et l'effet singulier de ce moment où semblait parler la sincérité. Quant aux obstacles annoncés par les lames, ce fut sans surprise que Maron y réagit d'une mine plus renfrognée.
Toujours attaché, de toute sa vigilance, à l'interprétation de ses cartes, Thracy ne vit qu'à peine les changements de position du sieur Volmark sur son siège – expression de son étonnement, de sa concentration ou de son appréhension, difficile de savoir. Or l'infirme n'en chercha guère la réponse, déjà assez attaché à mener correctement sa lecture. Confus, il l'était de nouveau lorsque ses rares regards vers le jeune Léviathan lui indiquaient combien il semblait pendu à ses paroles. Thracy n'en avait plus l'habitude ici ! Aux Îles de Fer, il était des mains pour servir la lignée Greyjoy, des oreilles pour apprendre de Madame bien des aspects de leur culture... et occasionnellement quelques paroles timides promptes à conter d'Essos ce qu'on lui en demandait.

L'avenir procura au visiteur un tout autre mouvement d'humeur. Celui de la surprise. Il en perdit ses mots, qui apparurent à Thracy comme un amas de nœuds effilochés. Nœud de questions – dont quelques-une seulement franchirent le seuil des lèvres de Maron. Le petit invalide ne saurait pas les démêler. Il souffla seulement, d'une voix aussi discrète que d'humbles pas de souris :

« C'est bien d'une union à v'nir et de descendance qu'y semble que ça parle. Je sais pas plus... » Les mois prochains amèneraient-ils le jeune Léviathan vers une fiancée encore inconnue ? Vers un être sans nom et sans visage, auquel seul le dessin des arcanes voulait croire. Ces cartes se trompaient-elles ? Ou Thracy ? ...Ou Maron. Le serf ne s'aventurera certainement pas à la moindre hypothèse et ne répondra que d'un regard sobre, timide, aux doutes énoncés par le seigneur.
Thracy se redressa lentement, déroulant ses épaules et la courbe de son dos malingre. Ses doigts s'affairèrent à ramasser les cartes. Sa tête pencha sur la côté et un nouveau sourire lui fleurit aux lèvres quand le sieur Volmark eut la bienveillante attention de le complimenter pour son activité. Voilà quelque chose que l'infirme entendait peu souvent ! Au mieux, c'étaient les pièces de monnaie qui le récompensaient dans les rues, mais en l'occurrence, en cet instant où il n'avait rien à gagner, la congratulation lui parut bien plus précieuse – surtout qu'un noble n'était en rien tenu de le faire.

« Je vous r'mercie, Messire. » répliqua-t-il, choisissant la sobriété, tandis que le rose à ses joues devait bien assez suffire à exprimer le reste. Tout aussi sobrement, il répondit quant à sa présence : « J'ai été ramené d'Essos par Messire Theon. » Quelques petits mots bien choisis comme des coups de pinceau tout juste esquissés, pour en dire suffisamment – et dissimuler combien sa capture avait bouleversé sa vie ! Une formule polie pour ne pas dire les morts, les raids, l'arrachement, ni la nécessité à présent de servir. Il aurait été très déplacé de s'épancher... encore plus d'avoir l'air de critiquer le maître et sa famille. D'autant que Thracy aurait pu tomber infiniment plus mal. On le traitait bien, Alana l'avait même plusieurs fois écouté – il n'avait guère trop à se plaindre.
Ce fut avec plaisir que Thracy saisit la perche tendue par Maron pour changer de sujet. Il s'enthousiasma : « Volontiers ! Terminez votre portrait que mes arcanes ont commencé ! » Toujours, d'ailleurs, sur cette corde plaisantine, Thracy accueillit d'un rire franc la condition du jeu voulant, d'après le jeune Léviathan, qu'il faille quelque chose sur la table. Il s'amusa :

« Mais c'est qu'j'ai rien à mettre sur la table moi. À part... b'en moi-même ou mon chariot ! » Il s'accompagna d'un rictus mutin, assorti à la lueur féline de ses yeux, et d'une légère ouverture de ses bras comme lorsque, avant ses tous de magie, il annonçait ''Rien dans les mains, rien dans les poches !'' Quelques secondes passèrent, puis Thracy fit un léger bond sur son siège à une idée qu'il venait d'avoir : « Ah si ! J'y suis ! Jouons et si vous gagnez, alors je vous sculpterai un bijou ou une amulette. Madame Alana, j'y en ai déjà fait. »


[FB] Sur la route d'un Léviathan [FT. Maron Volmark] 28.10
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[FB] Sur la route d'un Leviathan [ft. Thracy]
An 302, lune 5

« J’y pense, sais-tu te défendre avec une arme ? » demanda le Leviathan d’un air curieux, tandis que sa main vint avec des mouvements lents se plonger dans sa barbe, la caressant ainsi. Tout naturellement, le seigneur Volmark amena le temps d’un instant, le sujet sur la possible maîtrise d’armes de Thracy. Malgré qu’il soit infirme, Maron se disait que le serf pouvait peut-être avoir un certain potentiel. Surtout avec un peu de technologie, il était certain qu’il pourrait faire de grandes choses s’il venait à être un guerrier, d’où la question posée. « Ce serait dommage que tu ne saches pas te battre. » ajouta Maron, mettant fin à sa réflexion en reprenant une posture plus adaptée à la conversation, les yeux toujours plongés dans les yeux du serf.

Toujours le plus naturellement possible, le Leviathan allait poursuivre en se présentant mais il s’était aperçu bien assez rapidement que ses vêtements l’avaient déjà trahi et avait sans aucun doute déjà révélé son identité au serf. Les nombreux Leviathan représenté sur le haut de ses vêtements ainsi que sur son fourreau de sabre étaient sans aucun doute les principaux coupables de son propre piège. Le Lord riait de sa propre situation d’un air particulièrement détendu, faisant preuve d’autodérision. Après tout, il n’y avait pas de mal à se faire piéger par soi-même. C’était aussi l’occasion de tester la connaissance de la personne qu’il avait en face de lui, en demandant s’il était peu connu aux yeux du peuple des Iles de Fer. Fort heureusement, Thracy le rassura sur ce point tandis que Maron se contenta de prolonger son rire de quelques secondes. Après tout, il était normal qu’on le reconnaisse, il était quand même un des héros de Salvemer. Couplé à tout ça, il avait aussi la grande réputation d’être devenu seigneur à l’âge de cinq ans et capitaine de sa propre flotte. Il avait treize ans de seigneurie à son actif et encore toute la vie devant lui pour marquer encore plus de son empreinte l’histoire des Iles de Fer.

La discussion avait repris son cours habituel et le sujet de son avenir avait été de nouveau évoqué, le serf ayant commencé à discuter des arcanes. Maron reprit une expression plus sérieuse, écoutant avec sérieux les élocutions du jeune homme. Le Lord avait parfois des mines songeuses, la plupart du temps il hochait la tête pour exprimer sa compréhension envers les mots du serf. Lorsque Thracy avait évoqué la prédominance des deniers, le Leviathan avait laissé un sourire satisfait s’échapper car la véracité des propos de Thracy n’était plus mis en doute. Celui-ci avait évoqué à la perfection son caractère sans se tromper alors qu’il ne le connaissait depuis maintenant quelques minutes. Maron ne put s’empêcher d’élargir son sourire lorsque Thracy détourna son regard, intimidé par son attitude pensa-t-il. Il pensait déjà avoir cerné une attitude timide de la part du serf mais la n’était pas le sujet, il garda cette réaction dans un coin de sa tête avant de se replonger dans le récit de l’infirme. Puis vint le moment où le serf avait évoqué des futurs obstacles matériels annoncés par les lames. Maron avait renfermé son visage très rapidement, laissant une mine beaucoup plus sérieuse y faire son apparition. Il était resté bloquer sur ce qu’avait annoncé le serf comme « obstacles matériels » Le lord avait directement pensé à une guerre, cependant aucune menace ne planait sur les îles… qu’est-ce que pouvait vouloir dire ces arcanes ? Il n’y prêta pas plus attention, gardant cela dans un coin de sa tête, préférant découvrir les autres cartes de l’infirme.

Le passé de Maron était maintenant évoqué par Thracy et Maron ne perdait pas une miette des récits du jeune homme aux yeux dorées. Il avait même inconsciemment plongé une nouvelle fois sa main dans sa barbe comme l'air de réfléchir aux propos du serf. Il avait perdu le fil de la conversation mais l'infirme avait évoqué d'autres éléments qui pouvaient faire réagir le Leviathan, il avait évoqué les nombreux traumatismes de son passé puis soudainement ses exploits réalisés. Il releva immédiatement la tête avec les yeux grands ouverts et les sourcils légèrement froncés montrant son étonnement. Comment ce jeune homme qu'il n'avait jamais vu pouvait ressortir des détails de sa vie aussi précises ? Cela aurait pu faire peur aux plus trouillards mais étonnamment cette particularité intéressait Maron. Le Lord était maintenant déterminé à écouter les récits du serf assidûment, croisant les bras. Après quelques minutes, le sourire de Maron était enfin revenu car cette fois-ci les arcanes le mettait en valeur, complimentant ses tactiques de combats, on ne pouvait pas faire meilleur compliment au Seigneur Volmark. Après tout, il avait passé une partie de sa vie à se former au combat afin d'être digne de son père, son prédécesseur. Son avenir était maintenant évoqué, Maron s'était positionné un peu plus sérieusement sur son siège car après tout, c'était le moment qu'il attendait plus, il voulait découvrir ses futurs exploits.

Conformément à ce qu'il s'attendait à entendre, le serf évoqua une femme et un enfant à venir pour lui, ce qui provoqua un sentiment d'étonnement intense de la part de Maron qui ne cacha absolument pas sa réaction en haussant des sourcils suivis d'un bruit étonné, en faisant inconsciemment abstraction des autres exploits annoncées. Il ne tarda pas à poser des questions immédiatement à Thracy, montrant que ce n'était pas possible vu qu'il n'était pas marié et sans relation... sérieuse. Cependant, l'infirme réaffirma ce qu'il avait vu à travers ses arcanes. Le Lord Volmark fronça immédiatement de nouveau les sourcils, il ne le faisait pas d'une façon colérique mais il réfléchissait aux propos du serf. Après tout, les cartes pouvaient ne pas avoir raison à 100%, elles pouvaient bien se tromper par moment. De plus, il n'envisageait pas de se marier du tout, encore moins de se reproduire, il voulait encore profiter de sa liberté. Le Lord Volmark préféra ne pas surenchérir sur le sujet, sachant pertinemment que cela n'allait mener à rien. De toute façon, il était le seul maitre de son avenir nul ne pourrait changer ça. Cependant, il avait tenu à complimenter l'infirme de ses tours qui l'avaient vraiment bluffé lors de cette petite dizaine de minutes jusqu'à même en oublié la principale raison de sa visite. Apparemment, ce compliment avait bien été reçu de la part du serf qui eut un large sourire, lui fleurissant aux lèvres. C'était une particularité chez Maron, il savait reconnaître le talent des gens et comme il lui avait fait part quelques minutes plutôt, un certain talent aux armes qui pouvait naitre chez l'infirme, ses jambes n'étaient pas une faiblesse. Maron n'était pas obligé de le complimenter, mais les bonnes manières de la princesse Alana, sa sœur lui avait été aussi retranscris, elle qui est si proche de son peuple.

Lorsque Thracy le remercia, Maron s'était contenté d'un hochement de tête ainsi qu'un regard accompagné d'un léger sourire pour lui répondre. Il avait bien vu que ce compliment avait fait chaud au cœur à l'infirme. L'infirme avait repris la parole en répondant à sa question sur sa provenance, dans un premier temps étonné, Maron ne put s'empêcher de rire légèrement quant à la déclaration de Thracy de manière à se moquer amicalement des agissements de Theon. « Theon… Il ne te traite pas mal j'espère ? » demanda Maron, laissant un sourire étincelant prendre place. Bien évidemment la question n'était qu'ironique, il savait très bien que Theon ne faisait pas preuve de violence inutilement mais il ne pouvait pas s'empêcher de prendre cet air théâtral. Ce qui étonnait davantage Maron, c'était plutôt le fait que Theon ait voulu consciemment s’encombrer d’un serf en le ramenant sur les Iles de Fer enfin, il avait surement ses raisons. Maron écouta par la suite le serf s'enthousiasmer de son changement de sujet, en effet Maron avait évoqué le fait de vouloir jouer à des jeux d'argents. Maron s'avança à nouveau sur son siège avec un léger sourire en coin pour s'apprêter à jouer mais l'infirme l'informa d'un détail assez embêtant, il n'avait rien de valeur pour jouer. Maron avait déjà une solution, il allait l'exposer mais l'infirme le coupa avant. Il l'informa de ses talents de sculpteur, le problème était déjà tout réglé. Le lord ne pouvait s'empêcher de sourire face à cette situation, il avait hâte de jouer son argent contre une fameuse amulette ou encore un bijou de ce mystérieux serf. « Alors comme ça mon ainée profite de vos talents de sculpteur ? Eh bien j'y compte bien y profiter moi aussi en gagnant aujourd'hui ! » dit-il de manière amusée en plongeant sa main dans une de ses poches, y ressortant des pièces d'une bonne valeur. « Par quel jeu est-ce que nous commençons ? »

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Sur la route d'un Léviathan ~ FT. Maron Volmark


An 302, lune 5



La question songeuse que souffla le seigneur Volmark, la main perdue dans sa barbe, fit d'un coup relever les yeux de Thracy vers lui. Une flamme espiègle logée dans ses prunelles. S'il savait manier une arme ? S'il ne serait pas dommage qu'il ne sache se battre ? Sa première réponse fut un petit rire de confusion. Oh sûr, aussi surprenant que cela fusse, en effet il savait jouer des lames. C'était d'ailleurs à cette particularité qu'il devait d'être encore en vie – d'avoir été jugé digne d'intérêt par Theon quand celui-ci avait eu la surprise de le voir se défendre devant deux pillards durant les raids en Essos. Certes le petit estropié n'avait tenu qu'un rien de temps face à un tandem d'attaquants valides – mais assez longtemps pour intriguer tout de même celui aux yeux de qui un jeune éclopé aurait sûrement dû faire vite partie des macabres victimes.
Un fossette malicieuse au coin des lèvres, le serf logea son menton dans sa paume. Il répondit d'un vague et quelque peu ironique :

« Oh ça, d'mandez à vot' beau-frère. »

Quelque part dans les plis de ces mots toutefois, un fond d'auto-dérision. Si le maniement des couteaux avait sauvé Thracy en Essos – ou du moins, l'avait fait serf plutôt que cadavre – beaucoup plus récemment cela avait bien failli le perdre. Le garçon se souvenait de ce soir de soleil rouge, sous lequel la rouquine aux commandes du Vent Noir l'avait heurté, ivre, avant lui réclamer de la divertir. Singe à roulettes, qu'il était à ses yeux. Agacé, cédant à l'impulsion adolescente, Thracy n'avait pas trouvé mieux que de lui montrer – en guise de spectacle – ce dont il était capable avec deux poignards, tout infirme qu'il était... Il se revit roulant vite, cambrant le dos, déployant sa grande souplesse, lançant ses lames en plein mille de cibles choisies. Il n'avait pensé qu'après coup aux sinistres conséquences qu'allaient avoir son acte : un serf avec des lames, sans autorisation, cela allait faire parler. Et pas en bien. Depuis, le garçon avait fort regretté ce mouvement d'humeur, dont il assumerait qu'on parle depuis qu'il en avait tiré les leçons. Depuis, surtout, il avait filé droit. Roulé droit.
Au moins une chose était sûre : Thracy avait montré – et confirmé – sa capacité à se battre, puisque c'était là ce que le jeune Léviathan voulait savoir. Le garçon hocha la tête en guise de confirmation, puis acheva :

« J'ai plus vraiment l'droit, mais techniquement oui, j'sais manier et lancer l'couteau. » Une seconde après, il glissa comme l'air de rien : « Pourquoi ? Ça vous intéresserait ? » Si la demande de le voir reprendre l'arme venait d'un noble, il ne dirait pas non.

Sur cet aparté, la réflexion autour du tirage des cartes en resta là – ou du moins les fruits de celle-ci demeuraient sous le crâne du jeune seigneur, sans davantage devenir l'objet de conversation entre eux. Advienne ce qu'il voudra. Les arcanes et leurs interprétations ne restaient qu'un récit que chacun s'appropriait ou abandonnait comme bon le lui semblait. Thracy appréciait surtout de les coudre, puis de voir les réactions de l'auditoire à ceux-ci : elles en disaient souvent largement autant sur eux que les cartes, en vérité. Les unes accouchaient des autres et alors, le serf interprétait presque davantage les mimiques et discours nés des tirages... que ledit tirage.
En l'occurrence, le jeune Volmark semblait apprécier la définition faite de lui et de ses victoires passées. La perspective d'une union et les questions sentimentales en revanche le laissaient plus en trouble que les armes, les batailles et tactique guerrières. Comment se démènerait-il dans cette autre forme de jeu à stratégie ? L'avenir le dirait et Thracy serait curieux de cela le moment venu.

Là-dessus, un sourire radieux d'ironie happa l'attention du serf tandis que le jeune Léviathan venait s'enquérir de comment Theon le traitait. À second degré évident de la part du noble, il monta d'un degré encore pour répliquer, lui aussi dans une légèreté qui ne laisserait aucun doute sur son caractère plaisantin :

« Oh. Très mal bien sûr. »

Évidemment faux. Un sourire et un regard sautillant pour le confirmer. Mais quand bien même ç'aurait été vrai, se dit le serf l'espace d'un instant, aurait-il légitimement pu le dire ? Tout cela n'était que théâtre et jeu – encore une autre forme de jeu puisque leur rencontre semblait s'inscrire sous ce signe.
Heureusement, la question de savoir s'il pourrait parler d'éventuelles maltraitantes ne se posait pas et Thracy balaya d'un revers de main le sombre scénario alternatif, pour se rappeler une fois encore qu'il était pour le moins bien tomber. Pas comme bien trop de ses confrères qui suaient dans les mines et les champs... Thracy retrouva tout son sérieux à cette pensée. À demi-voix, comme absent quelques secondes, il crut bon d'ajouter :

« Mais en vrai c'est surtout Madame vot' sœur que j'sers. »

Du jeu, il en fut encore question lorsque les houles de leur dialogue les ramenèrent une fois de plus aux cartes échouées sur la table. Une petite moue traversa le visage du garçon quand il se sentit avoir coupé l'heure sous le pied de Maron alors qu'il allait proposer une solution pour les mises... mais que le serf venait de le devancer avec son idée. Oh, peut-être le jeune Léviathan avancerait-il tout de même sa suggestion ? Pour l'heure, Thracy haussa les épaules, acceptant par là de mettre ses mains sculptrices au service du noble s'il remportait la partie.

« J'vous propose une bataille ? » initia l'infirme, avant de s'employer à exposer le principe. Il ramena les cartes en tas, les coupa, les brassa, distribua une vingtaine à chacun d'eux. Les restantes furent écartées, pour plus de suspens quant à celles que possédait l'adversaire.
« À chaque tour, on choit une carte dans son lot, on l'abat en même temps. La plus élevée remporte le pli. » Son doigt tapota le côté de la table, indiquant que chacun d'eux laisserait de côté les arcanes gagnées. « Ah et en cas d'cartes égales qu'on pose en même temps, on en r'met, jusqu'à c'que la plus forte prenne ! » Thracy recula, se cala au mieux contre le dossier de sa chariote et inspecta rapidement les cartes à sa disposition. D'un léger haussement de menton il invitera Maron à l'ouverture de la manche.


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Sur la route d'un Leviathan
An 302, lune 5

« Demander à Theon… ? Ah ? » s’étonna-t-il. Maron venait d’être surpris par la réponse du serf. Rapidement il plissa les paupières, réfléchissant aux propos de Thracy.
Qu’est-ce que cela pouvait signifier ? Faisait-il référence à quelque chose qui s’était passé sur Essos ?
Beaucoup de questions venaient de pénétrer dans la tête du Leviathan. Tous ne trouvaient pas leurs réponses. Maron n’avait juste qu’à demander au serf les réponses à ses questions mais il préférait ne pas le faire. Par appréhension de probablement rappeler de mauvais souvenirs à Thracy, ce dernier préférait se faire ses propres idées quant à la réponse du serf.  Il ne voulait pas secouer le couteau dans la plaie d’un probable traumatisme peut-être toujours ouvert. Thracy venait d’Essos, un continent qu’eux, les fer-nées attaquent souvent. Il ne faisait aucun doute qu’il n’avait pas été ramené gentiment depuis l’autre continent. Le Kraken l’avait certainement capturé pour en faire son serf. C’était finalement peut-être ça que voulait dire Thracy, il avait sans aucun doute dû faire face à Theon dans le passé et celui-ci aurait vu des capacités propres à l’actuel serf. Le Leviathan n’était pas certain mais cette explication était de loin la plus plausible à ses yeux.
Un sourire satisfait s’était dessiné sur son visage à la suite de son hypothèse, enlevant la main de sa barbe pour écouter Thracy achevé sa phrase. Comme il le pensait, le serf n’avait plus le droit d’utiliser les couteaux sur les Iles de Fer. Après tout il faudrait être cinglé pour laisser la permission à un serf de continuer à s’exercer aux armes, des idées sombres pourraient lui venir en tête.
Où alors se trompait-il sur toute la route ? Il ne le saurait peut-être jamais.
Connaître ses compétences aux armes ? Oh oui ça l’intéressait.
Thracy ressemblait fortement à un homme qui était dans son équipage, peu de gens le connaissent car il passe son temps à Volmark ou sur les mers. Le serf ressemble étrangement à Igor, le second de l’équipage du Leviathan. Infirme et manipulant les armes, les deux avaient directement un lien commun. Cependant, Thracy semblait largement plus pacifique et moins sanguinaire qu’Ivar, leurs caractères étaient complètement opposés.
« Tu m’rappelles un d’mes gars. » commença-t-il comme absent de quelques secondes. Il passa ensuite ses bras sur la table après s’être penché, fixant Thracy, l’air de le jauger. « J’ai une p’tite idée… » ajouta-t-il sans lâcher du regard le jeune homme.
« Mais j’demanderai à Theon avant… » conclut-il avec un léger sourire, s’expulsant doucement sur le dossier de sa chaise.
Le serf ne servait pas le Volmark, il ne pouvait pas prendre des décisions sans consulter son beau-frère même en étant certain qu’ils accepteraient.

Après avoir discuté des nombreux arcanes et de ce qu’ils représentaient, Maron gardait toujours un sentiment de surprise. Il se demandait bien ce que voulait dire la dernière révélation que lui avait faite le serf. S’il n’avait aucun doute quant à la véracité de ses propos sur ses nombreuses victoires à venir et sa renommée future, il en avait bien sur le dernier point.
Une femme, un enfant. Des objectifs qui étaient encore beaucoup trop lointains dans la tête du Leviathan. Mais il n’avait pas mal entendu, Thracy parlait bien d’une union future et d’un enfant proche. Maron aurait bien voulu demander de qui il pourrait s’agir quant au nom de sa femme mais c’était bien trop en demander au jeune homme. Il n’avait pas de pouvoir divin, il ne pouvait en aucun cas le savoir. Trop de noms lui venaient en tête, impossible d’en ressortir un.
Maron n’y fit pas plus attention, Thracy devait certainement s’être trompé. Après tout il ne pouvait pas lire clairement dans l’avenir, il lui avait fourni certains détails essentiels et ça suffisait pour en faire sa joie.
Ainsi, pour rapidement basculer dans un autre sujet, le Lord Volmark avait demandé au serf comment son maître le traitait. Il n’avait pas manqué d’ironie en lui faisant dévoilant avec une couche de plaisanterie que le Kraken le traitait mal. « Ah ? » avait-il laisser échapper d’un air faussement étonné. Un léger rire s’en était suivi alors que Maron écoutait le serf reprendre la parole.
« Hm, Alana hein… » continua-t-il lorsque le serf lui affirma qu’il servait davantage sa sœur que Theon. Alors comme ça il se montrait si attentionné envers elle ? Au point de partir en expédition pour lui offrir les services d’un serf ? Le Leviathan ne put s’empêcher d’afficher un large sourire moqueur rien qu’en y pensant, s’amusant à taquiner son beau-frère dans sa tête.

Maron fut rapidement interpellé par Thracy qui lui rappela son envie de jouer aux cartes.
Le Leviathan s’était avancé d’un cran sur son siège, le sourire aux lèvres.
Il était prêt à jouer lorsque le serf lui avait fait part qu’il n’avait rien à faire gagner.
C’était un détail assez embêtant mais Thracy avait dans la foulée déjà trouver une solution qui plaisait bien au Volmark. S’il gagnait, le serf lui sculpterait un petit quelque chose.
« Va pour la bataille » affirma simplement Maron, laissant ses iris se concentrer sur les cartes.
Après que ses cartes lui ont été distribués, le Leviathan les ramassa tous d’un coup.
Il se calla rapidement en arrière, zieutant ses cartes à disposition tout en écoutant les règles mises en place par Thracy. Il acquiesça simplement pour faire comprendre qu’il avait compris.
Après avoir laissé un sourire malicieux se former sur son visage, Maron saisit une carte de son lot avant d’attendre simplement pour l’abattre au signal du serf. « Prêt ? » demanda-t-il simplement, prêt à abattre sa carte.

@Thracy

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Sur la route d'un Léviathan ~ FT. @Maron Volmark


An 302, lune 5



Les confidences de Thracy semblaient laisser le Léviathan songeur, fouillant au sein de sa mémoire et parmi des visages connus que la situation lui évoquait. Il mentionna un de ses hommes. Sans doute quelqu'un de son équipage. Piqué dans sa curiosité et toujours prompt à connaître – au moins de réputation – de plus en plus de Fer-Nés, chacun pouvant apporter comme une nouvelle touche à un tableau général que Thracy cherchait à saisir, il demanda dans un sourire :

« Ah oui ? J'peux savoir qui et pourquoi ? »

Intérêt redoublé par la suggestion qui parut ensuite effleurer l'esprit du Sieur Volmark et déjà le tenter : une petite idée concernant le serf aux lames, laquelle nécessiterait l'approbation de Theon. Intriguant. Le garçon aimait cela. Mais pour le coup il ne posera pas d'autres questions, ni ne cherchera guère à connaître les desseins de Maron avant qu'il n'en ait préalablement parlé à son propriétaire. Autant être prudent. Thracy avait retenu la leçon.
Et comme il était justement question de Messire Theon, l'infirme aperçut un large sourire amusé au visage du Léviathan tandis qu'il mentionnait appartenir essentiellement à Alana – à laquelle Theon l'avait très vite remis dès son retour d'Essos. Sans doute des liens, des taquineries, des paroles et des souvenirs entre les deux hommes et dont le jeune serf ignorait tout. Là encore, il garda sa neutralité et sa distance respectueuses.

Autant plutôt se concentrer sur la partie de cartes qui se préparait. Thracy sentait l'enthousiasme du sieur Volmark et le partageait. Il lui était tellement rare de jouer avec quelqu'un ! Quelle drôle de situation tout de même, que de se trouver là, sur les extérieurs du domaine, à disputer une bataille improvisée avec le jeune seigneur venu rendre visite à sa sœur et à son neveu. Le petit invalide songea qu'il serait peut-être plus prudent de ne guère le retarder davantage après cela.

« Prêt ! » lui répondit-il.

Les arcanes dansèrent à toute allure entre ses doigts fins. Elles furent dûment réparties et les adversaires dévoilèrent à tour de rôle leurs lames, leurs chiffres et figures. L'inconstante déesse qu'était la chance tournoya de l'un vers l'autre, avec son lot de surprises. La balle de la victoire se renvoya sans cesse entre le serf et le Léviathan – il était donc vrai que Fortune se lassait bien vite d'habiter trop longtemps auprès du même partenaire. Thracy riait de bon cœur aux aléas et sursauts de la partie, voyant d'énormes chiffres qui s'amusaient à succéder à de tous petits. Enthousiaste joueur, il roulait des épaules, tapotait ses genoux dans le suspens, feignait parfois de faire la moue. Messire Volmark remporta la première manche d'un prestigieux score... avant que le tour suivant ne lui fît le pied de nez de lui octroyer le ridicule score obtenu précédemment par l'infirme... Le balancier enfin revint dans le camp de Maron. Il fallut pour le garçon s'avouer vaincu : il battit des mains et haussa les bras au Ciel dans un pastiche de prière, pour lâcher un léger :

« La Fortune et le Noyé ont été avec vous Messire ! »

Il s'accouda à la table, cala son menton au creux de sa paume et observa le Léviathan avec un sourire en coin : il allait pouvoir lui demander d'honorer son gage par la fabrication d'un colifichet de son vouloir. Un gage créatif loin de déplaire à Thracy ! Sans doute serait-ce un anneau, ou un discret pendentif... Le serf entrevoyait déjà les formes et motifs qu'il leur pourrait donner.

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Sur la route d'un Leviathan
An 302, Lune 5
« Mh ? Il s’appelle Igor, c’mon bras droit sur les mers, tu verras vite pourquoi tu m’fais penser à lui. » répondit-il de manière rapide. L’amusement était perceptible dans sa voix sur la fin de sa phrase, il imaginait déjà la surprise qui allait se lire dans les yeux de Thracy lorsqu’il verra que son second est un infirme comme lui. Igor était un infirme certes mais un infirme très intelligent, s’il ne pouvait compter sur ses jambes, Igor avait appris à d’autant plus se servir de sa tête que quiconque, là était sa véritable force. Mais peut-être cette force n’était pas présente uniquement en Igor, étrangement, il avait l’infime intuition que ce timide serf qu’il avait en face de lui se servait tout aussi bien de sa tête. Maron était plutôt fier que Thracy soit au service de sa grande-sœur, elle ne pouvait pas espérer avoir meilleur serf. C’était la première fois que le Leviathan voyait cet homme, il devait sans doute avoir été amené sur les Iles de Fer il y a peu, où peut-être se trompait-il et n’avait jamais encore fait attention à sa présence ? Dans tous les cas, il avait l’air de s’être bien intégré dans leur peuple. C’est ainsi pour cela qu’une idée avait rapidement effleuré l’esprit du Volmark, une idée comprenant des armes. Mais hélas, il ne pouvait guère décider, Thracy n’était pas sa propriété mais celle de Theon, ainsi il lui fallait d’abord son approbation. Si Thracy réfléchissait comme Igor, il ne fallait absolument pas laisser passer tel occasion de perdre un stratège. Le Leviathan prenait ses décisions lui-même, c’est lui qui décidait, mais en son absence, celui à qui il fallait obéir était bien Igor. Enfin bon, il allait pouvoir gérer cette idée plus tard, rien ne pressait.

L’heure était plutôt au fameux jeu de cartes, Maron ne les connaissait pas encore mais l’idée de pouvoir parier le rendait enthousiaste. Le Volmark était plutôt compétitif, il aimait lorsqu’il y avait des enjeux alors rapidement, il avait voulu défier Thracy à son propre jeu de cartes. Aujourd’hui, Maron était de bonne humeur et n’hésitait pas à le faire ressentir. Sa sœur avait enfin eu le petit prince tant attendu, actuellement, rien ne pouvait le rendre plus heureux. Rapidement le Volmark s’était placé à une distance respective par rapport au serf, ainsi, ils pouvaient jouer sans gêne. Analysant ses cartes, Maron avait laissé un sourire malicieux se former sur son visage, on ne pouvait pas dire que le Noyé n’avait pas été avec lui pour le coup. Saisissant une carte, il avait demandé au serf s’il était prêt. Thracy lui répondit positivement, ainsi, ils pouvaient commencer !  Lors de la première manche, le Leviathan abattu une carte bien plus haute que celle du serf, ensuite, lors du second, la chance tourna en faveur du serf et la situation s’inversa ! De la surprise, il y en avait eu, le suspense était à son paroxysme lors de la troisième et dernière manche. Ils avaient ensuite abattu leur dernière carte en même temps, lorsqu’il remarqua que son chiffre était bien plus haut, le Leviathan ne put s’empêcher de brandir légèrement le poing vers l’avant, manifestant sa joie d'avoir gagné. « Ouais !!! » se lâcha-t-il avant de venir s’affaler sur son siège, le sourire vainqueur. Même si l’enjeu n’était pas grand, Maron n’aimait guère perdre, il en était même mauvais joueur ! Cette victoire, au propre jeu de cartes du serf avait encore plus égayé sa journée. « Pour mon plus grand bonheur ! » répondit-il au serf lorsqu’il affirma avec certitude que le Noyé a été avec lui. Posant son coude sur son genou, grattant son menton, il n’hésita pas à tout de même à féliciter @Thracy.
« C’était bien marrant c’jeu-là, tu m’en dois une désormais ! » n’hésita-t-il pas à le taquiner. Un sourire amusé était dessiné sur le visage du Lord, il reprit. « J’en aurais bien refait une mais ma sœur sera sur mes pattes en apprenant que son p’tit frère préfère jouer que d’voir son neveu » conclut-il en riant sur la fin. S’il l’avait pu, il serait resté là pour jouer toutes ses possessions ! Cependant, il ne devait pas oublier le but de sa visite première, voir le petit prince des Iles de Fer : Qhored Greyjoy !


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Sur la route d'un Léviathan ~ FT. @Maron Volmark


An 302, lune 5



La complicité entre Lord Volmark et son bras droit était palpable dans le plaisir joueur qu'il prenait à l'évoquer. Thracy y répondit d'un clin d’œil – et d'un haussement d'épaules à l'idée qu'il puisse découvrir prochainement de quel genre de personne il pouvait s'agir. « Très bien. Alors j'apprendrai ça dès qu'vous l'souhaiterez. » S'il y avait quelque chose que l'on ne pouvait pas retirer aux Îles de Fer, c'était la fraternité très palpable, aussi visible que franche – pour ne pas dire brute de décoffrage parfois – qui unissait entre eux tous ces hommes des mers. Sans doute que de telles camaraderies naissaient d'autant mieux dans le partage permanent du danger, des aventures, des risques et des victoires qui constituaient le quotidien des Insulaires, le tout dans des conditions de vie austères ou sur des bateaux où le peu d'espace appelait inévitablement à la proximité. À vivre tout à côté de son camarade, à tout affronter ensemble, à se supporter, à s'engueuler aussi beaucoup sans doute... mais essentiellement, avec cela : à tisser d'indissolubles liens. Thracy admirait cette force-là, ressentie auprès des gens d'ici. Lui, il avait été forgé à l'extrême inverse : la débrouillardise du grand solitaire, la traversée des chemins avec son ombre pour unique compagne... ou bien avec une bande de nomades qui lui avait servi de maîtres en Essos. Il en enviait parfois la fraternité qui se percevait bien souvent en ville, ou sur les ponts des navires où les équipages trinquaient à leurs périples.

Le cri de victoire jailli sans retenue de la bouche du Léviathan fit plaisir au garçon presque autant que s'il avait lui même remporté cette partie. Il en poussa un rire franc et applaudit de bon cœur le gagnant. Le jeune serf était ainsi, très imprégné toujours des émotions d'autrui, prompt à les partager de toute sa sensibilité à vif – joyeux quand un interlocuteur l'était, triste et mélancolique avec Lady Greyjoy lorsqu'elle traversait bien des tourments... ou à communier à son bonheur aussitôt qu'elle revoyait son époux, qu'elle pouvait assister au bonheur de ses enfants en leur compagnie ou au retour de leur père si souvent absent.
Un sourire aux lèvre et le regard pétillant, Thracy observa le Sieur Maron se blottir autant dans sa victoire qu'au creux du siège où il s'affalait avec le plaisir évident de la réussite. Il lui fit alors penser à un chat se lovant confortablement au fond de son couffin et ronronnant de satisfaction, et l'image l'amusa. Comme Lord Volmark réaffirmait son bonheur à avoir gagné, et joui des faveurs du Noyé, le garçon alors d'humeur légère et farceuse offrit une révérence quelque peu exagérée pour la plaisanterie – mais d'un troublant raffinement néanmoins. Geste pour lui naturel, où aux courbes instinctives de ses bras et au bout de ses doigts pouvait se deviner l'ancien danseur des rues. Car jamais son chariot ne l'avait empêché de tournoyer, de tanguer et d'ondoyer du haut du corps, couteaux virevoltant dans les mains avec cela : l'infirmité de ce saltimbanque apportait même une touche supplémentaire de singularité à ses numéros... et lui amenait plus de curieux encore !
Thracy se redressa dans un mouvement vif et déclara, joueur : « Tout d'même ! Le Noyé vous aurait pas fait la disgrâce d'vous damer l'pion, à vous, fier Insulaire, en faveur d'un étranger. » Il acquiesça à la spontanéité avec laquelle le Léviathan affirma qu'il aurait apprécié de nouvelles parties. « Dès que nous nous recroiserons et que vous le souhaiterez, Messire ! » Mais aussitôt, au souvenir de la raison de sa visite, autant qu'à l'image d'Alana qu'il ne s'agirait pas de contrarier ni de faire attendre, le serf glissa : « Pour sûr qu'il s'rait malvenu que je vous retienne un instant d'plus... alors que vous avec quelqu'un de... » Et Thracy d'achever, espiègle, en s'accompagnant d'un geste du pouce et de l'index rapprochés : « de... oh, légèrement plus important qu'moi à visiter. » Il prit soin de retrouver immédiatement son sérieux, pour saluer l'hôte avec le respect et la petite courbe de la tête qui s'imposaient : « Au revoir, Lord. Et j'oublie pas que je vous dois une amulette de ma composition, en gage de vot' victoire. Une occasion se présent'ra bien où je vous la pourrai remettre. »
Là-dessus, il laissera Maron s'éloigner. Une fois le seigneur disparu derrière les murs du château où l'attendaient sa sœur et son neveu, Thracy rassembla ses cartes en un tas bien lisse qui rejoignit sa poche, puis se prépara à gagner les cuisines où du travail l'attendait. Un petit sourire lui flottait aux lèvres : comme il appréciait ces moments spontanés, presque volés, improvisés telles ces pièces de théâtre aux coins des rues ! Un seigneur et un serf, réunis autour d'un jeu susceptible de rappeler combien le plus puissant comme le plus humble pouvaient se plaire aux aléas de Fortune et au divertissement. Joueur, Thracy l'était devenu, et ainsi percevait-il bien des rapports humains, pour avoir toujours été errant au gré d'un facétieux destin, à ne jamais savoir de quoi serait fait son jour.
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