Une Louve abandonnée aux Corneilles

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Sansa
Nerbosc

Marthe
Mormont

Une Louve abandonnée aux Corneilles
   « Pourquoi les gens font des choses comme ça ? » elle relève les yeux pour croiser le regard de celui qui a été gravé dans le barral. Ce sont les mêmes dieux qui l'habitent, elle le sait, puisqu'ils s'obstinent à ne pas lui fournir les réponses qui lui font défaut. Mais l'arbre est différent de celui auquel elle a l'habitude de se confier. Suffisamment pour lui donner l'impression de s'adresser à des inconnus. Elle s'assure de la présence rassurante de l'un des soldats de sa maison et imagine sans peine que l'une de ses tantes doit se trouver à portée de voix. Les Ourses sont sur la défensive depuis la mort de ce Tytos. Il ne représentait rien pour l'enfant. Elle sait pourtant qu'elle n'arrivera pas à chasser l'instant de sa mort de sa mémoire. Marthe ne se pense pas choquée et essaie de puiser dans son rationalisme naissant la force de surmonter ces événements. Mais elle a peur. Et de cela, elle en est consciente. Elle ose à peine imaginer la façon dont elle aurait réagi si une Mormont avait bu ce vin empoisonné. Ou Sansa. La Stark semblait si heureuse. Elle aussi, elle l'était. Les gens riaient, dansaient et ripaillaient. Pendant quelques heures, la gamine fut encline à accorder sa chance au sud. Elle a sûrement été un peu stupide de croire que ce que l'on dit sur la roublardise des sudiers est faux. Elle en a eu la plus méprisable des preuves sous les yeux. On ne peut pas leur faire confiance. L'enfant glisse son menton entre ses genoux joints. Cela fait de longues minutes maintenant qu'elle est assise face aux dieux. « On aurait jamais dû venir ici... » conclue-t-elle. Son île natale ne lui aura jamais parue aussi loin qu'aujourd'hui. Elle ose à peine imaginer l'inquiétude de ses parents lorsque ils apprendront ce qui s'est passé ici, à Corneilla. Mais elle fait confiance à ses tantes : elles auront sûrement déjà envoyé un corbeau ou un messager sur l'Ile aux Ours pour rassurer la meute. Un sourire prend doucement place sur le visage de l'Oursonne lorsque elle repense à celles et ceux qui l'attendent chez elle.

   Elle se perd tant et si bien dans les souvenirs qu'elle ne remarque pas l'arrivée de la rouquine. Marthe se relève vivement, aussi gênée que surprise. « Princesse... Lady Sta... » balbutie-t-elle. Dans son esprit les Stark sont toujours les Rois du Nord et Sansa, une Louve. « Sansa, j'veux dire ! Non, Lady Sansa ! » Son visage se nimbe d'une jolie teinte cramoisie. Elle a l'impression d'être prise en faute et de manquer au plus élémentaire de ses devoirs.  « J'suis désolée » lui souffle-t-elle, exprimant à la fois ses regrets pour le décès de son beau-père et ses carences protocolaires. Il lui faut encore un instant pour oser refermer ses doigts, doucement, sur le dos de la main de la nouvelle Nerbosc. L'Oursonne a toujours été moins spontanée avec la fille aînée de Ned qu'avec sa cadette, Arya. Mais elle tient malgré tout à lui montrer qu'elle est là pour elle. Les Mormont se sont toujours tenus derrière les Stark. Marthe ne sera pas celle qui brisera ce serment ou qui le déshonorera. Un Jorah par famille, c'est bien suffisant !

   « J'peux vous dire un truc, ma Lady ? » se hasarde-t-elle à demander sans attendre, comme trop souvent,  l'autorisation de poursuivre. « Vous pouvez pas rester ici... » affirme-t-elle en tripotant nerveusement ses doigts. La première pierre du barrage ayant cédé, Marthe se laisse guider par les flots qui l'incitent à exprimer plus librement le fond de sa pensée. « Vous avez vu c'que les gens d'ici sont capables d'faire ! Un jour vous ripaillerez et ils vous empoisonneront aussi, comme l'vieux Tytos ! » Se sentant investie de devoir sacré de protéger les Loups malgré son jeune âge, la gamine se sent obligée de veiller sur cette jeune femme que les sudiers veulent dérober au Nord. « J'dois vous ramener à Winterfell ! J'serais pas une bonne Ourse si je vous abandonnais aux ennemis des Nerbo... Nebrosc ! Oh ça non ! Emmenez votre époux avec vous si vous voulez hein ! J'le protégerai aussi ! » Le regard de l'Oursonne se fait suppliant. Elle n'a pas envie d'enlever Sansa. Alysane lui passerait le savon du siècle, en plus. Mais elle ne peut pas non plus fermer les yeux et laisser la rouquine entre les mains des gens du sud. Alors elle cherche un compromis et opte pour un argument qui lui semble pertinent: «  J'sais pas si une Corneille peut vivre dans une tanière mais j'suis à peu près sûre qu'une Louve n'peut pas survivre dans un nid... » tente-t-elle donc d'argumenter.
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Chapitre 1



Mon monde n'est plus pareil depuis deux changements majeurs dans ma vie. Je suis devenue l'épouse d'Hoster. Or, lors de nos noces, le père de la Corneille est décédée. Non, d'une mort douce mais d'une mort effroyable. L'ancien seigneur de Corneilla est mort en buvant du vin, celui-ci a été empoisonné. Est-ce vraiment ce bâtard Rivers qui a empoisonné mon beau-père ? Un procès doit avoir lieu pour découvrir la vérité de cette sombre affaire. J'aurais pu être heureuse si Lord Tytos n'avait pas été tué. Pourquoi les bonnes personnes disparaissent si tôt ? Mon père comme le père d'Hoster ont été assassiné. Ils ne connaîtront jamais nos enfants.  Mais, je sais que je parlerais de ces deux hommes honorables à mes fils et à mes filles. Je souhaite qu'ils connaissent leurs grands-pères par nos récits.  

Je ferme les yeux, je laisse une perle couler le long de mes joues de porcelaine. Pourquoi est-il mort ? Pourquoi ce jour-là ? Et puis, je pense à mes amies nordiennes et à ma famille. Le Sud nous a apporté que des tourments … L’enlèvement de Lyanna, la mort de Rickard et de Benjen Stark par le roi fou ainsi que l’exécution des Tully par le roi Rhaegar. De plus, le Prince Viserys a tenté de tuer Wylla, la sœur aux cheveux verts de la sirène de Blancport. Et puis, mon mariage, mes noces funéraires. D'autres larmes sont versées. Émotive ? Fleur bleu ? Il y a de quoi pleurer. Mon mariage a commencé par un mort. Comment pourrais-je oublier cela ? Jamais.

Les images de mon mariage défilent dans ma tête. À commencer par mon frère qui m'amène au barral avec ma robe blanche avec les armes des familles Stark, Tully et Nerbosc. Par cette robe, je voulais unifier trois familles. Celle de mon sang et celle du sang de mon cher et tendre Hoster. Puis, je me souviens des différentes personnes qui nous félicitent dont les Lannister. Et puis, le drame arrive … J'avale ma salive puis j'ouvre de nouveaux mes yeux. Je sens la présence de la tête de ma louve sur mes genoux, je la caresse. Je devrais me lever, ce n'est pas convenable d'une dame de ma position d'être assise sur le sol. Je regarde ma louve avec tendresse.

Sansa – Ne crains rien Lady. Je suis là et les Nerbosc aussi. Personne ne nous fera du mal dis-je en continuant de caresser ma louve affectueusement. Je pose ma tête contre ma louve. Nous devons être fortes Lady. Pour le Nord, les Stark, le Conflans, les Nerbocs et surtout pour Hoster. Je respire une dernière fois. Allons prier au barral Lady.

Je me lève avec délicatesse et grâce puis j'enlève les poils de ma louve sur ma robe. Celle-ci est la couleur du deuil. Un noir sombre. Je ne veux pas porter de robe avec des couleurs. Je vois une servante et je lui demande de m'apporter une bassine avec de l'eau ainsi que du linge. Je ne souhaite pas sortir comme cela. Je dois avoir l'air horrible avec ce visage décomposé. Plus tard, la servante revient. Je tapote mon visage avec le linge imbibé d'eau, je fais attention à ne pas salir ma robe. Puis, je dis à la domestique de me coiffer. Je la laisse reprendre ma coiffe, je demande une coiffure simple avec des tresses. Elle réalise une longue tresse en cascade. Elle agrémente ma chevelure de feu avec une broche. Je la remercie, je la laisse vaquer à ses occupations.

Par la suite, je quitte mes appartements accompagnée de ma louve et deux gardes. J'arrive au barral et je remarque la présence de l'oursonne. La petite Marthe, la fille d'Alysanne. Je souris en voyant  la petite. Un peu de douceur dans un monde de brute. Comment se sent-elle avec ces événements tragiques ? Je dois m'enquérir sur son ressentis. Je ne souhaite pas que mes amies nordiennes gardent un mauvais souvenir de mon mariage ou qu'elles refusent de me revoir ! Oh non … Je ne veux pas qu'on m'oublie. Je continue d'observer la jeune oursonne. Elle prie devant le barral, je ne souhaite point la déranger durant sa prière. Je me rapproche doucement vers elle pour que nous puissions prier ensemble. Pour qui ? Pour le Nord et le Conflans. Enfin, si je dois faire une prière, je ferais pour le Nord et le Conflans. Et puis, je glisserais sans doute un mot concernant la princesse Margaery et son enfant à naître.

La jeune Marthe se retourne, je remarque ses yeux gênés. Oh non petite oursonne, c'est moi qui doit l'être. Je n'aurais pas dû la déranger. Je me mordille les lèvres. La jeune enfant bredouille et prononce Princesse Sansa. Si le Nord n'avait pas plié le genou à Aegon le Conquérant, on serait toujours des rois. Mais, nous sommes fidèles aux Targaryen. Je ne suis pas une princesse par le titre. Je suis le soleil de Winterfell, celle qui illumine le Nord. En revanche, Arya est la lune tandis que  mon frère Bran ressemble aux étoiles brillantes dans la nuit. Je pose ma main sur mon collier où on peut voir une rose, une aiguille et des ailes. Il s'agit d'un présent de Bran. Mon petit frère me l'a donné pour mon anniversaire et jamais je quitterais ce collier. J'avais un ancien collier autrefois, celui avec une libellule. Je chasse cette idée et je me concentre sur Marthe.

Je relève le visage de Marthe avec douceur et je lui offre un sourire sincère. La tristesse qui s'est emparée de moi à cause de la mort de mon beau-père s'est évaporée pour se concentrer sur la douceur et l'énergie de l'oursonne. Je pense que passer un moment avec Marthe me fera oublier ce moment. On pourra parler du Nord et du mariage … Mais, je souhaite surtout passer un petit instant entre filles. Loin des myriades de yeux posés sur moi.

Sansa – Ce n'est rien petite oursonne. Pour toi, je serais toujours une princesse du Nord. J'étais la princesse de mon père et le Soleil de Winterfell. Je la regarde avec un sourire. Mais, n'oublies pas que les Stark sont les suzerains du Nord. Et nous sommes loyaux à la couronne de notre roi Rhaegar. J'enlève ma main de son visage.


Puis, l'adorable enfant prend la parole. Elle me demande si elle peut me dire quelque chose. Je hoche la tête. Elle me dit que je ne peux pas rester ici. Or, je dois accomplir mon destin. Je suis devenue l'épouse d'Hoster et nous allions vivre à Vivesaigues. Je dois restaurer la demeure de ma mère. L'enfant est nerveuse, je le vois avec ses gestes. Que faire pour lui monter qu'elle ne doit pas être angoissée ? Elle a le droit de parler. Et puis, les morts sortent de sa bouche. Elle dit que je peux mourir. Oui, je peux mourir empoisonnée comme mon beau-père. L'enfant souhaite me ramener à Winterfell. Je dois lui faire entendre raison même si j'ai peur que cela se reproduise. Après tout, nous ne sommes jamais à l’abri qu'une autre personne périsse …

Sansa – Marthe, tes mots font honneur à ta maison. Tu es la digne petite-fille de la grande Maege Mormont. Mais, je ne pense pas que m'enlever résoudra le problème. Je suis unie à Hoster pour le meilleur et le pire. Nous allons être heureux, je te le promets. Enfin, pas toute de suite mais j'ai foi que nous trouvons le bonheur. Je souris. Mais, ne te tracasses pas la tête, je sais que si je suis en danger, Robb et Arya viendront me sauver mais les Nerbocs ne sont pour rien dans cette histoire, d'accord Marthe ? Je ne veux pas que tu détestes ma belle-famille à cause de ce crime odieux. Ils ne sont pas responsables de la mort de Lord Tytos. C'est à cause de ce monstre qui a osé le tuer. Je plante mon regard dans les yeux de Marthe. Ne crains rien concernant ma sécurité chère Marthe , j'ai avec moi Lady et puis j'ai mes beaux-frères ainsi que Jorah Mormont qui veille sur la sécurité de ma belle-soeur la princesse Daenerys.  ? Je ne pense pas qu'on risque de nous faire du mal … Ou ils devront subir les foudres de la colère des anciens et des nouveaux dieux. Je respire de nouveau. Range ton épée petite oursonne, tu ne peux pas te battre ici mais tu peux veiller sur ma sœur, Arya. Elle a besoin que quelqu'un veille sur elle. Je murmure à son oreille. Aide-là à retrouver son courage pour qu'elle redevienne une guerrière. Promet-moi de l'aider à retrouver le chemin vers la lumière. Je soupire. Je prends une main de Marthe. Mais, douce Marthe, vaillante oursonne, ne te fais pas du soucis pour moi. Je ne suis pas la plus malheureuse sur cette terre. D'autres ont besoin de toi. Je sais que mon mariage ne s'est pas bien passé et je m'excuse. Je …. Je suis désolée que vous mes amies nordiennes puissent garder un mauvais souvenir de mon mariage. Je sanglote. Vous n'avez pas besoin de cela … Ce mariage devait être un grand jour mais le monstre a décidé d'enlever une personne chère à mon époux et crois-moi … Je ne veux pas une mort douce pour le coupable. Non, il mérite les milles tourments. Mais, Marthe, douce Marthe, Lord Tytos est avec mon Père. Ils veilleront sur nous.

Je finis mon discours, je prends un mouchoir pour enlever les larmes qui coulent le long de mes joues puis je finis par câliner Marthe. Un geste insensé ? À quoi bon ? Je suis en deuil. Je me souviens des paroles de sa grand-mère quand elle m'a vu pleurer au barral quand Père est mort. Je regarde Marthe.

Sansa – Marthe … Est-ce qu'on peut prendre une collation toute les deux ? Je ne sais pas si tes tantes voudront que tu manges du sucré avant le repas du midi … Mais cela me ferait plaisir que nous bavardons toutes les deux. On peut aller dans mes appartements ? Demande-je en ancrant mon regard dans celui de l'oursonne.

Puis, Lady se rapproche de nous, elle soulève la main de Marthe. Lady souhaite que Marthe puisse la caresser. Je renifle puis je me mouche dans mon mouchoir brodée par mes soins. Il faudrait que je demande à une servante de le nettoyer. Heureusement que j'ai d'autres mouchoirs … Merci à ma septa de m'avoir appris à broder. Ne suis-je pas douée avec les aiguilles ? Je regarde Marthe et Lady.

Sansa – Lady aimerait que tu la caresses Marthe. Je te laisse réfléchir à ma proposition. Pendant ce temps, je vais prier à nos anciens dieux.

Je me tourne en direction de l'arbre. Puis, je m'agenouille. J'adresse une longue prière à mon père pour ma fratrie ainsi que pour ma nouvelle famille. Puis, je continue de prier.


sansaune louve abandonnée aux Corneilles
(c) ANAPHORE
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Sansa
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Une Louve abandonnée aux Corneilles
   « Ah ben ça j'risque pas d'l'oublier, qu'vous êtes les suzerains du Nord ! » s'amuse-t-elle malgré elle. Si elle savait le nombre de fois où on lui a répété que les Stark étaient, sont et seront toujours les seuls véritables rois du Nord... La loyauté des Ours envers les Loups est séculaire, inaltérable. Et les principes de la famille sont sacrés. C'est pourquoi Marthe masque avec peine une légère grimace lorsque Sansa ajoute que les Stark sont fidèles au Grand Lézard. Pourquoi se soumettent-ils à ce Targaryen ? Il y a forcément une raison, elle le sait. Mais elle ne la trouve pas. C'est sûrement de la politique. Et peut-être que la rouquine ne pense pas vraiment ce qu'elle dit. Marthe regarde aux alentours, s'attendant à découvrir une personne qui les écoute. Mais seuls les gardes du Soleil du Nord sont présents. Et la louve, bien sûr. Marthe jette un regard affectueux à l'animal mais décide prudemment de garder ses mains à l'écart de sa gueule. Elle a vu dans quel état se trouvait Arya après une attaque de ces animaux et est arrivée à une conclusion : les Stark sont gentils mais les vrais loups, eux, un peu moins... La fierté remplace l'appréhension lorsque Sansa lui dit qu'elle est la digne petite-fille de Maege. C'est un beau compliment ! Sa grand-maman est quelqu'un de formidable doublée d'un guide pour toute la famille. Marthe l'admire autant qu'elle la respecte. Alors il aurait été difficile pour la princesse de faire plus plaisir à l'enfant qu'à travers ces quelques mots. Sauf, peut-être, si elle lui avait dit qu'elle ressemblait à Dacey. Elle bombe légèrement la poitrine et un sourire resplendissant vient s'inscrire sur ses traits juvéniles. Il disparaît lorsque son aînée lui annonce qu'elle ne veut pas quitter les lieux. « Mais... pourquoi ?! » s'étonne-t-elle. Elle ne pensait pas avoir à insister. Elle ne sait même pas si elle a le droit d'insister, en fait. Les Stark commandent et elle, elle obéit. L'enfant se rend compte que la loyauté n'est pas un art très facile en fin de compte. Que doit-on faire quand le devoir vous ordonne de préserver votre princesse mais que cette dernière vous dit de ne pas le faire ? Elle tente de réfléchir à cette épineuse question tandis que Sansa lui expose des arguments qui ne parviennent pas à la convaincre. Par politesse, elle attend que son aînée termine de parler avant de répondre. Les Loups parlent et les Ours écoutent. C'est ainsi. « Mais votre famille pourra pas vous sauver, Lady Sansa ! C'est loin, Winterfell ! Et l'vieux Tytos est mort super vite, lui ! » lui rappelle-t-elle avec candeur. Elle n'aura pas le temps de dire aux siens qu'elle est en danger si quelqu'un décide de l'empoisonner. « Mais vous en faites pas, m'Lady ! J'déteste par les Corneilles ! J'les aime pas, c'est tout !  » la rassure-t-elle ensuite. La nuance est subtile et sans doute un peu douteuse. Mais de tous les sudistes, c'est les Nerbosc que l'enfant apprécie le plus, simplement parce qu'ils comptent désormais Sansa dans leurs rangs. « Puis j'pense pas qu'c'est eux qui ont empoisonné votre beau-p'pa ! » affirme-t-elle, se basant sur l'exemple de sa propre famille. Elle refuse de considérer que des gens ayant le même sang puissent se faire des choses pareilles. Même Jorah n'aurait pas fait ça aux autres Ours. Marthe se mordille d'ailleurs la lèvre lorsque son interlocutrice l'évoque comme une forme de garantie contre le danger.  « Vous savez j'crois pas qu'on puisse vraiment s'fier à quelqu'un qui sert une Lézarde VOLONTAIREMENT ! C'est un Mormont un p'tit peu bizarre... » avoue-t-elle, empruntée. Elle ne souhaite pas dire du mal d'un homme qu'elle ne connaît pas autrement qu'à travers les récits qui circulent à son sujet. Et puis il reste de sa famille, tout étrange qu'il soit. Mais elle manquerait sûrement à son devoir si elle ne mettait pas le Soleil du Nord en garde contre son cousin.  « Mais c'est la faute d'l'amour... » précise-t-elle comme pour disculper son petit-cousin. Elle ne sait rien de l'amour à part ce qu'on en dit. Et si elle se fie à ce qu'elle a entendu, c'est un sentiment qui vous fait faire plein de bêtises. Et des bébés. La gamine a, en tout cas, plus de facilité à accepter la requête suivante de la Stark : « J'veillerai sur Arya, c'est promis ! C'est drôle, elle m'a aussi d'mandé d'veiller sur vous ! » s'amuse-t-elle avant d'adopter un air plus craintif. « J'espère qu'elle me f'ra pas la tête quand j'lui dirai que j'ai pas pu vous ram'ner... » ajoute-t-elle, envisageant à nouveau de mettre Sansa dans un sac et de la traîner discrètement jusqu'à un cheval. Mais elle gigoterait, c'est sûr. Et puis la louve la croquerait, en plus. Non, ce n'est pas une bonne idée même si Marthe reste persuadée que c'est la seule qui soit sensée. Ses plans de sauvetages sont crucifiés lorsque la rouquine s'excuse pour le mariage. L'enfant pose aussitôt sa main sur celle de la princesse. « Mais ?! Vous avez pas à vous excuser ma  majesté ! C'n'est pas d'votre faute ! C'est sûr qu'le mariage aurait pu mieux s'terminer mais j'me suis quand même bien amusée avant... avant vous savez quoi ! » tente-t-elle de la rassurer. Un peu maladroitement, sans doute. Elle comprend le désir de vengeance de la princesse en tout cas. Si quelqu'un avait tué un membre de sa famille, elle voudrait aussi lui faire du mal en retour. Elle est plus sceptique sur l'utilité des morts quand il s'agit de veiller sur les vivants, par contre. « J'pense qu'les morts peuvent nous entendre mais j'suis pas sûre qu'ils puissent nous aider... Sinon ils auraient pas laissé l'vieux Tytos mourir, déjà ! » Mais peut-être que ses proches disparus ne voulaient pas le sauver ? « Puis dans les contes, les morts ils essaient surtout d'nous faire du mal... » souffle-t-elle. L'Oursonne se rend bien vite compte que Sansa n'a sûrement pas besoin d'entendre des choses pareilles. Elle ajoute un sourire à l'équation pour dissiper l'éventuel malaise qu'elle aura peut-être, malgré elle, instauré.

   L'enfant lâche un soupire soulagé en comprenant que ce n'est pas le cas puisqu'elle se fait inviter à une collation par la princesse. Son visage s'illumine à la simple idée d'être invitée par une Stark. Elle ne sait pas du tout ce qu'est une collation en revanche... Mais puisqu'il y a du sucré elle suppose que c'est une sorte de repas à base de sucettes au miel. Une idée ô combien plaisante. Sansa lui laisse cependant le temps de la réflexion et l'invite même à caresser Lady. « Elle va pas m'bouffer, hein ?! » s'inquiète-t-elle ouvertement. La posture de l'animal ne lui évoque pas un danger et l'enfant se laisse convaincre par le regard suppliant de la louve. Elle lui fait renifler sa main avant de se risquer à la glisser dans l'encolure chaude. Elles s'apprivoisent mutuellement. Presque naturellement. Tant et si bien que lorsque la princesse revient vers l'improbable duo, Marthe est en train de courir dans la neige avec l'animal. Il lui faut un instant pour retrouver son sérieux et la contenance qu'il convient d'avoir en présence d'une Stark. Un peu gênée mais toujours amusée, l'Oursonne indique à son aînée qu'elle accepte évidemment de prendre une collation avec elle. « Faut juste que j'avertisse mes tantes parce que sinon elles vont croire qu'on m'a tytosée... P't-être qu'un d'vos gardes pourrait s'en charger ? J'suis là pour veiller sur vous alors ça compensera son absence ! J'vous l'jure ! » ajoute-t-elle avec un sérieux digne d'une vieille aigrie. Elle a hâte de discuter davantage avec Sansa. Elle le prouve d'ailleurs sur le chemin qui mène à l'endroit qui abritera cette fameuse collation. « Vous l'aimez vraiment vot' Corneille, ma majesté ?  Ou c'est d'la politiquerie ? J'vous ai r'gardée pendant les noces et vous aviez l'air vraiment heureuse mais j'sais que les adultes font semblant d'ressentir des choses, des fois...  » La gamine marque une pause et se tourne vers la Louve. « Vous pouvez m'le dire, vous savez ? J'suis assez forte pour garder les s'crets ! Et si vous avez peur qu'on nous entende on peut s'créer un code. Par exemple, clignez une fois des yeux si vous êtes amoureuse et deux fois si vous l'êtes pas ! » propose-t-elle. L'Oursonne observe les deux côtés du couloir puis reporte entièrement son attention sur la princesse pour décrypter sa réaction.
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Chapitre 2



Je souris quand Marthe déclare qu'elle ne risque pas d'oublier que la lignée des loups sont les suzerains du Nord. Je remarque que le visage de l'enfant change quand j'évoque que les loups sont les fidèles serviteurs des dragons. Mon frère a été élevé à la cour des Targaryen comme pupille ou un otage mais le roi Rhaegar a permis à Robb de rentrer à la maison quand Père était malade. Je remercie sa Majesté pour ce geste. Un père doit être réuni avec ses enfants quand la fin est proche. Il était important que mon aîné soit là pour le père des louveteaux. Je pense aux dragons, il est vrai que le Nord se souvient des gestes commis par les cracheurs de feu. Comment ne pas oublier que ma tante Lyanna a été enlevé par le Prince Rhaegar ? Que mon grand-père et mon oncle ont été brûlé par le roi fou ? Ou encore que la jeune Sirène à la chevelure verte a failli mourir par le prince Viserys. Je n'oublie pas mais je serais fidèle aux Targaryen.

Ensuite, je complimente la petite Marthe. Elle est la digne petite-fille de la célèbre Maege Mormont. Je respecte et j'admire cette grande femme. Il serait triste de perdre une femme comme elle. Une tragédie pour le Nord. Je regarde l'enfant et je vois qu'elle bombe légèrement le torse, cela m'amuse et on voit cela sur mon visage. C'est comme si Marthe, cette douce oursonne arrivait à me faire oublier la pénombre de ma vie depuis que mon beau-père est décédé. La fillette me demande pourquoi.  

_ Corneilla est maintenant ma demeure Marthe. Ma vie est ici puis j'irais vivre sur les terres de ma mère. Tu viendras me voir quand je serais installée ? Demande-je en ancrant mon regard dans les yeux de ma cadette. Je serais toujours chez moi à Winterfell mais je suis maintenant mariée à Hoster et il est mon devoir de vivre ici.

Nous continuons de parler sur l'idée que la jeune fille puisse m'enlever mais je ne pense pas que c'est une bonne idée qu'elle le fasse. Une tragédie a eu lieu quand ma tante Lyanna a été enlevé … Il ne faut pas refaire les mêmes erreurs. Marthe s'exprime de nouveau. La brunette déclare que Winterfell est loin, certes, on est deux lunes de distance mais je suis sûre que si je suis en danger, le Nord viendra rapidement et fera tout pour me protéger si je suis menacée. Je soupire. Comment faire entendre raison à cet enfant ? Elle est si têtue ! Comment lui convaincre qu'elle ne peut pas m'enlever ? Je décide de la laisser parler. L'enfant parle de ses sentiments vis-à-vis de la mort de mon beau-père ainsi que sur les Corneilles.

_ C'est ainsi Marthe, nous ne pourrons pas le faire. Imagines que tu causes une nouvelle guerre car tu m'enlèves. Tu ne crois pas que nous méritons la paix et le bonheur après ces temps sombres ? Un sourire se dessine sur mes lèvres, il se veut encourageant. Allez ne crains rien, comme je te l'ai dit, on me protégera. Ne suis-je pas l'enfant choyé du Nord ? Aie confiance Marthe et si je me sens menacée. Je te jure sur les anciens et les nouveaux dieux que je ferais appel à mon frère. Mais, je ne risquerais pas la vie de nos vaillants hommes et femmes pour un enlèvement. Le Nord a trop souffert pour que nous fassions cela. Je laisse des longues secondes s'écouler. Je t'en prie Marthe, fais-moi confiance.

Puis, elle parle de ser Jorah. J'accorde une totale confiance aveugle à cet homme. Certes, mon père a puni ce dernier quand il a appris que l'Ours a commis des fautes mais maintenant l'Ours sert fidèlement la Princesse argentée.

_ Si on ne fait pas confiance à quelqu'un de notre famille, alors, à qui on doit faire confiance Marthe ? Ser Jorah mérite que tu lui ouvres ton cœur et que tu lui fasses confiance. C'est difficile car on ne sait jamais si la personne nous trahira après. Je soupire. Et puis, qui sommes-nous pour le juger Marthe ? C'était il y a bien longtemps … Une autre époque. J'étais très jeune quand ton cousin a été puni par mon père mais j'imagine que c'était un autre homme à l'époque. Mais, maintenant, il a bien changé. Ne crois-tu pas qu'il faut pardonner aux gens et leur donner une autre chance ? Je la regarde dans les yeux. Ce sont mes pensées et non celles des autres loups. J'espère que je ne vais pas me brouiller avec toi ni avec les ours par rapport à ce que je pense sur Jorah.
Quelques minutes plus tard, je lui propose de protéger ma sœur. Je connais le lien fort entre ma cadette et l'aînée d'Alysanne. De même, je sais que les deux filles sont proches également de la dernière fille de Lady Maege. La demoiselle me dit que ma sœur a demandé qu'on me protège. Mon visage exprime la surprise. Je ne savais pas qu'Arya aurait fait cela … Enfin, quand elle aurait demandé ? Avant notre dispute ? Ou, après que je lui ai  envoyée une missive ?

_ Et bien, tu diras à ma sœur que tu as tentée par tous les moyens mais qu'il est mon devoir de rester auprès de mon mari. Mais rassures-là par rapport à la mort de mon beau-père … Même si ma sœur est encore fragile par rapport à sa blessure, je ne souhaite pas qu'elle vienne ici avant qu'elle soit parfaitement rétablie. Elle serait prête à faire un véritable carnage si je suis en danger. Elle est ma guerrière. Je souris. Tout comme toi, maintenant ?

Ensuite, je m'excuse par rapport à mon mariage et surtout la tournure qui a eu lieu après. Les Nordiens vont garder un mauvais souvenir de celui-ci. Et moi, qui voulait qu'il soit parfait. La jeune ourse pose sa main sur mon bras, je la regarde avec un regard triste. Je l'écoute.

_ Oui mais bon … Le Nord souffre toujours quand il va dans le Sud. Et c'est sûr que maintenant mes amies nordiennes ne reviendront plus jamais me voir ! Je serais seule quand je donnerais naissance à mon premier enfant enfin je n'aurais pas de nordien auprès de moi. Je soupire.  Les gens du Nord vont me manquer Marthe.

Nous enchaînons les conversations. Je hoche la tête quand elle parle que les morts n'auraient pas laissé mourir mon beau-père ou quand elle s'exprime au sujet des Autres. Un conte affreux sur des monstres !

Après cela, je propose une collation à l'enfant. J'avais besoin de me changer les idées, de parler d'autres choses que la mort de mon beau-père ou sur ma vie à Corneilla. Et puis, ça me permettra de me rapprocher de la petite Ourse. Je souris quand elle s'interroge sur Lady.

_ Seulement si tu fais quelque chose de mauvais. Mais, elle ne te fera pas de mal car tu es une ourse et une personne au cœur pur.

Je regarde la scène avec un sourire. Puis, je me tourne et je fais ma prière. À la fin de celle-ci, je vois Marthe en train de courir avec Lady. Je suis amusée face à ce spectacle. L'enfant se rapproche et me dit qu'elle doit avertir ses tantes. C'est bien normal.

_ Tu as tout à fait raison Marthe. Je ne souhaite pas que tes tantes me passent un savon pour t'avoir gardé pour moi. Je regarde un de mes gardes. Rodrick, pourriez-vous prévenir les tantes de Lady Marthe ? La jeune fille passera l'après-midi avec moi.

Le dénommé Rodrick hoche la tête affirmativement puis il fait une révérence. Je me retrouve en compagnie de Marthe à mes côtés, de ma louve et des autres gardes. La jeune fille me questionne sur les sentiments que j'ai pour mon époux. Je la laisse parler puis je m'approche de son oreille.

_ Autrefois, je ne connaissais pas ce sentiment qui tambourine dans notre cœur quand on voit une personne. Mais, à présent, je te dirais que je suis amoureuse d'Hoster. Au départ, c'était un mariage politique mais mon cœur et mon âme appartienne qu'à Hoster. Je ne saurais te dire ce qu'il ressent pour moi. Je la regarde avec un sourire. Arya dirait que je suis mordue du Cobrac. Si tu la vois, dis lui que malgré la mort de mon beau-père, je suis heureuse d'être l'épouse d'Hoster. Tu me promets de la rassurer ?

Nous continuons d'avancer puis nous pénétrons dans la demeure des Corneilles. Je me souviens que Lucas Nerbosc m'avait guidé lors de mon séjour à Corneilla. Maintenant, je connais cet endroit comme ma poche ou presque. Nous arrivons aux portes de mes appartements puis nous allons dans un petit salon.

_ Prenons place Marthe. Je souris joyeusement. Je m'assois sur une banquette confortable avec des coussins et je tapote la place vide pour que la jeune fille vienne à mes côtés. Tu as des envies spéciales pour notre goûter ? Hormis du miel et des biscuits ?


sansaune louve abandonnée aux Corneilles
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Sansa
Nerbosc

Marthe
Mormont

Une Louve abandonnée aux Corneilles
   « J'sais pas trop si j'aurai l'droit d'venir vous vis'ter quand vous s'rez à Viv'saigue... » Marthe aimerait bien pouvoir, dans le futur, s'assurer elle-même que Sansa est bien installée et, surtout, bien protégée. Mais tout ceci dépend d'Alysane. Marthe doute que sa maman soit très encline à la laisser une nouvelle fois quitter l'île en apprenant ce qu'il s'est passé à Corneilla. L'Oursonne, elle, n'est pas non plus sûre d'avoir envie de quitter la protection de son foyer. Le monde n'est pas aussi beau qu'elle le pensait. Par contre il est plus dangereux que ce qu'elle imaginait. L'enfant est toutefois consciente de son devoir et sait bien qu'en tant que Mormont, elle doit servir et protéger les Ours. Il lui ordonne de répondre par la positive à la demande de la rouquine. Mais son coeur, lui, n'est pas aussi absolu. L'Oursonne hoche la tête avec plus de conviction pour conforter Sansa dans l'idée qu'elle fera de son mieux pour satisfaire sa demande. « Si vous v'lez qu'j'vienne, alors j'viendrai ! » assure-t-elle avec plus de conviction. Les Stark ordonnent et elle, elle obéit. Même une simple demande à valeur de loi. Elle sait que la princesse du Nord ne lui impose rien mais elle n'a pas besoin de le faire. Une simple question suffit amplement à doter Marthe d'un sentiment de devoir. Ce même devoir qui, malheureusement, pousse son interlocutrice à être intransigeante sur la question de son retour. La gamine comprend lentement que les obligations existent pour forcer la plupart des gens à faire ce qu'ils n'ont pas toujours envie de faire. Elle, elle est fière d'être au service des Loups de Winterfell. Mais peut-être que ce n'est pas le cas de tout le monde. En tout cas l'enfant maudit ces règles qui obligent les femmes à quitter leurs foyers pour venir habiter avec leurs époux. Elles doivent tout abandonner. Parfois, c'est par amour. Lyra est, croit-elle, l'exemple parfait. Mais si elle a bien compris, la plupart du temps l'amour n'est pas associé au mariage. Les femmes sont la cire qui scellent les pactes et les alliances. « C'pour ça qu'j'me mari'rai j'mais ! À part si j'trouve un mâle gentil et qui accepte d'venir vivre sur l'île, avec moi ! S'non il aura qu'à s'marier avec une cruche du sud, voilà ! » Elle l'affirme avec la candeur qui la caractérise encore. Pour elle, l'amour est une chose dangereuse et sans intérêt. Le seul dont elle a besoin, c'est celui que lui porte sa famille. « D'toute f'çon j'ai d'cidé qu'je tomb'rai jamais am'reuse ! Ca rend les gens bêtes, l'amour ! » Non, elle n'offrira jamais son coeur à un garçon. Elle n'a pas envie de se faire tytoser. Ou qu'un autre Ours subisse le même sort que le beau-papa de Sansa. « Ils sourient b'zarrement toute la journée et ils n'arrêtent pas d'parler d'la personne qui les env'tés ! J'le sais parce qu'y'a une fille, sur mon île, qui s'est ent'chée du fils du m'nier ! Elle est trop trop pénible... » Marthe lève les yeux en direction des cieux pour appuyer la lassitude qui habite ses propos. Elle est vite consciente, aussi, qu'elle s'est égarée dans ses réflexions et que la Princesse se fiche probablement de ses petites histoires sans intérêt. Elle rougit et se rappelle qu'il vaut mieux faire une bonne impression à la Stark. La gamine écoute alors avec grand intérêt et, surtout, en silence, les remarques suivantes de la Louve devenue Corneille.

   Elle détourne le regard lorsque son interlocutrice lui fait remarquer qu'elle pourrait déclencher une guerre. Marthe s'en fiche. Déjà, parce qu'elle ne sait pas ce qu'est le guerre et qu'elle ne l'imagine pas vraiment comme une fatalité. Ensuite, parce qu'elle serait prête à tuer tous les sudistes si seulement ça pouvait garantir la sécurité de Sansa. Elle suppose que la plupart des nordiens pensent la même chose qu'elle. Mais il est vrai qu'elle n'aime pas l'idée d'être directement responsable d'un conflit. L'argument de la rouquine fait mouche, donc. « Arya aussi est une enfant ch'yée d'Nord mais ça l'a pas emp'chée d'se faire loupioter... » fait-elle remarquer à son aînée. Elle espère que ça la poussera à se montrer plus prudente et à ne pas uniquement compter sur son statut pour éviter les ennuis. Les gens du sud ont montré qu'ils se fichaient de l'honneur et du respect. Ils ne reculent devant rien ! Lorsque la fille d'Eddard lui demande... Non, l'implore de lui faire confiance, Marthe rougit à nouveau et lui tapote la main, gênée. « J'vous en prie, L'dy Sansa... Vous avez pas à m'd'mander d'croire en vous ! Vous êtes une Stark alors c'est sûr qu'j'vous fais confiance ! C'pas parce qu'vous êtes mariée avec un s'diste qu'ça va changer ! C'est promis ! » lui assure-t-elle. « J'vous jure sonelle... solononellement... avec solennanité qu'je r'nonce à vous enl'ver ! Mais si vous avez quand même b'soin, un jour, qu'je vous capture, vous aurez qu'à m'le d'mander et j'viendrai avec une malle pour vous ram'ner à Winterfell, d'ccord ? » Ca aussi, c'est promis ! Pour elle, à présent, le sujet est clos. Sansa a pris sa décision et elle, en bonne Mormont, fera de son mieux pour la respecter. L'enfant reste quand même et malgré tout convaincue que la rouquine prend la mauvaise décision. Par devoir. C'est admirable, oui. Mais sûrement un peu dangereux, aussi.

   La discussion dévie très vite sur Jorah et l'Oursonne écoute l'avis de la Louve au sujet de son petit-cousin réfractaire. Dans l'ensemble, elle est assez d'accord avec ce que son interlocutrice avance. Oui, la famille est importante. Les liens du sang doivent pousser les Mormont à pardonner ce mâle malade. Eddard est mort. Robb dirige maintenant le Nord. Une nouvelle ère s'ouvre. Jorah mérite peut-être d'être pardonné ou, en tout cas, d'obtenir une opportunité de se racheter. Aura-t-il envie de s'en saisir ? C'est une autre question... « Pour tout v'dire, j'suis assez d'accord avec vous L'dy Sansa ! J'pense aussi qu'Jorah mérite une autre chance ! L'truc c'est qu'dans ma f'mille, ils ont pas vraiment envie qu'il r'vienne sur not' île ! Il a quand même trahi mes tantes et ma grand-m'man en décidant de suivre sa d'bauchée de Hightower, là ! » Elle grimace en songeant au passé. Elle n'a pas vécu l'exil du mâle. Elle a un peu de peine à imaginer la peine et la colère que sa trahison a pu respectivement causer et insuffler à sa famille. Elle est de la nouvelle génération des Ours. Elle ne sait même pas si elle a le droit d'avoir un avis sur la question et de se battre pour le retour de Jorah. C'est pourtant ce qu'elle fera. Marthe sait qu'il est plus facile de demander pardon que permission. « D'toute façon j'pense qu'je vais aller un p'tit peu pap'ter avec lui la prochaine fois que j'le crois'rai dans les couloirs. J'ai des réponses à obt'nir avant de lui offrir ma confiance, à c'lui-là ! Il sert quand même une L'zarde, l'Jorah ! Et les gens qui sont bien dans leurs têtes, ils ont pas envie d'ployer l'genoux devant une ribaude de la Targarie ! » Plus elle y pense et plus elle se dit que son aîné est atteint de folie. Elle ne sait pas s'il y a un remède pour soigner le mal qui ronge la tête de son petit-cousin. Mais s'il existe une possibilité de le sauver, elle n'a pas envie de baisser les bras. C'est ce que font les membres d'une famille digne de ce nom : ils s'épaulent. Ils se sauvent. Et ils pardonnent ! Les deux femmse croisent une paire de nobles à l'allure austère et Marthe se rappelle qu'il vaut mieux éviter de parler des Lézards en des termes peu avantageux. Ici, à Corneilla, ils ont décidé de reconnaître le Rhaegar comme roi. Peut-être qu'ils font semblant de le faire, comme dans le Nord. Mais tant qu'un doute subsiste, la gamine fera au mieux pour ne pas trop éveiller les soupçons sur la loyauté des Mormont envers les Targaryen. Sansa l'aide en évoquant Arya. Un sourire absent se dessine sur les lèvres de l'enfant tandis qu'elle songe à son amie. Oui, elle lui dira qu'elle a tout fait pour ramener sa soeur à Winterfell. Et elle s'assurera que la jeune Louve ne vienne pas elle-même jusqu'à Corneilla ou Vivesaigue pour venir sauver sa soeur. Elle doute toutefois d'être capable de pouvoir raisonner son amie si cette dernière se met en tête de ramener son aînée... « J'sais pas trop si j'ai l'droit d'être votre gu'rrière et aussi celle d'votre soeur, en fait ! » finit-elle par répondre à la question de la Louve. « Mais si la loi du Nord elle l'aut'rise, j'veux bien ! Par contre j'suis pas bien sûre qu'je sois une bonne protectrice vous s'vez ? J'étais pas là pour pr'téger Arya des loups et j'arrive même pas à vous ram'ner dans l' Nord... » Un peu plus tard, lorsque son aînée lui explique qu'elle sera seule pour donner la vie à son enfant et que les nordiens ne pourront pas assister à l'événement, Marthe trouve aisément une solution pour résoudre ce problème qui semble peser sur le coeur de la Louve. « Vous p'rriez p't-être inv'ter vos amis pour votre mise à bas ? Comme ça ils vous tiendront la main et puis y'aura pas qu'des s'distes avec vous ! Vous voulez qu'j'vous envoie la Fleurette ? C'est not' n'rrice ! Elle connaît plein d'trucs sur les enfants ! Après j'sais pas trop si j'ai l'droit d'vous la r'filer parce qu'elle doit aussi s'ccuper des p'tits Ours et qu'ils lui donnent d'jà pas mal d'travail ! » Là encore, elle trouve une parade presque immédiatement. « Mais j'peux vous offrir not' Mestre ! Même qu'vous pourrez l'garder tout l'temps qu'vous voudrez si vous avez envie ! C'est... un cadeau ! » Un cadeau empoisonné. Mais peut-être que le vieil homme suffira à rassurer Sansa.

   L'enfant laisse la rouquine s'adresser aux dieux en faisant de son mieux pour ne pas la déranger pendant qu'elle-même s'amuse avec Lady. La Stark n'a pas menti. Lady est un animal fabuleux. Elle se laisse apprivoiser et la louve accepte de jouer avec elle. C'est même avec un certain regret que la gamine abandonne son jeu avec l'animal pour revenir à sa discussion avec la nouvelle épouse de Hoster. Cette dernière accepte d'envoyer l'un de ses hommes prévenir ses tantes et Marthe, rassurée, emboîte le pas de son aînée vers cette fameuse collation promise. En chemin, Sansa lui explique qu'elle est vraiment amoureuse de son époux. Marthe rougit pour la troisième fois en songeant aux propos qu'elle a tenus à la rouquine, quelques instants plus tôt, en parlant de l'amour. « Quand tout à l'heure j'disais qu'les gens am'reux étaient bêtes, ça valait pas pour tous, hein ?! Vous, vous êtes une am'reuse normale j'pense ! » Elle espère que ça dissipera un éventuel malentendu mais aussi que ça rassurera son interlocutrice sur sa condition. Ca semble être le cas puisque la Louve la mène quand même jusqu'à ses appartement et, plus précisément, jusqu'à un petit salon. Elle prend place sur la chaise que lui désigne son interlocutrice et balade ses doigts sur son menton lorsque cette dernière lui demande ce qu'elle souhaite. « J'peux d'mander tout c'que j'veux ? » Elle ne sait pas si elle a le droit de laisser libre cours à ses envie ou si elle doit se montrer raisonnable. Une invitée, normalement, ménage son hôte. Mais un hôte digne de ce nom se plie en quatre pour contenter son invité. Dilemme, dilemme... « On mange quoi, normal'ment, dans une coll'tion d'sud ? J'bien envie d'd'couvrir les spécial'tés locales ! Mais pas celles avec du poison ! » s'empresse-t-elle d'ajouter. Elle ne sait pas vraiment à quoi s'attendre. « Quand on chasse les ours, sur notre île, on prend leur peau mais on mange aussi leur viande ! Alors j'sais pas trop si c'est pareil ici mais j'veux bien goûter d'la corneille s'vous avez ça dans l'garde-manger ! » Elle se demande quel goût ça peut avoir ! Marthe imagine que cela ne doit pas être très bon sinon on en mangerait un peu partout. Alors elle tente d'anticiper. « J'peux avoir du vin aussi, v'pensez ? » Ca aidera sûrement à faire passer le goût !
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