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Family and honor, duty and sacrifice | PV Tavish

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Family and honor, duty and sacrifice
Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
Carl Jung

Tel un oisillon tombé du nid protecteur et douillet, elle se tient là, la chevêchette, dans cet environnement qui n’est pas le sien. Cet environnement si inconnu et loin de ces forêts embrumées si chères à son coeur, et dans lequel pourtant on attend d’elle qu’elle y fasse à son tour son nid. Sans doute devrait-elle se montrer curieuse au sujet de ce lieu dont un jour, elle deviendrait la maîtresse. Mieux encore, qu'elle tente de s'investir dans les préparations de ce mariage à venir qui agitent les habitants de Bourgfaon. De son mariage à elle. Mais elle n'y arrive pas. Elle n'arrive pas à défaire ses membres meurtris de cette lassitude qui les accapare. Ni parvient-elle à se défaire de cette angoisse, qui, jour après jour, agrandit dans son coeur et agite son esprit. Si une lune auparavant encore, elle pouvait espérer qu'elle finirait par se réveiller, et, en ouvrant les yeux, réaliser que ces histoires de fiançailles n'étaient - pour l'instant du moins - qu'un mauvais rêve, ces douces illusions sont mortes un peu plus avec chaque pas qui l'a éloigné de Bosquebrume. Non, à l'idée d'abandonner les plumes de chouettes pour endosser la fourrure des faons, elle va devoir s'y habituer. Et qui sait, peut-être son coeur serait-il moins lourd à cet idée si les révélations de l'aînée des chouettes n'auraient point troublés d'avantage son esprit déjà empris de doutes. De leur première rencontre, Shoren en est restée indécise: est-ce que la compagnie plutôt agréable et le physique flatteur de ce dernier sauraient-ils égaler la malfortune de ses origines et son égarement de la lueur des Sept ? Non. Tel aurait sans nul doute du être sa réponse à cette question, et pourtant, la chevêchette n'a pu s'empêcher de penser que, comparé aux anciens prétendants de sa soeur, le jeune faon est malgré tout le moindre mal. Du moins, c'est avant que les confidences de l'aînée des chouettes ne viennent mettre en doute cet avis si difficilement formé lors du banquet entre leurs familles bien des lunes plus tôt. Est-ce que cette première impression plutôt agréable du moins du caractère de ce chevalier des faons n'est-elle que le début d'une longue tromperie, comme le suggère la chouette devenue oignon ? Une suggestion que la chevêchette a bien du mal à concilier avec l'image du chevalier honnête qu'a été son cavalier de table en début d'année - et pourtant, le mal est fait. Le doute est semé et l'esprit de la chevêchette est plus que jamais en proie au doute. A quoi va donc ressembler sa vie future s'il y a dans les paroles de sa soeur, ou plutôt celles de l'amie de celui-ci, ne serait-ce qu'on once de vérité? Après tout, les tient-elle directement de la belle-mère du concerné... Un soupire échappe des lèvres de la chevêchette, alors que doucement, elle ressert son châle autour de ses frêles épaules. De toute manière, cela est bien trop tard pour espérer pouvoir changer quoique ce soit. Les dés sont jettés, les Sept ont choisi bon que de rendre palpable cette promesse d'alliance - et qui est-elle pour remettre en question le choix des Dieux? Et alors que ces sombres pensées doucement l'entrainent dans les profondeurs de son esprit, un mouvement perçu du coin de l'oeil la fait sursauter. « Ser Tavish.   » laisse-t-elle échapper sur le ton de la surprise, alors que s'empourprent ses joues de honte d'être ainsi surprise par celui qui, depuis quelques temps déjà, occupe ses pensées. « Je... je suis désolée, je ne vous ai point entendu arriver. » finit-elle par ajouter, réprimant une grimace face aux protestations de ses membres courbaturés face à ce mouvement violent. Malgré ce que peut laisser croire son malaise, ce n'est pourtant pas la première fois que les chemins de faon et chevêchette se recroisent depuis leur rencontre à Bosquebrume - la veille encore, les Cafferen s'étaient empressés d'accueillir la délégation des Mertyns frigorifée avant de les conduire jusqu'à leurs appartements. Ainsi, si les jeunes fiancés s'étaient aperçu la veille, leur conversation n'était point allé au-délà d'un court échange de politesse.

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Family and honor, duty and sacrifice.
An 302, Lune 7, semaine 3

Tavish s’était levé de bonne heure. Il avait peiné à trouver le sommeil et il l’avait perdu tout aussi prématurément, tôt dans la matinée, alors que tant de pensées assaillaient son esprit. Ces derniers mois avaient été emplis de révélations, plus surprenantes les unes que les autres, plus inopportunes les unes que les autres. Il avait fallu qu’il apprenne, à deux lunes de son mariage, que celle qu’il avait souhaité épouser l’avait en réalité aimé elle aussi. Il avait fallu ensuite, par la venue de Melara Cole à Bourgfaon, qu’il apprenne que la rumeur qui avait tâché son nom et celui de Walda Lannister à Castral-Roc au début de l’année était de retour, plus loin de l’Ouest et plus vivace. Et dire que justement, Walda Lannister était justement invitée à son mariage. Tyrion et elle savaient-ils que cette rumeur renaissait de ses cendres ? L’avaient-ils entendue sur la route, dans les divers arrêts qu’ils avaient du faire ? Peut-être pas. On n’oserait tout de même pas chanter ces chansons sur « Tyrion le cocu » devant l’héritier de l’Ouest lui-même !

Une dispute avait éclaté entre père et fils à ce sujet. Arstan Cafferen s’était insurgé, se demandant ce que Tavish avait bien pu faire à Castral-Roc pour que telles histoires circulent, compromettant leurs alliances, salissant leur nom. Sa position était déjà fragile, du fait de son ancien patronyme, voulait-il la fragiliser encore plus ? Et surtout, pourquoi ne lui avait-il rien dit jusqu'alors ? Tavish avait alors raconté la vérité à son père, aussi anxieux que lui à l’idée que les Mertyns, et surtout sa future épouse, aie entendu ces calomnies ouestriennes. Il avait promis à Shoren l’honnêteté et il s’était comporté en conséquence, malgré la tentation immense qui s’était dressée sur son chemin. Il ne voulait pas que la future Lady des lieux le croit malhonnête lorsqu’il lui dirait que cela était faux et qu’il n’avait jamais existé d’ambigüité entre lui et l’épouse de son ami ouestrien. En plus, il avait fallu qu’il vante à nouveau la bienveillance et la gentillesse de Lady Walda dans la lettre qu’il avait envoyé à Shoren ! Il ne l’avait fait qu’afin de rassurer sa fiancée sur les invités de marques, de sorte à ce qu’elle ne soit pas trop anxieuse à l’idée de se trouver devant le couple phare de la plus riche famille des Sept Couronnes et qu’elle sache qu’en dépit de leur fortune et de leur célébrité, Tyrion et Walda étaient des gens humbles et sympathiques. Mais si cette rumeur lui était parvenue, que pourrait-elle en penser ?...

Une fois vêtu en accord avec la température, le chevalier de l’Orage était sorti prendre l’air et dehors, il ruminait ses pensées. Les Mertyns étaient arrivés la veille au soir, et si tout le monde les avaient attendus dans la cour intérieure pour leur réserver le plus chaleureux des accueils, les discussions avaient été brèves. L’ensemble du convoi était fatigué et aspirait à un repos bien mérité. Lord Arstan et Tavish s’était ensuite confondus en supposition, face à face. Lord Michael Mertyns s’était montré, en dépit de sa fatigue, toujours aussi chaleureux que lors de leur précédente entrevue. Il ne semblait pas vexé par l’un ou l’autre événement. La rumeur n’était donc probablement pas parvenue à ses oreilles. Qu’il annule le mariage pour autant, alors que déjà tant d’argent était engagé et alors que cela conférerait une si bonne position à sa nièce aurait semblé excessif. Après tout, ce que l’on reprochait à Tavish dans cette histoire factice s’était produit avant les fiançailles. Mais tout de même, probablement se serait-il montré plus froid s’il en avait entendu parler. Plus suspicieux. Quoique…Lord Mertyns semblait être un homme tout à fait apte à faire fis de ses propres jugements intérieurs au profit de son ambition. N’avait-il pas la deuxième née de la fratrie des faons comme « Lady Shyra » en sachant pertinemment qu’elle était une Storm ? Enfin. Il semblait tout de même que les Mertyns n’étaient au courant de rien, ce qui n’enlevait pas, cependant, le caractère gênant de la situation. Car cela se saurait tôt au tard, et plus vraisemblablement tôt que tard…Quant à Shoren, elle ne s’était pas montrée particulièrement chaleureuse la veille, mais elle semblait très abattue par le froid qu’elle avait du affronter durant son voyage. Leur échange avait été court mais poli tout en étant distant, ce qui en soit, n'avait rien d'inhabituel venant de la nièce de la chouette...

Le jeune homme passa devant la fosse qui avait été creusée dans les jardins du château pour accueillir le feu de leur union. Il l’observa un instant, sauta par-dessus puis revint à son point de départ. Ce n’était pas très large. Mais bien sûr, il y aurait une difficulté supplémentaire le jour du mariage ; les flammes, qui les obligeraient à sauter un peu plus haut.

Il était tôt, mais déjà les gens du château de Bourgfaon s’affairaient. Tavish repéra l’un des jardiniers du château. « Umfred ! », appela-t-il. L’homme était occupé à préparer le jardin pour qu’il soit parfait lors de la cérémonie. L’hiver n’était pas la saison la plus propice pour se marier dans le plus beau des extérieure, mais des fleurs qui avaient la particularité de fleurir durant cette froide saison avaient été plantées pour pallier à ce problème. Il s’approcha du jeune jardinier, occupé avec les fleurs. Umfred était plus proche de l’âge de Shoren que du sien. Il était l’un des fils du précédent jardinier en chef. Parmi le peuple comme parmi les nobles, les professions se transmettaient de père en fils.
« Déjà au travail, Umfred ? Ca se passe bien ? »
« Ser Tavish », le salua respectueusement et aimablement le jardinier. « Certaines perce-neiges ont été un peu abimées, les plus fragiles seulement. Et les camélias ont eu mal à tenir le coup, de ce côté ci. Elles ont de belles couleurs mais, vous voyez, certaines sont un peu abimées à cause… »
« Du gel de ses derniers jours », termina Tavish. Il savait que les camélias devaient être protégées du gel, même si elles fleurissaient aussi en hiver…Il tenait cette information de…Clarysse. Umfred parut surpris de voir que son futur seigneur connaissait des choses sur les fleurs. Tavish enchaîna cependant tout de suite en posant une autre question, comme pour chasser rapidement la fleur d’Herbeval de ses pensées actuelles.
« Elles sont toutes dans cet état ? » demanda-t-il en voyant le triste spectacle des camélias qui se trouvaient à leur pied dont les pétales étaient dans un piteux état.
« Oh non, Ser. C’est surtout de ce côté-ci qu’elles ont moins bien résistés. Les haies sont moins denses, elles les ont sans doute moins protégées du vent de la nuit qui a abimés le paillage que j’avais réalisé pour qu’elles soient à l’abri du gel. Les pensées sont toutes très belles en revanche. Elles résistent bien. »
Tavish acquiesa. Il savait qu’Umfred était un bon jardinier et veillait avec amour à l’entretien des fleurs, un peu comme Clarysse, finalement.
« Savez-vous lesquelles vous désirez choisir pour décorer l’arche derrière le prêtre ? Je veux dire, quelle couleur vous désirez accrocher aux branchages ? »
« Je pensais demander à ma fiancée ce qu’elle préfère. », dit Tavish. « J’ignore encore si elle a une couleur favorite. », ajouta-t-il. Il voulait que Shoren voit, par de petites attentions, qu’il voulait vraiment qu’elle se sente bien à Bourgfaon. Il voulait aussi qu’elle voit que sa parole comptait, malgré le sentiment d’impuissance qu’elle devait parfois ressentir face à une alliance qu’elle n’avait pas désirée. Sa future Lady aurait le droit de s’exprimer et elle serait écoutée. Il ne comptait pas traiter son épouse comme un pure produit de figuration.
« Oh très bien. Si je peux me permettre, votre fiancée est très jolie. Je l’ai aperçue hier. Vous ferez un très joli couple, tout les deux, Ser. »
« Je te remercie, Umfred. Mais je demandais, c’est toi qui a creusé la fosse, n’est ce pas ? »
« Oui, c’est moi. », répondit le jeune jardinier. « Addam m’a aidé, aussi. »
« Je me demandais si vous ne pouviez pas creuser encore un peu tous les deux, un peu plus profond. »
« Le prêtre nous a indiqué de creuser à cette profondeur, Ser. Il a dit que c’était la profondeur habituelle, que ça ne risquait rien. », répondit Umfred. Lui aussi, comme bien des Bourgfanois ayant souffert des deuils suivant la peste, était converti à R’hllor.
« Je sais, mais ma fiancée n’est pas très à l’aise avec cette pratique. Je pense qu’il serait bon de creuser encore quelques centimètres. Peut-être dix. »
« Bien monsieur. En revanche, les flammes se verront moins. »
« Je sais. Mais, ce n’est pas grave. », répondit Tavish. Il quitta finalement le jardinier pour retrouver les murs du château et sa chaleur approximative. Entrant dans la salle de banquet qui bientôt, accueillerait les réjouissances de son mariage, le jeune homme remarqua la silhouette de sa future épouse. Ni le bruit de la porte qui s’ouvrait, ni la sensation du courant d’air qui pénétrait dans la pièce ne semblait l’avoir perturbée. Elle paraissait perdue dans ses pensées, alors que son regard observait la danse des flammes qui grandissaient dans l’âtre. Cherchait-elle à comprendre, en les observant, cette religion qu’elle ne concevait pas ?

Tavish s’approcha timidement, ne voulant pas la brusquer. Derrière elle, il regarda un instant les flammes, lui aussi. Un très court instant au terme duquel il prévoyait évidemment de manifester sa présence avant que Shoren ne le devance, remarquant qu’il était là.
« Lady Shoren. C’est à moi de m’excuser, je ne voulais pas vous effrayer. », répondit-il. En effet, Shoren avait sursauté en découvrant qu’elle n’était plus seule. Elle semblait avoir froid, à la manière dont elle s’emmitouflait dans son châle. « Vous avez froid…Ne désirez vous pas que je demande à une servante d’aller vous chercher une fourrure ? Votre châle ne semble guère très épais. », proposa-t-il. « Vous avez passé une bonne nuit ? », s’enquit-il ensuite.

*
HRP : C'est un peu long à cause de la scène avec le jardinier mais ça m'est venu comme ça ^^ J'espère que ça te conviendra :D
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Family and honor, duty and sacrifice
Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
Carl Jung

« Cela est votre demeure, vous n'avez point besoin de vous excuser de vous y déplacer. La faute est mienne, j'ai laissé mes pensées acaparer mon esprit.  » Et si le constat est fait sur un ton des plus posés, le rouge de ses joues révèle du moins en partie l'émoi qu'est celle de la chevêchette - et le constat pourtant si banal qu'elle vient de faire pourtant n'aide point à apaiser son esprit déjà en proie au doute. Sa demeure, à lui, est là où elle se trouve. Dans ce domaine qui un jour sera celui du faon aux armes nouvellement reforgées. Et le sien. Et c'est bien là ce qui trouble la chevêchette. Parviendra-t-elle de voler de ses propres ailers, si loin des siens, de ces paysages qu'elle chérit tant ? Où tombera-t-elle, à l'image de ces oisillons qui ornent les possessions de sa famille ? Et surtout, comment sera sa vie aux côtés de cet homme, dont les rapports tant contrastent avec ses propres impressions ? Mais que sont ses impressions, si ce n'est futiles, incomplètes, trompeuses, elles qui se sont forgées lors d'une seule soirée placée sous le signe de la trahison? Pourtant, elle veut y croire. Elle veut croire que malgrés sous ces manques si apparents, se cache cet homme honnête et agréable qu'elle a cru entrapercevoir lors de cette première rencontre. Elle a besoin d'y croire. Et pourtant, résonnent plus que jamais dans son esprit le mot de "manipulateur", si savemment implantés là depuis que Mary lui a fait part des confidences de la feue belle-mère de l'ancien Storm. Lady Alyssa, cette femme au déplorable sort de devoir chaque jour vivre en vue des vestiges d'un amour passé, avec la certitude même que, jamais, elle ne remplacera celle qui fut. Ni dans le coeur de son époux, ni même dans sa vie. Ce destin que tant de femmes partagent, sera-t-il également le sien? N'a-t-on point également évoqué l'inconstance de ce fameux Storm dans la désormais si lointaine chambre de la chevêchette à Bosquebrume ? Et une fois de plus, confidences et impressions s'opposent. Non, plus qu'une simple impression. Une promesse de la part du faon. « J’ai le devoir d’être un bon et digne époux pour vous et plus qu’un devoir, c’est un souhait sincère que je ressens. Je désire vraiment que notre union soit heureuse, Lady Shoren, et j’entends faire de mon mieux pour qu’elle le soit et pour que vous vous sentiez chez vous auprès de moi et à Bourgfaon. » . Ainsi a été sa promesse. Point de paroles de fidelité, ou même de sentiments. Uniquement de valeurs bien plus fortes encore : le respect et la sincérité. Une promesse qui, en son temps, a pu rassurer du moins un peu la chevêchettes face aux ombres croissantes de cette union. Mais tiendrait-elle ? Ou n'est-ce là que l'expression de cet esprit manipulateur dont on l'a mis en garde? Elle est perdue, la chevêchette, perdue face à tant d'informations contradictoires. Et le seul qui pourrait lui aider à y voir plus clair, elle ne sait pas si elle peut croire un seul de ses mots.

Pinçant ses lèvres, elle lève son regard pour la première fois de la journée faire face à celui dont bientôt, elle portera le nom - uniquement pour rapidement se détourner. Comment est-elle censée agir envers lui ? Les conseils de son aînée ne sont que trop présents dans son esprit, mais sont-ils toujours d'actualité ? Car n'est-il plus question d'annulation de ces fiançailles, pas maintenant que les chouettes ont quitté leur nid pour rejoindre le nord. La disgrâce serait trop grande. Mais cela veut-il dire que froideur et hautaineté telles que les a préscrites son aînée s'appliquent-elles également ici? Après tout, cet homme sera celui avec lequel elle devra partager sa vie, cela au moins est certain. Alors est-ce réellement une bonne idée que d'adopter une telle attitude ? Ou vaut-il du moins tenter de se montrer conscillante ? Du moins un peu, car à se montrer trop conscillante, cela serait tout aussi dévastateur, non?

A force de réflexions sur l'attitude à adopter, sa réponse à la question pourtant aimable du faon reste ne suspends. Et elle n'est pour autant point plus avancée face à l'attitude à adopter. « Ce serait aimable de vous. Merci. » laisse-t-elle échapper, avant de nerveusement passer sa langue sur ses lèvres. Dans cette situation, nul peut lui dire comment agir. Nul - à part elle-même. Alors, elle tente de ne pas réfléchir à d'éventuelles arrières-pensées de son fiancé, ni de remettre en question ses intentions. Il tente sans le moindre doute de se montrer prévenant à son égard, alors la moindre des choses, n'est-elle pas se montrer conscillante face à ces attentions? « Je crains que le froid qui s'est emparé de mes membres durant le voyage s'obstine à ne plus les quitter. » Une explication servant bien plus à combler un gênant silence, voir même de souligner que la faute de cette sensation ne réside nullement dans cette demeure dont les faons devaient être fiers. Seulement, dans la fatigue toujours palpable de son corps, exposé aux éléments durant de bien trop nombreux jours. « Vous vous montrez bien attentionnée à mon regard. » Un remerciement déguisé en simple constat. Des paroles qui sans nul doute auraient été plus explicites si elles eussent été accompagné d'un sourire, aussi léger soit-il, mais de ça, la chevêchette s'en sentait tout simplement incapable. « Votre maisonnée a été des plus prévenante à mon égard, si bien que je n'ai manqué de rien. Je dois avouer qu'il est bien agréable de ne plus être sur la route. » Plus agréable encore serait-il que d'être à Bosquebrume, mais cela désormais n'est plus une option. « Mais je doute que vous êtes venus afin de m'entendre lamenter des difficultés du voyage. Alors comment puis-je vous aider, Ser Tavish ? » Dans la polie retenue, encore et toujours, voilà finalement l'attitude que la chevêchette a choisi d'adopter en attendant de savoir sur quel pied danser.

(c) DΛNDELION


HRP: j'ai voulu faire court en commençant direct par le dialogue - mais ce fut un fail lamentable visiblement Family and honor, duty and sacrifice | PV Tavish 559894094 Family and honor, duty and sacrifice | PV Tavish 508272068
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Family and honor, duty and sacrifice.
An 302, Lune 7, semaine 3

« Mais non, voyons. Vous êtes vous aussi ici chez vous, Lady Shoren », avait répondu Tavish. Officiellement, Shoren n’était encore que sa fiancée. Mais bientôt, elle serait la seule et unique véritable  lady des lieux.  Tavish se rendit compte que mettre en évidence le fait que Bourgfaon était maintenant chez elle n’aidait pas vraiment Shoren car elle concevait évidemment le fait qu’elle abandonnait une maison pour en rejoindre une autre. Et, il le comprenait, cet abandon lui était cruellement douloureux.
« Très bien. », répondit-il, lorsque sa fiancée accepta qu’on lui fît parvenir un vêtement plus chaud pour se protéger de ce froid qu’elle semblait difficilement supporter. Contrairement à lui, Shoren avait très peu voyagé. Et que son premier long voyage soit hivernal n’arrangeait rien à la chose… Tavish fit quelque pas vers la porte sud de la pièce. Dans le couloir, il entendait des pas.

« Janyce ? », appela-t-il. Bien sûr, Tavish connaissait le prénom de tous les serviteurs du château. Certains l’avaient même connus enfants, alors qu’il mangeait encore à la table des roturiers, du temps de la gouvernance de son oncle Erich. La servante se retourna. Elle transportait du linge de lit. Habituellement, Tavish préférait ne pas assaillir un serviteur d’une nouvelle tâche immédiate alors qu’il en exécutait déjà une autre, mais le bien être de Shoren passait avant tout. « Pourrais-tu apporter une fourrure bien chaude pour Lady Shoren ? Nous t’attendons ici. »

La dénommée Janyce acquiesa. « Bien sûr, ser ». Elle déposa l’imposante pile de linges soigneusement pliés sur une commode et s’en alla quérir ce qu’on lui avait demandé, après que Tavish l’eut gratifié d’un merci silencieux qui passait par un léger sourire courtois.

« Je comprends. Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’une impression. Vous savez quand je suis arrivé à Bosquebrume…J’avais horriblement mal aux pieds et aux dos d’avoir tant voyagé. Je venais de revenir de mon voyage dans l’Ouest quand j’ai pris la route pour venir vous rencontrer. J’ai beau être émissaire, j’avais l’impression que le bas de mon dos avait pris des années en quelques semaines d’avoir tant chevauché ! Et pourtant, après un repos bien mérité, me voilà comme neuf », dit Tavish d’un ton enjoué et réconfortant quand Shoren lui expliqua qui lui semblait que le froid du voyage ne la quitterait plus désormais. Il espérait lui influer de la bonne humeur et du réconfort par son sourire même si au delà des apparences, lui même avait été en proie à la mélancolie dernièrement.

« Je suis heureux d’apprendre que vous appréciez le service des gens du château. Et quant à moi, un fiancé qui ne serait pas attentionné ne serait il pas  un piètre fiancé ? Surtout lorsque… », Il s’apprêtait à évoquer le nom de R’hllor et se ravisa, optant pour une formule plus impersonelle. «  Surtout lorsque le destin l’a gratifié d’une fiancée qui malgré le froid et la fatigue qui je m’en doute, doit encore l’habiter, demeure si charmante. »  Shoren n’aimait pas les menteurs et les beaux parleurs, il l’avait compris. Lui non plus d’ailleurs, n’affectionnait guère les hypocrisies du monde de la noblesse. Mais, il était sincère. Les flammes de l’âtre éclairaient de jolis reflets plus clairs dans les cheveux foncés de Shoren et soulignait la jeunesse et la pureté de sa peau. Elle semblait avoir gagné en maturité depuis leur rencontre, ressemblant davantage à une jeune femme qu’à une adolescente. Sans doute était cette la perspective imminente du mariage qui l’avait fait murir plus vite, même si, sur le papier également, elle était désormais âgée d’une année de plus.

A ce moment là, les pas de la servante se firent à nouveau entendre. Elle s’arrêta à bonne distance du futur couple, timidement. Tavish alla alors à sa rencontrer et saisit la fourrure qu’elle lui tendait respectueusement. « Merci, Janyce. »
La servante inclina la tête à l’intention de Tavish, puis de Shoren qu’elle gratifia d’un « Ma dame » et disparut vaquer à ses autres occupations. Le vêtement amené par la servante était une courte veste en fourrure blanche, très soyeuse. Elle s’enfilait pas les bras, car il s’agissait d’un vêtement à longues manches, et se refermait sur le devant. Tavish la tint de sorte à permettre à Shoren de passer son bras dedans, à la manière d’un gentleman. Il adressa un sourire aimable à sa fiancée quand celle-ci fut emmitouflée dans la fourrure. Mais évidemment, il ne s’employa guère à lui proposer son aide pour fermer le bouton de devant, cela aurait été aussi malvenu que gênant pour la jeune fille…

« Et bien, tout d'abord,  je me demandais si vous aviez une couleur favorite ? En fait, le jardinier se demande quelles fleurs mettre en valeur sur l’arche qui se trouvera derrière le prêtre. Je lui ai dis que je préférais voir avec vous, si vous avez une préférence. Il y en a de toutes sortes. Des roses, des mauves, des rouges, des blanches et des jaunes. », dit-il. Il s’interrompit un instant puis poursuivit « En fait, je pensais vous proposer de visiter les jardins et puis pourquoi pas la ville, mais nous pouvons peut-être remettre cela à plus tard ou à demain. Je ne voudrais pas que vous ayez de nouveau froid par ma faute. Et puis,  si vous le souhaitez, je peux peut être déjà vous faire visiter l’intérieur du château ? Même si comme vous le voyez, il y a beaucoup de remue-ménage en ce moment ici à l’intérieur… »

Avec le mariage qui approchait, on voyait en effet de nombreux serviteurs s’affairer dans tous les coins. Il y avait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu de joyeux événements à fêter à Bourgfaon. Le dernier mariage célébré en ces murs avait été celui d’Alyssa et il n’avait été couronné par nulle naissance si ce n’est celle de Lorent, très vite rattrapé par la peste. Tavish ressentait indéniablement le besoin de discuter avec Shoren, d’avoir l’occasion de la rassurer si elle avait besoin d’être rassurée, d’être à l’écoute si elle avait des craintes à lui confier et puis bien sûr, d’apprendre à la connaître pour qu’au moment d’échanger ses vœux, elle ait moins l’impression de se marier à un étranger.
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Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
Carl Jung

« Chez moi… » murmure-t-elle, songeuse. Si son esprit est pourtant bien conscient de la véracité de telles paroles, ces dernières pourtant lui semblent si étranges. Si peu réelles même. Et pourtant, il est vrai que d’ici une dizaine de jours, lorsque les Mertyns s’envoleront pour de nouveau rejoindre leur nid dans les vals embrumés, une chouette de moins serait de la partie. Elle, elle resterait ici, à devoir se faire sa place aux milieux des faons. « Il est vrai que cela le sera bientôt. » Une semaine, à peine, et elle rejoindrait officiellement la petite famille des faons blancs. Une semaine… la chevêchette déglutit, comme pour ravaler ce malaise qui l’envahit à chaque fois que son esprit s’évade vers ce mariage futur. Telles toutes les jeunes filles de la noblesse, on l’a pourtant préparé depuis son plus jeune âge à l’idée d’une telle union, tout comme on a cherché à assurer que, un jour, elle parviendrait à emplir avec grâces ses fonctions de dame d’une autre maison. On l’y avait préparé… et pourtant, maintenant qu’elle peut effleurer du bout de ses doigts cette vie future, elle ne peut s’empêcher de penser que, rien dans tout cela, ne l’a finalement préparé à ce qu’elle est en train de vivre.  Que cela soit le vif déchirement que de devoir quitter cette demeure qui vous a vu naître, ou encore cette angoisse face à ce qui peut bien vous attendre dans cette nouvelle vie, nul n’a jamais été évoqué. Ni même de comment se comporter à l’égard de son fiancé les jours précédents ce mariage… sont-ce donc là des sujets si évidents qu’ils ne méritent point d’être abordés ? Et si cela est le cas, pourquoi semble-t-elle être la seule à ne point connaître les réponses ?


Et alors que le jeune faon s’éloigne, pour lui faire quérir une fourrure et ainsi la protéger du froid, elle ne peut s’empêcher de soupirer. Le pire dans cette histoire, c’est que tout cela, ce n’est pas elle. Elle n’a jamais été de celles qui se lamentent de leur sort. Pire même, ces personnes prenant plus de plaisir de se lamenter dans leur mauvaise fortune qu’elles ne mettent d’efforts afin de faire tourner la roue de la fortune en leur faveur, l’ont toujours agacés. Elle les méprisait même. Après tout, n’est-il point de devoir de chacun d’accepter le destin que les Dieux choisissent de vous accorder ? Et pourtant, elle est devenues l’une d’entre elle. En se laissant ainsi sombrer dans le silence, n’est-elle point devenue une de ces femmes à l’esprit trop faible pour simplement accepter leur sort ? Non, ce n’est point elle, même si ces dernières semaines – et sans doute même lunes – puissent laisser croire le contraire. Elle doit se ressaisir et ne point se laisser sombrer d'avantage sur cette pente glissante qu'est celle de la mélancholie. Mais par où commencer ? Par quoi se raccrocher, si seul l'inconnu vous attend ? Mordillant sa lèvre, la jeune chouette porte une fois de plus vers le faon, qui revient tout juste vers elle.

Mais si la chevêchette se sent des plus mal à l'aise face à ce fiancé qu'elle ne connait que si peu, et dont elle a pourtant tant entendu parler, ce dernier ne semble point être beaucoup plus à l'aise. Et s'il semble toujours bien plus habile à la conversation qu'elle, aujourd'hui il est pourtant moins éloquent qu'il n'a pu l'être à Bosquebrume... ou n'est-ce là qu'un tour que lui jouent ses souvenir, ou même la simple conséquence de cette confession qu'il vient tout juste de lui faire ? Et pourtant, ces simples mots semblent pour autant suffire à délier la langue de la chevêchette et de doucement l'entraîner dans une conversation. « Vraiment ? Vous n'avez pourtant rien laissé paraître lors de votre séjour. » Alors qu'elle, en vue des courbatures qui sévissent ses membres, elle doit avoir, en marchant, la grâce d'un canard. « Mais cela est rassurant à entendre que cela vous est passé. Peut-être que vous pourriez même satisfaire ma curiosité... combien de temps cela vous a-t-il prit ? De ne plus sentir les effets du trajets dans vos membres - enfin dos ?  » Car si la cérémonie, tenue devant une satire de dieu, est déjà assez humiliante aux yeux de la chevêchette, ce n'est nullement à un boiteux canard qu'elle souhaite ressembler en se rejoignant son fiancé devant ces maudites flammes. Et comme si le jeune faon avait pour pouvoir de lire dans ses pensées, c'est cet instant précis qu'il choisit pour lui adresser un compliment. Enfin, après une hésitation certaine, qui n'échappe point à lq chevêchette. Que retient-il donc? Que voulait-il dire avant de chercher à lui flatter son ego ? « C'est aimable de vous de m'adresser de telles paroles. Mais vous n'avez nullement besoin de chercher à flatter ma vanité. » Surtout lorsque de telles paroles ne semblent nullement venir du coeur. « Nous ne pouvons pas nier que nous nous marions par devoir. N'est-ce point là ce que vous m'avez dit lors de votre visite à Bosquebrume? Et que nous devons faire de notre mieux afin d'honorer ce devoir. Mais vous souvenez-vous encore de ma réponse, Ser Tavish ? Ou de la promesse que vous m'avez faite ? Parce que si cela est le cas... si vous souhaiter toujours honorer cette parole... je vous en prie, ne nous laissez point en arriver à user de telles paroles uniquement dans l'espoir de flatter l'ego de l'autre. » Ce n'est pourtant pas qu'elle ne désire point entendre de telles paroles de la part de l'homme avec qui elle devra partager sans doute le reste de sa vie - mais encore aimerait-elle qu'elles viennent du coeur. Mais sans doute demande-t-elle trop. Sans doute va-t-elle devoir se contenter de bien moins. « J'espère que ma franchise ne vous a pas vexé, car ce n'était point mon intention. C'était une attention aimable de votre part. » Elle  parle du coeur, comme elle l'a toujours fait, mais n'est-ce donc pas là un fait que, en se cachant derrière des paroles si belles, et pourtant si vides de sens, jamais ils n'arriveront à honorer ces paroles échangées à Bosquebrume. De simples étrangers, des étrangers que bientôt, on force à entamer une vie d'époux. Contre leur grès. Alors à quoi bon en prétendre autrement ? De ces paroles du faon auxquelles vient de faire référence, elle a parfaitement compris qu'il ne désire nullement cette union. Et si c'est sans doute dans le but de se montrer agréable qu'il lui a fait un tel complimen, l'honestie plairait bien plus encore à la chevêchette. Mais en vue des confidences reçues depuis leur dernière rencontre, n'est-ce point là également un espoir sur lequel elle devra tirer un trait ? Mais avant qu'ils ne puissent réellement poursuivre leur discussion, une servante fait son apparition, avec dans ses bras une épaisse fourrure. « Merci... Janice, c'est bien cela ?  » Une tentative de sourire accompagne ces paroles, alors que la jeune chevêchette observe le visage de la jeune servante, espérant ainsi pouvoir s'en souvenir plus tard.

« Merci » souffle-t-elle de nouveau quelques instants plus tard, seulement cette fois, le destinataire est différent, car c'est au jeune faon qu'elle s'adresse afin de le remercier de ces nouvelles attentions à son égard. Et de toute évidence, ces attentions du jeune faon ne semblent point encore terminées, puisqu'il ne tarde pas à lui demander son avis sur une toute autre chose. Et pourtant, ce n'est point à cette question qu'elle répond, la chevêchette, bien trop surprise par ce choix qui semble s'offrir à elle. « Comment se fait-il que vous avez tant de fleurs ?  » En plein hiver, avoir une telle variété de fleurs semble des plus surprenants. « Parvenez-vous donc à les faire pousser sur vos terres ? Ou les avez-vous fait venir de climats plus cléments du Bief ? » A vrai dire, des fleurs, Shoren n'en connait que bien peu, préférant de loin les promenades à cheval au milieu d'une nature plus sauvage aux jolis, mais si prédictibles jardins - et pourtant, avec une simple question, le faon semble avoir réussi à attiser sa curiosité. Puis, comme si elle se souvient à nouveau de quelle a été la question de départ, la chevêchette finit par enchaîner : « Mais si arche fleuri il y a, n'y a-til donc point de conventions à respecter quant à la décoration de celui-ci ? Sur les couleurs ou même les plantes puissant servir pour ornement ?  Je crains que je ne connais bien trop mal les procédures de telles unions devant... R'hollor  » Un nom qui lui reste au travers de la gorge, comme tout ce qui touche à cette croyance qui est la cause de tant de désaccord au sein de sa maisonnée. « Quant à ma couleur favorite, puisque vous avez demandé, il s'agit du vert. Pas celui des conifères qui colorent les paysages à cette saison, mais bien d'un vert plus clair, plus saturé. Le vert d'une prairie d'été.  » ajoute-t-elle, avant de se taire. Ah, quelle sotte devait-elle être à ses yeux, à ainsi divaguer sur un sujet auquel il n’attendait sans nul doute qu’à une bien simple réponse ! Gênée par ce débordement, ces mots de trop où un seul aurait suffi, le chevêchette déglutit. Puis, dans l’espoir de rattraper ce léger faux pas, elle s’empresse d’ajouter : « Mais peut-être pourrez-vous me montrer les fleurs en question, afin que nous puissions prendre une décision en connaissance des cause ? Je suis parvenue à affronter le froid durant bien des jours, je parviendrais bien à y résister quelques minutes de plus. » Peut-être n’est-elle point aussi pressée de participer aux derniers préparatifs de ce mariage qu’elle le devrait, en tant que future mariée. Peut-être n’est-elle point enthousiaste à l’idée de choisir des fleurs pour la cérémonie. Mais elle l’est bien plus à la simple idée de, pour l’espace de quelques instants du moins, échapper à la folie qui régnait autour d’eux.
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An 302, Lune 7, semaine 3

Contrairement à sa sœur Shyra, Shoren ne semblait guère avoir l’âme d’une voyageuse. Alors que Shyra insistait parfois pour l’accompagner dans ses voyages diplomatiques, Lady Shoren ne semblait guère désireuse de se lancer dans une nouvelle traversée régionale de si tôt, du moins pas en plein hiver.
« C’est que…De quoi aurais-je eu l’air si je m’étais avachi sur mon siège pour soulager mon dos ? », plaisanta-t-il. Il y avait cependant du vrai là dedans. A plusieurs reprises, le jeune homme avait souffert d’avoir à se tenir droit sur sa chaise. «  Je ne me serais pas permis de vous embarrasser de la sorte. », ajouta-t-il. « Mmh...Je dirais qu'après deux jours de repos, c'était fini, je me sentais beaucoup mieux. Et pour ce qui est de mes jambes, je dirais que mes muscles étaient encore douloureux pendant cinq jours, mais vous ne devez pas vous attendre à cela. Il faut dire que je les avais mises à rudes épreuves, en les amenant à l’Ouest. », dit-il. Cela serait en effet probablement plus rapide dans son cas de se remettre de ce voyage, pensait Tavish. Quoique...Shoren n'était pas aussi habituée que lui à monter un cheval. C'était une chose à laquelle il n'avait pas pensé.

Le jeune homme s’était attendu à une telle réaction de la part de sa fiancée. Il l’avait bien compris ; Shoren estimait l’honnêteté plus que tout. Elle ne voulait guère entendre de mensonges flatteurs de la part de son futur époux, juste la vérité.
« Non, vous ne m’avez pas vexé. Je dois même dire que je m’attendais un peu à ce que vous émettiez cette réserve. Nous nous connaissons encore très peu c’est vrai, mais j’ai bien compris que vous accordiez, tout comme moi, une très grande valeur à l’honnêteté, et je n’ai pas oublié notre promesse. Mais, je pensais ce que je vous ai dit. », dit-il. Les flammes éclairaient joliment les traits de la nièce de Lord Mertyns et mettait en lumière la jeunesse immaculée de sa peau. De même, Tavish trouvait jolis les reflets plus clairs qui apparaissaient sur certaines mèches de ses cheveux à la lumière de l’âtre.
C’était un détail mais Tavish apprécia de voir la future Lady des lieux s’adresser à la servante qui les avait interrompus en utilisant le prénom de celle-ci. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Certaines personnes ne daignaient guère prendre le temps d’apprendre les noms de leurs domestiques mais ce n’était pas une attitude que l’ancien Storm appréciait.Il était heureux de voir Shoren agir autrement.
Cela devait être également un grand changement pour la jeune fille ; elle qui était habituée à s’adresser aux domestiques de son oncle, aurait bientôt de tout nouveaux serviteurs, qui pour la plupart, n’avait jamais rien connu d’autres que ce fief étranger dans lequel elle résiderait désormais. Janyce était une femme douce et travailleuse. Elle était encore jeune, mais pas aussi jeune que Shoren, et elle avait déjà donné naissance par deux fois, ce qui se voyait d’ailleurs toujours sur son corps, qui n’avait pas perdu tout le poids gagnés lors de ses grossesses. Tavish se demanda si la servante ne serait pas un choix idéal pour accompagner Shoren dans ses débuts à Bourgfaon. Bien sûr, une fois qu’elle connaîtrait le personnel, la jeune fille pourrait choisir elle-même ses propres servantes parmi celle avec qui elle s’entendait le mieux. Mais l’héritier des lieux se demanda si dans un premier temps, Janyce ne pourrait pas constituer une présente rassurante, parfaite pour le rôle.

« Oh non, les fleurs poussent très bien ici. En été, les jardins de Bourgfaon ressemble à s’y tromper à des jardins bieffois. », expliqua Tavish quand Shoren s’interrogea au sujet des fleur. Son fief se trouvait en effet à la frontière du Bief. Et si Bourgfaon était l’une des seules villes à proprement parler de l’Orage, c’était grâce à son climat plus doux pour les cultures ainsi qu’à sa position géographique avantageuse, entre frontière bieffoise et bois-du-roi. « Mais nous en avons en effet fait planter certaines, qui ont la particularité de fleurir en hiver ou d’y résister, pour l’occasion. Il est toujours plus joli d’avoir des fleurs à un mariage, surtout si la cérémonie se déroule en extérieure. Mais ce que nous avons là reste un très léger avant gout de ce à quoi peuvent ressembler nos jardins par d’autres saisons. », dit-il ensuite.

« Non, R’hllor n’a d’exigences qu’en ce qui concerne les flammes qui l’honore. Du reste, je crois qu’il laisse les Hommes s’occuper de leurs unions à leur façon », répondit Tavish avec un léger sourire. Le jeune homme fut quelque peu surpris par la réponse de Shoren à cette si commune question qu’était le nom de sa couleur favorite. Cela tombait très bien ; Comme Shoren devait le savoir, le vert, un vert clair comme celui qu’elle avait décrit, était l’une des deux couleurs de la maison Cafferen, avec le blanc. Et ce vert, elle le trouverait également autour d’elle, quand l’hiver serait derrière eux et que Bourgfaon retrouverait ses couleurs. Vert, c’était aussi la couleur de ses yeux, un héritage familial qui se transmettait de Cafferen en Cafferen, presque à chaque fois. A vrai dire, tous les Cafferen appréciaient cette couleur qui était la leur. Shoren, qui s’apprêtait à en devenir une par mariage, ne dérogeait donc pas à la règle. Appréciait-elle également la couleur de ses yeux ?, se demanda-t-il par la même occasion. Il était déjà arrivé qu’une femme le complimente sur celle-ci, comme il était sans doute arrivé maintes fois que de jeunes hommes complimentent Shyra sur ce même trait.

« D’accord, mais si vous sentez que vous avez froid, n’hésitez pas, dites le. Nous aurons tout le temps pour observer les jardins, il serait absurde de prendre froid pour si peu », déclara Tavish, soucieux de la santé de sa fiancé. Il sourit ensuite, revenant sur la réponse qu’elle lui avait donnée. « Et bien ! C’est en tout cas une heureuse coïncidence que vous aimiez le vert, étant donné qu’il s’agit de notre couleur principale. J’espère que l’hiver ne sera pas trop long car je crois que vous allez appréciez voir ce à quoi ressemble Bourgfaon au printemps. C’est justement très vert par ici, en dehors des cultures de céréales, où c’est plutôt doré », dit-il. Si l’Orage avait un fief « vert », c’était bien Bourgfaon. Entre son climat plus doux qui servait bien l’agriculture et son accès au bois verdoyants, la ville orageoise avait quelque chose de bieffois en elle. « D’ailleurs, le vert est également ma couleur favorite. », ajouta-t-il en lui offrant un sourire aimable. Ainsi, ils n’avaient pas que leur amour pour la franchise et l’honnêteté en commun. C’était un bon début, pensa-t-il avec optimisme, optimisme qui pourtant lui avait fait défaut ces derniers jours.

Pour ce qui était du choix des fleurs, cela n’était cependant pas d’une grande aide. Il n’existait point de fleurs à pétales vertes. Alors qu’il offrait aimablement son bras à Shoren pour l’accompagner à l’extérieure, Tavish se demanda d’ailleurs de quelle couleur serait la robe de son épouse. C’était une question qu’il s’était déjà posée. Les couleurs des Mertyns étaient dans le gris et le blanc et dans la religion des Sept, il était courant que la mariée porte les couleurs de sa maison, même s’il arrivait que certains dérogent à cette règle. Comme le gris était une couleur parfois un peu terne sur les vêtements, sans doute Shoren avait-elle opté pour le blanc ? Auquel cas, elle porterait également déjà l’une des couleurs de son époux.

« Peut-être pouvons nous opter pour des fleurs qui feront écho à la couleur de votre robe, si cela est faisable. »
, proposa Tavish en descendant les marches, dont la rampe était décorée de plantes grimpantes, vers les jardins, toujours au bras de Shoren. Le jardinier Umfred était toujours occupé avec les fleurs mais releva la tête pour observer la future Lady de Bourgfaon. Le jeune homme dirigea sa future épouse vers cette partie du jardin, afin de l'emmener voir ses fleurs dont il lui avait parlé.
« J'y pense ; je n'ai pas encore eu l'occasion de voir votre chouette. Vit-elle en captivité ou dois-je m'attendre à pouvoir l'observer voler au dessus du château à l'avenir ? », demanda-t-il. Il se doutait que l'animal avait accompagné sa maîtresse à Bourgfaon étant donné l'attachement qu'il avait décelé chez Shoren lorsqu'elle avait évoqué cet étonnant compagnon, au banquet de Bosquebrume.
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Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
Carl Jung

« Sans nul doute auriez-vous eu l'air aussi vieux que vous vous sentiez. » réplique-t-elle à cette remarque emplie d'humour de la part du faon, alors que pour la première fois de la journée, pour la première fois depuis longtemps même, les coins de ses lèvres bougent et laissent entrevoir l'ombre d'un sourire. Comme quoi, malgré tous les manques qu'elle peut trouver au faon, et toutes les réserves qu'elle a à son égard, il faut avouer qu'il possède cette faculté à faire faire émerger la chouette de derrière ce mur de froides politesses qu'elle s'est construit. Une faculté dont il a déjà fait preuve lors de leur rencontre à Bosquebrume, et qui, aujourd'hui malgré tous les réserves accumulées depuis, semble une fois de plus faire son effet. Modérément, du moins. Le point positif du moins, c'est qu'à se fier aux paroles du futur seigneur des lieux, les courbatures du aux bien trop nombreuses heures passées en selle bientôt ne seront plus qu'un mauvais souvenir.

Quant à la suite, elle ne peut s'empêcher, la chevêchette, que de lancer un long regard interrogateur au faon. S'il s'est attendu à ce qu'elle puisse avoir des réserves face au compliment qu'il vient de lui adresser, alors pourquoi le lui faire ? Surtout qu'à en juger de part son hésitation, il semble avoir mis un bon moment à le trouver. Est-elle donc, à ses yeux, si immonde qu'il doive se forcer même pour de tels compliments d'usage ? Si cela est le cas, elle préfère bien ne pas l'entendre tenter, car ces hésitations sont, elles, pires encore que l'absence de flatteries. Alors s'il aime tout autant l'honeteté qu'elle, pourquoi les fait-il ? Parce que c'est un manipulateur. Qu'il dit ce dont il croit que d'autres veulent entendre en espérant ainsi pouvoir servir ses propres intérêts, souffle une petite voix dans son esprit, qui possède une bien forte ressemblance aux hululements de l'aînée des chouettes. Peut-être ne sont-ce pas là exactement les mots que Mary a employé, étant bien plus élégante dans la tournure de ses phrases, ces mots pourtant traduisent parfaitement le message que cette dernière a cherché à lui convier lors de sa visite à Bosquebrume. Tout comme son insistance. « Est-ce vrai ? Que vous tenez réellement à  être honnête ? » laisse-t-elle échapper, sa langue étant bien plus rapide que son esprit. « Enfin.. Je... . » balbouille-t-elle, le rouge aux joues. De toute évidence, à quoi bon lui faire part des réserves qu'elle éprouve à son égard depuis la confidence de son aînée ? Car s'il n'y a qu'une part de vérité dans cela, même minime, jamais n'aura-t-elle une réponse honnête. « Je.. je n'aurais rien du dire. S'il vous plait, oubliez ces paroles inconsidérées.  » ajoute-t-elle, sans pour autant regarder celui avec lequel bientôt, elle devra partager sa vie. « Je ne voulais point remettre en doute votre parole. » Elle l'a juste fait. A laché ces mots au potentiel tant dévastateur dans la nature, tel un boulet de canon. Sans réfléchir. Ni à la portée de telles paroles, ni à sa formulation. Elle a juste laissé sa langue sans doute trop pendue prendre le devant sur son esprit - et maintenant que ce dernier semble enfin avoir rattrapé la première, il est trop tard. Elle a beau tenter de faire abstractions de ces propos inconsidérés, le mal est fait. Il a entendu sa réserve, ses doutes... mais au grand soulagement de la chevêchette, c'est ce moment que choisit la domestique pour revenir, avec au bras une épaisse fourrure pour tenir au chaud la cadette des chouettes, coupant ainsi court à toute potentielle investigation de la part du faon sur le sujet.

Et lorsque Janice quitta la pièce quelques instants plus tard, nul des deux jeunes fiancés semblait décidé à reprendre cette malheureuse conversation là où ils l'ont laissé. Non, à la place, ce fut une fois de plus le jeune faon qui tenta de redonner un ton plus plaisant à leur conversation, parlant ainsi de fleurs et de mariages. Et si à la simple notion de ce dernier sujet, la chevêchette ressent à chaque fois la pressante envie de poser ses mains sur ses oreilles pour ne plus devoir endurer d'avantage d'entendre parler de tels sujets, elle tente de ne point faire paraître cette angoisse qui l'habite. Ni son mépris pour cette charade que le faon et les autres égarés appelaient "cérémonie". Ses voeux, ses convictions et sa croyance, personne ne s'y intéresse - à moins que ces derniers ne soient aussi futiles que le choix de fleurs d'ornement. Cela est aussi simple que cela - et elle va devoir s'y faire, que cela lui plaise ou non. Ah, que sa grand-mère râgerait devant de telles perspectives. Devant une telle union. Mais la Grande Chouette n'est plus, s'étant envolé vers d'autres cieux déjà quelques années plus tôt. Et les vents qui soufflent sont depuis son départ sont bien moins cléments envers les divers membres de la maison Mertyns... alors, la chevêchette tente de ravaler cette méprise qu'est la sienne envers cette dérisoire croyance, ainsi que sa désolation face à la ridicule cérémonie qui l'attend. Quelques jours seulement, et elle devra alors laisser derrière elle le nom des chouettes pour endosser celui des faons - et comme ce passage n'est point encore assez délicat, il faut y ajouter cette absurdité de cérémonie... puis, à quoi bon des fleurs, si celles-ci ne se feront dévorer par les flammes, comme tout le reste ? « Et où se trouvera donc l'arche? » finit-elle par laisser échapper, une fois qu'elle peut une fois de plus se fier à sa voix pour ne pas laisser transparaître son dégoût face à cette pseudo-cérémonie future. « Je croyais que cette cérémonie... cette... union... doit se faire devant des... flammes? » ajoute-t-elle, comme pour expliquer l'origine de sa question précédente, alors qu'elle lutte de toutes ses forces de garder un ton neutre. Et ce ne sont point les paroles du faon qui la rassurent : ce faux-idôle du feu laisse les hommes s'occuper des unions unions à leur façon. Les hommes.

« C'est une bien aimable attention de votre part. » commente-t-elle poliment. Aimable - bien que d'une seule remarque, elle a l'impression pourtant d'avoir rajeunit de bien des années. « Mais je ne suis point une de ces fleurs délicates qu'il faut toujours couver. » Non, elle est une Mertyns, et comme toutes les chouettes, a donc une constitution bien plus solide qu'il ne peut paraître au premier regard. Et puis, il y a bien des choses qu'elle accepterait pour échapper aux troubles des préparations et des regards accusateurs que ce dernier lui apporte lorsqu'elle reste là, sans rien faire. « Et bien, voilà ce qui risque de s'avérer fort pratique si un jour l'envie nous prend que de coordonner nos tenues. » ajoute-t-elle, sans réellement savoir si part ces mots, elle tente une blague - des plus ratées - ou s'il s'agit tout simplement d'un certain sarcasme que ces derniers temps semblent avoir associé à son caractère. Mais, une fois de plus, devant une telle remarque, elle ne peut s'empêcher d'en douter la sincerité. Au moins, en vue du sourire qu'il lui addresse, il semble tenter de se montrer agréable avec elle - alors elle tente d'en faire de même, tente de lui adresser du moins un léger sourire avant de saisir le bras qu'il lui tend.

« Cherchez-vous donc à me soutirer des informations, Ser Tavish ? » Des paroles qui, avec les bonnes mimiques, aurait sans doute eu leur place dans un long jeu de séduction. Mais aujourd'hui, elles ne sont qu'accompagnées d'un sourire à peine perceptible et d'un court regard interrogateur, avant que la chevêchette ne laisse une fois de plus vaguer son regard sur les alentours. Cet homme, elle a bien du mal à lire en lui, ou même de saisir ses véritables intentions. A en juger de part les apparences, on dirait qu'il tente de se montrer attentionné à son égard - mais ce ne sont là que des apparences. Et à en croire aux dire de l'aînée des chouettes, celles concernant l'héritier des faons sont des plus trompeurs. Quant à sa robe de mariée... à vrai dire, elle ne préfère même pas y penser. Le choix de la couleur ne lui est pas revenue, si bien qu'au lieu de se revêtir de couleurs pâles habituellement choisies lors des noces devant les Sept, c'est d'une couleur bien plus vive qu'elle se trouvera vêtue... mais même la qualité de l'étoffe bien supérieure à ce qu'elle a pu porter jusqu'à présent ne saurait égaler ce nouvel affront. Et bien qu'il la connaisse encore si mal, le jeune faon semble remarquer que la chevêchette une fois de plus se referme - et use sans doute du meilleur sujet pour lui délier sa langue: sa petite chouette effraie. « Elle se trouve encore dans mes appartements, pour l'instant. Elle a du passer tout le chemin enfermée dans une cage, et en a déstesté chaque seconde. C'était si horrible d'entendre ses hululements de détresse, sans pour autant pouvoir lui venir en aide. Et avec chaque jour passé enfermée, elle semblait perdre en énergie et en force.  » Un peu comme sa jeune maîtresse, finalement, qui avec chaque mile parcouru s'enfonçait d'avantage dans sa mélancholie. « Les chouettes ne sont point faites pour la captivité.  » Ni celles au sens propre, ni figuré. « Mais j'espère qu'elle reccupérera rapidement maintenant qu'elle peut au moins se dégourdir les ailes dans ma chambre... et qui sait, une fois fois qu'elle se sera fait à cette nouvelle maison, elle pourra de nouveau goûter à cette liberté dont elle a tant besoin et voler librement dans les alentours. Juste pas tout de suite, car elle risquerait de chercher à rentrer à Bosquebrume - ou du moins, c'est ce que m'a expliqué le fauconnier de mon oncle, bien que l'on ne puisse point dire qu'il ait beaucoup d'expérience avec les chouettes. Du moins, pas celles à plumes. Mais avec vous également des rapaces à Bourgfaon ? Ou faites vous uniquement élever des chiens ? Car j'aurais bientôt besoin de nouveaux bouts de viande pour nourrir Syrrax, sauf que j'ignore à qui je dois m'adresser pour en obtenir. Peut-être pourrez-vous avoir la gentillesse de me l'indiquer ? Elle ne mange pas beaucoup, et en temps normal, elle chasse au moins une partie de sa nourriture seule, mais tant qu'elle doit rester cloîtrée à l'intérieur... »
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An 302, Lune 7, semaine 3

Tavish s’était mentalement félicité d’avoir réussi à arracher un léger sourire à son épouse en lui confiant ses maux de dos après de longues journées de voyage. Il avait fallu un peu de temps, lors de leur première rencontre, avant que leur conversation ne devienne un peu plus chaleureuse. Peut-être était-ce plus rapide cette fois ? Ci-oui, il en était ravi. Mais malheureusement, il s’était réjoui trop vite.

« Bien sûr. Je vous l’ai dit ; c'est très important pour moi. », dit Tavish, tentant de rassurer son épouse lorsqu’elle mit assez maladroitement en doute son honnêteté. Elle sembla gênée d’avoir laissé ses pensées s’exprimer tout haut et lui demanda d’oublier ce qu’elle venait de dire et comme ce fut justement à cet instant que Janyce revint avec la veste que l’orageois lui avait demandé d’aller chercher, le jeune homme perdit l’occasion de lui demander la raison de ce questionnement. Il aurait pu revenir là-dessus par la suite, mais il ne voulait pas forcer la main à Shoren qui semblait ne plus vouloir discuter de cela. Il s’interrogea néanmoins. Pourquoi ce sujet semblait-il l’inquiéter ? S’il y avait bien une chose que Tavish avait pu démontrer à Shoren, c’était sa franchise et son réel désir de sincérité. Aurait-elle entendu parler de ces rumeurs qui lui prêtaient une aventure avec Lady Walda ? Non, cela semblait peu probable étant donné que le reste de sa famille n’en savait visiblement rien. Une crainte due aux multiples défauts que l’on prêtait aux nés Storm, dans ce cas ? Peut-être...

« Derrière la fosse creusées pour les flammes. De cette manière, lorsqu’on nous serons passés par-dessus les flammes, nous nous retrouverons sous l’arche, devant le prêtre. », expliqua-t-il lorsque Shoren lui demanda où se trouverait l’arche. Espérait-elle apprendre qu’ils avaient renoncés aux flammes et installé cette arche à leur place ? Non, ce n’était qu’une addition décorative. Et il avait du mal à cerner si cela plaisait ou non à Shoren.

C’est évidemment à Clarysse qu’il pensa lorsque sa future épouse lui répondit ne pas être une « fleur » que l’on doit couver sans cesse. Les armoiries d’Herbeval représentaient toutes sortes de fleurs aux pétales délicates. Et comme on pouvait décrire les Cafferen par le nom de faons, il était bien souvent arrivé que l’on emploie le terme de fleur d’Herbeval pour désigner la jeune femme de la maison, désormais mariée à l’hermine. Les fleurs que l’on doit protéger, timides et délicates, ce n’était d’ordinaire par son type de femmes. Il devait bien le dire ; Shoren avait certains traits de caractères qu’il appréciait grandement retrouver dans le sexe opposé. Son assurance lorsqu’elle parlait, sa répartie et sa franchise. Et pourtant, c’est une femme bien différente qu’il avait aimé en la personne de Clarysse. Mais, c’était du passé désormais. Cela devait être du passé.

« Vous m’avez démasqué ! », répondit-il avec amusement à propos des informations qu’il cherchait à obtenir sur la robe de mariée de son épouse. « Mais, peut-on me le reprocher ? La robe d’une épouse est tout le temps sujet de curiosité et de conversation…», ajouta-t-il. « Certes, chez les femmes plus que chez les hommes mais…je suis un peux curieux, voilà tout ! », concéda-t-il avec le sourire. Si sa curiosité ne semblait pas avoir beaucoup amusé Shoren, Tavish n’abandonnait pas pour autant. Il se souvenait être parvenu à mettre sa fiancée plus à l’aise que cela et à la faire sourire plus sincèrement, lors de leur fiançailles. Il tenait réellement à faire de son mieux pour que la nièce de la chouette se sente bien et aborde sa journée de mariage avec moins d’anxiété. Et c’est pourquoi il lui parla ensuite de son animal de compagnie quelque peu original, un des rares éléments familier qui l’avait suivi et resterait auprès d’elle dans ce fief qui lui était encore étranger.

Le double sens de la phrase de sa fiancée n’échappa pas à Tavish. Elle se sentait probablement captive, en ce moment. Captive de ce mariage dont ni elle, ni lui n’était maitre. Contre cela, il ne pouvait rien faire. Le mariage aurait lieu. Mais, il pourrait au moins veiller ensuite à ce que, à défaut de se sentir captive d’une alliance, la jeune femme ne se sente pas captive de son époux.
« Je vois. J’espère qu’elle se plaira bientôt à découvrir la ville et les bois, dans ce cas. » Il comprenait que sa fiancée n’apprécie guère d’avoir à maintenir son animal de compagnie dans une relative captivité. « Non, nous ne faisons pas élever de rapaces. Votre chouette sera la première du genre à habiter le château. Mais, je verrais avec mon grand-père. Il saura où trouver cela. », répondit Tavish. « Syrrax ? » répéta-t-il ensuite. « Comme la redoutable dragonne de la reine Rhaenyra…Pourquoi ce choix ? », s’intéressa-t-il en regardant sa fiancée.
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Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
Carl Jung

Bien sûr. Bien sûr apprécie-t-il l’honnêteté. Cela est important pour lui. Mais comment sa réponse aurait-elle pu être autre ? Bien sûr va-t-il lui dire d’apprécier l’honnêteté –  comment a-t-elle pu espérer autre chose pour ne serait-ce qu’un bref instant ? Et pourtant, malgré l’empressement du fan que d’affirmer son appréciation pour la droiture, il s’est pourtant bien gardé que des ajouts concernant la réelle honnêteté de ses paroles – se contentant d’affirmer son appréciation de ce trait, tel que l’on peut apprécier la beauté d’un coucher de soleil. De loin. A cette pensée, elle pince ses lèvres, la chevêchette, agacée. Comment a-t-elle donc pu être aussi naïve que d’espérer obtenir une réponse honnête enfonçant ainsi droit dans le tas ? Elle a été stupide d’ainsi baiser sa garde, laissant sa langue être plus rapide que son esprit. Et pour quoi ? Elles n’ont fait qu’agrandir, ses craintes face à cette union, depuis les confidences que lui a fait l’aînée des chouettes, sans jamais réellement trouver d’apaisement.  Et puis, ce n’est certainement pas parler de cette parodie de cérémonie que va être le mariage, leur mariage, qui parviendra à apaiser son esprit. Ni la mention de ces fous de rouge dressés, dont du moins un représentant sera présent d’ici peu à Bourgfaon. Et dire que son futur époux, celui avec qui elle va devoir partager sa vie et bien plus encore, fait parti de ces moutons qui se sont laissés détourner de la Foi Véritable par ces fous… et pour un homme trahissant ses propres Dieux, sa propre foi, les choses que lui a confiées son aînée ne semblent point si surprenants, n’est-ce pas ? Et pourtant, c'est d'un voile d'indifférence qu'elle tente de voiler qu'elle tente de voiler ses véritables pensées, alors qu'elle accepte le bras que grâcieusement, le faon lui tend.

Et pourtant, même si elle s'efforce de faire bonne figure aux côtés de celui qu'elle ne connait que trop peu malgré tous les récits entendus à son sujet, elle est bien incapable de partager l'enthousiasme que ce dernier affiche. « Mon oncle a insisté pour qu'elle soit aux couleurs de.. des flammes. » se corrige-t-elle rapidement, tentant d'éviter de devoir une fois de plus prononcer le nom de cette caricature de Dieu. « Il a très généreux en faisant des étoffes un cadeau pour mon... » La jeune femme déglûtit, ayant toujours bien du mal à réaliser que tout cela est bien réel. Que d'ici quelques jours, elle quitterait le nom des chouettes pour embrasser celui des faons. « ... mariage. Ainsi, voyez-vous, nul besoin d'assortir les fleurs à ma robe, car tout le décor le sera déjà. » tente-t-elle de plaisanter, sans pour autant parvenir à voiler entièrement son amertûme. Et dire qu'elle a toujours pensé un jour lointain se marier en ces tons clairs tant habituels des mariages sous les regards des Sept - mais illusions et rêveries que trop rapidement n'éclatent. Et final, ce serait vêtue d'une robe rouge qu'elle irait à la rencontre du faon, avant de sauter au-dessus des flammes et de devenir son épouse. L'épouse d'un batard légitimé. La petite-fille par alliance d'un maître de chenil comme il vient de le lui rappeler avec si peu de tact. N'est-ce point-là le rêve de toutes les jeunes filles nobles ?? Les lèvres pincées n’expriment que trop clairement les pensées de la chevêchette à cet égard. « Cela est aimable de votre part. Quant au nom… j’ai toujours aimé cette histoire. » ajoute-t-elle, bien peu désireuse de trop étendre la discussion à ce sujet après que le faon ne vienne de lacher une telle bombe. « Est-ce que... » comment formuler cela sans trop offenser ? « toute votre famille sera-t-elle présente à la cérémonie ? » Il ne pouvait tout de même pas penser que le maître de chenil de Bourgfaon puisse assister à un événement de la sorte, encore moins en compagnie de l'héritier Lannister, n'est-ce pas ? Déjà que la présence de Shyra pourrait être vu comme offense, et encore a-t-elle du moins, parcourant ses veines, du sang bleu dilué... « Cela a-t-il également été le cas lors du mariage de votre père ?» La feue Lady Cafferen a-t-elle aussi du supporter la présence ce toute cette famille illégitime de son époux ? Ou sa famille à elle a-t-elle réussi à imposer qu’une telle offense ne soit point omise lors de ce jour qui signait l’union de deux maisons ?
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An 302, Lune 7, semaine 3


Les couleurs des flammes ? Cette robe serait sans doute magnifique mais il voyait bien que l’idée d’être assortie à l’élément représentatif d’un Dieu auquel elle ne croyait pas ne enchantait nullement sa future épouse. Il sentit l’ironie amère de sa plaisanterie. Le chevalier oreageois ne sut que dire. S’il disait à Shoren qu’il était certain que cela lui irait très bien, elle soupçonnerait une flatterie malhonnête. Alors, comment la réconforter ?

« Ce n’était pas les couleurs que vous souhaitiez porter... »,
remarqua-t-il, compatissant. « Je peux le comprendre. », dit-il, sincère. En effet, il pouvait tout à fait comprendre que la jeune femme n’appréciait guère devoir porter les couleurs d’une foi qui n’était pas la sienne. Si aucun des deux n’avaient choisi ce mariage, Shoren était sans doute plus à plaindre que Tavish. Elle devait tout de même quitter son foyer et s’unir devant un Dieu qui n’était pas le sien, ce qui n’était pas son cas. « A défaut d’apprécier le choix des couleurs, est ce que le modèle vous plait ? », lui demanda-t-il gentiment.

L’ancien Storm avait demandé à sa fiancée quelle était la raison du choix du prénom de son animal de compagnie mais c’est une réponse évasive que celle-ci donna. Le jeune homme tâcha néanmoins de rebondir avec le sourire. « Et bien…Esperons que votre chouette ne soit pas capable de commettre autant de dégât au château que son homonyme reptile. Sans quoi...Je crois que les domestiques vont perdre la tête ! »

Bien sûr, le jeune homme avait compris pourquoi sa fiancée s’était un peu fermée à la discussion si soudainement. Il avait déjà évoqué son grand-père et le métier de celui-ci, lors de leurs fiançailles, quand Shoren lui avait demandé de lui parler de sa famille et il avait bien vu quel type de réaction cela provoquait chez elle. Cela l’avait un peu déçu, il ne pouvait pas le nier. Il y avait parfois des nobles, même s’ils étaient rares, qui considéraient les roturiers avec une grande humilité et qui ne voyaient pas en leur présence une offense. Tavish appréciait beaucoup ces personnes, comme Lord Tyrion, qui ne se croyaient pas mieux que les autres parce qu’ils étaient riches et puissants. Mais cela était indéniablement rare. Peut-être plus de personnes partageaient cette vision des choses à Dorne, là où les bâtards étaient déjà bien mieux traités, ou dans les Iles de Fer où apparemment la valeur d’une personne n’était pas contenue dans sa naissance mais dans ses actions. Cependant, même si l’évocation de sa famille maternelle ne semblait pas mettre à l’aise Shoren, Tavish préférait ne pas s’en cacher et ne pas passer sous silence ce fait avec lequel elle devrait pourtant bien cohabiter. A quoi servait-il de faire semblant ? Ils allaient passer leur vie ensemble et Tavish n’était pas le genre d’homme à mentir sur ses origines. Oui, il était le petit-fils d’un modeste maître de chenil. Il ne le renierait pas. Cela aurait été malhonnête de le faire.
Il ralentit le pas, jusqu’à s’arrêter. Réfléchissant à la réponse qu’il allait donner, il soupira légèrement.

« Je ne vais pas vous mentir, j’aurais aimé qu’elle le soit. », répondit-il finalement en regardant sa future épouse. «  Je comprends que cela ne puisse se faire mais…Cela m’attriste un peu, c’est vrai. », avoua-t-il. « Mon grand-père est un roturier, certes. Mais c’est un homme bien. Et je sais qu’il serait très heureux de pouvoir assister à mon mariage. Cependant, il ne le demandera pas. Parce qu’il connait sa place dans ce monde et qu’il ne voudrait absolument pas être une source de malaise. Quant à moi, je ne l’y inviterais pas car je ne le peux. Mais quand bien même nous lui proposions, je crois qu’il refuserait poliment, en disant que ce n’est pas là sa place. », expliqua-t-il. Il espérait tout de même pouvoir présenter son grand père à Shoren. Peut-être pas tout de suite, mais prochainement. Si sa fiancée oubliait un peu ses préjugés, elle pourrait sans doute nouer une amitié avec certains membres de sa famille. Son grand père était apprécié de tous, c’était un homme réellement gentil et bienveillant. En plus, il priait toujours les Sept, s’étant estimé trop vieux pour penser à des changements de confession. « J’ai assisté à la cérémonie, tout comme Shyra mais bien sûr, notre famille maternelle, à ma sœur et moi, n’avait aucune raison d’être conviée. », dit il en reprenant le pas. En effet, si pour ce mariage, il n’était pas possible qu’elle le soit, pour un mariage qui ne la concernait guère, la question était vite réglée. « A l’époque, je ne pensais pas que notre présence pourrait être une épreuve supplémentaire pour la fiancée de mon père. De mon point de vue d’enfant, c’était plutôt moi et Shyra qui subissions une épreuve en voyant une autre femme que notre mère, qui nous manquait toujours beaucoup, épouser notre père. Pourtant, elle avait pris le temps de discuter un peu avec nous ce jour là et je l’avais trouvée gentille. Je ne pense pas qu’elle voyait notre présence comme une grande offense. Elle avait plutôt l’air de vouloir se montrer réconfortante, en sachant que nous avions perdu notre mère, même si cela faisait déjà plus de deux ans. Après le mariage, je suis parti vivre à Herbeval auprès de Ser Garrett. Enfant, je ne voyais donc pas souvent ma belle-mère mais en dépit de leur différence de rang, Shyra en a été très proche. », dit-il. Repenser à la femme qu'était Lady Alyssa à ses débuts à Bourgfaon était véritablement étrange. Elle ne demandait qu'à aimer leur père. Elle l'avait aimé, d'ailleurs. Quelle tristesse que leur père n'ait pas été capable de s'ouvrir un peu plus à cet amour...
Il était étrange, également, de repenser à la proximité passée de Shyra et d'Alyssa. Car si Shoren interrogeait sa future belle-sœur, aujourd’hui au sujet de Lady Alyssa Tudbury, elle n’obtiendrait guère de récit d’une longue amitié. La jeune Storm changerait sans doute rapidement de sujet, incapable de pardonner à sa belle-mère le crime secret qu’elle avait commis. Il faut dire que pour Shyra, Alyssa avait été comme une seconde mère. C’était donc plus qu’un sentiment de colère qu’éprouvait la jeune fille depuis ce jour mais un sentiment de trahison.
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Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
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« Il y a bien des choses que je n'ai point souhaité, et pourtant elles sont arrivées et il faudra bien s'y faire. » Un simple constat, rien de plus. La robe, les fiançailles, ces tentatives à peine voilées que de la pousser à la conversion - tant de choses dernièrement bousculent sa vie, et sur lesquelles elle n'a point le moindre mot à dire. Et pour compagnon quotidien, elle a cette constante sensation d'oppression. Comme si elle s'étouffait déjà dans cette vie dans laquelle on tente de la pousser. Et ce ne sont de toute évidence point les petites libertés telles que celles au sujet de la coupe de sa nouvelle robe qui puissent y changer quoi que ce soit. « Ma mère serait peinée si cela ne serait pas le cas, avons-nous passées de longues heures à travailler sur cette robe. » Les Mertyns ne sont point une grande famille, si sont-ils particulièrement riches, si bien qu'il n'est point rare que les femmes de la maison participent à toutes les étapes de l'élaboration de leurs nouvelles robes. Et au cours des années, la chevêchette a développé une habilité certaine avec une aiguille - bien qu'habituellement, ce sont bien plus ses talents de broderie plutôt que de couture qui lui valent compliments. « Vous devez me croire bien ingrate que de me plaindre de la couleur face à un cadeau généreux de mon oncle. » Car généreux, ce cadeau l'est. Certainement. Peut-être. Si l'on ne compte pas les circonstances ou la couleur. Une autre dégradation aux yeux de la jolie brune. Une de plus - et même les insignes des chouettes ornant sa nouvelle tenue ne peuvent la lui faire oublier.

« Espérez-alors qu'elle puisse rapidement s'habituer à cet nouvel environnement, car je crains si elle reste trop longtemps enfermée, elle rendra fous de part ses hululements tous les habitants de votre château. » Et sans doute la chevêchette la première. Et même l'héritier des faons, puisque bientôt... bientôt... la filles des chouettes déglutit face à cette simple évidence qui pourtant la terrifie. Bientôt, elle sera forée de partager une chambre avec le faon. Une chambre... et bien plus encore. Pinçant ses lèvres, elle déglutit, déglutit dans l'espoir de pouvoir ravaler peur et désarroi. Et... allait-il lui autoriser à garder Syrax dans sa... enfin, sa chambre à lui ? Mais voilà bien une chose qu'elle ne peut lui demander, bien trop gênée par les futurs aspects du mariage qu'elle ne connait pour l'instant que de récits. Alors à la place, tente-t-elle de rediriger la conversation vers d'autres sujets. Des sujets dont les réponses peut-être lui aideront à mieux faire sens de toutes ces contradictions entendues au sujet de son époux. Mais pour l'instant, la seule chose qu'elle a pu apprendre, c'est bien qu'ils semblent avoir des visions bien différentes au sujet de mariages et présences appropriées. Comment peut-il donc réellement croire que la présence des bâtards du marié puissent ne puissent point gêner la mariée... Que devoir depuis le jour même de son union, elle doit subir un constant rappel qu'elle n'a qu'une place de second choix auprès de son époux. Ou plutôt, quatrième. A-t-il donc si peu d'empathie ? « Cela a pourtant du être difficile pour elle, que d'être rappelée qu'elle ne sera toujours qu'un second choix. » Pendant un bref instant, la chevêchette porte le regard sur le jeune faon. Y aura-t-il donc également ce genre d'invités d'invités à leur mariage ? Après tout, Blurd aussi a imposé la présence de son fils bâtard à l'aînée des chouettes. Alors pourquoi le faon serait-il différent ? « Donc... » Comment formuler cela d'une manière à ne point offenser ? « De votre famille... il y aura donc... uniquement votre sœur et votre père ? » Mais ce n'est point pour savoir s'il y a d'autres petits Storms qui peuplent l'enceinte de Bourgfaon qu'elle s'est lancé dans ce questionnement. Non, elle pourrait vivre avec, tout comme les futures infidélités du faon, tant qu'on ne lui imposait point la présence au jour le jour. En revanche, elle ne pourrait continuer à supporter cette incertitude au sujet du caractère de ce dernier. « Mais... si vous dites vrai, si votre belle-mère réellement a été aussi gracieuse face à votre  présence et celle de votre sœur, elle a du être une grande femme. Je... à en fier vos paroles, vous n'étiez donc point proche d'elle ? Mais peut-être pourrez-vous tout de même me parler d'elle ? Peut-être ainsi même dans sa mort bien trop jeune, pourra-t-elle être ma guide pour cette vie à venir à Bourgfaon ? » Et surtout, a-t-elle besoin d'apprendre d'avantage au sujet de cette femme, et de sa relation avec le jeune faon pour enfin pouvoir décider si elle doit accorder confiance aux confidences de cette dernière - mais en même temps, comment ne pourrait-elle pas ? Après tout, la feue Dame de Bourgfaon n'a-t-elle pas été une amie de sa chère soeur ?
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An 302, Lune 7, semaine 3

Ainsi, Shoren avait elle-même aidé à la confection de sa robe. « J’ignorais que vous aviez travaillés vous-même à l’élaboration de votre robe. Vous avez donc des talents de couturière ? », s’intéressa Tavish. « Non, je ne vous trouve pas ingrate. Votre oncle vous avez caché la vérité au sujet de la confession religieuse de ma famille. J’imagine que vous devez encore nourrir quelques rancoeurs à ce sujet… », dit-il, compréhensif. Si Lord Mertyns avait fait cadeau à sa nièce d’une robe au couleur de R’hllor, on ne pouvait pas dire qu’il s’était pressé de lui annoncer la couleur religieuse de ce mariage à venir.
Tavish rit à la remarque que Shoren fit ensuite concernant sa chouette. Il n’avait pas pensé aux hululements que l’animal nocturne pourrait émettre s’il était mécontent de sa nouvelle maison. « Et bien, je l’espère aussi ! Je suis capable de passer une nuit sans dormir et d’être malgré tout en relative forme le matin mais à partir de la deuxième, cela se gâte… », dit-il.

En effet, cela avait dû être difficile. Tavish nourrissait un très grand respect pour son père, héros de guerre et respectable seigneur de Bourgfaon. Pourtant, il désapprouvait la manière dont il avait géré son mariage. Si le nom d’Alyssa était aujourd’hui bannis de la famille Cafferen, Arstan comme Shyra ne désirant plus l’entendre, Tavish se souvenait très bien de la peine qu’il avait déjà ressenti en voyant une Alyssa souriante chercher  le regard d’Arstan, qui ne le remarquait même pas, et laisser son sourire s’évanouir lorsqu’elle était à nouveau ramener à la réalité de son invisibilité aux yeux de son époux.

Ce n’était pourtant pas avec Shyra ou Tavish, enfants illégitimes de son époux, qu’Alyssa était en compétition pour gagner le cœur ou du moins l’attention de son mari. Elle l’avait compris au début, ce qui lui avait permis de s’occuper de la petite comme de sa fille adoptive et de tisser ainsi un lien plus fort avec Arstan. Mais, il était difficile de remplacer un fantôme, quand sa présence était encore si fortement ancrée dans le cœur d’un  homme.
« Cela l’a été, oui…Malheureusement pour Lady Alyssa, mon père a porté le deuil de ma mère très longtemps. Il le porte même encore un peu aujourd’hui, je crois. », déclara Tavish, compatissant au manque d’amour qu’avait du ressentir sa belle-mère.

Le jeune né-Storm haussa les sourcils à la question de Shoren. Il voyait qu’elle avait tenté de tourner cela de manière à ne pas l’offenser mais qu’il s’agissait d’une question délicate. Ne lui avait-il pas déjà expliqué que le reste de sa famille avait perdu la famille à Cendregué, faisant de son père le nouveau Lord ? Finalement, il comprit ce qu’il l’inquiétait surement.
« C’est bien cela. », avait-il d’abord répondu. Puis, ayant compris ce qu’elle souhaitait probablement savoir, il ajouta « Je n’ai pas d’enfants illégitimes, si c’est que vous souhaitez savoir ». Il l’avait dit sans animosité et avec, au contraire, une certaine douceur accompagnée d’un léger sourire réconfortant. Ils s’étaient promis l’honnêteté, n’est ce pas ? A quoi bon tourner autour du pot ?  Il n’avait pas d’enfants non, du moins pas à sa connaissance. Et comme il entendait faire de son mieux pour que ce mariage soit une réussite, il ne comptait devenir père de petit Storm.

La curiosité de Shoren vis-à-vis de Lady Alyssa étonna Tavish autant qu’elle le mit mal à l’aise. Alyssa était LE secret familial, voir le sujet censuré de la famille, depuis qu’elle avait tenté de l’empoissonner. Pourquoi était-elle si curieuse à son sujet ? Il se sentit d’autant plus embarassé par la situation lorsque Shoren se demanda si Alyssa ne pourrait pas être en quelque sorte un modèle pour elle ? Qu’elle lui dise cela à lui, c’était une chose car il était le seul qui avait pardonné à sa belle-mère ses actes et qui avait encore malgré tout, de la compassion et de l’affection pour la femme qu’elle avait été, avant de déraper vers la voie obscure. Mais si Shoren posait la même question à Shyra, saurait-elle masquer sa rancœur ?
« Et bien comme je vous l’ai dit, je ne la voyais pas souvent. Je suis partie vivre à Herbeval après son mariage avec mon père et je ne pouvais rendre visite à ma famille qu’une ou deux fois par an. Mais, je n’avais pas d’animosité à son encontre, au contraire… Elle avait noué une charmante relation avec ma sœur et d’ailleurs j’étais très peiné pour elle lorsque j’apprenais par les corbeaux que Shyra m’envoyait que Lady Alyssa avait à nouveau fait une fausse couche…Et c’était malheureusement chose courante. La Mère ne semblait pas l’aider dans son désir d’avoir un enfant. Pourtant, Lady Alyssa était bien jeune quand elle a épousé mon père… »

En disant ses mots, Tavish constata qu’Alyssa avait l’âge de Shoren lors de son mariage. A l’époque, du haut de ses neuf ans, Lady Alyssa lui était évidemment apparue comme une adulte. Plus jeune que son père, certes mais…Alors qu’il s’apprêtait lui-même à épouser une jeune femme de dix-sept ans, dont il était de huit ans l’aîné, la différence d’âge entre la défunte Lady des lieux et son père le frappa d’autant plus. Arstan avait 20 ans de plus qu’Alyssa à leur mariage. Comme cela avait dû être effrayant pour elle…Et comme son père avait été égoïste dans cette union… Car des souvenirs qu’il gardait de ce mariage, Tavish ne se souvenait pas qu’Arstan avait pas été le genre de mari à se montrer rassurant envers sa jeune épouse. Il s’était marié par devoir, regrettant de ne pas avoir pu épouser une première fois la femme qu’il aimait vraiment, et sans être irrespectueux, il n’avait pas fait beaucoup d’effort pour se rapprocher de sa fiancée, le jour de leurs noces. Il n’en ressentait sans doute pas le besoin, tout cela n’était qu’une alliance politique pour lui, mais elle, en revanche…Elle en avait sans doute désespérément souhaité qu’il le fasse.
Lorsque Clarysse lui avait évoqué la réticence que suscitait chez elle le devoir conjugal, Tavish n’avait pu s’empêcher de faire un rapprochement entre ce que vivait la bieffoise et ce que devait probablement redouter Shoren. Il avait alors senti tout le poids de la nuit de noces envahir lourdement ses épaules. Clarysse avait dit que son époux n’était pas brutal ou méchant et pourtant, cet acte la terrifiait visiblement. Qu’est ce que cela devait être, alors, quand la différence d’âge entre les mariés est de vingt ans ?
« Avec les années, ma présence a commencé à déplaire à Lady Alyssa. Et puis, quand je suis revenu à Bourgfaon, après l’obtention de mon titre, disons que…Elle n’en était pas enchantée. », tâcha-t-il d’expliquer. « Elle n’avait pas su donner d’enfants à mon père et je crois que cette bonne entente qui exigeait entre lui et moi… » Il soupira. « Cette bonne entente l’énervait et la peinait car elle souhaitait lui donner un garçon de qui il pourrait être très proche, son héritier légitime, et n’y parvenait pas. » Il fit une pause puis reprit : « Enfin…Elle lui en a finalement donné un, un garçon fragile mais en bon santé, mais c’était malheureusement au moment où la peste a frappé notre région…Avez-vous perdu des proches, vous aussi, durant cette tragédie ?», lui demanda-t-il, tentant de changer de sujet de conversation sans que cela ne paraisse trop étrange.
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Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
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« Ma grand-mère a veillé à ce que nous ne tournons point nos pouces fainéant – et il y a eu que bien peu d’activités qu’elle jugeait dignes de l’attention d’une lady. Et encore moins dignes d’une chouette. » Un sourire léger se pose sur ses lèvres, alors que la nostalgie se mêle à son regard. Depuis aussi longtemps qu’elle ne puisse s’en souvenir, sa grand-mère a été son exemple. Son soutien. De son innocent regard d’enfant, elle a toujours admiré cette femme forte qu’a été la matriarche des chouettes. Jusqu’à ce que cette dernière ne prenne son dernier envol lors de la vague rouge qui a ravagé le pays, elle qui a toujours tout fait pour sa couvée… et dire qu’en guise de récompense, son indigne fils ne fait que s’assurer qu’elle se retourne dans sa tombe – enfin, le ferait-elle, si elle en aurait une. Pinçant ses lèvres, la chevêchette ne se force pas moins d’ajouter : « Elle s’est assurée que chacune de ses petites-filles sache se débrouiller avec une aiguille, car, comme elle disait oisiveté et arrogance sont les premiers pavés menant à la chute. » Un travail des plus pratiques, surtout maintenant que chaque dime comptait, avec trois filles en âge de se marier. Enfin, en vue du statut de l’héritier des faons, sa dote à elle ne peut être si élevée, n’est-ce pas ? Car quelle noble famille veut bien d’un homme aux origines des plus douteuses, d’un descendant d’un maître de chenils, aux côtés d’une de ses filles ? Mais voilà bien des pensées qu’elle préfère taire, tout comme les réticences que le faon évoque. Car si les intuitions de ce dernier sont des plus justes, c’est bien là un sujet qu’elle ne puit évoquer chez un étranger : trop profondément ancrées sont les leçons que la Grande Chouette vantant l’importance de l’unité familiale pour qu’elle ne puisse ne serait-ce que songer à laver son linge sale devant un inconnu. Du moins tentera-t-elle de garder sa colère pour elle – même si c’est jusqu’à présent là bien une chose avec laquelle elle a le plus grand mal.

« J’espère que cela n’arrivera point à cela. Pour l’instant, elle est encore affaiblie par le long voyage – et être enfermée dans une si petite cage lui a grandement pesée. Mais j’espère qu’elle s’en remette rapidement. » A vrai dire, elle s’inquiète sans doute plus qu’elle ne veuille l’avouer pour son petit rapace de compagnie – mais maintenant que cette dernière peut enfin détendre ses ailes du moins un peu dans l’intimité de la chambre, elle devrait bientôt récupérer entièrement, n’est-ce pas ? Du calme, un peu de chaleur, de la bonne nourriture et un exercice – bien que limité – devrait suffire pour faire de sorte qu’elle rétablisse, n’est-ce pas ? Après tout, elle est encore jeune en âge...

Mais pour l'instant du moins, bien d'autres sujets encore occupent son esprit. Et sur ces derniers au moins, elle peut espérer trouver réponse. Si elle parvient à poser les bonnes questions, assez discrètes pour que le faon ne puisse point deviner quelles véritables informations elle cherche à lui arracher. Car si ce dernier est bien aussi manipulateur que les récits reçus ne le laissent paraître, alors jamais ne lui dira-t-il la vérité - mais le regard d'une chouette est accéré, et ne saurait être trompé aussi facilement. Non, s'il lui ment, elle finira bien par décerner ce petit moment où dans les détails il s'emmêlera - et alors, elle aura bien la réponse qu'elle cherche. Mais trop novice au jeu de la duperie, elle ne tarde point à s'emmêler, à laisser ces improvisations de dernières minutes doucement la détourner de son véritable objectif. Comme la simple question si son mariage ressemblerait à celui de Lady Alyssa. Si elle aussi devra déjà voir au moment même de son union que jamais elle ne parviendra réellement à se frayer une place dans la vie du faon qu'elle épouserait, elle. Qu'elle aussi devait subir cette constante dégradation que de voir les bâtards de son époux être élevés tels des enfants légitimes ou presque. Mais, bien maladroite, ses pensées véritables transparaissent trop aisément. « Je... » balbutie-t-elle, et alors que ses joues rougissent de plus belle, son regard tout à coup se trouve attiré par ses propres pieds.  « Je… » recommence-t-elle, alors que son malaise toujours semble manger ses mots. « Je... ne voulais point vous le demander aussi maladroitement. Je suis désolée. » Point de mensonge. C’est sa promesse à elle, et elle au moins la tiendrait – aussi parce qu’en vue de son malaise évident, il lui est bien impossible d’en affirmer le contraire. « Je n'aurais pas du vous demander une telle chose. C'est juste... vous parliez de votre présence au mariage de Lady Alyssa, et je ne pouvais m'empêcher de me demander... vous ne seriez pas le premier homme...  » Pinçant ses lèvres, la chevêchette laissa le silence engloutir la fin de sa phrase, car à quoi bon de continuer sur une telle lancée, lorsque l'on ne fait que s'enfoncer d'avantage ? Alors à la place, tente-t-elle de ramener à bon port cette petite mission à elle, espérant que, même dans sa mort, Lady Alyssa lui peut lui permettre d'apprendre d'avantage au sujet de son... enfin, du faon. « La pauvre, cela a du être une terrible épreuve pour elle. » Qu'une ombre du passé ainsi surplombe le vivant. Que malgré tous les efforts qu'elle faisait selon les récits du faon, ces derniers ne semblent point suffire pour prendre la place qui lui revenait: celle de mère, d'épouse respectée et non pas oubliée au profit de doux souvenirs. Mais plus que les peines d'une femme morte depuis plusieurs  années déjà, c'est le message caché entre les lignes du faon qui attire l'attention de la chevêchette: jamais n'a-t-il été proche de sa belle-mère. Ni sentimentalement, et encore moins physiquement, étant entraîné à bien des lieux d'ici pour un jour devenir chevalier. Mais cela donne-t-il plus de poids encore aux paroles de Lady Alyssa, ou moins ? Car de ce manque de complicité tel que le suggère le récit du faon, le caractère décrit par la défunte peut parfaitement l'expliquer. Tout comme la distance peut suggérer un manque de connaissance de l'autre. En d'autres mots, n'est-elle point plus avancée encore qu'elle ne l'a été au début de ce récit. « Quel âge avait-elle ? » Tout ce qu'elle savait au sujet de cette étrangère dont elle allait partager le destin est que cette dernière était liée d'amitié à l’aînée des chouettes, et sans doute d'un âge similaire à cette dernière. « Ainsi, elle vous en a voulu pour cela ? Parce que les Sept lui ont refusé ce fils qu'elle désirait tant ? » Voilà qu'enfin, ils risquent d'aborder ces sujets auxquels elle souhaite tant connaitre les réponses - mais tel un faon effarouché, l'héritier de Bourgfaon ne tarde point à fuir de là où mène cette conversation. Que craint-il au sujet ? Que préfère-t-il garder sous silence ? Car pour la première fois aujourd'hui, c'est bien le faon qui semble hésitant, gêné même par le sujet. « Je comprends que vous ne souhaitez point en parler. Cela ne me regarde point vraiment, après tout, cela s'est passé il y a bien des années et ne regarde que votre famille. » Ce qui s'est passé, elle n'en a pas la moindre idée. Ni qu'il s'est réellement passé quelque chose. L'unique certitude qu'elle a, c'est que le faon n'a nul envie de parler d'avantage des événements du passé - de ce passé la du moins. Et pour quelle raison, elle ne saurait le dire. Elle sait juste qu'elle n'apprendra point plus - alors, c'est son seul et unique joker qu'elle joue, cette carte qu'elle est bien loin d'apprécier, mais qui peut-être parviendra à délier de nouveau la langue du faon: la famille. Celle que bientôt, elle devra rejoindre suite aux manigances de son oncle. « Ma grand-mère.  » finit-elle par avouer, acceptant de par ces quelques mots le changement de sujet du faon. « Et de proches amis. » Doucement, ses doigts se referment autour de cette petite chouette en bois que Robert lui a autrefois taillée. Avant que la peste ne l'emporte lui aussi, bien trop jeune. Et à ce moment précis, elle ne peut s'empêcher de se demander ce qui aurait bien pu être si les Dieux l'aurait épargnés. Serait-ce alors leur mariage, celui de Robert et elle, qu'elle s'apprêterait à célébrer ? S'apprêterait-elle a revêtir les licornes d'Amberly à la place des faons de Bourgfaon, comme l'ont à une époque pu évoquer ses parents ? Aurait-elle été plus heureuse face à la perspective d'une union future avec un homme - non, garçon - qu'elle connaissait, et même appréciait sans doute plus qu'elle n'aurait voulu l'admettre à l'époque ? Songeur, c'est au loin que son regard se perd, comme cherchant à apercevoir dans les nuages ce futur qui n'a jamais pu être. Parce que Robert est mort. Parce que c'est au faon que son oncle a préféré la donner. Puis, alors que son esprit se laisse emporter par la mélancolie, c'est sur une bien étrange construction que son regard se pose: en un petit endroit, la grisaille de l'hiver semble entièrement chassé de par de vives couleurs. Ces fleurs dont le faon lui a parlé, et que pourtant, elle a eu tant de mal à imaginer dans par ce froid. Doucement, sa main glisse du bras de faon, et ses pas s'accélèrent alors qu'elle s'approche de ses rangées de vives couleurs. « Elles sont magnifiques. » Des mots qui perlent de ses lèvres, alors qu'avec délicatesse, elle s'accroupit pour pouvoir prendre entre ses mains une de ces fleurs hivernales et humer son odeur.
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An 302, Lune 7, semaine 3

Tavish sourit lorsque Shoren lui répéta les mots de sa grand-mère. Il était bien d’accord avec elle au sujet de l’arrogance et même de l’oisivité. Ecuyer, il avait appris à accomplir toutes les tâches que son maître réclamer. Certains l’ignoraient peut-être mais un écuyer était même parfois amené à cuisiner pour son maître, lorsqu’ils se trouvaient dans la nécessité, sur les routes. C’était une tâche jugée plus féminine que masculine et plus roturière que noble, et pourtant, bien des aspirants chevaliers devaient être passés par là. Etre écuyer, c’est aussi apprendre à se débrouiller et à ravaler son arrogance pour servir au mieux son formateur.

« Je ne peux que la rejoindre dans ses propos. », répondit Tavish. Il voulut ajouter qu’il l’aurait probablement appréciée, mais il ne pouvait en être sûr en réalité. Car partager l’une des opinions de la grand-mère bien aimée de Shoren ne lui aurait pas forcément assuré une bonne entente avec cette dernière, surtout si celle-ci voyait d’un mauvais œil les « parvenus » comme lui.

« Je l’espère aussi mais je ne pense pas que vous devriez trop vous en inquiétez », répondit Tavish au sujet de la chouette de Shoren. « Certaines cultures disent que le nom est un présage. Et avec un nom comme le sien, Syrrax est probablement forte et tenace. », tâcha-t-il de la rassurer avec le sourire et un ton léger. De toute façon, il était trop tôt pour s’inquiéter de cela. Rien ne présageait que la chouette ne s’acclimate pas, ou mal, et si tel était le cas, ils trouveraient bien des solutions en faisant appel, par exemple, au savoir d’un homme de science comme le mestre du château.

« Vous n’avez pas à vous excuser. Il n’y a aucun problème, je comprends votre curiosité à ce sujet et elle est tout à fait normale. Mais sachez que je ne vous aurais pas caché une telle chose. Si j’avais des enfants, je vous l’aurais dit. » Le ton du jeune homme se voulait aussi rassurant que compréhensif. Par sa dernière phrase, il rappelait cette promesse d’honnêteté que les deux fiancés s’étaient faite à Bosquebrume et qu’il tâchait d’honorer. Car cacher une telle chose à sa future épouse aurait sans aucun doute été qualifiable à ses yeux de malhonnêteté.

Tavish garda le silence quand Shoren qualifia le mariage d’Alyssa de terrible épreuve. Il se contenta d’afficher un air désolé, qui cependant n’était pas feint, mais il n’ajouta rien. Il le pensait ; son père n’avait pas été le meilleur mari du monde. Cependant, Arstan était son père et il n’était pas là pour le calomnier au profit d’Alyssa. Si leur mariage n’avait pas été une réussite, Arstan n’était pas non plus le genre de mari à battre son épouse ou à se montrer cruel. Il avait été un mari absent, en esprit plus qu’en proximité réelle, mais ce n’était pas un monstre pour autant et Tavish ne désirait pas donner à Shoren une fausse impression de son beau-père.

« Quel âge avait-elle ? »,
demanda Shoren. La future dame de Bourgfaon avait interrogé Tavish sur feu sa belle-mère en lui disant que peut-être, celle qui avait occupé ce rôle avant elle pourrait être une sorte de modèle et de guide pour elle. Une très mauvaise idée, compte tenu la vérité à son sujet, ou du moins au sujet de ses dernières actions qui l’avaient laissées très peu appréciées de la famille. Et maintenant, voilà qu’elle demandait quel âge avait Alyssa le jour de son mariage, une question dont la réponse ne ferait que rapprochait davantage Shoren de cette mystérieuse belle-mère disparue.
« Seize ou dix-sept ans. », répondit-il malgré tout. « Plutôt dix-sept, je pense », ajouta-t-il. Il n’était plus certain. Il n’ajouta rien d’autres. Evidemment, Shoren s’en rendrait compte toute seule, Arstan était donc bien plus âgé que sa fiancée de la maison Tudbury.

« Oui, malheureusement. Elle voyait d’un mauvais œil la proximité entre mon père et moi et elle craignait que je fasse de l’ombre dans le cœur de mon père aux enfants qu’elle espérait avoir… », répondit-il. Et elle s’était persuadée que telle était son intention, alors que cela n’avait jamais été le cas. Tavish n’était pas ce frère jaloux et ambitieux qu’Alyssa avait voulu voir. Elle avait eu besoin d’un ennemi à qui reprocher ses mots, elle l’avait trouvé en ce garçon devenu un homme qu’elle n’avait connu que de loin. Pourtant, le né-Storm souhaitait lui aussi voir Alyssa devenir mère. Elle le méritait tant ! Et il n’aurait rien souhaité d’autre que de pouvoir aider son jeune frère légitime aux tâches qui l’attendait, sans jalousie ou envie.

« Je vous remercie », dit-il, sous entendant qu’il la remerciait de sa compréhension. « Le souvenir de Lady Alyssa est encore douloureux pour ma famille, d’autant plus qu’elle venait enfin de mettre au monde cet enfant tant attendu lorsque la peste les a emporté tout les deux. J’imagine que toute famille a connu ses malheurs et la mort de ma belle-mère et de mon demi-frère fait partie des cicatrices encore douloureuses de la mienne », répondit-il. Il aurait pu répondre à Shoren qu’elle faisait maintenant partie de la famille ou quelque chose comme ça, mais ce n’était pas encore exact. Shoren n’était pas encore sa femme et Tavish ignorait d’ailleurs s’il désirait lui parler de son empoissonnement immédiatement après qu’elle le soit devenue. Oh certes, il ne lui mentirait pas. Si elle posait des questions, il répondrait. Mais s’il pouvait attendre encore un peu avant d’aborder un tel sujet, il préférait saisir cette opportunité. Bien sûr, le jeune homme ignorait que sa fiancée soupçonnait que quelque chose d’étrange s’était passé entre Lady Alyssa et lui. Lorsqu’elle dit que « cela » s’était passé il y a bien des années, il n’y vu aucun indice, croyant qu’elle faisait simplement référence au mariage de son père et de sa belle-mère, quand elle était encore si jeune.

« J’en suis désolé. », répondit Tavish, sincère, lorsque Shoren lui répondit que la peste l’avait privé de sa grand-mère et de proches amis. La peste rouge avait brutalement et considérablement marqué l’Orage. Et dans la douleur de leurs nombreuses pertes, les orageois étaient unis. Car existait-il encore quelqu’un dans cette région qui n’avait pas perdu de proches durant cette funeste année ? Peut-être, mais ces personnes devaient être vraiment très rares…ou vraiment très seules.

La main de Shoren glissa doucement de son bras lorsqu’ils entrèrent sur l’un des petits chemins bordés de rangées de fleurs hivernales du jardin. Et alors que, s’émerveillant devant leur beauté, elle s’abaissait pour humer l’odeur délicate de l’une d’elle, un sourire se dessina sur le visage du faon. Ce compliment qu’elle avait adressé à ses fleurs, c’était un peu le premier compliment qu’elle adressait à Bourgfaon et à son climat doux, qui permettait à de si  fragiles êtres vivants de survivre malgré la saison. Ce n’était pas un secret ; il désirait voir Shoren heureuse dans son futur fief. Mais peut-être le désirait-il plus encore qu’il le pensait. En tout cas, c’était indéniable ; il se sentait le devoir de veiller au bonheur de cette jeune femme qui serait bientôt son épouse et de faire de son mieux, contrairement à son père, pour être un bon mari.
Elle est jolie, pensa-t-il également.

Non, elle n’était pas blonde, comme celles à qui allaient d’ordinaire sa préférence et comme Clarysse, son amour avorté. Elle n’avait pas non plus l’audace et le charme effronté d’une dornienne, comme celles qui avaient un jour nourri sa curiosité et comme Boadicée Sand, sa rencontre d’un soir, qui avait satisfait celle-ci. Son charme était différent, mais il était néanmoins présent. Oui, sa fiancée était belle et il ne doutait pas qu’elle ferait une sublime mariée, dans sa robe aux couleurs des flammes.

« Et encore, vous n’avez pas vu Bourgfaon au printemps ou en été ! », finit-il par dire en s’approchant. « Nos jardins peuvent être si fleuris qu’on se croirait parfois dans le Bief », ajouta-t-il. « Je suis content qu’elles vous plaisent. », dit-il enfin plus sérieusement. Et j’espère que vous vous plairez ici, eut-il envie d’ajouter, mais il s’en dissuada préférant éviter de rappeler à Shoren l’éloignement définitif de son foyer d’origine.
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Bourgfaon, 302, Lune 7, semaine 3

« The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.  »
Carl Jung

Depuis de bien trop longues semaines, le doute qu'a créé la confidence de sa soeur ronge son esprit. Car si ce mariage, elle ne l'a jamais désiré, sa réticence n'est que d'autant plus forte encore face au portrait peu flatteur que Mary lui a dressé du jeune faon. Selon l'aînée des chouettes, c'est un goujat qui se cache derrière le physique pourtant si avenant de ce dernier - et pire encore, à en croire sa soeur, ne peut-on croire ne serait-ce qu'une seule des paroles du faon. La promesse faie lors de sa visite à Bosquebrume, ainsi que les paroles jugées quelques peu rassurantes par la chevêchette à l'époque, elles ne sont toutes que tromperies, belles à entendre et pourtant vides de sens. Mais en cela, la chevêchette ne peut croire, et ce malgré toute la confiance qu'elle éprouve pour son aînée. Peut-être est-ce parce qu'à ce mariage, elle ne peut point y échapper. Alors, elle s'accroche de toute force à cet espoir que cela n'est point toute la vérité. Qu'il y a plus à ces ouïe-dires que ne transparait à première vue - et la clé à toute cette histoire semble être auprès de la feue Lady Alyssa, cette amie qui tant semble avoir parlé à l'aînée des chouettes... mais pour l'instant du moins, la chevêchette ne fait que piétiner sur place, sans jamais pourtant pouvoir s'approcher d'avantage de la vérité. Ou du moins, d'une vérité qu'elle pourrait accepter. Mais peut-être est-ce la trop utopique de sa part? Peut-être la seule réponse qu'en fin de compte elle découvrira, est celle que son aînée a eu raison tout au long. Car pour l'instant, seule l'éloignement entre Alyssa et le jeune faon, évoqué avec tant de pincettes par ce dernier, permet le doute. « Mon âge donc. » Peut-être même plus jeune. Comment cela a-t-il du être pour elle que d'épouser un homme de bien des années son aîné ? Les mêmes craintes face à cette union qu'alourdissent aujourd'hui le coeur de la chevêchette ont-elle été également celles de Lady Alyssa ? « Et pourquoi auriez-vous donc fait de l'ombre ? Votre père ne s'est-il pas marié dans l'espoir de concevoir un héritier ? » légitime a-t-elle failli ajouter, mais à la dernière seconde est-elle parvenue à contrôler sa langue déjà trop pendue. Mieux vaut-il ne pas prendre le risque de vexer le faon si elle espère ne tirer plus d'informations - et sans doute est-il mieux également de ne point trop lui déplaire avant leur union future, car ce que l'ainée des chouettes a laissé transparaître de ce qui l'attendrait une fois le banquet de célébration terminé... mieux valait-il peut-être alors qu'il ne soit point agacé à son sujet. Déjà cela s'annonçait si peu plaisant pour elle, alors elle ne peut qu'espérer qu'au moins, le faon se montrera un tant soit peu compatissant - ce qui risque bien d'être mis à mal si dorénavant, elle jouait trop de ses nerfs. Alors, elle surveille ses paroles, tait ses répliques plus tranchantes qui pourtant lui pèsent sur le bout de la langue, et accepte même le changement de sujet de sa part. Enfin, à moitié du moins, car abandon est bien un mot qui ne figure point dans le vocabulaire de la chevêchette. Elle finira par avoir sa réponse. D'une manière ou d'une autre. « La peste a emporté bien des personnes innocentes. » répond-elle, se sentant obligé de commenter, sans pour autant réellement savoir que dire de plus. « Cela a du être un coup dur pour votre père, que de perdre non seulement son épouse, mais également cet héritier tant espéré. » Un héritier légitime, pas un dont un royal décret a reforgé les armes brisées.

Mais si la chevêchette a bien compris une chose, c'est qu'elle ne pourra d'avantage tirer du faon. Avec ce doute que lui a transmis sa soeur, elle va devoir vivre encore quelques jours de plus. Voir semaines ou mois. Jusqu'à ce que le faon laisse tomber ce masque qu'il juge bon revêtir. Et dans cette masquerade, elle n'a point d'autre choix que de faire bonne figure - ou du moins, de tenter d'en faire ainsi. « Vous avez l'air des plus fiers de votre fief. » commente-t-elle la description du faon, alors que son regard est toujours happé par les fleurs. Avec délicatesse, ses doigts se renferment autour d'une tige, la maintenant juste assez longtemps pour qu'elle puisse humer l'odeur délicate de la fleur. Et alors qu'elle se trouve là, accroupie devant le lit de fleurs, elle se demande si peut-être elle devrait parler au jardiner pour une "commande" quelque peu spéciale. Quelques fleurs de plus pour finir cette tenue qui se voulait de fête, et qui pourtant n'est nulle autre que le symbole d'une cage dorée à laquelle jamais on ne peut y échapper. Une tenue face à laquelle elle n'a montré que trop peu d'enthousiasme - si ce n'est peut-être en brodant sur le col de la robe l'emblême de sa famille, tel un symbole que peut-être on peut la forcer à épouser cet homme, mais que jamais elle ne renierait ses origines. Ni sa croyance d'ailleurs, ainsi en signe de protestation face à cette masquarade de cérémonie, elle n'a pu s'empêcher d'ajouter une petite étoile à sept branches également. « Serait-ce possible que vous me présentez votre jardinier ? Je pense avoir une petite faveur à lui demander. » Mais avant que le faon ne puisse donner une réponse, une voix bien trop familière résonna dans le jardin. « Shoren! » De l'autre bout du jardin, la mère des chouettes s'avance à grands pas vers les deux fiancés. « C'est donc ici que tu te caches - nous avons besoin de ton aide pour les préparations. » Enfin, en vue de l'expression sévère dessinée sur le visage de sa mère, cela ne doit point être le manque d'aide de la part de Shoren qui la tracasse, mais bien plus le manque de chaperons à cette petite balade improvisée. Même à quelques jours seulement du mariage, ce n'est point là un comportement que la chouette par alliance puisse accepter de la part de sa fille. « Ser Tavish. » finit-elle par saluer le faon, puis, sans doute dans l'espoir de se montrer - quelque peu - plus agréable à son égard, elle ajoute : « Je crains vous devoir une fois de plus vous priver de la compagnie de ma fille - mais je suis sûre que vous aurez tout loisir de vous montrer vos beaux jardins à un autre moment. » Avec un chaperon, ou mariés - voilà la condition si explicite que son regard semble transmettre, au point que la chevêchette se demande si l'aînée des chouette n'a pas égalemnt fait part de ses doutes à celle qui les a couvé durant tant d'années. «Tant de détails demandent encore notre attention. » Avec délicatesse, la chevêchette se redresse, quittant ces fleurs qui ont de loin été la meilleure surprise depuis l'annonce de cette union future pour retourner aux côtés de sa mère. « Ser Tavish. » le salue-t-elle, avec cette maladresse si récurrente lorsque ce fiancé non désiré est concerné, avant de finalement emboîter le pas de sa mère. Et à peine se sont-elle éloignées assez du faon, que les reproches déjà éclatent sur la tête. Comment pouvait-elle sortir ainsi seule avec un homme ? Certes, ils étaient liés par promesse du mariage - et pourtant, avant que cette dernière ne soit emplie, ils ne devaient point se retrouver seuls. Ou du mois est-ce là l'avis de la droite mère des chouettes.

(c) DΛNDELION


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