Vois-tu au loin? - PV Sacha

Où était-elle ? Que faisait-elle ? Pourquoi était-elle partie ? Lui était-il arrivé quelque chose ? S'était-elle fait enlever ? Tuer ? Blesser ? Meliodas était paniqué depuis une poignée de jours déjà, effrayé aussi et, surtout, dans une colère noire et une haine infinie dirigée sur … Malheureusement rien de concret, ce qui l'énervait encore plus. Impuissant, sans la moindre idée de quoi faire, notre homme était dans un état pas possible. Le genre d'état qui lui rappelait sans mal cette violence qui l'habitait sans cesses, quelques années plus tôt, alors qu'il ne cherchait qu'à se battre, qu'à aiguiser sa lame et sa maîtrise. Certes, le tout était sous couvert de devenir quelqu'un, un grand combattant, dans l'espoir d'offrir un tant soit peu de prestige aux siens mais … Cela ne changeait en rien cette nature presque bestiale qui semblait l'habiter. Pourquoi me diriez-vous ? Tout cela à cause de Sacha qui semblait avoir disparue, depuis bien quatre jours. C'était sans doutes grâce à elle que l'orageois s'était adouci, apprenant doucement à se servir un peu plus de sa tête que de son épée, sans pour autant oublier comment on se servait de celle-ci. C'était grâce à elle, aussi, que le guerrier était rentré au prestigieux service de Dame Cersei. Comment, quelqu'un comme lui, aurait pu espérer pareil honneur ? Lui qui s'était longtemps contenté de chasser des bandits, des sauvageons des montagnes, ou encore d'escorter des caravanes marchandes. Comment l'idée de protéger une si grande dame aurait pu ne serait-ce que l’effleurer ? Mieux encore, sa complicité avec la jeune fille des rues lui avait offert une chose qu'il pensait disparue et, qu'on lui avait à tout jamais interdit : le sentiment d'être père. Droit qu'on lui avait arraché, en même temps que la chance inouïe d'être marié à une jeune femme exceptionnelle, voilà des années déjà. Alors oui, même si elle pouvait être difficile, le Trant s'était sincèrement attaché à Sacha et était peut-être même devenu un poil trop protecteur, allant même jusqu'à éclater – littéralement – le crâne d'un homme mal intentionné à son égard.

Ainsi, avec son caractère et, le lien qui unissait nos deux protagonistes, Meliodas ne pouvait que se sentir impuissant et en colère contre tout et tout le monde. Ces jours semblèrent presque être les plus long de son existence, tant et si bien qu'il ne dormit presque pas, bien trop inquiet de ce qu'il avait pu lui arriver. Il vogua aussi à droite, à gauche, parcourant des lieues à cheval, cherchant dans les endroits où elle aurait pu se cacher, tout en interrogeant celles et ceux qu'elle pouvait connaître, non sans en menacer quelques uns, qui se pensaient plus malin. Bien que l'envie lui prit plus d'une fois, notre ami resta relativement calme et ne frappa personne, dans ces cas isolés, préférant, de loin, se concentrer sur son but, bien plus important que bien des choses. Bien plus important que … Plus ou moins tout ce qui pouvait exister d'autre. Cette idée le fit d'ailleurs doucement sourire, lorsqu'elle eut éclot dans son esprit. Après quatre jours de recherches infructueuse et, où l'espoir commençait doucement à s'envoler, notre homme la remarqua, dans la cour, marchant comme si de rien n'était. Se frottant d'abord nerveusement les yeux, pensant voir une quelconque illusion causée par la fatigue, Meliodas remarqua bien vite que oui, c'était bien elle, là, dans cette cour. Que faisait-elle ? Où était-elle allée ? Il n'en savait rien. Ce qu'il savait en revanche, c'est qu'il avait besoin de réponse. Ainsi, tout naturellement, l'orageois se précipita sur elle, pour lui prendre férocement les deux épaules et la secouer dans tous les sens. « T'étais où hein ? T'étais où ? Avec qui ? Quand ? Pourquoi t'es partie hein ? Pourquoi tu m'as rien dit ? T'imagines pas comment on s'est inquiété ici. » La secouant encore dans tous les sens, comme pour lui faire bien rentrer l'information dans le crâne, le père de substitution l'ausculta sous toutes les coutures, espérant que rien de grave ne lui soit arrivé. « T'as été blessée ? Quelqu'un t'a fait du mal hein ? » Il la secoua une fois de plus, histoire de, et finit par la reprendre dans ses bras, heureux. « Refais jamais ça d'accord ? J'ai passé ces journées à te chercher partout, j'ai eu si peur de jamais te revoir, pire, de ne jamais savoir ce qu'il t'était arrivé. Alors s'il te plaît, ne refait jamais, jamais ça. »

Nul besoin d'être un spécialiste de la psychologie pour deviner, à son visage et à son regard, que Sacha se sentait mal et coupable. Reconnaissant sans mal l'erreur qu'elle avait fait. Chose qui, disons-le, était une sorte d'exploit en soi. Tête de mule reconnue et maîtresse dans ce domaine, pointer du doigts ses erreurs n'était pas chose aisée. Il est fort à parier que, deux ans auparavant, elle n'aurait pas supporté ni ces mots, ni ces gestes, ni cette proximité. Pourtant, en ce jour, la jeune femme restait-là, impassible, le regard désolé, acceptant sans sourciller, les mots de son interlocuteur. La chose fut difficile pour Meliodas, que de continuer sur sa lancée. Il voyait bien que sa protégée avait relativement intégré l'information, mais tout ce que voulait notre ami, était qu'elle l'intègre au plus profond d'elle. Plus jamais elle ne devrait refaire ce genre de choses. Plus jamais elle ne devrait mettre dans un tel état ses proches. Lui, comme Cersei avaient passé un très mauvais moment, se demandant très probablement si elle allait bien, si quelque chose de terrible lui avait été arrivé, ou encore si elle avait été enlevée.

Écoutant patiemment les mots de son père de substitution, Sacha accepta sans mal son étreinte, faisant de même de son côté. Elle qui n'acceptait pas le moindre contact au début, la chose avait plus que bien évolué. Suite aux mots de l'orageois, la jeune femme donna sa version des faits. Elle ne savait pas vraiment où elle était, simplement … Pas très loin du château, ayant simplement voulu s'éloigner de tout, énervée, ne voulant pas faire de mal à qui que ce soit. Elle s'était battue ans la rue, mais rien de grave, ce qui le rassura profondément. Suite à quoi, Sacha se fondit en excuse et promis de ne plus refaire une telle chose à l'avenir, le tout dans une nouvelle étreinte. Se retirant doucement, après avoir profité de cet échange, Meliodas lui caressa doucement la joue, heureux de la retrouver. « Bien. J'espère bien qu'tu referas pas une telle connerie hein. T'as mangé hein ? Faut récupérer et de la vraie nourriture hein, les racines, c'pas l'mieux pour reprendre des forces. Faut qu't'aille voir dame Cersei aussi, elle était inquiète. On l'était tous, au final. Puis ... » Commençant doucement à rire, notre homme lui tapota délicatement la joue. « Tu te surestimes un peu trop si tu penses être capable de me blesser ma chère. » À ses mots, le blondinet joignit un nouveau rire et une petite tape toute en douceur sur sa joue. Lui faire du mal, était hors de question, ce n'était là qu'une petite taquinerie, rien de plus. Était-ce si cher payé pour ce qu'elle avait fait ? Certainement pas. « La prochaine fois que tu veux te défouler, viens me voir, on ira s'entraîner. Va falloir que tu commences à comprendre une chose ma petite. Tu as une famille désormais. Quoi que cela puisse vouloir dire, d'ailleurs. Mais, tu n'as plus à affronter les choses toute seule, des gens sont là pour toi si tu as besoin, d'accord ? »

Lui-même n'était pas forcément le mieux placé pour parler de ce genre de choses, n'ayant globalement jamais compté que sur lui-même. Ses frères, il les perdit relativement jeune, tout comme sa première épouse et son enfant. Ses cousins, il ne s'entendait pas forcément bien avec et, une bonne partie de sa vie s'étant passée sur les routes, le concept de famille fut, un temps, oublié par Meliodas. Pourtant, depuis deux ans, ce dernier commençait à reprendre du sens, grâce à Sacha, mais aussi grâce à Bethany, qui lui avait proposé ce mariage. Certes, Néphelie n'était pas facile à vivre mais, cela faisait du bien d'avoir quelqu'un dans sa vie, peu importe les relations qu'ils pouvaient avoir, le Trant était certain que cela finirait par s'arranger, un jour ou l'autre. Oui, il n'aurait jamais la même relation qu'avec sa première épouse mais, l'orageois ne pouvait s'empêcher d'espérer que la belle puisse s'adoucir et, pourquoi pas, accepter Sacha. Après tout, tout était envisageable, n'es-ce pas ? « Bon ! Vu que t'as rien du manger de consistant durant ton voyage là, on va à la taverne, j'ai faim et toi aussi. Tu me raconteras ce que t'as foutu, si tu veux bien. » Attrapant doucement le bras de sa protégée, le père de substitution commença à avancer en direction de la ville-basse. Elle avait faim, ceci n'était ni une question, ni une supposition. Elle mangerait avec lui, il fallait qu'elle reprenne des forces.

Comme à son habitude, la jeune fille avait préféré se laisser aller à son côté têtu, ne voulant en faire qu'à sa tête en ne parlant à personne. Chose qu'elle avoua, d'une certaine façon. Bien entendu, Meliodas aurait pu la gronder sur bien des choses, lui faire bien des remontrances et des repproches mais, si Sacha avait vu lady Cersei la veille, il n'y avait aucun doute sur le fait que la lionne lui avait fait suffisamment de remontrances pour le moment. La gamine des rues semblait se sentir suffisamment désolée et coupable pour en rajouter. Malgré tout, lorsqu'elle évoqua son naturel à tout garder pour elle, son père de substitution ne put s'empêcher de soupirer longuement avant de se frotter nerveusement l'arrête du nez. Une nouvelle tape sur l'épaule et un petit sourire en coin pour tenter de lui faire comprendre quelques petites choses sur ce sujet. « T'sais, t'as l'droit de pas aller bien. On passe tous par là et, on l'gère tous à notre manière. Certains dans la bouffe, d'autres dans l'alcool d'autres dans … Les bordels ... » La chose lui fit hausser un sourcil. La chose n'était pas vraiment facile à évoquer face à elle mais, même s'il refusait de le voir, sa protégée devenait une femme et, en ce monde, il était ordinaire d'apprendre la vie relativement tôt. « Mais, dans tous les cas, en parler ça fait du bien. J'me doute bien qu'ça doit pas être forcément facile mais, t'sais qu'tu peux compter sur moi et sur dame Cersei. Alors, la prochaine fois, essaie d'y penser d'accord ? J'te force à rien mais, t'as une famille, d'une certaine façon, faut qu'tu comprennes que, peu importe la situation tu peux compter sur elle, alors … Ouais, essaie d'y réfléchir, j'me doute bien qu'ça se fera pas comme ça, mais tu peux compter sur moi si tu veux parler ou … J'sais pas trop, aller promener loin de la ville ou autre. » Il y eut une nouvelle tape sur l'épaule, espérant au fond de lui que l'information finisse par rentrer dans sa petite tête mais, c'était pas gagné. Bien entendu, le Trant connaissait bien sa fille et connaissait son caractère particulier, tout comme son passif. Ainsi, se confier, s'ouvrir aux autres et tout ce qui s'en suivait, tout ceci devait être des plus compliqué pour elle. Après tout, lui aussi, une dizaine d'années auparavant n'était qu'une boule de nerfs ne pensant qu'à se jeter sur le premier venu pour le pourfendre de sa lame, un espèce d'avatar de la violence en somme. Se confier à cette époque aurait été pratiquement impossible, tout comme avoir une conversation sensée et posée. Sacha, elle, avait fait de grands progrès, rapidement. Après tout, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, la toucher était tout simplement impossible, alors, avec le temps, peut-être que celle-ci finira par s'ouvrir complètement.

Bien vite, la proposition de manger fut offerte, sans pour autant que la jeune femme ne puisse dire quoi que ce soit. Chose qu'elle sembla comprendre bien vite, abandonnant son idée d'aller s'occuper de son cheval, se laissant faire par le Trant qui lui tirait le bras pour l'amener avec lui jusque dans une taverne où il avait l'habitude de se rendre pour manger et boire. Arrivés sur place, notre homme commanda du poulet, des brioches de la bière avant de rejoindre sa fille, déjà installée sur son tabouret lui expliquant qu'elle ne savait pas trop quoi raconter sur son périple, qu'il n'avait qu'à poser des questions voir si elle serait capable d'y répondre. « Hmm … T'es allée jusqu'où ? Et t'y as fait quoi ? Juste reposé ? Ou t'as voulu taper sur des trucs ? » Bien vite, une serveuse arriva pour apporter la commande et le blondinet se jetta sur le poulet avant de descendre quelques belles gorgées de bière de sa chope. Il n'y avait jamais eu d'heure pour lui, pour de la bière. Matin, midi ou soir, à chaque moment de la journée cette boisson avait ses bienfaits. Sa fille, elle aussi semblait affamée et ne se gêna pas pour dévorer brioche et poulet, comme lui, avant de constater, amusée, que la faim sans limite de son interlocuteur devenait contagieuse. Chose qui le fit doucement sourire. « Ah bah, ça, j'espère bein. T'as pas bouffé pendant des jours et faut qu'tu prennes du muscle encore et ça, l'meilleur moyen, c'est d'bien manger ma petite. T'y couperas jamais avec moi, d'toute façons, tu l'sais hein ? »

Une chose était sûre, la jeune femme avait une grande faim. Meliodas n'avait aucun doute sur le fait qu'elle n'ait pas, ou presque pas mangé durant son séjour. Après tout, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, la gamine ne mangeait rien, à tel point qu'il fallait la forcer. Une tête de mule, elle l'avait toujours été et le serait sans aucun doutes jusqu'à son dernier souffle mais, c'était sa tête de mule à lui. D'une certaine façon il avait appris à faire avec, appris à lui faire comprendre des choses et, surtout, lui avait inculqué que la nourriture c'était important. Cependant, il semblerait que dès qu'elle était loin de lui, tout cela s'envolait, chose qui l'exaspéra quelques peu. Tout comme son histoire, d'ailleurs. Sacha avait beau vécu les faits, qu'elle raconta sans soucis, pouvoir dire où elle était allé exactement lui était tout bonnement impossible. En effet, la gamine des rues s'était contentée de prendre son cheval et de partir où bon lui semblait, sans vraiment réfléchir au pourquoi du comment. Bien vite, elle rajouta même qu'elle avait vaguement mangé et n'avait pas touché aux racines, chose qui fit doucement sourire son faux-père. « Faut manger plus que ça, t'arriveras pas à prendre du muscles si tu te contente d'une pomme tous les trois jours. » Attrapant un bout de poulet avant que tout disparaisse dans le ventre de l'ogresse, l'orageois soupira. « Enfin, tu manges déjà mieux que quand j't'ai rencontré, c'est déjà ça. Va falloir continuer à faire des efforts. »

La suite de la conversation l'amusa encore plus. La voir se gratter le nez, comme il avait l'habitude de le faire lorsqu'il était nerveux lui tira un grand sourire amusé. C'était sa fille, d'une façon ou d'une autre, elle l'était. Tout deux se ressemblaient en tellement de points que cela en devenait presque effrayant. Effrayant de se dire que, si elle avait été blonde, personne n'aurait le moindre doute sur leur filiation. Effrayant de voir que le destin les avait réuni tout deux, par le plus grand des hasards. C'est donc après ce tic nerveux que l'affamée demanda à son interlocuteur où il avait cherché lui. Fronçant les sourcils avant de se gratter l'arrête du nez, à son tour, le Trant rit brièvement pour finalement se lancer dans l'énumération. « J'suis d'abord aller chercher dans toutes les caves et pièces sombres du château, j'ai fait les bas quartiers de la ville, j'ai questionné un peu les gamins qui auraient pu te connaître, j'suis même allé dans les bordels, au cas où t'aurais eu envie de dégommer un enfoiré. Puis, 'suis sorti d'la ville, j'suis allé voir les fermiers et les villages proches alentours. C'était le désespoir, personne n't'avait vu, j'avais pas la moindre foutue idée d'où tu pouvais être. » Un long soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'il leva une main pour commander la suite. Une gorgée de bière et il reprit doucement. « En tout cas, j'espère que ça t'a aidé cette petite escapade, pas sûr d'survivre à une nouvelle comme ça » Il eut un petit rire. « La nuit a du t'faire un sacré bien aussi, j'suis heureux de savoir que tu vas bien. » Un petit sourire nerveux et un geste délicat et doux, essuyant du revers de son index le gras de poulet qui s'était éparpillé sur sa joue.

« Depuis quand tu t'préoccupes de ce que pensent les ladys hein ? Et j'espère bien qu't'as appris à manger un peu plus, te faut plus de muscles si tu veux combattre efficacement. » Il eut un petit rire au coup sur son épaule, une habitude qu'il avait finit par lui transmettre il fallait croire. Oui, sa chère fille était devenue une très belle femme, que ce soit de visage ou de silhouette et, il était certains que quelques nobles devaient pester en la voyant, n'osant guère avouer le fait d'être jalouse d'une roturière. Le plus amusant, contre elles, c'était justement que la petite s'en foutait de ce genre de choses et, c'est pour ça qu'il lui fallait prendre un peu de poids, pour avoir un peu plus de force, afin de tenir le choc face à des coups puissants, ou tout simplement pour se sortir des pires situations possibles. Après tout, cela semblait être une bonne idée d'être capable de résister à un coup d'épée circulaire balancée par un homme, ou encore être capable de se tracter, ainsi que son équipement, par dessus un toit.

Bientôt, la curiosité de la fille des rues se tourna vers les lieux que son cher père avait pu visiter, en espérant la trouver. Elle se glissa entre ses bras pour écouter sa réponse qui ne tournaient qu'autour d'endroits relativement crasseux dans l'ensemble, où il était certain qu'elle pourrait se trouver. Amusée par tout cela, Sacha finit par balancer tout simplement que c'était probablement le genre de lieux où se cacheraient un rat. Chose qui fit doucement grimacer Meliodas, avant de se gratter nerveusement l'arrête du nez. « Je … Je l'aurais pas dit comme ça mais … Ouais, un peu. Je connais tes habitudes, c'est tout. » Tout comme lui, elle aimait les choses simples, tout comme elle aimait passer du temps avec des roturiers. Plus simples, plus joyeux et moins enclin à toutes sortes de manipulations en tout genre ou de regard sur votre statut. De plus, Sacha était, pour ainsi dire, née dans la rue. C'était tout normal pour elle d'apprécier ce genre d'endroits et, son père l'avait bien compris, depuis longtemps.

« Rien de prévu, non. J'étais suffisamment inquiet pour que ça me tienne occupé et qu'ça m'fasse pas penser à ce genre de choses. » Ebouriffant joyeusement ses cheveux,il reprit doucement. « Je remets pas en cause que tu saches pas te débrouiller hein, c'est juste que bah … Je savais pas, ça m'a rendu … Enfin, tu vois. L'essentiel, c'est qu't'ailles bien, le reste hein ... » Attrapant un bout de poulet pour le gober presque littéralement, le combattant reprit joyeusement tout en buvant longuement. « Puis, tu m'as promis que tu referais pas c'genre de choses alors … Voilà. Ça ira pour cette fois, juste, pense à bien manger, d'accord ? »