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La douleur est un remède à la souffrance

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Lyanna
Mormont

Marthe
Mormont

La douleur est un remède à la souffrance
   L'acier fend l'air et, avec lui, un adversaire invisible. Marthe ne peut l'imaginer autrement qu'avec la livrée des Bolton. Elle n'aurait pas pu imaginer qu'un nordien puisse infliger tant de mal à d'autres nordiens. C'était tout simplement impossible. L'ennemi, s'il doit en exister un, vient forcément du sud. C'est ce qu'elle a toujours cru. Elle s'en veut d'avoir été si naïve et si aveugle. Ce Nord qu'elle se représentait uni n'est pas le havre d'honneur et de sécurité qu'elle espérait. Il n'y a pas que des gens biens qui foulent ses étendues glacées. Même ici, les monstres existent. Ils arborent l'emblème de l'écorché. Marthe s'en veut d'avoir été si naïve. Elle s'en veut aussi d'avoir été dans le sud pour participer à des réjouissances pendant que, sûrement, Maege Mormont souffrait. Elle n'aurait rien pu faire de plus en étant sur l'île. Elle le sait. C'est évident. Mais pourquoi, alors, ressent-elle cette culpabilité ? Elle n'est plus capable de pleurer depuis la veille. Il aura fallu deux jours pour que ses larmes se tarissent et finissent d'assécher son regard. Mais la peine est toujours là. L'Oursonne n'arrive pas la déloger de son coeur. Elle reste fermement agrippée à son âme et semble la défier continuellement. La gamine n'arrive pas à l'affronter mais elle ne parvient pas non plus à l'ignorer. Elle est devenue l'otage de la souffrance. L'une des otages, devrait-elle dire. Pourtant elle sait qu'elle a de la chance. Alysane et ses sœurs ont perdu une mère. Elle, elle a au moins retrouvé son père. Elle se sent coupable. Elle a honte de cette joie qui, parfois, parvient à dominer sa tristesse. La gamine n'arrive pas à concilier l'une et l'autre. Elle ne sait pas non plus si elle doit remercier ou haïr les dieux. Elle est coincée entre les abysses et la lumière.

   L'enfant évacue sa frustration et sa colère comme elle le peut. Aussi, lorsqu'elle n'est pas au chevet d'Edrick, c'est sur le terrain d'entraînement qu'elle passe le plus clair de son temps. Les coups qu'elle porte sur les pantins de bois ou sur ses partenaires de chair ne sont plus aussi précis qu'avant. Ils sont désordonnés par la rage qu'elle essaie d'évacuer. L'arc, son arme de prédilection, lui fait aussi défaut. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus manqué le cercle d'une cible. C'est maintenant devenu la norme depuis l'annonce du trépas de la Mère des Ourses. Elle ne devrait peut-être pas insister. L'ennui c'est qu'elle ne sait pas vraiment où se rendre ailleurs qu'ici, en ces lieux dédiés à la maîtrise des armes. La forêt est aussi silencieuse que la mort et lui rappelle sans cesse la perte de Maege. Le barral de l'île ne lui insuffle pas le moindre réconfort. Alysane a besoin de temps et ne semble plus apprécier sa présence. Elle ne sait que dire à ses tantes ou à sa cousine. Elle a envie d'être seule. Et lorsqu'elle l'est, elle éprouve le besoin de voir des gens et de se tenir proche du donjon. Au cas où on aurait besoin d'elle. Oui, le terrain d'entraînement n'est pas si mal. Il lui permet de se dépenser et de trouver plus facilement, ou en tout cas moins difficilement, le sommeil.

   Deux soldats s'installent à côté d'elle et tente un respectueux signe de tête dans sa direction. Elle aimerait le leur rendre mais elle arrive seulement à les ignorer. Elle espère qu'ils ne lui en voudront pas, qu'ils comprendront. L'Oursonne plante son épée dans le flanc de son pantin d'entraînement où elle reste fichée suffisamment profondément pour lui donner du fil à retordre lorsqu'elle entreprend de l'en déloger. Elle tombe sur les fesses lorsque le bois libère sa prise. Elle pousse un juron. Elle n'arrive à rien ! L'enfant va vider le contenu d'une louche d'eau et récupère son arme sur le sol. Et lorsque elle se redresse, elle découvre une silhouette bien connue qui s'approche des lieux. Marthe avait oublié que c'est le jour où elles s'entraînent ensemble. C'était, en tout cas, le cas avant l'événement qui change tellement de choses au sein de la famille. La gamine cherche du regard un échappatoire sans même s'en rendre compte. À défaut d'en trouver une, elle se porte à la rencontre de sa plus jeune tante. Celle qu'elle perçoit comme une soeur et comme une amie. La culpabilité ressurgit tandis qu'elle doit se forcer à agir normalement. Sereinement. Elle n'arrive plus à être elle-même en présence des autres Ourses. Et c'est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit de Lyanna. Marthe n'arrive pas à imaginer ce qu'elle pourrait ressentir si jamais sa maman venait à mourir. Tout ce qu'elle connaît, sur le sujet, c'est la joie de retrouver un père que l'on pensait mort. La gamine ne sait pas s'il existe une hiérarchie dans la souffrance ou une échelle de la douleur. Elle sait juste qu'elle se trouve sûrement en-dessous, sur l'une et l'autre, de la fille de la feue Maege. « B'jour Lya' !  » Elle tente de lui faire un sourire mais il semble bien trop artificiel pour convaincre qui que ce soit de sa véracité. L'Oursonne se passe une main dans les cheveux et exprime encore plus clairement sa gêne. Elle se gratte brièvement le crâne et se pince les lèvres. « T'es venue t'entraîner, alors ? » Elle se maudit d'avoir sorti une telle banalité et de l'avoir, en plus, assortie à une évidence. Elle aimerait bien lui poser une main compatissante sur l'épaule ou même la prendre dans ses bras mais elle craint que ce soit mal perçu. Alors va pour les questions idiotes, celles qui insufflent une impression de normalité à une situation qui est loin de l'être. « Ca...  Ca va ? » Elle regrette de présenter son intérêt ainsi mais la réponse lui importe trop pour qu'elle envisage de ne pas questionner sa tante. Marthe espère que Lyanna lui dira qu'elle se porte un petit peu mieux que la dernière fois qu'elles se sont vues. Mais elle sait aussi, maintenant, que les espoirs sont voués à être balayés par la vie. Marthe détourne à nouveau le regard tandis qu'elle attend, anxieuse, la réponse de son habituelle partenaire d'entraînement.
Lyanna Mormont
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I don’t want this suffering – Part 1


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« Lady Maege est morte. » Les mots d’Edrick résonnent encore dans son esprit depuis son retour deux jours plus tôt. Lyanna était dévastée par cette nouvelle. Elle en avait frappé ce pauvre Edrick qui finalement n’y pouvait rien. Pour la petite Ourse, il aurait pu faire plus. Il aurait pu… du revenir avec Maege. Il était impensable pour Lyanna de perdre sa mère, de la perdre comme ça. Elle pleurait, hurlait, tapait tout ce qu’elle pouvait. Lyanna était meurtri par la disparition de sa mère. Elle ne l’avait pas vu depuis quatre lunes. Elle ne l’avait pas revu depuis son départ pour ce stupide mariage dans le Conflans. Elle aurait dû rester sur l’île, elle voulait rester sur l’île. Elle s’en voulait de ne pas être restée. Elle s’en voulait de ne pas avoir été là. Et la petite Ourse fut rongée par son chagrin nuit et jour durant. Elle dormait que quelques heures, hurlait et pleurait le reste du temps. Elle ne voulait voir personne et quand elle croisait quelqu’un, elle l’ignorait tout simplement. Plus personne. Elle ne voulait parler, voir, entendre personne. Elle ne rêvait plus, elle cauchemardait. C’en était épuisant. Elle avait tellement pleuré que ses larmes ne coulaient plus. Elle avait tellement hurlé que sa gorge lui faisait mal. Elle avait tellement tapé ce mur que ses mains étaient abîmées.

- Lady Lyanna, laissez-moi soigner vos mains.

Le mestre était la seule personne qu’elle approchait et qu’elle laissait approcher. Il avait toujours été bon avec elle. Il la soignait toujours bien et prenait soin d’elle depuis qu’elle était bébé. Il était une bonne oreille qui écoutait, une épaule qui réconfortait et Lyanna l’appréciait. Il était toujours de très bon conseil, comme un mestre se doit de l’être. Une fois les bandages mis, Lyanna le remercia, sans sourire cette fois. Il se mit alors à son niveau, la regarda dans les yeux. Elle était le portrait de sa mère. Ce regard était le regard des Ourses. Il lui sourit et tenta de la réconforter. Il lui conseilla de ne pas rester enfermer dans sa chambre. Il fallait qu’elle sorte, qu’elle garde ses habitudes car quand on garde ses habitudes, on garde sa vie. Et le mestre ne voulait pas que la petite Lyanna se laisse mourir. Il lui ordonna presque de se rendre comme à son habitude à l’entraînement du matin. Le mestre avait été convaincant et lui avait dit des mots qu’elle avait apprécié entendre. Elle se laissa alors à quelques larmes dans les bras réconfortants d’un sage.

- Votre Mère est peut-être partie pour toujours mais sachez, Lady Lyanna, qu’elle vivra toujours en vous.

Et le mestre pointa du doigt le cœur de la jeune fille qui se remit à pleurer. Il se releva, essuya les larmes de la jeune fille, lui rappela que sa jeune nièce l’attendait sûrement déjà pour l’entraînement et le mestre la laissa seule après lui avoir rappelé l’importance qu’elle mange. Lyanna garde les mots du mestre en tête. Certes, cela ne changeait rien à son chagrin ni à sa douleur mais sur le moment, c’est ce qu’elle avait besoin d’entendre. Elle se passa un peu d’eau sur le visage, alla se changer et fila au terrain d’entraînement avec ses couteaux et sa dague. Marthe devait l’attendre en effet. La petite Ourse ne savait pas comment réagir. Elle avait frappé Edrick, le père de sa jeune nièce. Elle avait incriminé cet homme qui n’y pouvait rien dans la mort de Maege. Mais c’était plus fort qu’elle, à chaque fois qu’elle voyait Edrick, elle se disait qu’il était injuste qu’il soit en vie et pas sa mère. C’était injuste.

- B'jour Lya' ! T'es venue t'entraîner, alors ?

- Oui.

La réponse se fit froide et distante. Lyanna arriva sur le terrain, le regard fuyant mais la posture droite. Elle venait pour faire son entraînement. C’est ce que le mestre lui avait conseiller. Garder sa routine. Rester en vie. Ne pas se laisser consumer par le chagrin. Mais lorsqu’elle leva les yeux vers Marthe, Lyanna s’écroula à l’intérieur. Elle voyait Edrick. Elle voyait cet homme qu’elle n’arrivait plus à regarder dans les yeux. L’annonciateur. Et sa fille lui ressemblait trop. Rien qu’à son regard, elle le voyait lui, recroqueviller sur lui-même, blessé, faible, annonçant la mort de Maege à Dacey. Elle se revoyait également le gifler, lui hurler dessus et entendre sa sœur, Alysane, lui dire de s’éloigner de lui. Mais, la jeune Mormont garda son calme. Elle allait se concentrer sur son entraînement et c’est tout ce qu’il comptait. Elle ne tint pas rigueur à Marthe de la question idiote qu’elle venait de poser. Elle prit une épée d’entraînement et se mit en position.

- Ça ira mieux après un bon entraînement. Prête ?

Et Lyanna leva son épée, attendant que sa nièce se mette en position. Elle essaierait de ne pas trop lui en faire baver.


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La douleur est un remède à la souffrance
   Ce n'est pas le rude climat de l'hiver qui est responsable du frisson qui remonte le long de l'échine de la gamine. Le froid immortalisé dans la glace et charrié par le vent n'est rien à côté de celui qui imprègne les paroles de Lyanna. Il n'y a jamais eu de précédent. Les relations avec sa plus jeune tante ont toujours été placées sous le signe de la complicité. Il n'y a jamais eu de barrières entre elles. La fille d'Alysane a toujours pensé qu'il n'y en aurait jamais. En fait, si on lui avait dit que son aînée pourrait un jour s'adresser à elle sur ce ton, elle aurait juré sur les Anciens Dieux qu'une telle chose était impossible. Mais les divinités n'existent pas. Ou plus. La mort de Maege et les blessures d'Edrick auront suffit à les déloger des pensées de Marthe. Et Lyanna vient bel et bien de lui parler comme si elle était une inconnue dont elle devait endurer la présence. Elle ne semble pas non plus se soucier, en retour, de la façon dont Marthe se porte.  L'Oursonne est blessée, c'est évident. Elle ne sait pas comment réagir et quelle réponse elle doit apporter au comportement de sa tante. Elle opte finalement pour la patience et la compréhension. Elle hoche la tête et vient prendre sa place en face de sa partenaire d'entraînement, au centre du terrain. Elle saisit fermement son épée et adopte la position d'attente traditionnelle des bretteurs. « C'bon, j'suis prête ! » Autant qu'elle peut l'être, du moins. Cela ne fait pas très longtemps que Lyanna et elle ont commencé à s'entraîner avec de vraies lames. Elles sont émoussées, c'est vrai. Mais elles restent capables d'infliger des plaies pour peu qu'elles soient maniées avec détermination. Marthe a toujours un peu peur de blesser sa tante même si cette dernière est plus habile qu'elle une épée à la main. En temps normal, leurs échanges se finissent souvent par la défaite de la plus jeune du duo. Elle suppose qu'aujourd'hui, ce sera également le cas. Elle l'accepte volontiers d'autant plus que la défaite est plus instructive que la victoire. Mais elle commence à se dire que leur duel sera probablement moins amical que d'ordinaire.

   Elle bloque un premier assaut de son adversaire avec difficulté, surprise par la violence de l'attaque. Marthe est forcée de reculer. D'un premier pas, tout d'abord. Puis d'un deuxième lorsque les attaques de Lyanna la mettent en difficulté. Elle esquive de justesse une frappe en se déplaçant sur le côté et obtient ainsi un léger temps mort. « L'Mestre dit qu'Edrick va sûr'ment s'rmettre et qu'le plus dur est p'ssé maint'nant qu'l'infection a été soignée ! » D'ordinaire, elles échangent des mots conjointement aux coups. Ca a toujours été ainsi. Marthe comprend toutefois très vite que sa tante n'a pas l'esprit à bavarder. « J'ai pensé qu't'aimerais l'savoir... » se justifie-t-elle. Elle a l'impression de devoir expliquer les raisons qui la poussent à s'adresser à cette Ourse qui est à la fois un membre de la famille et une amie. L'Oursonne baisse son arme en espérant peut-être que le calme perdure un instant de plus. Le chant de l'épée de sa tante l'obligent à balayer ses espoirs et ses bras vrillent lorsque les deux lames se rencontrent. Elle recule à nouveau et pare au mieux les attaques qui viennent assaillir sa garde. Cette dernière cède et l'acier vient la cueillir au niveau du ventre. Elle tombe sur l'un de ses genoux, le souffle un peu court. Lorsqu'elle relève les yeux, elle ne voit pas le visage souriant habituel mais l'arme qui entend s'abattre une seconde fois sur elle. Marthe roule sur le coté et se relève tant bien que mal, une main sur le flanc. « Joli coup ! » concède-t-elle. C'est la première fois que son aînée essaie de la frapper alors qu'elle est à terre. La gamine comprend que le duel ne sera pas semblable à ceux qui l'ont précédé. L'affrontement reprend avec la même intensité. Et à nouveau, la plus jeune des deux mord la poussière. Marthe porte la main a sa lèvre puis découvre le sang que son doigt à récolté. Une pulsion motivée par la douleur la pousse à relever un regard noir et accusateur en direction de Lyanna. « Mais qu'est-ce qui t'prend ? » vocifère-t-elle. La colère née de la surprise prend le relais et elle se redresse vivement. La gamine n'arrive plus vraiment à concilier sa compassion pour sa tante et la frustration d'être traitée comme une parfaite inconnue. « J'suis pas une Bolton ! C'pas moi, l'enn'mie !» Elle se sent obligée de le préciser puisque son aînée ne semble plus vouloir lui accorder une esquisse de retenue. L'Oursonne redresse son épée après avoir chassé du revers de sa main le pourpre s'écoulant de sa lèvre éclatée.
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I don’t want this suffering – Part 2


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- C'bon, j'suis prête !

Lyanna n’attendit pas que Marthe finisse sa phrase qu’elle fonçait déjà vers elle, portant un premier coup intense et puissant. Elle mettait toute sa rage dans les coups que sa nièce parait et esquivait. Ses coups se faisaient plus violents et plus durs. Lyanna mettait de l’intensité à chaque coup. La pauvre Marthe reculait d’un, de deux voire même de trois pas à chaque fois. La petite Ourse avait beau se dire que Marthe n’y était pour rien, elle n’y arrivait pas. Elle voyait Edrick en elle. Elle voyait l’homme qui lui avait annoncé la mort de sa mère. Elle voyait l’homme qui avait échoué sa mission de protéger la mère des Ourses. Il ne l’avait pas ramené, il l’avait laissé à ce chien de Ramsay. Lyanna en avait le cœur brisé. La mort de Maege était déjà assez douloureuse alors imaginer ce que le Bolton avait fait du corps était une torture que s’infligeait Lyanna. Elle restait concentrer sur les coups qu’elle enchaînait. Elle ne quittait pas Marthe des yeux. Elle vit alors ses lèvres bouger. Elle devait lui parler mais Lyanna n’écoutait pas. Cela ne l’intéressait pas. Elle lisait néanmoins sur ses lèvres et elle eut raison de ne pas s’y intéresser. Elle parlait de son père. Edrick. Juste blessé. Bien vivant. À ce moment, elle porta un coup violent faisant reculer sa jeune nièce. Idiote. L’heure n’était pas aux bavardages mais à l’entraînement. Lyanna avait ainsi failli à sa promesse au mestre. Elle n’y arrivait pas. Et tandis qu’elle cacha une larme qui coulait sur sa joue, elle asséna un coup à Marthe qui la fit rouler à terre.

- Joli coup !

Lyanna gagnait souvent les affrontements contre Marthe. À vrai dire, elle les gagnait à chaque fois. Elle était souvent distraite et quelque peu maladroite. Elle n’était pas mauvaise, Lyanna le reconnaissait mais elle avait encore beaucoup à apprendre, tout comme la dernière fille de Maege. Elles avaient encore bien le temps de s’entraîner. Lyanna, toujours guidé par le chagrin et la colère, ne fit pas attention à son prochain coup et Marthe reçut un coup. Du sang. Elle saignait. Mais Lyanna n’était même pas désolée. Elle ne sourcilla pas lorsque Marthe se releva, le regard noir, la voix plus sérieuse et en colère.

- Mais qu'est-ce qui t'prend ?

- Tu parles trop.

- J'suis pas une Bolton ! C'pas moi, l'enn'mie !

Bolton. Elle ose. Déjà qu’elle ose parler de son incapable de père, maintenant elle parle de Bolton. Rien que la mention de ce nom la plongea dans une colère incontrôlable. Elle enchaîna les coups sans rien, gémissant de rage. Elle s’arrêta après avoir fait reculer Marthe de plusieurs pas. Elle la regarde avec un regard plus noir que l’ébène et dans un hurlement de rage, elle balança son épée dans la direction opposée. Elle tournait désormais le dos à Marthe. Elle avait mal. Mal à la tête. Mal au cœur. Mal au ventre. Mal aux mains. Mal au dos. Mal aux jambes. Marthe ne comprenait pas. Edrick ne comprenait pas. Personne ne comprenait. Elle allait et venait, regardait sa nièce. Elle avait envie de quitter ce terrain d’entraînement. Cela ne servait à rien. Mais sa nièce l’avait blessé. Elle avait mentionné son nom. Elle ne voulait pas qu’elle mentionne son nom.

- TU OSES PRONONCER SON NOM, ICI, DEVANT MOI.

Finit-elle par dire. Elle lui hurlait dessus. Elle était en colère. La petite Ourse resta cependant à une distance plutôt éloignée vu que Marthe tenait encore son épée dans les mains. Elle ne voulait plus s’entraîner avec Marthe. Elle était bien trop jeune et idiote. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas sa tante finalement. Elles étaient proches depuis leur enfance mais Lyanna commençait à se rendre compte qu’elles ne seraient sûrement jamais les mêmes. Elle pensait pouvoir trouver en elle l’épaule qui lui fallait pour pleurer. Mais elle s’était trompée. Elle ne retint pas ses larmes et ne lui laissa pas le temps de réagir.

- Tu mentionnes son nom encore une fois, Marthe, je te jure que tu t’en prends une !

Lyanna la regardait, l’observait, la toisait. Elle finit par lui dire dans un murmure.

- Idiote…


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La douleur est un remède à la souffrance
   Lyanna redouble d'efforts et ses assauts deviennent aussi rageurs que les gémissements qui accompagnent chacun de ses coups. Marthe continue de reculer, ébranlée par l'adresse de son adversaire. Et, surtout, par ce regard noir dont elle a été gratifiée. Elle sait qu'elle a fait quelque chose de mal. Ou plutôt, qu'elle a causé du mal à sa tante sans s'en rendre compte. Sa défense s'effrite peu à peu, rongée par l'incompréhension qui habite ses pensées. Son aînée cesse l'attaque et lance son épée au loin. L'Oursonne l'observe en silence. Elle est incapable de poser la moindre question ou tout simplement de se faire remarquer davantage. Par peur de causer encore plus de mal. L'enfant pose une main sur son épaule endolorie, la masse brièvement et chasse le sang qui continue de couler sur son menton. Elle déteste le goût de ce fluide carmin. C'est peut-être le devenir souvenir que Maege a emporté avec elle avant que la mort referme son étreinte glacée sur elle. La fille d'Alysane frissonne et se mure dans le silence. Du moins, jusqu'à ce que Lyanna décide de le rompre en lui criant dessus. Elle lui reproche d'avoir osé prononcer le nom des Écorcheurs. Pourquoi ? L'incompréhension s'est propagé maintenant au regard céruléen de la gamine. Elle ne sait toujours pas quoi répondre mais sent bien qu'il serait avisé de rassurer son aînée sur ses intentions. Non, elle ne souhaitait pas lui faire du mal. Mais elle ne comprend pas la réaction de sa partenaire. « J'voulais pas... » Que ne voulait-elle pas ? Dire la vérité ? Rappeler une évidence que personne, maintenant, sur cette île, ne saurait oublier ? Les Bolton ont tué la Mère des Ourses ! Ils ont failli faire subir le même sort à son papa ! Marthe n'oubliera jamais leur nom ! Et elle ne s'excusera pas de le prononcer !

   Elle laisse sa tante s'exprimer et juge plus prudent de ne pas répliquer. L'enfant sent que c'est la colère et la souffrance qui ont pris possession des lèvres de son aînée. Elle tente de rassurer et de protéger son coeur meurtri par le comportement de la fille cadette de Maege. Oui, elle encaissera. Leur entraînement à adopté des allures de véritable affrontement. Mais pour se battre, il faut être deux. Et elle, elle refuse de donner la réplique à cette partenaire qui se comporte comme une ennemie. Est-ce cela que Lyanna voit désormais en elle ? Marthe est blessée. Même si elle sait qu'elle ne le devrait pas. Elle sert les poings tandis que sa fierté commence à se manifester et que son ego lui ordonne de ne pas se laisser marcher dessus. Sa propre douleur est déjà suffisante. Elle ne peut pas accepter que celle de sa tante se déverse ainsi sur elle. La gamine surprend finalement l'insulte qui lui est adressée. Elle entrouvre les lèvres de surprise. Ce n'est pas la première fois que sa partenaire la gratifie d'une remarque désobligeante. Mais elles étaient toujours animées par la plaisanterie et la complicité. Là, cette fois, c'est différent. L'Oursonne a la désagréable impression que son amie le pensait. « C'toi, l'idiote ! T'crois p't-être qu'si on parle pas d'une chose ou d'une personne, ça la fait disparaître ? » Elle peut comprendre le déni. Elle n'accepte toujours pas la mort de Maege. Mais elle s'est accomodée d'un autre fait : les Bolton en sont responsables. Ils doivent payer. Cette haine qu'elle développe en parallèle de sa souffrance l'aide à tenir bon. Elle a au moins quelque chose à quoi elle peut se raccrocher maintenant que même sa maman semble vaciller sous le poids de la douleur. Marthe a besoin de haïr les écorchés. « BOLTON ! BOLTON BOLTON BOLTON ! RAMSAY BOLTON ! » Les larmes de Lyanna concurrencent celles qui roulent maintenant sur les joues de la fille d'Alysane. Elle observe avec un étrange mélange de colère et de douceur son aînée. Elle n'arrive plus à détourner le regard, cette fois. « LES BOLTON ONT TUÉ TA M'MAN ! » La gamine présume que ce seront les mots de trop. Mais c'est également la vérité ! Il faut qu'elle l'accepte ! D'après le Mestre, c'est de cette façon que l'on peut, un jour, commencer à faire son deuil. C'est ainsi que l'on peut tourner la page. Cette idée sonne comme une trahison à l'égard de Maege. Marthe la garde ainsi pour elle. « Eux, pas moi... » ajoute-t-elle dans un murmure. Non, ce n'est pas à elle que Lyanna doit en vouloir. Si cette dernière est incapable de se réjouir pour Edrick, elle n'a pas le droit de la blâmer parce que son papa a survécu. L'Oursonne raffermit sa prise sur son épée, consciente qu'elle va sûrement regretter d'avoir délesté ses mots de la douceur qui, d'ordinaire, les imprègne.
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The Wrath of the Bear – Part 1


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- C'toi, l'idiote ! T'crois p't-être qu'si on parle pas d'une chose ou d'une personne, ça la fait disparaître ?

Lyanna était hors d’elle. Elle rageait, ne tenait pas en place et Marthe n’arrangeait. Cette petite idiote ne comprenait pas. Elle n’avait pas perdu sa mère, elle. Son père était revenu à elle. C’était si injuste. La petite Ourse laissa ses larmes couler et faisait désormais face à sa nièce. Cela la démangeait. Elle mériterait bien une bonne leçon. Au fond d’elle, elle savait qu’elle n’en avait pas le droit mais c’était plus fort qu’elle. Elle s’était laissé consumer par son chagrin, sa rage, sa colère. Certes Marthe avait raison, Lyanna le savait mais ne voulait pas entendre cela. Rien que d’entendre le nom de Bolton lui rappelait le meurtre de sa grand-mère. Elle ne pouvait pas entendre ce nom. C’était impossible pour elle. Et si Marthe persistait, elle ne pourrait répondre de rien. Et c’est ce qu’elle fit...

- BOLTON !

- TAIS-TOI !

- BOLTON BOLTON BOLTON !

- TAIS-TOI !!!

- RAMSAY BOLTON !

Les deux oursonnes étaient en larmes. Lyanna avait porté sa main sur sa dague. Bearclaw, la dague que sa mère lui avait offert pour ses dix ans. Marthe était allée trop loin en la provocant. La jeune Mormont tentait de se calmer mais c’était impossible. Les mots d’Edrick résonnaient encore en elle. Les provocations de Marth également. Elle bouillonnait intérieurement et se retenait tant bien que mal. Cette petite idiote qu’était sa nièce allait le payer. Car il fallait que quelqu’un paye. Lyanna rejetait la faute sur Edrick qui était le porteur de mauvaise nouvelle. Lyanna rejetait la faute sur Marthe, la pauvre, qui ne faisait que défendre son père et tentait de ramener sa tante à la raison. Mais la plus jeune des filles de Maege était aveuglée par le chagrin et la colère. Elle ne mesurait pas ses propos, ses pensées, ses gestes. Et les mots de trop arrivèrent.

- LES BOLTON ONT TUÉ TA M'MAN !

Lyanna fonça alors sur Marthe, n’entendant pas la suite de sa phrase – « Eux, pas moi... » – dégaina sa dague et l’attaqua. Ce n’était pas pratique de se battre avec une dague contre une épée mais Lyanna se défendait mieux à la dague. Elle se faisait violence, pleurait toutes les larmes de son cœur, libérait sa rage. Elle entrevit une faille, déséquilibra sa nièce et la désarma. Elle fonça alors sur elle, la renversa au sol et mit sa dague sous sa gorge. Sanglotant, inconsciente de ce qu’elle faisait, dominée par sa rage et sa colère, elle avança son visage près du sien en hurlant.

- TAIS-TOI, J’AI DIT ! Je ne… Je ne veux plus entendre SON nom…

Et Lyanna fondit en larme, reculant sa dague mais toujours en colère que sa petite nièce. Elle lui en voulait tellement. Elle avait sa mère. Elle avait son père. Elle avait tout et Lyanna n’avait plus rien. Elle avait ses sœurs certes mais cela ne remplacera jamais l’absence de son père ni la mort de sa mère. Maege représentait son repère dans ce monde dangereux, mystérieux et inconnu. Maege représentait tellement de choses pour Lyanna. Elle était si heureuse de rentrer sur l’île pour la revoir. Et rien. Elle était morte. Et elle n’avait pas eu la chance de pouvoir lui dire combien elle l’aimait. Elle se souvient encore de la dernière entrevue avec sa mère. Lyanna avait été distante, comme toujours. C’était sûrement un jour où on l’avait contrarié. Et maintenant, elle s’en voulait. En se souvenant du dernier jour où elle vit sa mère, Lyanna Mormont s’en voulait d’avoir été comme elle avait été. La petite Ourse revint au présent. Elle était là, sanglotant, son visage ruisselant de larmes, sa main serrait fort sa dague, son regard baigné de larmes regardait Marthe. Son chagrin et sa colère se lisaient sur son visage.

- Tu… tu… ne peux pas comprendre…


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La douleur est un remède à la souffrance
   Être égorgée, ce ne doit pas être très agréable. Marthe a toujours considéré que ce devait être une mort parmi les plus atroces. Dans la hiérarchie érigée par l'Oursonne, elle se situe juste derrière la noyade et l'agonie dans les flammes. La pression glacée de la lame sur sa gorge lui arrache un frisson de peur mais lui procure également une étrange sensation de plénitude. Quelque part, la gamine espère que sa tante passera à l'acte. Elle souffrira quelques instants, c'est tout. Juste quelques instants supplémentaires. Puis ce sera terminé. Elle ne verra plus sa famille sombrer dans la douleur. Elle sera hors de portée de l'inquiétude et des regrets. Libérée d'une existence qui a perdu toute saveur. Son regard s'emplit de défi tandis qu'elle l'ancre sans délicatesse dans celui de son aînée. Qu'attend-t-elle ? Une larme qui ne lui appartient pas se soumet à la gravité et vient percuter sa joue. Elles se joignent aux siennes et amplifient la rivière cristalline qui traverse son visage. Les deux Oursonnes offrent un bien piètre spectacle. La statue qui marque l'entrée du donjon, si elle était capable de se manifester, crieraient probablement sa désapprobation. Cette femme sculptée symbolise la force et la ténacité. Elle, elle n'est qu'une enfant qui pensait, à tort, pouvoir s'y identifier. Il faut un certain temps pour que l'instinct de survie se manifeste et pousse Marthe à lutter contre l'étau qui la maintient au sol. Une entreprise facilitée par la retenue de Lyanna et la lame qui, désormais, ne menace plus sa gorge. Marthe fait rouler sa tante sur le côté et se redresse. Elle fait quelques pas pour se saisir de son arc et encoche une flèche qu'elle darde bien vite en direction du visage de son adversaire. Si l'aînée est incapable de libérer la cadette de ce tourment alors c'est la cadette qui offrira la paix à son aînée. L'Oursonne bande davantage son arme lorsque son interlocutrice lui dit qu'elle n'est pas en mesure de comprendre. Elle sert les dents, abreuvée par une colère qui ne cesse de s'amplifier.  « Si, j'ai très bien compris ! T'as décidé d'm'en vouloir parce que mon père est rev'nu en vie ! Et qu'Maege, non ! T'es jalouse, c'tout ! » Son bras commence à trembler sous l'effort qu'elle consent à fournir pour le garder tendu. L'enfant se sent prisonnière de cette injustice, elle aussi. Elle n'a pas souhaité que tout ceci se produise. Oui, elle est heureuse qu'Edrick soit encore en vie. Mais elle aurait été prête à sacrifier beaucoup de choses pour que Maege revienne aussi à bon port.

   « Pourquoi tu l'dis pas, hein ? Pourquoi tu dis pas qu't'aurais voulu qu'il meurt ? » Elle a maintenant besoin de l'entendre de sa bouche. Marthe a besoin que les mots de sa tante viennent officialiser cette rupture que les deux gamines semblent appeler de leurs vœux. « J'te d'mande pas d'te r'jouir pour moi ! Mais t'as pas l'droit d'me bl'mer pour ça ! T'as pas l'droit ! » Elle a haussé le ton sans même s'en rendre compte. Marthe en a marre de subir les coups de boutoir successifs de la vie. Elle n'est pas comme la statue. Elle n'est pas capable d'encaisser avec acharnement. Peut-être qu'elle ne mérite même pas d'être une Mormont. Mais elle est certaine d'une chose : elle n'a pas à s'excuser qu'Edrick soit toujours en vie. Elle n'est pas fautive ! C'est la faute du Bolton ! Elle suppose que l'Ecorcheur serait enchanté de voir deux membres de la meute se retourner l'une contre l'autre. L'enfant débande la corde qui ne demandait qu'à chanter et lance l'arc sur son flanc. « T'as t'jours été plus qu'une tante ! T'étais mon amie ! T'étais même plus qu'ça : t'étais ma soeur ! » Mais une soeur n'oserait jamais se comporter comme Lyanna le fait en cet instant. Avec du recul, elle lui trouverait aisément des excuses. Elle pourrait relativiser la manière d'être de son aînée et se convaincre que c'est la douleur qui s'exprime. Mais Marthe, en cet instant, n'arrive pas à se montrer conciliante. La colère obscurcit son jugement et la guide sur la seule voie qui semble maintenant s'offrir à elle. « Tu m'dégoûtes ! » Une pulsion trop puissante pour être maîtrisée la pousse à se ruer en avant. L'Oursonne percute Lyanna avec la ferme intention de lui faire du mal. L'image de sa tante qui frappe Edrick se juxtapose à sa vision étriquée. La hargne guide ses petits poings jusqu'au visage de la dernière-née de la Mère des Ourses. Si c'est ainsi que leur amitié doit se terminer alors... soit !
Lyanna Mormont
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The Wrath of the Bear – Part 2


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« Maege est morte. » Lyanna se revoit frapper Edrick, le pauvre homme revenu dans un sale état de Fort-Terreur. Il n’avait clairement pas mérité cette baffe ni le jugement et la haine de la jeune ourse. Mais elle était trop blessée, elle souffrait de la disparition de sa mère. Elle ne mesurait plus ses actes, ses paroles. Elle était aveuglée et consumée par son chagrin et sa colère. Lyanna n’était plus la même depuis l’annonce de la disparition puis de la mort de Maege. C’était une réelle épreuve pour elle. Une difficile épreuve dont elle aurait du mal à en sortir. Elle était furieuse et elle faisait face à sa petite nièce. Celle-ci venait de se lever et prendre son arc. Elle le bandait et une flèche pointait vers la jeune Mormont. Quand elle vit cela, Lyanna ne se défila pas et avança même de quelques pas tandis que sa nièce parlait avec une voix plus forte et assurée alimentée par la colère.

- Si, j'ai très bien compris ! T'as décidé d'm'en vouloir parce que mon père est rev'nu en vie ! Et qu'Maege, non ! T'es jalouse, c'tout !

- Non…

La voix de Lyanna semblait étouffée. Elle avait mal à la tête, mal aux yeux, mal à la gorge. C’en était trop et Marthe ne l’épargnait pas. Après tout, elle récoltait ce qu’elle venait de semer. Marthe ne faisait que se défendre et sa colère avait également pris le dessus. Lyanna restait pourtant aveuglée, persuadée que la colère de Marthe était infondée, illégitime, illogique. Elle la toisait du regarder, se moquant intérieurement du fait qu’elle l’avait en joug avec son arc. Lyanna savait pourtant que la jeune Marthe savait tirer et que si elle voulait décocher sa flèche, elle le ferait en plein cœur ou dans l’endroit qu’elle aura visé. La Petite Ourse ne pouvait plus parler et Marthe en profita pour continuer son monologue cinglant.

- Pourquoi tu l'dis pas, hein ? Pourquoi tu dis pas qu't'aurais voulu qu'il meurt ? J'te d'mande pas d'te r'jouir pour moi ! Mais t'as pas l'droit d'me bl'mer pour ça ! T'as pas l'droit ! T'as t'jours été plus qu'une tante ! T'étais mon amie ! T'étais même plus qu'ça : t'étais ma soeur !

Lyanna lâcha un sanglot au mot « sœur ». Il était fort. Si fort. Leur lien était si fort mais apparemment pas indestructible. Lyanna le constatait tandis que Marthe lâchait son arc et le laissait tomber à ses côtés. Lyanna sentit un poids se libérer. Elle n’aurait pas voulu que sa nièce, sa sœur, lui tire dessus, la blesse. Et pourtant, Lyanna avait pointé sa dague sous la gorge de Marthe pas plus tard qu’il y a quelques minutes. Elle lui avait dit des mots méchants, s’était mal comportée avec elle, la blessant, pas physiquement mais verbalement, gestuellement. La Petite Ourse ne se rendait vraiment pas compte du mal qu’elle avait pu faire. Et pourtant, elle revoyait, chaque nuit dans ses cauchemars, ce pauvre Edrick se prenant une violente gifle. Parfois, c’était le visage de Marthe qu’elle voyait. Les mots de celle-ci venaient de la frapper en plein cœur et alimentait sa colère. Leur lien s’était brisé. Les deux filles ne se regardaient plus avec amour mais avec haine et colère.

- Tu m'dégoûtes !

La dernière fille de Maege n’avait pas eu le temps de réagir que sa jeune nièce fondit sur elle, la plaqua au sol et lui porta un coup au visage. Elle lâcha un cri de douleur, sentant son visage se réchauffer sous le coup porté. Elle ferma alors le poing et frappa Marthe mais se loupa. La jeune Mormont avait mal, les larmes coulaient à flot tandis qu’elle se débattait sans réussir à prendre le dessus sur sa cadette. Elle plia alors l’une de ses jambes et la fit reculer tandis qu’elle roula sur le côté pour se dégager. Elle était pleine de poussière et avait une marque qui se dessinait sur la joue. Elle ne l’avait pas loupé. Elle dégaina alors sa dague qu’elle jeta à terre. Elle prit sa ceinture sur laquelle se trouvaient des couteaux et la lança au loin. Elle voulait un combat, elle allait en avoir un. Lyanna courut vers sa nièce les poings levés. Elle glissa au sol au dernier moment et fit basculer la jeune fille à terre en portant un coup dans son ventre. Se redressant aussitôt, elle se rua sur elle et lui mit une gifle si forte qu’elle sentit la douleur jusque dans son épaule. Elle était hors d’elle mais Marthe semblait tout aussi en colère. Sa nièce n’eut pas de mal à dégager Lyanna. Les deux jeunes filles attaquaient, esquivaient, paraient, se ruaient de coups jusqu’au moment où Lyanna sentit que son nez coulait. Du sang. Lyanna se recula, se trainant à terre. Elle porta sa main à son nez et l’essuya. Ses yeux étaient mouillés, les larmes étaient visibles creusant un chemin sur le visage poussiéreux de la jeune fille. Elle sanglotait et lâchait de temps à autre des gémissements de douleur. Lyanna était là, par terre, essoufflée et énervée. Elle se releva tant bien que mal, s’avança vers Marthe. Une trêve ? Des excuses ? Un soutien ? Une aide ? Non, c’était tout le contraire. Lyanna s’avança, prépara son poing et mit une violente droite à Marthe. Elle faillit bien tomber en lui assénant ce coup qui fit trembler sa main douloureuse. Elle réussit à se rattraper quelques centimètres plus loin sur une barrière. Elle souffla, cracha du sang et se retourna, face à Marthe. Mais son regard ne fut pas attiré par sa nièce mais bien par cette personne qui était apparue de nulle part.

Lyanna…

- Maman…


#AACE3A: Lyanna Mormont
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Lyanna
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La douleur est un remède à la souffrance
   Marthe n'arrive pas à ressentir autre chose qu'une joie malsaine lorsqu'elle voit le sang de Lyanna couler à son tour. Elle sait qu'elle devrait avoir honte de ne pas ressentir de culpabilité, de se réjouir du malheur de cette fille qui compte tant pour elle. L'Oursonne devrait se dégoûter elle-même. Il n'en est rien. La part sombre de son être applaudit chaudement l'apparition du fluide carmin et la douleur qui, elle l'espère, l'accompagne. Un sourire mauvais s'esquisse sur les lèvres de la gamine tandis que sa tante essuie le sang qui perle de son nez. Elle pointe son arme en direction de son adversaire comme pour la provoquer et l'écraser de cette assurance nouvelle dont la colère la dote. Le bon sens essaie à nouveau de reprendre le dessus mais la fille d'Alysane l'ignore avec une aisance déconcertante. Tout ce qui compte, à présent, c'est de rendre coup pour coup à Lyanna. Et de l'emporter. Elle lui fera avouer ses ressentis envers Edrick et peut-être, alors, qu'elles pourront sauver ce qu'il reste à sauver de leur relation. L'enfant crache un peu de sang sur le sol et se félicite de la douleur physique qui se manifeste à coups de lancées dans son propre corps. Cette souffrance est bénéfique. Elle efface partiellement celle, moins ténue, qui résulte de la mort de Maege. Les larmes des deux enfants vienentt parfaire ce tableau dissonant, résultant de l'acte d'un homme bien loin d'ici et malheureusement hors de portée de la vengeance des Ours. Ce combat n'apporte rien sinon la satisfaction d'agir et l'assurance de pouvoir évacuer une petite part de la frustration née de l'impuissance. Et pourtant Marthe continue d'osciller entre le désir de s'effondrer sous le poids de la tristesse et celui de continuer à combattre, en vain, sa tante autrefois adorée. Au fond, elle espère qu'elles arriveront toutes les deux à rigoler de ce regrettable incident, cette misérable goutte d'eau dans l'océan des souvenirs heureux qu'elles ont partagé. Mais elle sent, au fond d'elle, qu'il sera plus difficile de cautériser cette plaie béante que de l'aggraver. Et à nouveau, elle ne peut pas s'empêcher de s'en réjouir. Peu importe la souffrance de Lyanna. Peu importe ce qu'elles ont vécu. Cette rupture est aussi nécessaire qu'agréable. C'est un beau gâchis, oui, et elle est en consciente. Mais tout ceci est de la faute de cette tante qui a réussi à se montrer si détestable. Marthe lui a offert le plus pur des amour filial et elle, elle l'a piétiné. Même la mort de la Mère des Ours ne peut pas justifier un tel comportement.

   Mais cette satisfaction pure et mauvaise ne dure qu'un instant. La réplique de Lyanna ne tarde pas à se manifester sous la forme d'un coup puissant qui vrille la joue de l'Oursonne. Elle tombe en arrière, sonnée, percevant à peine le mouvement de son aînée emportée, elle, par son élan. L'enfant grimace et le flot de ses larmes s'accentue. Sa vision se brouille mais elle tente malgré tout de se redresser. Il lui faut deux essais avant de pouvoir se mettre à genoux et trois autres pour tenir à peu près correctement sur ses jambes tremblantes. La rage s'accentue. La colère la prive des décisions tactiques avisées qu'elle a hérité de ses entraînements. Tout ce qui importe, maintenant, c'est de poursuivre le combat. Avec une arme, avec ses ongles ou même avec ses dents. Le rationalisme s'estompe au profit de cet instinct animal et purement archaïque. Marthe se rue en avant non sans tituber à cause du choc reçu. Elle ignore le goût désagréable du sang ou l'air hagard de sa tante. Elle est parfaitement consciente que cette dernière réagit d'une manière étrange et qu'elle ne semble même plus la voir. Marthe voit une ouverture là où elle devrait percevoir un instant judicieux pour mettre un terme à cette folie. Des bras puissants l'empêchent de profiter du flottement de son aînée. Elle se fait soulever du sol par Emryck et emporter un peu à l'écart de son adversaire. L'Oursonne ignore pourtant le nouvel intervenant et tente simplement de se dégager. Ses pensées comme son regard sont ancrées sur Lyanna. La force de son garde l'empêche pourtant d'assouvir ses pulsions malsaines et enivrantes. « Lady Marthe ! » L'homme met toute sa réprobation dans le ton qu'il vient d'employer. Là encore, elle l'ignore et poursuit sa vaine tentative pour se rapprocher de son ennemie. Finalement, à bout de forces, la gamine semble se calmer même si ses opales restent obstinément rivées sur sa tante. « Lâche-moi ! » L'ordre ne rencontre rien d'autre que l'indifférence. Ce manque d'obéissance flagrant mais néanmoins avisé pousse Marthe à s'intéresser enfin à ce garde récalcitrant. « Emryck ! Lâche-moi j'te dis ! » Cette tentative d'autorité se heurte à nouveau à un mur. L'Oursonne puise dans ses dernières forces pour échapper une ultime fois à cette étreinte qui l'empêche d'assouvir sa colère. Peine perdue... Puisqu'elle ne peut pas faire chanter ses poings, la gamine se résout à utiliser les mots pour atteindre son aînée. « Qu'est-ce t'attends Lya, hein ?! T'en as d'jà assez ? VIENS T'BATTRE !!! » Cette provocation enfantine ne semble pas provoquer une esquisse de réaction. La fatigue force peu à peu la cadette à se calmer. Elle considère alors l'endroit que sa tante embrasse du regard. Elle ne voit rien sinon du vide. Et pourtant l'aînée semble captivée par ce qu'elle doit y discerner. Partagée entre la rancune et la curiosité, Marthe se rappelle du simple mot prononcé quelques instants plus tôt par Lyanna. « Ca n'sert plus à rien d'l'app'ler ! » Cette fois ce n'est pas la rage qui anime sa langue mais la simple nécessité d'un rappel cruel. L'évidence, un instant oubliée, resurgit avec plus de puissance. Oui, Maege est morte. Le torrent de perles cristallines redouble et Marthe perd pied. Elle s'effondre, soutenue par la poigne puissante d'Emryck. Elle ignore les mots rassurants qu'il lui chuchote. Ils n'ont pas le moindre sens et sont dénués du pouvoir de l'apaiser. « Elle est partie... » Mais si Maege était encore là, la gamine est sûre qu'elle aurait eu honte du désolant spectacle qu'elles offrent au peuple de l'île.
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The Madness of the Bear – Part 1


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Maege Mormont était morte. Lyanna le savait, l’information avait été confirmée et relayée partout dans le Nord. Seulement, Maege Mormont était bien devant elle. Et tandis que Marthe se remettait debout tant bien que mal, Lyanna, les larmes aux yeux, était obnubilée par l’apparition de sa mère. Elle semblait si déçue, si fâchée. Lyanna pleurait, ignorait sa nièce et marmonnait quelques mots inaudibles. Elle ne vit alors pas la jeune Mormont courir vers elle et être retenue par Emrick, son garde qui l’empêcha de frapper Lyanna. Elle hurlait, se débattait mais la dernière fille de Maege n’écoutait pas. Ses yeux étaient rivés sur sa mère. Elle s’avança vers elle et sentit sa main lui toucher le visage. Et pourtant, son regard était noir. Elle était déçue. Quelque chose n’allait pas et Lyanna le sentait, le savait. Comment cela pourrait aller ? Maege était morte. L’Île-aux-Ours avait perdu sa maîtresse. Les Mormont avaient perdu son chef de famille. Lyanna avait perdu sa mère.

Tu me déçois énormément, Lyanna Mormont !

- Maman…

- Lady Lyanna ! Lady Lyanna !

La voix d’Alesta rappela la Petite Ourse à la réalité. Maege Mormont disparut mais sa jeune fille savait qu’elle reviendrait pour la hanter. Elle l’avait déçu. Elle lui ferait payer. Regardant Alesta, sa servante, Lyanna fut exaspérée. Elle était en colère contre tout et tout le monde. Marthe criait dans son coin, maîtrisé par son chien de garde. Alesta tentait de nettoyer le sang sur le visage de sa maîtresse mais la jeune fille la repoussa. Elle était prête à foncer sur Marthe qui la provoquait. Elle l’avait entendu appeler sa mère et elle lui dit que c’était inutile de l’appeler. Maege était bien morte et elle ne reviendrait jamais sur l’Île. Cela attristait Lyanna. Serrant les poings, laissant ses larmes couler, l’intrépide oursonne était prête à repartir de nouveau au combat contre sa nièce. Mais Alesta s’était interposée, fronçant les sourcils, pensant que ça la rendrait plus méchante. Lyanne n’était pas condescendante avec elle, elle adorait sa servante mais ce n’était pas le moment d’embêter la jeune Mormont. Et Alesta le comprit puisqu’elle ne lui fit pas la morale. Elle la retenait juste de foncer vers sa nièce et lui faire de nouveau manger la poussière.

- Elle est partie...

Lyanna ne réagit pas, demeura silencieuse mais garde tout de même les poings serrés. Son corps était raide, son regard vif et noir ne quittait pas celui de Marthe. Les deux oursonnes se toisaient ainsi au milieu du terrain d’entraînement, toutes deux retenus par leurs servants. Emrick et Alesta se jetèrent un regard désespéré et espéraient qu’une des sœurs Mormont débarque ou que le mestre lui-même vienne jusqu’ici régler cette affaire. Les deux oursonnes n’en démordaient pas. Elles restaient à leur place mais il suffirait d’une étincelle pour les faire repartir. Lyanna repensa à sa vision. Sa mère était vraiment là. Elle l’avait vu, elle n’était pas folle. Était-elle folle ? Était-elle en train de le devenir ? Le chagrin, la culpabilité, la colère, la rage la rongeaient-elles à ce point ? Peut-être. Lyanna songea à en parler au mestre mais l’heure n’était pas aux lamentations. Quelque chose s’était cassé entre Lyanna et Marthe Mormont. Les deux sœurs de cœur avaient commencé la journée amies, elles allaient la finir ennemies. L’amour laissait place à la haine. La compassion laissait place à la colère. La compréhension laissait place à la rancœur.

- Lyanna ! Marthe ! Je peux savoir ce qu’il se passe ici ?

Le mestre avait déboulé en petite foulée, paniqué et surtout en colère. On avait dû sûrement lui dire que les deux petites se battaient. Quoiqu’il en soit, il était arrivé à leur hauteur et les regardait toutes les deux d’un regard noir. Lyanna n’osa pas la regarder et voulait rester silencieuse. Elle ne voulait pas s’expliquer, elle ne voulait pas rendre des comptes. Elle adorait mestre Ormund mais à ce moment-là, Lyanna n’avait aucune envie de parler à qui que ce soit. Elle laissa néanmoins Alesta lui essuyer le sang qui coulait de sa lèvre. La pression redescendait un peu et elle sentait son corps lui faire mal. Elles avaient beau n’avoir que onze-douze ans, elles avaient frappé avec puissance et intensité telles de vraies Mormont. Lyanna finit même par s’asseoir sous la douleur. Elle devait avoir plusieurs hématomes, notamment sur la jambe qui la fit faiblir. Elle jeta un regard plein de larmes en direction de Marthe. C’en était fini entre Marthe et elle. Elles n’étaient plus sœurs. Elles n’étaient plus tante et nièce. Elles n’étaient plus rien.

- J’attends !!!


#AACE3A: Lyanna Mormont
salmon : Marthe Mormont
#ffffff : Maege Mormont
#C44C51 : Alesta, la servante de Lyanna
#677E52 : le mestre Ormund

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La douleur est un remède à la souffrance
   Il existe une frontière très mince, parfaitement ténue, entre les remous de la colère et le calme de la lassitude. Les efforts déployés par Emryck pour contenir la hargne de Marthe semblent avoir porté leurs fruits. L'Oursonne est figée tandis qu'elle prend conscience de la portée des derniers instants. Elle regrette. Et elle persiste. La gamine arrête de lutter contre son garde et dépose délicatement son bras autours des épaules de l'homme agenouillé. Elle s'appuie sur lui et se laisse lentement choir contre son torse. Elle a besoin du roc qu'il représente dans cette tempête d'émotions bien trop puissantes. L'enfant ne se préoccupe même plus des larmes qui roulent abondamment sur ses joues, de la grimace qui s'est installée sur son visage à cause de la douleur ou du piètre spectacle qu'elle offre, ainsi que sa tante, aux spectateurs avides de comprendre. Elle ne cherche pas à cacher ses faiblesses. Elle ne cherche même plus à les comprendre. Elle se contente d'être. C'est peut-être déjà trop. Ses jambes tremblent sous l'effet de l'adrénaline qui commence lentement à s'estomper. Elle ne parvient même plus à contrôler son propre corps. Cette impression d'impuissance revient à la charge et lui rappelle qu'elle n'est plus grand chose et, surtout, plus elle-même. Elle ne reconnaît pas cette étrangère qui s'est installée dans les recoins de son âme et la pousse à faire des choses qui éprouvent constamment sa morale ou sa peine. Marthe écrase ses larmes d'un revers de sa manche mais sa vision se brouille à nouveau bien vite.

   Mais elle n'a pas besoin de voir pour reconnaître le tonnerre de la voix du Mestre. Elle tressaille et réalise que les réprimandes vont probablement jaillir. Elle ne souhaite pas les entendre même si elle sait qu'elles seront méritées. L'Oursonne n'arrive pas à détacher son regard de Lyanna. Elle a envie de l'insulter mais aussi de la rassurer. Elle reste tiraillée par ce désir de l'aimer et celui de la haïr. Elle se rassure un peu en se disant que les quelques minutes qui viennent de s'écouler ne parviendront pas à effacer les souvenirs qu'elles continueront de partager. Mais le Mestre persiste et leur signifie son impatience. Elles vont devoir fournir une réponse. Elles n'y échapperont pas. « Y s'passe rien ! On s'entraînait, c'tout ! » Même si elle l'avait souhaité, la gamine ne trouverait pas les mots capables de résumer la situation. Jusqu'à présent, Lyanna et elle se sont toujours couvertes et soutenues face à un ennemi commun. Marthe sait cependant que Lyanna n'a pas une opinion aussi tranchée que la sienne au sujet du Mestre. Et elle suppose aussi qu'elles ne forment plus un duo. En réalité elle n'attend pas que sa tante entre dans son jeu et face front contre la curiosité d'Ormund. Elle s'abandonne à un simple automatisme de préservation qui s'active à chaque fois que l'érudit fait son apparition. Érudit qui, une fois coutume, ne gobe pas une seule des paroles de la fille d'Alysane. Il croise les bras et lui décoche l'un des regards inquisiteurs dont il a le secret. Les larmes et le sang des deux Mormont suffit à eux-seuls à les incriminer. « On s’entraînait avec b'coup d'coeur ! » précise-t-elle maladroitement avec le secret espoir de parvenir à dissiper les doutes légitimes du vieillard. Peine perdue. Le regard du Mestre se durcit avant de disparaître dans la direction de Lyanna. Comme souvent, il semble s'en remettre à elle pour obtenir une réponse susceptible de lui convenir. À elle, la bonne élève ! Anticipant la réaction de sa tante, Marthe s'empresse d'intervenir pour retarder la quête de vérité dans laquelle Ormund s'est lancé. « Dis-lui, Lya' ! » Elle la défie de venir sceller cette rupture que Marthe refuse toujours, au fond d'elle, d'accepter. Une autre part de son âme hurle pourtant son désir d'être trahie une fois de plus par sa tante. Il est sûrement plus facile de haïr que d'aimer. L'Oursonne semble à présent suspendue aux lèvres de son aînée dans l'attente de son verdict. Tout comme le Mestre.
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The Madness of the Bear – Part 2


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Le mestre attendait une explication. Le garde de Marthe retenait la jeune fille dans ses bras. Alesta, elle, continuait de nettoyer le visage de Lyanna malgré les ordres de cette-dernière. La petite Ourse restait silencieuse, elle avait le regard dans le vide, ne voyait pas le mestre ni Marthe qui tentait une explication foireuse auprès de celui-ci. Elle voulait juste partir, loin de cette petite gamine, loin de cette île, loin de tout. Elle ne supportait pas cette douleur constante en elle. Assise, elle s’écroula à terre tandis qu’Alesta tenta de la relever. Elle étouffait. Elle avait du mal à respirer. C’est alors que le mestre se tourna vers elle. Il lui faisait confiance et espérait une meilleure réponse que celle donnée par Marthe. Lyanna reprit ses esprits, reporta son attention sur la scène et regarda le mestre dans les yeux. Les larmes continuèrent de couler toutes seules. La voix de Marthe atteint ses oreilles et elle porta alors son regard sur sa nièce. Rien que de la voir, cela l’énervait. Elle avait les poings serrés et le regard noir comme l’ébène. Mais la présence du mestre l’empêcha de se jeter comme une furie sur elle. Elle se redressa, chassa les mains de sa servante et de son tissu tout rouge de sang.

- Nous nous sommes entraînées puis ça a mal tourné…

- Je vois…

Lyanna regarda une dernière fois Marthe. Leur amitié, leur lien familial indestructible venait de se briser. Lyanna et Marthe, c’en était fini. La petite Ourse versa une larme, plus grosse que toutes les autres en regardant une dernière fois celle qui comptait plus que n’importe qui pour elle. Elle s’appuya sur Alesta, ayant mal dans presque tout son corps, et lui ordonna de la ramener dans sa chambre. Lorsqu’elle atteint le mestre, elle le regarda dans les yeux et lui dit d’une voix faible.

- Pardonnez-moi… J’ai échoué…

Le chagrin, la colère, la rage, la rancœur avaient pris place dans le cœur de Lyanna. Elle le sentait au plus profond d’elle. Elle ne le contrôlait pas. Elle ne le voulait pas. Elle quitta le terrain d’entraînement au bras d’Alesta et se rendit jusqu’à sa chambre. Elle demanda à sa servante de lui préparer un bain. Elle en avait bien besoin. Elle pansa ses blessures elle-même, ne voulant pas voir le mestre, ne voulant voir personne d’autre qu’Alesta. Elle seule désormais aurait le droit de la voir. Elle était sa seule amie maintenant. Elle ne voulait voir ni ses sœurs, si leurs compagnons, si ses neveux et nièces. L’oursonne voulait demeurer seule avec elle-même. La journée passa et Lyanna prit son bain. L’eau était si chaude mais cela lui était agréable. Elle passa une main sur son visage, ferma les yeux quelques secondes et semblait être en paix. C’est lorsqu’elle sentit une main dans ses cheveux qu’elle sursauta et se mit en colère.

- Alesta, je t’ai dit de me lai…

Ma fille.

- Maman ?

Reprenant place dans son bain, Lyanna se mit alors à pleurer et laissa le fantôme de Maege passer ses mains dans ses cheveux. Elle se sentait partir et comprenait alors que les semaines voire les lunes à venir allaient être bien difficiles pour la jeune Mormont. La perte de Maege avait été si brutale, si inattendue. Lyanna allait avoir du mal à s’en remettre. Obstinée, têtue, elle ne voulait pas d’aide. Elle ne voulait rien de sa famille. Il n’y aurait qu’elle, elle serait déjà à Fort-Terreur avec une soixantaine d’hommes. Elle détruirait cette bâtisse immonde et tuerait ce salopard de Bolton. Ce serait une vengeance bien méritée. Cependant, Lyanna, même dans le chagrin, était plus intelligente que cela. Dacey avait fermé l’île et comprenait sa non-action envers le Bolton. Elle laissait leur suzerain régler la question. Se laissant aller un peu plus, Lyanna trouva un semblant de paix tandis que le fantôme de Maege lui chantait une berceuse que la mère des Ours avait l’habitude de lui chanter quand elle était petite. À quelques mètres de là, Alesta, la jeune servante de Lyanna, avait laissé la porte entrebâillée. Elle constata alors que la jeune Lyanna parlait toute seule et semblait être en présence de quelqu’un que personne ne voyait. Elle s’inquiétait et hésitait entre en parler au mestre ou carrément avertir les sœurs Mormont. Lyanna Mormont sombrait petit à petit dans la dépression mais également dans la folie.


#AACE3A: Lyanna Mormont
#ffffff : Maege Mormont
#677E52 : le mestre Ormund

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Lyanna
Mormont

Marthe
Mormont

La douleur est un remède à la souffrance
   Lyanna confirme la version de Marthe et si le Mestre ne saurait être dupé par leurs explications simplistes, il n'insiste pas. Toutes les personnes présentes sont désormais conscientes que la problème est plus profond qu'une simple altercation entre deux enfants. L'Oursonne se raidit quand sa tante ose lui tourner le dos avec une attitude qu'elle compare à de l'indifférence. Le désir de lui sauter à la gorge et même de l'attaque de dos s'empare à nouveau d'elle. Les bras puissants d'Emeryck l'empêche de mettre ses souhaits à exécution tandis que le regard sévère d'Ormund la dissuade définitivement de poursuivre sur cette voie. « Pardonnez-moi Lady Marthe mais vous m'laissez pas l'choix ! » Elle se sent soulevée du sol et se retrouve sur l'épaule de son garde. Ballottée comme un simple sac de patates, elle regarde à regret le terrain d'entraînement s'éloigner. Le sang qui commence à se cristalliser autours de sa bouche et sur son menton et la douleur qui subsiste restent bientôt les seuls témoins de pathétique spectacle offert par les deux jeunes Mormont. « JE. SUIS. PAS. UNE. L'DY !!! » gronde-t-elle en accompagnant chacun de ses mots d'un coup dans le dos de sa monture rebelle. Elle lutte encore par fierté mais au fond elle sait bien que c'est peine perdue. Alors, résignée, elle se laisse emporter par la résignation d'Emeryck qui se dirige maintenant vers l'extérieur de l'enceinte du donjon et le village. Marthe observe avec gêne la statue qu'ils finissent tout deux par dépasser et lui adresse des excuses silencieuses. Tout ceci n'était pas digne du message porté par cette fière sculpture. Mais cette femme de bois, elle, n'avait sûrement pas une tante qui en voulait à son père. Elle s'accroche à cette idée. Elle en a besoin. Même si elle sait que son raisonnement ne repose sur rien d'autre que le désir de se trouver de bonnes raisons d'avoir agi ainsi. « Tu comptes m'faire traverser tout l'village comme un sac d'patates ? » ronchonne-t-elle. « Ouais ! » Elle se débat une nouvelle par fierté mais sa défaite reste immuable. « T'as pas l'droit d'me traîter comme ça ! J'suis une... » proteste-t-elle avant de s'échouer dans le piège qu'elle a elle-même construit. Non, elle ne peut pas arguer qu'elle est une Lady. Pas alors qu'elle vient de le réprimander pour ça ! Impuissante, fatiguée, la gamine se laisse donc emporter de l'autre côté du village. La délivrance se manifeste sous la forme d'un tronc d'arbre abattu. Le garde l'installe dessus avec délicatesse. L'Oursonne, elle, croise les bras et foudroie l'homme du regard. C'est la seule manière qu'elle ait trouvé pour lui manifester sa reconnaissance.

   Elle l'observe briser la glace et tremper un morceau de chiffon dans l'eau glacée. Elle frissonne lorsque il entreprend de nettoyer, ensuite, le sang qui perdure sur son visage. La gamine le laisse faire, bien consciente qu'elle ne peut pas rentrer dans cet état à la maison. Sa mère voudra sûrement obtenir des explications. Marthe sait qu'elle n'échappera pas à un interrogatoire dans les règles de l'art. Mais avec un peu de chance Ormund n'ira pas raconter ce qu'il s'est passé à Alysane. Elle sait que c'est un espoir déraisonnable mais elle aime l'idée de s'y accrocher. Aujourd'hui, elle n'a plus envie d'évoquer le prénom de Lyanna. « T'penses que j'ai eu tort, c'ça ? » lui demande-t-elle au moment où elle écarte le chiffon de sa joue. Il hésite. « Compte pas sur moi pour d'signer une coupable ! » Comme toujours lorsqu'ils sont que les deux, il opte pour le tutoiement. Marthe lui a expressément recommandé d'arrêter de lui donner du vous. Ca a pris du temps mais il y est parvenu. Le voyage jusqu'à Corneilla leur a permis de se rapprocher et aujourd'hui, elle le considère comme un ami. Peut-être l'un des derniers qu'il lui reste. « Elle t'a pas manquée ! » Le regard de l'enfant se teinte d'une profonde vexation tandis qu'il pousse un sifflement révélateur. « D'accord, d'accord ! Tu l'as pas loupée non plus ! » Les secondes et les minutes s'écoulent. Marthe garde le silence jusqu'à ce que Emeryck termine de nettoyer le sang. Il s'installe ensuite à côté d'elle sans dire un mot. Sa simple présence lui confirme ce qu'elle sait déjà : elle peut se confier à lui si elle le souhaite. « T'as fait c'mment pour guérir quand ta mère est morte ? » Elle tourne timidement le regard dans sa direction et constate sans surprise qu'un voile sombre s'est emparé du visage de son garde. « On n'peut pas guérir d'une chose comme ça ! » Les épaules de l'enfant s'affaissent. Est-ce que les prochaines années seront semblables aux jours qu'elle vit aujourd'hui ? Elle n'aura pas la force de le supporter. Elle refuse de faire une croix sur ce passé qui semble encore là, à portée de main. Il doit bien exister une manière de chasser la douleur. « Mais on apprend à vivre avec ! Fais confiance au temps ! Tu verras, ça ira mieux !  » Elle surprend son sourire encourageant puis s'incline contre lui quand il enveloppe son bras autours de ses épaules. « C'veut dire qu'y'a d'l'espoir ? » Il hoche la tête. « Ca dépend ! T'as envie d'lui laisser une chance ? » L'Oursonne n'est pas certaine de comprendre le fond du discours du soldat mais elle pense quand même avoir saisi l'essentiel de ce qu'il essaie de lui faire comprendre. C'est à son tour de hocher la tête. « Tu vas l'dire à ma mère ? » Il arbore un air faussement outré et parvient à arracher un sourire à l'enfant. « Et voler l'travail du vieil Ormund ? Non merci ! » Il se redresse et lui tend la main pour l'aider à en faire de même. Oui, il est temps de rentrer.
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